Les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises sont des violences urbaines qui ont commencé à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005 puis se sont répandues dans un grand nombre de banlieues à travers la France. L'état d'urgence a été déclaré le 8 novembre 2005, puis prolongé pour une durée de 3 semaines consécutives. Au 17 novembre, la police déclare être revenue en situation normale mais après ce brutal déchirement du tissu social et culturel français, des inquiétudes persistent, ces émeutes étaient prévisibles et se reproduiront peut-être1.

Quatre types "d'objectifs" ont principalement été visés durant ces "événements": 1 confrontation avec les forces de l'ordre. 2 Les transport publique (bus caillassé voire brulé, arrêts de bus caillassé...) 3 Les Zone Franche (zone industrielles ou commerciale sensé embaucher des jeunes de quartiers populaires). 4 L'Education Nationale (école, lycée...)

Dans certains cas, ces événements se sont transformés en émeutes opposant plusieurs centaines de personnes appelées « jeunes », qui n’ont pas hésité à manier le cocktail Molotov, dans maintes villes de France surtout dans des quartiers de banlieues dits « sensibles » ou « difficiles » contre les forces de police françaises, avec parfois des tirs à balles réelles contre les policiers vilipendés (par exemple à Grigny).

Au total, des milliers de véhicules incendiés, des bâtiments publics de première nécessité calcinés, des écoles vandalisées, souvent dès la maternelle, ou des Maisons associatives pillées, des passagers d’autobus menacés de mort. le 08 Février 2008.</ref>, ces trois semaines de violence urbaine restent les plus importantes agitations en France depuis mai 1968. Elles tranchent radicalement avec les affrontements réduits à une commune durant trois à quatre jours, tels ceux qu’avait connus Vénissieux en 1981. Elles sont sans équivalent en Europe : aucun autre pays, même la Grande-Bretagne, n’a connu des événements d’une durée similaire et touchant autant de communes. Les émeutes de Los Angeles en 1992, les plus longues depuis les premières émeutes urbaines contemporaines, n’ont duré que six jours2.

Derrière ce phénomène d’ampleur nationale se cachent cependant des réalités locales très diverses. Ainsi, au bout de cinq jours, seules sept communes étaient embrasées, toutes en Île-de-France. Les autres régions n’ont été touchées que deux jours plus tard. Les émeutes se sont ensuite déplacées de communes en communes.

Les « violences urbaines » qui ont retentit à l’automne 2005, sont rarissimes tant par leur longueur que par leur ampleur territoriale, leur frais économiques et la médiatisation politique au niveau national et même mondial. Elles tranchent avec les petits affrontements à une commune durant moins de 5 jours, par exemple ceux de Vénissieux en 19813. Elles sont sans équivalent en Europe : aucun autre pays, même la Grande-Bretagne, n’a connu des événements d’une même durée et touchant autant de communes. « Les émeutes de Los Angeles en 1992, les plus longues depuis les premières émeutes urbaines contemporaines, n’ont duré que six jours »4.

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Le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois, en fin d'après-midi, une dizaine de Clichois reviennent à pied du stade Marcel-Vincent de Livry-Gargan, où ils ont passé l’après-midi à jouer au football. En chemin, ils passent à proximité d’un grand chantier de construction. Un riverain signale par un appel téléphonique une tentative de vol5 sur une baraque du chantier au commissariat de Livry-Gargan. Celui-ci dépêche un véhicule de la brigade anticriminalité. La police nationale essaye ainsi d’interpeller six jeunes individus6, dont quatre très rapidement dans le parc Vincent Auriol. Deux autres dans le cimetière qui jouxte le poste de transformation EDF où se sont réfugiés trois autres fuyards : Bouna Traoré (15 ans), Zyed Benna (17 ans), et Muhittin Altun (17 ans), qui prennent alors la fuite. Cherchant à se cacher dans un transformateur, Bouna Traoré (15 ans), Zyed Benna (17 ans) meurent par électrocution dans l'enceinte d'un poste source électrique. Le troisième, Muhittin Altun, est grièvement brûlé, mais parvient à regagner le quartier7.

