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jeudi 24 janvier 2013

___Congo's M23 rebels threaten to take Goma Threats come as UN increases peacekeeping force to support the Congolese army's battle in the North Kivu province.

The rebels fighting the Democratic Republic of Congo's government troops in the east of the country say they will capture Goma if government forces fail to protect civilians, according to a statement released by the rebel group.

The announcement on Wednesday came as the rebel group, known as the M23 movement, unveiled their political leadership just as the United Nations said it would be sending more peacekeepers to help protect cities as fighting and instability spreads across the province.

Bishop Jean Marie Runiga, the M23 political leader, said the rebels were dissatisfied by recent events in Goma, the North Kivu provincial capital, where on Tuesday mobs targetted ethnic Tutsi individuals from neighbouring Rwanda.

"When we see civilians communities regardless whether they are Tutsis, whether Warenga, whether Washi ... If we see they are being mistreated and the government has failed to safeguard them and MONUSCO has failed to protect them; we shall capture Goma, that is the truth because our role is to protect the civilian communities," Runiga said.

Al Jazeera's Peter Greste, reporting from Goma, said in the absence of a clear military objective, it was difficult to assess the risk to the provincial capital.

"It is not really clear what M23 is hoping to achieve," our correspondent said. "Their statements are vague, and it is difficult to assess how determined they are to attack Goma.

"They are up against MONUSCO and possibly some resistance from Congolese army, but it would be a risky venture."

Allegations

"Number one, whatever has been signed in agreement must stand. Number two, the problems in Congo ... there are issues of democracy, there are issues of human rights ... activists are not allowed to work as they are supposed to. We have a problem; the population is neglected. They don't eat. That is a big problem."

- Jean Marie Runiga, M23 political leader

Authorities in DR Congo on Tuesday accused neighbouring Rwanda of "invading" its volatile eastern borderlands, portraying the advancing rebel insurgency as a Rwandan military operation.

The Rwandan government has consistently denied allegations by Congolese officials and United Nations investigators that it is fomenting and supporting the Tutsi-dominated M23 rebel movement in mineral-rich North Kivu province.

Runiga said issues of governance and human rights must be addressed for peace to prevail in the country.

"Number one, whatever has been signed in agreement must stand. Number two, the problems in Congo ... There are issues of democracy, there are issues of human rights, issues affecting journalists; others have been killed, others have been locked up, activists are not allowed to work as they are supposed to. We have a problem; the population is neglected. They don't eat. That is a big problem," Runiga said.

The rebels, described by UN officials as well-equipped and growing in number, drove back the Congolese army in a determined offensive over the last few days, forcing UN peacekeepers to withdraw into isolated operating bases in the hilly countryside.

This has opened the way for a possible advance by M23 on the North Kivu provincial capital Goma, where UN forces have reinforced their positions to block any attempted rebel assault.

UN armoured vehicles were guarding major crossroads of the city and also patrolled the outskirts.

Human cost

The latest fighting In North Kivu has once again displaced hundreds of thousands of civilians and raised tensions between uneasy neighbours Congo and Rwanda in the Great Lakes region at the heart of Africa.

The rebel successes have also embarrassed the army and government of Congo's President Joseph Kabila.

The M23 rebels, who include mutineers from the Congo army, take their name from a March 2009 peace deal that ended a previous Tutsi-led rebellion in North Kivu.

Like the 2004-2009 rebellion, the current mutiny has its roots in ethnic and political wounds dating back to Rwanda's 1994 genocide.

Later invasions of Congo by Rwandan forces and Kigali's backing of Congolese rebels fuelled two successive wars that killed several million people.

Rebel commanders and MONUSCO said have rebels since pulled back from some of the seized positions. A witness told the Reuters news agency on Tuesday that M23 fighters continued to occupy a military base in Rumangabo, just 40km north of Goma.

The official said MONUSCO was helping the Congolese army reinforce the road from Rutshuru to Goma to prevent further advances by M23 and ensure government soldiers were able to return to their positions to help protect of civilians. The exact death toll from the recent fighting is yet unknown.

Source: Al Jazeera and agencies

http://www.aljazeera.com/news/africa/2012/07/2012711172138525791.html

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dimanche 13 janvier 2013

Prédateurs et sadiques: L'Afrique et ses guerres qui n'en finissent pas. Des chefs charismatiques aux guérilleros sans vision. Pourparlers stériles. Y'a-t-il un intérêt mili-politique à pénétrer une femme avec un fusil d'assaut et appuyer sur la détente?

  • L'Afrique et ses guerres qui n'en finissent pas
  • Pourquoi certains conflits semblent ne jamais cesser.
  • Soldats du gouvernement soudanais, en 2005. (REUTERS/Radu Sigheti)

- Soldats du gouvernement soudanais, en 2005. (REUTERS/Radu Sigheti) -

Pourquoi certaines des guerres les plus sanglantes et brutales du continent africain semblent-elles ne jamais vouloir se terminer? La raison est simple: ce ne sont pas vraiment des guerres. Du moins pas au sens commun du terme. Les combattants n'ont ni idéologie ni objectifs clairement définis. Prendre le pouvoir dans les capitales ou les grandes villes? Ce n'est pas ce qui les intéresse.

Ils préfèrent en fait la brousse, les crimes y sont plus faciles à perpétrer. Les rebelles d'aujourd'hui ne cherchent pas particulièrement à rallier des partisans: ils volent plutôt les enfants des autres, leur collent une Kalachnikov ou une hache entre les mains et les laissent tuer pour eux. C'est ainsi que se déroulent certains des conflits les plus inextricables du continent, depuis les criques pleines de rebelles du delta du Niger au brasier de la République démocratique du Congo. publicité

Nous assistons au déclin du mouvement de libération de l'Afrique tel que nous le connaissions jusqu'à présent et au développement de quelque chose de plus sauvage, moins bien organisé, plus violent et plus difficile à cerner. Si vous voulez appeler cela une guerre, d'accord. Mais la pandémie qui gagne l'Afrique n'est en réalité que du banditisme opportuniste et lourdement armé. Mon travail de chef du service Afrique de l'Est au New York Times est de couvrir douze pays. Mais je passe en fait mon temps plongé dans ces guerres qui n'en sont pas vraiment.

Prédateurs et sadiques

J'ai assisté — souvent de bien trop près — à la transformation des combats de soldat contre soldat (désormais rares en Afrique) à soldat contre civil. La plupart des combattants africains d'aujourd'hui ne sont pas des rebelles attachés à une cause; ce sont des prédateurs. Ce qui explique pourquoi on en arrive à des atrocités comme cette épidémie de viols dans l'Est du Congo. Ces dernières années, des groupes armés ont sexuellement agressé des centaines de milliers de femmes, souvent de façon si sadique que les victimes sont incontinentes à vie.

C'est la même histoire dans quasi toute l'Afrique. Près de la moitié des 53 pays du continent sont le théâtre d'un conflit actif ou récemment terminé. Les endroits calmes comme la Tanzanie sont des exceptions; même l'accueillant et très touristique Kenya a sombré dans la violence en 2008. Rien que dans la douzaine de pays que je couvre, on totalise plusieurs dizaines de milliers de civils tués tous les ans. Plus de 5 millions de personnes sont mortes au Congo depuis 1998, d'après une estimation de l'International Rescue Committee.

