samedi 3 novembre 2012
____Comment les africains célèbre t-il leurs morts? En ce Toussaint, les rites africain ont plusieurs millénaires. Comment les rites africains sont-il célèbres de nos jours? Ouagadougou Force armée et dialogue.
samedi 3 novembre 2012 à 12:00 :: __Chroniques Urmarcht .. L'Ange du Chaos :: l'ange exterminateur
Comment les africains célèbre t-il leurs morts? En ce Toussaint, les rites africain ont plusieurs millénaires. Comment les rites africains sont-il célèbres de nos jours?
Alors qu’une intervention armée dans le nord du pays se précise, les jihadistes affluent. Parmi eux, des jeunes venus des camps sahraouis. Enquête sur une dérive mafieuse et terroriste.
Une troupe saharoui
Lentement, inexorablement, la perspective d’une guerre des sables pour la reconquête du Nord-Mali, désormais planifiée sans plus de précisions pour le premier quadrimestre de 2013, se rapproche. A Tombouctou, à Gao, à Bourem, à Tessalit et dans toutes les localités de l’Azawad quotidiennement survolées par des avions de surveillance, les Jihadistes s’organisent dans la fièvre pour la mère de toutes leurs batailles. Un vent de paranoïa souffle sur les katibas d’Aqmi, du Mujao et d’Ansar Eddine, qui multiplient contrôles et arrestations au sein d’une population civile soupçonnée d’abriter la cinquième colonne de l’ennemi impie. Des caches d’armes, de carburant et de munitions sont creusées à la hâte autour de la demi-douzaine de camps d’entraînement récemment ouverts pour accueillir les nouvelles recrues venues de tous les recoins d’un « Sahelistan » qui s’étend de l’Atlantique au Darfour, attirées autant par les primes offertes- jusqu’à 3 000 euros par individu- que par les mirages de la guerre sainte.
En petits détachements de 40 à 60 hommes, jusqu’à 300 volontaires selon les services de renseignements français sont ainsi arrivés courant octobre à Tombouctou et Gao, dont une bonne partie, pour ne pas dire l’essentiel selon les témoins, s’expriment en hassaniya, le dialecte arabe des Maures et des Sahraouis. Rendue publique par l’AFP le 21 octobre et développée depuis dans plusieurs reportages, l’information selon laquelle des membres du Front Polisario auraient rejoint le Nord-Mali a été aussitôt démentie par la direction du mouvement indépendantiste, le ministère français des Affaires étrangères précisant de son côté qu’il n’avait « pas eu connaissance » de liens entre le Polisario et les jidhadistes. A juste titre. L’on imagine mal, effectivement, Mohamed Abdelaziz et les chefs du Front s’acoquiner avec des groupes terroristes en guerre ouverte contre leur hôte algérien. Sauf que ni lui ni les autorités d’Alger ne sont jusqu’ici parvenus à enrayer la progression du virus salafiste chez les jeunes des camps de refugiés de la région de Tindouf, encore moins à empêcher le départ de ces desperados d’un exil sans fin vers les rivages chimériques du jihad rétribué.
Totalement occultée par les indépendantistes sahraouis et les médias algériens, l’existence dans les camps d’activistes se réclamant de la Salafiya Jihadiya (ou, plus récemment, d’Ansar el-Charia) n’est pas un phénomène récent. Importé à la fin des années 1990 par des étudiants sahraouis rentrés des universités algériennes et de cette pépinière salfiste que fut l’Institut théologique saoudien de Nouakchott (fermé en 2003), l’islamisme radical trouve rapidement un écho favorable dans trois mosquées très fréquentées du désert : Omar Ibn Al-Khattab (camp dit de Smara), Abou Bakr Assedik (camp dit d’Aousserd) et Alkitab wa Assouna (camp de Laayoune). C’est là qu’ont lieu les premiers recrutements, sous la boulette d’imans autoproclamés tels que Mohamed Salem Lahbichi et Abba Ould Saleh, alias Abou Salman. La première participation connue de salafistes radicaux issus des rangs du Polisario à une tentative d’opération terroriste remonte à décembre 2003, lorsque la police mauritanienne arrête, à Nouadhibou, un ancien soldat de l’Armée populaire de libération sahraoui (APLS) pour vol d’explosifs. Il s’agit là d’un acte isolé, mais son auteur, Baba Ould Mohamed Bakhili, reconnait très vite travailler pour le compte du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, le GSPC, qui deviendra Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en janvier 2007.