D'après les enregistrements des conversations radio, un gardien de la paix présent sur place, dit trois fois à ses collègues qu'il a vu les jeunes se diriger vers l'installation électrique et lance : « S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau. »8.

Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin ont, dès le lendemain, parlé de tentative de cambriolage9 ; d'après les premières constatations, les policiers avaient été appelés pour ce type de délit, mais aucun lien n'avait pu être prouvé entre les adolescents en question et l'affaire10.

Une procédure judiciaire est en cours suite à la plainte déposée par les parents des jeunes. Deux policiers ont été mis en examen en février 200711. Le 27 octobre 2007, à l'occasion du deuxième anniversaire de la mort des deux jeunes, le père de Benna a déclaré selon le Nouvel Observateur : « L'affaire prend du retard (...), il faut que ça avance et que les policiers soient jugés. »12

Puis, l'information s’est vite répandue et la rumeur a fait de la police la responsable de cette tragédie13. Des mouvements de rue ont débuté dans la soirée du 27, s'attaquant aux forces de l'ordre et aux sapeurs-pompiers de Paris. Les premières violences se sont produites dans la nuit du 27 au 28 octobre dans les quartiers du Chêne-Pointu et du Bois-du-Temple, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où des policiers et sapeurs-pompiers ont été agressés. Des émeutiers ont également tiré à balles réelles sur un véhicule de CRS à Clichy-sous-Bois.

Ensuite, une grenade à gaz lacrymogène ayant appartenu aux forces de l'ordre a ensuite été lancée, pour des raisons encore inconnues, à proximité de la mosquée de Clichy-sous-Bois, ce qui a envenimé la situation alors que la communauté musulmane était encore en période de Ramadan. Certains policiers reconnaissent être « tombés dans un traquenard »14. « Rien ne laissait penser que c’était une mosquée. Or, des jeunes, qui étaient à proximité du bâtiment religieux, ont jeté des projectiles sur la police lorsque celle-ci faisait sa ronde »15. L'enquête administrative tend à montrer que la grenade a bien été jetée par les forces de l'ordre mais n'aurait pas pénétré l'enceinte de la mosquée, limitant son explosion à l'extérieur du bâtiment16. Une information – qui a été démentie plus tard par l'enquête administrative – a commencé à circuler, laissant entendre que des bombes auraient été envoyées dans l’enceinte même de la mosquée.

S'en suivent donc des mouvements et incendies durant cinq nuits essentiellement localisées à Clichy-sous-Bois. Les incidents se sont ensuite propagés au quartier voisin des Bosquets, à Montfermeil, puis à Aulnay-sous-Bois, Sevran et à d'autres villes de la Seine-Saint-Denis et à Paris à partir du 1er novembre.

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89meutes_de_2005_dans_les_banlieues_fran%C3%A7aises

La SMACL, assureur de nombreuses collectivités locales, estimait le jeudi 10 novembre 2005 à 55 millions d'euros l'ardoise des violences urbaines pour ses seuls clients. À défaut d'intervention de l'État, elle prédit une augmentation des cotisations, voire des municipalités sans assurance. réf. souhaitée

Autre coût potentiel, le dégât causé à l'image de la France dans le monde. Certains pays ont conseillé aux touristes d'éviter la France. Certaines entreprises étrangères ont émis des doutes concernant leurs investissements en France. Ces entreprises n'ont pas pris de décision immédiate, mais l'évolution des événements pourrait les influencer dans leurs choix futurs. Au 3 décembre 2005, les assureurs évaluent les dégâts à 200 M€. réf. souhaitée

Suite à ces incidents, les primes d'assurance des collectivités en ZUS ont fortement grimpé, générant des dépenses supplémentaires pour ces villes. D'où l'action juridique, pour l'instant sans succès, d'une vingtaine de collectivités locales de Seine-Saint-Denis pour faire reconnaître la responsabilité de l'État21.

