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mercredi 7 mars 2012

___Les séropositifs arnaqués dans les hôpitaux camerounais.L’accès aux soins semble toujours très difficile pour les personnes séropositives au Cameroun. maladie santé sida townships VIH..

L’accès aux soins semble toujours très difficile pour les personnes séropositives au Cameroun.

C'est le constat dressé par l’ensemble des associations locales de lutte contre la maladie. Toutes ont dénoncé, lors d’une conférence-débat organisée le 12 mai 2011 à Douala, les abus qui auraient cours dans la plupart des hôpitaux publics du pays. En effet, ceux-ci ne respecteraient pas les prix homologués par le ministère de la Santé publique concernant les examens biologiques (bilans de suivi et autres analyses), les consultations et les médicaments antirétroviraux.

Sont ainsi pointés du doigt les directeurs de formations hospitalières et les coordonnateurs des hôpitaux de jour où sont généralement pris en charge les séropositifs. Le cas le plus flagrant dénoncé par le Programme pour le marketing social, très impliqué dans la sensibilisation à la lutte contre le sida et dans la prise en charge des personnes infectées par le VIH, est celui d'un hôpital de district de Douala, la capitale économique:



«Ça fait pratiquement un an que la directrice de l’hôpital de district de Nylon a augmenté les prix du bilan de suivi en l’absence de toute note ministérielle. Elle exige aux patients la somme de 13.000 francs CFA 20 euros au lieu de 3.000 francs CFA 5 euros, tel que stipule les textes», confirme Lucie Zambou, la présidente de l’association Sunaids, qui indique également que cet hôpital de proximité situé dans un quartier populaire de Douala «reçoit pourtant en moyenne 4.000 patients».

Des plaintes ont été déposées pour dénoncer ces pratiques. Mais les accusations sont battues en brèche par les formations sanitaires qui parlent, elles, d’une «campagne de désinformation orchestrée par ces leaders associatifs». Pourtant, le quotidien camerounais Mutations fait savoir que l’hôpital de district de Nylon aurait reçu une sommation du ministre de la Santé publique:



«Nous avons effectivement reçu plusieurs plaintes des leaders associatifs dénonçant ces pratiques à l’hôpital de Nylon. Une note du ministre de la Santé publique sommant le médecin chef de cet hôpital de revenir aux prix homologués vient d’ailleurs de nous parvenir», indique un représentant des pouvoirs publics dans la région du Littoral, dont dépend la ville de Douala.

Une autre association de lutte contre le sida, Positive-Generation, révèle pour sa part, des chiffres alarmants: 69% des hôpitaux ne respecteraient pas les coûts des examens biologiques et des consultations au Cameroun.



«A chaque visite dans les hôpitaux, on fait payer les consultations aux patients. Alors que c’est anormal», regrette Fogue Foguito, le responsable de cette association.

Il ajoute qu'à l’hôpital Laquintinie, le plus grand centre hospitalier de Douala, «une plaquette de dix comprimés d’antirétroviraux coûte 300 francs CFA 0,45 euro au lieu de 100 francs CFA comme prescrit dans les textes».

Autre chiffre inquiétant révélé à l'occasion de cette conférence-débat: plus de 34.000 personnes infectées par le VIH/sida ont perdu la vie en 2010 au Cameroun. Et le Comité national de lutte contre le sida (CNLS) indique qu'en 2010, ce sont 560.000 personnes qui vivent avec le virus dans ce pays.


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  • L'Afrique du Sud a toujours peur du sida

Le secret de Chanda, film sud-africain sélectionné au festival de Cannes 2010, est en salle en Afrique du Sud depuis le 11 mars. Acclamé dans le monde entier, il a pourtant du mal à passer dans son propre pays.

Le secret de Chanda © Dreamer Joint Venture GmbH Alsbrik 2010, Courtesy of Sony Pictures Classics

l'auteur

Sophie Bouillon

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cinéma Festival de Cannes film Johannesburg maladie santé sida townships VIH

Si j’étais allée voir seule Le Secret de Chanda (ici, en V.O., Life, Above All) au cinéma de Johannesburg, j’aurais sans doute partagé l’enthousiasme général. Ce film sud-africain, acclamé en Europe, récompensé par de nombreux prix, sélection Un Certain Regard au festival de Cannes 2010, décrit avec un réalisme stupéfiant les ravages de l’épidémie du sida dans les townships sud-africains. Le tabou qui l’entoure, le manque d’éducation et de traitement, les familles divisées, la prostitution, les problème d’alcool, de chômage et les rumeurs qui se propagent dans la communauté aussi vite que la maladie se développe dans l’organisme. Chanda, 12 ans, «plus éduquée et plus forte» que sa mère, va tenter de surmonter la honte et la maladie au milieu de l’ignorance et des croyances populaires. Le film est enfin sorti dans son pays natal le 11 mars 2011, après avoir fait le tour du monde.

J’avais proposé à deux jeunes d’un quartier pauvre de Johannesburg, un township comme on les appelle ici, de m’accompagner.



«Attention, c’est un film triste, les avais-je prévenus. Mais je pense que c’est important pour vous de le voir.»

Briser les tabous

Naïvement, je pensais que ce film faisait partie d’un processus d’éducation et de prévention contre le sida, persuadée (par mon éducation européenne) que l’on a besoin de faire face à sa réalité pour mieux la comprendre. Naïvement aussi, je m’étais demandé pourquoi on ne le montrait que dans les salles de cinéma d’art et d’essai des quartiers chics. Après tout, pourquoi ne pas organiser des diffusions dans les townships? C’est là-bas que le message devrait être diffusé.

Bien que l’Afrique du Sud est le pays où l’on compte le plus grand nombre de personnes séropositives au monde (5,6 millions sur 49 millions d'habitants), il n’y a quasiment aucune campagne de prévention, aucun panneau dans les rues ou très peu. En 2009, seulement un tiers des hommes avaient fait un test dans leur vie. Une publicité passe à la télé, certes, mais il y est davantage question de football que de maladie —et encore moins de préservatif. Personne ne parle vraiment du sida, cette chose abstraite et tellement omniprésente que l’on préfère vivre avec pour l’oublier. Dans les townships ou les campagnes, là où l’épidémie fait des ravages, cela reste un sujet tabou. Et pourtant, le pays dénombre deux millions d’orphelins.

Les deux adolescents avaient hésité et finalement accepté mon invitation, davantage pour sortir de chez eux que pour aller voir le film d’ailleurs. J’avais réservé les places en avance, pensant que Life, Above All, film local, attirerait les foules. Mais la salle était quasiment vide quelques jours après sa sortie. Une poignée de blancs, un homme noir venu seul, et nous.

Pour résumer le film, il y est question de la mort du début à la fin. Il commence avec l’enterrement de la petite soeur de Chanda. Les chants puissants traditionnels prennent aux tripes et à la gorge dès les premières minutes, lorsque le petit cercueil d’un nourrisson est recouvert de terre. Pendant deux heures, les images choc se succèdent: la mère de Chanda est «atteinte d’une maladie», sa meilleure amie se prostitue et le secret se fait de plus en plus lourd à porter à mesure que le sida s’installe dans les maisons.

Le générique de fin retentit. Lourd. Pesant. La salle s’éclaire peu à peu et dévoile les yeux gonflés des spectateurs. Le malaise est palpable. Certains se mouchent, d’autres cachent leur visage. L’homme noir est resté figé dans son siège, et fixe l’écran. Je me rends alors compte que l’un des deux adolescents a quitté la salle avant la fin. A 18 ans, on est un homme, on n’a pas le droit d’être triste. Il est parti se recueillir dans le couloir. La jeune fille est restée, visiblement choquée par ce qu’elle venait de voir: la mort lente de sa communauté.

A ce moment-là, j’ai compris le sens de la sélection du Secret de Chanda au Festival de Cannes. Car il faut sans doute avoir «un certain regard», un autre regard, pour apprécier ce film. Celui, distant, d'un Européen qui n’est pas confronté au sida dans sa vie quotidienne. Alors, on apprendra beaucoup sur l’Afrique du Sud et sur l’épidémie. Car le film est très réaliste. Trop réaliste, peut-être. Sans espoir.

Je ne m’étais alors jamais posé la question de savoir comment un juif qui avait subi le drame des camps de concentration avait pu «regarder» La vie est belle. Ou comment un Africain «regardait» Amistad, terrible film de Spielberg sur l’esclavage. Ont-ils «un autre regard» que celui d’un jury de cinéma sur la Croisette? «Un certain regard» blanc sur les noirs?

Il y a quelques semaines, le festival du film français de Johannesburg a diffusé La Vénus Noire d’Abdelatif Kechiche. La moitié des spectateurs ont quitté la salle, souvent des Sud-africains, en majorité noirs, car ils ne supportaient pas la cruauté et le racisme avec lesquels était traitée Sarah Baartman, «cobaye africain» transportée à la fin du XIXe siècle en Europe. On chuchotait entre les sièges que «les Sud-Africains ne peuvent rien attendre d’un film sur leur histoire, produit et réalisé par un Français».

Est-ce que le Secret de Chanda aurait été traité avec plus de subtilité si son réalisateur avait été noir et issu d'un township? Oliver Schmitz est sud-africain, certes, mais il a grandi et vit au Cap, bien loin du quotidien des townships et des campagnes. Gillian Schutte, professeure de cinéma à l’université de Johannesburg et réalisatrice, a écrit une chronique dans le Mail & Guardian intitulée «Pourquoi je n’emmènerai pas mon fils voir Life, Above All». Selon elle, le cinéma sud-africain est encore aux mains d’une élite blanche incapable de parler de la vie des noirs sans verser dans le stéréotype: les Africains ne comprennent rien au problème du sida; la figure de l’homme est salie par l’alcoolisme, la lâcheté et la tromperie; les guérisseurs traditionnels font fortune en proposant des traitements absurdes aux gens désespérés.

Il est facile en Afrique du Sud de jouer la carte de la «race» dès que les blancs parlent des noirs et vice versa. Malheureusement dans la vie des townships tous ces stéréotypes sont bien souvent la réalité —mes deux adolescents le concèdent volontiers. Mais ce film leur «a rappelé trop de choses vécues à la maison, sans y apporter de solutions ni d’espoir de voir les choses changer». Ils n’ont pas souhaité en parler davantage, arguant que de toute façon, «je ne pouvais pas comprendre».

Ce film est réalisé par un blanc, pour un public blanc ou de classe aisée avec toutes les meilleures intentions du monde. Les autres, ceux qui sont confrontés au sida n’y apprendront pas grand chose, sauf à se prendre leur vie minable et l’incompétence de leurs parents en pleine figure, pendant que leur voisin blanc pleurniche sur son siège, terriblement triste et impuissant.

Ce n’est pas tant le prétendu racisme que les deux adolescents n’ont pas pu supporter, mais la honte et l’humiliation de voir des inconnus découvrir leur vie et pleurer sur leur sort des pauvres Africains victimes de la plus grande épidémie que le monde a jamais connue. La pitié permanente que l’on ressent en tant qu’Européens vis-à-vis de l’Afrique n’est-elle pas aussi une forme de racisme?

Une série télévisée, Intersexions, est diffusée tous les mardis sur la chaîne nationale SABC1. Sponsorisée par Usaid, le fonds de développement américain, elle a le mérite d’expliquer comment le virus se propage entre un mari trompeur des townships, une jeune fille sexuellement active des banlieues riches et des enfants nés avec une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Toutes les races et catégories de population sont représentées, dans la plus grande vraisemblance que peut apporter la fiction.

Ce genre de programme que l’on peut regarder dans l’anonymat de son salon joue un rôle beaucoup plus important dans les consciences que l’empathie d’un jury au festival de Cannes face à la misère de l’Afrique du Sud. La série explique aussi que le sida n’est pas seulement une maladie de pauvres noirs; c’est une épidémie qui nous concerne tous et c’est seulement en l’abordant ainsi que l’on pourra lutter efficacement contre le virus et faire tomber les tabous. Et avec, la honte.

Sophie Bouillon

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___Sida: trente ans après, la capote reste capitale.Depuis l'apparition du sida il y a trente ans, la recherche a mis au point des médicaments antirétroviraux efficaces.

