______Afrique Renouveau; Développement durable : L'eau, l'assainissement et le logement ... Les vicissitudes du développement durable. Problèmes d'eau en Afrique sont aigus et complexes",
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Afrique Renouveau, Vol.18#2 (Juillet 2004), page 19
Les vicissitudes du développement durable
L'eau, l'assainissement et le logement figurent parmi les priorités de l'Afrique
Par Gumisai Mutume
Plus d'une décennie après la Conférence des Nations Unies sur le développement durable tenue à Rio de Janeiro (Brésil), le monde s'efforce toujours d'atteindre les ambitieux objectifs qui y ont été fixés. Selon les estimations, 1,5 milliard de personnes n'ont toujours pas accès à l'eau potable et quelque 2,5 milliards n'ont pas accès à des services d'assainissement. Près d'un milliard de personnes vivent dans des bidonvilles, chiffre qui devrait doubler au cours des 30 prochaines années.
C'est le sombre tableau qui a été présenté à la 12ème session de la Commission du développement durable, tenue à New York du 14 au 30 avril. La Commission a pour fonction de surveiller l'application des accords de Rio mais les représentants ont également examiné les progrès accomplis en matière d'adduction d'eau, d'assainissement et d'établissements humains, comme cela avait été décidé au Sommet mondial pour le développement durable à Johannesburg en 2002.
L'eau : des problèmes graves
Si la situation mondiale est loin d'être encourageante, celle de l'Afrique est encore plus grave. Dans cette région la plus pauvre du monde la plupart des indicateurs montrent que les progrès demeurent des plus lents.
Plus de 300 millions d'Africains n'ont pas accès à de l'eau salubre.
Photo : ©iAfrika Photos / Eric Miller
Bien que l'un des objectifs fixés au sommet de Johannesburg consiste à réduire de moitié la proportion des personnes qui n'ont pas accès à l'eau potable et à l'assainissement d'ici à 2015, plus de 300 millions d'Africains n'ont toujours pas accès à de l'eau salubre et 14 pays du continent connaissent des pénuries d'eau. Trente-cinq des 55 pays au monde où la consommation quotidienne d'eau par personne est inférieure à 50 litres (le minimum fixé par l'Organisation mondiale de la santé) se trouvent en Afrique. Près d'un Africain sur deux souffre d'au moins une des six principales maladies d'origine hydrique.
Selon le Programme des Nations Unies pour le développement, la proportion de citadins ayant accès à l'eau potable en Afrique subsaharienne n'a baissé que légèrement, passant de 86 % en 1990 à 83 % en 2000.
"Les problèmes d'eau en Afrique sont aigus et complexes", a déclaré le Ministre nigérian de l'eau, Mukhtari Shehu Shagari, à la session de la Commission du développement durable. Les plans d'eau se rétrécissent en Afrique. La superficie du lac Tchad, par exemple, est passée de 25 000 km2 dans les années 60 à moins de 3 000 km2 aujourd'hui, ce qui a une incidence sur plus de 20 millions de personnes.
Pourtant, l'Afrique disposerait d'abondantes ressources en eau qui ne sont pas efficacement utilisées. Dotée de 17 grands fleuves et de plus de 160 lacs majeurs, l'Afrique n'utilise que 4 % environ de sa quantité annuelle totale de ressources renouvelables en eau pour l'agriculture, l'industrie et les besoins ménagers. Le problème, dit M. Shagari, consiste à amener l'eau là où on en a le plus besoin, à un coût abordable et de manière efficace. A l'heure actuelle, 50 % environ des ressources en eau urbaines sont gaspillées, tout comme 75 % des eaux d'irrigation.
Investissements nécessaires
Lors d'une conférence panafricaine sur l'eau tenue à Addis-Abeba (Ethiopie) en décembre 2003, les ministres africains chargés de l'eau et les planificateurs du développement ont indiqué que le manque de ressources et de technologies étaient les principaux obstacles à la recherche d'une solution au problème de l'eau et de l'assainissement en Afrique. "Entre 1990 et 2000, les investissements annuels dans le domaine de l'eau et de l'assainissement se sont élevés en moyenne à 4,6 milliards de dollars, soit 40% du montant nécessaire pour satisfaire les besoins fondamentaux," a déclaré à la réunion M. K.Y. Amoako, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique.
Nombreux sont les pays qui ne disposent pas des crédits nécessaires. Au cours des 20 dernières années, l'Afrique a enregistré de faibles taux de croissance économique, avec pour conséquence des difficultés financières et des ressources publiques sans cesse décroissantes mises à rude épreuve par des besoins antagoniques. Les allocations budgétaires aux services sociaux tels que la santé, l'éducation, l'approvisionnement en eau et l'assainissement en ont ainsi pâti. Qui plus est, les apports des donateurs dans ce secteur ont aussi baissé.
La réunion d'Addis-Abeba a débouché sur l'élaboration d'un cadre pour la gestion de l'eau sur le continent dénommé "Africa Water Vision 2025", qui appelle à allouer davantage de ressources à ce secteur. Selon ce plan, le continent doit investir au moins 20 milliards de dollars par an au cours des 20 prochaines années pour atteindre ses objectifs. Sur ce montant, au moins 12 milliards de dollars devraient être consacrés aux services d'adduction d'eau et d'assainissement de base. "L'eau est la clé de voûte de la réalisation de l'objectif consistant à réduire de moitié la pauvreté et la faim d'ici à 2015," dit M. Shagari, Ministre nigérian de l'eau.
