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samedi 3 novembre 2012
samedi 3 novembre 2012 à 15:40 :: __Code 3.6 The-dark-world.. "The world sinks" Ghost Recon Future Soldier - king of Dahomey. Meurtre, Mort, Détruire. Terra Nullius, Exosquelette, armure du guerrier du futur
Et dieu créa le magnok à l'ère du bananas..
"CES MECS SONT UNE PUANTEUR IDÔLATRE DE LA GRANDE PROSTITUE QUI EST l'AFRIQUE.
Islamiste radicale, Islamiste forcée, Islamiste puante bouté lès hors du continent.
La gangraine du monde profane qui ès allah.
Des hommes deguisés en salafistes nazis prônent une guerre du saignement du porc (black, yellow, wht).
L'occident occidé et garant improbable du monde libre libéré du jout de satan a trouvé plus fort que soit. Saurions nous arrivé vers un dangers mortel du monde.
Da Chocs of civilisation,
Les journaux nigérians et l'arrestation du terroriste nigérian
Les médias du Nigeria sont largement revenus sur l'arrestation d'Umar Farouk Mutallab
Par Panapress le 28/12/2009
http://m.grioo.com/article.php?id=18340
Fantomax 007
La bassesse, la crasse puante et épaisse de ce raté porcin, il n'est pas de l'islam, c'est sont des SATANIQUES, ASSASSIN'S,...!
ce cérumen propre à causer des otites ! ...Une culture qui tire son essence en Afrique, matrice de toutes les Prostitué Dictateur Corrompus.
.... s'est réduit à une mécanique du plaisir, une jouissance éclair qui font les Africains et les Afro-descendants d'incapable...... cette prostituée qui s'est affublée de la trinité du mensonge. ...
C’est la tanière des sans talents, des médiocres, des vils personnages que l’ubuesque duperie, qu’est l’art moderne, a avortée dans les douleurs d’une époque agonisante.
L'ISLAM SATANISTE est le repère des imposteurs, des faux rebelles, des voyous « bourgeocrates » que la société marchande adule ; les paravents de la promotion du dieu « dollar », le « in god we trust » de l’idolâtrie américaine.
Les AFRICAIN & leurs descendants sont que de grossiers personnages en manque de raffinement, de noblesse et de tenue courtoise. Ces mots sont absents de leur langage prosaïque qui rase les bas fonds de l’intelligence moyenne. Leur vocabulaire frise le langage SMS, déjà si répandu parmi les jeunes. Ce sont les académiciens de la vulgarité, les gourous de la jactance bruyante et pleine d’hystérie mégalomaniaque. Des pleurnicheuses qui se complaisent dans la victimisation, le sentimentalisme et dont les postillons de leur aigreur juvénile ne cessent d’agresser les tympans vierges et puérils.
- L'Africain Noire et ses descendants est devenu la musique des "ARABES" muslims Extrêmiste, des bien pensants moralisateurs et animateurs de foule barbare, et dont en réalité, ces derniers ne cherchent que l’intégration, le confort matériel et la jouissance du monde bourgeois ! C’est une race de collabos, de traîtres, des envahisseurs de foyer, des colons aux gros sabots griffés des blasons de l’internationalisme de la finance et de l’industrie. Des singes dressés à la grimace, des comédiens de la théâtrale rébellion, de faux durs qui sentent la « guimauve » Dior ou Armani ; des mannequins grossiers de la vitrine du capitalisme.
Jetez donc loin de vous !... Aux latrines ! La bassesse, la crasse puante et épaisse de ce brouhaha porcin, ce cérumen propre à causer des otites !
Ce sont eux vos ennemis, banlieusards afros muslims, prolétaires, pauvres et ghettoïques Français !
Ils vous écrasent de leur suffisance de nouveaux riches ; petits et médiocres parvenus que le marché cautionne, sponsorise pour leur prestation de minables. Mais le pire, c’est qu’ils s’érigent en héraut de la misère, de votre misère ! Eux, les archanges de la déchéance, les gardiens goulaguiers de votre indigence intellectuelle, c’est eux les nouveaux jésuites, les barbus de l’idéologie bourgeoise, marchande…pourtant dans leur contradiction la plus manifeste, ils semblent se dire de gauche ! Rouge est leur couleur, mais rouges sont les bols de votre sang dont ils s’abreuvent avec délectation car après vous avoir dit comment vous habillez, ils vous disent maintenant comment penser et comment voter ! …Eux !... sont vos gourous en froc tombant que les chasseurs républicains de voix électorales semblent apprécier, caresser dans le sens soyeux du poil mal rasé.
Maintenant le bourgeois se pâme, son quartier est « karchérisé », lavé, blanchi à la javel de toutes traces nauséabondes de sombres énergumènes de banlieues. Le bruit et les odeurs ne sont plus, le parfum de l’égalité a rempli son devoir devant sainte Marianne !…
Amen ! dit-il.
Le bourgeois-Afro s’est comment mâter la gueusaille populace, il envoie son facteur déguisé pour la cause en Lénine, en charlatan du bon petit peuple le moins raffiné, le plus brute, le plus inculte, toujours prêt au garde à vous, à tomber dans les filets de la démagogie communiste. Un révolutionnaire de salon avec pour émérite soutien, les rappeurs NTM, ces gorilles à peine éduqués, qui ont vu comme finalité de l’existence la Benz-Benz de Mercedes !
C’est bien ici la mentalité du rappeur qui s’affiche, celle d’un homme matérialiste, un esclave du progrès, un minus en froufrous colorés et gesticulant dans une débauche de canard boiteux. De quoi avilir la jeunesse, l’éloigner principalement de toute hauteur de vue, de toute spiritualité, de toute grandeur d’âme…. Le rap est une voie d’accès facile aux escrocs de la musique, c’est la porte ouverte aux mata mores, aux fils de la prostituée Mammon. C’est un fait non contestable, Tony Parker lui-même s’est mis à faire du Rap alors que celui-ci ne sait pas chanter !
Il existe cette tendance de plus en plus répandue dans le rap de rendre gloire au Capital, à l’argent, et il existe même un mode vie qui s’apparente à cette monstruosité qui se nomme « bling-bling ». Cette mode « bling-bling » inventée par des Noirs américains est très révélatrice de la mentalité d’esclave qui se réjouit d’avoir échangé ses anciennes chaînes de soumission pour d’autres chaînes en or qu’ils portent avec faste au cou ! C’est pathétique et symbolique ! Ces mêmes ignares qui sont devenus le paravent du capitalisme à travers leur « clip » de dégénérés, avec leurs grosses voitures et leurs prostituées ne font que rendre hommage inconsciemment, d’un point de vue marxiste, au système économique qui a nécessité la mise en esclavage au XVI ème siècle de leur Aïeux. Ces rappeurs sont donc bien des nègres de maison ou de l’intérieur déguisés pour la circonstance en nègres des champs, c'est-à-dire en faux rebelles, et, qui en réalité se plastronnent d’ignorance d’être arrivés au même niveau de vie que leurs anciens maîtres.
Les afros descendants incarne cette époque solidifiée, stérile, impropre à la pureté de l’esprit, à l’élévation de la spiritualité. Les boites de nuit raffolent de cette « musique » et les petits bobos en puissance se réjouissent de voir leur mode de vie tant envié par les prolos de banlieue qui rêvent humidement de leur Benz-Benz comme finitude de l’existence ! C’est donc bien d’un drame qu’il s’agit ici... .
Toutefois l'AFRIQUE était jadis antisystème et subversif pour la jeunesse noire des ghettos américains car "HB" signifie "Rebel against Police"
c'est à dire la rébellion contre une police jadis raciste, assassine et criminelle, légalement légitimée par la société discriminative blanche américaine.
Celui qui maîtrisait à un haut degré la parole était respecté et souvent considéré comme un sage, un témoin capable de transmettre cette tradition orale. Le verbe est vivant et donne vie car le fait de nommer les choses, leurs donnent une existence tant au niveau de la conscience que physiquement, il paraissait inconcevable d’un point de vue initiatique de transmettre la Science par voie livresque qui symbolise la lettre morte. Ainsi le sage devait incarner de son vivant la puissance créatrice de la parole. Cela explique en partie le sens aujourd'hui déformé de cette citation bien connue: "en Afrique quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle", effectivement c'est le long dépôt des connaissances sacrées qui se perdent depuis l'origine lorsque cette chaîne est coupée.
A ce jour, on peut effectivement dire que l'HOMME NOIRE est une dégénérescence par rapport à un ancien monde détruit et n'a plus grand chose de véritablement enrichissant pour ceux qui l'écoutent et qui le pratiquent.
Nous disons donc aux fans et aux MUSLIMS que les carottes sont effectivement cuites pour eux !
PSYCHISME NEGRIER (29/12/2009 18:06)À / France
À Choisy-le-roi / France
sur plus d'un milliard de personne vous pensez qu'on ne peut pas trouver un enfant pommé qu'on peut exploiter ??<br /> laissez les africains tranquille on les detestent déjà assez
Hollywood c'est aux USA
Mankoun N'zué (29/12/2009 19:09)
À Paris / France
Tu e très raisonnable la Soeur... Les occidentaux parlent des Arabes comme les pires terroristes de la terre. alors qu'ils sont tous les deux pareils. Mais la différence est dans le style<br /> <br /> Les arabes et les européens sont deux peuples conquérants qui utilisent des méthodes terroristes pour détruire le reste du monde et surtout le Monde Noir...<br /> <br /> Donc qu'on ne nous fatigue pas avec cette mise digne d'Hollywood...
Pour moi, c'est un non évenement...
Les vrais terroristes sont l'OTAN, le G8, le FMI, la BANQUE MONDIALE, l'ONU, l'UNION EUROPEENE, Les Bases militaires Occidentales dans les pays Africains, Les PRESIDENTS OCCIDENTAUX....
Qu'on arrête de nous distraire ... Hier c'était Al quaida, aujourd'hui c'est ce petit Nigerian....<br /> <br />
Tu e très raisonnable la Soeur... Les occidentaux parlent des Arabes comme les pires terroristes de la terre. alors qu'ils sont tous les deux pareils. Mais la différence est dans le style
Psychisme negrier (29/12/2009 19:49)
Les vrais terroristes sont l'OTAN, le G8, le FMI, la BANQUE MONDIALE, l'ONU, l'UNION EUROPEENE, Les Bases militaires Occidentales dans les pays Africains, Les PRESIDENTS OCCIDENTAUX....
Tu e très raisonnable la Soeur... Les occidentaux parlent des Arabes comme les pires terroristes de la terre. alors qu'ils sont tous les deux pareils. Mais la différence est dans le style !!!iiii merci
(29/12/2009 20:28)
À Montreal / Canada
Psychisme négrier ,ne fais pas de conneries toi aussi .hein ?!! Ok?
Ci-dessous un texte de Götz Eisenberg, psychologue parfois proche de la revue allemande « Krisis », sur l'influence, de son point de vue, du néolibéralisme sur la structure psychique ainsi que les maladies psychiques.
Les « psychopathes » arrivent
Un adieu à « l’ère du narcissisme »
Götz Eisenberg
logo-pdf.pngVoir le Fichier : LesPsychopathes_arrivent_Un_adieu_a_lere_du_narcissisme1.pdf
En 2013, l’association américaine de psychiatrie publiera la 5ème édition de son manuel de diagnostic (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) qui existe depuis 1952. Ce manuel a pour vocation de définir des critères universels pour décider à partir de quel moment un être humain doit être déclaré malade au niveau psychiatrique. La nouvelle publication à venir a déjà déclenché de vives polémiques.
Ce manuel tente de fournir une approche objective aux problèmes psychiques, basée uniquement sur les symptômes, et de les imposer de manière universelle. L’objectif est d’assurer que quand on pose par exemple le diagnostic de «dépression» ou de « schizophrénie » on parle partout de la même chose.
La nouvelle édition vise à faire le ménage dans la rubrique des troubles de la personnalité. Sur les onze maladies reconnues actuellement, deux seulement sont diagnostiquées régulièrement : le « trouble de la personnalité borderline » et le « trouble de la personnalité antisociale ». Quelle humiliation pour les narcissiques. Bientôt ils n’auront plus d’existence, ou en tout cas pas dans leur forme pure !
Le fait que le « trouble de la personnalité narcissique » soit retiré de la circulation peut être interprété comme le fait que les symptômes attribués à cette maladie sont devenus partie prenante de la normalité. Ce trouble de base n’a plus valeur de maladie dans notre société, il reflète plutôt son caractère social. A chaque degré de développement social correspond un caractère social dominant. La structure identitaire de l’homme est synchrone avec celle de la société environnante. Le personnage principal du roman d’Heinrich Mann Le Sujet de l’Empereur1, avec sa soumission inconditionnelle, son penchant compulsif à faire des économies et à tout conserver, reflète tout à fait la phase historique durant laquelle le capitalisme en Allemagne prenait son essor sous la forme d’un Etat autoritaire et semi-féodal. Parallèlement, on voyait déjà, dans certaines subcultures marginales, culturelles et artistiques, émerger la prochaine étape de développement. Au début, ses attributs étaient stigmatisés et analysés comme des signes de dégénérescence et de maladie. C’est ainsi qu’avaient été traités les milieux dadaïstes et surréalistes, avec les dandys et les bohèmes, qui cultivaient certains traits narcissiques et qui anticipaient dans nombre de domaines l’hédonisme consumériste. Pour le bourgeois, les bohémiens et les artistes étaient des « dandys vaniteux » de la « lie » dont il fallait se débarrasser, ce qu’ils finiront par faire. Dans les fameuses années vingt, on voyait déjà pointer à l’horizon le changement psycho-historique qui nous entraînerait dans l’ère du narcissisme. Par la suite, le fascisme a amené une régression collective vers le caractère social traditionnel, avec ses idéaux d’ordre et de pureté, et a ainsi enterré provisoirement tout autre développement. Il a fallu quelques décennies pour que les tendances des années vingt se manifestent de nouveau, importées des Etats-Unis.
La révolte de 1968
Lors de la transition vers l’ère consumériste, les comportements bohèmes sortent de leur ghetto subculturel et se massifient. Une bonne partie de la dynamique de la révolte de 1968 provient de la friction entre deux formes différentes du caractère social ou des « classes psychiques »2. Après coup, la révolte apparaît comme étant également une nouvelle étape dans l’implémentation du développement capitaliste. On pourrait dire, pour paraphraser Hegel, que l’esprit du capitalisme s’est servi de ses opposants pour faire retour à soi et rejoindre son concept. Des gens tels que Rainer Langhans3 ont rendu de grands services à la modernité, et il est donc logique de le retrouver aujourd’hui dans un jeu de télé réalité, « Le camp de la jungle » (héritier du Loft), produit par la chaîne RTL. Le fait de « s’éclater » et de soigner son look hippie n’a représenté une rébellion qu’à l’époque où l’Allemagne Fédérale était fondamentalement postfasciste, coercitive et « petite-bourgeoise ». L’époque où porter les cheveux longs suscitait chez les bourgeois et les beaufs une pulsion d’anéantissement est révolue. Le développement psychique et culturel possède sa propre structure temporelle et a toujours un temps de retard par rapport aux changements économiques et techniques. De temps en temps, il faut une révolte militante pour réformer des sub-systèmes anachroniques et les rendre contemporains.
Nous pouvons assister actuellement à la décomposition du sujet introverti traditionnel et à la transition vers « l’homme flexible » qui correspond aux impératifs modifiés d’une nouvelle phase du développement capitaliste. Ses attributs sont identiques au catalogue des symptômes de l’ancien trouble de la personnalité narcissique, qui n’est donc plus considéré comme une maladie. Une partie de ses symptômes qui ne sont pas compatibles avec la nouvelle normalité sont transférés vers d’autres troubles : le narcissisme a désormais droit de cité, sauf dans sa forme maladive ou « borderline ».