Certes, la plupart des conflits d'indépendance de la génération précédente étaient également sanglants. La rébellion du Sud-Soudan, qui a duré plusieurs décennies, aurait coûté plus de 2 millions de vies. Mais il n'y a pas que les chiffres qui donnent froid dans le dos, il y a surtout les méthodes, les objectifs, et les dirigeants qui les définissent. Yoweri Museveni, le chef de la guérilla en Ouganda dans les années 1980, motivait ses rebelles en leur expliquant qu'ils étaient sur le point de bâtir une armée nationale populaire. Museveni est devenu président en 1986, il est toujours en fonction. (Ça c'est un autre problème.) Mais ses mots sonnent franchement nobles comparés à ceux de Joseph Kony, le principal rebelle du pays aujourd'hui — qui ordonne simplement de tout brûler.

Même si l'on pouvait persuader ces hommes de sortir de la jungle et de s'asseoir à la table des négociations, je ne vois pas ce qui pourrait leur être offert. Ils ne veulent pas de ministères ou de terres à gouverner. Leurs armées sont souvent composées d'enfants traumatisés, dont l'expérience et les compétences (si on peut appeler ça comme ça) sont totalement inadaptées à la vie civile. Tout ce qu'ils veulent c'est de l'argent, des armes, et le droit de tout saccager. Et ils ont déjà les trois.

Alors, comment voulez-vous négocier?

Pourparlers stériles

La réponse est simple: il n'y a pas de négociations. La seule façon d'arrêter vraiment les rebelles d'aujourd'hui est de capturer ou tuer leurs chefs. La plupart de ceux-ci ne sont que des personnalités dérangées et leurs organisations disparaîtraient très probablement avec eux. C'est ce qui s'est passé en Angola quand Jonas Savimbi, chef rebelle et trafiquant de diamants, a été abattu: sa mort a mis fin à l'un des plus intenses conflits de la Guerre froide.

En 2006 au Liberia, à la minute où Charles Taylor, le chef de guerre devenu président, a été arrêté, c'en était fini de cet effroyable spectacle d'enfants de 10 ans assassinant la population cachés derrière des masques d'Halloween. Combien de dollars, d'heures et de vies ont été gâchés dans des séries de pourparlers stériles qui ne parviennent jamais à un tel résultat? On pourrait en dire autant des poursuites pour crimes contre l'humanité contre les chefs rebelles devant la Cour pénale internationale. La perspective d'un procès motive peu les chefs de guerre à cesser de se battre.

Comment en est-on arrivé là? C'est peut-être de la pure nostalgie, mais il me semble que les rebelles africains d'antan avaient un peu plus de classe. Ils se battaient contre le colonialisme, la tyrannie ou l'apartheid. Les insurrections victorieuses étaient souvent menées par un chef à la rhétorique persuasive, charmant et intelligent. Des hommes comme John Garang, qui a dirigé la rébellion au Sud-Soudan avec son Armée populaire de libération du Soudan. Il compte parmi les rares chefs de guérilla à avoir gagné pour son peuple. Grâce à sa ténacité notamment, un référendum sera organisé l'an prochain au Sud-Soudan pour faire sécession du Nord.

John Garang est mort dans un accident d'hélicoptère en 2005, mais les gens parlent toujours de lui comme d'un dieu. Sans lui malheureusement, la région semble abandonnée par Dieu. J'ai parcouru le Sud-Soudan en novembre pour comprendre comment les milices ethniques qui se sont formées suite au nouveau vide de pouvoir se sont mises à massacrer des civils par milliers.

Des chefs charismatiques aux guérilleros sans vision

Même Robert Mugabe, le dictateur du Zimbabwe, était autrefois un guérilléro doté d'un plan. La Rhodésie était gouvernée par la minorité blanche: il en a fait le Zimbabwe, dirigé par la majorité noire. Puis il a transformé son pays en l'une des économies les plus dynamiques et diversifiées du sud du Sahara. Ca, c'était pendant sa première décennie de pouvoir. Son statut de héros de guerre et l'aide qu'il a apportée aux autres mouvements de libération africains dans les années 1980 expliquent largement pourquoi beaucoup de dirigeants du continent hésitent à le critiquer aujourd'hui, même s'il a conduit le Zimbabwe en enfer.

Ces hommes sont les reliques de chair et d'os d'un passé dont il ne reste pas grand chose. Le très éduqué John Garang et le vieux Mugabe n'ont quasi rien en commun avec les chefs rebelles d'aujourd'hui, des guérilleros sans vision. Parmi ce qui a changé en une génération: le monde lui-même. La fin de la Guerre froide a provoqué le chaos et l'effondrement de certains Etats. Des pays jadis vus comme des dominos qui ne devaient pas tomber et dans lesquels les grandes puissances s'impliquaient sont devenus soudain sans intérêt. (A l'exception bien sûr des ressources naturelles, qui ont pu continuer à être achetées toujours aussi facilement, et à bon prix, à divers groupes armés.)

Subitement, la seule chose dont vous aviez besoin pour avoir du pouvoir était une arme, et il s'est avéré qu'il en circulait partout. Des AK-47 et des munitions bon marché ont plu du bloc de l'Est éclaté jusqu'à dans les coins les plus reculés d'Afrique. Une opportunité parfaite pour des hommes charismatiques et sans grande morale. Des revendications légitimes aux effusions de sang avides de profit

Le Congo a connu des dizaines d'hommes comme ça depuis 1996, date à laquelle les rebelles se sont insurgés contre Mobutu Sese Seko, le dictateur à la toque de léopard, probablement l'homme le plus corrompu dans l'histoire de ce continent le plus corrompu. Après la chute de Mobutu, personne n'a vraiment reconstruit d'Etat. Dans l'anarchie qui a alors régné, les chefs rebelles se sont taillé des fiefs riches en or, diamants, cuivre, étain et autres minerais. Parmi ces dangereux profiteurs: Laurent Nkunda, Bosco Ntaganda, Thomas Lubanga, des commandants Maï-Maï, des génocidaires rwandais, et les dirigeants complètement fous d'un groupe des plus cruels appelé «les Rastas».

J'ai rencontré Laurent Nkunda en 2008, dans sa planque dans la montagne, après avoir escaladé des heures durant une route boueuse jalonnée de soldats au visage d'enfant. J'ai eu droit à une envolée lyrique de ce général tout maigre sur l'oppression de la minorité tutsie qu'il dit représenter, mais son poil s'est hérissé lorsque je lui ai parlé des taxes dignes d'un chef de guerre qu'il imposait et de toutes ces femmes violées par ses soldats. Mes questions n'ont toutefois pas eu l'air de le perturber beaucoup et il a vite retrouvé sa bonne humeur. Sa ferme comptait de nombreuses chambres d'amis, alors pourquoi ne suis-je pas resté pour la nuit?

Laurent Nkunda n'a pas complètement tort quand il parle du désordre qui règne au Congo. Les tensions ethniques sont une des raisons du conflit, au même titre que les disputes territoriales, les refugiés et les interférences des pays voisins. Mais ce que j'ai fini par comprendre dans ces Etats défaillants ou sur le point de l'être, c'est la rapidité avec laquelle des revendications légitimes dégénèrent en effusions de sang avides de profit. On se révolte aujourd'hui au Congo contre l'exploitation des ressources naturelles, et dans ce contexte, un vague sentiment anti-gouvernemental se transforme en prétexte pour voler des biens publics.

Les nombreuses richesses du Congo appartiennent aux 70 millions de Congolais, mais durant les 10 ou 15 dernières années, ces trésors ont été piratés par une vingtaine de commandants rebelles pour acheter encore plus d'armes et causer toujours plus de dégâts.