Sida: trente ans après, la capote reste capitale Depuis l'apparition du sida il y a trente ans, la recherche a mis au point des médicaments antirétroviraux efficaces. Mais le préservatif demeure la clef de voûte de la prévention.

AIDS awareness - condom use (in Chimoio town, Mozambique) by tonrulkens via Flickr CC

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http://www.slateafrique.com/2377/sida-trente-ans-apres-preservatif-reste-vital

Jean-Yves Nau

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dépistage HIV médecine médicaments OMS Onusida préservatif prévention recherche santé sida

Nous le savons depuis plus d’un quart de siècle: il n’existe que deux méthodes pour prévenir la transmission (sexuelle) du virus du sida. La première —largement idéaliste et prônée par le Vatican— préconise la chasteté absolue avant le mariage suivie d’une réciproque et totale fidélité. La seconde —de caractère nettement plus pragmatique— se résume à l’utilisation systématique du préservatif masculin; du moins lorsque les partenaires estiment être l’un et l’autre dans ce qu’il est convenu d’appeler une situation potentiellement «à risque».

Deux méthodes seulement? C’est ici oublier que, depuis plusieurs années, de nouvelles voies de prévention sont explorées grâce notamment aux spectaculaires progrès obtenus dans les traitements à base de médicaments antirétroviraux. En janvier 2008, des médecins de la Commission fédérale suisse pour les problèmes liés au sida avaient ainsi fait sensation en affirmant qu’une personne séropositive n’ayant plus de virus détectable dans le sang depuis au moins six mois –ce grâce à un traitement antirétroviral suivi scrupuleusement– et n’ayant par ailleurs aucune autre infection sexuellement transmissible «ne transmettait pas le virus par le biais de contacts sexuels».

  • Le traitement précoce réduit les risques de transmission

On en sait aujourd’hui un peu plus sur le sujet grâce aux résultats d’un essai clinique international mené chez des couples dont l’un des membres est infecté par le VIH et l’autre non; des couples dits «(séro)discordants». Baptisée «HPTN 052», cette étude a été menée auprès de 1.763 couples volontaires (pour la plupart hétérosexuels) vivant dans neuf pays: Afrique du Sud, Botswana, Brésil, Etats-Unis, Inde, Kenya, Malawi, Thaïlande et Zimbabwe.

Les chercheurs ont constitué deux groupes. D’une part des couples chez lesquels la personne infectée était traitée au plus vite. De l’autre des couples chez lesquels le traitement était mis en œuvre beaucoup plus tardivement. Et dans tous les cas (c’est une obligation éthique compliquant immanquablement le travail statistique) la nécessité de prodiguer régulièrement à tous ces couples les conseils élémentaires de prévention pour réduire les risques de transmission.

Principale conclusion: le fait de traiter précocement des hommes et des femmes infectés par le VIH réduit —en moyenne— de 96% le risque d'infecter un partenaire sexuel non infecté.



«Cet essai clinique montre de façon convaincante que traiter des séropositifs avec des antirétroviraux au plus tôt peut avoir un impact majeur pour réduire la transmission du VIH, se félicite Anthony Fauci, directeur de l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (organisme qui a financé l’étude). Les précédentes données sur le potentiel des antirétroviraux pour réduire la contagion d’un séropositif provenaient seulement d’études observationnelles ou épidémiologiques.»

Tel n’est plus le cas, puisque l’on dispose désormais de solides données chiffrées et concrètes.

Le Dr Fauci n’est pas le seul à applaudir. Les responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida) se sont également réjouis de ces résultats. Ils voient là «une percée scientifique qui change considérablement la donne et assurera l’avancement de la révolution de la prévention».



«Cette percée place le traitement anti-VIH au rang des nouvelles options de prévention prioritaires, estime Michel Sidibé, directeur exécutif d’Onusida. Nous devons maintenant nous assurer que les couples ont la possibilité de choisir le traitement de prévention et qu’ils y ont accès.»

«Cette avancée est cruciale car nous savons que la transmission par voie sexuelle représente environ 80% des nouvelles infections», a renchéri Margaret Chan, directrice générale de l’OMS. Quant au Pr Wafaa el-Sadr (Université Columbia de New York), membre du groupe ayant mené cette étude, il estime, sans immodestie, que cette dernière «sera toujours considérée comme une étude phare qui pourrait bouleverser mondialement le traitement et la prévention du VIH».

On peut comprendre un tel enthousiasme. L’étude «HPTN 052» avait été lancée en 2008 et ne devait s’achever qu’en 2015. Elle a, pour des raisons éthiques, été arrêtée après la découverte des premiers résultats importants observés au terme d’une évaluation intermédiaire; résultats obtenus par un groupe d’experts indépendants. Dans les couples au sein desquels la personne séropositive était traitée avec une association de trois médicaments antirétroviraux, un seul cas de transmission a été constaté; et ce contre 27 cas dans le groupe «témoin». Il était dès lors contraire à l’éthique de poursuivre un tel travail. Campagnes de dépistage

Spectaculaires, ces résultats ne sauraient pour autant faire l’objet de trop d’extrapolations et laisser penser qu’un traitement précoce peut désormais se substituer à toute prévention complémentaire. Les auteurs de l’étude soulignent eux-mêmes que «l’on ne peut pas les généraliser à la population dans son ensemble» et notamment chez des patients séropositifs qui ont de nombreux partenaires et qui n’auraient peut-être pas «la même constance dans leur traitement» que les personnes vivant au sein de couples «discordants» mais stables.

A Paris, Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine pour ses travaux sur la découverte du VIH, qualifie ce travail d’«hyper important». Elle souligne toutefois que la transformation d’une démarche thérapeutique en une approche préventive n’est «jamais du 100%». «Mon message c’est "continuez à vous prévenir par les moyens classiques, et essayez surtout de ne pas être infecté"», souligne-t-elle. Le Conseil national du sida, qui réfléchit depuis plusieurs années à ces questions, fait une analyse similaire. Il rappelle notamment que l’effet préventif du traitement ne peut être pleinement obtenu qu’à la double condition de parvenir à un dépistage beaucoup plus large et précoce de l’infection, et d’inscrire le nouvel outil dans une approche de prévention dite «combinée».

De la même manière, Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence française de recherches sur le sida, estime que si cette étape est «vraiment importante», il ne faut en aucun cas «opposer les traitements antirétroviraux aux autres méthodes de prévention». En d’autres termes, le préservatif doit continuer à être utilisé dans les situations «à risque». C’est d’autant plus nécessaire que sur les 33 millions de personnes infectées dans le monde, on estime qu’environ les deux tiers n’ont jamais été dépistées et ne savent donc pas qu’elles sont séropositives et donc susceptibles de transmettre l’infection par voie sexuelle. Et il faut ajouter que l’administration très précoce d’associations de médicaments antirétroviraux ne peut financièrement être envisagée dans la plupart des pays, africains notamment, les plus touchés par l’épidémie de sida. Pour autant, de nouvelles recherches sur ce thème vont être prochainement menées.



«Il nous faut maintenant valider le concept d’antirétroviraux à l’échelle de la population générale, précise le Pr Delfraissy. C’est l’objet d’un essai qui doit être conduit à partir de 2011 en Afrique du Sud. Il nous faut également approfondir les effets sur le long terme des traitements pris précocement sur l’infection à VIH elle-même, et sur les co-infections comme la tuberculose.»

On est ainsi aujourd’hui dans une situation quelque peu paradoxale, les progrès –réels– obtenus en termes de prévention via les médicaments ne permettant nullement de faire l’économie du préservatif, seule méthode qui en pratique fait la preuve de son efficacité; même si cette dernière n’atteint pas toujours immanquablement les 100%.

La situation actuelle n’est pas sans rappeler les limites de la pratique de la circoncision à des fins préventives. En 2007, après une série d’études plus ou moins controversées menées en Afrique, l’OMS avait décidé d’inclure la pratique de la circoncision parmi les possibles stratégies de prévention du sida. Deux ans plus tard, d’autres études établissaient que la circoncision d’hommes séropositifs ne conduisait nullement à une réduction du risque de transmission du VIH à leurs partenaires sexuelles féminines.

L’OMS et l’Onusida rappelaient alors que la pratique de la circoncision ne protégeait pas complètement et qu’elle ne saurait remplacer à elle seule les autres méthodes de prévention. Là encore, le recours au préservatif continue à être la règle; et ce d’autant plus que la promotion officielle de la circoncision pouvait avoir un effet paradoxal en laissant croire à une protection absolue et conduire, de ce fait, à une augmentation des infections. Prévention «combinée» ou pas, le latex demeure indispensable.

Jean-Yves Nau


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  • Sida: le Fonds mondial plombé par des détournements de fonds en Afrique

Le Mali a été pris la main dans le sac. La Côte d’Ivoire, la Mauritanie, la Zambie et Djibouti sont désormais sous surveillance renforcée.

Fingers Crossed / Dedos Cruzados, by JoséMa Orsini via Flickr CC

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Jean-Yves Nau

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Amadou Toumani Touré antirétroviraux corruption Côte d'Ivoire Djibouti Mali Mauritanie Michel Kazatchkine paludisme santé sida tuberculose VIH Zambie

Etat d’alerte au siège genevois du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cette prestigieuse institution sanitaire est désormais officiellement victime de malversations et de multiples détournements de fonds.

Pour l’heure, le Mali est visé. D’autres pays africains pourraient suivre. Cette affaire sans précédent est doublement importante. Dans sa dimension financière bien évidemment, mais, plus encore sans doute, dans sa dimension symbolique puisque ce Fonds n’existe que grâce à la solidarité internationale.

A Genève, on sait être confronté à une double urgence. D’abord, mesurer l’ampleur exacte des malversations dont est victime cette institution, et ensuite, évaluer les conséquences pratiques de ces affaires dans les pays africains les plus affectés par ces trois fléaux infectieux.

L’existence prouvée de détournements de fonds risque fort en effet de nuire aux activités futures de cette institution internationale créée il y a moins de dix ans pour, précisément, pallier les errements précédents de la «solidarité nord-sud» dans le champ du financement de la lutte contre ces trois maladies sévissant à l’échelle planétaire.

Le 2 mars, le Français Michel Kazatchkine (qui venait alors d’être reconduit dans ses fonctions de directeur général) annonçait qu’il suspendait le jour même une subvention de près de 14 millions de dollars (10 millions d’euros) précédemment allouée à la lutte contre le sida au Mali.

«La mesure prend effet immédiatement et restera en vigueur jusqu’à ce que de nouvelles dispositions aient été prises pour gérer cette subvention, précisait-on à Genève. Le récipiendaire principal actuel, le “Groupe Pivot Santé Population” sera remplacé.» Le Mali en flagrant délit

Cette décision faisait suite à la mise au jour d’éléments probants faisant état d’une utilisation abusive de crédits versés. Le Fonds mondial rappelait alors qu’en décembre 2010 il avait déjà, au Mali, suspendu deux subventions destinées à la lutte contre le paludisme et en avait résilié une troisième ciblant la tuberculose, après avoir établi que des fonds avaient été détournés et que certaines dépenses n’étaient pas justifiées.

C’est une enquête menée par l’Inspecteur général du Fonds mondial qui a permis de mettre au jour le détournement d’environ 4 millions de dollars (2,86 millions d'euros) et d’établir que de hauts responsables chargés de la mise en œuvre des subventions avaient émis fausses factures, faux documents d’appel d’offres, et qu’ils étaient à l’origine de surfacturations de biens et services, notamment en ce qui concerne les activités de formation.

Concrètement, les trois mesures touchant le Mali prises en décembre concernaient:

- une subvention contre le paludisme de 14,8 millions de dollars (10,59 millions d'euros) pour l’achat et la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide;

- une subvention de 3,3 millions de dollars (2,36 millions d'euros) pour l’achat de médicaments contre le paludisme;

- une subvention de 4,5 millions de dollars (3,22 millions d'euros) destinée à la lutte contre la tuberculose ciblant entre autres les détenus, les communautés minières et les patients atteints de tuberculose.

Au total, le Fonds mondial avait alors conclu des accords de subvention avec le Mali pour un montant de 123 millions de dollars (88 millions d'euros), dont 79 millions (56,5 millions d'euros) avaient déjà été versés.