Mais on voit déjà les prémices de nouveaux changements psycho-historiques. Les années que nous venons de traverser, marquées par le néolibéralisme, ont rendu les gens indifférents, leur vie intérieure s’est transformée en un grand glacier de sentiments congelés. Les gens ne peuvent pas faire autrement que de transmettre cette froideur à leur environnement. Il y a des différences non négligeables selon qu’on a grandi et que l’on vit dans une société qui valorise la solidarité avec les faibles et ceux qui sont moins compétitifs, ou bien qu’on vit dans une société où ces gens sont abandonnés dans la misère et stigmatisés en tant que loosers. Que l’expression « espèce de victime » soit devenue la pire insulte que des jeunes se lancent à la tête en dit long sur l’image pervertie qu’ils se font de l’humanité, marquée depuis quelques années par le culte du gagnant. On le voit par exemple chez des sportifs qui chantent à tue-tête devant les caméras après un match victorieux: « Regardez à quoi ressemblent des gagnants – hohéhohéhohé ». (…) Sans doute aussi parce qu’elle a l’air de sortir du dernier soap opera, la gardienne de but de l’équipe de foot américaine, Hope Solo, incarne ce culte du gagnant. Dans une interview avant la finale du dernier championnat du monde, elle déclarait : « Nous savons que nous allons gagner. C’est notre mentalité. » Qu’elle se soit trompée n’est qu’un faible réconfort.
Le marché comme vie intérieure
Les attitudes et les comportements qui sont dictés par le marché et qui sont indispensables pour réussir au niveau économique ont aujourd’hui pénétré la vie quotidienne jusque dans ses derniers recoins. Le manque d’égard généralisé, l’individualisme poussé jusqu’à la manie égocentrique, le cynisme et l’indifférence caractérisent aujourd’hui les rapports entre les humains. C’est ainsi que « l’ère du narcissisme » porte déjà en son sein le prochain niveau de développement psycho-historique. Le marché, l’économie et la pédagogie dictent une idée de la vie intérieure humaine qui doit être flexible et interchangeable, analogue à ce qu’on stigmatise encore aujourd’hui comme « psychopathe », et qu’on retrouve chez les détenus, en prison ou dans des institutions médico-légales. Le terme de psychopathe n’est pas utilisé ici dans son acception populaire, définissant une personnalité perturbée, imprévisible et violente, mais comme l’ont défini les psychiatres américain et canadien Cleckley et Hare pour qui les caractéristiques d’une personnalité « psychopathique » sont l’incapacité à ressentir de l’empathie, le fait d’être beau parleur, charmeuse, sûre d’elle, à l’aise dans les situations sociales, froide quand elle est sous pression. C’est-à-dire précisément les attributs qui caractérisent les flambeurs et les gourous de la nouvelle économie et du monde de la finance qui continuent à nous pousser vers le précipice.
En 2007, Paul Babiak et Robert Hare ont publié un livre, « Esclavagistes ou managers », dans lequel ils mettent en garde les managers et le monde de la finance. Si des «psychopathes» devaient occuper des postes de direction, leur goût du risque et leur absence totale de scrupules pourraient s’avérer désastreux à long terme. De nos jours, la psychologie qui vend son savoir au plus offrant cherche à expliquer les dysfonctionnements du système par ceux des individus plutôt que par la structure de l’économie capitaliste. La psychologie officielle est aveugle en ce qui concerne la société et tente, comme le dit Peter Brückner, « de décrire les astres à travers un ciel partiellement voilé ». Elle ne reconnaît pas que les phénomènes critiqués sont un effet secondaire d’une nouvelle ère du capitalisme qui a commencé dans les années 1990 et qui ne connaît plus comme critère que la cotation boursière. Le monde de l’argent, déchaîné et sans scrupules, est devenu générateur de « psychopathes », il les attire comme un aimant et les multiplie.
Une carrière de psychopathe naît d’un côté de la famille, en tant qu’association utilitariste de sujets-marchandises, et de l’autre du monde virtuel des jeux vidéo. Jouer à l’excès aux jeux vidéo, fondamentalement antisociaux, participe à la production de « psychopathes fonctionnels » et forme les générations à venir à la vie dans un monde capitaliste. On assiste actuellement à la formation d’une nouvelle structure enfantine qu’on pourrait appeler une objet-socialisation4. Dans une forme d’abandon d’enfant postmoderne, on les laisse dès leur plus jeune âge devant des appareils électroniques et techniques chargés de leur socialisation. Même si les parents modernes souhaitent que leurs enfants soient sages, ils ne sont pas prêts pour autant à consentir l’effort personnel et le temps nécessaire. Le travail éducatif astreignant est laissé aux enseignants et à la « Ritalin », ce médicament miracle censé « assagir » les enfants. Il fait partie de la famille des amphétamines et il est de plus en plus prescrit à des enfants comme s’il s’agissait d’un simple complément nutritionnel. C’est avec de la Ritalin et d’autres psychotropes qu’on veut rendre les enfants aptes à supporter les rapports de concurrence auxquels on les confronte dès leur plus jeune âge. Le marché, omniprésent et déifié par tout le monde, pénètre jusque dans les écoles, caractérisées par la concurrence, la solitude, l’hostilité entre les enfants et le harcèlement moral. La conséquence risque d’être que la concurrence du darwinisme social, le manque d’éducation, la froideur et l’indifférence construisent chez les enfants une insensibilité psychique, une absence d’empathie et un manque de scrupules. Même si c’est encore le narcissisme qui domine aujourd’hui, c’est aux psychopathes qu’appartient l’avenir.
L’homme flexible
La seule chose dont on peut être sûr aujourd’hui, ce sont les catastrophes vers lesquelles nous fonçons. Toute alternative dépendra de l’action humaine. La société actuelle porte encore en elle les possibilités de quelque chose de meilleur, mais pour réaliser ces possibilités, on ne peut se fier ni à une tendance qui serait propre à l’histoire ni à un quelconque sujet collectif. C’est à nous, les êtres humains d’aujourd’hui, d’arrêter la folie de l’économie déchaînée et de reprendre le contrôle. Une des priorités d’une société débarrassée de la tyrannie de l’économie serait d’inventer et de créer de nouveaux espaces, stables dans le temps et la durée, et avec une présence éducative humaine, qui permettraient aux enfants de réussir leur naissance psychique et de se développer en tant qu’humains dans une société humaine. Une société dans laquelle l’intégration sociale et les rapports entre les personnes seraient basés sur des formes de coopération solidaire, et non pas sur une socialisation asociale à travers l’argent et le marché, produira d’autres structures psychiques et d’autres formes de médiation de la question psychique et sociale que nous ne pouvons actuellement pas formuler avec des concepts. On peut seulement avancer que l’existence individuelle devra avoir un rapport prononcé avec la communauté dans laquelle l’individu doit retrouver une vraie solidarité. Pour le dire avec les mots du manifeste du parti communiste, une société dans laquelle « le libre développement de chacun est la condition du libre développement pour tous ».
La production de l’humain serait au centre d’une « économie du bonheur » (Bourdieu) qui permettrait aux gens de s’épanouir, de découvrir et de faire naître les possibilités que la société de classes a jusqu’à présent entravées. Mais rappelons-nous l’avertissement formulé par la théorie critique qui met en garde contre la volonté de définir trop exactement l’émancipation, et terminons donc ici par une définition négative : l’homme moderne n’est limité par rien, attaché à rien, il est sans tradition, sans scrupules, régi par l’opportunisme, à la recherche permanente de la fructification de ses avantages personnels et de la croissance de la cotation en bourse de son propre ego. Cet « homme flexible » ne représentera certainement pas l’idéal d’une humanité libérée.
Götz Eisenberg*
Traduction : Paul Braun
- Götz Eisenberg est psychologue en milieu carcéral dans la prison allemande de Butzbach. Il a publié plusieurs livres en allemand sur la question de l’augmentation du nombre d’accès de folie meurtrière (amok) et de leur lien avec l’évolution de la société moderne. Cet article est paru en septembre dernier dans l’hebdomadaire allemand Der Freitag.
1. En allemand Der Untertan, roman écrit deux mois avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale. NDLT
2. Concept forgé par Lloyd deMause, né en 1931 à Detroit, Michigan, qui est un penseur social américain connu pour ses travaux en psycho-histoire. C’est le fondateur du Journal de Psycho-histoire. NDLT
3. Auteur et cinéaste allemand, né en 1940, connu surtout comme l’un des principaux protagonistes du mouvement communautaire politique à Berlin en 1967/68. NDLT
4. Concept développé par Günther Anders selon lequel l’homme n’est plus le sujet de l’Histoire, qu’il a été remplacé par les objets.
Qu'est-ce que la wertkritik ?
Avec d'une part le travail magistral de Moishe Postone, et d'autre part les groupes allemands et autrichiens comme Krisis, Exit, Streifzüge ou le groupe 180 ° avec des théoriciens comme Roswitha Scholz, Norbert Trenkle, Robert Kurz, Anselm Jappe, Gérard Briche, Ernst Lohoff, et plusieurs autres auteurs, « une réinterprétation de la théorie critique de Marx » comme l'a appelée Postone, est apparue durant les deux dernières décennies. A la différence des lectures traditionnelles de Marx avec lesquelles elle rompt, cette approche parfois étiquetée comme mouvance de la « critique de valeur » (wertkritik), a des intérêts principaux divers : cette nouvelle critique s'est en grande partie faite remarquée pour avoir articulé une approche théorique qui porte une attention particulière au caractère fétichiste de la production de marchandises, à la dimension abstraite (travail abstrait) de tout travail, à la distinction entre valeur et richesse matérielle et à la nature du capital comme « sujet automate ». Ainsi, à la différence des marxismes traditionnels les sujets principaux du capitalisme ne sont ni le prolétariat, ni la bourgeoisie, mais plutôt le capital lui-même (la valeur qui s'autovalorise). La valeur n'est pas limitée à la seule " sphère économique ", mais impose sa structure à toute la société, la valeur est une forme sociale de vie et de socialisation, un " fait social total ".
Un des points centraux de ce nouveau travail théorique est de développer une critique du capitalisme qui ne s'arrête pas au niveau des antagonismes de classes sociologiques, à la question des rapports de distribution et de propriété privée des moyens de production. La classe capitaliste gère un processus de production de marchandises à son propre profit, mais n'en est pas l'auteur ni le maître. Travailleurs et capitalistes ne sont que les fonctionnaires d'un processus qui les dépasse, la lutte des classes si elle existe bien, n'est en réalité qu'une lutte d'intérêts à l'intérieur des formes de vie et de socialisation capitalistes. Ainsi à l'inverse de l'anticapitalisme tronqué, la critique de la valeur ose enfin critiquer le système dans sa totalité, et d'abord critiquer pour la première fois son principe de synthèse sociale, le travail en tant que tel, dans ses deux dimensions concrète et abstraite, comme activité socialement médiatisante et historiquement spécifique au seul capitalisme, et non comme simple activité instrumentale, naturelle et transhistorique, comme si le travail était l'essence générique de l'homme qui serait captée extérieurement par le capital. C'est le double caractère de cette forme de vie sociale et sphère séparée de la vie qu'est le travail et non le marché et la propriété privée des moyens de production, qui constitue le noyau du capitalisme. Dans la société capitaliste seulement, le travail abstrait se représente dans la valeur, la valeur est l'objectivation d'un lien social aliéné. La valeur d'échange d'une marchandise n'est que l'expression, la forme visible, de la valeur " invisible ".
Un mouvement d'émancipation du fétichisme de la valeur, ne peut plus critiquer ce monde à partir du point de vue du travail. Il ne s'agit donc plus de libérer le travail du capital, mais de se libérer du travail en tant que tel, non pas en faisant travailler les machines à la place car le mode industriel de production est intrinsèquement capitaliste (la technologie n'est pas neutre), mais en abolissant une activité posée au centre de la vie comme socialement médiatisante. Cependant la critique n'a pas à fournir en pièce jointe, un mode d'emploi pour une organisation alternative de l’emploi de la vie. Elle développe une explication possible du monde présent, des souffrances réelles de nos propres vies et des exigences sociales qui leurs sont imposées, mais ce n'est pas un mode d'emploi expliquant comment construire correctement une " société idéale ". Le seul critère proposé par la wertkritik c'est qu'aucun medium fétichiste (comme aujourd'hui le travail) ne s'interpose désormais entre les individus sociaux et entre les individus sociaux et le monde. Et comme cela n'a jamais existé, cela reste à inventer. Mais il n’y a pas de compromis possible avec l’économie, c’est-à-dire avec le travail comme forme capitaliste du métabolisme avec la nature, et comme médiation sociale entre les humains. On ne peut privilégier à côté de l'économique, d'autres dimensions (le don, l'entraide, le care, etc.) qui pourraient exister parallèlement, car la valeur est une forme sociale totale fétichiste qui envahit tout : il faut sortir carrément de l’économie en inventant d’autres formes de médiation sociale entre nous, que celles du travail, de la marchandise, de l’argent, du capital qui branche nos « capacités de travail » sur ses agencements sociaux et ses machines. D'autres points forts de ce nouveau travail théorique a été de fournir une structure qui permette de comprendre le processus de crise économique qui a commencé dans les années 1970 et dont les considérables effets actuels sont souvent compris comme une simple « crise financière », ou encore un autre apport a été l'élaboration d'une théorie socio-historique de la connaissance et de la subjectivité qui rompt avec l'épistémologisme contemporain, tout en permettant de comprendre autrement l'antisémitisme, le racisme, la politique, l'Etat, le droit, la domination patriarcale, etc. Pour faire plus ample connaissance avec ce nouveau travail théorique rompant avec le marxisme, on pourra aller voir dans la partie " présentation de la wertkritik ". lire la suite
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samedi 3 novembre 2012 à 15:19 :: __Code 3.6 The-dark-world.. "The world sinks" Ghost Recon Future Soldier - king of Dahomey. Meurtre, Mort, Détruire. Terra Nullius, Exosquelette, armure du guerrier du futur
Fantomax
génie du mal
Il n'a pas parlé depuis des mois, mais Booba s'est livré dans Le Parisien.
"En France, je ne me sens pas chez moi"
« Je suis noir, et forcément ça se voit. Du coup les Noirs que je croise à Paris m’appellent “ mon frère ”. Le sommesnous vraiment ? Qu’ont en commun un Antillais, un Sénégalais, et un Noir né dans le Xème arrondissement, sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d’être constamment réduits ? J’oublie évidemment la généalogie qu’ils se sont forgée, celle du malheur et de l’humiliation – traite négrière, colonisation, conditions de vie des immigrés... Car par-delà la peau, ce qui les réunit, ce sont leurs sanglots.Je ne conteste pas les souffrances qu’ont subies et que subissent encore les Noirs. Je conteste la tendance à ériger ces souffrances en signes d’identité. Je suis né au Congo Brazzaville, j’ai étudié en France, j’enseigne désormais en Californie. Je suis noir, muni d’un passe-port français et d’une carte verte. Qui suis-je ? J’aurais bien du mal à le dire. Mais je refuse de me défi nir par les larmes et le ressentiment ».
Alain Mabanckou
http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/02/04/pascal-blanchard-les-noirs-de-france-ne-sont-pas-des-victimes-228978
Existe t-il un Français noir? suite à une altercation avec un noir, et comme je suis un arabe bien sure?
il m'a fait savoir qu'il est un Français et qu'il est chez lui, je lui ai répondu que c'est vrai tu es un Français sur papiers mais le sang qui circule dans tes veines n'est pas Français, j'ai tords de dire ça?
Meilleure réponse - Choisie par le demandeur
oui, effectivement t'as eu tort de dire ça...
pour moi on est tous ensemble sur un même bâteau appelé terre et ça qu'on soit black blanc beurre ou jaune ... et j'en oublie
c'est vexant de voir qu'un français ne se considère pas comme français mais comme robeux : tu es les deux à la fois, tout comme lui est français et noir... ça existe, j'en croise tous les jours dans la rue...!!!!!!!!!!
Par contre, par ta culture et tes orignies tu es arabe comme tu dis et moi, par ma culture et mes origines je suis marseillaise, mais je suis avant tout française et fière de l'être, c'est ta culture qui fait ta différence et qui a fait de toi ce que tu es aujourd'hui et non pas ta couleur de peau.
http://fr.answers.yahoo.com/question/
À propos
Française d'origine Africaine ? euuu Il y a t-il un problème?
