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mardi 9 novembre 2010

______- Sujet d'actu : « L’Afrique, un continent toujours périphérique en mal de développement ? »

L’Afrique, le proche et le moyen Orient

1. Géopolitique de l’Afrique, du proche et moyen Orient 2. La diversité culturelle 3. Les enjeux du développement

A- Sujet

« L’Afrique, un continent toujours périphérique en mal de développement ? »

Essec 2007

Essayer de penser encore une fois à la dynamique du sujet. Nous ne pouvons condamner l’Afrique comme espace géopolitique ou économique. Dans cette optique, il faut pouvoir aller du négatif au positif. Dans un premier temps, cerner le problème de développement de l’Afrique largement tributaire, à la fois, d’un contexte historique et politique, mais aussi de problèmes intrinsèques aux systèmes politiques et économiques africains. Enfin, faire preuve d’optimisme économique dans la mesure où ce continent peut prendre place dans le système économique international et contribuer à améliorer sa croissance. En tant que futur dirigeant économique, vous devez démonter que vous êtes pleinement conscient des difficultés et des potentialités du continent Africain. D’un diagnostic et d’une mise en perspective négative, il faut se diriger vers une vision positive et proactive, qui implique donc des propositions pour intégrer l’Afrique aux dynamiques mondiales économiques et politiques.

Contexte historique / Faiblesses structurelles et actuelles /Atouts et stratégies

Mettre en exergue les raisons de ces sous-développements, les phénomènes

Si vous analysez les termes du sujet, on vous parle de « maux » car la question reste l’Afrique est-elle en mal de développement ? Le mot « périphérique » renvoie à l’histoire africaine, aux théories internationales de développement, et à la place contemporaine de l’Afrique dans l’économie mondiale. Les raisons du non-développement sont principalement économiques et politiques. Ces raisons sont à la fois internes et externes aux pays africains.

B- Récapitulatif des notions essentielles

Il est nécessaire de revenir sur l’histoire de l’Afrique et le contexte de son développement par rapport à la colonisation.

I - Contexte Historique et géopolitique de l’Afrique

a) Contexte historique

On ne peut saisir les problèmes de développement sans analyser l’histoire du continent africain dans ses relations avec l’Europe ou les Amériques. L’Afrique a pu être au long de l’histoire un berceau de la civilisation. L’Egypte fut un pays culturellement, historiquement, économiquement très développé. L’empire arabe, constitués par le Moyen-Orient et les pays de l’Afrique du nord, a aussi constitué un vivier de sciences et de découvertes. La puissance, qu’elle soit culturelle, économique ou politique, se déplace toujours dans l’histoire. Il ne faut pas oublier ce passé glorieux de l’Afrique. Une analyse géopolitique doit incorporer ses aspects historiques en rappelant que l’Afrique n’est pas l’exemple archétypal de la pauvreté qu’on peut dépeindre de nos jours.

Les dynamiques historiques ont néanmoins déplacés la puissance vers l’Europe, puis les Amériques, ce qui a réduit l’Afrique à une position subalterne. Les facteurs historiques sont primordiaux parce qu’ils vont marquer la conscience africaine. L’histoire africaine est par exemple irrémédiablement liée à l’histoire de l’esclavagisme et de la colonisation.

L’Afrique est un continent qui s’est trouvé sur les principaux réseaux de communication de l’histoire. Elle a pu représenter, outre une ressource humaine, un enjeu géostratégique dans le commerce avec les Amériques.

Dans le dernier quart du XVIIIe siècle, le trafic de la traite des Noirs culmine à des chiffres jamais atteints : 80 045 captifs en moyenne sont transportés, chaque année, d’Afrique en Amérique et aux Antilles. L’économie de tous les pays européens est alors liée à ce commerce et presque tous pratiquent le transport négrier.

Ces intérêts européens considérables sont essentiellement économiques et commerciaux et non politiques. La présence des Européens, limitée aux côtes, se manifeste de trois façons : à terre par des forts et des comptoirs, et, en mer, par des bateaux qui viennent charger les captifs à la côte et dans les embouchures de quelques rivières.

Suite logique de la traite des noirs, La colonisation européenne en Afrique se situe entre 1880-1939. Jusqu’en 1914, L’Europe est à la conquête de l’Afrique. Les puissances coloniales disent remplir une mission civilisatrice. Leurs actions semblent portées par des arguments politico-moraux mais en fait les arguments économiques et matériels sont primordiaux. Les relations internationales sont marquées par la compétition et l’Afrique constitue un puissant levier pour des débouchés économiques, pour l’exploitation des ressources, pour l’investissement militaire. Par ailleurs, la domination européenne sur l’Afrique renforce le sentiment nationaliste en Europe et aiguise la confiance dans la supériorité nationale.

De 1914 à 1939, c’est l'apogée de la colonisation européenne en Afrique. Tout le continent est partagé par les puissances coloniales ou presque (Libéria). Un système d'exploitation colonial est mis en place qui assure aux européens l’organisation et la propriété de toutes les ressources africaines y compris humaines.

b) Le développement du Nord en dépit du Sud ?

Les relations entre les pays du Nord et les pays du Sud ont été symbolisées par les relations entre l’Europe et l’Afrique. Ses relations n’ont pas été en faveur des africains. Elles sont constitués une domination inacceptable et une appropriation des ressources de l’Afrique

La théorie du « système-monde » d’Immanuel Wallerstein définit ses relations Nord-Sud en termes de Centre/Périphérie. Le développement du centre (Europe) dépend de l’exploitation des périphéries. Le centre se sert des périphéries pour asseoir son développement. En concluant sur la situation du Nord et sa responsabilité dans le sous-développement du Sud, Wallerstein déclare : « Nous sommes riches parce qu’ils sont pauvres ». Cet angle de vue sera déterminant pour comprendre la mission des institutions internationales dans le rattrapage de l’Afrique. Les européens ont une charge en vue de développer l’Afrique car, malgré le fait qu’ils ont développé des infrastructures, ils n’ont pas créé les conditions de l’autonomie et de la paix africaines. Que cela soit dans les stratégies de développement interne à l’Afrique ou les stratégies économiques ou diplomatiques en direction de l’Afrique, on ne peut faire table rase du passé.

C’est la question de la dépendance du Sud vis-à-vis du Nord. Est-ce que l’Afrique peut-elle sortir d’une dépendance vis-à-vis de l’aide internationale. Au nom de l’histoire, les pays africains préconisent de supprimer la dette internationale car celle-ci n’a pas été crée par des échanges équilibrés. La question du développement africain est surtout la question de savoir s’il est possible de construire politiquement et économiquement une relation équilibré entre deux partenaires si différents mais si liés par une histoire meurtrie.

Plus globalement, est-ce qu’il est possible par exemple de construire un système économique international où il n’existe ni de centre ni de périphéries ? L’économie politique internationale n’implique pas toujours un centre et des périphéries, des gagnants et des perdants ?

Si nous devions réaliser un bilan des deux derniers siècles, on pourrait penser que l’Afrique est un grand perdant de la compétition internationale, mais ce serait oublier maintes aspects du développement qui vont compter de plus en plus dans le futur.

A l’aube du 21ième siècle, l’Afrique ne serait-elle le continent qui contient les principaux atouts de la croissance ?

Analysons d’abord les faiblesses avant de s’intéresser aux atouts du continent africain.

II- Les faiblesses de l’Afrique

a) Les indicateurs économiques

1) La position de l’Afrique dans l’économie mondiale

Les indicateurs économiques se sont dégradés depuis les indépendances.