La quatrième décision de suspension qui vient d’être prise ne devrait pas concerner, dans ce pays, les 22.500 personnes infectées par le VIH et actuellement traitées par des médicaments antirétroviraux: leurs soins sont financés par une autre subvention, gérée par le Haut Conseil national de lutte contre le sida du Mali.

On précise à Genève que les mesures nécessaires ont été prises pour qu’il n’y ait aucune interruption des traitements des personnes souffrant de formes dites «multirésistantes»: les subventions suspendues ont été transférées à de nouvelles entités «qui ont fait leurs preuves en matière de gestion et de capacité opérationnelle».

On ajoute encore que le gouvernement malien a «condamné» les malversations et qu’il «collabore» avec le Fonds mondial pour assurer une reprise aussi rapide que possible des activités sanitaires subventionnées. Dans ce pays, seize personnes soupçonnées d’être à l’origine des malversations sont en détention. Lutter contre la corruption

Le Fonds mondial annonce d’autre part que quatre pays subventionnés vont faire l’objet d’un renforcement des contrôles avec des «restrictions imposées à leur mouvement de trésorerie»: trois pays d’Afrique (Côte d’Ivoire, Djibouti, Mauritanie) et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Enfin de nouvelles mesures de surveillance vont être prises, «destinées à empêcher et à détecter une éventuelle utilisation abusive de crédits alloués à des programmes de formation dans les 144 pays qui bénéficient de financements du Fonds mondial».

Comment, en somme, éteindre (au mieux et au plus vite) les feux de brousse de la corruption? Pour l’heure, le Fonds a choisi: faire toute la lumière sur les malversations identifiées et en faire une large publicité. En décembre 2010, Michel Kazatchkine avait affiché sa fermeté:

«Le Fonds mondial ne tolère aucune fraude et il nous incombe d’agir immédiatement pour y mettre fin, récupérer les fonds détournés et établir les moyens les plus fiables pour acheminer les ressources vers les personnes qui en ont le plus besoin.

La suspension de subventions est, pour le Fonds mondial, le moyen de faire comprendre aux parties concernées que les détournements de fonds ne sont pas acceptables. Il s’agit ensuite de travailler de façon constructive avec les pays pour résoudre les problèmes et concentrer nos efforts pour sauver des vies.

Je salue le président du Mali, Amadou Toumani Touré, pour la fermeté dont il fait preuve dans la lutte contre la corruption.» Une situation médiatique délicate

Pour autant, maîtriser la médiatisation n’est pas chose facile; a fortiori quand il s’agit de corruption. C’est ainsi que le directeur général du Fonds a jugé nécessaire, fin janvier, de faire une «mise au point», estimant que «certains médias» n’avaient pas pris l’exacte mesure de la situation; des médias montant la mayonnaise et, pour se faire, se refusant à rappeler qu’aucun soupçon de corruption ne venait «entacher l’immense majorité des crédits que verse le Fonds mondial et qui donnent des résultats hors du commun dans la lutte contre les trois maladies».

Etrange situation, d’autant plus délicate (incestueuse?) qu’en octobre 2010 —au lendemain des promesses faites par des donateurs publics et privés de verser 11,7 milliards de dollars (8,3 milliards d'euros) sur trois ans—, le Fonds s’était félicité du fait que cinq journaux européens (The Financial Times, El País, Le Figaro, Bild Zeitung, et The Independent) lui aient «offert» des espaces publicitaire pour «remercier ses donateurs».

Et Michel Kazatchkine d’ajouter:

Toute notre reconnaissance va à ces journaux qui nous ont offert un espace publicitaire. Leur démarche relève de la pure générosité et nous permet de remercier la population des pays qui ont apporté une contribution majeure au Fonds mondial.»

Aujourd’hui, le Fonds mondial fait savoir qu’il «exige» le remboursement de 34 millions de dollars (24,3 millions d'euros) qui ont disparu dans différents pays sur un total de 13 milliards de dollars (9,3 milliards d'euros) de crédits versés. 34 millions de fuites sur 13 milliards de réservoir?

S’indigner? S’émouvoir? Le même Fonds se plaît à rappeler le nombre —des millions— de morts prématurées qui ont pu être évitées grâce à son action et à celles de ses donateurs.

Quand fera-t-il connaître le nombre des morts résultant des malversations financières dont les plus pauvres et les plus exposés au sida, au paludisme et à la tuberculose ont été victimes? Malversations que ce Fonds a certes su détecter, malversations dont il fait état, mais qu’il n’a pas su prévenir?

Jean-Yves Nau

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___Sida: l’engagement des grand-mères africaines. Les orphelins du sida sont légion en Afrique subsaharienne, malgré quelques progrès observés dans la lutte contre la maladie.

Sida: l’engagement des grand-mères africaines

L'Auteur

http://blog.slateafrique.com/femmes-afrique/2011/06/03/sida-le-courage-des-grand-meres-africaines/

Anne Collet Topics

association humanitaire, éducation, sida

Les orphelins du sida sont légion en Afrique subsaharienne, malgré quelques progrès observés dans la lutte contre la maladie. Pour s’occuper d’eux, les grand-mères reprennent du service.

Au Swaziland, il y a un an, le 6 mai 2010, un sommet rassemblant 450 grand-mères d’Afrique sub-saharienne originaires de 12 pays parmi les plus touchés par l’épidémie de sida (Afrique du Sud, Botswana, Kenya, Malawi, Mozambique, Namibie, Rwanda, Tanzanie, Ouganda, Zambie et Zimbabwe) marquait grâce à une association fondée en 2003 par le Canadien Stephen Lewis, le début d’un grand mouvement de reconnaissance de ces vieilles dames africaines en charge des orphelins du sida. Lewis un diplomate et ancien envoyé spécial des Nations unies pour le sida en Afrique, avait constaté alors qu’il était en poste au Malawi, que les grand-mères sans moyens ni aide des Etats, faisaient des merveilles en endossant les unes après les autres le rôle de chefs de famille. Dans les pays concernés, nombreux sont les enfants orphelins du sida qui n’ont qu’une grand-mère pour refuge. Poussées par les circonstances, celles-ci accueillent ces enfants très souvent perturbés pour prendre en charge leur éducation.

Victimes indirectes du sida, les grand-mères tentent donc de créer une dynamique dans toute l’Afrique et même au-delà, avec l’espoir de recevoir de l’aide internationale: outre les frais de scolarité, les besoins en logement, nourriture et soins pour elles-mêmes comme pour les enfants qu’elles élèvent et qui ne sont pas toujours leurs propres descendants, sont incommensurables. Mais grâce à la fondation Stephen Lewis, des ONG locales ont compris le message et commencent à leur venir en aide. C’est le cas de Swapol qui a permis au Swaziland d’accueillir le sommet. En Ouganda, l’idée proposée par l’association St Francis d’offrir 100 dollars aux grands-mères afin de leur permettre de démarrer leur propre micro-entreprise, fait tâche d’huile.

Pour les organisateurs du sommet de 2010, ces grand-mères africaines, certaines sont âgées de 90 ans, sont des êtres indomptables et infatigables. Elles accueillent sous leur toit dix, douze et parfois quinze enfants et réussissent à maintenir un lien social. «Ces femmes extraordinairement courageuses, enterrent leurs propres enfants et s’occupent de leurs petits enfants orphelins en faisant appel à une incroyable réserve d’amour et de résilience», résume Stephen Lewis, qui a invité 42 grand-mères canadiennes à les rencontrer.

Depuis cette date, le mouvement a pris une ampleur internationale. Le Canada tout entier est mobilisé dans une campagne intitulée «de Grand-mère à Grand-mère» et vient en aide à celles qu’il considère comme les «héroïnes méconnues de l’Afrique». 12 millions de dollars canadiens (8,700 millions d’euros) ont été à ce jour collectés et acheminés aux Africaines par l’intermédiaire d’associations locales de lutte contre le sida.

Les grand-mères africaines ont malheureusement encore du pain sur la planche. L’Afrique subsaharienne est en effet de loin la région la plus touchée au monde par l’épidémie de sida qui continue à faire de nombreux orphelins. Selon les statistiques publiées par Onusida en 2010, on y dénombrait 22,4 millions de séropositifs et 1,8 millions de nouveaux cas par an. En outre, 1,3 millions de personnes sont mortes du sida au cours de la seule année 2009.

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___Lutte-t-on vraiment contre le sida en Afrique? Santé, éducation, infrastructures: quelle priorité?

En juin 2011, les pays membres de l'ONU ont réaffirmé leur engagement dans la lutte contre le sida. Un vœu pieux de plus, sans contraintes. Pour le ministre sénégalais de la Santé, il faut «mettre la communauté internationale devant ses responsabilités».

Teaching scouts about HIV/AIDS 04, by hdptcar via Flickr CC

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Camille Biet

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«On ne peut pas dire que tout le monde nous a laissés tomber, mais on remarque que beaucoup de pays hésitent à nous soutenir». Le ministre sénégalais de la Santé Modou Diagne Fada s’exprimait le 10 juin 2011, dans un entretien avec SlateAfrique, sur l’importance de donner une suite concrète aux engagements pris pour la lutte contre le sida.

L’équation est simple. Un objectif: 15 millions de personnes sous traitement d’ici 2015. Un coût: 4,2 milliards d’euros par an. Une inconnue: la source de financement pour atteindre cet engagement (PDF).

Au mois de juin 2011, les pays membres des Nations unies ont de nouveau formulé une promesse mais sans prendre en compte l’aspect pratique, sans s’imposer aucune obligation; juste un «vœu pieux» de plus. Cet engagement doit sauver la vie de millions d’Africains. Il s’agit donc, comme le dit Fada, de «mettre la communauté internationale devant ses responsabilités».

Ils sont encore 9 millions de malades à ne pas avoir accès aux soins nécessaires. Près de 360.000 enfants naissent chaque année avec le VIH, et ces chiffres concernent plus particulièrement l’Afrique. Une Afrique lâchée par les pays du Nord dans sa lutte contre l'épidémie.



«Tout le monde ne nous a pas abandonnés: la France a maintenu son niveau de financement au Fonds mondial contre le sida et les Etats-Unis le financent à près de 50%», indique le ministre.

Pourtant, Fada précise que d’autres restent réticents:



«Nous appelons l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et les autres qui ont suspendu leur participation au Fonds mondial à revoir leur décision», ajoute-t-il.

Quant aux pays émergeants comme la Chine, explique le ministre de la Santé, ils continuent de recevoir l’aide du Fonds:



«Si la Chine ne participe pas au Fonds, elle pourrait tout de même s’abstenir d’en bénéficier», souligne-t-il.

Pour une prise en charge africaine

22,5 millions de personnes vivent avec le VIH en Afrique. 60% sont des femmes. Le taux de prévalence dans certains pays est particulièrement élevé, avec jusqu'à une personne sur quatre porteuse du virus. La très grande majorité des enfants vivant avec le VIH dans le monde se trouvent sur le continent noir.

Les inquiétudes restent donc sérieuses et la baisse des financements n’est pas faite pour rassurer. Les présidents malien, camerounais, rwandais, gabonais et nigérian se sont déplacés à New York en juin pour faire le point sur dix ans de lutte contre le sida. Les autres pays africains se sont fait représenter par leur ministre des Affaires étrangères ou leur ministre de la Santé.

Les pays «donateurs» n’ont envoyé personne. Ils n‘ont pris aucun engagement concret et n’ont pas abordé dans la déclaration finale les thèmes chers aux Africains, comme le prix des médicaments. C’est donc à l’Afrique maintenant de prendre les choses en main.

Mais si les Africains sont d’accord pour dire qu’il faut mettre fin à cette pandémie qui ronge le continent, les désaccords persistent, comme d’habitude, lorsqu’il s’agit de se réunir pour des politiques de santé communes:



«On doit harmoniser les interventions concernant cette pandémie au niveau de l’Afrique. Il est important, au niveau africain, qu’on dispose d’un institut qui prenne en charge les politiques régionales de santé publique, les stratégies régionales de lutte contre le sida», note Fada.



Il ajoute que «tous les pays Africains doivent s’engager dans la voie de respecter les recommandations d’Abudja qui veulent que 15% du budget soit destiné à la santé. Ce n’est pas encore le cas dans tous les pays africains. Et je crois que tous sont obligés aujourd’hui de renforcer leurs ressources financières destinées à la santé. Il ne sert à rien de dire que nous allons attendre tout de l’extérieur jusqu'à aliéner notre autonomie. Nous sollicitons le soutien extérieur, mais nous devons, nous, pays africains, accepter de mettre la main à la poche.»