Acide Nitrique : Cette connexion se vérifie quatre mois plus tard lors du démantèlement, toujours en Mauritanie, d’une filière de recrutement jihadiste dont l’animateur, Mohamed Lamine Ould Louleïd, dit Maaouya, vient des camps de Tindouf. Elle se confirme de façon spectaculaire en juin 2005 quand deux katibas du GSPC, la katiba des Moulathamine de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, et la katiba Tarek Ibn Ziad, dont le noyau dur est composé de Sahraouis, prennent d’assaut le poste mauritanien de Lemgheity. Elle ne fera plus de doute au cours des années suivantes, à l’occasion de plusieurs accrochages violents survenus en Algérie (attaque de la brigade de gendarmerie d’El-Menia, en avril 2006), en Mauritanie (démantèlement d’une cellule d’Aqmi dont l’objectif était d’assassiner l’ambassadeur d’Israël, en octobre 2008) ou au Niger (combat de Telemses en décembre 2009). A chaque fois, des Sahraouis ayant reçu une formation militaire dans les camps du Polisation sont impliqués. Pour Abdelmalek Droukdel, le chef suprême d’Aqmi, et les émirs successifs de la zone sud-Yahia Djoiuadi, Nabil Makhloufi et depuis peu Djamel Oukacha, alias Yahia Abdou el –Hamman, recruter au sein des camps du Polisario est à la fois un moyen de combler les pertes dans leurs propres rangs et l’assurance d’obtenir des moudjahidine aguerris, connaissant parfaitement le terrain saharien.
Arrêter au Mali en novembre 2007 alors qu’il cherchait à se procurer une quantité importante d’acide nitrique, puis extradé en Mauritanie où il purge depuis une peine de dix années de prison, Hakim Ould Mbarek, fils d’un fonctionnaire du protocole du Polisario, illustre un autre aspect de cette collaboration : le trafic. Avec son complice Maaouya (cité plus haut), il détournait dans les camps de refugiés des stocks de médicaments, de munitions et de pièces de rechange, puis les enfouissait dans des caches repérables par GPS, avant de les vendre aux jihadistes. Une dérive mafieuse qui va rapidement prendre de l’ampleur. Le 7 septembre 2009, quatre cadres du Polisario dont l’adjoint du commandant de la 1ère région militaire Taleb Ami Deih sont kidnappés en territoire algérien par un gang d’Arabes Bérabiche du Nord-Mali et emmenés à Taoudenni avant d’être libérés quelques jours plus tard contre le paiement d’une rançon par la direction du mouvement indépendantiste. En cause : une cargaison de cannabis venue du Maroc et non livrée à ses destinataires maliens. Deux mois plus tard, trois humanitaires espagnols sont enlevés sur l’axe Nouakchott-Nouadhibou par un groupe se réclamant d’Aqmi et dirigé par Omar Ould Hamma (dit Omar Sahraoui) ; ex-membre du Polisario naturalisé malien et trafiquant notoire.
Capturé à son tour par des agents mauritaniens à Gao, puis exfiltré vers Nouakchott, Omar Sahraoui sera finalement échangé en août 2010 contre les humanitaires qu’il avait ravis. En décembre 2010, un nouvel incident survient entre l’armée mauritanienne et une colonne de trabendistes sahraouis. Arrêtés, ces derniers citent le nom de leur commanditaire, Mohamed Ould el Mhaidi, alias Rubio, baron régional de la drogue, ex cadre de la IIe région militaire du Polisario et proche du patron des services de sécurité du Front, Mohamed Ould Laakik.