Plus besoin de ralliement populaire

Exemple probablement le plus troublant de ces guerres à l'africaine: l'Armée de résistance du seigneur (LRA), un mouvement rebelle né dans le Nord de l'Ouganda dans l'anarchie des années 1980. Comme les gangs du pétrolifère delta du Niger, la LRA avait à l'origine des revendications légitimes — à savoir la pauvreté et la marginalisation des terres de l'ethnie Acholi. Le dirigeant du mouvement, Joseph Kony, était un jeune illuminé qui s'exprimait dans un drôle de langage, un soi-disant prophète ayant embrassé les Dix commandements. Rapidement, il les a tous enfreints. Il a utilisé ses supposés pouvoirs magiques (et des drogues) pour entraîner ses partisans dans une véritable frénésie et les lâcher sur les Acholis qu'il était censé protéger.

La LRA s'est littéralement taillé un chemin à travers la région, semant derrière elle des membres tailladés et des oreilles coupées. Elle ne parle plus des Dix commandements, et certains de ceux qu'elle a rencontrés ne peuvent d'ailleurs plus parler du tout. Je n'oublierai jamais ma visite il y a quelques années en Ouganda et ma rencontre avec ce groupe de femmes dont les lèvres avaient été découpées par les malades de Kony. Leur bouche était constamment ouverte, laissant toujours voir leurs dents. Quand l'Ouganda s'est finalement repris en main à la fin des années 1990 et a sévi, Kony et ses hommes ont simplement poursuivi leur route. Aujourd'hui, leur fléau a gagné l'une des régions les plus anarchiques du monde: la frontière entre le Soudan, le Congo et la République centrafricaine.

Les enfants soldats sont une composante inextricable de ces mouvements. La LRA par exemple ne s'est jamais emparée de territoires, elle s'est emparée d'enfants. Dans ses rangs: des garçons et des filles endoctrinés qui pillent des villages et broient des nouveaux nés dans des mortiers en bois. Au Congo, un tiers des combattants ont moins de 18 ans. Ces guérillas prédatrices d'un nouveau genre étant motivées et financées par le crime, les rebelles n'ont pas besoin du support populaire.

L'inconvénient quand on ne se soucie pas de rallier à soi les populations, c'est qu'on n'attire pas de nouvelles recrues. Kidnapper et manipuler les enfants devient par conséquent la seule façon de poursuivre ce banditisme organisé. Les enfants sont des armes idéales: facilement endoctrinables, extrêmement loyaux, ils ne connaissent pas la peur et, plus important encore, constituent une ressource illimitée.

Dans ce nouveau paysage de guerres qui n'en finissent pas, même la Somalie a l'air d'avoir changé. Ce pays est dans les esprits l'incarnation du chaos africain — un chaos qui apparaît comme exceptionnel même au cœur d'une région où les conflits sans fin sont la règle. Et si la Somalie n'était pas une exception, mais plutôt une terrifiante image de ce que vers quoi les guerres africaines se dirigent?

La «somalisation» de certains Etats

Au premier abord, la Somalie parait déchirée par une guerre civile religieuse qui oppose un gouvernement transitoire incompétent mais soutenu par la communauté internationale et la milice islamiste al-Shabab. En réalité, le conflit se nourrit d'un vieux problème somalien qui poursuit ce pays désespérément pauvre depuis 1991: le warlordism, c'est-à-dire le poids de seigneurs de guerre. Beaucoup de ceux qui commandent ou financent les milices de Somalie ont dépecé le pays ces vingt dernières années dans leur lutte pour contrôler les quelques ressources restantes - le port, l'aéroport, les poteaux téléphoniques et les pâturages.

Les Somaliens en ont assez du Shabab et de ses règles draconiennes — pas de musique, pas de dents en or, même pas de soutiens-gorges. Mais ce qui les empêche de se soulever contre les terroristes étrangers, c'est cette habitude profondément ancrée dans le pays de profiter de la guerre. Le monde a trop longtemps laissé la Somalie s'enliser sans gouvernement permanent. Maintenant, beaucoup de puissants somaliens trouvent leur intérêt dans le chaos. Un exportateur d'huile d'olive à Mogadiscio m'a dit qu'avec quelques amis dans les affaires, il avait acheté une caisse de missiles pour tirer sur les soldats du gouvernement, parce que «les taxes, c'est pénible».

Le plus effrayant, c'est que beaucoup d'Etats défaillants — le Congo par exemple — montrent maintenant des symptômes semblables à ceux de la Somalie. Chaque fois qu'un chef potentiel émerge pour ramener l'ordre à Mogadiscio, les réseaux criminels se mobilisent pour financer son adversaire, peu importe qui il est. Plus ces régions restent sans gouvernement, plus il est dur d'en revenir à ce mal nécessaire qu'est le gouvernement.

Tout cela peut sembler très simplifié car tous les conflits africains n'entrent pas dans ce nouveau paradigme. Le bon vieux coup d'état militaire est toujours utilisé — la Guinée a pu s'en rendre compte en 2008 et Madagascar peu après. J'ai aussi rencontré quelques rebelles qui n'étaient pas des truands et dont les motivations semblaient légitimes, comme certains des chefs du Darfour, au Soudan. Mais même si leurs revendications politiques sont claires, les organisations qu'ils «dirigent» ne le sont pas.

Les rebelles africains de l'ancienne école passaient des années dans la brousse à aiguiser leurs talents de dirigeants, à affiner leur idéologie et à apprendre à se rendre utile avant même de se mettre à rencontrer des diplomates occidentaux ou de donner des interviews télévisées. Aujourd'hui, les rebelles sortent de l'ombre dès qu'ils ont un site Internet et un «service de presse» (comprendre: un téléphone satellitaire). Je suis allé en Lybie en 2007 pour une conférence sur la paix au Darfour. J'ai vite compris que ce qui intéressait surtout ces «chefs» rebelles n'était pas les sessions de négociations, mais le buffet à volonté.

Pourquoi?

Pour le reste, il y a ces guerres d'un nouveau genre, ces conflits interminables que je passe mes journées à cataloguer alors qu'ils se poursuivent inexorablement, hachant des vies and recrachant des corps. J'étais récemment au Sud-Soudan pour un article sur la traque de Joseph Kony par l'armée ougandaise et j'ai rencontré une jeune femme appelée Flo. Elle avait été esclave dans la LRA pendant quinze ans et s'était récemment échappée. Elle avait les tibias marqués par les cicatrices et des yeux pierreux. Il y avait souvent de longs silences après mes questions, Flo fixait l'horizon. «Je pense juste à la route pour rentrer à la maison», m'a-t-elle dit. Elle n'a jamais compris pourquoi la LRA se battait. Elle avait l'impression que celle-ci errait sans but dans la jungle et tournait en rond.

Voilà ce que beaucoup de conflits en Afrique sont désormais — des cercles de violence dans la brousse, sans objectif à l'horizon.

Jeffrey Gettleman

Traduit par Aurélie Blondel

Photos, de haut en bas: soldats du gouvernement soudanais en 2005 (REUTERS/Radu Sigheti) - Réfugiés sur une route de Goma, au RD Congo en 2008 (REUTERS) - Un petit réfugié du Darfour dans un camp au Tchad (REUTERS).