Description
Noirs et Fière certes sa je ne peux le renier (ça se vois!) je sais d'ou je viens donc je ne peux que le revendiquer , La vie a fait que l'on me donne naissance sur le sol français et que ma vie sois sur le sol français lol j'y peux rien si je suis française ! MDR partageons nos idées avec sérieux mais humours car n'écouter pas se que certains crétins pense de la peaux noirs parce que"BLACK IS BEAUTYFUL"
« Les Noirs de France ne sont pas des victimes »
EXTRAIT :
C’est une histoire passionnante que « Noirs de France » nous invite à découvrir à partir de ce dimanche sur France 5. En trois épisodes, l’historien Pascal Blanchard et le réalisateur Juan Gélas nous racontent un siècle de présence noire en France.
Les images d’archives, saisissantes, et les témoignages de la nouvelle génération retracent les combats oubliés et rappellent le paradoxe d’une France à la fois terre de liberté et d’oppression. Pascal Blanchard, co-auteur du documentaire (qui a aussi signé le livre « La France noire », paru il y a peu), insiste sur la nécessité d’écrire cette histoire. Entretien.
De nombreuses personnalités interviennent dans ce documentaire. Avez-vous eu des refus ?
Un seul, Rama Yade. A l’époque, elle était au gouvernement. Elle m’avait dit qu’elle n’était pas noire, qu’elle ne voulait pas être perçue simplement comme noire. Il aurait justement été intéressant d’entendre cela.
Noirs de France (Archives du Sénat)
Pourquoi une histoire spécifique des Noirs de France ? Leur histoire n’est-elle pas celle de tous les immigrés ?
Non ! L’histoire d’un Chinois en France n’est pas celle d’un Japonais. Pourquoi à Paris, en 1932, y a-t-il 1400 Japonais SDF ? La réponse n’est pas à trouver dans l’histoire de l’immigration maghrébine.
Il n’y a aucun rapport entre ces immigrés, si ce n’est qu’ils viennent d’un autre pays pour s’installer en France.
Dans l’histoire de l’immigration, il y a toujours le contexte du départ, qui peut être motivé par des raisons économiques ou politiques. La perception dans la société d’accueil n’est pas la même pour un Sikh qui va en France ou en Angleterre.
On peut toujours raconter le grand mirage de l’histoire de l’immigration française, c’est très pertinent mais ça a déjà été fait et très bien fait – même si le plus souvent, l’histoire a été racontée à travers le prisme du travail ; on a oublié les combattants, les réfugiés, les enfants, ceux qui sont partis, qui n’ont pas fait souche.
La France Noire
Un premier livre volumineux, écrit par Pascal Blanchard et publié aux Editions de la Découverte, raconte trois siècle d’histoire noire en France. Richement illustré, il est indispensable pour comprendre notre histoire commune.
Vous racontez l’histoire des Africains, mais aussi celle des Antillais...
L’histoire coloniale induit une fracture au cœur de l’immigration. Le documentaire débute en 1889, avec les lois sur la nationalité, qui sépare :
les citoyens, ce qui inclut les hommes, les femmes, ceux qui ont eu la citoyenneté du bout des doigts, les Juifs, les Sénégalais, les Indiens ou les Antillais (mais ils n’ont pas le droit d’être mobilisés sous le drapeau) ;
les immigrés.
La France a besoin de bras, à l’inverse d’aujourd’hui, il y a un phénomène d’accélération de la naturalisation. On a besoin de construire, le pays est en mouvement. Entre 1914 et 1918, on compte près d’un million de naturalisations.
La loi de 1889 facilite l’octroi de la citoyenneté française, elle aurait pu s’appliquer aux indigènes, qui sont alors majoritaires (il y a plus de sujets de l’Empire français que de citoyens en France).
Mais non, ce ne sont pas des futurs citoyens, ce ne sont même pas des étrangers ! S’ils étaient des étrangers, ils pourraient être naturalisés mais non, ils vont être exclus du principe de la citoyenneté. Ces gens-là auront un autre statut. Ils sont indigènes. Ils ont tous les devoirs mais aucun droit.
A cela se superpose une vieille et longue histoire française qui s’appelle l’esclavage et qui ne concerne qu’un type de population : tu es noir, tu descends de l’esclave.
En 1777, quand la France de l’Ancien Régime fait son grand sondage, qu’elle compte les Noirs pour les contrôler, elle intègre totalement les Noirs des Mascareigne, les îles périphériques des Indes, des Seychelles...
La logique est celle de la colorisation de la peau, on n’est pas dans une distinction ethno-géographique. Tu es noir, tu es donc contrôlé par la police ; tu es noir, tu as un statut spécifique, je t’interdis le mariage métis : c’est cela qui crée une histoire spécifique.
Le documentaire regroupe une myriade de populations, c’est vrai, mais quand elles arrivent en France, elles ont un point commun : elles sont perçues comme noires. Et leur deuxième point commun, c’est qu’elles vont se revendiquer comme noires.
Image extraite de « Noirs de France » (Frank Horvat)
C’est une histoire spécifique, comme l’est celle des musulmans de France. Je pense au documentaire sur le sujet diffusé en 2010.
Je me distingue beaucoup de « Musulmans de France » parce que ce film commet une erreur : quand on immigre en France dans les années 20, et qu’on est un travailleur algérien, on ne se pense pas musulman.
Le problème, c’est qu’on n’y voit très peu de Noirs musulmans, de Pakistanais, de populations du Moyen Orient – les Libanais et les Egyptiens installés en France depuis le XIXe siècle. – ou les Chinois musulmans. Et il tronque l’histoire de l’islam en France.
Vous savez où a été construite la première mosquée de France ? Sur l’île de la Réunion. C’est davantage une histoire des Maghrébins que des musulmans.
Si on revient aux Noirs de France, on peut dire que la couleur de la peau a produit dans l’histoire des comportements, a produit des regards, a produit des cadres juridiques – quand Bonaparte expulse les Noirs en 1804 ou quand Louis XVI crée une police des Noirs.
Cette couleur a même été revendiquée comme une culture, comme une pensée politique avec des Nardal, Senghor, Césaire... Elle va devenir un emblème politique, le « mouvement noir ou nègre ». Le premier journal anticolonialiste dans les années 30 s’appelle « Le cri du Nègre »...
Vous montrez combien l’histoire des Noirs en France et aux Etats-Unis est différente. Ce qui explique sans doute qu’« Intouchables » a été perçu comme un film raciste aux Etats-Unis...
Il s’agit de l’interprétation américaine dans un contexte américain. Pour un Américain, c’est « La Case de l’oncle Tom » roman paru peu avant la guerre de Sécession et qui dénonce l’esclavage, ndlr version moderne. Les Américains ont quarante ans d’avance sur nous.
Regardez « Bamboozled », un film formidable de Spike Lee – il a fait un bide en France où il est sorti sous le titre The Very Black Show, ndlr. Les dix dernières minutes forment un petit documentaire, sans aucun commentaire, sur l’image du Noir dans le cinéma américain.
Ça commence par le film « Naissance d’une nation » de D.H. Griffith, le film emblématique de l’Amérique. Le film dure six heures, et il n’y a qu’une seule scène avec un Noir : il viole une Blanche. Et vous avez compris la place du Noir en Amérique à travers le cinéma.
Les Américains ont pris de l’avance sur nous, mais la France est complexe. D’un côté, on est un pays où sévit une discrimination, où il est difficile d’avoir un député noir ou asiatique, un Président je n’en parle même pas – ce que l’Amérique est capable de faire. De l’autre, les « personnalités préférées des Français » dans les sondages sont des métis, des Kabyles, des Noirs...
Le 12e régiment de tirailleurs sénégalais, venu pour les cérémonies du 14-Juillet, photographie de Meurice, 1939. (coll. Eric Deroo)
Pendant la guerre, les Noirs américains, jugés indignes de se battre, le feront finalement sous commandement français. Mais la France utilisait ses Noirs comme de la chair à canon, ce qui n’est pas plus digne...
Il y a deux façons de dire que les Noirs de France ont été de la chair à canon, mais c’est une interprétation politique.
On peut affirmer qu’ils ont été sacrifiés, parce qu’ils n’ont rien à voir avec un conflit qui opposait des nations hégémoniques en Europe.
Mais quantitativement, les régiments sénégalais n’ont pas eu plus de morts que les régiments corses, bretons, occitans. Il n’y a pas une volonté de détruire ou de tuer davantage.
Pourtant, la mémoire collective a retenu cette, parce que dans l’histoire de France, quand vous n’avez pas de place, vous prenez la place qu’il vous reste, celle des victimes de l’histoire.
Il faut savoir qu’à cette époque, les Noirs américains viennent en France parce qu’ils sont plus libres qu’aux Etats-Unis. Ils peuvent boire une bière en terrasse avec une femme blanche, avoir une carrière d’artiste, de boxeur, d’écrivain primé (le premier Goncourt en 1921 à René Maran)... On a le droit d’être un homme ou une femme libre.
Tout ça montre que les lignes de fracture sont complexes. On ne peut pas regarder l’Histoire avec manichéisme. La France, une puissance coloniale qui aurait pu n’être qu’une force d’oppression, a créé en son sein ces années-là un espace de liberté.
Encore aujourd’hui, il y a une mythologie de la France au sein des communautés noires américaines : 85% des consommateurs de cognac aux Etats-Unis sont noirs, on le voit dans les clips de rap américains.
Ça vient du souvenir de la fin de la Seconde Guerre mondiale : la plupart de ces soldats noirs, passés par les ports de La Pallice ou de Bordeaux, ont découvert le cognac. Ce n’était pas la boisson des latinos, des white, ils l’ont donc un peu pris comme emblème et transmis à leurs enfants.
Noirs de France (Gérard Bloncourt/Rue des Archives)
On redécouvre un siècle de lutte et pourtant, il y a cette image tenace des parents et grands-parents qui « baissaient la tête ». Pourquoi ?
On a affaire à un stéréotype positif. Comme on a laissé peu d’espace dans l’histoire de France aux populations afro-antillaises, elles ont occupé l’espace de la victime. Etre une victime, ça permet de revendiquer. C’est tout à fait légitime, ça permet de faire ce travail sur la mémoire de l’esclavage et la colonisation mais ça n’a pas été que ça.
Cet espace a conduit à ne même plus voir ce côté combattant. On n’imagine pas que certains soldats de la guerre de 14-18 ont choisi d’y aller, que dans les années 60, les pères de cette génération n’ont pas accepté la situation dans les foyers et les usines, ils se sont battus pour leurs droits.
Quand on interroge les militants de Mai 68 pour leur demander « où étaient les Noirs et les Arabes ? », ils sont incapables de vous répondre. Pourtant, sur les photos, on voit qu’ils sont dans les cortèges, tout à la fin. Même au sein du mouvement ouvrier, il a fallu se battre pour exister.
Cette histoire de lutte ne s’est pas écrite, ni dans les mémoires collectives ni dans celles des héritiers de cette histoire, parce que d’une certaine manière, ceux qui ont porté la mémoire de ces gens-là ont assimilé leur place de victime de l’Histoire.
Mais est-ce que cette histoire-là n’a pas été oubliée précisément parce que si, sur le papier, on est tous égaux, les Noirs sont cependant toujours victimes de discrimination ?
Une petite parabole pour vous répondre. J’ai emmené mon petit garçon à la Cité de l’immigration, ce prétendu musée qui nous raconte une jolie histoire qui n’a jamais existé.
Si vous voulez raconter l’histoire de France à un enfant, il faut l’emmener un peu à côté, Porte Dorée, devant un immense mur qui doit faire à peu près 40 mètres de long sur 15 mètres de haut et sur lequel sont peintes des fresques. Il y a les noms de tous ceux qui ont colonisé pour la France. Vous savez qui est le premier ? C’est Godefroy de Bouillon, roi de Jérusalem, en l’an 1000...
Cette histoire, vous voyez, est un peu ancienne, et notre génération commence à peine à l’écrire. Elle mérite d’être écrite, mais bien écrite. Il faut forcer les gens à regarder notre histoire commune autrement. L’histoire fabrique une identité nationale.
Je suis un républicain, je pense que l’histoire nous a produit, que c’est la Révolution française qui fait mes idées. Si l’histoire m’a produit à travers cela, la manière dont on raconte l’histoire, notamment l’histoire coloniale, doit faire partie de mon histoire commune aujourd’hui.
Dans votre film, Joey Starr dit : « Il aurait fallu que j’arrête de manger du piment, il fallait qu’on se francise. » Il est complètement français pourtant. Comment on en sort ?
Je pense que malheureusement, ou pas, on n’en sort pas complètement. Ce que dit Joey Starr, c’est qu’en abandonnant des spécificités culturelles, c’est un peu comme si tu te blanchissais la peau.
L’identité, c’est quelque chose qui s’accroche à vous. Ce n’est pas grave de vous demander d’où vous venez quand ce n’est pas stigmatisant. Le problème c’est quand on te pose la question quarante fois par jour, et qu’elle ne signifie pas « d’où tu viens » mais « de quelle brousse, de quel bled ».
Dans le sens inverse, la société s’est pimentée ; on mange de la banane et du riz en France, ce n’était pas le cas dans les années 30. Le métissage culturel est lent, mais il se poursuit.
C’est un des grands traits de notre société actuelle : allez vous promener dans un beau quartier à Bordeaux, Marseille ou Paris. A partir de 15h30, dans les squares, vous avez une société très nouvelle qui est en train de se créer : ce sont des femmes d’origine maghrébines, noires ou asiatiques qui gardent les enfants et les vieux. C’est pareil dans les hôpitaux. L’impact sociologique sera majeur dans cinquante ans.
Extrait de « Noirs de France »
J’ai l’impression que dire « se franciser », c’est dire « s’embourgeoiser ».
Non, ce que Joey Starr veut dire, c’est qu’en permanence, on lui demande de faire disparaître ses codes, de disparaître. C’est ça la République française. C’est tout ce paradoxe, l’intégration est quasiment impossible !
Même avec des gens de gauche, il y a du boulot parce qu’ils ont une vision ethniciste de la nation. Le mot « diversité » n’est pas encore inscrit sur les frontispices de la République. Ça devrait pourtant être le quatrième mot de la République.
« Noirs de France » sort en DVD le 20 février
Les hommes politiques, de droite comme de gauche, vous disent : « C’est très difficile de faire émerger la diversité dans les partis. »
C’est leur phrase-clé pour expliquer pourquoi leur formation est composée d’hommes blancs.
Je leur demande pourquoi ils ne sont pas capables de faire ce que les politiques ont fait il y a un siècle : élire un vice-président de l’Assemblée nationale noir (Gerville Réache). Ils me répondent : « Vous êtes sûr ? »
Ils parlent de laïcité, mais le premier homme musulman élu au sein de la République est entré en djellaba au sein de l’Assemblée nationale française et à l’époque, ça n’a choqué personne. Est-ce que vous voyez combien nous avons régressé !
Il faut du temps pour faire avancer l’opinion ? Mais ce sont les politiques qui ont fait régresser l’opinion, parce qu’ils n’ont pas le courage de leurs aînés.
Difficile de faire élire des élus de la diversité ? Mais Monnerville ancien président du Sénat, ndlr s’est fait élire dans le Lot ! Il faut en permanence se battre contre nos propres élites.
Pascal Blanchard : « Les Noirs de France ne sont pas des victimes »
Zineb Dryef | Journaliste Rue89
Une série documentaire diffusée sur France 5 retrace l’histoire peu racontée des communautés noires en France, brisant au passage pas mal d’idées reçues.
La bande-annonce de « Noirs de France »
C’est une histoire passionnante que « Noirs de France » nous invite à découvrir à partir de ce dimanche sur France 5. En trois épisodes, l’historien Pascal Blanchard et le réalisateur Juan Gélas nous racontent un siècle de présence noire en France.
Les images d’archives, saisissantes, et les témoignages de la nouvelle génération retracent les combats oubliés et rappellent le paradoxe d’une France à la fois terre de liberté et d’oppression. Pascal Blanchard, co-auteur du documentaire (qui a aussi signé le livre « La France noire », paru il y a peu), insiste sur la nécessité d’écrire cette histoire. Entretien.