Réalité Sordide. Dans la nuit du 22 au 23 octobre 2011 enfin, c’est le coup d’éclat, mais aussi le coup de grâce pour la crédibilité sécuritaire du Polisario. Deux humanitaires espagnols et une italienne sont kidnappés au camp de Rabbouni, à quelques dizaines de mètres des locaux abritant la présidence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et amenés dans la localité malienne d’El Khalil, non loin de la frontière algérienne (ils seront libérés neuf mois plus tard). Considéré comme l’acte fondateur du Mujao, la branche dissidente d’Aqmi qui règne aujourd’hui sur la ville de Gao, et revendiqué par son chef militaire, le Malien Ahmed Tilemsi, alias Abderahmane Ould el Ameur, ce rapt a été commis par des Arabes Bérabiche guidés par une poignée de Sahraouis, dont les dénommés Aghdafna Hamadi Ould Ahmed Baba et Mamina Ould Laghfin. Familier de Rabbouni, ce dernier finira par être arrêté (et débriefé) par les services mauritaniens à Nouadhiou, le 5 décembre 2011. Là encore, cette opération terroriste à connotation religieuse recouvrait une réalité sordide : un règlement de comptes entre trafiquants.
Les autorités algériennes se sont longtemps contentées de mettre en garde la direction du Polisario, preuves à l’appui. A plusieurs reprises, des camions militaires sont venus déposer à l’intérieur des camps les dépouilles de Sahraouis enrôlés dans les rangs du GSPC (puis d’Aqmi), tués lors d’opérations de ratissage. De son côté, le Front a réagi avec embarras, mais sans la vigueur escomptée, se contentant de procéder au « nettoyage » de quelques mosquées suspectes et de remettre pour interrogatoire à la gendarmerie algérienne une dizaine de salafistes du camp d’Aousserd, en juillet 2008. En janvier 2010, la pression monte d’un cran. La sécurité militaire algérienne procède elle-même à l’arrestation, à Tindouf, de l’iman et « mufti » sahraoui Mahjoub Mohamed Sidi, considéré comme le leader local d’Ansar el Charia, chez qui sont saisis des armes, de l’argent, des uniformes, vingt kilos de TNT et des correspondances avec des responsables opérationnels d’Aqmi. Mais l’enlèvement d’Européens en plein territoire algérien est la goutte d’eau de trop. Les 8 et 9 décembre 2011, des éléments des forces spéciales algériennes participent au ratissage des camps aux côtés des services de sécurité du Polisario que dirrigent Mohamed Ould Laakik et Mustapha Ould Sidi al Bachir. Depuis, les barrages routiers et les patrouilles nocturnes autour de la républiquette en exil ont été renforcées et le Polisario est tenu de livrer tout suspect à la gendarmerie, ce qu’il a fait début septembre 2012, en remettant aux Algériens un groupe de Bérabiche du camp de Laayoune. Reste que, comme on s’en aperçoit aujourd’hui, l’appel d’air venu du Nord Mali agit comme un aimant sur toute une partie de la jeunesse sahraouie, celle qui n’a eu depuis sa naissance que les camps de toile pour tout horizon, l’endoctrinement pour toute école et Mohamed Abdelaziz pour unique « lider màximo ». Cette jeunesse là, aucun barrage, aucune patrouille, aucun champ de mines ne pourra l’empêcher de prendre la piste de Tombouctou. François SOUDAN (Jeune Afrique)
http://www.maliweb.net/news/la-situation-politique-et-securitaire-au-nord/2012/11/03/article,102045.html
Mali: le groupe islamiste Ansar Dine part négocier à Alger et Ouagadougou L’un des groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), a envoyé vendredi à Alger et Ouagadougou des délégations négocier « la paix » au moment où se prépare l’envoi d’une force armée internationale au Mali. « Nous sommes pour la paix, et pour la paix, il faut le dialogue », a déclaré à l’AFP un proche de Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Dine, en annonçant l’envoi à Alger et Ouagadougou de ces deux délégations actuellement « en route », selon lui. De source proche de la présidence burkinabè, on précise que la délégation se rendant à Ouagadougou y est attendue vendredi soir et qu’elle y rencontrera le président Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans la crise malienne. Il est prévu que la délégation qui se rend à Alger rejoigne plus tard celle de Ouagadougou, puis, de là, une délégation pourrait aller au Nigeria, selon ces sources. Le président Compaoré a déjà eu des contacts avec des membres d’Ansar Dine à Ouagadougou et a toujours privilégié une solution négociée à la crise, plutôt que le recours à la force. Djibrill Bassolé, son ministre des Affaires étrangères, s’était lui-même rendu début août à Kidal (nord-est du Mali) où il avait rencontré M. Ag Ghaly, qui l’avait alors assuré de son soutien dans ses efforts de parvenir à une solution pacifique. L’Algérie, puissance régionale incontournable dans le règlement de la crise, prône également le dialogue avec certains des groupes armés qui occupent le nord du Mali et qui rejettent « le terrorisme » et la partition du Mali. Des émissaires d’Ansar Dine s’étaient rendus en septembre à Alger où ils avaient notamment rencontré un officiel malien. Le mouvement Ansar Dine, apparu au début de l’offensive lancée en janvier dans le nord du Mali par plusieurs groupes armés, est essentiellement composé de Touareg maliens et est un des principaux alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la région.