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vendredi 11 janvier 2013

__Mensonge pour vérité, Incompétence pour erreur de la nature, Irresponsabilité pour accident.. Symptôme et creuset de la région des grand lacs ». La problématique FIN des partis politiques après la mort ou la retraite des président-fondateurs

Sassou Nguesso sert un plat indigeste le jour du réveillon 2012

Mercredi, 02 Janvier 2013 11:11 Jean Claude BERI News - Politique

S’il y a un exerce qu’il faut lui reconnaitre le mérite c’est la déformation de la vérité. Un exercice dont ses officines excellent dans la multiplication des contre-vérités en essayant de faire passer un mensonge pour une vérité, une incompétence pour une erreur de la nature, une irresponsabilité pour un accident….Pendant ce temps, les congolais sont exposées à des catastrophes qui créent la désolation au sein des populations.




L’humilité aurait fallu reconnaitre au non du gouvernement les graves manquements observés.

Sassou Nguesso se noie dans son mensonge, comme il a fait avec cette scène mémorable de « lavement de main » après la conférence nationale souveraine.

En reconnaissant que 2012 a été lourd en sacrifice par :

« -les dévastatrices explosions des casernes de Mpila ; - les inondations meurtrières de Pointe-Noire et de Brazzaville ; - les grandes tempêtes qui ont ravagé plusieurs agglomérations du pays ; - le crash de l’aéronef de la compagnie Aéro-service. »

Sans établir clairement les responsabilités du gouvernement est une fuite en avant indigne et qui n’honore point votre présidence. Faut–il le redire que lorsqu’on dirige un Etat on a des devoirs et des responsabilités, de la lucidité et la clairvoyance mais aussi le courage de sanctionner pour faire des bons choix. Il serait difficile que vous vous en sortez avec une pirouette qui suscite la tendresse de cœurs meurtris des milliers de congolais. Garder votre élan de cœur pour votre écurie familiale. Les congolais savent que la priorité pour vous n’est pas le bonheur du peuple, ni l’amélioration de leurs conditions de vie difficile.

Car dans aucun pays au monde qu’il est possible d’expliquer que toutes les catastrophes évoquées plus haut, en occurrence les aéronefs qui ne sont pas contrôlés, un aéroport en plein centre des agglomérations, des casernes à proximité des habitations, des matériels explosifs mal surveillés sont le fait de la nature, de pas de chance, non c’est une faute que vous n’avez pas la décence de reconnaître. C’est un échec politique qui vous place devant vos propres incohérences.

Vous encouragez des fonctionnaires négligents mais protégés, l’absence totale de sanction, une corruption tentaculaire gangrénant toute la société congolaise, l’absence de contrôle des agents d’Etat, parce que ce sont des membres de votre clan, c’est bien là la preuve de votre politique injuste envers le peuple congolais.

Le pays appelle à une réconciliation sincère en s’abstenant de donner l’image d’un pays « clanisé » aux mains des vautours qui pillent dont l’écho traverse les continents. Vous récidivez par le mépris et le diktat enfonçant un peu plus l’espoir de sortir le Congo par le haut. Nous ne vous le demandons pas, nous ne vous supplions pas ni encore moins implorer quoi que ce soit, le peuple vous l’exige.

Enfermé dans son autosatisfaction proche d’un obscurantisme récurrent, Denis Sassou Nguesso voit dans le déroulement des élections de juillet-Août une avancée démocratique. Voilà là encore un déni de la volonté populaire. Comme je l’ai dis plus haut, ces officines transforment les vérités en mensonge. Pour eux 85% d’abstention, des journalismes muselés, des compatriotes incarcérés, l’opposition bâillonnée sont les preuves d’une démocratie apaisée.

Comme à l’accoutumée Sassou Nguesso nous sort son nouveau slogan 2013 : l’année de l’enseignement de base et de la formation professionnelle. Mais voyons ! Qui contribue à la perdition de l’école publique ?

« Après 52 ans d’indépendance, le Congo n’a qu’une seule université, très disparate située dans la capitale, Brazzaville. Une université qui malgré les coups de rajeunissement et de restructuration opérés ces cinquante dernières années, reste un malade continuellement sous perfusion et dont la santé se dégrade tous les jours. Les maux que souffrent celle-ci sont diagnostiqués depuis des années et les rapports sont sur les tables des différents responsables politiques. Seulement, les solutions prises sont biaisées et inadéquates. Cette situation conduit l’université à s’enliser dans une descente vers sa destruction…

Cette université continue à porter les vestiges de la guerre civile de 1997, alors que le gouvernement peut dégager des fonds pour sa reconstruction. L’exemple de la faculté des sciences située anciennement à Bacongo qui a été totalement détruite est encore 17 ans après dans un état inimaginable. » http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/education/303-luniversite-de-brazzaville-la-necessite-de-decongestionner-.html

La prolifération des écoles privées aux enseignements qui accentue les inégalités est une plaie que Denis Sassou Nguesso refuse de s’attaquer. Car pour beaucoup des ces écoles privées, les propriétaires sont aussi des hommes politiques, des hommes d’affaires liés au réseau mafieux du clan. Quel cursus opté? Quelle école, lycée, ou université ? Quel diplôme ? Les uns savent et les autres ne savent pas. Ceux qui savent ce sont les enfants des politiciens nantis et hommes d’affaires au service des réseaux mafieux et du clan au pouvoir. Ceux qui ne savent pas ce sont les laisser pour compter d'aujourd'hui et de demain et c’est la majorité de la jeunesse.

C’est dire que ce sera encore un slogan creux qui n’aura pour effet que de divertir le peuple et d’engloutir des fonds pour des projets strictement personnels.

Voilà le plat indigeste qui a été servi aux congolais le jour du réveillon 2012. A-t-on fait le bilan de l’an 2012 décrété sournoisement année de la santé au Congo ?

Jean-Claude BERI : contact@dac-presse.com

Crise en RCA: que vous inspire l’attaque de l’ambassade de France à Bangui ?

Jeudi, 27 Décembre 2012 17:27 AFRIK ONLINE News - Politique

L’un des malheurs de l’Afrique c’est qu’elle a toujours soufflé à la fois le chaud et le froid, voulu une chose et son contraire, tout en jouant aux candides béats, pleine de rêves d’espoir d’un éveil continental messianique à l’avenir radieux.

Les Africains croient dur comme fer au père Noël. La période s’y prête fort malheureusement.

C’est dans ce contexte qu’il faut circonscrire l’acte de désespoir de ces jeunes Centrafricains qui se disent « patriotes » contre l’ambassade de France à Bangui. l’axe ABBL peine à trouver ses abscisses et ses ordonnées tant les négociations avec les rebelles n’avancent pas. Les troupes si. Et même, très vite…

Lorsque la France intervient dans un conflit, on dit qu’elle fait de l’ingérence. Lorsqu’elle ne s’en mêle pas, c’est un lâchage en règle, une non-assistance à état en danger ! Etre jongleur-équilibriste serait nettement plus facile.

La ligne du « Président normal » est pourtant claire. Plus d’ingérence de la France dans les affaires des Etats. C’est ce qui rend Paris réfractaire à un rôle de premier plan dans la perspective d’une intervention armée dans le Nord Mali.

Il y a plusieurs raisons qui pourraient expliquer le silence de la France :



Le CV peu brillant de François Bozizé qui lui-même a emprunté les mêmes chemins tortueux que les rebelles. Ce serait mauvais pour l’image de François d’aller en sauver un autre qui plus est se trouve à la tête d’un régime putschiste.



La tête des médiateurs qui eux-mêmes ne sont pas en bons termes avec la France où ils sont poursuivis dans l’affaire des biens mal acquis.



S’associer à l’axe ABBL (Addis-Abeba – Bangui-Brazzaville-Libreville) dans leurs négociations équivaudrait, pour la France, à adouber et à améliorer l’image peu reluisante de ces parties auprès de la communauté internationale. Ce qui ne correspond pas du tout à ligne que s’était fixée le « Président normal » au début de son quinquennat.