«Nous avons beaucoup de priorités dans nos pays. Est-ce que c’est l’éducation? Est-ce que c’est l’agriculture? Est-ce que ce sont les infrastructures? C’est sûr que si la santé rentre en compétition avec ces secteurs-là, elle risque d’être maltraitée», avoue le ministre.

C’est parce que les priorités sont multiples que les pays donateurs ne peuvent pas oublier leur responsabilité. Le Fonds mondial, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Onusida doivent maintenir leurs budgets et même réussir à les augmenter.

Prendre des engagements sans les coupler avec des décisions opérationnelles, c’est donner un coup d’épée dans l’eau. Pour leur défense, les pays du Nord sont affectés par une crise économique aiguë. Ceci étant dit, il devrait être facile de mettre en place quelques éléments qui permettraient l’obtention de résultats rapides et efficaces.

- Faire évoluer les sources de financement avec les «financements innovants», notamment une taxe sur les opérations financières. L’idée semble bonne, mais certains pays se refuseraient à taxer les actionnaires.

- Faire baisser le prix des médicaments en développant les génériques. Là, on s’attaque à la propriété intellectuelle des grandes firmes pharmaceutiques. Un sacrilège pour certains.

- Simplement mieux gérer l’argent et éviter les malversations et la corruption. Il semble que le fond mondial tente déjà d’améliorer sa gestion depuis le scandale malien, où près de 3 millions d'euros ont disparu avant d’atteindre les bénéficiaires. Ne pas abandonner maintenant

La lutte contre le sida est une lutte de santé publique qui devrait mettre tout le monde d’accord. Une lutte qui, pour une fois, ne devrait pas être politique, ni affectée par des considérations nationales. Moins encore du fait que jusque-là, les résultats sont probants. Mais c’est une lutte qui requiert de l’argent et qui implique une industrie à laquelle on ne touche pas, une industrie pharmaceutique qui prospère et dont les éléments les plus humanistes sont souvent mis au placard au profit de ceux qui, justement, créent le profit.

Quand tous les pays du monde applaudissent et se font féliciter dans cette grande salle historique de l’Assemblée générale des Nations unies pour un engagement sans valeur, c'est un goût amer qui reste dans la bouche, un goût d’impuissance. Le goût du désespoir. Il ne faut pas non plus oublier qu'aucun des «objectifs du Millénaire pour le développement» n’est en passe d’être réalisé… En 2015, il faudra rendre des comptes sur ces engagements, ainsi que sur celui qui vient d'être pris vis-à-vis du sida.

Les résultats des participations financières dans la lutte contre le VIH sont visibles, concrets: des malades sous traitement, des vies sauvées, des enfants qui naissent sans êtres porteurs de la maladie… L’objectif du triple zéro («zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro mort due au sida») formulé par le chef de l’Onusida Michel Sidibé est atteignable —si les pays riches mettent la main à la poche. Il n’est pas concevable que les pays du Nord laissent tomber l’Afrique maintenant.

Camille Biet

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____Ethiopie - Swaziland: Les séropositifs n'ont plus la foi en l'eau bénite. Sida: mieux vaut circoncire que guérir? circoncision maladies prévention santé science sida VIH

L’Éthiopie est l’un des pays au monde le plus touché par la pandémie de sida. Sur une population de 90 millions d’habitants, 1,2 millions de personnes sont séropositives.

Dans cet État de la Corne de l’Afrique, les superstitions sont encore bien présentes. Comme l’explique The Wall Street Journal, les communautés chrétiennes orthodoxes éthiopiennes (la religion dominante dans le pays) tentent souvent de combattre le virus par des pratiques religieuses.

Les fidèles de cette Eglise croient notamment dans le pouvoir de l’eau bénite. Selon eux, une source de la montagne d’Entoto, située au-dessus de la capitale Addis-Abeba, permet de guérir la maladie.

Une journaliste du quotidien américain est allée à la rencontre de certains de ces pratiquants.

Elle a recueilli le témoignage de Melaku, un séropositif, âgé de 30 ans. Il y a cinq ans, il est venu lui aussi à Entoto à la recherche d’un miracle.



«A l’aube chaque jour, il descendait un ravin escarpé et s’étendait nu dans une piscine naturelle. Les prêtres tenant des croix, versaient à six reprises de l’eau sur les gens», peut-on lire dans l’article.

Malgré le décès de nombreux malades, Melaku est resté sur place: «J’essayais d’avoir la foi dans l’eau bénite.»

Il a ensuite fait la rencontre d’une autre séropositive, Tigist. Elle aussi a rejoint le groupe de croyants, mais le remède n’a pas été efficace: «Elle est devenue plus malade, elle vomissait l’eau bénite.»

Melaku a alors décidé de transporter sa compagne à l’hôpital. Tout en continuant à prendre de l’eau bénite, Tigist a finalement accepté la thérapie antirétrovirale, un traitement qui permet de réduire la mortalité chez les personnes infectées par le VIH.

Comme le constate The Wall Street Journal, de plus en plus d’Ethiopiens ont accès aux médicaments. Même s’ils continuent à croire en Dieu, ils ne sont plus réfractaires à la médecine.

«J’encourage les gens à se faire baptiser et à prendre leurs médicaments chaque jour», explique ainsi un prêtre d'Entoto.

Selon les dernières données disponibles, en février 2010, 250.000 Ethiopiens avaient débuté une thérapie antirétrovirale, alors qu’ils n’étaient que 72.000 en 2007.

Le nombre de morts liés au sida a ainsi baissé de 71.900 en 2007, à 28.100 trois ans plus tard.

Melaku et sa compagne ne sont plus retournés à la source miraculeuse depuis deux ans. Tout en tenant dans sa main deux flacons de rétroviraux, Tigist conclut le reportage :



«Je crois toujours dans le pouvoir de l’eau, mais comme les médicaments m’aident, je pense qu’ils sont plus puissants.»

Le Swaziland a anticipé les résultats d’études qui concluent à l’efficacité préventive de l’ablation du prépuce.

Harare, capitale du Zimbabwe, le 9 février 2011. REUTERS/Philimon Bulawayo

l'auteur

Jean-Yves Nau


**circoncision maladies prévention santé science sida VIH

http://www.slateafrique.com/15911/vertus-et-limites-de-la-circoncision-antisida

Mise à jour du 2 février 2012: La campagne financée par la France dans le township d’Orange Farm en Afrique du Sud a permis de circoncire plus de 25.000 hommes entre 2008 et 2011. Dans le bidonville, le pourcentage de séropositifs a déjà diminué de 25%, selon un reportage de Ouest-France.

                                                          ***

Le 15 juillet 2011, il annonçait, à grand renfort de publicité, qu’il s’engageait personnellement pour soutenir une campagne de circoncision de masse, visant à lutter contre la propagation du sida dans son pays. Un pays qui détient un bien triste record: celui d’être le plus touché au monde par cette pandémie sexuellement transmissible.



«Flanqué d'une imposante suite royale, dont sa mère, quatre de ses treize épouses et nombre de ses enfants, des guerriers en tenue, des danseuses aux seins nus et une fanfare militaire, le dernier monarque absolu d'Afrique a demandé à ses sujets mâles de se faire circoncire», mandait il y a peu l’Agence France Presse (AFP), depuis Johannesburg.

Or, une semaine plus tard, mercredi 19 juillet, trois groupes de chercheurs annonçaient à Rome, où se tenait une conférence internationale sur le sida, disposer de nouvelles preuves statistiques de l’efficacité préventive de la circoncision.

Mswati III, devant plusieurs milliers de personnes réunies dans la ville de Mankayane, déclarait:



«Il est bon que nos jeunes hommes bénéficient d'une initiative pour les aider à combattre la maladie Je compare ce virus à un terroriste. Il est là pour éradiquer notre peuple». Et le monarque d’insister, demandant à ses sujets de «rester éloigné des activités qui peuvent donner la maladie».

On peut comprendre l’initiative de Mswati III: plus d’un quart de son peuple (1,2 millions de personnes) est infecté par le VIH. La campagne de prévention dont le roi vient de faire la publicité est soutenue par le gouvernement américain qui y participe à hauteur de 30 millions de dollars (21 millions d’euros). Lancée en février dernier, elle vise à circoncire, sur un an, 160.000 hommes âgées de 15 à 49 ans Mais pour l’heure, seuls 3.000 individus se sont portés volontaires. Les promoteurs de la campagne espèrent que l'intervention du roi ne restera pas sans effet:



«Mswati III n'a pas précisé s'il comptait lui-même se faire circoncire, précise aujourd’hui l’AFP. La circoncision, longtemps pratiquée au Swaziland, avait été peu à peu abandonnée au 19e siècle.»

Devin, Mswati III? A Rome, une semaine après l’exposé du monarque, plusieurs scientifiques apportaient la preuve qu’en terre africaine la pratique de la circoncision pouvait aider à lutter contre la diffusion par voie sexuelle du virus du sida.

Mais la plupart des spécialistes de cette question ont aussi rappelé, à cette occasion, que ce moyen de prévention ne pouvait être efficacement utilisé qu’en association avec d’autres méthodes, à commencer par le recours systématique au préservatif en cas de rapport sexuel potentiellement contaminant. Un message qui n’est pas simple à transmettre auprès de personnes qui le plus souvent ignorent si elles sont ou non infectées par le VIH. Un moyen de prévention, pas de protection

La question du possible rôle préventif de la circoncision n’est pas nouvelle. Elle repose pour l’essentiel sur le postulat que certaines cellules présentes sur la face interne du prépuce seraient des portes d’entrée privilégiées du virus au sein de l’organisme, lors d’une relation sexuelle.

Sur cette base, et compte-tenu des diverses résistances rencontrées dans le recours au préservatif masculin, des études furent lancées au début des années 2000 pour évaluer le plus scientifiquement possible l’efficacité de cette pratique dans plusieurs pays africains.

En décembre 2006, l’Institut national américain de l’allergie et des maladies infectieuses annonçait qu’il mettait fin prématurément à deux essais cliniques menés en Ouganda et au Kenya après avoir constaté que la circoncision conférait une protection partielle, de l’ordre de 50%, contre l’infection par le VIH. Cette observation confirmait alors les données d’un essai franco-sud-africain (financé par l’Agence nationale française de recherche sur le sida), conduit en 2005, et qui montrait une diminution statistiquement significative des taux d’infection chez des jeunes adultes circoncis.

En mars 2007, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Onusida annonçaient qu’ils recommandaient officiellement la pratique de la circoncision comme moyen de prévention. Les deux organismes insistaient toutefois sur le fait que cette pratique ne protégeait pas complètement et qu’elle ne devait pas remplacer les autres méthodes de prévention. La circoncision pouvait être «proposée» (là où elle n’était pas pratiquée pour des raisons religieuses) quand il existait un taux de séropositivité élevée et où la transmission hétérosexuelle prédomine —soit l’Afrique australe et une partie de l’Afrique de l’Est.

Et l’OMS comme l’Onusida de souligner que tout devrait être mis en œuvre pour mettre en garde les hommes circoncis et leurs partenaires contre «un sentiment erroné de sécurité». Il fallait aussi veiller à ce que ce geste soit proposé et non imposé.

Mais tout le monde ne partageait pas ce point de vue préventif; notamment ceux pour qui la prévention ne peut être fondée sur une mutilation. En juin 2007, le Conseil national français du sida jugeait que la circoncision constituait «une modalité discutable de réduction des risques de transmission du VIH». Il critiquait notamment les modèles mathématiques extrapolant l’impact possible sur l’épidémie d’une politique d’incitation et prédisant une possible diminution d’environ deux millions des nouvelles infections et de 300.000 décès au cours des dix prochaines années.

Il estimait alors que ce type de modèle mathématique ne tenait pas compte «de données sociologiques, anthropologiques ou de la possibilité de reproduire dans la vie réelle des résultats obtenus dans des expériences encadrées».