Les violences ont eu lieu essentiellement dans les quartiers les plus défavorisés du pays qui concentrent dans de même zones urbaines, taux de chômage, de délinquance, d'échec scolaire, une grande densité de logements sociaux, de populations issues de l'immigration. Loin des centre-villes, des quartiers d'affaires et des quartiers touristiques. Ce qui n'a pas empêché certains médias étrangers, notamment américains de laisser planer la confusion en évoquant « des violences dans la plupart des grandes villes françaises ». Ce qui n'est certes pas faux mais une vision partielle de la réalité. Ce facteur est également à prendre en compte pour l'analyse et la compréhension du problème des violences urbaines.

En France, ces émeutes sont d'abord évoquées avec des mots tels qu'« incidents », « mouvements de rue » et « violences urbaines ». Au contraire, la presse étrangère, francophone (Canada, Suisse) ou non, ont immédiatement parlé d'émeutes dues aux problèmes d'intégration ethnique. Les politiciens français, voire la société française, ont été parfois très durement critiqués. La chaîne de télévision LCI a été accusée de censure parce qu'elle a décidé de ne pas diffuser d'images de voitures en feu afin de ne pas faire progresser l'extrême droite grâce aux images de violence et d'insécurité.

Le Royaume-Uni connaît également ce phénomène depuis au moins la fin des années 1970 mais avec parfois un caractère inter-ethnique (Jamaïcains, Pakistanais, Indiens) ou encore, sous forme d'émeutes racistes (le « Paki-Bashing » c'est-à-dire la « chasse aux Pakistanais », par exemple), comme les émeutes raciales de Brixton et de Bristol au début des années 1980, en plein mouvement skinhead. L'analyse de ces émeutes est controversée, à cause de la participation active de nombreux groupes « mixtes » - noirs et blancs ensemble - qui se battaient contre la police dans l'Angleterre de Margaret Thatcher à une époque où les conditions de vie des populations vulnérables connurent un déclin important. Un quart de la population anglaise vivait sous le seuil de pauvreté à l'époque du premier ministre John Major qui succéda à Margaret Thatcher. réf. souhaitée




Le 4 novembre, le Parti communiste, le député-maire PS de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, le député Vert de la Gironde, Noël Mamère, et le député de l'Isère et secrétaire national du PS chargé de la justice et de la sécurité André Vallini demandent la démission du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.

Le gouvernement de Dominique de Villepin a annoncé toute une série de mesures, notamment la réservation aux quartiers difficiles de 20 000 contrats d'accompagnement pour l'emploi et contrats d'avenir.

Lors d'un Conseil des ministres le 8 novembre, le gouvernement a adopté un décret déclarant l'état d'urgence sur le territoire métropolitain, en application de la loi du 3 avril 1955 :

décret déclarant l'état d'urgence décret précisant les villes concernées



On peut consulter sur le site Web du Conseil constitutionnel la décision n° 85-187 DC du 25 janvier 1985, déclarant conforme à la Constitution la loi relative à l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie et dépendances, loi qui avait été déférée au Conseil le jour même par 67 députés (dont les anciens premiers ministres Jacques Chirac, Maurice Couve de Murville, Pierre Messmer, Michel Debré et Jacques Chaban-Delmas) et 62 sénateurs. Le Conseil constitutionnel avait à l'époque estimé que l'absence de mention de l'état d'urgence dans la constitution de 1958, jointe à diverses modifications de la loi de 1955 depuis 1958 (soit sous le régime introduit par la Constitution de 1958) et considérant qu'il appartiendrait « au législateur d'opérer la conciliation nécessaire entre le respect des libertés et la sauvegarde de l'ordre public sans lequel l'exercice des libertés ne saurait être assuré » n'impliquait pas que loi déférée devant lui puisse être non conforme à la Constitution.

