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jeudi 29 mars 2012

____Traite négrière, Chapitre I : Le voyage du non-retour... Chapitre II : Nos ancêtres les Yorubas.

Esclaves d’Afrique centrale :Benguela et Congo. Esclaves d’Afrique centrale et de l'ouest: Cabinda, Quiloa, Rebolla et Mina. Esclaves d'Afrique centrale : Benguela, Angola, Congo et Moniolo. Esclaves du Mozambique

http://www.grioo.com/info2531.html



Diaspora : Histoire et Mythologies des origines 06/06/2004



Aux origines de la diaspora africaine se trouve la traite négrière...



Par Belinda Tshibwabwa Mwa Bay






Reseaux maritimes et territoriaux de la traite négrière





Aux origines de la diaspora africaine se trouve la traite négrière. Bien qu’à ce jour la présence africaine dans le Nouveau Monde, longtemps avant sa découverte par Christophe Colomb, soit attestée par des fouilles archéologiques sur des sites Mayas et Olmèques au Mexique, le déplacement et la dispersion massive de populations africaines sur le continent américain et la Caraïbe, débute au milieu du 16ième siècle. Mais en réalité la traite négrière existait déjà depuis 1450 et sa principale destination était l’Europe, où les premiers Africains, "curiosités" plus que main-d’œuvre, furent débarqués à Lisbonne par le prince du Portugal Henri le navigateur, qui avait déjà exploré la quasi-totalité des côtes de l’Afrique de l’ouest.

Le coup d’envoi du commerce triangulaire sera donné par les monarques espagnoles, qui accorderont en 1501, la permission à leurs colons des Caraïbes d'importer des esclaves noirs. Dès lors, les grandes puissances de l’époque, l’Angleterre, le Portugal et la France en tête, suivis de l’Espagne, de la Hollande et du Danemark, vont intensifier la traite négrière à travers un réseau maritime triangulaire. Les bateaux négriers, organisés en compagnies commerciales, quittaient l’Europe au départ des ports de Liverpool, Londres, Bristol, Lisbonne, Cadix, Amsterdam, Nantes, Bordeaux, La Rochelle et Dieppe.



convoi d'esclaves, 19ème siècle et esclaves entravés par le bois "mayombé"




Ils longeaient ensuite la côte ouest africaine en partant de l’ancienne Sénégambie, puis la côte occidentale jusqu’au sud de l’Angola, et après avoir contourné l’Afrique du sud par le Cap de Bonne espérance, remontaient toute la côte orientale comprise entre le Mozambique et Madagascar, et s’aventuraient même jusqu’au Kenya. L’ensemble de cette région côtière était parsemée d’une trentaine de comptoirs et de forts, où négriers européens et africains s’échangeaient étoffes, miroirs, armes, quincailleries, rhum et eau-de-vie contre "bois d’ébène". Cette marchandise humaine était principalement constituée de populations razziées par des souverains locaux, dont les plus illustres sont sans aucun doute les rois du Dahomey ( Bénin) et les Mani Kongo du royaume Kongo (RDC), souverains qui les faisaient acheminer par des intermédiaires noirs ou métis, sur des milliers de kilomètres parfois, enchaînés les uns aux autres, sans distinction de sexe et d’âge, à l’aide du "bois mayombe".



Fort anglais de Princestown, Cote d'or (Ghana), 1688




Ils rejoignaient ainsi pour être palpés, estimés, marchandés, stockés puis embarqués vers les Amériques, les forts anglais de Cape coast, de princestown au Ghana, les forts hollandais et danois de Nassau et Christianborg également au Ghana, les forts français de Gorée et de Saint-jacques en Sénégambie, les forts portugais d’Elmina au Ghana, de Benguella en Angola, de Lourenço de marques et de l’Ilha da Moçambique au Mozambique.



Position des corps des esclaves dans le bateau négrier français "l'Aurore" (1784)




En quittant les côtes africaines, les bateaux négriers pouvaient transporter à leur bord jusqu’à 600 esclaves entassés à fond de cale. La traversée de l’océan atlantique vers la Caraïbe où l’Amérique latine durait en moyenne, et par vent favorable, 3 mois. Les pertes en vies humaines durant le voyage, pour maladie, malnutrition, inanition ou tout simplement désespoir, étaient considérables et touchaient fréquemment plus de 80% des esclaves au début du trafic négrier, puis avec l’amélioration des bateaux ce chiffre tombait à 30%.

Si à l’heure actuelle les historiens spécialistes de la traite négrière ne parviennent pas à s’entendre sur les chiffres de ce trafic, c’est parce que leurs techniques de comptabilisation diffèrent. La plupart ne prennent pas en compte le nombre d’esclaves morts durant la traversée ou au moment des captures sur le continent africain, qui s’avéraient souvent très violentes. Ils ne se contentent que du nombre d’esclaves enregistrés à l’arrivée dans les différents ports des Amériques. Les estimations actuelles se situent donc entre 6 et 50 millions d’individus déportés entre la fin du 15ième et le milieu du 19ième siècle. Les Anglais, à eux seuls, sont responsables de près de la moitié de ces déportations, et après eux viennent les Portugais. Le trafic négrier a desservi au total une trentaine de pays et d’îles :