Un succès confirmé «dans le monde réel»

Pour autant, en mai 2009, le gouvernement du Botswana annonçait le lancement d’un programme visant à circoncire en cinq ans 80% de la population masculine (soit 460.000 hommes), afin de limiter la propagation du sida dans ce pays d’Afrique australe fortement touché par l’épidémie. Cette initiative reposait pour une large part sur les conclusions d’une étude qui venait d’être publiée dans le journal de la Société internationale du sida estimant que dans ce pays, la circoncision d’environ un demi-million d’hommes d’ici 2012 devrait prévenir quelque 70.000 cas d’infection du sida d’ici 2025. Puis, en juillet 2009, de nouvelles études menées dans le district de Rakai en Ouganda et publiées dans The Lancet remettaient tout en en question.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la décision prise par le roi du Swaziland et la publication des résultats présentés à Genève, et notamment ceux de la nouvelle étude conduite sous l'égide de Agence française de recherches sur le sida (ANRS) par l’équipe de l’épidémiologiste Bertran Auvert.

Ce dernier explique avoir voulu confirmer «dans le monde réel» ses observations faites antérieurement dans plusieurs pays d'Afrique noire, et qui avaient conclu à une baisse du risque d'infection de 60% chez les hommes hétérosexuels. L’étude a été menée à Orange Farm, un bidonville de la banlieue de Johannesburg, en Afrique du Sud, où l’infection par le VIH touche 40% des hommes non circoncis (et 45% des femmes) âgés de 35 à 39 ans. La moitié des hommes de ce bidonville (soit plus de 20.000 personnes) ont répondu à une campagne massive d’incitation à la circoncision (interventions radiophoniques ou par haut-parleur, porte-à-porte, affichettes dans les stations de taxis ou les centres de santé...).

Les chercheurs expliquent ne pas avoir observé de différences de comportement sexuel entre les hommes circoncis et ceux qui ne le sont pas: même utilisation de préservatifs (34%), même fréquence de relations sexuelles, même nombre de partenaires... Ces observations sont confirmées par une autre étude réalisée auprès de 2.200 hommes de 18 à 35 ans dans la province kényane de Nyanza.

Les chercheurs français ont d’autre part constaté que dans le groupe des hommes circoncis, le taux d’infection était de 76% inférieur à celui de ceux qui ne l’avaient pas été. Selon Bertran Auvert, les femmes, qui ne sont pas protégées directement par la circoncision de leur partenaire, devraient bénéficier indirectement de la réduction du risque.



«C'est la première fois qu'une étude au niveau mondial montre qu'un programme de prévention entre adultes hétérosexuels marche dans le monde réel», s'est-il réjoui auprès de l'AFP, ajoutant que la circoncision n'intervenait qu'une fois dans la vie, était peu coûteuse (40 euros), et qu’elle était «de plus en plus acceptée socialement». Selon une autre étude conduite par des chercheurs ougandais, la circoncision serait de nature à procurer aux hommes davantage de satisfaction sexuelle.

Pour autant, les termes de l’équation sanitaire n’ont pas varié. Ainsi, plusieurs spécialistes participant à la conférence de Rome ont insisté sur le fait que la circoncision ne pouvait être que «complémentaire d'un autre moyen de prévention». Pas, ici, de loi du tout ou rien.



«Arrêtons de penser qu'un outil de prévention va suffire, a notamment déclaré à l’AFP Françoise Barré-Sinoussi, co-prix Nobel de médecine 2008 pour ses recherches sur la découverte du VIH.



Si on veut diminuer l'incidence de l'infection dans le monde, ça ne va pas être la circoncision toute seule, les préservatifs tout seuls, le traitement comme prévention tout seul: c'est un ensemble, dont font partie aussi l'éducation et la lutte contre la stigmatisation. Il ne faut pas se leurrer, même quand on aura une possibilité de "cure" (rémission), ce que j'espère, même quand on aura un vaccin, ce ne seront que des outils supplémentaires à rajouter dans le circuit».

Devin, Mswati III? En l’an 2000, au sujet des séropositifs, le roi avait cru pouvoir affirmer qu'ils devraient être «marqués et stérilisés». Avait-il prévu, lors de sa harangue du 15 juillet dernier, qu’une semaine plus tard des militants d'associations de lutte contre le sida manifesteraient dans la capitale Mbabane pour demander le maintien de la distribution des traitements antirétroviraux, malgré la très grave crise économique qui frappe ce petit royaume au bord de la banqueroute?

Jean-Yves Nau

http://www.slateafrique.com/83727/ethiopie-eau-benite-medicaments-antiretroviraux-sida

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samedi 3 mars 2012

___AFRICAN ART LEGENDARY La tradition orale en Afrique.. En Afrique, chaque vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle." Parce que pendant longtemps (et encore aujourd’hui) la littérature a été orale,Dogon, peuple mythique du Mali

La tradition orale en Afrique


******* Afrique septentrionale********

"En Afrique, chaque vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle." Parce que pendant longtemps (et encore aujourd’hui) la littérature a été orale, que ce soit pour les contes, les mythes, les généalogies, les chroniques et faits divers...

Le souffle humain

JPEG - 7.4 ko Nuit d’ oralité au Gabon

Pour l’Africain, le verbe est créateur par la parole de Dieu qui est le force suprême, et le souffle humain continue cette création. C’est pourquoi l’écriture a longtemps été repoussée et limitée, bien qu’ayant été introduite il y a longtemps par l’Islam avec l’alphabet arabe, puis par les missionnaires chrétiens avec l’alphabet latin ; et ensuite élaborée avec les propres systèmes d’écriture de l’Afrique noire. De plus, elle était considérée comme moins efficace, n’ayant pas l’appui du "rythme" ni le pouvoir de la parole "retenue", ce silence si bien manié par les narrateurs. C’est ainsi que la tradition orale (même sans l’aide de l’écriture) est aussi riche en contenu et en variété que celle de n’importe quelle autre culture.

On a estimé qu’il existait plus de 250 000 mythes, légendes et contes.

Si cette tradition est moins connue du monde occidental que les autres arts de sa culture, (tel "l’art africain") c’est qu’elle fut peu étudiée et n’a pas connu les mêmes formes de diffusion. Et comme l’oralité découle d’une volonté de communion de l’homme avec les forces de la nature et les forces cosmiques, il a été important en Afrique noire que la tradition orale se soit transmise d’une génération à l’autre, et continue de le faire. Elle est au service de la communauté.

L’art et les clés de la tradition orale D’abord, à la bonne connaissance du langage, le griot (narrateur) doit ajouter l’art : - de l’intonation - de l’improvisation aisée - du maniement des symboles - du sens de la réplique - de la suggestion - et du silence...

On parle de "silence" parce que l’oralité n’est pas que la parole, elle est aussi retenir la parole, c’est à dire ménager des silences subtils et importants qui sont autant d’ombres qui entourent la parole de mystère et qui la valorisent. Ensuite, le griot doit observer 3 éléments-clés de l’expression orale : - le geste : on ne conçoit pas de narration (contes, légendes ou mythes) sans lui. Il prolonge l’intonation. Par ex. le griot peut danser ou mimer une action le moment venu - le chant et la musique : ils soutiennent et structurent la narration - le rythme : il est l’expression de la vie et de la force, source et à la fois effet de l’émotion, ce qui explique pourquoi la vibration rythmée joue un si grand rôle. La puissance incantatoire de la parole scandée, de la danse, du chant et du langage tambouriné rétablit une harmonie qui a pu être rompue par la violation d’un interdit. Le rythme est ordonné dans son déroulement ; le message qu’il communique est celui de l’ordre suggéré par le rythme de la nature, et par les messages des ascendants mythiques à travers les contes, les légendes, les rites verbaux, etc. C’est pourquoi il est souvent répétitif. Ainsi, la parole rétablit-elle l’ordre compromis, par les messages qu’elle transmet et par leur rythme.

"Redire les mots mêmes qui, dans le mythe, ont engendré le monde,c’est renouveler la création elle-même, lui redonner la vie et lui assurer la pérennité. Les mots sont empreints de puissance créatrice, de sacré. Les renouveler, c’est se mettre au cour même du sacré." (G. Granai).

Création de l’émotion L’émotion doit favoriser la participation de l’auditoire, en s’aidant des éléments clés cités ci-dessus.

"L’émotion est aux antipodes du sentimentalisme, c’est comme une force qui vous étreint et à laquelle vous participez. On revient toujours à la participation qui est le sens de la vie. Participer aux mots, c’est participer au jeu des forces vitales qui est l’expression du monde, de Dieu." (L. S. Senghor)

Elle naît au détour d’un mot, dans la vibration du rythme, à travers le symbole qu’utilise le griot. L’auditoire accède ainsi au jeu des forces qui anime l’univers par son être total, corps et esprit liés, sensualité et rationalité, en communion étroite avec les membres du groupe. Elle est un jeu avec les contes, une initiation avec les récits mythiques (dans la saisie des vérités primordiales).

Les narrateurs Dans l’Afrique noire où l’expression orale est reine, quiconque possède l’art (et c’en est vraiment un) de "bien dire", joue un rôle important dans la société. Ainsi les dons des griots (conteurs, musiciens, chanteurs, généalogistes.) sont considérés comme divins alors même que les griots appartiennent traditionnellement à une caste modeste. Leurs connaissances en la matière peuvent être considérables, certains pouvant énumérer par cour des chronologies de royaumes ou de chefferies remontant à 4 ou 5 siècles. Leur art est conditionné par leurs modèles socio-culturels (techniques traditionnelles et influences étrangères), par l’objet de leur narration (jeu, prière.) et bien sûr par le genre (contes, mythes, poésie, etc.)

Communiqué de presse Benasque, mercredi le 7 décembre 2011

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pour la 1ère fois à Bénasque (Aragon-Espagne), la galerie "Out of Africa" présente du 23 décembre 2011 au 26 février 2012 l'art dogon et les "femmes aériennes" de Christophe Sawadogo (Ouagadougou - Burkina Faso).

Parmi les cultures africaines, la culture et l'art dogon (Mali) font partie des plus intéressantes et des plus étudiées. Du 23 décembre 2011 au 26 février 2012, la galerie "Out of Africa" à Benasque (Aragon - Espagne) présente la force de la culture et de l'art sculptural dogon lors d'une conférence et d'une exposition de photos et d'œuvres d'art : "Dogon, peuple mythique du Mali". Une partie des bénéfices de la vente des photos et des œuvres d'art est destinée à l'ONG: "ASED - Association Solidaire Ecoles Dogons". Parallèlement, le peintre Christophe Sawadogo (Ouagadougou - Burkina Faso) expose dans la galerie ses "Femmes aériennes", nous invitant à la méditation. Trônant majestueusement sur la plaine du centre du Mali, la falaise de Bandiagara s'élève à plus de 500 m d'altitude sur une largeur de 150 km. Pendant plusieurs siècles, cette falaise et les régions avoisinantes ont été le territoire du peuple dogon, dont la culture et l'art fascinant sont au centre d'une conférence et d'une exposition de photos dans le Centre des Sciences Pedro Pascual de Benasque et d'une exposition d'œuvres d'art dans la galerie "Out of Africa".

Trente ans de voyages au Mali et au Pays dogon.

Sorella Acosta et son associé Salvador Campillo, deux passionnés d'art, de culture et de voyages en Afrique, ont profité de la fermeture temporaire de la galerie en novembre dernier pour voyager une fois de plus au Mali, à la rencontre du peuple dogon de la falaise de Bandiagara. Installé depuis plus de trente ans à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, Salvador Campillo s'intéresse tout spécialement aux us et coutumes de ce peuple mythique.

Situé au centre du pays, le territoire dogon s'étend entre le fleuve Niger et la falaise de Bandiagara. La population dogon s'élève à plus ou moins 700.000 personnes, bien qu'une partie de la population se retrouve également au nord du Burkina Faso et en Côte d'Ivoire. Les Dogons vivent majoritairement d'agriculture, surtout de la culture de mil, et sont reconnus pour leur cosmogonie et leur art statuaire bien reconnaissable. Parmi ceux qui s'intéressent à la culture subsaharienne et surtout à la culture d'Afrique de l'Ouest, l'art dogon du Mali est relativement bien connu. En Espagne par contre, la connaissance africaine se limite au Maghreb, en particulier au Maroc et à l'Egypte. Destiné à tous les amoureux d'art en provenance d'autres cultures et à tous les passionnés de voyage, l'exposition et la conférence qu'organise la galerie "Out of Africa" sera sans aucun doute une découverte et une porte d'entrée vers l'Afrique subsaharienne si méconnue mais passionnante.