Force armée et dialogue
Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine, à Kidal, dans le nord du Mali, le 7 août 2012 © AFP Iyad Ag Ghaly est lui-même un ancien rebelle touareg qui a épousé l’islamisme radical. Les membres de son mouvement appliquent la charia (loi islamique) avec brutalité dans les zones qu’ils contrôlent avec Aqmi, dont les villes de Tombouctou (nord-ouest) et Kidal. L’annonce de l’envoi de délégations à Alger et Ouagadougou intervient alors que se tient depuis le 29 octobre à Bamako une réunion d’experts internationaux qui doit mettre au point « un concept d’opération » pour la force armée de la Cédéao, soutenue par l’ONU, en vue de reprendre le nord du Mali. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 12 octobre une résolution préparant le déploiement d’une force ouest-africaine de quelque 3.000 hommes au Mali, soutenue sur le plan logistique par la France et les Etats-Unis, donnant jusqu’au 26 novembre à la Cédéao pour préciser ses plans. Parallèlement, la résolution invitait le gouvernement malien et les rebelles touareg à « s’impliquer dès que possible dans un processus de négociations crédible afin de rechercher une solution politique viable respectant la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali ». Un tel dialogue, soulignait mi-octobre à Bamako un haut dirigeant de l’ONU, n’interdit pas l’usage de la force. Il a plutôt pour but de permettre le regroupement de certains groupes armés composés essentiellement de Touareg, Ansar Dine et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion indépendantiste laïque) laminé par les islamistes dans le nord du Mali. « Moins il y aura de groupes armés, plus ce sera facile » d’intervenir militairement, avait affirmé ce dirigeant. En revanche, pour la communauté internationale, il est hors de question de négocier avec Aqmi et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), autre groupe islamiste et criminel armé qui occupe le nord du Mali. Ces deux groupes sont essentiellement composés d’étrangers.
http://www.maliweb.net/news/insecurite/2012/11/02/article,102453.html 2 novembre 2012 Rubrique: Insécurité,Nord-Mali
Mali: agir pour éradiquer Al-Qaïda
ABUJA – Le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a déclaré vendredi qu’il fallait agir pour éradiquer Al-Qaïda du nord du Mali, en rappelant que la Cédéao s’est engagée à restaurer la paix dans ce pays.
Nous devons agir pour éradiquer Al-Qaïda, les trafiquants de drogue, les kidnappeurs et autres éléments criminels qui sont en train de transformer le nord du Mali en foyer pour terroristes, a-t-il dit lors d’un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. Le président Jonathan, qui s’est rendu récemment au Mali, s’est efforcé d’obtenir le soutien de l’Allemagne et de l’Union européenne, selon un communiqué de la présidence. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est engagée à restaurer la paix et la normalité au Mali et, dans ce but, recherche le soutien de l’Allemagne et de l’Union européenne, a-t-il déclaré à M. Westerwelle.