Il est évident que l’armée n’est pas du côté de Bozizé. L’avancée facile des rebelles comme on va à la cueillette des baies sauvages indique que l’armée refuse de les affronter. Bangui est à portée de main. Un changement des rapports de force relèverait des effets spéciaux. Intervenir directement dans ce conflit aurait des relents colonialistes.



A trop se montrer complaisant avec Bangui, un certain Giscard d’Estaing n’a pu être réélu. François Hollande qui compte bien rempiler pour un second mandat l’a bien compris et se garderait donc d’y engager les troupes.



Déjà que donner du pain aux petits Français devient une vraie partie de Sodoku, s’engager sur le front Centrafricain serait néfaste pour la santé économique de la France.

On pourrait davantage allonger la liste. Mais votre avis nous intéresse. Aussi, nous vous posons les questions suivantes qui à nos yeux sont dignes d’intérêt :



François Bozizé doit-il partir ? Si oui, pourquoi ?



Comment interprétez-vous le silence de la France ?



A votre avis, la France devrait-elle intervenir ?



Quel est, selon vous, le meilleur moyen pour résoudre cette crise ?



Quelles chances y a-t-il pour que la négociation ABBL aboutisse ?

Source: http://www.afrik-online.com/?p=16888

Commentaires



ngoma serge 28-12-2012 07:51

Le président centrafricain François Bozizé a appelé aujourd'hui la France et les Etats-Unis à l'aider pour stopper les rebelles du Séléka. La rébellion est aux portes de la capitale Bangui depuis le 26 décembre, après une fulgurante conquête du territoire depuis le 10 décembre. L'armée tchadienne est présente aux abords de la capitale pour empêcher les rebelles de prendre position dans la ville. Le Séléka (qui signifie « alliance » en sango) est une coalition de trois groupes rebelles centrafricains, qui exigent principalement leur intégration dans l’armée. Jeudi 27 décembre 2012: 23h50 (Romandie News) Les Etats-Unis ferment leur ambassade à Bangui

Les Etats-Unis ont annoncé avoir fermé leur ambassade en Centrafrique pour des raisons de sécurité, les rebelles étant aux portes de la capitale, Bangui. Leur ambassadeur et son équipe ont quitté le pays.

http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/politique/1091--sassou-nguesso-sert-un-plat-indigeste-le-jour-du-reveillon-2012.html

http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/politique/1086-crise-en-rca-que-vous-inspire-lattaque-de-lambassade-de-france-a-bangui-.html

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___Tableau de bord d'une douce croisière Républica Centra-Africaine après le M23 (rdc) et les FDLR (rwandais) voici venir :"SELEKA" (coalition, en sango, la langue usuelle en République centrafricaine) Centrafrique: pour qui roule la Seleka?

Tableau de bord d'une douce croisière centra-africaine

La coalition anti-Bozizé pourrait, en cas de victoire, bien vite se retrouver face à ses propres divisions et les ambitions personnelles de ses propres leaders.

Centrafrique : pour qui roule la Seleka?

Lundi, 31 Décembre 2012 11:34 Francis Kpatinde, News - Politique

Coiffée par une structure composite dans laquelle siègent des mouvements rebelles venus d’horizons différents, la coalition anti-Bozizé pourrait, en cas de victoire, bien vite se retrouver face à ses propres divisions et les ambitions personnelles de ses propres leaders.




Qui, donc, se cache derrière l’appellation générique Seleka (coalition, en sango, la langue usuelle en République centrafricaine) ? Il s’agit d’une coalition de factions rebelles dissidentes issues de plusieurs mouvements politico-militaires connus et de groupes de création plus récente. Ils ont désormais pour objectif commun la chute du président centrafricain, François Bozizé, à qui ils reprochent de n’avoir pas tenu les engagements découlant des accords de paix signés en 2007.

Au registre des mouvements coutumiers de la lutte armée, on peut mentionner la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC). A ces trois-là sont venues s’ajouter, au sein de la Seleka (créée de fraîche date), deux organisations jusque-là inconnues du grand public : la Convention patriotique du salut du kodro (CPSK, kodro signifiant pays, en sango), et l’Alliance pour la renaissance et la refondation (A2R), une structure jusque-là discrète, pour ne pas dire clandestine, regroupant des officiers hostiles au régime et qui ont, semble-t-il, attendu « le bon moment » pour apparaître au grand jour. « Il y a encore quelques semaines, on ignorait tout de la Seleka, voire de certains mouvements qui la composent », confirme un ancien Premier ministre joint au téléphone à Bangui.

L'héritage de Charles Massi

Créée à la fin de l’année 2008, la CPJP est présidée, dans sa déclinaison Seleka, par le général Noureddine Adam. Le mouvement opérait pour l’essentiel dans le Nord-Est. Son aile politique était dirigée par le médecin militaire Charles Massi, plusieurs fois ministre, mort probablement sous la torture en janvier 2010, quelques semaines après avoir été arrêté à la frontière avec le Tchad et livré aux autorités centrafricaines. Son fils Eric Neris Massi fait office, depuis Paris où vit ce féru d’informatique et de réseaux sociaux, de porte-parole et coordonnateur international de la Seleka.

Aux côtés de la CPJP, on retrouve, toujours au sein de la Seleka, le FDPC, du très controversé chef de guerre Martin Koumtamadji, plus connu sous son nom d’emprunt, Abdoulaye Miskine. Ce proche de l’ancien président Ange-Félix Patassé qui s’était rapproché ces dernières années de Bozizé a, semble-t-il, hésité avant de rallier la Seleka, le 21 décembre dernier, à en croire Eric Neris Massi, et de jeter ses hommes dans la bataille en direction de la capitale, Bangui. Le FDPC s’est fait connaître à la fin de l’année 2008 et début 2009 en lançant des attaques meurtrières contre les Forces armées centrafricaines (FACA), de concert avec un autre mouvement armé.

Autre vétéran figurant en bonne place au sein de la Seleka : Michel Am Nondroko Djotodia, le leader de l’UFDR, ancien fonctionnaire du ministère du Plan, puis des Affaires étrangères, et ex-consul à Nyala, capitale du Sud-Darfour au Soudan. Créée en septembre 2006, l’UFDR opérait essentiellement, avant la dernière offensive vers Bangui, dans les préfectures arabophones de Vagata et Haute Kotto, dans le Nord-Est. Son commandement opérationnel était assuré par le capitaine Yao, de son vrai nom Dramane Zacharia, aujourd’hui brouillé avec son patron.

On retrouve dans l’UFDR certains des hommes qui ont aidé François Bozizé à renverser Ange-Félix Patassé en 2003, mais que les promesses non tenues du pouvoir et le non-respect des accords de paix de 2007 ont mécontentés.

Général en un jour

A l’intérieur de la Seleka, deux mouvements de création récente viennent compléter le tableau. Le premier, dénommé la Convention patriotique du salut du kodro (CPSK), a été officiellement lancé au terme d’une « Assemblée constituante » qui s’est tenue les 20 et 21 juin 2012 dans un lieu non précisé. Son fondateur, Mohamed-Moussa Dhaffane, en est devenu le président, avant d’être aussitôt bombardé, peut-on lire dans le communiqué final, « à titre exceptionnel et honorifique au grade hors hiérarchie de général major assimilé des Forces armées ». Dhaffane assura, en d’autres temps, les fonctions de président ad hoc de la Croix-Rouge centrafricaine, tout en étant membre de la CPJP, qu’il quitta pour créer son propre mouvement. Pour le coup, ce général autoproclamé se retrouve au sein de la Seleka avec de vrais officiers de la FACA regroupés, eux, dans l’A2R, une structure clandestine dont l’adhésion à la coalition date seulement de la fin décembre 2012.

