___Pourquoi le Nigeria, le Tchad, le Mali, le soudan s'embrase-t-il ?› Attaques d'islamistes présumés dans le nord de l'afrique? POURQUOI DEUX RELIGIONS INCOMPATIBLES DEBOUCHE T'-IL SUR UNE GUERRE DE RELIGIONS?
Par http://www.777-mafia.com/us/home, lundi 9 juillet 2012 à 16:14 :: ___Battlefiel IV - BLOODSLATTERS - Survival Of The Fittes - Everyday Gun Play - Street Life :: #4129 :: rss
Pourquoi le Nigeria s'embrase-t-il ?
Le Monde.fr avec AFP | 21.06.2012 à 16h21 • Mis à jour le 21.06.2012 à 16h21
Par Anna Benjamin
De nouveaux heurts entre musulmans et chrétiens frappent le Nigeria depuis le dimanche 17 juin.
Une insurrection armée, conduite par le groupe islamiste Boko Haram, est accusée depuis plusieurs mois de vouloir déclencher sciemment une guerre de religion. Mais cela fait des années déjà qu'émeutes et attentats secouent le pays.
QUI S'AFFRONTE DANS CES VIOLENCES ?
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, compte autant de chrétiens que de musulmans. Si la mixité y est officiellement la règle, le pays est divisé entre un Nord majoritairement musulman et un Sud à dominante chrétienne, zone la plus riche grâce aux revenus du pétrole. Depuis quelques années, des troubles religieux ont éclaté entre les deux communautés, essentiellement dans le nord du pays, provoquant des milliers de morts.
Depuis mi-2009, le pays est quasi quotidiennement touché par des attaques, attribuées pour la plupart au groupe islamiste Boko Haram. Elles visent essentiellement les membres des forces de sécurité, les responsables gouvernementaux et les lieux de culte chrétiens.
Dans le Nord, les membres des différentes confessions vivent désormais dans des quartiers séparés, et se sont organisés en milices.
Lire le cadrage : "Le Nigeria face au spectre d'une guerre de religion"
POURQUOI CES VIOLENCES RESSURGISSENT-ELLES ?
On assiste d'abord à une radicalisation de l'islam dans le nord du pays. Certains Etats de cette région du nord du Nigeria ont adopté officiellement la charia entre 1999 et 2001, mais dans les faits, celle-ci n'est pas appliquée aussi strictement que les islamistes le voudraient. Il y a donc des revendications religieuses.
Le pétrole est la principale ressource financière du pays. C'est l'Etat fédéral qui décide des répartitions. Historiquement, le Nord a toujours été déshérité. Il existe donc une forte demande de rééquilibrage économique, qui est instrumentalisée par un noyau d'extrémistes religieux.
Enfin, l'élection en avril 2011 de Goodluck Jonathan à la présidence du pays a renforcé les tensions. Il est chrétien et vient de la région du Delta où se trouvent les principales régions pétrolières.
Lire l'entretien : "Au Nigeria, 'Boko Haram fait tout pour qu'il y ait un début de guerre civile'"
Marc-Antoine Pérouse de Montclos, chargé de recherche à l'Institut de recherche pour le développement et spécialiste du Nigeria, explique, lui, que ces tensions sont loin de se réduire à des critères ethniques et religieux : "Il s'agit d'une façon 'facile' d'envoyer un signal au pouvoir. Dans le Nord du Nigeria, lorsque l'on veut s'en prendre à un des symboles du pouvoir, on attaque les chrétiens."
Lire l'entretien : "Le Nigeria n'est pas dans une situation à l'Ivoirienne"
QU'EST-CE QUE BOKO HARAM ?
Les attentats contre les chrétiens sont revendiqués par l'organisation islamiste Boko Haram. "Allah nous a donné la victoire dans les attaques lancées contre des églises dans les villes de Kaduna et de Zaria qui ont provoqué la mort de nombreux chrétiens et membres des forces de sécurité", a déclaré le 18 juin dans un message électronique Abu Qaqa, porte-parole du groupe islamiste et auteur de précédentes revendications.
Lire les faits : "Boko Haram revendique les attentats antichrétiens au Nigeria"
Cette secte, dont le nom signifie en langue haoussa "l'éducation occidentale est un péché", veut imposer un Etat islamique dans le nord du pays, avec une stricte application de la charia.
A ses débuts en 2004, le groupe était essentiellement composé de diplômés de l'université et de personnes ayant rompu avec leur milieu social d'origine, classe aisée ou classe moyenne. Deux cents membres avaient alors établi un camp près de la frontière avec le Niger, dans le village de Kanamma, dans l'Etat de Yobe (nord-est), surnommé "Afghanistan".
Lire l'éclairage : "Boko Haram, la secte qui veut imposer un Etat islamique"
Mais aujourd'hui, les liens de la secte semblent dépasser les frontières du Nigeria. Le mouvement se réclame des talibans afghans et est soupçonné de liens avec la branche maghrébine d'Al-Qaida (AQMI).