Le préfet de Police de Paris a interdit tout rassemblement « de nature à provoquer ou entretenir le désordre sur la voie et dans les lieux publics » de samedi matin 10h à dimanche 8h.

Lilian Thuram, membre de l'équipe championne du monde de football en 1998 et membre du Haut conseil à l'intégration, a surpris les médias le mardi 8 novembre par sa déclaration offensive, « Moi aussi j'ai grandi en banlieue ». Il a critiqué les propos du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, en expliquant que ces jeunes ne sont pas des racailles, « Avant de parler d'insécurité, il faut peut-être parler de justice sociale. » Le ministre a plus tard répliqué, affirmant que « Lilian Thuram ne vit plus en banlieue depuis longtemps. »

Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le mardi 8 novembre, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il avait « demandé aux préfets que les étrangers, qui sont en situation régulière ou irrégulière, qui ont fait l'objet d'une condamnation, soient expulsés sans délai de notre territoire, y compris ceux qui ont un titre de séjour. Quand on a l'honneur d'avoir un titre de séjour, le moins que l'on puisse dire c'est que l'on n'a pas à se faire arrêter en train de provoquer des violences urbaines ». De nombreuses personnalités de gauche l'ont alors accusé de renier ses engagements de l'abrogation de la « double peine ». Sur l'ensemble des condamnations judiciaires, suite aux « violences urbaines », les étrangers ne représenteraient que 6 % du total. Alors que M. Sarkozy lors de la première expulsion d'un étranger le 3 février parlait de « six dossiers à suivre », ce ne sont que deux personnes (un Malien et un Béninois). Pour les autres, les avis consultatifs négatifs des tribunaux ont été souvent suivis par les préfets, les intéressés n'ayant souvent aucune condamnation ni profil désocialisé. Fin août, seuls un ou deux cas resteraient en suspens. 27

Pour le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, « le nombre d'étrangers expulsables ne dépasse pas la dizaine ». Le lundi 14 novembre, le ministre des affaires étrangères Philippe Douste-Blazy déclarait sur Europe 1 s'opposer à l'expulsion des délinquants en situation régulière : « Il ne peut pas y avoir un Français qui a fait un crime ou un délit en France et qui serait traité d'une certaine manière et un étranger en situation régulière qui serait traité d'une autre manière. C'est pas possible ».

Lors d'un Conseil des ministres anticipé de deux jours, le lundi 14 novembre, l'état d'urgence est prolongé de trois mois par le gouvernement. Pour le président de la République Jacques Chirac « c'est une mesure de protection et de précaution nécessaire pour donner aux forces de l'ordre tous les moyens dont elles ont besoin pour ramener définitivement le calme. Bien entendu c'est une mesure strictement temporaire et qui ne s'appliquera que là où elle est strictement nécessaire et en plein accord avec les élus. » Le parti socialiste et le parti communiste (PCF) ont immédiatement protesté ; le PCF demandant le retrait de la loi de 1955 (sur l'état d'urgence) alors remplacée par « l'état d'urgence sociale ». Ces deux partis de gauche ainsi que Les Verts ont d'ailleurs annoncé qu'ils voteront contre à l'Assemblée nationale et au Sénat.