Disposition des esclaves sur le bateau négrier anglais "Brookes", 1788




Alaska, Canada, Etats unis, Mexique, Guatemala, Costa Rica, Salvador, Honduras espagnol et britannique, Nicaragua, Colombie, Venezuela, Guyane française, anglaise et hollandaise, Equateur, Pérou, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay, Chili, Argentine, Cuba, Jamaïque, Haïti, République dominicaine, Porto Rico, Barbade, Trinidad, Grenade, St Vincent, St Lucie, Dominique, Martinique, Guadeloupe, etc. Au 18ième siècle, la moyenne annuelle des esclaves déportés tournait autour de 70 000 individus. En matière d’importation, le Brésil bat tout les records avec près de 6 millions d’africains sur près de 3 siècles et demi de traite. Les Antilles françaises occupent la seconde position, suivies de très près par les Antilles anglaises, avec un total de 3 à 4 millions d’esclaves déportés. Puis viennent les Antilles et territoires espagnols et hollandais avec une estimation 1 à 2 millions individus. Et en dernier lieu, arrivent les états des sud des Etats unis, qui ont très rapidement préféré l’esclavage à la traite pour assurer la "reproduction" de leur main-d’œuvre.

Le troisième côté du triangle comportait l’itinéraire du retour, d’Amérique en Europe où se trouvait bouclée la "campagne de traite". En un seul voyage, qui durait entre 8 et 18 mois, trois cargaisons complètent avaient été vendues. Une fois leur marchandise humaine livrée aux colons des Amériques, les bateaux négriers les remplaçaient par du rhum, du sucre, de l’indigo, du café, etc. produits dans les plantations, mais quelques fois, ils repartaient aussi avec de l’or. Quant aux esclaves africains, une foule d’acheteurs se les arrachaient déjà pour les préparer à une vie de servitude, à laquelle ils ne survivaient en moyenne pas plus de 10 ans.



En haut Marché d'esclaves, Rio de Janeiro, Brésil, 1830; en bas vente d'une femme et de ses enfants (Surinam)





Les ouvrages parus ces 30 dernières années sur le trafic négrier, se sont généralement bornés à une approche quantitative de la traite négrière. A quelques chercheurs et exceptions près, la plupart de leurs données nous renseignent davantage sur les chiffres que sur les différents groupes ethniques déportés aux Amériques. Si nous savons de quelles zones géographiques ils ont été déracinés, il est parfois difficile de connaître leur répartition sur le continent américain et la Caraïbe. Un seul bateau négrier pouvait contenir des Africains de diverses origines, car les campagnes de razzias pouvaient dévaster des villages sur un rayon équivalent à la taille de l’actuelle République démocratique du Congo. Les négriers se contentaient alors la plupart du temps de les "identifier" en les baptisant du nom de la région ou du fort où ils avaient été enfermés avant leur départ pour les Amériques. La dispersion des membres d’une même ethnie ou d’une même famille, afin d’isoler les individus et les fragiliser, était pratiquée de manière systématique par les négriers et les colons. Ce conditionnement visait à prévenir toute rébellion et à rompre définitivement le lien filial entre les Africains et leur terre natale. Car s’ils ne pouvaient plus parler leur langue ni préserver leurs pratiques identitaires, ils perdraient tout repères, ce qui faciliterait leur soumission.



Fers aux initiales des acheteurs servant à marquer les esclaves




Mais suivant les pays où étaient achetés ces nouveaux arrivants, certains groupes ont pu se reconstituer et se distinguer, à travers des pratiques culturelles diverses, mais surtout religieuses. Les Portugais et les Espagnols étaient connus pour être beaucoup moins "psychorigides" que les Anglais et les Français, qui exigeaient une totale assimilation culturelle de leurs esclaves. Jusqu’au milieu du 19ième siècle, il était fréquent de croiser des esclaves se promenant entièrement nus dans les rues de Rio de Janeiro, alors que cela aurait été inimaginable en Virginie ou à la Nouvelle Orléans, et ce quelque soit l’époque. Le degré de "laxisme" des sociétés coloniales, mais aussi la capacité et les stratégies de survie des esclaves, sont donc proportionnels à l’importance et à la diversité des survivances africaines que l’on peut observer à l’heure actuelle. Dans ce domaine les populations noires des pays et îles hispaniques, du Brésil et surtout d’Haïti se démarquent nettement. Les cultes religieux en sont le meilleur exemple, car ils concentrent à eux seuls la majorité des pratiques identitaires africaines, tel que l’art culinaire, vestimentaire ou oral, qui sont sacralisés et transmis de générations en générations.

Bien qu’ils soient le fruit d’un syncrétisme entre christianisme, croyances indiennes, mais également d’autres religions africaines, leurs adeptes les rattachent systématiquement à l’Afrique de l’ouest. L’Umbanda et le Candomblé au Brésil, la Santeria à Cuba, le vaudou à Haïti, pour ne citer que les plus connus, sont considérés comme l’héritage des peuples Yorubas, Nâgos, Fanti-Ashanti et Fons, peuples dont la majorité des Afro-américains et des Afro-caribéens se disent être descendants, du moins ceux qui reconnaissent leur ascendance africaine. Pour eux, le lien avec l’Afrique se renoue essentiellement à travers la croyance en des divinités et des mythes, qui contrairement aux images misérabilistes que les médias leur renvoient du continent africain, leur permettent d’en avoir une vision positive. A travers Xhango, Oxhala, Yemanja ou encore l’empereur éthiopien Hailé Selassié pour les Rastafari, se dessine la quête d’une Afrique mystique et triomphante. Cette mythologie des origines a également été alimentée par des historiens, qui dans un élan "nationaliste", n’ont pas hésité à dire et à redire que leurs pays avaient reçu les meilleurs éléments "génétiques" et culturels de l’Afrique.