De nombreuses personnalités interviennent dans ce documentaire. Avez-vous eu des refus ?
Un seul, Rama Yade. A l’époque, elle était au gouvernement. Elle m’avait dit qu’elle n’était pas noire, qu’elle ne voulait pas être perçue simplement comme noire. Il aurait justement été intéressant d’entendre cela.
Noirs de France (Archives du Sénat)
Pourquoi une histoire spécifique des Noirs de France ? Leur histoire n’est-elle pas celle de tous les immigrés ?
Non ! L’histoire d’un Chinois en France n’est pas celle d’un Japonais. Pourquoi à Paris, en 1932, y a-t-il 1400 Japonais SDF ? La réponse n’est pas à trouver dans l’histoire de l’immigration maghrébine.
Il n’y a aucun rapport entre ces immigrés, si ce n’est qu’ils viennent d’un autre pays pour s’installer en France.
Dans l’histoire de l’immigration, il y a toujours le contexte du départ, qui peut être motivé par des raisons économiques ou politiques. La perception dans la société d’accueil n’est pas la même pour un Sikh qui va en France ou en Angleterre.
On peut toujours raconter le grand mirage de l’histoire de l’immigration française, c’est très pertinent mais ça a déjà été fait et très bien fait – même si le plus souvent, l’histoire a été racontée à travers le prisme du travail ; on a oublié les combattants, les réfugiés, les enfants, ceux qui sont partis, qui n’ont pas fait souche.
La France Noire
Un premier livre volumineux, écrit par Pascal Blanchard et publié aux Editions de la Découverte, raconte trois siècle d’histoire noire en France. Richement illustré, il est indispensable pour comprendre notre histoire commune.
Vous racontez l’histoire des Africains, mais aussi celle des Antillais...
L’histoire coloniale induit une fracture au cœur de l’immigration. Le documentaire débute en 1889, avec les lois sur la nationalité, qui sépare :
les citoyens, ce qui inclut les hommes, les femmes, ceux qui ont eu la citoyenneté du bout des doigts, les Juifs, les Sénégalais, les Indiens ou les Antillais (mais ils n’ont pas le droit d’être mobilisés sous le drapeau) ;
les immigrés.
La France a besoin de bras, à l’inverse d’aujourd’hui, il y a un phénomène d’accélération de la naturalisation. On a besoin de construire, le pays est en mouvement. Entre 1914 et 1918, on compte près d’un million de naturalisations.
La loi de 1889 facilite l’octroi de la citoyenneté française, elle aurait pu s’appliquer aux indigènes, qui sont alors majoritaires (il y a plus de sujets de l’Empire français que de citoyens en France).
Mais non, ce ne sont pas des futurs citoyens, ce ne sont même pas des étrangers ! S’ils étaient des étrangers, ils pourraient être naturalisés mais non, ils vont être exclus du principe de la citoyenneté. Ces gens-là auront un autre statut. Ils sont indigènes. Ils ont tous les devoirs mais aucun droit.
A cela se superpose une vieille et longue histoire française qui s’appelle l’esclavage et qui ne concerne qu’un type de population : tu es noir, tu descends de l’esclave.
En 1777, quand la France de l’Ancien Régime fait son grand sondage, qu’elle compte les Noirs pour les contrôler, elle intègre totalement les Noirs des Mascareigne, les îles périphériques des Indes, des Seychelles...
La logique est celle de la colorisation de la peau, on n’est pas dans une distinction ethno-géographique. Tu es noir, tu es donc contrôlé par la police ; tu es noir, tu as un statut spécifique, je t’interdis le mariage métis : c’est cela qui crée une histoire spécifique.
Le documentaire regroupe une myriade de populations, c’est vrai, mais quand elles arrivent en France, elles ont un point commun : elles sont perçues comme noires. Et leur deuxième point commun, c’est qu’elles vont se revendiquer comme noires.
Image extraite de « Noirs de France » (Frank Horvat)
C’est une histoire spécifique, comme l’est celle des musulmans de France. Je pense au documentaire sur le sujet diffusé en 2010.
Je me distingue beaucoup de « Musulmans de France » parce que ce film commet une erreur : quand on immigre en France dans les années 20, et qu’on est un travailleur algérien, on ne se pense pas musulman.
Le problème, c’est qu’on n’y voit très peu de Noirs musulmans, de Pakistanais, de populations du Moyen Orient – les Libanais et les Egyptiens installés en France depuis le XIXe siècle. – ou les Chinois musulmans. Et il tronque l’histoire de l’islam en France.
Vous savez où a été construite la première mosquée de France ? Sur l’île de la Réunion. C’est davantage une histoire des Maghrébins que des musulmans.
Si on revient aux Noirs de France, on peut dire que la couleur de la peau a produit dans l’histoire des comportements, a produit des regards, a produit des cadres juridiques – quand Bonaparte expulse les Noirs en 1804 ou quand Louis XVI crée une police des Noirs.
Cette couleur a même été revendiquée comme une culture, comme une pensée politique avec des Nardal, Senghor, Césaire... Elle va devenir un emblème politique, le « mouvement noir ou nègre ». Le premier journal anticolonialiste dans les années 30 s’appelle « Le cri du Nègre »...
Vous montrez combien l’histoire des Noirs en France et aux Etats-Unis est différente. Ce qui explique sans doute qu’« Intouchables » a été perçu comme un film raciste aux Etats-Unis...
Il s’agit de l’interprétation américaine dans un contexte américain. Pour un Américain, c’est « La Case de l’oncle Tom » roman paru peu avant la guerre de Sécession et qui dénonce l’esclavage, ndlr version moderne. Les Américains ont quarante ans d’avance sur nous.
Regardez « Bamboozled », un film formidable de Spike Lee – il a fait un bide en France où il est sorti sous le titre The Very Black Show, ndlr. Les dix dernières minutes forment un petit documentaire, sans aucun commentaire, sur l’image du Noir dans le cinéma américain.
Ça commence par le film « Naissance d’une nation » de D.H. Griffith, le film emblématique de l’Amérique. Le film dure six heures, et il n’y a qu’une seule scène avec un Noir : il viole une Blanche. Et vous avez compris la place du Noir en Amérique à travers le cinéma.
Les Américains ont pris de l’avance sur nous, mais la France est complexe. D’un côté, on est un pays où sévit une discrimination, où il est difficile d’avoir un député noir ou asiatique, un Président je n’en parle même pas – ce que l’Amérique est capable de faire. De l’autre, les « personnalités préférées des Français » dans les sondages sont des métis, des Kabyles, des Noirs...
Le 12e régiment de tirailleurs sénégalais, venu pour les cérémonies du 14-Juillet, photographie de Meurice, 1939. (coll. Eric Deroo)
Pendant la guerre, les Noirs américains, jugés indignes de se battre, le feront finalement sous commandement français. Mais la France utilisait ses Noirs comme de la chair à canon, ce qui n’est pas plus digne...
Il y a deux façons de dire que les Noirs de France ont été de la chair à canon, mais c’est une interprétation politique.
On peut affirmer qu’ils ont été sacrifiés, parce qu’ils n’ont rien à voir avec un conflit qui opposait des nations hégémoniques en Europe.
Mais quantitativement, les régiments sénégalais n’ont pas eu plus de morts que les régiments corses, bretons, occitans. Il n’y a pas une volonté de détruire ou de tuer davantage.
Pourtant, la mémoire collective a retenu cette, parce que dans l’histoire de France, quand vous n’avez pas de place, vous prenez la place qu’il vous reste, celle des victimes de l’histoire.
Il faut savoir qu’à cette époque, les Noirs américains viennent en France parce qu’ils sont plus libres qu’aux Etats-Unis. Ils peuvent boire une bière en terrasse avec une femme blanche, avoir une carrière d’artiste, de boxeur, d’écrivain primé (le premier Goncourt en 1921 à René Maran)... On a le droit d’être un homme ou une femme libre.
Tout ça montre que les lignes de fracture sont complexes. On ne peut pas regarder l’Histoire avec manichéisme. La France, une puissance coloniale qui aurait pu n’être qu’une force d’oppression, a créé en son sein ces années-là un espace de liberté.
Encore aujourd’hui, il y a une mythologie de la France au sein des communautés noires américaines : 85% des consommateurs de cognac aux Etats-Unis sont noirs, on le voit dans les clips de rap américains.
Ça vient du souvenir de la fin de la Seconde Guerre mondiale : la plupart de ces soldats noirs, passés par les ports de La Pallice ou de Bordeaux, ont découvert le cognac. Ce n’était pas la boisson des latinos, des white, ils l’ont donc un peu pris comme emblème et transmis à leurs enfants.
Noirs de France (Gérard Bloncourt/Rue des Archives)
On redécouvre un siècle de lutte et pourtant, il y a cette image tenace des parents et grands-parents qui « baissaient la tête ». Pourquoi ?
On a affaire à un stéréotype positif. Comme on a laissé peu d’espace dans l’histoire de France aux populations afro-antillaises, elles ont occupé l’espace de la victime. Etre une victime, ça permet de revendiquer. C’est tout à fait légitime, ça permet de faire ce travail sur la mémoire de l’esclavage et la colonisation mais ça n’a pas été que ça.
Cet espace a conduit à ne même plus voir ce côté combattant. On n’imagine pas que certains soldats de la guerre de 14-18 ont choisi d’y aller, que dans les années 60, les pères de cette génération n’ont pas accepté la situation dans les foyers et les usines, ils se sont battus pour leurs droits.
Quand on interroge les militants de Mai 68 pour leur demander « où étaient les Noirs et les Arabes ? », ils sont incapables de vous répondre. Pourtant, sur les photos, on voit qu’ils sont dans les cortèges, tout à la fin. Même au sein du mouvement ouvrier, il a fallu se battre pour exister.
Cette histoire de lutte ne s’est pas écrite, ni dans les mémoires collectives ni dans celles des héritiers de cette histoire, parce que d’une certaine manière, ceux qui ont porté la mémoire de ces gens-là ont assimilé leur place de victime de l’Histoire.
Mais est-ce que cette histoire-là n’a pas été oubliée précisément parce que si, sur le papier, on est tous égaux, les Noirs sont cependant toujours victimes de discrimination ?
Une petite parabole pour vous répondre. J’ai emmené mon petit garçon à la Cité de l’immigration, ce prétendu musée qui nous raconte une jolie histoire qui n’a jamais existé.
Si vous voulez raconter l’histoire de France à un enfant, il faut l’emmener un peu à côté, Porte Dorée, devant un immense mur qui doit faire à peu près 40 mètres de long sur 15 mètres de haut et sur lequel sont peintes des fresques. Il y a les noms de tous ceux qui ont colonisé pour la France. Vous savez qui est le premier ? C’est Godefroy de Bouillon, roi de Jérusalem, en l’an 1000...
Cette histoire, vous voyez, est un peu ancienne, et notre génération commence à peine à l’écrire. Elle mérite d’être écrite, mais bien écrite. Il faut forcer les gens à regarder notre histoire commune autrement. L’histoire fabrique une identité nationale.
Je suis un républicain, je pense que l’histoire nous a produit, que c’est la Révolution française qui fait mes idées. Si l’histoire m’a produit à travers cela, la manière dont on raconte l’histoire, notamment l’histoire coloniale, doit faire partie de mon histoire commune aujourd’hui.
Dans votre film, Joey Starr dit : « Il aurait fallu que j’arrête de manger du piment, il fallait qu’on se francise. » Il est complètement français pourtant. Comment on en sort ?
Je pense que malheureusement, ou pas, on n’en sort pas complètement. Ce que dit Joey Starr, c’est qu’en abandonnant des spécificités culturelles, c’est un peu comme si tu te blanchissais la peau.
L’identité, c’est quelque chose qui s’accroche à vous. Ce n’est pas grave de vous demander d’où vous venez quand ce n’est pas stigmatisant. Le problème c’est quand on te pose la question quarante fois par jour, et qu’elle ne signifie pas « d’où tu viens » mais « de quelle brousse, de quel bled ».
Dans le sens inverse, la société s’est pimentée ; on mange de la banane et du riz en France, ce n’était pas le cas dans les années 30. Le métissage culturel est lent, mais il se poursuit.
C’est un des grands traits de notre société actuelle : allez vous promener dans un beau quartier à Bordeaux, Marseille ou Paris. A partir de 15h30, dans les squares, vous avez une société très nouvelle qui est en train de se créer : ce sont des femmes d’origine maghrébines, noires ou asiatiques qui gardent les enfants et les vieux. C’est pareil dans les hôpitaux. L’impact sociologique sera majeur dans cinquante ans.
Extrait de « Noirs de France »
J’ai l’impression que dire « se franciser », c’est dire « s’embourgeoiser ».
Non, ce que Joey Starr veut dire, c’est qu’en permanence, on lui demande de faire disparaître ses codes, de disparaître. C’est ça la République française. C’est tout ce paradoxe, l’intégration est quasiment impossible !
Même avec des gens de gauche, il y a du boulot parce qu’ils ont une vision ethniciste de la nation. Le mot « diversité » n’est pas encore inscrit sur les frontispices de la République. Ça devrait pourtant être le quatrième mot de la République.
« Noirs de France » sort en DVD le 20 février
Les hommes politiques, de droite comme de gauche, vous disent : « C’est très difficile de faire émerger la diversité dans les partis. »
C’est leur phrase-clé pour expliquer pourquoi leur formation est composée d’hommes blancs.
Je leur demande pourquoi ils ne sont pas capables de faire ce que les politiques ont fait il y a un siècle : élire un vice-président de l’Assemblée nationale noir (Gerville Réache). Ils me répondent : « Vous êtes sûr ? »
Ils parlent de laïcité, mais le premier homme musulman élu au sein de la République est entré en djellaba au sein de l’Assemblée nationale française et à l’époque, ça n’a choqué personne. Est-ce que vous voyez combien nous avons régressé !
Il faut du temps pour faire avancer l’opinion ? Mais ce sont les politiques qui ont fait régresser l’opinion, parce qu’ils n’ont pas le courage de leurs aînés.
Difficile de faire élire des élus de la diversité ? Mais Monnerville ancien président du Sénat, ndlr s’est fait élire dans le Lot ! Il faut en permanence se battre contre nos propres élites.
Infos pratiques
Noirs de France
Documentaire de Pascal Blanchard et Juan Gélas
Diffusé sur France 5, à partir du dimanche 5 février, à 22h05. Le DVD sort le 20 février. Sur le même sujet : exposition « Exhibitions, l'invention du sauvage », musée du Quai-Branly, jusqu'au au 3 juin ; « La France noire, Trois siècles de présences », de Pascal Blanchard.
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samedi 3 novembre 2012 à 13:28 :: __Code 3.6 The-dark-world.. "The world sinks" Ghost Recon Future Soldier - king of Dahomey. Meurtre, Mort, Détruire. Terra Nullius, Exosquelette, armure du guerrier du futur
Du Xe au XVe s., l'islam connaît ce que les historiens appellent la « seconde expansion ». Il ne s'agit plus des fulgurantes conquêtes militaires du premier siècle de son histoire, mais d'une lente pénétration en Afrique et en Asie, le plus souvent pacifique. La diffusion de l'islam va alors se faire par l'intermédiaire des marchands, qui jouent un rôle de véritables missionnaires.
Si des marchands musulmans ont sans doute eu des contacts sporadiques en Indonésie à partir du Xe s., ce n'est qu'au XIIIe s. que l'islam s'établit à Sumatra, où de petits États musulmans se constituent sur la côte nord-est. L'islam finit par gagner l'île de Java au XVIe s., puis se diffuse, généralement de façon pacifique, des zones côtières vers l'intérieur des terres, en tous les points de l'archipel indonésien. Au XIXe s., il a atteint le nord-est et gagné les Philippines. De nos jours, les musulmans représentent environ 85 % de la population indonésienne.