Le 10 novembre, lors de la conférence de presse conjointe du 18e Sommet franco-espagnol, soit deux semaines après le début des violences, le président de la République Jacques Chirac s'exprime pour la première fois en public sur les évènements survenus dans les banlieues françaises. Il y explique que le préalable à toute autre action est le rétablissement de l'ordre public. À la double question « Comment vivez-vous les critiques à répétition sur votre quasi-silence ou votre extrême discrétion sur la crise des banlieues ? Deuxièmement, est-ce que vous approuvez la proposition du ministre de l'Intérieur concernant le renvoi potentiel des ressortissants étrangers dans leur pays en cas de faute, de délits dans les banlieues ? », il répond « Sur la première question, je vous ai répondu tout à l'heure, en vous disant qu'il y a le temps du rétablissement de l'ordre, qui était pour moi une priorité absolue -et j'ai tenu à consacrer la totalité de mes efforts à cet objectif, qui n'est pas encore atteint- et le temps de la réflexion que je consacrerai notamment à dire à nos compatriotes quel est mon sentiment sur cette crise et les moyens d'y remédier. Sur la deuxième question, je vous dirai d'une façon très très simple qu'il y a une loi en France et que cette loi doit être respectée. Il faut respecter la loi, toute la loi. »

L'intégralité de l'intervention du président de la République le 10 novembre 2005 Le président s'adresse ensuite pour la première fois directement aux Français via la télévision et la radio le lundi 14 novembre, à 20 heures. L'attente des Français sur cette question des émeutes dans les banlieues étaient fortes, puisque Jacques Chirac a été regardé par plus de 20 millions de télespectateurs, un record en politique. Pendant 14 minutes, il a rappelé les principes forts et les valeurs de la République et a proposé quelques mesures. Voici les extraits marquants de son intervention :

« Cette situation grave témoigne d’une crise de sens, une crise de repères, une crise d’identité, à laquelle nous répondrons en étant fermes, en étant justes, en étant fidèles aux valeurs de la France . Ces événements témoignent d’un malaise profond. Les enfants, les adolescents ont besoin de valeurs, de repères. Les familles doivent prendre toute leur responsabilité. Celles qui s’y refusent doivent être sanctionnées. Celles qui connaissent de grandes difficultés doivent en revanche être activement soutenues. Ce qui est en jeu c’est le respect de la loi mais aussi la réussite de notre politique d’intégration. Il faut être strict dans l’application des règles du regroupement - familial. Il faut renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière et les trafics qu’elle génère. Je veux dire à tous les enfants qui vivent dans les quartiers difficiles que, quelle que soit leur origine, ils sont toutes et tous les fils et les filles de la République. Nous ne construirons rien de durable sans assumer la diversité de la société française. J’appelle tous les représentants des communes à respecter la loi qui leur impose d’avoir 20 % au moins de logements sociaux Les Françaises et les Français, particulièrement les plus jeunes, doivent être fiers d’appartenir à une nation qui fait siens les principes d’égalité et de solidarité. Les discriminations sapent les fondements mêmes de notre République. Mais il n’est pas question d’entrer dans la logique des quotas, qui montre du doigt ceux qui en bénéficient, et qui est injuste pour ceux qui n’en bénéficient pas. Il faut donner à tous les jeunes les mêmes chances face à l’emploi. Pour mieux aider les jeunes en difficulté à aller vers l’emploi, j’ai décidé de créer un Service civil volontaire, associant accompagnement et formation. Il concernera 50&#8201;000 jeunes en 2007. » L'intégralité de l'intervention du président de la République le lundi 14 novembre 2005 Dans un sondage Ipsos pour l'hebdomadaire Le Point (14 novembre 2005) ; la popularité de Nicolas Sarkozy fait un bond de onze points, pour s'établir à 63 % d'opinions favorables en novembre. Le ministre de l'Intérieur profite ainsi des événements et de ses déclarations sécuritaires. Le Premier ministre, Dominique de Villepin (+ 7 points) à 58 % et le président Jacques Chirac (+ 6 points) à 39 % bénéficient aussi de leur gestion de la crise.