Affiche d’une vente de nouveaux Africains Charleston, Caroline du sud, 1769




C’est notamment le cas du sociologue brésilien Gilberto Freyre qui a défendu la thèse selon laquelle la majorité des esclaves déportés au Brésil était originaire de l’Afrique de l’ouest, et que ces derniers, "apport noble" au métissage brésilien, étaient génétiquement et culturellement supérieurs à ceux provenant de l’Afrique centrale. Il désignait essentiellement les esclaves Mina, originaires de la côte située entre le Ghana et le Bénin, et dont l’influence culturelle aurait été capitale dans le Nordeste brésilien au 18ième siècle. Il les décrivait comme alphabétisés, mahométans, communautaristes, farouches, créatifs, sophistiqués et d’une grande beauté physique, alors qu’il considérait les esclaves du Congo ou de l’Angola comme issus d’une civilisation inférieure techniquement et spirituellement, et leur reprochait surtout des traits négroïdes trop prononcés.

Si le prestige de ces groupes ethniques de l’Ouest africain, qu’ils soient d’origine ou recomposés, reste aussi vivace dans les religions et l’imaginaire afro-américain ou afro-caribéen, c’est sans aucun doute qu’ils ont joui d’un rayonnement et d’une réelle prédominance culturels sur les autres groupes. Or prédominance culturelle ne signifie pas prédominance démographique. Et les derniers travaux de recherche sur l’origine des populations déportées par le trafic négrier vers les Amériques, démontrent presque tous que la majorité de ces populations provenait de l’Afrique centrale. Bien entendu, les flux migratoires diffèrent selon les époques de la traite et certaines zones géographiques ont été ponctionnées plus que d’autres selon les périodes. Mais il ne fait plus de doute qu’au total, le Congo et l’Angola ont payé le plus lourd tribut au trafic négrier. On estime qu’entre 1486 et 1641, 1 389 000 esclaves furent embarqués du seul Angola et que près de 13 250 000 Africains sont partis de la seule région du Congo en 3 siècles et demi de traite.


  • Esclaves d'Afrique de l'Ouest



Du seul point de vue démographique donc, les Africains originaires des territoires compris entre les frontières actuelles du Cameroun, de la République centrafricaine, du Gabon, du Congo Brazzaville, de l’Angola et de la République démocratique du Congo, ces Africains étaient de loin les plus nombreux sur le continent américain et la Caraïbe. C’est le cas au Brésil où la population esclave de la ville de Rio de Janeiro comptait au 19ième siècle plus de 40% d’Africains du Centre ( Cabinda, Congo, Monjola, Angola, Cassange, Rebola, Benguella) contre 30% issus de l’Afrique orientale ( Inhamue, Moçambique ) et tout juste 20% issus de l’Afrique occidentale ( Mina, Calabar). Les Etats unis semblent être la seule exception, mais cela pourrait s’expliquer par la faible intensité du trafic négrier vers cette destination. Une étude sur la composition ethnique de l’élément servile de la Louisiane entre 1720 et 1810 a pu dénombrer 202 esclaves originaires de l’Afrique de L’ouest ( Sénégambie, Sierra Leone, Ghana, côte du Bénin et côte du Biafra), 102 esclaves originaires de l’Afrique centrale et 120 esclaves africains d’origines inconnues.


  • Esclaves du Nigeria et du Tchad : Kasuna,Yacoba, Nyffee, Umbuum,Goobar et Zamfra



De nos jours, les survivances culturelles des différents groupes ethniques importés de l’Afrique centrale sont essentiellement linguistiques, mais des recherches sur d’autres formes d’héritage sont en cours. Toutefois, les données démographiques sur le trafic négrier, prouvent que la focalisation des Afro-américains et des Afro-caribéens sur la "filiation ouest africaine", même si elle est effective, est loin d’être exclusive, ni même dominante. Il est vrai que toute quête identitaire passe par la construction imaginaire d’origines idéales et prestigieuses, qui semblent indispensables à l’estime de soi. Mais l’Afrique n’a rien d’un mythe ni d’un paradis perdu, et chercher à l’idéaliser ne fait qu’éloigner de sa réalité et donc de sa véritable identité. Fantasmer sur des dieux plutôt que d’aller à la rencontre des hommes, imaginer descendre d’un grand guerrier hausa plutôt que d’une modeste villageoise Makwa, font partie de ces mécanismes d’aliénation et de rejet que les Noirs de la diaspora s’infligent à eux-mêmes en réalité. Ils trouvent que l’Afrique et les Africains, tels qu’ils sont, ne sont pas assez bien. Mais la question est : Pas assez bien pour qui ?



Dans le sens des aiguilles d'une montre: Esclaves d’Afrique centrale :Benguela et Congo. Esclaves d’Afrique centrale et de l'ouest: Cabinda, Quiloa, Rebolla et Mina. Esclaves d'Afrique centrale : Benguela, Angola, Congo et Moniolo. Esclaves du Mozambique




Quelques groupes ethniques africains recensés aux Amériques et dans la Caraïbe au 18ième et 19ième siècles :

SENEGAMBIE: Wolof, Mandingo, Malinke, Bambara, Papel, Limba, Bola, Balante, Serer, Fula, Tucolor SIERRA LEONE: Temne, Mende, Kisi, Goree, Kru. CÔTE D’IVOIRE ET LIBERIA: Baoule, Vai, De, Gola (Gullah), Bassa, Grebo. GHANA: Ewe, Ga, Fante, Ashante, Twi, Brong, Mina CÔTES DU BENIN ET DU BIAFRA, NIGERIA : Yoruba, Nâgo, Nupe, Benin, Gege, Fon, Mina, Edo-Bini, Allada, Efik, Ibibio, Ijaw, Ibani, Igbo (Calabar) AFRIQUE CENTRALE : BaKongo, MaLimba, Ndunga, BaMba, BaLimbe, BaDonga, Luba, Loanda, benguela, Ovimbundu, Cabinda, Pembe, Imbangala, Mbundu,BaNdulunda

Biblio

-Roger BASTIDE, Les Amériques noires, L’Harmattan, Paris, 3e éd, 1996. -Gilberto FREYRE, Maîtres et esclaves , Tel Gallimard, Paris, 3e éd., 1997.