L'Afrique est la seule région du monde, avec le sous-continent indien, où la pauvreté s'étend et c'est la seule à ne pas être parvenue à enclencher le processus de développement. C'est surtout l'Afrique subsaharienne qui est confrontée à cette situation : la croissance du PIB réel par habitant y est négative depuis vingt ans (ou faiblement positive si l'on exclut l'Afrique du Sud et le Nigeria), contrairement aux situations qui prévalent en Afrique du Nord et en Asie (y compris en Inde).

Le revenu par habitant à la fin du 20ème siècle (699 dollars EU de 1995 par habitant pour la période 1997-1999, 535 dollars en Afrique subsaharienne, 301 dollars en excluant l'Afrique du Sud) est, en moyenne, inférieur à ce qu'il était dans les années soixante, la pauvreté absolue (moins de un dollar EU de revenu par habitant par jour) affecte 44% de la population (et 55% en Afrique subsaharienne, où elle est plus forte en zones rurales - 59%).

Sur la période 1970-1998, sur 32 pays dans le monde qui ont eu une croissance moyenne annuelle négative, 25 sont africains, et sur les 43 qui ont eu une croissance entre 0% et 2%, 19 sont en Afrique. En d'autres termes, l'Afrique est la région du monde dont le taux d'accroissement du PIB par habitant a été le plus faible. Les seules exceptions notables concernent l'Egypte et la Tunisie, Maurice et le Botswana - mais ce pays est, par ailleurs, ravagé par le SIDA - et, dans une certaine mesure, l'Afrique du Sud. En revanche, les pays africains de la zone franc ne font pas exception au tableau général. Enfin, il faut relever que les taux de mortalité infantile sont particulièrement élevés en Afrique subsaharienne, plus du double de ceux de l'Afrique du Nord et de l'Asie du Sud (sans l'Inde, où ce taux n'est pas très éloigné de celui de l'Afrique).

Il demeure que le sous-développement de l'Afrique est criant (les améliorations de la croissance dans la seconde moitié des années quatre-vingt-dix étant dues à la remontée des prix des produits de base et non à une véritable reprise).

Le constat du non-développement de l'Afrique, voire de son recul, est malheureusement devenu presque banal. Essayer de comprendre pourquoi ce continent ne parvient pas à se développer, quarante ans après les indépendances - ce "gel du Sud" dont parlait Pierre Moussa dans le "Caliban naufragé" -, relève d'une entreprise qui pourrait paraître présomptueuse. Expliquer le non-développement implique en effet, au moins implicitement, de savoir ce qu'il aurait fallu faire alors que les acteurs du développement, au Nord comme au Sud, ne réussissent pas à surmonter cette difficulté. Formuler un certain nombre d'hypothèses sur les raisons pour lesquelles l'Afrique, du Nord au Sud, tarde encore à enclencher le processus de son développement

2) Expliquer le phénomène de sous-développement : Raisons et facteurs

a) Perspectives internationales

Reste alors à expliquer pourquoi la croissance ne s'est pas enclenchée en Afrique. On peut avancer des explications économiques, qui font appel aux raisonnements classiques et qui sont pertinents, et politiques, ainsi que des raisons culturelles, qui permettent de comprendre pourquoi l'économie classique ne fonctionne pas sur le continent africain comme ailleurs. Il ne s'agit pas de présenter une approche en termes de relativisme culturel mais de constater qu'il existe en Afrique un environnement qui lui est propre, produit d'une histoire et d'une culture spécifique, au sens de représentation du monde, dont il n'a pas toujours été tenu compte.

Il existe une multitude de raisons susceptibles d'expliquer pourquoi l'Afrique n'est pas parvenue à engager son développement. Toutefois, la situation varie d'un pays à l'autre tandis que nombre de ces raisons n'ont pas empêché, sous d'autres latitudes, que le développement économique s'enclenche néanmoins. Il faut donc tenter de hiérarchiser ces raisons, pour comprendre où se trouvent les principaux éléments de blocage.

Le facteur principal du non-développement peut être ramené à l'insuffisance de la croissance du PIB (qui est, cependant, sous-estimée dans les statistiques car elles ne prennent pas en compte le secteur informel, qui peut représenter une part non négligeable de l'activité économique), quand ce n'est pas son recul, comparée à la croissance démographique. La création de richesses est rare sur le contient africain et, quand elle existe, elle ne suit pas l'augmentation de la population.

Or, les économistes s'accordent pour estimer qu'un simple processus de rattrapage - ce qui est différent du rattrapage proprement dit - impliquerait une croissance annuelle du PIB d'environ 6-7% sur une longue période, au moins 20 ans (un taux de croissance de 3,5% par an pendant 20 ans équivaut à un doublement du PIB de départ ; comme la population augmente pendant la même période, au rythme de 2,5% en moyenne mais avec des pointes supérieures à 3% dans certains pays, on voit bien qu'il faut un effort de croissance considérable pour modifier la situation de départ ; et un doublement du PIB par habitant, actuellement de 699 dollars EU, ne conduirait pas pour autant à une situation satisfaisante).

C'est dire que le différentiel entre la réalité et l'objectif est très important. Il l'est d'autant plus que, même si l'on constate aujourd'hui une tendance à la baisse de l'aide publique au développement, les pays africains, particulièrement d 'Afrique subsaharienne, ont été les plus aidés au monde (12% du PIB en moyenne), l'aide n'ayant cependant pas toujours eu pour finalité, loin s'en faut, le développement.

Les restrictions d'accès aux marchés des pays développés sont d'autant plus graves qu'elles touchent l'essentiel des productions africaines.

Aux handicaps de compétitivité des économies africaines s'ajoutent les problèmes d'accès aux marchés des pays développés. Même si ceux-ci se sont largement ouverts, sur les plans tarifaire et quantitatif, à la suite des différents cycles de négociations commerciales et des conventions de Lomé, il existe encore des restrictions par produits et/ou par calendriers qui, s'ils sont peu importants par exemple pour les pays de l'Union européenne, touchent de manière spécifique les pays africains : le sucre, la banane et les produits textiles, qui font encore l'objet de restrictions d'accès, figurent en effet parmi les principaux produits d'exportation de ces pays.

De plus, pour les textiles, les règles d'origine pénalisent aussi les pays exportateurs. En principe, l'accord de Cotonou, qui a pris la suite des conventions de Lomé, devrait conduire à une levée des dernières restrictions, que l'Union européenne a décidé d'anticiper dès maintenant au profit des pays les moins avancés dans le cadre de l'initiative "Tout sauf les armes".

Par ailleurs, certaines réglementations ont pour effet de freiner, quand ce n'est pas d'empêcher, l'accès des produits des pays africains, en particulier dans le domaine phytosanitaire. Le bien fondé de telles réglementations n'est pas en cause mais leur édiction ne s'accompagne pas d'une assistance technique à la mise aux normes des pays tiers en développement.

b) Les économies africaines souffrent d'un manque d'offre et de compétitivité

1) L'agriculture est retardataire et sous-capitalisée,

L’agriculture est l’activité africaine qui a les rendements les plus bas (en partie parce qu'il est peu fait appel aux engrais) de tous les pays en développement (70% de la population, 30% du PIB en moyenne), et reste fondée sur la rente : 70% des recettes d'exportation proviennent de neuf produits tropicaux (café, cacao, banane, arachide, coton, caoutchouc, thé, sucre tabac) ; or les marchés de ces produits sont plus vite saturés que ceux des produits manufacturés et ils ont peu d'effets d'entraînement sur le reste de l'économie).