Un voyage au pays dogon en trois étapes

Dans sa galerie "Out of Africa", Sorella Acosta, expose du 23 décembre 2011 au 26 février 2012 une 100aine d'œuvres d'art en provenance du pays dogon : statues en bois, en bronze et en pierre, en fer noir, figures aux bras levés, maternités, masques utilisés lors des fêtes rituelles, portes de grenier sculptées, échelles, serrures, repose-têtes, tabourets, piliers de Togu-nà….

Statue rituelle Dogon - Bandiagara - Mali - bois

En plus de l'intérêt artistique indiscutable d'une des cultures les plus riches et intéressantes d'Afrique de l'Ouest, Sorella Acosta et sa collaboratrice Tais Vidal, Historienne de l'Art et Gestionnaire de Patrimoine Culturel, replaceront lors d'une conférence le jeudi 29 décembre à 19H dans le Centre des Sciences Pedro Pascual de Benasque (Aragon - Espagne) l'art dogon dans son contexte en donnant de l'information quant aux aspects historiques, culturels et économiques de la région, de sa population et de sa manière de vivre. Une sélection des photographies prises par Salvador Campillo lors de ses fréquents voyages au pays dogon sera exposée dans le hall d'entrée du Centre des Sciences. L'objectif de l'exposition de photos et de replacer cet art dans le contexte de sa culture et de ses coutumes, intégrant la conception d'une culture universelle à facettes multiples. Les photos s'exposent au Centre des Sciences Pedro Pascual de Benasque du 23 décembre 2011 au 3 janvier 2012.

Pueblo Koundou (Dogón - Malí)

Une partie des bénéfices de la vente des œuvres d'art et des photos est destinée à la ONG "ASED - Association Solidaire Ecoles Dogons". L'Association Solidaire Ecoles Dogons (ASED) est une ONG, créée en janvier 2007, ayant comme objectif de procurer les outils nécessaires pour que la population dogon construise elle-même ses propres écoles. L'ASED se charge de faire parvenir de l'aide matérielle mais aussi de la main d'œuvre pour la construction d'écoles dans des villages sans infrastructure mais avec la présence d'enseignants. Depuis 4 ans, l'ASED a aidé à construire 3 écoles dans la région d'Hombori, des références quant à leur architecture et l'utilisation de matériaux régionaux. Ces écoles accueillent actuellement plus de 300 élèves. Des projets de jumelage avec des écoles de Barcelone ont été initiés, proposant des échanges culturels entre les enfants africains et catalans. Les donations provenant de particuliers et d'entreprises aident l'ASED à procurer du matériel scolaire et sportif, des vêtements, des vélos…

Sorella Acosta et son associé Salvador Campillo, très concernés par la problématique des minorités au Mali, ont décidé de dédier une partie des bénéfices de la vente des œuvres d'art dogon et des photographies de la culture dogon aux projets 2012 de l'ASED. Le peintre Christophe Sawadogo (Ouagadougou - Burkina Faso) présente ses tableaux dans la galerie, lors de l'exposition "Dogon, peuple mythique du Mali".

Christophe SAWADOGO - Femmes porteuses d'eau et d'espoir - 2011 Christophe Sawadogo est né en 1972 à Tikaré au Burkina Faso. Il a été formé aux "Arts et Communication" de l'Université de Ouagadougou. Passionné de poésie et de calligraphie, ses premières œuvres furent consacrées aux dessins sur papier, à l'encre de Chine ou avec des crayons de couleur pour créer un univers où flottent des personnages, essentiellement féminins, contés ou rêvés. Parallèlement, il développe sa peinture en lui faisant acquérir une texture "bâtie sur terre", laissant entrevoir des croûtes. En suspendant le regard entre rêve et réalité, son œuvre est une ouverture, une fenêtre sur de nouveaux horizons.

Christophe Sawadogo a participé a des expositions individuelles et collectives au Burkina Faso, au Sénégal et au Mali mais aussi en Europe: en France, en Allemagne, aux Pays Bas, au Danemark, en Finlande, en Norvège et en Belgique. Par contre, c'est sa première exposition en Espagne.

Aujourd'hui, Christophe SAWADOGO plonge ses pinceaux au cœur des préoccupations sociales immédiates. Dans la série des "Inondations", Christophe Sawadogo relève : "Dans certaines parties du monde, les femmes et les enfants parcourent des kilomètres à la recherche d'eau, tandis que sous d'autres cieux, il suffit d'ouvrir le robinet pour que jaillisse le précieux liquide. L'eau au cœur des inondations, des famines et des grandes sécheresses est une préoccupation mondiale. Source de vie, elle peut dans bien des cas menacer la survie de l'espèce humaine".

Dans ses dernières œuvres "Les immigrés", exposées dans la galerie "Out Of Africa" à Benasque (Huesca-Espagne), Christophe montre des voyageurs clandestins à qui dit-il : "On a mis des bâtons dans les roues." Et il s'explique : "On a tous des rêves orientés vers l'autre, vers un ailleurs nouveau, meilleur. Pourtant, il est plus facile pour l'Homme du Nord de venir visiter le désert et les dunes de sable que pour l'Homme du Sud d'aller voir ce qui se passe de l'autre côté de l'Océan. Continent que nous connaissons seulement par les livres, les films ou la télévision. Pourquoi cette quête de l'autre se résume-t-elle en enfer pour beaucoup d'entre nous? Et il conclut : "Toutes les routes devraient mener à l'Homme". Les tableaux de Christophe Sawadogo s'exposent du 23 décembre 2011 au 26 février 2012 dans la galerie "Out of Afrique" à Benasque.

Contact presse: Sorella Acosta www.galeria-out-of-africa.com

  • Histoire

La « Libye », d'après la reconstruction du monde décrite par Hérodote

Les vestiges de la présence humaine en Afrique du Nord remontent à 400 000 ans âge attribué aux restes de (l’Atlanthrope) découverts dans les Sédiments du lac préhistorique Ternifine (Tighennif près de Mascara) Algérie. L’Atlanthrope, contemporain du Sinanthrope et du pithécanthrope de Java, dont les ossements ont été retrouvés au milieu des outils de pierre taillée qu’il fabriquait, y a séjourné. Le Temps de l'Afrique du Nord berbère

Les Berbères subsistent dans un immense territoire qui commence à l’ouest de l’Égypte. Actuellement des populations parlant le berbère habitent dans une douzaine de pays africains, de la Méditerranée au sud du Niger, de l’Atlantique au voisinage du Nil. Les autochtones de l'Afrique du nord sont les peuples Berbères et le peuple Copte (Égyptien). Les peuples Berbères sont des peuples parlant tous des langues similaires et ayant peuplé l'Afrique du nord depuis l'ouest de la vallée du Nil aux Iles Canaries bien avant la conquête Romaine.

Le Temps de l’Afrique du Nord blanche

L’« Afrique blanche » désignait autrefois les territoires méditerranéens: Maroc, Égypte, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Sahara Occidental, Libye.réf. nécessaire

Le camp de Gindibu était-il situé au sud-est de Damas.

Il est certain que les bédouins de la péninsule arabique

- qu'on appelait probablement indifféremment. Aram, Eber ou Haribu - devaient être installés à l'origine, dans la région qui s’étend entre la Syrie et la Mésopotamie et qui fut, avec la Syrie le berceau le plus ancien des Sémites"1.» Présents dans la péninsule arabique jusqu'au VII e siècle, ils ont alors connu une expansion vers le reste du Moyen-Orient, vers l’Afrique du Nord et la péninsule Ibérique portés par un élan mystique et de conquête guerrièreréf. nécessaire

La Grande Mosquée de Kairouan, fondée en 670 par le général omeyyade Oqba Ibn Nafi, est la plus ancienne mosquée en Afrique du Nord8 ; elle est située à Kairouan en Tunisie.

Arrivée des Phéniciens.

670, l'arrivée des Arabes Omeyyades de Damas pour conquérir le Maghreb ; c'est à cette date qu'est fondée, dans l'actuelle Tunisie, la Grande Mosquée de Kairouan qui représente le plus ancien édifice religieux musulman en Afrique du Nord9,8.

L'arrivée de Idrîs Ier arrière-petit-fils d’Hassan fils de Ali ibn Abi Talib et Fatima la fille de Mahomet. Il se fait reconnaître comme imam par la tribu berbère des Awarba qui l'avaient accueilli et par les quelques Arabes qui l'avaient accompagné dans son exil.

  • Afrique du Nord

L'islam a balayé l'Afrique du Nord très tôt dans son histoire, la propagation à l'ouest de l'Egypte à partir de la 8ème siècle après JC 1 Au début, il a été répandu dans les villes par la conquête, mais une fois que les Berbères nomades ont commencé à se convertir à l'Islam, il s'est propagé à travers leurs contacts dans tout l'Afrique du Nord. 2 Alors que les peuples arabes du Moyen-installés dans les villes, la plupart des zones rurales est resté dominé par les Berbères, dont les traditions et les croyances ont été absorbés dans la pratique de l'islam dans ce domaine.

À partir vers le début du 10ème siècle, religieux régimes islamiques ont commencé à apparaître en Afrique du Nord. Parmi les plus puissants et influents, c'est que des Almoravides. Il s'agissait d'un régime de berbère, en grande partie responsable de la propagation de l'école malékite de la jurisprudence islamique au Maroc. 4 Les Almoravides ont été suivis par une autre dynastie des Berbères, les Almohades. Ce régime répandre l'Islam en Espagne et en grande partie du reste de l'Afrique du Nord. 5 Il a été beaucoup moins de succès, cependant, dans sa tentative de purger l'islam marocain berbère et d'autres influences non islamiques. 6

Au début du 17ème siècle, plus de 90% de la population de l'Afrique du Nord était musulman, surtout à la suite l'islam sunnite. 7 La plupart continuent à suivre l'école malékite, si les Etats peuvent professer le respect officielle à une autre école de la jurisprudence, en tant que résultat d'années de domination ottomane d'une grande partie du monde musulman. 8 Pendant ce temps, les Berbères, les Touaregs et en particulier, un sous-groupe de Berbères, de continuer à pratiquer une version quelque peu syncrétique de l'islam, le mélange de leurs traditions pré-islamiques dans la pratique de l'islam. 9

La lutte pour mettre fin à la colonisation française a eu des effets distincts et importants sur la pratique de l'islam dans la Tunisie, l'Algérie et le Maroc. En Tunisie et en Algérie, les mouvements indépendantistes nationalistes étaient fondamentalement laïque, même si ils ont travaillé aux côtés de clercs réformistes. 10 En conséquence, les gens qui sont venus au pouvoir après l'indépendance puisent leur légitimité à partir de sources laïques et leurs politiques reflètent cet objectif.

Toutefois, le Maroc a eu un mouvement plus politisé islamiste. L'unité musulmane avait été une cause importante politique au Maroc depuis les années 1930 lorsque la France avait tenté de diviser la population en gouvernant Berbères en vertu du droit différente de celle de la population arabe. 11 Ainsi, l'Islam avait déjà devenu quelque chose d'un outil d'organisation politique, et il a continué dans ce rôle à travers la lutte pour l'indépendance.

Descente



Généralement, la plupart origine nord-Africains trace patrilinéaire, comme cela est généralement prévu dans les pays musulmans. Parmi presque tous les groupes ethniques sédentaires en Algérie et au Maroc, par exemple, la descente est universellement suivre si le père. 12

Parmi les cultures pastorales et semi-pastorale, cependant, il ya plus de variation. Bien que presque tous les Berbères retrouver leur famille patrilinéaire, un sous-groupe de Berbères, les Touaregs, ne dispose pas d'un modèle de descente constante. Certains tracent leurs familles patrilinéaire, mais quelque 80.000 Touaregs retrouver leur famille et d'hériter de la position sociale par le biais de la mère. 13

  • Arrangements conjugaux


Pendant la plus grande d'Afrique du Nord, la polygynie est autorisée et, essentiellement, accepté, mais rarement pratiquée. Cependant, la pratique varie entre et au sein des différents pays.