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samedi 3 mars 2012

___Armée spartiate.. Défaite héroïque de Léonidas aux Thermopyles.Spartiate,Définition :Sens 2 Austère, sévère. Sens 1 Sandale à lanières.5 synonymes.austère, frugal, puritain, rigide, sévère.

19 septembre Entouré de sept cents volontaires spartiates, thébains et platéens, Léonidas Ier, roi de Sparte, résiste héroïquement aux plusieurs milliers de Perses qui l’entourent. Le chef des Lacédémoniens et ses hommes luttent jusqu’à la mort pour couvrir le retrait du gros des troupes grecques. En effet, certainement suite à une trahison, les Perses avaient trouvé le moyen de prendre les Grecs à revers, contournant ainsi leur plan de défense. Les grecs se replient alors pour se concentrer sur l’isthme de Corinthe. Quant à Athènes, elle sera saccagée par les Perses et le Parthénon, alors en bois, sera incendié. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Histoire de la Perse - Dossier histoire des Guerres médiques - Histoire de Sparte - Histoire du Parthénon - Histoire de la Grèce antique - Histoire de la Grèce -

Histoire de Sparte Dates décroissantes Titres seulement (14 réponses)

-480 19 septembre Défaite héroïque de Léonidas aux Thermopyles

Entouré de sept cents volontaires spartiates, thébains et platéens, Léonidas Ier, roi de Sparte, résiste héroïquement aux plusieurs milliers de Perses qui l’entourent. Le chef des Lacédémoniens et ses hommes luttent jusqu’à la mort pour couvrir le retrait du gros des troupes grecques. En effet, certainement suite à une trahison, les Perses avaient trouvé le moyen de prendre les Grecs à revers, contournant ainsi leur plan de défense. Les grecs se replient alors pour se concentrer sur l’isthme de Corinthe. Quant à Athènes, elle sera saccagée par les Perses et le Parthénon, alors en bois, sera incendié. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Histoire de la Perse - Dossier histoire des Guerres médiques - Histoire de Sparte - Histoire du Parthénon - Histoire de la Grèce antique

-471 Ostracisme de Thémistocle

Malgré le prestige qu’il a pu obtenir lors de la bataille de Salamine, Thémistocle a subi dans les années -470 un déclin politique qui va de pair avec la montée en puissance de Cimon. Face à leur conflit de point de vue en politique extérieure, Cimon obtient l’ostracisme de Thémistocle, c’est-à-dire un exil de la cité pendant dix ans pour aspiration à la tyrannie. Ce dernier considère en effet que l’ennemi véritable d’Athènes est Sparte tandis que Cimon craint avant tout les Perses. L’ostracisme est alors un acte qui touche couramment les stratèges grecs, magistrats les plus importants d’Athènes. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Thémistocle - Cimon - Histoire de la Grèce antique

-464 Sparte victime d'un séisme et d'une révolte

Sparte est déstabilisée par un séisme qui détruit et désorganise une partie de la ville. La cité des "Egaux" subira dans la foulée une révolte de ses serfs, les hilotes. Le soulèvement, qui profite certainement de la faiblesse contextuelle de la cité, se poursuivra un certain temps et engendrera une rupture diplomatique avec Athènes. La proposition d’aide de cette dernière se heurtera en effet à une fin de non recevoir de la part des Lacédémoniens. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Révolte - Tremblement de terre - Histoire de Sparte - Histoire des Catastrophes naturelles

-461 Révolte des hilotes à Spartes

Cité oligarchique gouvernée par les "Égaux", Sparte subit en 461 avant J.-C. une révolte des serfs, les hilotes. Dénués de tout droit civiques et affectés au travail de la terre des "Égaux", les hilotes diffèrent des esclaves des autres cités grecques par le mépris et les violences qu’ils subissent. Lorsqu’ils se révoltent, les "Égaux" sont en nombre bien inférieur et Athènes propose du renfort. Sparte refuse cette aide, ce qui provoque un sentiment d'humiliation chez les Athéniens. Cimon est ostracisé l'année suivante, laissant le champ libre à Périclès. La trêve entre les deux cités est considérée comme rompue. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Révolte - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Périclès - Histoire de la Grèce antique

-431 mai Sparte envahit l'Attique

Les spartiates parviennent à l’Attique, territoire entourant la ville d’Athènes, et le dévastent. Face à la supériorité terrestre des spartiates, le stratège athénien Périclès a choisi de rapatrier tous les habitants dans l’enceinte de la ville. Celle-ci est protégée par un mur construit après les guerres médiques. Il compte ainsi profiter de la supériorité maritime d’Athènes pour attaquer les côtes de Sparte pendant que les armées de cette dernière sont dans l’Attique. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Périclès - Histoire de la Grèce antique