2) Les taux d'investissement sont insuffisants

On constate un insuffisant investissement en Afrique. 12% en moyenne, mais 2% seulement pour l'investissement privé, avec des coefficients de capital (qui exprime le nombre d'unités de capital nécessaires pour produire une unité de PIB) très médiocres et un problème majeur de durabilité des investissements lié à la faiblesse de la maintenance ; on rappellera que le processus d'investissement soutenu a été un élément central dans le développement du Japon et des autres pays d'Asie.

3) Manque de stratégies économiques des entreprises africaines

En général, les opérateurs africains ne maîtrisent pas les techniques d'approche des marchés extérieurs et les coûts de transaction qui y sont associés sont plus élevés qu'ailleurs, exprimant en cela les déficiences de la gestion publique dans ces pays (ports, aéroports, armements maritimes, procédures douanières, faiblesse des capacités de commercialisation.

c) Des facteurs structurels à l'origine des difficultés

1) problème de formation

Le niveau du capital humain est très insuffisant, conséquence des déficiences des appareils d'éducation et de formation (à cet égard, il faut relever qu'au lendemain des indépendances plusieurs pays africains disposaient d'un bon niveau d'encadrement intermédiaire, ce qui n'est pratiquement plus le cas aujourd'hui).

2) La faiblesse de l'investissement productif

Il s'explique à la fois par les politiques budgétaires suivies par nombre de ces pays, qui ont eu un effet d'éviction pour les investisseurs domestiques (niveau des taux d'imposition et contrôles bureaucratiques des investissements), ainsi que par le délabrement des infrastructures financières ; à cela s'ajoute une caractéristique très largement répandue : la préférence pour le financement du commerce plutôt que les investissements longs, ce qui permet de réduire les risques ; de ce fait l'épargne intérieure, outre qu'elle est insuffisante, est soit captée par les pouvoirs publics pour financer des dépenses improductives, soit affectée à d'autres emplois également non productifs.

3) Des marchés peu solvables

Les investisseurs ne misent pas sur l’Afrique car il y a une certaine étroitesse des marchés de la plupart des économies africaines (20 sur 53 pays ont moins de 15 millions d'habitants), au demeurant peu solvables, et l'enclavement de certaines d'entre elles (c'est le continent qui compte le plus grand nombre de pays enclavés), handicaps auxquels il faut ajouter l'insuffisance des infrastructures de transport et le niveau particulièrement élevé des droits que les pays africains appliquent à leurs importations respectives, ont aggravé les difficultés.

4) Mauvais choix de politiques économiques

a) Au plan macroéconomique

Les politiques budgétaires, monétaires, de change, de prix et commerciales ont pendant longtemps créé un environnement défavorable pour la croissance et les investissements ; cette situation a commencé à évoluer dans un sens positif mais beaucoup reste à faire et les économies africaines sont encore trop - mal - régulées pour permettre une véritable expansion de l'initiative individuelle, ce qui explique le faible niveau des créations d'entreprises.

b) Les choix au lendemain des indépendances

Nombre de dirigeants d'alors assimilaient le capitalisme au colonialisme. L'agriculture a été sacrifiée au profit des villes (taxation des exportations de produits primaires, souvent jusqu'à 60% ou plus, maintien à un niveau peu élevé - en dessous des cours mondiaux - des prix versés aux producteurs, absence de politiques de réduction des coûts de production et d'investissements publics). c) Le droit de propriété individuelle

Il n'est pas suffisamment reconnu, encore moins garanti, ce qui freine la création d'unités de production, particulièrement dans l'agriculture, et le développement du crédit puisqu'il s'avère pratiquement impossible de constituer des sûretés réelles (cette situation existe aussi sur d'autres continents mais les techniques de " contournement " qui s'y sont développées sont très peu utilisées en Afrique).

d) Dépendance et diversification

Dépendant fortement des exportations de produits primaires, l'Afrique est particulièrement pénalisée par la dégradation des termes de l'échange et la volatilité des cours des produits de base

L'Afrique a connu, depuis les années 1970 une dégradation continue des termes de l'échange : pour un indice 100 en 1995, ils sont passés de 128 pour les années 1970-1979 à 97 en 1999 (157 et 99 pour l'Afrique du Nord, 122 et 97 pour l'Afrique subsaharienne). A cela s'ajoute la très grande volatilité des cours des produits de base, dont on a vu que l'Afrique est très fortement dépendante pour ses recettes d'exportation.

Cette situation est évidemment un important facteur de fragilité économique. Cependant, peu a été fait pour tenter d'y remédier : les efforts de diversification des économies ont été très limités, alors que les cours des produits de base s'inscrivent dans une tendance de long terme à la baisse du fait des modifications structurelles que connaissent les marchés des pays consommateurs, les politiques agricoles des pays producteurs ont peu porté sur les améliorations techniques des conditions de production ou la réduction des coûts, avec l'introduction de nouvelles technologies, enfin le recours aux techniques financières de couverture reste peu développé en Afrique. Quant aux mécanismes de garantie des recettes d'exportation, ils ont surtout eu pour conséquences de différer les réformes.

Exercice

Tableau statistique et Extraits: Analyse des exportations

Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement-Genève 2003- Disponible à partir de http://www.unctad.org/fr/docs/gdsafrica20031_fr.pdf

Rapport sur la « Conférence des Nations-Unies sur le développement économique en Afrique Résultats commerciaux et dépendances à l’égard des produits de base »

Extraits de l’analyse de la conférence :

b) Au-delà de l’économie, contexte politique et sociale

Le contexte politique, sociale et culturel est déterminant pour l’activité économique. Les performances économiques de l’Afrique s’expliquent aussi par les facteurs sociétaux qui montrent la difficulté de penser la prospérité et le développement sans recourir à des réformes profondes des sociétés africaines en ce qui concerne la santé, les institutions, la pacification.

1) Entre éducation et santé, le développement humain africain

 Près de 34 % de la population africaine souffre de carence alimentaire grave, soit presque deux fois plus que pour le reste des pays en développement.  L’espérance de vie en Afrique est de 46 ans; au Canada, elle est de 80 ans.  Dans neuf pays d’Afrique, l’espérance de vie est de moins de 40 ans.  C’est en Afrique subsaharienne que l’on retrouve les 2/3 des nouveaux cas de VIH et les ¾ des décès qui y sont liés.  Vingt-huit millions de personnes – chiffre de peu inférieur à celui de la population du Canada – sont aujourd’hui infectées par le virus. Certains pays de l’Afrique, notamment ceux de l’est et de l’ouest, enregistrent un ralentissement de la propagation du VIH/sida depuis quelques années. Seulement 58 % de la population africaine a accès à de l’eau potable. Plus de 85 % de la population de l’Afrique du Nord a accès à des sources d’eau améliorées.

En matière d'éducation, le taux de scolarisation primaire a baissé de 1980 (80%) à 1993 (72%), moins d'un quart de la population d'âge scolaire suit des études secondaires et de nombreux adultes n'ont pas d'instruction ; s'agissant de la santé, l'Afrique partage avec l'Asie du Sud les taux les plus élevés de mortalité infantile, c'est aussi le continent qui a le plus faible nombre de médecins rapporté à la population, et le SIDA touche 22,5 millions de personnes (pour 33,4 millions de personnes infectées dans le monde), provoquant chaque année le décès de deux millions de personnes (sur 2,5 millions de décès dans le monde), dont un quart d'enfants, ce qui conduit à une baisse de l'espérance de vie dans presque un tiers des pays africains ; plusieurs autres maladies endémiques touchent aussi les populations africaines (malaria, tuberculose, etc.), parfois par suite du développement du SIDA.

L'Afrique, au Nord comme au Sud, a ainsi les plus faibles indicateurs de développement humain (indicateur synthétique élaboré par le PNUD à partir de l'espérance de vie, du niveau d'instruction et du revenu par habitant, corrigés des différences de pouvoir d'achat) au monde, avec l'Asie du Sud.