Le président nigérian a ajouté que ses interlocuteurs au Mali avaient exprimé un désir de paix et un engagement à chasser les islamistes armés du nord du pays. L’aide du Nigeria au Mali inclura un soutien technique à l’armée, selon le communiqué. La Cédao a décidé de déployer une force régionale au Mali dont le nord est occupé depuis plus de six mois par des islamistes armés, à la suite du coup d’Etat ayant renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars. Le 12 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution préparant le déploiement d’une force de quelque 3.000 hommes au Mali, donnant 45 jours à la Cédéao pour préciser ses plans. Depuis avril, des militants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), leurs alliés touareg d’Ansar Dine et les jihadistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) imposent la charia dans le nord du Mali et une partition de ce pays. Le ministre allemand, venu au Nigeria en provenance du Mali pour assister à une réunion de la Commission bilatérale Nigeria-Allemagne, a déclaré que Berlin s’intéressait à l’avenir de la sous-région et souhaitait aider à restaurer la paix et une situation normale au Mali. Nous ne pouvons pas accepter que les activités terroristes trouvent refuge dans le nord du Mali et à partir de cette base sèment la terreur et provoquent des atrocités dans le monde entier, y compris en Europe, a-t-il ajouté ensuite. Nous avons discuté de ce que nous pouvions faire en travaillant ensemble contre ces activités terroristes des étrangers dans le nord du mali. Nous nous sommes engagés à coopérer avec le Nigeria, bien sûr avec la Cédéao et l’Union africaine. C’est notre responsabilité à tous, a-t-il encore déclaré.
(©AFP / 02 novembre 2012 21h51) SOURCE: AFP du 2 novembre 2012. http://www.maliweb.net/news/insecurite/2012/11/02/article,102511.html
Menace terroriste au Mali : Les pays du champ s’attendent à des attaques des groupes islamistes 3 novembre 2012 Rubrique: Nation,Nord-Mali
Le mouvement Ançardine a effectivement laissé entendre qu’il pourrait mener des représailles de type Al-Qaïda, notamment des enlèvements de ressortissants européens, en Mauritanie, au Niger et en Algérie. « Il ne fait aucun doute qu’ils l’envisagent sérieusement », a affirmé Bashir Ould Bbana, reporter à « Sahara Media ».
Les djihadistes
Après l’infiltration de deux hommes armés en provenance du Mali soupçonnés d’appartenir à Al-Qaïda, la Police de Nouakchott a été placée en alerte maximale, a indiqué, le jeudi 24 octobre, l’hebdomadaire arabophone « Al Houriya », citant une source proche de la sécurité mauritanienne. Craignant les retombées d’une possible intervention militaire dans le Nord du Mali, l’Algérie a également renforcé sa sécurité en déployant des unités de l’armée et de la gendarmerie et dans ses provinces frontalières. En plus du renforcement de la sécurité aux frontières du pays, des mesures ont été prises pour protéger les missions diplomatiques algériennes. Des responsables d’une unité spéciale ont été déployés en Mauritanie, au Mali, au Niger, au Burkina Faso et dans d’autres pays africains, a indiqué le quotidien algérien « El Khabar ». Ce renforcement de la sécurité fait suite à la menace le 19 octobre par Ançardine qui indique que « toute tentative de chasser les islamistes du Nord du Mali exposera toutes les parties de la région à plus de souffrances et à une extension du cycle de la guerre.