Lire l'éclairage : "Les liens troubles entre Boko Haram et AQMI au Nigeria"
Y A-T-IL UNE INTENSIFICATION DES ATTAQUES ?
Boko Haram avait lancé en 2009 une insurrection sous l'autorité de leur ex-dirigeant Mohammed Yusuf à Maiduguri. L'armée avait brutalement réprimé le soulèvement et environ huit cents personnes avaient été tuées. La mosquée ayant servi de quartier général au mouvement avait été rasée et leur chef, tué.
Mais le groupe continue de lancer des raids meurtriers visant policiers, militaires, hommes politiques ainsi que responsables communautaires ou religieux opposés à leur idéologie. Depuis mi-2010, la secte a même élargi son champ d'action. Active essentiellement dans le nord, elle s'étend désormais dans d'autres régions, notamment à Jos, dans le centre. En décembre 2010, la ville avait été le théâtre d'une série d'attentats revendiqués par Boko Haram qui avaient fait quelque quatre-vingts morts.
Lire les faits: "Regain de tension interreligieux et intercommunautaires au Nigeria"
QU'ENVISAGE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ?
Dans son ensemble, la communauté internationale condamne ces violences. La haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a affirmé en janvier 2012 que le groupe islamiste Boko Haram pourrait être reconnu coupable de "crimes contre l'humanité" si la justice montre qu'il a commis des attaques systématiques contre la population.
Lire les faits : "L'ONU évoque des 'crimes contre l'humanité' au Nigeria"
Les Etats-Unis envisagent, eux, d'assister l'armée nigériane dans sa lutte contre ce groupe islamiste. "Il s'agit d'une question interne récurrente au sein du gouvernement des Etats-Unis", a déclaré le 6 juin, le secrétaire d'Etat américain chargé des affaires africaines, Johnnie Carson.
Lire les faits : "Washington envisage d'assister le Nigeria contre Boko Haram"
Le Soudan du Sud, qui a dit que ce serait facile ?
Le Monde.fr | 09.07.2012 à 08h59 • Mis à jour le 09.07.2012 à 08h59
Par Hilde F. Johnson, représentante spéciale du Secrétaire général de L'ONU pour le Soudan du Sud.
Les connaisseurs en crises multiples doivent avoir savouré la première année du Soudan du Sud comme un Etat indépendant. Ils indiqueront aux défis innombrables du pays : la violence inter-communautaire endémique qui a provoqué la mort de centaines de personnes ; l'arrêt brusque de production de pétrole après une détérioration dans les relations avec son voisin du nord, le Soudan ; l'accompagnement d'une série de mesures de rigueur economique dures ; les allégations de corruption ; les hostilités frontalières avec le Soudan qui ont faille poussé les deux pays au bord d'une guerre totale. Personne n'a dit que ce serait facile. Mais loin des titres de presse couvrant des crises militaires, politiques, économiques et humanitaires, la Mission de Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS) a tranquillement mais systématiquement accompagné les Soudanais du Sud et s'est associeé à eux pour affronter les défis majeurs du nouvel Etat.
Depuis son établissement le 8 juillet 2011, la mission a non seulement pris l'action décisive pour sauver les vies des civils, mais a retroussé ses manches pour soutenir des programmes d'un Etat moderne, le développement d'institutions et de gouvernance démocratiques. La MINUSS est mandatée pour protéger des civils "sous la menace imminente de violence physique." Son plus grand test s'est produit dans l'Etat de Jonglei, où les jeunes armés du groupe ethnique le Lou Nuer se sont rassemblé vers la fin de l'année dernière pour lancer des attaques de vengeance contre la communauté Murle.
Un rapport approfondie des droits de l'homme publié par la mission le mois dernier, indique que la MINUSS a tres tôt alerté le gouvernement du Soudan du Sud du movement de Lou Nuer avant son arrivée dans le centre de la communaute Murle en décembre dernier. La mission a alors mobilisé et ensuite déployé plus de la moitié de ses casques bleus dans la zone de l'attaque, Pibor. Des milliers de vies ont été sauvées par ses actions décisives et protectrices effectuées ensemble avec les forces armées du Soudan du Sud.
Ailleurs, dans les zones frontalières, les officiers de liaison militaires de la mission ont examiné et ont vérifié les violations rapportées de droit humanitaire international, en confirmant les bombardements répétés d'objectifs civils à l'intérieur du Sud-Soudan par des avions du Soudan en mars et avril. Une telle évidence a permis au Conseil de Sécurité d'appeler à une halte immédiate de toutes les attaques et a aidé à provoquer une cessation de facto d'hostilités le long de la frontière avec le Soudan.