Ce recul s'accompagne d'une marginalisation croissante sur les plans commercial et financier : l'Afrique subsaharienne représente 10% de la population mondiale mais 1% du PIB mondial - son PIB est d'ailleurs équivalent à celui de la Belgique, avec 650 millions d'habitants -, 2% du commerce mondial, 1% des investissements directs, elle compte 34 des 49 pays les moins avancés et 36 des 45 pays à indice de développement humain faible, et on y dénombre 180 millions de personnes sous-alimentées. C'est d'ailleurs en Afrique subsaharienne que les apports caloriques journaliers par habitant sont les plus faibles, ceci expliquant cela.

2) Le plan politique de la gouvernance

Quelle que soit la pertinence de ces explications de nature économique, et elle paraît peu contestable, il semble bien pourtant que la véritable raison du non-développement de l'Afrique soit d'une autre nature : la bonne gouvernance, c'est-à-dire la manière dont sont gouvernés ces pays. Il y a, à cet égard, deux éléments majeurs dont découlent tous les autres : Du point de vue sociopolitique, les sociétés africaines ne connaissent pas ou peu l'Etat, au-delà des apparences formelles. Les structures étatiques sont le plus souvent, avec des exceptions (notamment au Sénégal, pays qui bénéficie d'une certaine homogénéité humaine et culturelle), des moyens de domination ethnique, l'Etat étant alors un instrument de patrimonialité. La colonisation n'a d'ailleurs pas contribué à forger un Etat démocratique dans ces pays, avec son administration tournée plus vers la domination que la gestion, fortement personnalisée, avec un pouvoir discrétionnaire, souvent arbitraire, la négociation et les arrangements prévalant sur la règle.

a) La corruption

C'est un fléau considérablement répandu en Afrique, à tel point que les agences de coopération multilatérales s'accordent pour estimer qu'environ 40% des aides extérieures sont détournées (estimations effectuées à partir d'études portant sur les flux enregistrés dans les balances des paiements) ; ce fléau n'est évidemment pas propre à l'Afrique mais, d'une part, contrairement à ce qui se passe en Asie, les ressources détournées ne sont pas réinvesties sur place, d'autre part, par rapport à la richesse des pays africains, la part détournée est beaucoup plus importante ; il est évident qu'aucune politique d'aide ne peut être efficace dans de telles conditions ;

b) Les conflits

L'Afrique compte environ une quinzaine de pays en conflit sur 53 ; une étude a montré, en s'appuyant sur les cas de croissance prolongée et soutenue qu'ont connus plusieurs pays africains dans le passé, qu'à chaque fois le processus s'est interrompu par suite de conflits politiques, internes ou externes.

La capacité de gouvernement constitue ainsi un problème central dans le développement de ces pays, surtout dans un contexte fortement marqué par le tribalisme. Ainsi, dans un pays comme le Nigeria, qui a connu plusieurs dictatures militaires dans le cadre desquelles la corruption a, de notoriété publique, particulièrement sévi, après deux années de gouvernement civil démocratique, aucun des anciens responsables n'a été poursuivi pour des faits de corruption, encore moins arrêté (seule la famille de l'ancien dictateur Abacha a dû restituer une partie des sommes détournées). Cette situation n'est pas propre à ce pays. Pourtant, bien qu'il ait engrangé 280 milliards de dollars américains de recettes d'exportation depuis 30 ans, le Nigeria demeure un des 25 pays les plus pauvres de la planète, avec un PIB par habitant de 230 dollars sur 1997-1999.

3) Des défaillances qui se répercutent sur le plan économique

a) Les déficiences de la gestion économique

Elles sont largement imputable au manque de compétences et d'expertise (ce qui renvoie aux problèmes d'éducation et de formation), tant au niveau public (en Asie, selon des formes diverses selon les pays, les stratégies de développement économique ont été élaborées et mises en œuvre de manière technocratique - et le plus souvent dans le cadre de dictatures - par des équipes ramassées d'experts nationaux de très haut niveau auxquelles les gouvernements en place avaient donné une assez large délégation) que des entreprises (dans un pays comme la Côte d'Ivoire, à titre d'exemple, selon les données d'une filiale locale d'une grande banque française, 80% des PME sont en contentieux). La bonne administration de l'aide est aujourd'hui un important problème dont on ne connaît pas véritablement les solutions : d'une part, si les besoins sont considérables, il est tout aussi vrai que la plupart des pays africains ne dispose ni des ressources humaines, ni des infrastructures institutionnelles pour gérer de tels financements (qui impliquent la gestion d'autant de procédures qu'il y a de bailleurs de fonds, ce qui est une gageure dans des pays dont la capacité institutionnelle est faible) ; d'autre part, on ne peut manquer de s'interroger sur le fait que l'un des pays d'Afrique les plus performants aujourd'hui en termes de croissance ne relève d'aucun des modèles préconisés et bénéficie d'une aide extérieure quasiment nulle : le Soudan, qui affiche des taux de croissance du PIB de 7% en moyenne annuelle, depuis peu il est vrai.

b) L'insécurité juridique

Associé à l’insécurité juridique, les "défaillances" du système judiciaire, largement affecté par la corruption (notamment avec les pratiques de partage des honoraires), ce qui a notamment pour conséquence de rendre très difficile le recouvrement des créances.

c) L'absence de culture de contrat

C’est une notion juridique largement étrangère à ces pays, ce qui freine évidemment la vie des affaires. La faiblesse de la régulation du marché du travail ou des échanges commerciaux est un véritable problème pour penser le développement économique et le développement humain.

d) Démocratie et Etat de droit

L’absence de véritable démocratie et de garantie des droits ne favorise pas l’accueil des capitaux étrangers.

Au total, ce sont tout autant les insuffisances de l'assistance technique, l'échec des efforts de diversification des économies et les défaillances institutionnelles qui sont à déplorer et qui expliquent en grande partie le non-développement de l'Afrique. Cependant, l'environnement intérieur de ces pays s'avère particulièrement peu propice au développement, d'autant plus que cette réalité a souvent été ignorée par les dispensateurs de l'aide.

Les indicateurs économiques et sociaux, les considérants structurels (infrastructures, contexte institutionnelle) sont certes alarmant par rapport à la situation des autres pays en développement. Toutefois, malgré ces constats, le tableau de l'Afrique n'est pas complètement négatif. L'Afrique peut se prévaloir de quelques résultats positifs

III- Progrès et atouts du continent africain

Vers un développement africain

C’est une partie plus difficile que la deuxième car il faut savoir faire preuve de plus de discernement qu’un simple diagnostic.

a) potentiel de croissance

1) Certains indicateurs sociaux ont connu des améliorations

D'une manière générale, on a assisté à un allongement de l'espérance de vie, notamment pour ce qui concerne la proportion des jeunes enfants qui survivent, même si la situation actuelle est encore loin d'être satisfaisante. Ce phénomène est l'expression de l'entrée de l'ensemble des pays africains dans le processus de transition démographique (baisse de la mortalité avec l'introduction des techniques sanitaires et maintien d'un niveau élevé de la natalité, bien que celle-ci tende à baisser dans un certain nombre de pays).

Par ailleurs, même si cela reste encore limité, certaines pandémies ont pu être maîtrisées, comme l'onchocercose en Afrique de l'Ouest. Quelques pays donnent aussi l'exemple dans ce domaine, comme le Sénégal qui, par des campagnes d'information et d'explication, est parvenu jusqu'à maintenant à empêcher l'extension du sida.