Voilà pour le tableau de bord. Reste à piloter l’ensemble en ménageant la susceptibilité et la spécificité des uns et des autres. Comment instaurer un minimum d’harmonie dans une structure dont les composantes viennent d’horizons aussi différents ? Comment contenir les ambitions de leaders nourrissant de longue date, pour certains, l’ambition de devenir calife à la place du calife ? Et comment éviter que, demain, la victoire contre l’ennemi commun ne tourne au règlement de comptes ? La « Seleka est une coalition hétéroclite de factions rebelles dissidentes qui écument l’arrière-pays depuis quelques années déjà, souligne un membre de la diaspora centrafricaine en France, Alain Lamessi, dans une tribune libre publiée sur Centrafrique-Presse. Il faut avoir lu la déclaration de sortie de crise pour se rendre compte à quel point leur plateforme revendicative reste pour le moins catégorielle. Pas de ligne politique conceptualisée, ni structurée, pas d’idéologie claire et cohérente, pas de revendications précises. Tout cela finit par convaincre que la Seleka, dans sa forme actuelle, n’est pas et ne peut pas être une alternance crédible au régime de Bozizé. »

Des événements « prévisibles »

L’ancien Premier ministre cité plus haut nuance : « Il est possible que la Seleka ne soit pas à la hauteur des espoirs qu’elle suscite depuis quelques jours, mais la faute en revient à Bozizé. Ce qui arrive était prévisible. Il a fait mille promesses qu’il n’a jamais tenues. Au contraire, il s’est employé à introduire le venin de la division dans nos rangs en essayant systématiquement de débaucher les responsables et cadres de l’opposition républicaine et des groupes armés. Il s’est fait réélire dans les conditions que tout un chacun connaît, a rempli le Parlement avec ses amis et des membres de sa famille, alors même que les manifestations de l’opposition étaient interdites, sinon violemment prises à partie par des nervis du régime. Lorsqu’on interdit toute expression démocratique, on ouvre la porte à l’aventure... »

Retour sur une expédition de trois semaines vers Bangui

Avec la chute sans résistance de Sibut, le 29 décembre, il ne reste plus que 150 km aux rebelles avant Bangui. Un verrou stratégique se dresse encore devant eux : Damara, tenue par les Forces régulières (Faca) et les hommes de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac). Il aura fallu trois semaines aux rebelles de la Seleka pour y parvenir.

Par Francis Kpatinde,

RFI

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___Médiation Nguesso - Centrafrique: de réelles chances d'un accord aux pourparlers de Libreville. Merci Sassou, le pompier pyromane..«un risque difficile à détecter - « Les Congolais ont la fortune à portée de main et pourtant, ils restent pauvres

Le Président Biographie

Denis Sassou Nguesso - Président de la République du Congo1943. Naissance de Denis Sassou Nguesso à Edou.

1960. Denis Sassou Nguesso entre dans l'armée congolaise afin de poursuivre ses études.

1961-1968. Il suit une préparation militaire en Centrafrique, puis en Algérie et en France où il sort de l'Ecole Interarmes avec le grade de sous-lieutenant. Il intègre les parachutistes et devient, à 25 ans, chef des troupes parachutistes congolaises.

1970. Denis Sassou Nguesso adhère au Parti Congolais du Travail (PCT).

1975. Il est nommé Ministre de la Défense à 32 ans.

1977. Du 18 mars au 2 avril, Denis Sassou Nguesso assure l'intérim après l'assassinat du Président de la République, Marien Ngouabi, mais refuse de prendre la tête du Comité Militaire qui entendait assurer le contrôle du pouvoir politique.

1979. Denis Sassou Nguesso est élu président du PCT à la suite du Congrès du 5 février et devient de ce fait le nouveau chef de l'Etat.

1982-1986. Mise en place d'un plan quinquennal économique et social afin de reconstruire le Congo. Ce plan sera confronté à la baisse du cours du pétrole, principale ressource du Congo, baisse amplifiée par celle du dollar. Le Président mène alors des négociations avec le FMI qui consent à aider le Congo sous réserve de l'adoption de mesures draconiennes et de la démocratisation du pays.

1986. Denis Sassou Nguesso est élu président en exercice de l'Organisation de l'Unité Africaine et président de la CEEAC (Comité Economique des Etats de l'Afrique Centrale).

25 février 1991. Il décide la tenue d'une Conférence nationale pour fixer la date des élections présidentielles et répondre aux interrogations et angoisses du peuple congolais confronté à la crise économique et à l'instabilité politique provoqué par la multiplication des partis politiques.

2 juin 1992. Candidat à sa propre succession, Denis Sassou Nguesso arrive en troisième position à l'élection présidentielle, derrière Pascal Lissouba et Bernard Kolélas. Il choisit de soutenir Pascal Lissouba du fait de son expérience d'homme d'Etat (il a été plusieurs ministres).

11 août 1992. Signature d'un accord avec Pascal Lissouba en vue d'élaborer un programme commun de gouvernement.

31 août 1992. Denis Sassou Nguesso quitte la Présidence et redevient un citoyen ordinaire, inquiet pour son pays car aucune des promesses ne sont tenues par Pascal Lissouba qui jour après jour porte atteinte à la Constitution (dissolution de l'Assemblée Nationale, violations répétées de l'Etat de droit, institution de milices privées…).

1992-1994. Poursuivi par les milices de Pascal Lissouba, Denis Sassou Nguesso s'installe dans son village d'Oyo, dans le nord du Congo.

Novembre 1993-janvier 1994. Première guerre civile du Congo. Pascal Lissouba attaque avec ses milices Bernard Kolélas et ravage le quartier de Bacongo à Brazzaville. Le conflit fait 3.000 morts.

1994-1996. Denis Sassou Nguesso se réfugie à Paris avec sa famille.

Janvier 1997. Dans la perspective des élections présidentielles, prévues pour juin, Denis Sassou Nguesso rentre au Congo.

5 juin 1997. Encerclement de sa villa de MPila , à Brazzaville, par les troupes de Pascal Lissouba. Cette agression marque le début de la deuxième guerre civile du Congo qui fera plus de dix mille morts.

11-14 octobre 1997. Les forces patriotiques de Denis Sassou Nguesso prennent le contrôle de Brazzaville.

15 octobre 1997. Denis Sassou Nguesso énonce un message de réconciliation nationale afin que cessent les combats et que le Congo puisse se reconstruire.

25 octobre 1997. Denis Sassou Nguesso est investi Président de la République.

2 novembre 1997. Formation du gouvernement de salut public.

5-14 janvier 1998. Réunion à Brazzaville du Forum d'unité et de réconciliation nationales. Ce forum, qui réunit 1.500 représentants des formations politiques et des délégués de la société civile décide que la durée de la Transition sera de trois années " flexibles ".