Les participants à la conférence d'Addis-Abeba sont donc convenus de créer des équipes spéciales nationales pour établir des plans nationaux indiquant les cibles annuelles en matière d'approvisionnement en eau et d'assainissement. Les ministres se sont engagés à allouer 5% au moins du budget national à l'eau et à l'assainissement dans un délai de cinq ans. Ils ont également décidé de créer un fonds, le Fonds africain pour l'eau, en vue de mobiliser, d'ici à 2008, plus de 600 millions de dollars pour des programmes relatifs à l'eau et à l'assainissement.
Toutefois, si la plupart des gouvernements prennent pour prétexte le manque de ressources financières, le problème tient en fait à la façon dont les crédits sont dépensés, dit M. Gourisankar Ghosh, Directeur exécutif du Conseil de concertation pour l'approvisionnement en eau et l'assainissement, organisation non gouvernementale internationale. Selon M. Ghosh, environ 5 milliards de dollars d'aide fournie par les donateurs sont consacrés chaque année à l'eau et à l'assainissement tandis que les gouvernements des pays en développement y consacrent à peu près le même montant. "Le problème, c'est que l'assainissement est une question de caractère très local qui touche chaque ménage et chaque individu ; pourtant, dans la recherche de solutions, les gouvernements adoptent une approche du sommet à la base sans y associer les populations," a déclaré M. Ghosh à Afrique Renouveau. "Et quand cela ne réussit pas, on évoque le manque d'argent comme étant le problème."
Par ailleurs, poursuit-il, de nombreux gouvernements traitent la question de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement comme un phénomène distinct plutôt que comme un aspect d'un programme élargi de développement qui englobe l'éducation, l'autonomisation des femmes, la participation communautaire, la promotion de marchés viables et la mise en valeur des ressources humaines. "L'assainissement est une question multiforme. Ça ne consiste pas seulement à construire des latrines."
Multiplication de bidonvilles
La Directrice exécutive de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains, Anna Kajumulo Tibaijuka, a abondé dans le même sens, s'agissant de la participation des gouvernements et des collectivités. "Les pauvres ne sont pas de simples objets passifs," a-t-elle déclaré. "Très souvent, ils règlent leurs problèmes eux-mêmes, mais les gouvernements ne reconnaissent pas leurs efforts. Au lieu d'exploiter leur énergie, ils dissuadent les pauvres de participer à l'amélioration de leurs propres conditions de vie."
Nombreux sont les exemples établis de collectivités qui prennent en charge leurs besoins en matière de logement, avec peu ou pas du tout d'aide des pouvoirs publics. En Afrique du Sud par exemple, un mouvement populaire dénommé 'South African Homeless Peoples Federation' encourage les populations locales à s'organiser en groupes d'épargne informels en vue de construire leur propre logement. Créée au début des années 90, la fédération a permis à d'anciens habitants de bidonvilles, dont la majorité de femmes, de construire 14 000 logements à faible coût à travers tout le pays. Elle appuie actuellement des groupes d'épargne semblables au Ghana, au Kenya, à Madagascar, en Namibie, en Ouganda, au Swaziland, en Zambie et au Zimbabwe.
Nairobi (Kenya) : 60 % des habitants de la ville vivent dans des bidonvilles.
Photo : ©AFP / Getty Images / Marco Longari
Dans certaines zones urbaines en Afrique, diverses questions de gouvernance compliquent davantage les problèmes de logement, ce qui entrave une gestion urbaine efficace. La faiblesse de l'Etat et des municipalités favorise une situation où "personne n'assume la responsabilité, personne n'offre une orientation," nous a déclaré Mme Rosemary Rop, de l'organisation non gouvernementale kényane Maji Na Ufanisi.
Qui plus est, les gouvernements ne dégagent pas suffisamment de ressources pour trouver des solutions aux problèmes des bidonvilles existants, ce qui en fait encore plus des terreaux de la surpopulation, de la pauvreté et de l'exclusion sociale. "Les pouvoirs publics se contentent de qualifier ces établissements informels d'illégaux et ne leur fournissent pas de services," dit Mme Rop. A Nairobi, 60 % de la population vit dans des bidonvilles qui ne représentent que 5 % du territoire de la ville. Il en est ainsi de la plupart des grandes villes africaines, dont 40 % à 70 % des habitants vivent dans des bidonvilles.
La tâche à accomplir semble insurmontable. Alors que les dirigeants du monde se sont engagés à améliorer les conditions de vie de plus 100 millions d'habitants des bidonvilles d'ici à 2020, le nombre de personnes vivant dans des établissements informels devrait doubler au cours des 30 prochaines années, passant à 2 milliards.
Pour que l'Afrique réalise ses objectifs de développement durable, elle doit trouver des solutions faisant intervenir tous les secteurs, dit le Conseiller spécial de l'ONU pour l'Afrique, M. Ibrahim Gambari. "S'il est un enseignement qu'on a tiré concernant le développement, c'est le caractère indispensable du partenariat entre les secteurs public et privé et la société civile," ajoute-t-il. "L'eau, l'assainissement et les établissements humains se prêtent à diverses formes de partenariat." Toutefois, indique-t-il, "l'action communautaire ne saurait ni ne devrait se substituer à une politique d'intérêt général efficace. Les gouvernements devraient ouvrir la voie en s'acquittant des engagements qu'ils ont pris."
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