L'islam pénètre l'Afrique occidentale en trois phases principales. À partir du Xe s., il s'étend chez les caravaniers arabes et berbères. Suit une période d'islamisation progressive de certaines cours royales, notamment celle du roi Kankan Moussa, qui a régné au XIVe s. sur l'empire du Mali. Enfin, au XVIe s., les sectes soufies, des confréries de mystiques telles que la Qadiriyya et la Tidjaniyya, ainsi que des saints et des érudits, commencent à jouer un rôle important. Le XIXe s. connaît plusieurs « guerres saintes » (djihad), destinées à débarrasser l'islam des influences païennes, et, à la fin du XIXe s. et au cours de la première moitié du XXe s., les musulmans prennent une part active à la résistance contre les puissances coloniales. L'islam joue un rôle important dans l'Afrique postcoloniale, notamment au Nigeria, au Sénégal, en Guinée, au Mali et au Niger ; des communautés islamiques plus modestes sont installées dans les autres États de l'Afrique occidentale.
L'Islam contemporain
La situation géopolitique de l'islam
L'islam dans le monde aujourd'hui
L'islam dans le monde aujourd'hui
On peut distinguer les grands pôles d'attraction culturelle autour desquels le monde musulman s'est définitivement organisé :
– le Proche-Orient arabe, où s'est développée et maintenue une culture arabe ;
– la Turquie, où s'est affirmé l'Empire ottoman, la grande puissance musulmane de l'époque moderne ;
– le Maghreb, auquel les Berbères impriment une marque particulière ;
– le domaine indo-persan, caractérisé par la prédominance de la langue et de la culture iraniennes ;
– enfin, les pôles islamisés mais peu marqués par la culture arabe et ayant gardé leurs caractéristiques culturelles originelles, tels que le monde des steppes (d'où sont issus les Turcs et les Mongols), l'ensemble malais (Malaisie, Indonésie et Philippines) et l'Afrique noire.
Le monde musulman forme ainsi aujourd'hui, à travers la planète, un arc immense qui s'étire de l'ouest de l'Afrique à l'est de l'Indonésie. Il rassemble plus d'un milliard de croyants, dont seulement 200 millions d'Arabes. Si le monde arabe proprement dit reste le cœur historique et religieux de l'islam, avec le pèlerinage à La Mecque et les grandes universités (comme al-Azhar au Caire), les pays qui ont les plus fortes populations musulmanes ne sont pas arabes : ce sont l'Indonésie, le Pakistan, le Bangladesh et l'Inde.
Outre ces quatre pays, ceux qui comptent 75 % ou plus de musulmans se répartissent entre l'Asie (Turquie, Proche et Moyen-Orient, péninsule Arabique, Iran, Afghanistan, ex-Asie soviétique sauf le Kazakhstan) et l'Afrique (pays du Maghreb, Libye, Égypte, Mauritanie, Sénégal, Guinée, Mali, Niger, Somalie, Djibouti). Ceux qui comptent entre 50 et 75 % de musulmans sont aussi asiatiques (Kazakhstan, Malaisie) ou africains (Soudan, Érythrée). Au total, l'Asie regroupe plus de 810 millions de musulmans (y compris ceux de Chine) et l'Afrique, environ 315 millions. Ils sont encore plus de 30 millions en Europe, principalement dans la Fédération de Russie et dans les Balkans (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine), quelque 4,5 millions en Amérique du Nord et 2 millions en Amérique du Sud.
Dans le monde, environ 90 % des musulmans sont sunnites et 10 % chiites (en Iran, en Iraq, au Pakistan et en Inde), le reste se partageant entre les autres courants minoritaires de l'islam.
Les défis majeurs de l'islam
Dans les pays où le fondamentalisme est influent, l'un des défis majeurs que rencontre l'islam est celui de sa confrontation avec la laïcité. Il peut en résulter des troubles intérieurs, comme ceux que l'Égypte, la Tunisie ou la Turquie ont déjà connus. Toutefois, les fondamentalistes sont obligés de composer avec la légitimité républicaine incarnée par des présidents élus – comme en Iran – ou par des femmes chefs de gouvernement – comme cela a été le cas au Pakistan et en Turquie. L'Algérie offre l'illustration d'une situation où les intégristes ont cherché à déstabiliser le pouvoir laïque, qui a renoncé aux élections libres jusqu'en 2002, en multipliant les exactions sanglantes contre la population civile.
Dans les pays où les musulmans sont minoritaires, c'est la revendication identitaire qui est source de conflit, et même de conflit armé, comme en Inde où il est récurrent, ou comme dans le pays de l'ex-Yougoslavie, où cette revendication a été à l'origine de la guerre du Kosovo.
Pour tous les musulmans, l'enjeu qui conditionne peut-être le plus l'avenir tient à la place qu'il faut donner à l'islam radical, quand il prend la forme de l'islamisme en guerre contre les valeurs du monde occidental. Il nourrit alors l'idée qu'il existerait inévitablement un « choc des civilisations ».
Le cas particulier de l'islam européen
Dans leur très grande majorité, les musulmans présents en Europe sont issus de l'immigration : tels les Maghrébins en France, les Turcs en Allemagne, les Pakistanais au Royaume-Uni.
Avec près de 5 millions de membres, la communauté qui vit en France est la plus importante du continent et elle fait de l'islam la deuxième religion du pays, avant le protestantisme et le judaïsme. Les musulmans sont environ 3 millions en Allemagne, 2 millions au Royaume-Uni, 800 000 en Italie, 600 000 en Espagne, 400 000 aux Pays-Bas et plus de 200 000 en Belgique, pour la seule Europe occidentale.
L'islam européen est directement interpelé par la question de l'occidentalisation. Les traditionalistes se veulent les défenseurs d'une foi qui, dans une société où ils ne ressentent leur condition que comme celle d'une minorité nationale, est leur marque identitaire. Certains préceptes de la loi islamique entrent cependant en conflit avec le droit civil en vigueur, notamment en ce qui concerne les droits de la femme. Les partisans d'un islam réformiste entendent hâter le processus d'intégration des musulmans sur la base d'une lecture du Coran faite à la lumière des connaissances et aspirations de l'homme d'aujourd'hui dans le cadre du pays où ils vivent et dont leurs enfants acquièrent la nationalité en vertu du droit du sol.
BEAUX-ARTS
Dans leur ensemble, les arts islamiques ne sont réellement connus en Occident que depuis la fin du XIXe s. Leur diversité est telle qu'on aura tendance à parler d'un art turc, d'un art arabe, d'un art iranien – voire, au sein de l'art turc, d'un art seldjoukide et d'un art ottoman ; au sein de l'art arabe, par exemple d'un art mamelouk égyptien ou d'un art hispano-mauresque. L'art majeur, dans le monde islamique, est l'architecture. Les arts décoratifs lui sont liés.
Cette prééminence religieuse préside au développement de disciplines artistiques : si la statuaire et la peinture n'ont guère de place dans les arts islamiques, les arts dits « mineurs » (enluminure, céramique, travail du bois, textiles, tapis) connaissent un remarquable essor et sont empreints d'une réelle originalité. Choix des disciplines, production parfois marquée par un certain mysticisme, importance de la tradition et de l'imitation déterminent la spécificité des arts islamiques.
Principes des arts islamiques
La question des images
L'art musulman s'est rapidement refusé à la représentation figurée ; on parle d'aniconisme. Encore faut-il distinguer l'art religieux et l'art profane : la décoration de certains palais – de l'Alhambra de Grenade (en Espagne) ou au palais royal d'Ispahan (en Iran) – admet des motifs floraux ou animaliers, et les tissus ou céramiques non voués à un usage religieux sont fréquemment ornés d'images.
L'aniconisme n'est cependant pas radical : l'esthétique musulmane s'oriente bientôt vers une représentation qui n'exclut pas les personnages, mais les place dans un cadre non conforme à la réalité. La perspective, le modelé, l'individualisation sont rejetés afin de ne pas concurrencer la réalité : un monde se crée en dehors de toute imitation rationnelle de la nature. Refusant pour ces raisons le portrait, les souverains musulmans ne laisseront aucun témoignage peint de leur existence, Ottomans et Moghols exceptés. Toutefois, dans la majorité des cas, l'esthétique musulmane limite la représentation figurée à des personnages hors de tout contexte religieux, présentés dans un monde sans références réalistes. Parallèlement, les arts décoratifs inspirés de la géométrie connaissent un essor tout particulier.
Abstraction et géométrie
Cette tendance à limiter la représentation figurée mène tout naturellement au développement de tous les autres types de décor. Choisissant des motifs issus directement du vocabulaire décoratif hellénistique ou byzantin, les artistes musulmans vont raffiner à l'extrême l'utilisation du motif végétal en le stylisant.
L'art oriental ayant depuis toujours « horreur du vide », on multiplie rinceaux et fleurs épanouies dans des formes stylisées qui poussent le spectateur à se perdre dans les méandres sans fin de ces arabesques. Une sorte de jouissance presque métaphysique anime l'artiste, qui nous entraîne dans une méditation dont les lignes de sa composition sont le support.
La calligraphie illustre parfaitement cette tendance, par la place de choix qui lui est réservée. Quittant son simple rôle signifiant, elle acquiert une dimension esthétique en devenant un objet d'art en soi. L'art islamique a créé deux formes d'écriture décorative : le coufique est généralement employé au décor architectural, tandis que le naskhi (cursif) se rencontre surtout dans les manuscrits.
Cette tendance à l'abstraction et à la géométrie liée à une dimension métaphysique – la stylisation favorisant la méditation – reste un des caractères majeurs de l'art islamique, qui se crée ainsi une esthétique très différente de celle du monde occidental.
Ce choix délibéré d'un art marqué par l'abstraction conduit à une répartition différente des disciplines. Si la sculpture en ronde bosse reste négligée, tout comme la peinture de fresque par rapport à l'enluminure, en revanche les arts dits « mineurs » vont bénéficier d'un intérêt particulier.
L'architecture
L'architecture religieuse
Cordoue, la Grande Mosquée
Mimar Sinan, mosquée Selimiye, Edirne
Cordoue, la Grande Mosquée
Cordoue, la Grande Mosquée
La création la plus originale en architecture correspond au nouvel édifice religieux : la mosquée. Destinée essentiellement à l'office de la prière, la mosquée possède les éléments qui sont nécessaires à celle-ci, tels le mihrab, niche vide qui indique la direction de La Mecque, et le minbar, chaire à prêcher. Canoniquement, un seul plan lui convient, celui qui a été adopté très tôt par les Arabes à Damas et à Médine et qui s'est répandu partout : une salle oblongue, avec éventuellement une travée conduisant au mihrab. En fait, si ce plan a connu une faveur presque unique jusqu'au XIe s. (Cordoue, Fès, Marrakech, Tlemcen, Tunis, Kairouan, Le Caire, Alep, Konya, etc.) et est demeuré le plus usuel en Occident, il a perdu sa suprématie en Orient, où les édifices les plus différents sont apparus : en Iran, en Turquie (Istanbul, Edirne), dans l'Inde moghole (Delhi, Agra, Lahore, Fathpur-Sikri).
Tadj Mahall, Agra
Tadj Mahall, Agra
La madrasa, école théologique, puis établissement de science, comprend oratoire, cellules, salles de cours et tombeau du fondateur. Le mausolée devient un édifice essentiel dès le XIe s., en Inde surtout (palais-jardin), mais aussi en Iran, en Turquie, en Égypte et en Occident.
L'architecture profane
L'architecture profane est moins bien représentée que l'architecture religieuse. Les palais qui ont été le mieux conservés présentent rarement de grands corps architecturaux, mais le plus souvent une succession de pavillons dressés sur des terrasses et dans des parcs qu'enferment de puissantes murailles (Alhambra de Grenade, Topkapı d'Istanbul, palais d'Ispahan et de l'Inde).
Une certaine inventivité se manifeste dans un édifice hérité des bains romains, le hammam, avec son vestibule, ses salles tiède et chaude coiffées de coupoles ajourées. Il contribue parfois au confort du caravansérail, édifice public caractéristique de la société marchande islamique. Les plus beaux monuments de ce type ont été élevés en Asie Mineure par les Seldjoukides.
Les conceptions architecturales
L'architecte musulman cherche à tirer parti au maximum des ressources de son art pour animer sa construction. Les contreforts, les niches, les baies, les colonnes isolées, jumelées, accolées par trois ou quatre, alternant avec les piles, rythment vigoureusement la composition. Les arcs varient à l'infini et contribuent à lui donner légèreté et charme ou gravité et poids. Les coupoles, simples ou doubles, présentent aussi une grande variété de types.
Autre élément déterminant : la couleur, qui se manifeste par l'alternance de la brique rose, du calcaire jaunâtre, du basalte noir, du grès rose, de l'ocre rouge et du marbre blanc ; par la juxtaposition de colonnes en porphyre et en jaspe ; par l'insertion de briques rougeâtres dans des pierres gris verdâtre. Souvent, les murs sont recouverts jusqu'à hauteur d'homme de plaques de marbre coupées verticalement, dont les veines rayonnent ; des badigeons peints et dorés couvrent généralement les solives, les entrevous, les pendentifs. Les baies, quand elles ne sont pas fermées de claustra sculptés, parfois magnifiquement, portent des vitraux de plâtre aux plus vives couleurs.
Les arts décoratifs
Les principes décoratifs
Le principe essentiel de la décoration islamique est la subordination de chaque élément à l'unité de l'ensemble. L'œuvre ne vaut en effet que par son homogénéité ; elle doit d'abord être saisie comme un tout. L'artiste sollicite ensuite l'effort d'attention de l'observateur, qui doit découvrir peu à peu la subtile transition qui fait passer des zones neutres aux zones fortes, l'infinie variété des formes obtenues par une succession de touches légères et délicates. On comprend, dès lors, que la ronde-bosse soit presque inexistante, que le haut-relief se fasse rare, mais que le méplat, en général à deux plans, domine.
Pour le décorateur musulman, la matière elle-même n'existe pas ou doit se faire oublier. Les incrustations n'ont pas pour objet de la pénétrer, mais de l'affiner, de la réduire au rôle de support. L'artiste en use savamment en architecture. Rien ne doit arrêter le glissement de la lumière sur la surface, ni le rêve de l'homme. C'est pourquoi les mosaïques, les peintures, les céramiques qui ne présentent pas de saillies où pourraient s'accrocher les regards, qui permettent les grandes surfaces uniformes et éclatantes, lui conviennent parfaitement. Le refus du motif individualisé détourne des formes fixes et de l'imitation de la nature.
La mosaïque et la peinture murale
Dans les premiers édifices, la Coupole du Rocher et la Grande Mosquée de Damas, la mosaïque de tradition byzantine ou syro-byzantine, mais sans personnage, s'empare des surfaces hautes. Elle entre en concurrence avec la peinture dans les châteaux omeyyades du désert, auxquels on doit au moins un chef-d'œuvre, le Khirbat al-Mafdjar (VIIIe s., aujourd'hui en Israël). La peinture brillera d'un dernier éclat dans les palais séfévides d'Ispahan.
La miniature
Al-Hariri, Maqamat (les Séances)
Selim le Terrible et Barberousse
Al-Hariri, Maqamat (les Séances)
Al-Hariri, Maqamat (les Séances)
La miniature prend au cours des âges une importance considérable, liée aux controverses théologiques. L'artiste musulman répugne à représenter en perspective l'espace de la scène. Utilisant la superposition verticale ou le mélange des différents plans, il semble fonder ses axes de composition sur l'arabesque et la courbe, qui s'appuient sur les visages et les mains des différents personnages de l'action, et retrouve ainsi la dimension symbolique que la fascination pour les mathématiques pourrait expliquer.
Les premiers ouvrages illustrés sont des traités scientifiques parus dès le XIIIe s. dans le cadre de l'école de Bagdad. Mais c'est surtout en Perse que l'art de la miniature apparaît dans toute sa superbe dès la première moitié du XIVe s. Chiraz et Tabriz deviennent d'importants centres de production, où sont principalement illustrées les épopées, reprenant la tradition achéménide des grandes cérémonies de cour et du faste impérial.
Sous la dynastie turco-mongole des Timurides est fondé le célèbre atelier de Harat, dont l'activité est particulièrement féconde entre 1420 et 1440. L'art s'oriente de plus en plus vers la féerie et la somptuosité, se faisant l'écho d'une cour de plus en plus brillante. Un certain maniérisme s'affirme à travers la surabondance et la sophistication des détails. Les couleurs s'harmonisent parfaitement dans des camaïeux aux tonalités chaudes et vibrantes.