-429 septembre Mort de Périclès

Périclès succombe à l’épidémie de peste qui ravage Athènes. La guerre du Péloponnèse confine les athéniens à l’intérieur des murs et cette promiscuité a favorisé le développement de la maladie. La peste emportera certainement un tiers de la population. Mis à l’amende puis finalement réélu, Périclès n’était alors pas exempt de difficultés politiques. La guerre avec Sparte se prolongera jusqu’en 421 avant J.-C. Voir aussi : Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Dossier histoire des Epidémies - Histoire de Sparte - Peste - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Histoire de la Grèce antique

-421 mars Paix de Nicias

Athènes et Sparte mettent un terme à dix années de conflit en signant un accord instaurant une paix de cinquante ans. La paix de Nicias permet une pause dans la guerre du Péloponnèse. Née d’une rivalité entre la démocratie athénienne qui cherchait à répandre (voire à imposer) son modèle à travers la ligue de Délos, et le régime oligarchique de Sparte qui souhaitait conserver sa prédominance, cette guerre aboutit finalement au statu quo. Mais tandis que les alliés de Sparte refusent d’approuver cet accord, Athènes est exsangue et la ligue de Délos en pleine déliquescence. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Histoire de la Ligue de Délos - Histoire de la Grèce antique

-414 mai Scandale des hermai

Le stratège athénien Alcibiade est atteint par une affaire de profanation de statues d’Hermès, les hermai. La crise qui s’ensuit est majeure dans la cité qui craint un complot. Prêt à affronter les accusations, Alcibiade, alors commandant de l’expédition en préparation pour Syracuse, veut un jugement avant son départ. Finalement on le laisse partir, mais ce disciple de Socrate et membre de la famille de Périclès sera rappelé à Athènes : risquant la peine de mort, il optera pour la trahison. Il rejoindra ainsi Sparte et convaincra les Lacédémoniens de défendre Syracuse tout en attaquant Athènes. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Alcibiade - Histoire des Scandales politiques

-414 août Rupture de la paix de Nicias entre Athènes et Sparte

Face aux conflits qui se poursuivent entre les cités grecques et à l’expédition d’Athènes en Sicile contre Syracuse, Sparte annonce qu’elle rompt la paix de Nicias. Prévue pour durer cinquante ans, cette paix atteint péniblement les sept ans. La guerre du Péloponnèse, qui a pour belligérants de nombreuses cités grecques, reprend alors de la vigueur. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Histoire de la Sicile - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Histoire de l'Antiquité

-414 16 novembre Désastre de l'Assinaros

Le stratège Nicias, qui conduit un des deux contingents de l’armée athénienne présente en Sicile, ne parvient pas à traverser l’Assinaros et se fait prendre au piège par l’armée de Syracuse. Ses troupes sont massacrées et lui exécuté. Quant à Démosthène, à la tête de l’autre contingent, il s’est fait encercler : exécuté lui aussi, ses soldats sont enfermés dans des carrières, les Latomies. Les conditions de captivité sont extrêmes et les survivants seront vendus comme esclaves. L’expédition à Syracuse est un désastre sur toute la ligne pour Athènes : la cité a perdu des milliers d’hommes, des dizaines de trières tandis que Sparte reprenait les armes et occupait à nouveau l’Attique. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Syracuse - Histoire de l'Antiquité

-410 mars Victoire d'Athènes à Cyzique

Profitant des difficultés de politique intérieure à Athènes, Alcibiade achève de se racheter aux yeux de ses concitoyens en multipliant les victoires militaires. Conduisant la flotte, il est victorieux à Cyzique. Cette troisième victoire consécutive face à Sparte met Athènes en position de force. Durant l’été les Lacédémoniens feront donc des propositions de paix, mais c’est au tour d’Athènes de refuser. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Alcibiade - Histoire de la Grèce antique

-406 août Condamnation à mort des stratèges des Arginuses

De retour à Athènes, les stratèges victorieux lors de la bataille des Arginuses sont jugés et condamnés à mort. La victoire sur Sparte ne pardonne pas, aux yeux des Athéniens, l’abandon des naufragés en pleine mer suite à une tempête. Pour Athènes, cette victoire au cours de la guerre du Péloponnèse est la dernière. Alcibiade, condamné après une défaite, s'est exilé depuis un an. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Condamnation - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Alcibiade - Histoire de la Grèce antique

-405 septembre Lysandre détruit la flotte athénienne

Lysandre, à la tête d’une flotte de 180 navires spartiates, attaque par surprise et inflige une sévère défaite à la flotte athénienne postée à Aigos-Potamos. Constituée de 170 trirèmes et dirigée par Conon, cette flotte avait pour but de garantir le ravitaillement en blé d’Athènes. La cité se retrouve donc dans une situation intenable. Privée à la fois de sa puissance militaire et de sa capacité de ravitaillement, tout siège peut la mettre à genoux rapidement, et c'est ce qu’entreprendra Sparte. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Siège - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Histoire de la Grèce antique

-404 22 avril Chute d'Athènes

Assiégée, affamée et dénuée de ressources militaires navales, Athènes capitule et est contrainte d’accepter les conditions imposées par Sparte. Les longs murs qui l’entouraient, symbole de sa puissance, sont détruits tandis que l’Empire, existant à travers la ligue de Délos, est dissout. Mais surtout, la démocratie est remplacée par un régime oligarchique : le conseil des Trente. Sparte imposera ensuite à toutes les démocraties construites sur le modèle athénien des décarchies, oligarchies gouvernées par dix personnes. Ces régimes, autoritaires et violents, seront perçus comme une régression, notamment à Athènes qui l’interprète comme un retour à la tyrannie. Or Athènes s’est construite contre la tyrannie et le pouvoir d’un seul : cette courte expérience traumatisante sera perçue comme un régime de trente tyrans. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Histoire de la Grèce antique

Idéologie

La discipline spartiate se nourrit de l'importance particulière accordée à la « belle mort », c'est-à-dire la mort au combat, avec des blessures par-devant. Le citoyen mort à la guerre a droit à une stèle inscrite à son nom, alors que les autres doivent se contenter de tombes anonymes10. Inversement, ceux qui survivent sont suspects ; la mise au ban du corps social attend les lâches, les tresantes. Cette idéologie héroïque n'est pas sans motivations pratiques : l'efficacité de la phalange repose sur sa cohésion. Rester ferme à son poste est donc un devoir civique, mais aussi un gage de survie11.