Personne ne sera protégée contre son feu ». Selon le quotidien algérien « El Khabar », les Etats du Sahel ont également renforcé la sécurité autour des ambassades dans quatorze pays africains. Ce renforcement de la sécurité fait suite à des informations faisant état de possibles attaques contre des intérêts occidentaux et ceux des pays soutenant la guerre au Mali. « Ces opérations terroristes viseraient des enlèvements de ressortissants occidentaux qui seront emmenés dans l’Azawad », ajoute le journal. Mais ces enlèvements pourraient bien ne pas être les pires représailles venant de ce mouvement allié d’Al-Qaïda. Ançardine pourrait tenter de mener des opérations-suicides s’il prenait conscience de sa défaite face à une force africaine bénéficiant du soutien de la population et de la communauté internationale. Des experts estiment que de toute évidence, cette probable intervention des forces militaires de la CEDEAO est à l’origine de ces menaces. « Le fait que tous les pays de la région soient impliqués n’est pas pour plaire à Al-Qaïda », a expliqué Mohamed Ould Cheikh, spécialiste mauritanien des questions militaires. Et selon l’analyste de la sécurité, Sidati Ould Cheikh, la situation au Sahel est un motif d’inquiétude pour tous les pays de la sous-région, et ses répercussions inquiètent les voisins du Mali, notamment la Mauritanie considérée comme un terreau du fondamentalisme au Maghreb. En effet, plusieurs dirigeants d’AQMI sont d’origine mauritanienne. « Les terroristes appartenant à AQMI semblent déterminés à utiliser leurs otages comme boucliers humains en cas d’intervention militaire étrangère dans le Nord du Mali au cours des prochains mois. C’est une réalité qui ne peut être ignorée dans la mesure où treize ressortissants étrangers, des marins et des humanitaires, viennent d’être enlevés par les islamistes armés », explique Lotfi Hadji. Mais bien avant ces récentes menaces, l’Algérie et la Mauritanie travaillaient déjà à sécuriser leurs longues frontières avec le Mali. « Les pays du Sahel étaient conscients de tous les scénarii possibles avant même qu’Ançardine n’ait publié ce communiqué. Ils étudient toutes les possibilités, y compris celle de voir les groupes terroristes avoir recours à des actions de représailles », a conclu l’analyste Zain Al-Abidin Ould Mohamed. Serge Lath SOURCE: Le Combat du 3 novembre 2012. http://www.maliweb.net/news/la-situation-politique-et-securitaire-au-nord/2012/11/03/article,102545.html
Mali: la médiation poursuit ses discussions avec les islamistes d’Ansar Dine OUAGADOUGOU — Des proches du président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, ont poursuivi mardi à Ouagadougou les discussions avec une délégation du groupe islamiste Ansar Dine, qui contrôle avec d’autres mouvements armés le nord du Mali.
La délégation d'Ansar Dine rencontre le médiateur sur le dossier du nord-Mali, le président du Burkina Faso Blaise Compaoré (2e d), le 18 juin 2012 à Ougadougou © AFP « Nous poursuivons les échanges avec eux pour mieux leur expliquer notre position et celle de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao) », a indiqué à l’AFP un proche de M. Compaoré venu retrouver la délégation dans un grand hôtel de la capitale. A l’issue d’une rencontre lundi avec M. Compaoré, médiateur de la Cédéao, la délégation d’Ansar Dine avait annoncé accepter la médiation du président burkinabè qui, de son côté, a appelé ce groupe à rompre avec les « terroristes » d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ses grands alliés dans le Nord malien. « Nous demandons au monde de nous comprendre, (…) nous nous battons au nom d’Allah. Nous, on n’est pas Al-Qaïda. L’islam interdit de prendre quelqu’un en otage » ou de prendre « l’argent de la rançon d’un otage », a assuré à l’AFP Cheick Ag Wissa, porte-parole de la délégation islamiste. Une délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touareg supplantée dans le nord du Mali par les islamistes, se trouve aussi à Ouagadougou. Des envoyés du MNLA, mouvement d’idéologie sécessionniste et laïque, avaient rencontré M. Compaoré le 9 juin. « Rien ne peut sortir de nos discussions tant qu’Ansar Dine réclame l’application de la charia (loi islamique) et le jihad (guerre sainte) », a affirmé à l’AFP Magdi Ag Bohada, responsable du MNLA à Gao, une grande ville du Nord malien. Il a ajouté que son groupe avait « confiance » dans le Burkina Faso mais non dans les autorités maliennes. La médiation souhaite arriver à un « agenda global de sortie de crise » qui se concluerait par des négociations entre groupes armés occupant le Nord malien depuis fin mars, communautés de la région et autorités de Bamako. Pendant ce temps, la Cédéao prépare l’envoi éventuel d’une force de quelque 3.300 hommes au Mali. La France a dit mardi s’attendre à une décision rapide du Conseil de sécurité de l’ONU soutenant ce projet de l’Union africaine et de la Cédéao. Copyright © 2012 AFP / 19/06/2012 http://www.maliweb.net/news/cedeao/2012/06/19/article,74209.html