mardi 2 novembre 2010
______L'Afrique, pourquoi se croit-elle pauvre?
mardi 2 novembre 2010 à 10:43 :: __La décroissance, un choix pour l'humanité ... Les miroirs de l'ombre
Les africains jouiront de la prospérité aussitôt qu'ils décident qu'ils en ont envie. Quant aux sycophantes et nervis qui soutiennent les nombreux tyrans africains, on leur réserve un traitement qui rappelle l'action collective qu'ont jadis subi les voleurs du marché.
Lorna Nicole Kayitesi Rédactrice, Le Gouvernement . com
1 novembre 2006 Ouidah, Bénin
Le Royaume . com
L'Afrique, pourquoi a-t-elle stagné alors que les économies des autres continents se sont développées ces dernières décennies? C'est une question que s'est posée la radio nationale américaine (National Public Radio, NPR) cette semaine. La réponse qu'elle s'est donnée? L'échec africain est dû aux maladies tropicales, aux pratiques agricoles dépassées, aux subventions et tarifs occidentaux qui nuisent aux exportations africaines, et aussi, admet-on, aux dictateurs voleurs. La radio américaine a fait preuve de générosité en évitant de citer la responsabilité des africains eux-mêmes, et cette faveur semble obvier l'accusation redoutée de racisme.
Si ce n'est pas impossible, ça requerrait beaucoup d'efforts pour un journaliste américain ou européen de faire une analyse égale à la profondeur de la question. Les noms des pays africains sont déjà trop complexes, semble-t-il. Si on fait une recherche dans les archives du journal français Le Monde, par exemple, on constate que cette publication discute tantôt du Centrafrique, tantôt de la Centrafrique. (L'article masculin s'applique, en effet, à cause de l'origine du nom, "le centre de l'Afrique".) Les médias américains, eux, utilisent rarement l'adjectif national correct. On parle notamment de Ivory Coast president ou de Cameroon economy au lieu de Ivorian president ou de Cameroonian economy. Rarissimes sont les journalistes américains qui savent qu'il faut distinguer entre le Congo Brazzaville et le Congo Kinshasa. On n'oserait pas faire une analyse de la France sans diplôme dans le sujet, mais une petite recherche sur Internet suffit pour un examen de la Sierra Leone. Ainsi, les mythes à propos des supposées différences raciales au sein du peuple rwandais, inventés par un colonisateur allemand de l'autre siècle, redeviennent perpétuellement de bonnes nouvelles à imprimer.
Les africains, ne sont-ils véritablement que des pions secoués par des circonstances hors de leur contrôle? Sans surprise, la NPR a tort. Les africains jouiront de la prospérité aussitôt qu'ils décident qu'ils en ont envie.
Est-ce nécessaire de céder à la désespoir et de risquer sa vie en faisant voile vers les côtes espagnoles, ou de chercher un européen célibataire de 60 ans offrant le mariage avec un visa? Doit-on s'inspirer de ces prétendus leaders africains qui courent après le G8 pour tendre la sébile? La délivrance de la misère, viendra-t-elle du gouvernement ou des ONG caritatives étrangères?
Blague-t-on? L'Afrique boira une rasade de courage. Ensuite, on se mettra au travail et aux études avec un fanatisme jamais vu. La confiance qui a facilité la naissance des cultures et des arts les plus éclatants et divers du monde, voilà ce qui relèvera ce continent dans lequel l'âme humain est arrimé.
Lorsque les africains auront fait le choix de la prospérité, ils n'accepteront rien que la liberté économique absolue, sur le modèle de Dubaï, conjuguée à la liberté sociale à la néerlandaise et la démocratie à la sénégalaise. Le continent pourra ensuite saisir des occasions inouïes qui décupleront la valeur de ses ressources humaines et naturelles.
Quant aux sycophantes et nervis qui soutiennent les nombreux tyrans africains, on leur réserve un traitement qui rappelle l'action collective qu'ont jadis subi les voleurs du marché.
Le peuple africain s'avisera que son histoire de chefs villageois bienveillants ne donne aucun prétexte à ces tyrans kleptomanes insignifiants. Le petit gabonais Bongo sert d'exemple. (Par hasard, son site de propagande s'appelle legabon.org, alors que ce site de lumières s'appelle legabon.com et gabonais.com, ce qui nous rend des voisins virtuels.) Dictateur et toxicomane du pouvoir depuis 1967, il vient d'annocer qu'il compte se faire élire encore une fois en 2012. Il est l'un des plus grands propriétaires de biens immobiliers parisiens, grâce à son habileté en escamotant la richesse gabonaise. Nombreux sont les gabonais, pourtant, qui lui remercie d'investir au moins une petite partie de l'argent gabonais au Gabon.
Ces âmes perdues vont bientôt se rendre compte que dans l'époque moderne, il n'y a qu'un chef, c'est-à-dire le peuple lui-même. Ce géant, intoxiqué par les insectes tyrans, saura assumer ses forces. Il s'étonnera de la grande facilité d'écraser ces moustiques gênants: il suffit de taper des mains. Le géant en a eu assez de leurs bourdonnement et petit spectacle.
Le géant dira en effet que le respect de l'autre passe par la liberté économique et sociale. Son gouvernement "n'enlèvera pas de la bouche de Travail le pain qu'il a gagné," comme a dit Thomas Jefferson. De plus, sachant que le bonheur intellectuel constitue le fondement du génie africain, on ne tolérera aucune entrave au développement de l'individualité de chacun.
La compassion, elle, et la solidarité forment des bases de société trop importantes pour les abandonner au profit de l'influence dégradante de la bureaucratie. Les africains s'occupent volontairement des besoins d'autrui, et n'ont aucun besoin de l'idéologie européenne discréditée que constitue le socialisme. Un gouvernement fort fait preuve d'une modération forte. Est-ce qu'on allume un feu dans une cheminée de bois?
Une fois que l'individu endosse ses propres besoins, il pourra déterminer son destin. Au contraire, un gouvernement qui prétend être une maman dorlotant n'en est pas une, étant donné que ce genre de chienlit empêche la liberté nécessaire pour la prospérité et le bonheur. Garantir la protection de la nature et de l'enfant, lutter contre la force et la fraude – elles ne sont pas nombreuses, les activités que le gouvernement peut assurer mieux que les individus, les associations, ou les sociétés.
La compassion, ça veut dire aussi le partage du message de la liberté. Dans toutes les écoles, qui doivent rester privées pour donner une diversité de pensée et une compétitivité revigorant, il faut requérir des études approfondies dans la nécessité de la liberté. Mais aussi, il faut que se multiplient les leaders libéraux, ce qui veut dire qu'on doit être innovateur en disséminant ce message. Une fois la liberté saisie, décupleront ces histoires d'entrepreneurs africains réussis et d'usines construites en Afrique.
La vraie unité africaine doit se baser sur l'attachement à la liberté. Avec la découverte de l'ADN, on sait que la race n'existe pas. D'ailleurs, la géographie dépend de l'histoire des caprices des géographes. (On peut, après tout, marcher jusqu'en Chine.) La seule chose qui mérite d'être un lien unificateur, c'est ce qui apporte le bonheur. Ces dons de Dieu s'appellent la liberté et l'amour, qui forment un tout.