En Algérie, la polygamie est pratiquée, mais rarement. Une étude réalisée dans les années 1950 a montré que seulement 2% des hommes musulmans avaient plus d'une femme. 14 En dépit de sa rareté, il reste un problème important. Une étude réalisée plus de vingt ans plus tard, à Alger a révélé que près 2/3of des femmes étudiées voulaient des changements dans les lois relatives au statut personnel, y compris l'abolition de la polygamie. 15

Informations sur la polygynie en Egypte suggère qu'il existe des différences énormes dans les pratiques des différents groupes socio-économiques. Dans l'ensemble, la polygynie ne semble pas être largement pratiquée. En début des années 1950, 8% des hommes musulmans égyptiens étaient polygames. 16 Il ya des secteurs de la société où la polygynie a continué d'être courante, cependant, tels que les traditionnels, les zones de la classe ouvrière du Caire. 17 Il est également une indication que la polygynie est devenue plus commune dans les années 1970, probablement en raison de la migration économique motivés, qui à la fois apporté en argent, ce qui rend une seconde femme plus abordable, et empêché les gens à se déplacer. 18

En 1979, le gouvernement a adopté un paquet de réformes à caractère personnel loi sur le statut, y compris une limite sur la polygamie qui a accordé à une femme le droit à un divorce si son mari a pris une seconde épouse sans son consentement. 19 Cependant, cette loi n'a pas été appliquées de manière cohérente et les réformes de 1979 ont été déclarées inconstitutionnelles en 1985. La loi finalement adoptée au sujet des limites sur la polygynie ne pouvait voir qu'une femme de divorcer de son mari pour prendre une seconde épouse si elle pouvait prouver qu'elle a subi "un préjudice moral ou matériel» à la suite. 20

Au Maroc, la polygamie est pratiquée, mais rarement. 21 Une pratique plus courante est la monogamie en série, pratiquée par les hommes et les femmes. 22

La polygamie en Libye a été pensé pour être en train de disparaître dans les années 1970, mais continue d'être pratiquée à l'occasion. 23 La polygamie n'est officiellement autorisé si les consentements première femme, et le mari est à la fois saine et suffisamment riche pour être en mesure de soutenir les deux femmes. 24 Il n'est pas clair ce que ces limitations légales sur la polygynie signifie dans la pratique.

En Tunisie la polygamie est illégale depuis les années 1950 et il n'y a aucune indication particulière qu'il est pratiqué en dépit de la loi.

Mariages privilégiés et des interdictions



Dans une grande partie d'Afrique du Nord, il ya une préférence générale pour le mariage entre les enfants de deux frères, avec les cousins ​​en jouant un rôle mineur dans le choix d'un partenaire dans le mariage. Comme avec d'autres aspects de la pratique matrimoniale c'est à la fois pas une préférence universellement, il n'est pas toujours la réalité.

La société algérienne favorise le mariage à un cousin parallèle paternelle (enfant frère du père de). 25 Cependant, une étude réalisée dans les années 1970 a révélé que c'était l'un des aspects de droit de la famille et de la tradition que presque 2/3 des femmes d'Alger interrogées voulaient changer. 26

En Egypte, dans le passé et probablement encore dans les zones rurales, le père d'une fille a choisi son mari pour elle, souvent un cousin, et elle avait peu à dire en la matière. 27 Cela semble être changer avec des niveaux plus élevés de l'éducation pour les filles et les femmes. Une étude a montré que chez les femmes ayant de 6 ans ou plus de l'éducation, les femmes jouent un rôle dans le choix de leurs maris. 28

Tout au long de Maroc, le mariage d'un cousin paternel parallèle est commun. 29 Il semble que ce modèle de mariage a particulièrement fort soutien parmi les classes supérieures et dans les villes conservatrices, plus âgés et les villes. 30

En Libye, le mariage de cousins ​​germains est acceptable, mais il est difficile de savoir si elle est particulièrement préférée à d'autres mariages. 31 Que ce soit pour un cousin ou non, une fille peut être mariée par son tuteur sans avoir aucune entrée dans la décision. 32 Si son premier mariage ne ​​fonctionne pas, une femme aura plus de possibilité de choisir maris ultérieures. 33

Bien que de nombreux Berbères permettre les mariages entre cousins ​​germains, les Touaregs refusent toute forme de celui-ci. 34

Âge du mariage



Tout au long de la région, la loi limite l'âge minimum du mariage à environ 16 pour les filles. Cependant, souvent, les filles sont mariées plus tôt que les limites légales, juste attendre l'âge légal d'enregistrer le mariage. C'est souvent le cas en Algérie par exemple. 35

L'un des principaux facteurs de l'âge du premier mariage d'une fille est de savoir si elle vit dans une zone urbaine ou une rurale, âge, le mariage à venir plus tôt pour les filles dans les zones rurales. Par exemple, les filles rurales au Maroc souvent se marient entre les âges de 10 et 14. 36

Une autre différence d'âge au mariage est la situation économique d'une famille. En Egypte, par exemple, une jeune fille des classes moyen-inférieur est susceptible de se marier très jeune, et son mari sera probablement de nombreuses années plus âgé qu'elle, que ses parents veulent être assurés qu'il serait un bon fournisseur. 37 Parmi les Égyptiens de classe moyenne supérieure, d'autre part, il ya une préférence croissante pour les mariages plus tard, avec les futurs époux se connaître et de choisir de se marier basée sur l'amour plutôt que des alliances de famille ou la capacité à fournir. 38

Les informations disponibles sur dot en Afrique du Nord est quelque peu limitée, il semble que ce n'est pas universellement donné, pas plus qu'il ne appartiennent toujours à la même personne une fois qu'elle a été donnée.

Traditionnellement en Algérie, une épouse toujours reçu un prix de la fiancée. Tout ce que le couple possédait autre que le prix de la fiancée appartenait au mari. Le prix de la fiancée, cependant, appartenait à la femme, et elle l'a gardé même dans le cas de divorce. 39 Ceci est en contraste direct avec la pratique en Egypte, où les femmes divorcées doivent retourner la dot.

Au Maroc, si oui ou non une femme reçoit une dot lors de son mariage dépend en grande partie sur sa classe sociale. Les femmes issues de familles riches reçoivent habituellement une dot, bien que certains ne le font pas. 40 les femmes des classes inférieures et les femmes dans les zones rurales souvent ne reçoivent rien. 41 Cependant, dans un village berbère au Maroc, les gens disent que dot est nécessaire et il n'ya pas de mariages où la femme ne l'ont pas reçu. 42

Appels tradition libyens pour un prix de la fiancée qui est donné à la fois à l'accord de se marier, plutôt que d'une partie étant donnée à l'accord, une partie au mariage lui-même, comme cela est courant ailleurs. 43



Le divorce est commune en Afrique du Nord.

En général les hommes ont plus de droits dans le lancement d'un divorce, mais les femmes ont des façons informelles de sortir d'un mariage malheureux. La question de savoir qui conserve la garde des enfants après un divorce varie à travers la région, avec des hommes ayant souvent le droit, mais pas nécessairement l'envie de garder leurs enfants avec eux après un divorce.

En Algérie, le divorce est tout à fait commun. 44 Les femmes ont certaines protections, au moins d'être répudiée par son mari sur l'éperon du moment. Le divorce, pour être légal, doit être effectuée devant un tribunal. 45 Après un divorce, le père a droit à la garde des enfants, si l'on ignore à quel âge les enfants peuvent être enlevés à leur mère. 46

En Egypte aussi, le divorce est un événement régulier et il y avait une augmentation du taux de divorce à partir des années 1970. 47 Les hommes ont plus de droits en cas de divorce que les femmes. Cependant, comme en Algérie, le divorce doit être effectué dans un tribunal. 48 L'une des différences en matière de droits en cas de divorce, c'est que les hommes peuvent demander le divorce pour essentiellement une raison quelconque, si il doit y avoir une raison quelconque, car il doit être déclaré à l'audience. Que l'exigence d'avoir une procédure de divorce menées au tribunal est considéré comme une protection importante des droits des femmes est clairement démontré par le fait que l'un des 1979 des réformes du droit personnel était qu'une femme a dû être informé lorsque son mari a divorcé. 49

Les femmes d'autre part, peuvent demander le divorce que dans certaines circonstances limitées. 50 Néanmoins, au moins un écrivain sur l'Egypte a décrit les femmes comme étant en mesure d'obtenir un divorce avec "une relative facilité." 51 Cependant, peu de femmes cherchent à engager un divorce, peut-être en partie parce que les femmes divorcées qui vivent seules sont socialement stigmatisés. 52

Après un divorce, les enfants égyptiens, traditionnellement restés avec leur mère jusqu'à l'âge de 9 ans pour les garçons, 12 pour les filles, époque à laquelle ils vont vivre avec leur père. Maintenant, ils restent généralement avec leur mère jusqu'à ce qu'ils atteignent la puberté ou même plus tard, et puis aller à leurs pères. 53

Au Maroc, en particulier dans les petites villes, le divorce est chose courante. Dans une ville, la moitié de tous les mariages se terminent par un divorce. 54 Un homme a le droit unilatéral de divorcer de sa femme, alors que la femme ne peut pas faire la même chose à son mari. 55 Officiellement, un divorce doit être enregistré auprès d'un tribunal, si il n'est pas nécessaire que le mari d'expliquer pourquoi il est divorcé de sa femme. 56 En outre, l'exigence que le divorce soit déposée à la cour peut être un peu trompeuse, car de nombreux mariages ne sont pas toujours enregistrés auprès de l'Etat, ce qui signifie que le divorce dans de telles situations ne peuvent être enregistrés soit. 57

Après un divorce, une femme retourne généralement à la maison de son père. 58 Parfois, les femmes ne le font pas, choisissant plutôt de vivre en tant que «femmes libres», peut-être, y compris d'avoir des relations sexuelles avec des hommes en dehors du contexte du mariage. 59 Bien qu'il n'y ait qu'une ligne fine entre les femmes qui choisissent de vivre de cette façon entre les mariages et les femmes qui sont essentiellement non nubile, il semble que ces femmes restent dans le courant dominant de la société et peuvent se remarier. 60

Quant aux enfants, après un divorce, l'ex-mari a le droit de garde des enfants. Cependant, souvent, ils ne prétendent pas les enfants après un divorce. 61

En Libye, le divorce est répandu et qui peut être fait simplement par la répudiation. 62 Bien que les femmes ont peu de droits de demander le divorce, ils peuvent, et ne semblent, presser leurs maris à l'octroi d'un divorce. 63 Il ya peu, le cas échéant, la stigmatisation sociale attachée au divorce, que ce soit pour l'homme ou la femme. 64 Alors que les femmes divorcées de se remarier assez facilement et beaucoup de désirs de faire, il semble que certaines femmes ne cherchent pas à se remarier, préférant rester seule. 65 Ceci suggère que la société accepte la présence d'un certain nombre de divorcées, les femmes célibataires.