La réduction des conflits est elle aussi significative. En 1998, 14 pays étaient en situation de conflits armés; en 2004, on n’en compte que six.

De par ses facteurs de progrès, l’Afrique a connu un triplement de sa population depuis les indépendances et le sextuplement de sa population urbaine. L’Afrique a une population de 900 millions d’habitants, et les 53 Etats africains constituent une réserve de voix importante à l’Organisation des Nations Unies (ONU), et jouent un rôle important dans les affaires internationales. D'ici 20 ans, le continent comptera un milliard d'habitants, dont la moitié aura moins de 20 ans. Ce qui constitue un formidable potentiel de ressources humaines. L’aspect de la jeunesse de la population permet d’espérer une créativité et une innovation sans pareil si bien sûr les conditions sont réunies, notamment l’amélioration de la santé et les conditions de la bonne gestion économique.

2) L’aide internationale

Les pays africains sont ceux qui ont été les plus aidés dans le monde en développement : l'aide extérieure a représenté 10% du PIB en moyenne ces vingt dernières années, avec de fortes variations d'un pays à l'autre, et 5% en moyenne depuis 1996.

Les aides ne cesseront pas car c’est une responsabilité historique des pays colonisateur. L’Afrique est un enjeu déterminant de la stabilité mondiale notamment au regard de sa population jeune et des flux d’émigration que cette population implique. Le renforcement des mesures d'annulation de la dette de dette ces dernières années est positif, quelles qu'en soient les limites.

3) Les ressources

L’Afrique est le second continent par son étendue géographique, les ressources naturelles telles que le diamant, l’or, la phosphorite, la Bauxite, l’uranium, le cuivre, le pétrole et le bois sont abondantes et constituent une « trésorerie de ressources naturelles ». L’Afrique est également un important producteur de cacao, de café, d’huile de palme, de coton, de thé, de sisal et de la gousse, un fournisseur essentiel de matières premières industrielles pour le monde entier, un pilier indispensable assurant le bon fonctionnement de l’économie mondiale et un contributeur principal pour la croissance économique planétaire.

b) Le régionalisme africain dans la mondialisation

Les Etats africains recherchent avec ardeur une voie de développement propre à leur situation réelle, s’efforcent à s’unir, à retrouver et maintenir la paix, la stabilité et le développement. L’Union africaine fondée en 2001 a élaboré le « Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique », illustrant le plan gigantesque du renouveau et du développement de l’Afrique. Globalement, la situation politique en Afrique est maintenant stabilisée, les conflits régionaux s’apaisent progressivement, la croissance économique redémarre et le marché grandit, ce qui contribue à la stabilité et la croissance économique mondiale. Depuis 1995, l’Afrique a maintenant plus d’une décennie de croissance à vitesse moyenne, qui s’est accéléré depuis 2003 pour dépasser les 4% par an et atteindre 5,9% en 2006.

1) Facteurs internes

a) Les institutions africaines

L’Afrique est dans un processus de construction politique et économique. Les institutions régionales de l’Afrique entament un travail extrêmement positif pour la pacification (régulation des conflits) et la prospérité humaine et économie du continent.

Plus le continent africain sera unifié, plus il pourra organiser son développement et peser dans le jeu international. Conscient de leurs intérêts, les Etats africains prennent graduellement conscience de leurs intérêts communs dans le jeu de la mondialisation.

Analyse Tableau : Le régionalisme africain

b) Stratégie de développement

Le continent a mis en œuvre nombre de réformes économiques et politiques, et le secteur informel a pu apparaître comme un amortisseur des crises et des difficultés même si son extension représente un recul (fuite devant l'impôt, pratiques financières spoliatrices, atteintes aux droits les plus élémentaires, concurrence déloyale au secteur moderne, etc.) en termes de développement économique et social. Enfin, l'Afrique peut se prévaloir de quelques succès techniques, comme l'amélioration de certaines variétés de cultures (riz, maïs). Par ailleurs, on a assisté à un développement des infrastructures.

Les Etats africains promeuvent aujourd’hui le NEPAD, Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique. Le NEPAD a pour ultime objectif de combler le retard qui sépare l'Afrique des pays développés. Cette notion de fossé à remplir (bridging gap) est le cœur même du NEPAD. Par là, les dirigeants africains considèrent que l’Afrique doit prendre toute sa place dans la mondialisation. Elle n’est pas en marge de l'évolution du monde mais celui-ci l'a marginalisée au point qu'elle ne représente que 1.7% du commerce international, qu'elle est apparue comme le dernier des continents en termes de croissance et de développement et comme le continent le plus pauvre.

c) Idée et propositions

Sans prétendre définir ici des éléments d'une stratégie de développement pour l'Afrique, ce rapide survol suggère quelques pistes majeures :

 Il n'y aura pas de développement sans entreprises viables, ce sont elles qui sont à l'origine du processus d'accumulation, et cela commence par le soutien aux activités génératrices de revenus : l'environnement économique et social devrait donc être construit en fonction de cet objectif, en particulier l'Etat, qui reste à édifier et dont la mission est non seulement d'assurer le respect des droits fondamentaux et de la démocratie, mais aussi la sécurité juridique et judiciaire nécessaire à l'expansion du secteur productif.  Les ressources humaines sont un élément déterminant du processus de développement et devraient donc être traitées comme tel (éducation, formation, santé, etc.).  Le regroupement des Etats, que ce soit à travers la coopération ou l'intégration régionale, est une nécessité, un grand nombre de pays africains n'étant pas véritablement viables et supportant des coûts de structures disproportionnés par rapport à leur taille.  Enfin, il ne peut pas y avoir de développement sans respect des cultures de tous ces pays, quand bien même elles sembleraient constituer un frein : il faut donc laisser aux Africains le soin de définir leur modèle de développement et ne pas exporter les modèles du Nord, il conviendrait d'introduire une approche sociale et sociologique dans les programmes et projets pour appréhender les conditions qui permettraient leur appropriation, leur internalisation, par les populations, quand bien même, en agissant de la sorte, on prendrait le risque de ralentir l'aide au développement, et il y aurait lieu d'accompagner cet effort d'une assistance technique à la mesure des besoins.  Le développement est un processus de changement social qui doit être traité comme tel et qui va au-delà de la lutte contre la pauvreté. C'est aussi un humanisme, ce qui exige de ne pas méconnaître les cultures des autres peuples.

2) Facteur externe

La compétitivité internationale implique des alliances géostratégiques. Le continent africain car il représente un potentiel fort de croissance et un nouvel ensemble régional est l’objet de convoitise de la part de la Chine et de l’Inde. Les dirigeants africains souhaitent aujourd’hui s’émanciper d’une dépendance, à l’égard de la France par exemple, qui n’a pas favorisé leur développement économique.

La convoitise de ces pays envers les marchés africains va permettre à l’Afrique des investissements et de réformes qui vont favoriser le développement de certains de ces secteurs.

c) Les atouts de l’Afrique dans une nouvelle géopolitique

Les atouts de l’Afrique dans une nouvelle géopolitique sont nombreux.

Parce qu’elle est le berceau de l’humanité, elle représente symboliquement quelque chose comme le foyer de l’humanité. La spiritualité, la nature, l’ethnicité font de sa diversité une force. La mosaïque africaine offre une grande variété de situations, et ceci est une force dans une mondialisation plurielle.

Enfin, son ancrage traditionnel et naturel fait de ce continent un enjeu pour penser un développement durable dans une mondialisation qui sache concilier les niveaux local et global, les traditions et la nouveauté.