Mais en plus du travail militaire entrepris, La MINUS s'est aussi concentrée sur des activités touchant à la construction de l'Etat. Nous avons préconisé la revue de la constitution du Soudan du Sud qui a permis la nomination de la Commission d'Examen Constitutionnelle Nationale. Ce processus est une occasion unique pour la construction de nation du Soudan du Sud car il fourni un forum pour toutes les communautés de toutes les conditions sociales. Cela ne devrait pas être oublié.
Comme chef de la mission de maintien de la paix, j'ai vivement recommandé aux dirigeants du Parti du Mouvement populaire pour la Liberation du Soudan du Sud et aux partis politiques d'opposition d'adopter une approche inclusive à l'élaboration d'une d'un projet de loi sur les partis politiques et la loi électorale. Aussi, l'Assemblée législative nationale a unanimement passé plus tard les deux projets de loi de législation. Ces processus sont essentiels pour construire une base pour une démocratie et un pluralisme politique au Soudan du Sud.
La sécurité et le secteur de la justice sont une autre pierre angulaire dans n'importe quel processus de construction d'un Etat moderne. Avec la PNUD, la MINUSS a soutenu les services de police du Soudan du Sud dans l'enregistrement de plus de 37 000 officiers. Ceci est essentiel pour la réforme et la professionnalisation de la police. À travers le pays, des centaines de policiers de L'ONU travaillent étroitement avec leurs homologues du Soudan du Sud pour développer l'îlotage. De plus, la MINUSS a facilité des missions de juges dans les villes éloignées du Soudan du Sud. Nous avons aussi fourni la formation aux officiers de l'armée sur le droit international et le respect des droits de l'homme.
La MINUSS est activement engagée dans la prévention de conflit et sa réduction. Pour promouvoir le processus de paix dans Jonglei, l'Etat le plus grand et le plus volatil du pays, la mission a opéré 1900 vols afin de faciliter les missions de leaders de l'Eglise, des représentants gouvernementaux et des représentants communautaires. Le processus a contribué à une réduction significative de la violence. La paix durable dans Jonglei est essentielle pour la stabilité au Soudan du Sud.
La tâche de construire une nation viable à partir de zero est particulièrement difficile quand le nouveau pays est, selon l'expression du président Salva Kiir Mayardit, "à la fin de chaîne de développement économique" et "au bas" de tous les indices de développement humain. En plus de cela ce sont les crises qui vont probablement aussi arriver en deuxième année de l'Etat souverain du Soudan du Sud . La mission continuera à supporter le Soudan du Sud dans ses moments de crises et nous renouvelons notre engagement de rester dans le pays le plus nouveau du monde.
Hilde F. Johnson, représentante spéciale du Secrétaire général de L'ONU pour le Soudan du Sud.
Washington envisage d'assister le Nigeria contre Boko Haram
Le Monde.fr avec AFP | 06.06.2012 à 10h54 • Mis à jour le 06.06.2012 à 10h54
Les Etats-Unis envisagent d'assister l'armée nigériane dans sa lutte contre le groupe islamiste Boko Haram. "Il s'agit d'une question interne récurrente au sein du gouvernement des Etats-Unis", a déclaré le secrétaire d'Etat américain chargé des affaires africaines, Johnnie Carson, à l'issue de deux journées d'intenses discussions avec des responsables nigérians dans la capitale américaine.
L'administration "tente de prendre une décision qui soit à la fois appropriée, sensée et utile", a-t-il ajouté. Washington n'a pas encore décidé de placer ou non le groupe sur sa liste noire des organisations terroristes.
PARTENARIAT ÉVENTUEL AVEC L'ARMÉE NIGÉRIANE
Des troupes nigérianes ont lancé une opération mardi dans un bastion du groupe islamiste à Maiduguri, dans le Nord, où des explosions et des tirs pouvaient toujours être entendus plus de trois heures après le début de leur intervention, ont indiqué des habitants. Maiduguri est considérée comme le berceau du groupe islamiste, qui se réclame des talibans afghans. L'armée a déclaré, mercredi, avoir tué au moins 16 militants de Boko Haram lors de cette opération.
Les discussions qui se sont tenues à Washington, dans le cadre de la commission binationale Etats-Unis–Nigeria, ont notamment porté sur la gouvernance et la coopération en matière de sécurité. Les Etats-Unis "sont prêts à étudier un éventuel partenariat avec l'armée nigériane", a indiqué lundi le numéro deux du département d'Etat américain, William Burns, à l'ouverture des débats, sans plus de précisions.
"Nous sommes tous inquiets des scènes de violences qui se répètent dans plusieurs régions du Nigeria et qui menacent de réduire à néant les avancées du pays", a-t-il ajouté.
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Tentatives de réponse au titre:
1- Parce qu'ils sont trop nombreux? (dans quelques décennies, plus d'habitants au Nigéria que dans toute l'Europe, et en Europe on s'est fichu sur la tête pendant des siècles, on connaît ça);
2 - Parce que deux religions incompatibles, à moitié moitié, ça débouche inévitablement sur une guerre de religion? (en Europe, on a vu ça aussi!)
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