Sparte apparaît aux autres cités grecques comme une spécialiste du combat : décrivant la cérémonie des ordres donnés le matin par le roi à ses troupes, Xénophon note : « si vous assistiez à cette scène, vous penseriez que tous les autres peuples ne sont, en fait de guerre, que des improvisateurs, et que les Lacédémoniens seuls sont vraiment des artistes en art militaire12. » Ses critiques lui reprochent même de n'être que cela : pour Platon, l'organisation politique de Sparte est « celle d'une armée en campagne plutôt que de gens vivant dans des villes13 ». Les historiens préfèrent aujourd'hui relativiser l'image d'une Sparte militariste14. En effet, comme dans toutes les cités grecques, l'armée spartiate n'est pas un élément distinct du corps social ; la discipline de la phalange est d'inspiration civique, et non l'inverse.

Équipement

Statue d'un hoplite casqué, peut-être Léonidas, Ve siècle av. J.‑C., musée archéologique de Sparte

Les hoplites spartiates portent l'équipement hoplitique classique : bouclier rond, casque, cuirasse et cnémides. Ils se distinguent des autres hoplites grecs par le port des cheveux longs5 et d'un manteau court de couleur pourpre6.

À partir du Ve siècle av. J.‑C., probablement, le bouclier porte un emblème distinctif de chaque cité, en l'occurrence un Λ (lambda) pour « Laconie » ou « Lacédémone ». Dans une des comédies d'Eupolis, la seule vue des lambdas sur les boucliers ennemis suffit à faire trembler de peur le Cléon de théâtre7. Inversement, en 392 av. J.-C., l'harmoste spartiate Pasimachos emprunte des boucliers sicyoniens marqués d'un Σ (sigma) pour tromper des Argiens, qui s'avancent au combat sans méfiance8. Certains préfèrent arborer un emblème personnel sur leur bouclier, par exemple une mouche grandeur nature9.

Organisation tactique

Sur le champ de bataille, les hoplites sont groupés par sections, les énomoties, qui comptent normalement un représentant de chaque classe mobilisée — 35 avant la bataille de Leuctres, 40 après3. Elles se déploient par ordre d'âge croissant, les jeunes, fraîchement issus du parcours éducatif spartiate, se trouvant au premier rang. Thucydide (Ve siècle av. J.‑C.) décrit de manière détaillée la composition de l'armée qui combat à la première bataille de Mantinée :

« Il y avait au combat (…) sept bataillons, ou loches ; chaque bataillon comptait quatre compagnies, ou pentécostyes, et la compagnie quatre groupes, ou énomoties. Pour chaque groupe, quatre hommes combattaient au premier rang. En ce qui concerne la profondeur, ils n'étaient pas tous rangés de la même manière : cela dépendait de chaque chef de bataillon ; mais, en règle générale, ils se mirent sur huit rangs4. »

Selon Xénophon qui, tout comme Thucydide, était un officier combattant et représente donc une autorité tout aussi valable, il n'y a que deux énomoties pour la pentécostye, deux pentécostyes pour un loche et quatre loches pour un more, ou régiment, commandé par un polémarque. Six mores forment une armée.

Armée spartiate

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Hoplite, détail du cratère de Vix d'inspiration laconienne, vers 510 av. J.-C.

L’armée occupe une place particulière à Sparte, cité où tous les citoyens en âge de porter les armes sont censés être des hoplites (fantassins lourds) tout le temps plein et, en conséquence, subissent depuis leur enfance une éducation qui doit les préparer au combat. Elle est également le vecteur de la puissance spartiate dans le Péloponnèse et plus largement, dans toute la Grèce.

Seule capable de mener à bien des manœuvres complexes sur le terrain, elle apparaît aux Grecs comme un modèle d'efficacité et de discipline : Plutarque écrit que la seule réputation des hoplites spartiates « frappait d'effroi leurs adversaires qui, même avec des forces égales, ne se croyaient pas capables de lutter sur un pied d'égalité contre des Spartiates1. »

Organisation

Comme les autres cités grecques, Sparte accorde une prépondérance marquée aux fantassins lourds, les hoplites, au détriment des archers et des autres troupes légères, ainsi que de la cavalerie. Elle se distingue cependant en ce que tous les citoyens en âge de porter les armes (20-60 ans) doivent servir comme hoplites, et non la fraction la plus riche, comme c'est le cas ailleurs.

Les Périèques (habitants du pourtour de Sparte) combattent également comme hoplites, et même des Hilotes : les 700 Hilotes commandés par Brasidas en Chalcidique, pendant la guerre du Péloponnèse, en sont récompensés par un affranchissement2. Par la suite, Sparte crée des unités de Néodamodes, des Hilotes portant l'armure lourde, employés en renfort et en garnison.

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___ZOULOU CHAKA..CHAKA LE CONQUÉRANT :CAVALIER NÈGRE DE L’APOCALYPSE disait : Je ressemble à ce grand nuage où gronde le tonnerre. Alors mon peuple s'appellera Zoulou c'est-à-dire, le ciel.