Les mardi 15 et mercredi 16 novembre 2005, le ministre délégué à l'emploi, Gérard Larcher, et le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, affirment que la polygamie constitue l'une des causes de ces violences urbaines. Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait déjà déclaré le 10 novembre précédent qu'« il y a plus de problèmes pour un enfant d'un immigré d'Afrique noire ou d'Afrique du Nord que pour un fils de Suédois, de Danois ou de Hongrois. Parce que la culture, parce que la polygamie, parce que les origines sociales font qu'il a plus de difficultés. » Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie française tient des propos similaires au journal Libération : « Tout le monde s'étonne : pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l'école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C'est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues. » Ces déclarations ont suscité un tollé chez les personnalités associatives et les personnalités politiques de gauche. Pour le député-maire socialiste d'Évry (Essonne), Manuel Valls, « donner à penser que les problèmes actuels des banlieues seraient directement liés à la polygamie est gênant, voire insupportable. » D'après le député communiste Jean-Claude Sandrier, « les autorités cherchent des boucs émissaires Le principal problème pour l'intégration c'est l'emploi. » Les Verts dénoncent carrément les « relents racistes » de la droite et du gouvernement.

Fin novembre 2005, une autre polémique concerne les propos de l'intellectuel Alain Finkielkraut, notamment ceux de l'entretien donné au quotidien israélien Haaretz.

Voir à ce sujet l'article détaillé Polémique autour des propos d'Alain Finkielkraut sur les émeutes en banlieue. Contre-disant les propos de Nicolas Sarkozy (fait le 3 novembre 2005, quelques jours après le déclenchement des émeutes, à propos des violences de la nuit précédente où ce dernier affirmait que celles-ci n'avaient “rien de spontané” et étaient “parfaitement organisées”), un rapport de la direction centrale des renseignements généraux (DCRG) daté du 23 novembre et publié par le journal « Le Parisien » du 7 décembre tire les enseignements de la vague de violences urbaines qui a traversé le pays à partir du 27 octobre et précise que “La France a connu une forme d'insurrection non organisée avec l'émergence dans le temps et l'espace d'une révolte populaire des cités, sans leader et sans proposition de programme”. Le coût des violences est évalué à « plus de 250 millions d'euros ». Par ailleurs, dans ce même rapport, on peut lire que :

- “aucune solidarité n'a été observée entre les cités”, les jeunes s'identifiant “par leur appartenance à leur quartier d'origine et ne se reconnaiss(ant) pas dans ceux d'autres communes”. Les policiers affirment qu'“aucune manipulation n'a été décelée permettant d'accréditer la thèse d'un soulèvement généralisé et organisé”. Ainsi, les islamistes n'auraient joué “aucun rôle dans le déclenchement des violences et dans leur expansion”. Ils auraient au contraire eu “tout intérêt à un retour rapide au calme pour éviter les amalgames”. L'extrême gauche, de son côté, “n'a pas vu venir le coup et fulmine de ne pas avoir été à l'origine d'un tel mouvement”. - les policiers assurent par ailleurs que “les jeunes des cités étaient habités d'un fort sentiment identitaire ne reposant pas uniquement sur leur origine ethnique ou géographique, mais sur leur condition sociale d'exclus de la société française”. Ils précisent que “les jeunes des quartiers sensibles se sentent pénalisés par leur pauvreté, la couleur de leur peau et leurs noms. Ceux qui ont saccagé les cités avaient en commun l'absence de perspectives et d'investissement par le travail dans la société française”. - “Tout s'est passé comme si la confiance envers les institutions, mais aussi le secteur privé, source de convoitises, d'emplois et d'intégration économique, avait été perdue”.

L'UMP fait campagne au moyen d'achat de liens publicitaires sur le moteur de recherche Google28. Un lien vers le site web de l'UMP apparaît dans les résultats de recherche sur des mots clés comme banlieue, émeute, racaille, anarchiste, républicain, socialiste, fédéraliste, politique, trotskyste, marxiste, incivilité, démocrate, etc. Cette campagne dirige les visiteurs vers une pétition pour "soutenir la politique de banlieues de Nicolas Sarkozy". C'est la première fois qu'un parti politique achète des liens commerciaux sur un moteur Internet. Le Parti socialiste a fait de même en achetant le mot banlieues par exemple.

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