Enfants : Denis Christel Sassou Nguesso, Édith Bongo

http://www.presidence.cg/president/index.php

Sarko au Congo Brazzaville Merci Sassou, le pompier pyromane

http://www.cellulefrancafrique.org/Merci-Sassou-le-pompier-pyromane.html

Le 29 mars 2009, par Grégoire Eyadema,

« Les Congolais ont la fortune à portée de main et pourtant, ils restent pauvres ; pardonnez-moi si cela vous choque, mais comment ne pas être attristé par un tel gâchis ? »

Ainsi, selon le site Mwinda, se serait exprimé Sarko à Brazzaville lors de son passage éclair pour quand même soutenir Sassou à la veille d’élections présidentielles à hauts risques… Quel sursaut de lucidité et de clairvoyance !!! Pourtant il n’a pas évoqué cela lors de ses interventions officielles, pas plus que le décès très suspect du militant Bruno Ossebi.

Et non, il a préféré flatter un régime criminel et kleptocrate, allant, dans la lancée de son prédécesseur Jacques Chirac 1 féliciter, Sassou pour avoir rétabli le paix et la sécurité dans un pays ravagé par des guerres civiles et des massacres déclenchés par, est-il besoin de le rappeler, Sassou et sa clique menée par un certain Jean Dominique Okemba.

Ensuite on nous parle de refondation, de nouvelles bases de partenariat avec des vernis de démocratie et de bonne gouvernance. Là encore, on retrouve les mêmes discours hypocrites éculés quand les actes montrent bien la stratégie à l’œuvre : après avoir finalisé la signature de contrats d’exploration de l’uranium en RDC, Sarko est allé remercier Sassou d’avoir octroyé en décembre 2008 la gestion du port de Pointe- Noire et de la voie ferrée Brazzaville – Pointe-Noire à l’agence de voyages préférée du président français, celle du philanthrope breton Vincent Bolloré. Cadeau du visiteur du jour : un petit prêt sympa de l’AFD (29 millions d’euros) pour l’aménagement du port. C’est vrai que ni Bolloré, ni le régime Sassou ne semblaient pouvoir prendre en charge ces travaux, bien trop occupés, l’un à consolider ses positions monopolistiques, l’autre à entretenir son parc immobilier en France et à préparer sa réelection avec le pactole budgétaire accumulé de 5 milliards d’euros depuis 2003…

Remerciements adressés à Sassou également pour permettre à Total de conserver au Congo ses meilleures marges par baril produit. Total avait déjà fait venir en mai 2008 Alain Joyandet, l’homme qui transforme le portefeuille de la Coopération en ministère du commerce extérieur délégué à l’Afrique - en récompense de quoi Sarkozy lui a confié la tête de liste UMP aux européennes pour la région Est.

« La France, dans aucun pays, ne soutient aucun candidat », a encore dit Sarko à Brazzaville, prêt à travailler « main dans la main avec le président que les Congolais se choisiront ». Encore faut-il qu’il puissent le choisir librement et sereinement… Sarkozy a appelé à la tenue d’élections libres et transparentes, est-ce à dire que la France prendra des sanctions fortes si l’élection de juillet reconduit frauduleusement Sassou ? C’est loin d’être une hypothère d’école, car le n°1 des milices Cobras joue les autistes, quand il ne réprime pas, face aux partis d’opposition et aux organisations de la société civile qui réclament depuis des années la mise en place de commissions électorales véritablement indépendantes... Nous attendons la France au tournant sur ce terrain là car, déjà en 2007, après les élections législatives déplorables, l’Elysée avait octroyé 180 millions d’euros de financement au tire du Document Cadre de Partenariat au lieu des 80 recommandés par le Quai d’Orsay et le Trésor français. Comme sanction à la gabegie électorale et à la corruption, on trouve mieux ! Notes :

1 « Vous avez parlé de l’Angola, et vous avez fait allusion, j’imagine, à l’intervention de l’Angola au Congo. Nous ne sommes pas intervenus au Congo mais, pour vous dire les choses telles qu’elles sont et tout à fait franchement, je me suis réjouis de l’intervention de l’Angola au Congo pour une raison simple c’est que ce pays était en train de s’effondrer dans la guerre civile, de s’autodétruire et qu’il était souhaitable que l’ordre revienne. Il y avait quelqu’un qui était capable de le faire revenir, c’était Denis SASSOU-NGUESSO. Il lui fallait un soutien extérieur pour cela et pour un certain nombre de raisons, l’Angola le lui a apporté. La paix est revenue, les conditions du développement reprennent. Cette ville de Brazza, qui est devenue martyre, commence à se relever et Denis SASSOU-NGUESSO s’est engagé à mettre en oeuvre le processus de démocratisation dans un délai d’un maximum de deux ans, ce qui est considéré, par les autorités internationales, comme quelque chose de bon. » Conférence de presse J. Chirac, Luanda, 30/6/98.

http://www.lepoint.fr/monde/centrafrique-de-reelles-chances-d-un-accord-aux-pourparlers-de-libreville-11-01-2013-1612524_24.php

Cette concession d'une rébellion victorieuse sur le terrain est cependant soumise à plusieurs exigences fortes que doit accepter François Bozizé, ce qui explique qu'aucune déclaration finale n'ait été encore publiée.

Les chances d'un accord a minima entre pouvoir centrafricain et rébellion se dessinaient vendredi à Libreville où, au troisième jour de difficiles pourparlers, les modalités d'un cessez-le-feu provisoire accompagné de conditions politiques importantes étaient négociées.

La délégation de la rébellion du Séléka a entamé une réunion à huis clos en fin de matinée avec des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique Centrale (CEEAC), arrivés jeudi pour tenter de trouver une issue pacifique à la profonde crise politico-militaire déchirant l'un de ses plus pauvres Etats-membres, a constaté l'AFP.

Les présidents gabonais Ali Bongo, congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans ce conflit, et tchadien Idriss Deby participaient vendredi aux discussions. Idriss Deby, président en exercice de la CEEAC, avait en 2003 aidé le général François Bozizé à prendre le pouvoir par un coup d'Etat à Bangui.

L'Equato-guinéen Téodoro Obiang N'Guema, présent jeudi, est rentré dans son pays.

Les négociations semblent pouvoir se débloquer en raison de l'annonce par la rébellion de son accord de principe à un cessez-le feu d'une semaine avec le régime du président Bozizé. Ce qui signifie que, pour l'instant, la rébellion abandonne son exigence d'un départ immédiat du dirigeant centrafricain du pouvoir.

"Nous allons donner notre accord de principe pour un cessez-le feu d'une semaine et observer (la) bonne foi (du président Bozizé). S'il nous la prouve, nous allons revenir à Libreville pour signer définitivement le cessez- le-feu", a déclaré le porte-parole de la coalition rebelle du Séléka, Florian Ndjadder.

Cette concession d'une rébellion victorieuse sur le terrain est cependant soumise à plusieurs exigences fortes que doit accepter François Bozizé, ce qui explique qu'aucune déclaration finale n'ait été encore publiée.

"Les forces mercenaires venues d'Afrique du Sud doivent quitter le territoire centrafricain, les prisonniers politiques doivent être libérés sans conditions pendant la même période", a affirmé M. Ndjadder. La rébellion demande également la nomination d'un nouveau Premier ministre issu de l'opposition.

"Nous avons la possibilité de marcher sur Bangui mais par respect des chefs d'Etat de la CEEAC nous allons démontrer que nous voulons la paix", a ajouté le porte-parole.

Un sérieux échec menaçait jusque-là les pourparlers, en l'absence de concessions du pouvoir et des rebelles qui, ayant enlevé la majeure partie du pays depuis le 10 décembre, exigeaient le départ du président Bozizé et sa traduction devant la Cour pénale internationale.

François Bozizé, très fragilisé en raison de la déroute de son armée face au Séléka, était arrivé jeudi à Libreville, après avoir salué environ 15.000 sympathisants manifestant leur soutien dans Bangui.