C - Correction sujet

« L’Afrique, un continent toujours périphérique en mal de développement ? »

Encore une fois, bien noter les emplois des termes « mal » et « périphérique », il s’agit de mettre en perspectives les maux africains et de s’interroger sur sa place centrale ou périphérique dans la mondialisation. Qu’en est-il de son passé, de ses réformes présentes et de ses potentiels futurs dans une économie mondiale en constant bouleversement ? Rien n’est inéluctable et le mal de développement de l’Afrique non plus. Si l’Afrique est tributaire d’une difficulté presque structurel de développement, elle n’est pas pour autant un acteur probable de la scène mondiale dans les prochaines décennies. Mieux vaut s’appuyer sur deux parties claires et distinctes qui mettront en exergue. C’est un plan faiblesse/atout, ou si vous voulez, en reprenant les termes du sujet, on peut affirmer que OUI, l’Afrique est un continent périphérique en mal de développement mais les évolutions démographiques ou politique, les réformes économiques et les ajustements géostratégiques vont probablement lui permettre d’entrer dans le jeu mondial.

Exemple de reformulation du sujet :

L’Afrique est-elle condamnée au sous-développement ?

Malgré son histoire, quelles sont les perspectives de l’Afrique dans la mondialisation ?

I - Contexte Historique et géopolitique de l’Afrique

a) Contexte historique

b) Le développement du Nord en dépit du Sud ?

II- Les faiblesses de l’Afrique

a) les indicateurs économiques

b) Au-delà de l’économie, contexte politique et sociale

III- Progrès et atouts du continent africain

Vers un développement africain

a) Potentiel de croissance

b) Le régionalisme africain dans la mondialisation

c) Les atouts de l’Afrique dans une nouvelle géopolitique

D - Pour aller plus loin

Une bonne conclusion serait une réponse à la problématique. Elle consistera à reprendre les termes du sujet, leurs articulations pour démontrer la justesse d’un raisonnement cohérent et argumentée.

Penser par ailleurs que l’ouverture peut très bien constituer une totale reconfiguration du sujet.

Par exemple :

 Est-il possible pour un pays de sortir d’un rôle périphérique dans l’économie mondiale ?  Peut-on imaginer une économie mondiale sans centres et économies périphériques ?  Les relations économiques internationales sont-elles toujours vouées à des rapports de force, de domination, de hiérarchie. Peut-on imaginer une économie où il n’y ait que des gagnants ?

http://geopoeconomique.centerblog.net/6525134-L-afrique-un-continent-toujours-peripherique-

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vendredi 5 novembre 2010

**____Présidentielles ivoiriennes: Que demande le peuple? Quand des élections libres et transparentes sont organisées, le peuple choisit toujours de tourner la page des régimes incompétents et corrompus au pouvoir depuis les indépendances..

Bédié conteste le décompte Charlie ( 04/11/2010 07:39 ) À Paris / France

Quand des élections libres et transparentes sont organisées, le peuple choisit toujours de tourner la page des régimes incompétents et corrompus,au pouvoir depuis les indépendances. On comprend mieux pourquoi, les Biya, Bongo, Sassou, Kabila et Eyadéma ont si peur du réveil démocratique de leurs peuples respectifs et n'organisent jamais de consultations libres et transparentes dignes de cela.

Présidentielles ivoiriennes Kaika ( 04/11/2010 08:57 ) À Genappe / Belgium

Que demande le peuple? Rien de bien excessif.

1. que les élections se fassent dans la plus grande transparence. 2. que le résultat qui doit être rapidement publié soit accepté par tous de manière pacifique. 3. que le vainqueur du scrutin travaille dans l'intérêt de TOUS les ivoiriens. 4. que le vainqueur et les vaincus cessent de considérer que leur seule légitimité qui leur permet d'exister politiquement et médiatiquement est celle de l'extérieur.

Est-ce trop demander aux candidats président de la République?

04/11/2010 13:20 ) À / France

Résultats de la présidentielle : Qui a dit que les sondages mentaient ?

Les différentes intentions de vote des Ivoiriens demandées par l’institut français de sondage, TNS-Sofres ont prévu tout ce qui arrive. Premièrement, que, dans tous les cas de figure, il y aurait un second tour à l’élection présidentielle du 31 octobre. Deuxièmement, que ce second tour opposerait soit Bédié à Gbagbo, soit Ouattara à Gbagbo. Une constante cependant : Gbagbo sera au second tour et arrive en tête avec plus de 40% des voix. Selon Sofres, les Ivoiriens voient en Laurent Gbagbo, le chef de l’Etat qu’il leur faut pour les cinq prochaines années puisque, quel que soit le candidat qu’il croise, il le bat proprement. Ainsi Bédié sera battu avec 54% des voix et Ouattara avec plus de 60%. Sur l’arrivée de Ouattara au second tour, les sondages ont dit qu’il dispose de réserve qui pourrait l’aider à faire le bond. Au final, on constate que le leader du RDR a puisé au plus profond de sa réserve pour battre le président du PDCI. Ouattara a donc utilisé toutes ses cartouches. Autre projection faite par les sondages, c’est la tenue qu’auraient Gbagbo et Bédié dans le pays akan. Sofres a dit exactement que les deux leaders partageront équitablement les voix des Akan. Au terme du premier tour de cette élection, Bédié a fait une razzia dans le pays baoulé quand Gbagbo prenait la bastille agni avec Abengourou, Aboisso, Adiaké, Ayamé, Tiapoum, etc. On pourrait même ajouter sur cette liste leurs cousins abouré, nzima, appoloniens et avikam. On attend maintenant que Sofres fasse un autre sondage pour nous dire si ce qu’il a montré avant le premier tour tient toujours. Car, on a vu que Ouattara et Bédié se sont largement inspirés des résultats des publications de Sofres pour bâtir leur politique de communication. Même si ça n’a pas eu l’effet escompté, on a senti tout de même les efforts qu’ils ont faits pour passer pour jeunes, mais aussi pour cacher leurs faiblesses. C’est dire combien le second tour qui s’annonce sera palpitant et intéressant pour tous. Gbagbo, qui a encore beaucoup à dire et beaucoup de réserves, sera plus à l’aise, ainsi que le disent les différents sondages. Pourvu seulement que La Majorité présidentielle se remette au travail, passe la vitesse supérieure et se décide, enfin, à sortir le grand jeu.

Abdoulaye Villard Sanogo

http://www.notrevoie.com/a_la_une.asp?id=36966



( 04/11/2010 13:24 ) À / France

En Côte d’Ivoire, la commission électorale a achevé mercredi soir, le 3 novembre 2010, la publication des résultats de la présidentielle historique de dimanche. Les Ivoiriens, n’ont pas dispersé leurs voix. Un second tour se dessine entre le président sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, l'ancien chef de l'Etat Henri Konan Bédié est éliminé. Principaux enseignements de ce scrutin.

Le premier constat de ce premier tour de l’élection présidentielle est qu’avec six points d’écart, Laurent Gbagbo dispose finalement d’une avance très relativement confortable sur Alassane Ouattara.

Le seconde est que les deux finalistes et Henri Konan Bédié, sont les seuls candidats à disposer d’une assise nationale. Mais en Côte d'Ivoire la logique des « zones bastions » demeure. Laurent Gbagbo a fait le plein des voix dans le sud, le centre ouest et l’ouest du pays. Alassane Ouattara a été plébiscité au nord. Alors qu’Henri Konan Bédié reste l’homme fort du centre du pays.