CHAKA ZOULOU

CHAKA LE CONQUÉRANT : CAVALIER NÈGRE DE L’APOCALYPSE

Extraits de l’ouvrage : L’empire de Chaka Zoulou de Tidiane N’Diaye; Aux Editions L’Harmattan , Paris

Les Anglais tout au long de leur séjour africain, feront face à des conflits plus ou moins meurtriers. L'un d'entre eux et non des moindres, restera gravé en noir, dans les annales de leur histoire militaire. Un grand peuple de guerriers, lors d'une bataille mémorable, leur a fait face victorieusement : les Zoulous, que les tribus ennemies surnommaient les Lifakanis (ou ceux qui hachent et taillent l'ennemi en pièce). Ces redoutables prédateurs s'appelaient entre eux, Ama zoulous (les célestes). Les populations zoulous ont mis au point dès la fin du XVème siècle, une organisation socio-économique et militaire disciplinée, de type spartiate. A la tête de cette puissante organisation, un homme exceptionnel, bâtisseur de nation et resté dans la légende des grands chefs africains : Chaka Zoulou. Ancien berger, il s'est révélé très tôt comme un grand stratège militaire. Les guerriers n'gunis feront d’abord appel à Chaka pour commander leur armée dans des guerres d’expansion, mais il restera par la suite au pouvoir pour réorganiser cette nation. Chaka disait : Je ressemble à ce grand nuage où gronde le tonnerre. Alors mon peuple s'appellera Zoulou c'est-à-dire, le ciel. Les victoires de ses armées sur d'autres nations guerrières sont mémorables. Au cours de ce que l’histoire africaine retient sous le nom de Mfécane ( le temps des troubles), les peuples de l'Afrique australe ont été victimes de guerres fratricides, de destructions et de famine. Mais Chaka n’en jeta pas moins les bases d'une nouvelle configuration démographique, militaire, économique et sociale. Sur les débris de peuples en quête de refuge et d’habitat, et les ruines des micro-sociétés et chefferies n'gunis, Chaka unira par la force tous les clans environnants dans une structure centralisée pour bâtir une nation homogène qui survivra jusqu'à nos jours.

Sous son règne les armées zoulous compteront jusqu'à 100 000 hommes répartis en une centaine de régiments où étaient enrôlés des guerriers de 16 à 60 ans. Chaka était également un remarquable administrateur qui a créé et développé un empire prospère englobant des territoires qui s'étendaient sur 3000 km jusqu'aux limites du lac Victoria et qui occupera tout le Natal moderne. Chaka n'eut pas à combattre directement les puissances européennes. Mais tous ses successeurs, animés de l’impulsion qu’il avait libérée, se sont dressés contre les visées européennes. Chaka mourut assassiné en 1828 par son frère Dingane qui le remplacera sur le trône. Ce dernier sera néanmoins piégé par les Boers. Chassés par les Anglais des contrées qu’ils occupaient, les Boers demanderont à Dingane la permission de s’installer sur des terres du Natal. Mais quand ils arriveront en masse, ils massacreront 3000 Zoulous et le chef Dingane. Le fait d'armes anticolonialiste le plus spectaculaire qui est resté dans l’histoire africaine, eut lieu lors de la bataille de Hisandhlawana gagnée par les Zoulous sous le commandement du chef Cetiwayou en 1879, contre les troupes britanniques. Sur ordre de la reine Victoria, le gouverneur anglais décida à Pietermaritzburg dans le Natal (Afrique du Sud), de mettre fin à l'éternel problème zoulou. Le représentant local de la couronne intima au roi Cetiwayou l'ordre de démilitariser son royaume et de faire allégeance à sa majesté Victoria reine de toute l'Afrique. Sans se faire d'illusions sur la suite des événements, les armées de sa majesté sous la direction du colonel Danford, s'organisèrent en même temps pour se préparer à la guerre. Cette fois, les Anglais pour liquider définitivement la puissante organisation guerrière Zoulou, avaient renforcé leur puissance de feu en introduisant pour la première fois des armes redoutables comme l'ancêtre des mortiers. Les troupes britanniques étaient également équipées d'un nombre impressionnant de canons et de fusils modernes. A la tête d'une telle armée, Lord Chelmsford pensait pouvoir en finir avec un adversaire dont les guerriers n'auront que des sagaies à opposer au cours de ce qu'il avait baptisé lui-même «l'ultime bataille». Ainsi, les autorités coloniales britanniques lancèrent un ultimatum à Cetiwayou par l'intermédiaire d'un messager. La réponse du chef africain ne se fit pas attendre : un Zoulou ne respecte que les lois zoulous. Et Cetiwayou d'ajouter que si les Anglais avaient réussi à s'implanter de l'autre côté du fleuve, ils seraient bien inspirés d'y rester car la seule souveraineté légitime chez les Zoulous était celle incarnée par ses chefs qui n'avaient pas d'ordre à recevoir d'une femme étrangère et qui se prétendait reine de l'Afrique. Au demeurant, les Anglais n'attendaient pas d'autre réponse. Lord Chelmsford décida une attaque préventive, histoire d'impressionner les Zoulous par une démonstration de force sans précédent et leur enlever le goût de se battre. Grossière erreur de ce général très médiatique pour l'époque qui rêvait d'être présenté à Londres comme le vainqueur du redoutable peuple zoulou naturellement rebelle à l'autorité victorienne. Fin stratège, Cetiwayou avait déjà envoyé des «déserteurs» volontairement tombés entre les mains des britanniques pour bombarder leur état-major de fausses informations tant sur la direction des troupes zoulous que sur les intentions de leur chef. Après les avoir baladés des jours durant en différents points du pays, Cetiwayou, expert dans l'art des mouvements de troupes et du camouflage, décida de se montrer. Les Anglais se retrouvèrent nez à nez avec les milliers de guerriers de l'immense armée zoulou surgie de nulle part. Le général Chelmsford et le colonel Danford bien qu’impressionnés par cette marrée de fantassins remarquablement disposés, ne doutèrent pas un instant de l'issue finale car ils avaient avec eux un armement plus meurtrier. Toutefois, les académies militaires britanniques trop méprisantes, n'enseignaient pas à leurs élèves les techniques guerrières zoulous.