Les médiateurs tentent d'arracher ce cessez-le-feu aux protagonistes afin de permettre aux populations civiles, déplacées par les combats, de regagner leurs villes et villages.

Reste à savoir si, en un délai de sept jours de cessez-le-feu, les nombreuses conditions militaires et politiques posées par les rebelles seront satisfaites à temps par un régime qu'ils accusent régulièrement de duplicité.

Certaines sources proches des pourparlers indiquent que la rébellion pourrait obtenir le porte-feuille de la Défense, ce qui entérinerait officiellement la débâcle des Forces armées centrafricaines (FACA), incapables de résister à l'offensive rebelle déclenchée le 10 décembre.

La coalition du Séléka a pris les armes car elle reproche au pouvoir le non-respect de divers accords de paix signés entre le gouvernement et les rébellions, notamment l'accord de paix global de Libreville de 2008.

Elle tient la majeure partie du pays et a arrêté son offensive sur Bangui en raison de la mobilisation des pays d'Afrique centrale qui ont positionné sur sa route environ 750 militaires tchadiens, gabonais et congolais. Plusieurs centaines de soldats français et sud-africains sont également présents en Centrafrique.

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__Centre Afrique : Le président François Bozizé, candidat à sa propre succession, est lui-même arrivé au pouvoir par les armes. Il a renversé en 2003 le président Ange Félix Patassé avant de se faire élire en 2005.

Centrafrique: le pays que la France veut oublier

L'ancienne colonie française est en proie à la violence et à l'isolement. Paris s'en désintéresse, contrairement à Pékin et Washington

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«“C'est quoi la Centrafrique?

C'est où la Centrafrique?”

C'est la question que n'arrête pas de me poser mon fils depuis que je travaille à Bangui», explique un expatrié présent dans ce pays depuis plusieurs années. Son fils n'est pas le seul à se poser des questions. Car c'est un peu comme si ce pays plus vaste que la France avait disparu des radars. Depuis les frasques de l'empereur Jean-Bedel Bokassa (au pouvoir de 1965 à 1979) et l'époque de ses chasses africaines avec Valéry Giscard d'Estaing, tout le monde semble avoir oublié cette ex-colonie française, située en Afrique centrale.

A l'époque de l'empereur Bokassa, Bangui faisait la une des médias français avec des affaires de diamants mais aussi de cannibalisme. Bokassa, l'ex-officier français, a été jugé à Bangui lors d'un procès retentissant: il était entre autres accusé d'avoir mangé certains de ses ennemis. Et d'emprisonner les époux des femmes qu'il trouvait à son goût. Longtemps proche de la France, Bokassa qui tenait à appeler de Gaulle «papa» avait fini par lasser Paris. La France a donné son feu vert aux putschistes qui l'ont renversé en 1979 après que son régime eut commis un terrible massacre d'enfants.

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Aujourd'hui la Centrafrique n'est plus sur les radars de la presse internationale. Alors même que l'actualité ne manque pas. L'élection présidentielle doit être organisée le 25 avril 2010. Le pouvoir a annoncé le 13 mars qu'il a déjoué une tentative de coup d'Etat. Le président François Bozizé, candidat à sa propre succession, est lui-même arrivé au pouvoir par les armes. Il a renversé en 2003 le président Ange Félix Patassé avant de se faire élire en 2005. Lors de la prochaine élection, il affrontera Patassé, celui qu'il avait renversé et qui s'était fait élire deux fois. Il s'agit d'une élection à haut risque. En Centrafrique, les processus électoraux contestés donnent très souvent lieu à des pillages. Et le pays est-il prêt à se rendre aux urnes? Beaucoup en doutent.

«Pas pacifié»

Il est beaucoup trop tôt, estime l'opposition qui affirme que le «pays n'est pas pacifié» et que le recensement n'est pas achevé. Il est vrai que les rebellions sévissent dans de vastes parties du territoire. Dans le nord, des mouvements rebelles sèment la terreur. Et dans l'est, la LRA (L'armée de Résistance du Seigneur), venue de l'Ouganda et de la RDC, épouvante les populations. La LRA est l'un des mouvements rebelles les plus dangereux d'Afrique. Dirigée par Joseph Kony, elle capture des jeunes villageois centrafricains pour les transformer en enfants soldats. Selon les Nations unies, 200.000 Centrafricains sont déplacés à l'intérieur de leur pays. Plus de 80.000 sont réfugiés au Cameroun et 60.000 au Tchad. Près du dixième de la population centrafricaine a dû fuir sa région d'origine. Le pays compte 4,5 millions d'habitants.

L'armée centrafricaine mal équipée et peu motivée semble bien en peine de rétablir l'ordre. Les troupes françaises (des centaines d'hommes et plusieurs bases) ne peuvent pas davantage rétablir la paix sur l'ensemble du territoire. Le pouvoir central contrôle mal le pays à l'exception de Bangui. Mais, même dans la capitale, un climat diffus de peur règne. Au passage du convoi présidentiel, tout le monde prend la fuite. «Si vous ne vous écartez pas quand passe un convoi officiel, vous pouvez être battu. Et même abattu. C'est ainsi que nous avons perdu le seul radiologue de la ville. Distrait, il n'a pas vu venir le convoi. Du coup, il a été abattu», explique un habitant de Bangui, qui ajoute que la police a, elle aussi, la gâchette très facile. «Comme un chauffeur de taxi ne s'arrêtait pas assez rapidement, un policier a récemment tiré sur le véhicule. Il visait le chauffeur, mais il a tué un passager.»

La capitale est toujours traumatisée par le passage des troupes de Jean Pierre Bemba en 2003. Le chef rebelle congolais avait été appelé à la rescousse par le président Ange Félix Patassé. Ses hommes avaient multiplié les exactions sur les populations locales, notamment des meurtres, des viols et des pillages. Jean Pierre Bemba devra répondre de ses actes devant le tribunal de la Haye en juillet prochain. La CPI (Cour pénale internationale) l'accuse de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Pékin et Washington

Bangui souffre aussi d'un grand isolement. Seul un vol Air France Paris-Bangui, une fois par semaine, atténue ce sentiment d'enclavement. «Si votre enfant tombe malade, il faut juste prier pour que le vol Air France ne vienne pas de passer», explique une expatriée, qui ne fait aucune confiance aux rares hôpitaux locaux. La Centrafrique est un pays isolé, oublié de tous, et pourtant elle commence à susciter de l'intérêt. A Bangui et ailleurs dans le pays, les Chinois sont de plus en plus nombreux. Ils ont construit un immense stade de plusieurs milliers de place et bâtissent des hôtels gigantesques.

Les Américains ne sont pas en reste. Des représentants de la CIA viennent à Bangui améliorer leur français balbutiant et récolter des informations. Il est vrai que la Centrafrique possède des réserves d'uranium et de diamants. Mais surtout ce pays se trouve dans une zone particulièrement stratégique.

Depuis Bangui, l'on aperçoit les collines verdoyantes de la RDC (République démocratique du Congo), la province de l'équateur dominée par les hommes de Jean Pierre Bemba. La Centrafrique possède deux autres voisins bien turbulents: le Soudan et le Tchad. Il n'est pas étonnant que Pékin et Washington s'intéressent de plus en plus à Bangui. Au moment où la France semble décidée à tourner ailleurs son regard.

Pierre Malet

Photo: Des soldats lors de la fête nationale à Bangui, REUTERS/David Lewis

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