La troisième observation est que les Ivoiriens n’ont pas dispersé leurs voix et les trois ténors dont les résultats cumulés dépassent les 95%, n’ont finalement laissé que des miettes aux 11 autres. Si avec plus de 2,5% Albert Toikeusse Mabri, le candidat de l’UDPCI sort du lot, il faut remarquer qu’aucun des 10 autres petits candidats ne dépassent la barre de 0,5%.

quatrième constat est que cette élection réserve des surprises, par exemple, le bon score de Laurent Gbagbo à Abobo. Certes, son épouse Simone est députée du lieu, mais cette immense commune d’Abidjan est considérée comme un fief solide du RDR (Rassemblement des républicains). La cinquième observation est qu’Henri Konan a manifestement perdu une bonne partie du vote urbain.

En ce qui concerne la presse ivoirienne, Soir Info relève que « Bédié est tombé ! » et parle d’un duel à mort entre Gbagbo et Ado : « Gbagbo-Ado, un duel de titans ». Le Nouveau Réveil, proche de PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire), fait sa une sur Bédié, conteste les résultats et lance : « Ils lui ont volé la victoire… Pas de recomptage, pas de deuxième tour ». Et pour finir, Le Temps, proche du candidat Gbagbo, titre sobrement : « Gbagbo et Ouattara au second tour ».

Par RFI



Leçon d’une présidentielle attendue : Alassane Ouattara, le vote tribal *

( 04/11/2010 13:35 ) À / France

La plus grosse leçon à tirer de l’élection présidentielle du 31 octobre est, sans nul doute, que le candidat du RDR est un homme qu’il faut sortir du jeu politique ivoirien pour son tribalisme et son régionalisme outrecuidants.

Une fois n’est pas coutume. Nous avons décidé, cette fois, de tirer la sonnette d’alarme sur un sujet qui est en train de s’imposer à nous comme une vérité. Nous espérons seulement que nous n’arriverons pas à blesser la sensibilité de nos amis du CNP. L’élection présidentielle tant attendue est terminée, du moins dans sa phase première. Le monde entier (et surtout les connaisseurs de notre environnement politique) aura remarqué que des trois hommes politiques que nous appelons abusivement les trois grands, un seul se détache véritablement comme homme d’Etat capable de faire l’unanimité autour de sa personne. C’est le candidat de La Majorité présidentielle, le président sortant Laurent Gbagbo. Ce n’est pas à tort qu’il aime à répéter aux Ivoiriens : «Vous me connaissez, je vous connais». Il est le seul à avoir raflé des communes et des régions entières en dehors de sa sphère natale. Citons-en quelques-unes : Sud-Comoé (capitale Aboisso) ; Zanzan (capitale Bondoukou) ; Agnéby (capitale Agboville) ; Lagunes (capitale Abidjan) ; Moyen- Cavally (capitale Guiglo) ; N’Zi-Comoé (capitale Bongouanou) ; Moyen- Comoé (capitale Abengourou) ; Sud- Bandama (capitale Divo) ; Bas-Sassandra (capitale San Pedro) ; Haut- Sassandra (capitale Daloa) et Marahoué (capitale Bouaflé). Soit 11 régions sur les 19 que compte actuellement la Côte d’Ivoire.

Ce qui est tout à fait le contraire chez ses concurrents directs, notamment Alassane Ouattara dont les scores enregistrés font froid au dos à cause de leur encrage exagérément tribal. Alassane Ouattara n’a gagné que les régions du grand nord. Et c’est tout. Dans le sud, les points qu’il a glanés ici et là proviennent des zones où il y a une forte concentration des populations du nord. Sans plus. Quand, dans une zone du sud donnée, les populations venues du nord sont en infériorité numérique, la moyenne de Ouattara s’en ressent tout de suite. Et ce n’est pas pour le dénigrer ou jouer sur la fibre ethnique. Ceux qui le penseront pourront toujours, s’ils le veulent, aller regarder les résultats qu’il a obtenus au sud bureau de vote par bureau de vote et ils découvriront la laideur de sa politique. A Gagnoa, dans le centre-ouest du pays, il a presque raflé toutes les voies (environ 3000) du quartier «Dioulabougou». Un quartier peuplé essentiellement de ressortissants du nord. Il a été battu parce que les voix des villages environnants ont fait la différence. A Jacqueville, chez la secrétaire générale du RDR, la première collaboratrice de Ouattara, le candidat du RDR n’a obtenu que 1265 voix là où Laurent Gbagbo a recueilli 10 828 voix. La raison ? Il n’y a pas assez de ressortissants du nord là-bas. Dans la commune de Songon, sur la route de Dabou, Ouattara n’a eu que 2621 voix au contraire du candidat LMP qui rafle 13164 voix. Vous verrez, dans le même temps, que le leader du RDR gagne haut la main les communes de Treichville, Abobo et Adjamé dans la région des Lagunes parce que ces trois localités rassemblent une forte communauté des populations venues du nord et de la sous-région ouest-africaine.

Ainsi que l’indique très clairement la carte que nous avons prise sur abidjan.net et que vous avez sous les yeux, Ouattara n’existe que dans le nord du pays où il a imposé une omerta sur la population. Ses partisans et ses chefs rebelles sont fortement soupçonnés d’avoir obligé certains électeurs à voter pour l’homme pour qui ils ont pris les armes. Ils sont soupçonnés aussi d’avoir voté et signé à la place de certains absents qu’ils avaient réussi, par la force et l’intimidation, à faire inscrire sur la liste électorale alors qu’ils n’en avaient pas droit. Depuis qu’il est entré en politique dans ce pays nôtre, ses habitudes n’ont pas changé. Il surfe sur la religion et la région pour faire de nos parents ses obligés. Cette manière de faire et de voir la politique doit changer radicalement à notre avis. Pour que ça ne devienne pas une habitude, une coutume pour les jeunes qui observent tout à la recherche d’un modèle de vie.

Si le RDR veut remporter un jour une présidentielle dans ce pays, il lui faudra se débarrasser de son champion actuel qui traîne des casseroles si bruyantes que son image ne passe pas au sein de la population, à part celle dont il se sent très proche. Pour nombre de nos compatriotes, il est le père de la violence et des coups d’Etat dans ce pays. Rejetant avec la dernière énergie la violence comme mode de fonctionnement, il est tout à fait légitime que cette population rejette celui dont le nom rime avec déstabilisation du pays, guerre civile, coups d’Etat et tribalisme.

Abdoulaye Villard Sanogo

http://news.abidjan.net/h/379282.html



Paulin ( 05/11/2010 00:24 ) À Antwerp / Belgium

Bravo aux ivoiriens d'avoir montré au monde entier combine les africains, eux-mêmes, sont à même de résoudre leur problème.

Qand on pense que ce pays, de Marcoussis à pretoria jusqu'aux nations unies, a failli être mis sous tutelle. Quand on se rappelle que son président, GBAGBO Laurent était traité de tous les noms.

GBAGBO a eu la justesse de composer directement avec le chef rebelle SORO pour que l'on arrive aujourd'hui au terme de ce processus.

Oui, je tire mon chapeau à GBAGBO. Personne ne donnait cher à ce processus électoral.

Les élections ivoiriennes ne souffrent d'aucune contestation possible.

BEDIE n'a qu'à s'en prendre à lui-même et vivement qu'il aille en retraite. Quant à Dramane OUATTARA, je suis très mal à l'aise à l'idée qu'il puisse diriger ce pays.

Voici quelqu'un qui n'a bénéficié" que d'un vote ethnique. Quelqu'un issu de l'immigration qui a une femme blanche. Ce monsieur, du temps où il fut premier ministre, prit pour chef de cabinet, un guinéen. Je ne suis certes pas ivoirien mais, rien qu'avec ce tableau, je ne vois pas et je ne souhaite pas que les ivoiriens puissent confier la destinée de leur pays à un type pareil, ceci, indépendamment de ses compétences.