Après un divorce en Libye, les enfants appartiennent à leur père et de rester avec lui, sauf si elles sont très jeunes. 66

Loi sur le divorce tunisien accorde des droits égaux aux hommes et aux femmes en termes de lancement d'un divorce. 67 Divorces doit être effectué dans un tribunal, et le juge doit interroger les deux parties sur leurs raisons pour mettre fin au mariage. 68

Purdah et l'isolement



Peu de généralisations peuvent être faites sur les femmes d'Afrique du Nord. Certaines femmes sont entièrement couvertes, d'autres ne respectent pas les codes vestimentaires islamiques du tout. Certains sont strictement isolée, d'autres se mélanger librement avec les hommes. Une tendance était claire, cependant, dans la suite de l'indépendance des décennies. Dans une grande partie d'Afrique du Nord, les femmes qui n'avaient pas choisi de porter un voile a commencé à le faire. Ce fut apparemment un signe extérieur de s'accrocher à la culture locale ou nationale, en particulier l'adhésion à l'Islam, et un rejet d'au moins les aspects de la culture occidentale. 69

Les femmes algériennes ont toujours été très à l'écart des hommes, en séjournant dans la maison, sauf pour les courses nécessaires. 70 Ces dernières années, la solitude peut-être moins, mais les sexes sont encore largement séparés, avec des femmes souvent rester à l'intérieur et autour de la maison et les hommes étant en public. 71

Jeunes filles algériennes commencent à être conscients de la nécessité de la modestie tout à fait jeune, couvrant les bras et les cheveux, même en face de leurs pères. 72 Ils continuent de se couvrir pendant leur jeunesse, et jusqu'à ce qu'ils ont eux-mêmes fils qui se sont mariés. 73 À ce stade, ils ont plus de liberté d'être en moins les préoccupations du public, non accompagnés et sur ​​la modestie. Bien qu'il ne semble pas que l'Algérie a eu une période dans le 20e siècle, lorsque les femmes arrêté de porter de couvre-chefs, et donc le port du foulard n'a pas eu la renaissance même il l'a fait dans plusieurs autres pays, il ne deviennent fortement politisée au cours de la lutte pour l'indépendance. 74

En Egypte, de nombreuses femmes avaient cessé de porter le foulard, en commençant dans les années 1900. 75 Cependant, les femmes ont à nouveau commencé à se couvrant depuis les années 1970, en particulier parmi les classes instruites et professionnel. 76 Comme ailleurs en Afrique du Nord, à la suite des règlements vestimentaires islamiques est considérée comme soutien à la culture autochtone et, selon un chercheur, affirmant que les choix peuvent être faits quant aux parties de la culture européenne devrait être adopté. 77

Toutefois, cela ne devrait pas être lu à-dire qu'il n'ya pas de variations en Egypte. Les femmes dont les familles ont vécu dans les quartiers populaires du Caire pour les générations, par exemple, se couvrir, mais avec des robes noires extérieures laissé un peu ouvert pour montrer les robes colorées en dessous. Les robes extérieures sont serrés à la taille de flatter la figure de la femme, et permettent souvent bras d'une femme d'être vu. 78 Ces femmes interagir régulièrement avec les hommes en public. 79 D'autre part, les femmes qui sont relativement nouveaux au Caire sont beaucoup plus attentifs à se couvrir. 80 Les nouveaux arrivants au Caire accepter moins d'interaction entre les hommes et les femmes. 81 Les classes moyennes supérieures permettent une interaction beaucoup plus forte chez les hommes et les femmes, au point même que certains jeunes ont commencé à se fréquenter. 82

Dans les petites villes et les zones rurales de la Libye, peu de femmes se couvrent. Dans ces endroits, il est inhabituel pour une femme de se heurter à un homme inconnu, et quand elle le fait, elle couvre tout simplement son visage avec ses mains ou détourne la tête, tout en parlant avec l'homme. 83 Il n'est pas clair si la plupart des femmes libyennes dans les zones urbaines sont préoccupés par les prescriptions islamiques de modestie.

Au Maroc, pour les classes instruites et professionnel portant un couvre-chef ou non est un choix d'une femme, apparemment avec moins des implications politiques vus en Egypte, la Tunisie et l'Algérie. 84 Parmi les plus traditionnels, les secteurs riches de la société urbaine, les femmes sont maintenues isolée et bien couverts quand ils ne sortent. 85 Dans la campagne et dans les petites villes, les femmes sont généralement un peu plus libres de sortir en public, mais cela dépend en grande partie sur la situation économique de la famille. 86 Les jeunes femmes mariées dans des domaines tels sont souvent libres de sortir avec d'autres jeunes femmes mariées, sans être accompagné par un mâle. 87

Parmi les différents groupes berbères, il ya des variations distinctes. Dans un village berbère, la ségrégation des sexes est assez stricte. Il existe différents dortoirs pour les hommes et les femmes et les filles sont largement rester à la maison à partir du moment où ils atteignent la puberté. 88 En termes de tenue vestimentaire, les femmes ne Jbala se couvrir la tête avec de grands chapeaux de paille. 89 Les Touaregs ne semble pas suivre la prescription commune islamique pour robe du tout: les hommes gardent leurs têtes couvertes de foulards grandes, alors que couvre-chefs sont moins importants pour les femmes.

Droits de succession et les terres




Bien que l'information est un peu rares, il semble que certaines femmes en Afrique du Nord héritent selon les actions énoncées dans le Coran. Néanmoins, de nombreuses femmes héritent moins, si quelque chose, laissant les femmes dans un état ​​quelque peu précaire.

En Egypte, il est reconnu que, selon le Coran, les femmes sont censées hériter de la moitié autant que les parents masculins du même degré de relation avec la personne décédée. Cependant, souvent les femmes n'héritent de rien de leurs parents, une pratique justifiée par la femme étant en mesure d'utiliser la terre de son mari. 90

Lorsque les femmes égyptiennes faire propre terre, soit par héritage ou par achat, ils trouvent des moyens pour protéger leur droit de propriété. Une femme peut limiter l'accès de son mari dans son pays, soit par légalement posséder en son nom seulement ou en le transférant à un de ses frères. 91 De telles pratiques montrent que les femmes sont préoccupés par le maintien de contrôle sur leurs terres après un divorce ou le décès du mari.

Les femmes marocaines qui viennent de familles de la classe supérieure dans les villes en général hériter selon les prescriptions coraniques. Dans la campagne, cependant, les femmes reçoivent souvent moins que leur part. 92

Conclusion



Parmi les populations urbaines d'Afrique du Nord, deux tendances générales sont reconnaissables. À partir bien avant l'indépendance, il y avait une tendance à abandonner certains aspects du droit islamique de la famille. Dans plusieurs pays, la polygamie semble être la sortie en fondu, et il a même été interdit au Maroc. Le divorce par répudiation a été limitée dans la plupart d'Afrique du Nord, en exigeant que quelques inscrire leur divorce dans un tribunal. Les femmes dans la plupart des villes d'Afrique du Nord semblait être le choix de ne pas se couvrir. Certaines femmes ont commencé à exiger un rôle dans le choix de leurs maris, plutôt que d'épouser un cousin dans un mariage arrangé.

Toutefois, certains de ces changements ont ralenti, voire inversé. La polygamie a augmenté dans les années 1970 en Egypte, probablement en raison des changements économiques. Les femmes ont pris le voile à nouveau en nombre sans cesse croissant, de l'accepter comme un symbole de la valeur qu'ils accordent à leur propre culture.

Dans le même temps, les cultures rurales et nomades en Afrique du Nord montrent peu de signes de changement, tout en conservant les aspects du droit islamique de la famille qu'ils ont toujours suivis, en rejetant ceux qu'ils ont toujours rejeté.

'' http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.law.emory.edu/ifl/region/northafrica.html''

5 juillet 2007 Mallendi un nganga (tradipraticien) gabonais

MEYAYA_mallendi

Mr Nzamba Hermann (alias Mallendi) Je suis né le 18 juin1980 à Libreville au Gabon.

Dans ma famille, beaucoup sont initiés au Bwiti et mon grand-père fut un grand maître initiateur. Depuis mon enfance, je » baigne » dans le Bwiti. J’ai reçu ma première initiation à l’âge de 7 ans par mon grand-père qui m’a alors permis d’avoir un premier contact avec cette civilisation pygmée.

Depuis mon enfance, je vis entre tradition et modernité : J’allais à l’école et pendant les vacances, je vivais avec mon grand père dans la forêt avec les pygmées qui sont les des savoirs. J’ai rencontré Nathalie Moulin, une danseuse afro contemporaine. elle m’a sollicité pour jouer dans plusieurs de ses spectacles. Je jouais les tam-tams et l’arc en bouche.

En juin 2001, je suis venu vivre à Paris. Là, je me baladais partout avec mon arc à musique et certaines personnes pensaient que c’était un arc à flèche. Ils me disaient " c’est pour quoi ? pour tuer les oiseaux ? " et je répondais « non c’est pour imiter les oiseaux ». Un jour, je passais devant une boutique d’objets d’art africain dans le vingtième arrondissement de Paris ; je suis rentré dans cette boutique pour demander simplement s’ils organisaient des soirées de musique africaine. Ils m’ont répondu : oui ! on l’ fait mais nous connaissons déjà toutes les musiques d’Afrique ». J’ai répondu : « non ! je ne crois pas que vous connaissez déjà tout » et je leur ai demandé « quelles sont les musiques africaines que vous connaissez ? ». « Le djembé, les balafons, etc.. « Je leur ai demandé « connaissez-vous le moungongo ? », ils m’ont répondu : " c’est quoi le moungongo ? », « l’arc en bouche » ai-je dit, « mais c’est quoi l’arc en bouche ? » . Je leur ai dit que c’était un instrument de la tradition pygmée du Gabon. « ha bon ! à quoi ça ressemble ? ». je leur ai montré l’arc et leur ai fait une démonstration, ils ont tout de suite eu envie d’organiser un spectacle avec moi.

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Ensuite, je me suis produit à Libourne dans un spectacle de musique et des contes traditionnels. Puis, je me suis produit au festival des nuits atypiques à bordeaux Langon dans le petit village, à St Denis (93), au Vert le Petit, et encore dans les soirées littéraires à Paris et dans des vernissages pour des expositions de peinture. Les instruments de musique traditionnelle du Gabon Tout d’abord, je vais vous donner l’historique de l’instrument appelé moungongo (arc en bouche). C’est un instrument très ancien qui existe depuis des millénaires dans les civilisations pygmées du Gabon. C’est un instrument sacré utilisé essentiellement dans les cérémonies des rites traditionnels du Bwiti. Le Bwiti est une tradition ancestrale issue des pygmées qui s’est transmise de génération en génération. Les cérémonies Bwiti sont consacrées en général à la guérison avec les plantes. Les guérisseurs, appelés les ngangas travaillent toujours accompagnés de cet instrument.

Il est fait de matière végétale et est composé d’un bois plié en forme de demi-lune, tendu par une liane qui fait la diagonale. Pour faire raisonner l’instrument, on utilise une tige de paille à la main droite et une cale en bois dans la main gauche pour construire les notes. Ensuite, la bouche fait caisse de résonance. Les vibrations dégagées par cet instrument de musique sont thérapeutiques. Les sons de cette musique ont des vertus hypnotiques qui permettent à la personne qui l’écoute d’être dans une vibration stable, et qui développent un bien-être au niveau physique et psychologique. Avec cet instrument, on peut chanter en même temps qu’on le joue, et cette musique se danse. Les pas de danse sont issus de la nature ; selon les pygmées, chaque pas de danse représente un animal bien précis. Au Gabon, lors des rituels d’initiation, le moungongo accompagne l’initié dans son voyage mystique tout au long de la cérémonie en continue, jusqu’au lever du petit matin où le ngombi prend alors le relais.

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Qui est le Ngombi ? Ngombi, c’est la harpe.

C’est un instrument à huit cordes issu de la tradition pygmée du Gabon, sculpté en bois au corps de femme appelée " Ma Ngombi ". A chaque cérémonie, ces deux instruments ne manquent pas : le moungongo joue la nuit et Ma Ngombi joue la journée. Elle est en contact direct avec le soleil. Lorsque le novice initié est dans son voyage pendant la journée, il est indispensable que la harpe joue pour son bien-être. Les vibrations de l’instrument vont apaiser et accompagner l’initié dans son voyage de jour.

La harpe représente la déesse mère de la forêt qui vient pour bercer les enfants du village.

C’est un instrument sacré à huit cordes. Elle s’appelle la harpe pour sa ressemblance à la harpe française. Culturellement dans les villages, les anciens jouent la harpe autour du feu en racontant des histoires et des contes aux jeunes.

L’histoire de la harpe dit que si elle est la déesse mère de la forêt, c’est parce que c’est une mère qui a perdu son enfant et qui est partie à sa recherche dans la forêt. Pendant des jours et des nuits, des années et des lunes, elle ne cesse sa recherche. Une nuit, la lune vient à sa rencontre lui apporter un message. La femme s’appelait Maroundou et elle entendit une voix provenant de la chute l’appeler par son nom. Elle suivit cet appel jusqu’au bord de chute puis traversa les eaux de la chute jusqu’à une grotte. Une sirène vivait dans cette chute. Elle fit boire à Maroundou une potion magique qui lui permit de remonter dans le temps et de voir la disparition de son fils.

Pendant ce temps, la sirène s’était transformée en déesse à huit cordes pour accompagner le voyage de Maroundou de son chant. Revenue de son voyage, la sirène était partie, mais sur le rocher, il y avait une harpe sculptée au corps de femme. Elle sortit de la grotte avec la harpe, et fut accueillie par une tribu pygmée qui l’attendait avec son fils.

{Interview de Savoir d'Afrique)

http://www.culturegabon.com/archives/traditionsritescroyances/index.html

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