Guerrier zoulou

Comme dans la plupart des civilisations négro-africaines, le vrai combat est un corps à corps où les réelles qualités de courage, de force et d'endurance du guerrier se révèlent. Tous les chefs zoulous qui se sont succédés au pouvoir depuis 1828, avaient gardé l'organisation initiée par Chaka. Une arme à lancer pouvant développer la peur, les réflexes d'éloignement voire la fuite, on équipera les guerriers Zoulous, d’armes à portée rapprochée. Pour préparer le combat, on s'équipe d'une petite sagaie courte à lame très large (Mokondo), de hache (Chaké), et d'un bouclier en peau de bœuf. Ces armes à courte portée, obligent le guerrier zoulou à chercher le contact avec l'ennemi dont il peut voir les yeux et flairer la peur ou la bravoure. Ainsi, chaque jeune guerrier de cette armée à discipline de fer, est avant tout entraîné au corps à corps et dans les confrontations de masse, les Zoulous ont adopté la technique du «rabattage». Comme beaucoup d'autres tribus guerrières africaines, les Zoulous se sont inspirés des techniques de la chasse aux fauves ( antilopes ou buffles). Par des battues, les chasseurs africains obligent d’abord le gibier à se rabattre avant de frapper. Dans cette stratégie appliquée à la guerre, les combattants zoulous des ailes (unités volantes), doivent se préparer au sacrifice pour permettre l'arrivée des unités d'élite du centre sur l'ennemi et engager le corps à corps qui marque le vrai début du combat. Pour parvenir à cette phase, peu importe le nombre de guerriers tombés pour la nation zoulou. On n'attaque pas en ordre dispersé mais en Impi, c'est-à-dire en formations soudées en arc de cercle dans des rangs compacts et qui avancent toujours tout droit sur l'ennemi. De chaque côté de ces formations qui attaquent, se déploient les unités volantes des ailes. Elles sont formées par de jeunes guerriers rapides et agiles qui ont pour mission d'empêcher l'ennemi de décrocher et de le rabattre toujours vers le centre. Au centre de l’armée zoulou, se trouvent les combattants les plus expérimentés qui constituent le noyau de choc au moment de la confrontation finale. Ainsi, quand l'ennemi entre en contact avec le centre zoulou, c'est qu'il est pris au piège.

Tout recul ou retour en formation sans arme d'un guerrier zoulou, est immédiatement puni de mort. Durant des heures, les troupes britanniques verront tomber sous leurs tirs de mortiers, de canons et de fusils, des dizaines de jeunes guerriers des unités volantes des ailes, mais très peu du centre. Quand les Britanniques furent directement confrontés aux unités du centre de l'armée zoulou, ils furent très vite submergés. Cette armée rodée sur tous les champs de bataille d'Europe et dont les anciens sous les ordres du général Duc De Wellington avaient battu la grande armée de Bonaparte, était ce jour-là décimée par les guerriers zoulous. Les Britanniques laisseront 1300 morts sur le champ de bataille (800 Européens et 500 auxiliaires locaux). Dans leur fuite désespérée pour sauver le drapeau anglais, quelques rares unités survivantes furent rattrapées et massacrées sans pitié. Cette bataille, devaient écrire les historiens anglais, est la pire défaite jamais infligée à une armée moderne par des troupes indigènes. La défaite de Hisandhlawana devait provoquer la chute du gouvernement Disraeli. Avant de quitter le parlement londonien, le Premier ministre Benjamin Disraeli Comte de Beaconsfield posa cette question à la fin des débats : Qui sont ces Zoulous, quel est ce peuple remarquable qui a vaincu nos guerriers, converti nos évêques et qui a aujourd'hui mis fin à une grande dynastie ? Il faudra aux Britanniques, faire venir d'importants renforts d'Angleterre pour battre Cetiwayou au terme d'une guerre de trois ans. Mais les Zoulous se révolteront à nouveau de 1906 à 1908, deux années au cours desquelles de sanglants combats les opposeront encore aux troupes britanniques. Et longtemps après le protectorat anglais, quand les Sud-Africains blancs instaureront le régime raciste et ségrégationniste de l'Apartheid, ils se garderont bien de provoquer ce peuple, préférant s'en faire des alliés objectifs. Cela était d'autant moins compliqué que, en dehors de toute considération ethnique, les Zoulous n'ont toujours désiré qu'un développement autonome et surtout séparé des Blancs. Jusqu'à une période récente, chaque fois qu'ils se soulèveront, quels que soient les motifs, ils feront trembler toute la société sud-africaine même si à leur tête le chef Mangusutu Bouthélézi a échangé la tenue de guerre de Chaka

Danseuses zouloues

Extraits de l’ouvrage : L’empire de Chaka Zoulou de Tidiane N’Diaye; Aux Editions L’Harmattan , Paris.

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