GBAGBO, dans les circonstances actuelles représente à mes yeux celui autour duquel l'avenir de la CI peut être construit. Ceci avant que, 5 ans après, les SORO et autres Konan BANNY puissent proposer une autre alternative.

Quant à WODIE, le prof que j'ai eu l'honneur de rencontrer à l'occasion d'un colloque universitaire, il aurait mieux intérêt à retrouver sa science que de patauger dans un marigot, la polique, qui ne lui réussit guère.

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mardi 2 novembre 2010

______L'Afrique, pourquoi se croit-elle pauvre?

Les africains jouiront de la prospérité aussitôt qu'ils décident qu'ils en ont envie. Quant aux sycophantes et nervis qui soutiennent les nombreux tyrans africains, on leur réserve un traitement qui rappelle l'action collective qu'ont jadis subi les voleurs du marché.

Lorna Nicole Kayitesi Rédactrice, Le Gouvernement . com

1 novembre 2006 Ouidah, Bénin

Le Royaume . com

L'Afrique, pourquoi a-t-elle stagné alors que les économies des autres continents se sont développées ces dernières décennies? C'est une question que s'est posée la radio nationale américaine (National Public Radio, NPR) cette semaine. La réponse qu'elle s'est donnée? L'échec africain est dû aux maladies tropicales, aux pratiques agricoles dépassées, aux subventions et tarifs occidentaux qui nuisent aux exportations africaines, et aussi, admet-on, aux dictateurs voleurs. La radio américaine a fait preuve de générosité en évitant de citer la responsabilité des africains eux-mêmes, et cette faveur semble obvier l'accusation redoutée de racisme.

Si ce n'est pas impossible, ça requerrait beaucoup d'efforts pour un journaliste américain ou européen de faire une analyse égale à la profondeur de la question. Les noms des pays africains sont déjà trop complexes, semble-t-il. Si on fait une recherche dans les archives du journal français Le Monde, par exemple, on constate que cette publication discute tantôt du Centrafrique, tantôt de la Centrafrique. (L'article masculin s'applique, en effet, à cause de l'origine du nom, "le centre de l'Afrique".) Les médias américains, eux, utilisent rarement l'adjectif national correct. On parle notamment de Ivory Coast president ou de Cameroon economy au lieu de Ivorian president ou de Cameroonian economy. Rarissimes sont les journalistes américains qui savent qu'il faut distinguer entre le Congo Brazzaville et le Congo Kinshasa. On n'oserait pas faire une analyse de la France sans diplôme dans le sujet, mais une petite recherche sur Internet suffit pour un examen de la Sierra Leone. Ainsi, les mythes à propos des supposées différences raciales au sein du peuple rwandais, inventés par un colonisateur allemand de l'autre siècle, redeviennent perpétuellement de bonnes nouvelles à imprimer.

Les africains, ne sont-ils véritablement que des pions secoués par des circonstances hors de leur contrôle? Sans surprise, la NPR a tort. Les africains jouiront de la prospérité aussitôt qu'ils décident qu'ils en ont envie.

Est-ce nécessaire de céder à la désespoir et de risquer sa vie en faisant voile vers les côtes espagnoles, ou de chercher un européen célibataire de 60 ans offrant le mariage avec un visa? Doit-on s'inspirer de ces prétendus leaders africains qui courent après le G8 pour tendre la sébile? La délivrance de la misère, viendra-t-elle du gouvernement ou des ONG caritatives étrangères?

Blague-t-on? L'Afrique boira une rasade de courage. Ensuite, on se mettra au travail et aux études avec un fanatisme jamais vu. La confiance qui a facilité la naissance des cultures et des arts les plus éclatants et divers du monde, voilà ce qui relèvera ce continent dans lequel l'âme humain est arrimé.

Lorsque les africains auront fait le choix de la prospérité, ils n'accepteront rien que la liberté économique absolue, sur le modèle de Dubaï, conjuguée à la liberté sociale à la néerlandaise et la démocratie à la sénégalaise. Le continent pourra ensuite saisir des occasions inouïes qui décupleront la valeur de ses ressources humaines et naturelles.

Quant aux sycophantes et nervis qui soutiennent les nombreux tyrans africains, on leur réserve un traitement qui rappelle l'action collective qu'ont jadis subi les voleurs du marché.

Le peuple africain s'avisera que son histoire de chefs villageois bienveillants ne donne aucun prétexte à ces tyrans kleptomanes insignifiants. Le petit gabonais Bongo sert d'exemple. (Par hasard, son site de propagande s'appelle legabon.org, alors que ce site de lumières s'appelle legabon.com et gabonais.com, ce qui nous rend des voisins virtuels.) Dictateur et toxicomane du pouvoir depuis 1967, il vient d'annocer qu'il compte se faire élire encore une fois en 2012. Il est l'un des plus grands propriétaires de biens immobiliers parisiens, grâce à son habileté en escamotant la richesse gabonaise. Nombreux sont les gabonais, pourtant, qui lui remercie d'investir au moins une petite partie de l'argent gabonais au Gabon.

Ces âmes perdues vont bientôt se rendre compte que dans l'époque moderne, il n'y a qu'un chef, c'est-à-dire le peuple lui-même. Ce géant, intoxiqué par les insectes tyrans, saura assumer ses forces. Il s'étonnera de la grande facilité d'écraser ces moustiques gênants: il suffit de taper des mains. Le géant en a eu assez de leurs bourdonnement et petit spectacle.

Le géant dira en effet que le respect de l'autre passe par la liberté économique et sociale. Son gouvernement "n'enlèvera pas de la bouche de Travail le pain qu'il a gagné," comme a dit Thomas Jefferson. De plus, sachant que le bonheur intellectuel constitue le fondement du génie africain, on ne tolérera aucune entrave au développement de l'individualité de chacun.

La compassion, elle, et la solidarité forment des bases de société trop importantes pour les abandonner au profit de l'influence dégradante de la bureaucratie. Les africains s'occupent volontairement des besoins d'autrui, et n'ont aucun besoin de l'idéologie européenne discréditée que constitue le socialisme. Un gouvernement fort fait preuve d'une modération forte. Est-ce qu'on allume un feu dans une cheminée de bois?

Une fois que l'individu endosse ses propres besoins, il pourra déterminer son destin. Au contraire, un gouvernement qui prétend être une maman dorlotant n'en est pas une, étant donné que ce genre de chienlit empêche la liberté nécessaire pour la prospérité et le bonheur. Garantir la protection de la nature et de l'enfant, lutter contre la force et la fraude – elles ne sont pas nombreuses, les activités que le gouvernement peut assurer mieux que les individus, les associations, ou les sociétés.

La compassion, ça veut dire aussi le partage du message de la liberté. Dans toutes les écoles, qui doivent rester privées pour donner une diversité de pensée et une compétitivité revigorant, il faut requérir des études approfondies dans la nécessité de la liberté. Mais aussi, il faut que se multiplient les leaders libéraux, ce qui veut dire qu'on doit être innovateur en disséminant ce message. Une fois la liberté saisie, décupleront ces histoires d'entrepreneurs africains réussis et d'usines construites en Afrique.

La vraie unité africaine doit se baser sur l'attachement à la liberté. Avec la découverte de l'ADN, on sait que la race n'existe pas. D'ailleurs, la géographie dépend de l'histoire des caprices des géographes. (On peut, après tout, marcher jusqu'en Chine.) La seule chose qui mérite d'être un lien unificateur, c'est ce qui apporte le bonheur. Ces dons de Dieu s'appellent la liberté et l'amour, qui forment un tout.

http://www.lafrique.com/afrique/articles/amour-femme/

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