L'Empire moghol de l'Inde subit l'influence directe de l'Iran séfévide. Sous l'action réformatrice de l'empereur Akbar, l'interdit concernant la représentation figurée est levé : les portraits apparaissent, tous faits sur le même modèle. Les dignitaires sont représentés debout, à la fois de profil et de trois quarts, vêtus d'habits chamarrés. L'anecdote galante est très présente dans les recueils, qui allient ainsi naturellement les réserves de l'esthétique musulmane aux audaces voluptueuses de la culture indienne.
La céramique
Plat en céramique
Plat en céramique
À partir du XIe s., la brique émaillée fait son apparition sur les monuments pour égayer des étendues de brique ou pour rendre plus lisibles des épigraphies haut placées. Leur mode ouvre à la céramique de revêtement une carrière sans égale. Encore réservée à quelques emplacements de choix, au XIIIe s., chez les Seldjoukides (pour le mihrab), elle se répand ensuite dans les édifices, jusqu'en Espagne. C'est pourtant à partir du XVe s., dans le monde turco-iranien, qu'elle atteint son plus haut sommet.
Faite en mosaïque, le plus souvent en étoiles et en croix associées, ou en carreaux, la faïence d'Iran enveloppe tout l'édifice, intérieurement et extérieurement. Elle y déroule un motif continu, parfaitement homogène. Dans l'Empire ottoman, elle se cantonne plutôt à l'intérieur des édifices, où, non moins belle, elle présente côte à côte des panneaux, limités de bordures, et semblables à des tapis qu'ils veulent manifestement imiter.
La verrerie
La Syrie (l'antique Phénicie) et l'Égypte conservent les traditions de fabrication du verre connues depuis l'Antiquité. Pour sa part, la Syrie se spécialise dans la confection des lampes de mosquée au large col monté sur une panse globulaire. Ces lampes sont généralement émaillées, ornées de calligraphie. Dans certains cas, la technique utilisée superpose deux couches de verre : l'une de support incolore, l'autre bleue ou verte, meulée afin de créer un décor en relief. Lorsque Tamerlan (Timur Lang), envahisseur mongol, s'empare de la Syrie à la fin du XIVe s., il emmène avec lui les artisans syriens jusqu'à Samarkand, désorganisant l'artisanat local.
Les Fatimides apprécient tout particulièrement le cristal de roche, dans lequel ils font tailler des coupes, des vases, des aiguières, telle celle ornée de deux lions luttant à la manière antique exécutée au Xe s. et conservée à la basilique Saint-Marc de Venise.
Le travail des métaux
Tout comme le verre, le métal est l'objet d'une importante production au Proche-Orient depuis l'Antiquité. À l'époque islamique, c'est en Asie Mineure et en Iran que sont manufacturées les plus belles pièces. La région iranienne du Khorasan se spécialise, tout comme l'Égypte fatimide, dans les petits objets zoomorphes : brûle-parfums en forme de lion, aquamaniles représentant une chimère ou un paon, etc. Une influence asiatique perce parfois dans le décor, notamment lorsqu'il comporte des personnages : lascives danseuses ou musiciennes aux gestes déliés évoquent l'Inde. Dans les objets les plus anciens, on retrouve des scènes pittoresques : chasse au faucon, joute de cavaliers, tireurs à l'arc, prince recevant sur son trône, etc. Ces sujets se détachent en incrustation de cuivre ou d'argent sur le bronze, ou sur un fond bitumeux noir. Chassés par Tamerlan et ses Mongols, les artisans du Khorasan laissent la place à ceux du Fars.
Plus tardivement, la figuration est abandonnée au profit d'une écriture cursive très élégante, dite nastaliq, que l'on utilise pour inscrire des vers ou des louanges et des bénédictions.
Les bois sculptés
Bien que le bois soit peu abondant au Proche-Orient, un artisanat productif y est apparu, à travers lequel les Égyptiens se sont particulièrement illustrés. Le mobilier des maisons comme des mosquées restant généralement modeste, c'est surtout dans l'exécution de panneaux ou de claustra que les artistes exercent leur talent.
Sous les Fatimides, les bois sont incrustés d'ivoire ou de nacre, répétant à l'infini des formes polygonales imbriquées les unes dans les autres. Mihrab, minbar, maqsura sont ciselés avec adresse, tout comme les lutrins ou les coffrets destinés à abriter le Coran. Les moucharabieh, les portes et les volets sont eux aussi ornés, à l'origine, de rinceaux à la mode byzantine. Cette technique se développe aussi en Mésopotamie, puis au Maroc et en Espagne, où les Omeyyades survivant au massacre abbasside font fabriquer de très beaux coffrets. En Syrie comme en Sicile, on orne les plafonds de cèdre de ciselures géométriques.
Les tapis
L'art du tapis a probablement été introduit par les tribus nomades à des fins utilitaires. Motifs géométriques et animaux stylisés à la manière des enluminures se côtoient. Sur des métiers verticaux ou horizontaux, on fabrique des tapis-jardins, parfois nommés « tapis de printemps », qui présentent une végétation luxuriante, généralement stylisée mais toujours variée. Dans les volutes et les rinceaux apparaissent des scènes de chasse au lasso, des combats de chimères et de dragons, des assauts de fauves.
L'Iran domine la production au XVIe s., mais l'Asie Mineure prend le relais, notamment à Smyrne, (l'actuelle Izmir). Iran et Turquie produisent quantité de tapis de prière, tous constitués selon un même schéma. De petite taille, le plus souvent en soie, leur décor représente de manière plus ou moins stylisée un mihrab, puisque, créant un espace pur qui isole le fidèle, ils sont utilisés tournés dans la direction de La Mecque.
L'Inde moghole s'inspire, dans ce domaine encore, de l'Iran. Cependant, les artistes moghols s'affranchissent de l'austérité musulmane et composent de riches tableaux aux personnages de grande taille, formant des scènes complètes sur toute la surface du tapis. Moins de répétitions et plus de mouvement favorisent un art qui échappe aux interdits religieux.
De l'art à la méditation
Foyer d'innovation pendant les premiers siècles de l'islam, le Proche-Orient connaît un semblant d'éclipse avec la conquête ottomane du XVIe s. Les nouveaux maîtres de ces terres ancestrales ruinent la classe possédante, déplaçant souvent les artisans vers leur propre cour, puisqu'ils deviennent inutiles dans un lieu où cessent les commandes d'objets précieux. En revanche, la Tunisie, le Maroc, l'Iran et l'Inde profitent, comme la Turquie, de cette redistribution du pouvoir, et voient se développer des formes artistiques originales bien que dominées par une esthétique fortement unitaire.
C'est le sentiment religieux qui domine tout l'art islamique en lui donnant une orientation parfois mystique. Le sacrilège menace lorsqu'on représente une figure animée, comme si l'on voulait concurrencer Dieu dans son œuvre créatrice. Aussi est-ce en conférant à ses motifs une fonction plus décorative que documentaire, sans se soucier de copier fidèlement le modèle, que l'artiste parvient à ne pas enfreindre le tabou, tout en peuplant son ouvrage de scènes familières et détaillées.
Choisissant de styliser son décor jusqu'à le rendre abstrait, il invite l'observateur à pénétrer dans un monde mystérieux où rêverie et méditation naissent de la contemplation des arabesques et des courbes qui s'enroulent et se déroulent sans fin. L'esprit se perd dans cette « fausse nature » qui exprime son horreur du vide par la surabondance de ses éléments : ancienne habitude orientale, la luxuriance du décor suscite souvent les visions fantastiques.
Cette modulation sans fin des éléments d'un même répertoire est une constante de l'islam, tant dans les arts plastiques que dans la musique. Ni transgression ni rupture ne brisent l'élégante harmonie d'un art qui se hausse à hauteur du divin.
islam
nom masculin
(arabe islām, soumission à la volonté de Dieu)
Cet article fait partie du DOSSIER consacré à l'islam.
Religion des musulmans, de ceux qui adhèrent au message de Mahomet.
Ensemble des peuples qui professent cette religion (s'écrit alors Islam).
Civilisation qui caractérise le monde musulman (s'écrit alors Islam).
RELIGION
L'islam est l'une des trois grandes religions monothéistes, avec le judaïsme et le christianisme, dont il revendique les héritages. Fondé au VIIe s. de notre ère par le prophète Mahomet (en arabe Muhammad), il repose sur une révélation divine dont la substance a été rassemblée dans le Coran, livre saint de l'islam. Le dogme fondamental de l'islam est un monothéisme strict.
Pratiquée par plus d'un milliard de fidèles, la religion, fondée en Arabie, s'est diffusée dans tout le Moyen-Orient, avant d'étendre son influence au reste du monde. La communauté musulmane s'est scindée en plusieurs branches dès la mort de son Prophète (sunnisme, chiisme, kharidjisme). Toutefois, depuis ses origines, elle perpétue dans son ensemble un mode de vie, un code moral, une culture, mais aussi une certaine conception de l'État et du système juridique.
La naissance de l'islam
Le Prophète
Disciples de Mahomet
Disciples de Mahomet
Mahomet est né vers 570 à La Mecque, ville carrefour du commerce en Arabie occidentale. Vers 612, il reçoit une première série de révélations divines qui le persuadent qu'il a été choisi comme messager de Dieu. Il commence à apporter le message qui lui a été confié, à savoir qu'il n'existe qu'un unique Dieu (en arabe Allah), auquel l'humanité tout entière doit se soumettre. S'étant attiré l'hostilité de ses concitoyens par ses attaques contre le polythéisme, Mahomet finit par émigrer à Médine avec quelques disciples. Cet exil, appelé l'hégire (hidjra), se produit en 622 ; les musulmans ont choisi cet événement comme point de départ de leur calendrier lunaire (Anno Hegirae, ou AH).
À Médine, Mahomet est reconnu comme chef religieux et militaire. En quelques années, la région de Médine passe sous son contrôle, et, en 630, il conquiert La Mecque qui devient un lieu de pèlerinage pour tous les musulmans. À sa mort, en 632, Mahomet a rallié la plupart des tribus arabes à l'islam. Il a jeté les bases d'une communauté (umma) régie par les lois de Dieu.
Le message divin
Le Coran est le livre révélé par Dieu à son prophète Mahomet entre 612 et 632. La Révélation coranique met l'accent sur l'Unicité : celle de Dieu, celle du texte révélé et, d'une certaine manière, celle du prophète Mahomet, après lequel nulle prophétie ne peut plus venir. Cette révélation est l'aboutissement d'une tradition monothéiste antérieure propre au monde sémitique. Elle reconnaît la validité des Révélations passées, que ce soit l'Ancien ou le Nouveau Testament. Cependant, si l'islam naît sur le même terreau qui a produit le judaïsme et le christianisme, il apporte des ruptures décisives. D'abord, dans la société arabe : tout ce qui a précédé Mahomet se trouve rejeté dans le néant de l'ignorance des vérités religieuses (djahiliyya). Ensuite, dans la tradition prophétique elle-même : Mahomet, le dernier mais aussi le plus grand des prophètes, apporte un message qui est censé englober et dépasser toutes les prophéties antérieures.
La force du message coranique est sa simplicité. L'islam (littéralement la « soumission ») est l'affirmation de la transcendance absolue de Dieu par rapport à l'homme. Son Dieu, unique et transcendant (Allah, « Le Dieu »), ne saurait, comme dans le christianisme, se faire chair. Ce Dieu a transmis sa Parole à différents prophètes (d'Adam à Jésus, en passant par Abraham, Noé et Moïse), qui, quelles que soient leurs qualités, restent des hommes comme les autres. Le dernier prophète, celui dont le message termine le cycle des prophéties, est Mahomet : le Sceau des prophètes. Il y a un livre, le Coran, qui contient tout ce que Dieu a révélé à Mahomet, et qui fait l'objet d'une exégèse par les juristes et les théologiens. Il y a une norme pour la conduite de la vie personnelle comme pour celle de la communauté : c'est la charia, c'est-à-dire les préceptes, tant religieux que moraux et juridiques (car l'islam ne différencie pas ces notions), qu'on peut tirer du Coran et de la Tradition (sunna) du Prophète. Enfin, il y a une communauté, la umma, composée de l'ensemble des croyants. Cette vision d'un monde plein et idéal exerce un fort pouvoir d'attraction sur les musulmans.
Les fondements de l'islam
Les Sources
La Révélation : le Coran
Le terme « Coran » (en arabe qur'ān) désigne « la Récitation », c'est-à-dire la Révélation. Il a été « dit » avant d'être écrit. Son contenu est la simple retranscription de la Révélation divine faite à Mahomet. Le Coran n'est donc ni une suite d'écrits variés, remaniés et transmis à travers les siècles (comme l'Ancien Testament), ni un récit rédigé a posteriori (comme les Évangiles), mais une Parole unique donnée à un homme unique.
La Révélation s'est faite en arabe, de manière discontinue pendant vingt ans (612-632) de l'existence de Mahomet. Il l'a dictée au fur et à mesure à ses proches ou l'a apprise par cœur. Ce n'est qu'après la mort de Mahomet que ces révélations éparses ont été rassemblées et composées en livre. Le premier calife, Abu Bakr, a établi une recension qui est devenue, sous le troisième calife, Uthman, la seule version autorisée. Le Coran ainsi défini compte 114 chapitres, appelés surates, classés par ordre de grandeur décroissante (à l'exception de la première ou fatiha, « l'Ouvrante »). L'unité de base est le verset (ayat).
Le style du Coran entrecoupe des développements sur des thèmes particuliers et des injonctions et formules incantatoires. La beauté du texte coranique l'a fait déclarer « inimitable » par les musulmans et est vue comme une preuve de son origine divine. Le Coran est fait pour être psalmodié à haute voix ; c'est un acte pieux que de le savoir par cœur. Il a aussi donné naissance à l'art de la calligraphie. Aujourd'hui encore, le support matériel du texte coranique est sacré et doit être protégé des contacts impurs.
Deux aspects dominent dans le Coran : la prédication et la prescription. Les surates du premier type ont en général été révélées avant l'hégire : elles proclament l'unicité de Dieu, annoncent la fin du monde et appellent à la repentance. Les surates prescriptives sont plus longues ; elles ont été composées à Médine et visent à organiser la communauté naissante : c'est à partir d'elles que s'est développé le droit musulman (fiqh). On y trouve aussi des références aux circonstances de la vie de Mahomet et aux péripéties politiques de la première communauté des croyants.
La Tradition : la sunna
Mais, si le Coran est le socle de l'islam, il n'est pas la seule source du droit et de la morale. Il n'y a en lui aucun effort de systématisation. Une tradition s'est très vite ajoutée au Texte sacré, autant pour l'expliciter que pour fournir une norme dans les cas qu'il n'évoque pas expressément : c'est la sunna (« Tradition du Prophète »), qui rapporte les faits et gestes de Mahomet.
La sunna est développée dans les hadith : ce sont des récits, des dits du Prophète ou des témoignages rapportés par une chaîne de témoins plus ou moins fiables. La validité d'un hadith vient de son classement en fonction de son authenticité supposée. Quoi de plus aisé en effet, avant que la tradition ne soit fixée par écrit, que d'inventer un hadith pour justifier un usage ou une politique ? C'est au IXe s. que sont compilés les grands recueils de hadith (dont le plus celèbre est celui d'al-Bukhari).
À travers la sunna, le Prophète est pour les croyants une source d'imitation, un modèle de comportement, aussi bien sur le plan de l'éthique individuelle que sur celui du droit communautaire. Cette norme garde toute sa force.
Les dogmes
Souvent enseignés au moyen d'un « catéchisme », par le biais de questions et de réponses, les dogmes islamiques sont généralement traités selon six grandes catégories : Dieu, les anges, les Écritures, les prophètes, le Jugement dernier et la prédestination. La conception musulmane de Dieu est déterminante pour tous les autres éléments de la foi. Parmi les anges (qui sont tous serviteurs d'Allah et soumis à son pouvoir), certains sont censés jouer un rôle particulièrement important dans la vie quotidienne des musulmans : notamment les anges gardiens, qui notent les actes des hommes et dont ces derniers auront à répondre le jour du Jugement dernier, ainsi que l'ange de la mort et ceux qui interrogent les morts dans leurs tombeaux. Djabraïl (Gabriel), dont le nom est mentionné dans le Coran, est celui qui a transmis la révélation divine au Prophète.
Le Jugement dernier occupe une place importante dans le Coran, dans la pensée et la piété musulmanes. Le jour du Jugement dernier (Yom al-Dinn) que seul Dieu peut connaître, chaque âme devra répondre de ses actes. L'une des questions fondamentales qui se situent au cœur des discussions théologiques sur le Jugement dernier, et plus généralement sur le concept de Dieu, est de savoir si les descriptions que donne le Coran du paradis et de l'enfer comme des apparitions de Dieu doivent être interprétées de façon littérale ou allégorique. La conception dominante adopte le principe de l'interprétation littérale (Dieu est assis sur le trône, il possède des mains), mais elle introduit des nuances en affirmant que les hommes n'ont pas la faculté de juger et qu'ils doivent éviter de s'interroger sur Allah, car Dieu est incomparable.
La question de la prédestination témoigne du même théocentrisme. Se référant à la toute-puissance divine qui seule peut guider les hommes vers la foi (« Si Dieu ne nous avait guidés, nous n'aurions sûrement jamais été guidés »), nombreux ont été ceux qui en ont conclu que Dieu décide également de ne pas guider certains hommes, les laissant s'égarer ou même les égarant délibérément. Dans les débats théologiques ultérieurs, les détracteurs de la prédestination se sont moins préoccupés de la liberté et de la dignité humaines que de la défense de l'honneur de Dieu.
Les grandes controverses théologiques
La succession du Prophète
Profondément ancrées dans le contexte sociopolitique qui les a vues naître, des querelles théologiques ont divisé l'islam dès ses débuts. Ainsi, les chiites ont soutenu après la mort de Mahomet que seuls « les membres de la famille » (les Hachémites ou, dans un sens plus limité, les seuls Alides descendants du Prophète par sa fille Fatima et son époux Ali) peuvent prétendre au califat. Un autre groupe, les kharidjites (littéralement, « ceux qui ont fait sécession »), s'est séparé de Ali (assassiné par un adepte de la secte) et des califes Omeyyades sunnites.
Libre arbitre et prédestination
Inspiré par la philosophie grecque, le mutazilisme (apparu au VIIIe s.) est le premier courant de pensée théologique à avoir introduit la question du libre arbitre et de la prédestination de l'homme dans l'islam, et donc celle de la responsabilité humain dans les actes ici-bas. Au Xe s., deux théologiens renommés, Achari (acharisme) et Maturidi (maturidisme), ont proposé des réponses qui influenceront la position sunnite : les actes humains sont voulus et créés par Dieu, mais, pour les faire siens, l'homme doit se les approprier. Dès lors, la conception de Dieu comme Créateur, le Seul et l'Unique, va de pair avec l'affirmation de la responsabilité humaine.
La nature du Coran
Un autre débat se fait jour autour du concept de l'unité divine, au sujet de l'essence et des attributs de Dieu. Il porte sur la question de savoir si le Coran, c'est-à-dire la parole divine, est créé ou incréé. Les défenseurs de la première conception ont affirmé que, si le Coran est incréé, il faut supposer un second principe de réalité éternelle ; or Dieu seul est éternel et on ne peut concevoir l'éternité en dehors de Dieu. Selon leurs contradicteurs, soutenir que le Coran est créé revient à porter atteinte à la nature divine du livre sacré. Selon les sunnites, le Coran en tant qu'écrit ou recueil de prières est créé, mais il est la manifestation de l'éternel « discours intérieur » divin, qui précède toute expression orale ou écrite.
La majorité des musulmans a accepté le principe d'une concordance entre la foi et les actes, mais, en insistant sur le fait que Dieu seul peut juger si un homme est croyant ou incroyant, a rejeté l'idéal kharidjite qui consiste à établir ici-bas une pure communauté de croyants. Partant du principe que dans l'attente du Jugement dernier il convient de renoncer à juger autrui, les musulmans reconnaissent toute personne comme membre de la communauté des croyants à condition qu'elle accepte les « cinq piliers de la foi ». Renoncer à juger autrui implique également le respect du pouvoir politique musulman.
La loi islamique
Les cinq piliers de l'islam
1. La profession de foi. Un musulman est d'abord un croyant qui professe qu'« il n'y a d'autre dieu que Dieu et Mahomet est Son Prophète » (La ilah illa'llah wa Muhammad rasul Allah). Cette profession de foi (chahada, ou témoignage) souligne le dogme fondamental de l'unicité de Dieu et affirme que Mahomet est bien le Prophète par excellence, c'est-à-dire le dernier. Réciter la profession de foi est le premier acte du converti. C'est aussi la phrase rituelle qui accompagne toutes les grandes circonstances.
Ablutions avant la prière
Ablutions avant la prière
2. La prière. La deuxième obligation est celle de la prière, salat. Le musulman doit faire cinq prières par jour : avant le lever du soleil, juste après midi, en fin d'après-midi, au coucher du soleil et durant la nuit. La prière est composée d'une succession de génuflexions et de prosternations en direction de La Mecque, accompagnée de formules rituelles. Dans la prière, le musulman s'efforce de louer Dieu plutôt qu'il ne lui adresse une demande. Il s'est préparé à la prière en se mettant en état de pureté physique grâce à des ablutions très soigneusement codifiées. La prière peut se faire en tout lieu, mais il est plus méritoire de prier en collectivité, au moins le vendredi lors de la prière de midi, qui s'accompagne d'un prêche.
3. Le jeûne. Le jeûne (sawm) est la troisième obligation et, probablement, celle qui est la plus respectée dans le monde musulman. Le croyant ne doit rien boire ni manger, ni fumer, ni avoir de relations sexuelles, du lever au coucher du soleil, pendant toute la durée du mois de Ramadan. Le calendrier religieux étant lunaire, ce mois se décale tous les ans d'une dizaine de jours en avance par rapport au calendrier grégorien. La signification de ce jeûne n'est pas pénitentielle (au contraire du carême chrétien), mais elle est centrée sur la maîtrise des instincts.
4. L'aumône légale. La quatrième obligation est l'aumône légale (zakat), qui est à l'origine une sorte de dîme prélevée sur la richesse pour être distribuée aux pauvres et pour défendre la communauté ; la zakat est devenue aujourd'hui un impôt.
La Mecque
La Mecque
5. Le pèlerinage. Le dernier pilier de la religion est le pèlerinage à La Mecque (hadjdj), auquel ne sont tenus que ceux qui en ont les moyens physiques et financiers. Tous les ans, au mois du pèlerinage, des millions de croyants se rassemblent autour de la Kaba, qui contient la Pierre noire. Le musulman qui a effectué le pèlerinage se voit conférer un statut prestigieux au sein de la communauté des fidèles.
Notons que le djihad (dit abusivement « guerre sainte ») est la forme que revêt la lutte contre l'infidélité, et plus généralement contre l'impiété en soi comme en dehors de la communauté. Au sens strict, il s'agit d'une obligation collective plus qu'individuelle, qui ne fait pas partie des piliers de la foi.
La charia
Ce qu'on appelle la charia, ou « loi islamique », est la systématisation de l'ensemble des prescriptions et des interdictions qu'on trouve dans le Coran et dans la sunna (Tradition). La charia est un système de droit qui traite aussi bien du culte que de l'ensemble des activités de l'homme en société. Elle fournit les bases du droit pénal comme du droit civil et commercial. La partie proprement juridique de la charia est appelée le fiqh, ou « droit musulman ».
Les domaines de la foi, du droit et de la morale sont également organisés par des règles, issues de la systématisation et de la rationalisation des injonctions et interdits contenus dans le Coran. Les comportements et les actes sont classés de haram (strictement interdit) à halal (religieusement licite). La charia traite aussi bien des fondements de la foi que des problèmes d'héritage et des normes alimentaires. L'islam est une religion éminemment sociale, qui s'adresse au croyant non seulement comme individu, mais comme membre d'une communauté. Il est difficile d'être un croyant isolé ou minoritaire, tant les normes de l'islam régissent la vie en société : le jeûne du Ramadan impose à la société tout entière un changement de rythme durant un mois ; les interdits alimentaires (sur le porc et le vin, ou sur la manière de tuer les bêtes) et vestimentaires créent un mode de vie commun qui font de l'islam une culture autant qu'une religion, ces normes perdurant même si la pratique religieuse s'affaiblit. Pour le croyant, c'est toute la vie quotidienne qui est marquée par la pratique de la religion.
Il existe au moins deux différences fondamentales entre la charia et la conception occidentale du droit. D'une part, la charia ne connaît pas de distinction entre le religieux et le profane, ni entre le juridique et l'éthique. D'autre part, elle s'élabore à partir non de concepts généraux mais d'un ensemble épars de prescriptions souvent très ponctuelles. L'effort de systématisation a porté sur la définition du corpus et des instruments intellectuels qu'on est en droit d'utiliser pour rationaliser le droit et l'appliquer aux cas non explicitement prévus par le Coran. Les sources de la charia sont le Coran et la sunna (Tradition). Les instruments intellectuels d'interprétation sont l'analogie et le consensus des savants ou celui de la communauté, mais les écoles divergent sur la place et la validité de ces moyens.
De l'effort de systématisation par de grands savants pour créer un ensemble juridique cohérent résulte le fiqh, qui est donc une partie de la charia. Cependant, pour éviter que d'éventuelles divergences dans cet effort d'interprétation n'entraînent l'éclatement de la communauté musulmane, il a été décidé, au IXe s., de fermer la porte de l'interprétation (idjtihad). Depuis, tous les juristes (sunnites) doivent s'inspirer de l'une des quatre grandes écoles d'interprétation admises à cette époque. Aujourd'hui encore, ces quatre écoles (appelées parfois improprement « rites ») se partagent l'ensemble du monde musulman, à l'exception des chiites : le hanafisme, le chafiisme, le malékisme et le hanbalisme. Elles vont d'une vision libérale et ouverte (l'école hanafite) jusqu'à une conception rigoriste et formaliste (comme celle de l'école hanbalite).
La législation en vigueur dans les pays musulmans est presque toujours inspirée profondément par la charia. Mais les coutumes locales et les lois promulguées par les États jouent aussi un rôle. Lorsqu'une question nouvelle surgit (la contraception, le jeûne dans les pays polaires où il n'y a pas de nuit), il est d'usage de demander une consultation juridique (fatwa) sur ce thème à un juriste renommé (le mufti).
Les principaux courants de l'islam
Le sunnisme
Le sunnisme est le courant majoritaire de l'islam. Ce qui le caractérise sans doute par rapport aux autres courants, c'est son respect plus strict pour la lettre : les Textes et la Tradition du Prophète (la sunna, d'où vient le mot sunnisme).
Averroès et Porphyre
Avicenne
Averroès et Porphyre
Averroès et Porphyre
Pourtant, à l'intérieur du sunnisme, des écoles plus philosophiques ou spiritualistes ont existé. La rencontre entre l'islam et la philosophie grecque (Platon, Aristote, Plotin) au cours du premier siècle du califat abbasside (fondé en 750) a permis l'éclosion de la philosophie (falsafa). Les théologiens apprennent à manier la dialectique et introduisent la raison (aql) comme principe d'explication religieuse. Ce courant rationaliste a été appelé mutazilisme : ses origines sont, au départ, autant politiques qu'intellectuelles, car les mutazilites (« ceux qui s'isolent ») cherchent en politique un compromis entre les deux grands partis divisant les musulmans, les partisans de Ali (chiites) et les autres. Les fondateurs de l'école mutazilite, au VIIIe s., sont les sages de Bassora (dans l'actuel Iraq) : Wasil ibn Ata et Amr ibn Ubayd. Le débat sur la compatibilité entre la philosophie et l'orthodoxie musulmanes fait ensuite rage, entre le IXe et le XIIe s. Il est illustré par de grands noms : Avicenne (Abu ibn Sina, 980-1037) et Averroès (Abu ibn Ruchd, 1126-1198) pour les philosophes ; Abu al-Achari (vers 873-vers 935) pour les théologiens opposés aux précédents. La synthèse établie par al-Ghazali (1058-1111) permet la réconciliation des deux tendances et la réintégration de la philosophie (ainsi que du mysticisme soufi) dans le cadre strict de la théologie. L'œuvre de al-Ghazali s'est imposée dans l'enseignement dispensé dans les madrasa. C'est sur elle que la pensée sunnite a vécu jusqu'au XIXe s.
Mais, à ce moment, la découverte par le monde musulman d'une Europe industrialisée et expansionniste a réveillé la pensée islamique. Le débat porte cette fois sur les relations entre islam et science ou politique modernes. Faut-il laïciser la société musulmane pour la moderniser ou, au contraire, revenir à l'enseignement de base du Coran pour revivifier un islam qui s'est sclérosé ? Ce dernier choix est à l'origine d'un courant de pensée lancé par le Persan Djamal al-Din al-Afghani (1838-1897) et par son disciple en Égypte, Muhammad Abduh (1849-1905) : c'est le salafisme, courant rationaliste, qui veut intégrer les sciences modernes dans la pensée religieuse et rouvrir les portes de l'idjtihad, c'est-à-dire rétablir le droit à l'interprétation contre la seule Tradition. Mais c'est aussi une entreprise de contre-réforme qui prône le retour au Coran et à une stricte pratique religieuse. Les courants que l'on appelle « fondamentalistes » ou « islamistes » depuis le XXe s. sont tous issus du salafisme. (→ islamisme.)
Le chiisme
À l'origine, le chiisme regroupe les partisans du calife Ali, cousin et gendre de Mahomet, qui proclame incarner la légitimité de la maison du Prophète, contre les trois premiers califes (Abu Bakr, Umar et Uthman) et contre leur descendance. Mais, avec la mort tragique du fils et héritier de Ali, l'imam Husayn, lors de la bataille de Karbala, en 680, la communauté chiite quitte pour un temps la scène politique et développe une théologie plus mystique et messianique que le sunnisme.
Pour les chiites, si Mahomet est le dernier des Prophètes, sa succession spirituelle est assurée par les imams, c'est-à-dire Ali et ses descendants en ligne directe (les Alides), parmi lesquels, ses deux fils : Hasan et Husayn, le martyr de Karbala.
Les chiites reconnaissent aux dits et traditions de Ali une valeur quasi égale à ceux du Prophète. Les imams suivants développent une école juridique et une pensée philosophique qui sert de base au corpus chiite, dont la pensée évolue au cours des siècles. Ce qui distingue les chiites des sunnites, outre quelques particularités juridiques peu sensibles, c'est l'importance de Ali : archétype des vertus pour les chiites, simple calife (le quatrième) pour les sunnites. Le chiite croit en l'infaillibilité des imams ; il adhère à la doctrine de l'imam caché et espère en son futur retour.
Les grands ulémas ont le droit d'interpréter les textes sacrés : ces ulémas sont appelés ayatollahs (« signe d'Allah »). Sous leur direction s'est créé un clergé structuré et hiérarchisé, inconnu chez les sunnites.
Ce clergé ne se politise que très tardivement, à la fin du XIXe s. en Iran. Jusque-là, c'est plutôt la tradition mystique qui domine le chiisme. Mais les penseurs politiques du chiisme, comme l'imam Khomeyni (1902-1989) ou Ali Chariati (1933-1977), n'ont eu aucun mal à puiser dans la tradition de contestation et de justice sociale du chiisme un appel à la révolution.
Le chiisme s'est diffusé avec succès dans l'ensemble du monde iranien. Au XVIe s., la dynastie des Séfévides, qui prend le pouvoir en Iran, impose le chiisme comme religion d'État. C'est de ce moment que date la quasi-identification entre chiisme et Iran.
Le kharidjisme
Le kharidjisme est la doctrine d'un mouvement musulman schismatique qui s'est défini, une quarantaine d'années après l'hégire, par des revendications et un rigorisme à l'encontre desquels la majorité de l'islam a fait front à travers le sunnisme et le chiisme.
Les kharidjites, d'abord partisans de Ali, s'en sont séparés en 657. N'admettant comme califes que ceux qui sont restés ou se tiennent dans ce qu'ils considèrent la « voie droite », ils ont fondé d'importantes communautés, dont subsistent aujourd'hui les ibadites du sultanat d'Oman et ceux d'Afrique du Nord (île de Djerba, Mzab).
Les écoles de pensée
Introduction
Malgré la clarté et la simplicité de ses dogmes fondamentaux, l'islam a connu une variété d'interprétations, allant de la simple accentuation d'un aspect présent dans le Coran jusqu'à la constitution de véritables sectes, souvent influencées par d'autres religions ou philosophies. Aux deux pôles de l'éventail des interprétations, on trouve la tendance mystique et spiritualiste (le soufisme), l'interprétation formaliste et rigoriste (incarnée notamment par le wahhabisme). C'est du côté du pôle mystique qu'il faut chercher les véritables sectes, à la limite de l'hétérodoxie, comme l'ismaélisme. Mais on doit se garder de croire que le courant mystique est toujours éloigné de l'orthodoxie et du formalisme. En fait, une intense spiritualité peut très bien s'associer avec un respect scrupuleux des pratiques extérieures de la foi.
Le soufisme
Derviches tourneurs
Derviches tourneurs
Le soufisme est la tendance mystique de l'islam, qui cherche à dépasser les rites et les dogmes, sans forcément s'y opposer, pour permettre au croyant de vivre une forme d'union directe avec Dieu. Le soufisme est fondé sur l'initiation personnelle d'un disciple (murid) par un maître (pir). L'initiation se fait par la pratique de techniques d'extase ; leur but est d'amener le disciple, par des degrés successifs, à entrer en contact, voire à s'identifier à Dieu. La plus commune de ces techniques est le dhikr, ou récitation incantatoire d'un des noms de Dieu ; mais il y a aussi la danse (comme celles des derviches tourneurs de Turquie) ou la musique.
Les systèmes théologiques (ou théosophiques) élaborés par les maîtres du soufisme ont tous en commun de faire une lecture allégorique du Coran. Le mystique doit remonter à Dieu en cherchant le sens caché, ésotérique, de la Révélation.
Les soufis sont généralement organisés en confréries : chacune est dirigée par un pir, qui reçoit l'initiation par une chaîne de transmetteurs remontant aux origines de l'islam. Ces confréries s'appellent « voies », ou tariqa. Le soufisme a donné lieu à une littérature très riche (illustrée par le poète persan Hafez au XIVe s.). Il permet aussi bien d'exprimer une religiosité populaire (culte des « saints ») qu'une forme très élaborée de philosophie. Il reste vivant dans le monde musulman, même s'il est souvent en butte aux attaques des réformistes, qui l'assimilent à une superstition, et des dogmatiques, qui le considèrent comme une hérésie.
L'ismaélisme
Le courant mystique a donné naissance à des sectes qui divergent parfois beaucoup de l'islam orthodoxe. Les ismaéliens sont des chiites qui pensent que le septième imam, Ismaïl, est entré en occultation, et attribuent un caractère divin à la lignée des imams.
Les ismaéliens ont développé un système de pensée influencé par la philosophie néoplatonicienne, dans lequel la Révélation apportée par Mahomet cesse d'être centrale. Secte mystique au début, les ismaéliens ont joué un rôle politique à l'époque des croisades chrétiennes, quand le chef militaire et religieux Hasan ibn al-Sabbah (mort en 1124) a mis sur pied une véritable organisation terroriste (connue sous le nom d'« Assassins » en Occident). Aujourd'hui, les ismaéliens forment une secte pacifique, implantée surtout dans la péninsule indienne et dirigée par la dynastie des Agha Khan. Druzes libanais et Alawites syriens ont une origine commune avec les ismaéliens.
Le wahhabisme
Le wahhabisme est né au Nadjd, le désert de l'Arabie, au XVIIIe s. Son créateur, Muhammad ibn Abd al-Wahhab (1703-1792), a fait alliance avec Muhammad ibn Saud, fondateur de la dynastie saoudienne.
Mouvement sunnite, le wahhabisme ne reconnaît que le Coran et la sunna ; il refuse toute interprétation. Il condamne des pratiques implantées depuis longtemps dans l'islam, comme le culte des saints ou le soufisme ; il renie, outre l'alcool, le jeu et la musique ; il rejette l'adoration de tout ce qui a pu être créé par l'homme (d'où la méfiance envers les images) et refuse en particulier la vénération de ce qui touche au Prophète (tombeau, reliques, images). Les wahhabites sont particulièrement opposés au chiisme, accusé de diviniser Ali. Les lieux saints du chiisme en Iraq ont été détruits en 1802 par les wahhabites.
Le wahhabisme s'est imposé en Arabie saoudite, grâce à la dynastie des Saud, après la Première Guerre mondiale. Il a influencé des mouvements semblables dans a péninsule indienne au XIXe s.
La communauté musulmane
Le clergé
Le clergé musulman est avant tout un corps de lettrés et de savants versés dans l'étude et l'interprétation du texte. Il n'y a pas de hiérarchie ni d'institution cléricale, sauf chez les chiites. En règle générale, la frontière entre un religieux et un laïc est plus souple qu'en chrétienté : le mollah se marie, peut exercer un métier et ne porte généralement pas de tenue particulière.
Les titulaires des postes importants, comme le Grand Mufti d'un pays, c'est-à-dire celui qui dit le droit en dernière instance, sont en général nommés par l'État. La tendance contemporaine est à la fonctionnarisation des religieux, mais ce mouvement reste limité aux villes. À la campagne, le prêtre (imam ou mollah), choisi et payé par le village, n'a pas nécessairement de formation spéciale. N'importe quel croyant peut diriger la prière. Traditionnellement, là où l'État n'intervient pas, c'est le mollah qui tient l'école du village. La mosquée reste souvent le centre du village ou du quartier : lieu de prière, elle est aussi un lieu de réunion et d'enseignement.
Les ulémas, lettrés de haut niveau (en arabe lama, pluriel de alim, qui signifie « savant »), sont formés dans des madrasa (écoles religieuses). Les meilleurs parachèvent leurs études dans les grandes universités islamiques du monde musulman, dont la plus célèbre est l'université al-Azhar, au Caire. En général, les ulémas sont spécialisés : les juristes (faqih) disent le droit, les juges (qadi) règlent les litiges et font office de notaires ; dans les universités, certains ulémas se consacrent à la théologie ou à la philosophie. Cependant, depuis un siècle environ, les religieux voient se rétrécir leur domaine d'intervention : les qadi formés dans les madrasa sont concurrencés, voire remplacés, par les juristes formés dans les universités de droit. Un enseignement profane remplace l'école religieuse.
L'autonomie financière des religieux vient des revenus des biens légués à des fondations pieuses (on les appelle waqf ou habus). Mais, sur ce plan aussi, les États modernes se sont en général arrogé le contrôle de ces biens. Le mollah tend à n'être plus qu'un fonctionnaire.
La umma
L'islam a une vocation universelle et ne limite pas son appel à une communauté particulière. Ceux qui adhèrent au message du Coran appartiennent à la vaste communauté des fidèles, la umma, qui dépasse les appartenances tribales et ethniques, puis nationales, au profit de cette appartenance religieuse.
Dès ses origines, l'islam manie de pair la conquête et la conversion. Il existe pour lui plusieurs catégories de non-musulmans. D'abord, ce sont les Arabes d'avant l'islam, ceux du temps de la djahiliyya (sauvagerie) ; ensuite, les athées et les polythéistes. Dans l'islam des origines, ces catégories ont le choix entre la conversion ou la mort. Les musulmans ne peuvent être qu'en guerre permanente avec eux.
En revanche, l'islam tolère les Gens du Livre (Ahl al-Kitab), c'est-à-dire ceux qui reconnaissent un Dieu unique et une Révélation : donc essentiellement les juifs et les chrétiens. Juifs et chrétiens, là où ils ont été soumis par les musulmans, ont eu le droit de garder leur religion. Ils avaient alors un statut particulier, celui de dhimmi. Ils payaient un impôt spécial, étaient exemptés du devoir militaire, se régissaient selon leurs propres lois, mais ne pouvaient participer à la vie politique de la umma.
HISTOIRE
Dans les siècles qui ont suivi la prédication de Mahomet, le monde musulman s'est d'abord constitué par la conquête militaire. Puis, à partir du XVe s., il s'est étendu par la conversion pacifique, tant en Extrême-Orient qu'en Afrique noire. Le califat ottoman, aboli en 1924, a été la dernière instance politique qui a prétendu représenter l'ensemble de la communauté musulmane (la umma). Aujourd'hui, l'expansion de l'islam relève plus d'un mouvement d'ordre démographique que politique.
Au cours de sa progression, l'islam est entré en contact avec des religions et des cultures fort diverses : christianisme en Europe, hindouisme en Inde, animisme en Afrique noire, etc. Son enracinement s'est parfois accompli par l'absorption d'éléments indigènes. Les confréries religieuses ont connu un grand succès tant en Inde qu'en Asie centrale et en Afrique noire. Mais, jusqu'à l'époque contemporaine, de puissants mouvements de réforme et de retour au fondamentalisme n'ont pas cessé de parcourir le monde musulman.
Le califat patriarcal (632-661)
L'Arabie islamique
L'Arabie islamique
La mort assez soudaine de Mahomet, en 632, met un moment en péril la nouvelle communauté musulmane. Les clans de Médine décident de lui choisir un successeur (khalīfa en arabe, terme dont est tiré le titre « calife »), afin de préserver son héritage religieux et politique ; c'est la naissance du califat. Les quatre premiers califes, appelés les « Bien-Dirigés » (ar-Rachidun), sont tous des compagnons de Mahomet.
Abu Bakr (632-634), beau-père du Prophète, lance un mouvement expansionniste qui connaît un essor considérable sous les deux califes suivants, Umar Ier (634-644) et Uthman (644-656). En 656, le califat s'étend sur toute la péninsule Arabique, la Palestine et la Syrie, l'Égypte et la Libye, la Mésopotamie, ainsi que sur une partie importante de l'Arménie et de la Perse. À la suite de l'assassinat de Uthman (qui avait été élu par une assemblée de Mecquois), Ali (656-661), gendre de Mahomet et membre de la famille hachémite, est élu calife par une assemblée de Médinois. Contesté par les anciennes familles de La Mecque, il les vainc à la bataille du Chameau, en 656. Muawiya, gouverneur omeyyade de Syrie, refuse également de reconnaître l'autorité de Ali ; parent de Uthman, il exige de surcroît vengeance de son assassinat. Ali est contraint, sous la pression de ses alliés modérés, d'accepter l'arbitrage proposé par Muawiya. En 659, les négociateurs jugent que l'assassinat de Uthman n'a pas été légitime et qu'il faut convoquer une assemblée pour élire régulièrement un nouveau calife. Ali est discrédité et meurt assassiné à Kufa, sa capitale irakienne, en 661.
Ces dissensions entre les adeptes des deux branches de la famille de Mahomet – les descendants de Hachim (Hachémites) et ceux de Umaiyya (Omeyyades) – aboutissent au schisme entre les chiites et les sunnites, qui, pour la première fois, divise profondément (et irrémédiablement) la communauté musulmane, la umma.
Le califat des Omeyyades de Damas (661-750)
Expansion de l'islam au temps des Omeyyades
Expansion de l'islam au temps des Omeyyades
Muawiya (661-680) devient alors le cinquième calife – que les chiites (partisans de Ali, dits Alides) refusent de reconnaître – et le premier de la dynastie des Omeyyades. La guerre intestine qui vient de s'achever met un terme à la suprématie morale et politique de La Mecque et de Médine dans l'empire arabe, dont la capitale est transférée à Damas. Muawiya renforce la position du califat et impose la paix, mais sans pouvoir supprimer les antagonismes qui ont provoqué la première guerre civile. Ainsi, Husayn (fils de Ali) revendique toujours le califat ; il est massacré avec sa famille près de Karbala, en Iraq, en 680.
Le califat omeyyade reprend les expéditions expansionnistes. Après la conquête de la Tunisie, en 670, les troupes musulmanes atteignent, en 710, l'extrémité nord-ouest de l'Afrique du Nord, et l'année suivante elles traversent le détroit de Gibraltar, conquièrent rapidement la péninsule Ibérique et pénètrent en France jusqu'à Poitiers, où elles sont refoulées par les troupes franques en 732. Sur la frontière nord, à plusieurs reprises, elles assiègent sans succès la capitale byzantine Constantinople, avant d'atteindre l'est de l'Indus. L'empire musulman s'étend dès lors aux frontières de la Chine et de l'Inde, avec quelques colonies au Pendjab.
La rédaction des actes administratifs en arabe, la frappe de nouvelles monnaies purement arabes et toute une série de constructions monumentales illustrent le prestige nouveau du califat. Mais l'assimilation graduelle des Arabes et des peuples assujettis sape les principes de base sur lesquels le gouvernement omeyyade a été fondé. Les Arabes deviennent propriétaires terriens, marchands et paysans ; les non-Arabes commencent à se convertir à l'islam. Ces mawali (convertis des territoires conquis) revendiquent l'égalité avec les Arabes. Le califat se retrouve face aux demandes antagonistes émanant de ses différents soutiens.
Les rancœurs des Arabes et des non-Arabes à l'encontre du califat omeyyade sont habilement exploitées par le clan des Abbassides, qui revendique la succession légitime au califat comme descendant de Abbas, un oncle de Mahomet.
Le califat des Abbassides de Bagdad (750-1258)
L'âge d'or de la culture arabo-musulmane
Les Abbassides
Califes abbassides
Les Abbassides
Les Abbassides
En 750, la dynastie omeyyade est évincée par les Abbassides, qui transfèrent la capitale du califat à Bagdad.
La nouvelle dynastie réalise une véritable révolution dans l'Empire arabo-musulman. Les Abbassides acceptent, en effet, l'égalité de tous les musulmans ; désormais, les privilèges ne sont plus fondés sur le droit du sang, mais sur les services réels rendus à l'islam et à l'empire. Le califat encourage les activités religieuses et se porte garant de la défense de l'islam contre les hérésies. On convertit en masse, alors même que de fortes communautés zoroastriennes, chrétiennes et juives subsistent pendant des siècles, exerçant une profonde influence sur l'évolution de la religion. L'arabe, langue officielle de l'empire, devient la lingua franca de tout le Moyen-Orient. C'est ainsi qu'avec leur religion, la littérature des Arabes est adoptée par d'autres peuples de ces régions.
La période abbasside, qui atteint son apogée sous Harun al-Rachid (786-809), est davantage marquée par un développement spirituel que par une expansion géographique. Comme en témoignent les œuvres des philosophes al-Kindi, al-Farabi et Abu ibn Sina (Avicenne), les érudits musulmans jouent à cette époque un rôle prépondérant dans le domaine de la littérature, des sciences et de la philosophie.
Les dynasties rivales et la chute des Abbassides
Cependant, le pouvoir politique abbasside est ébranlé par plusieurs dynasties rivales :
– une dynastie omeyyade de Cordoue s'impose en 756 dans la péninsule Ibérique, où elle fonde un califat rival (929-1031) ;
– les Fatimides, dynastie alliée aux ismaéliens (courant minoritaire chiite), s'établissent en Tunisie (909) avant de gouverner l'Égypte (969-1171) ;
– les Almoravides et les Almohades, dynasties musulmanes berbères, règnent successivement sur l'Afrique du Nord et l'Espagne du milieu du XIe s. au milieu du XIIIe s. ;
– les Seldjoukides, dynastie turque musulmane d'Ispahan, prennent Bagdad en 1055 et imposent leur protection aux califes abbasides ;
– les Ayyubides de Saladin succèdent, en 1171, aux Fatimides en Égypte et jouent un rôle important par la suite, face aux croisés chrétiens (croisades).
Finalement, en 1258, les Abbassides sont renversés par les Mongols de Hulagu qui s'emparent de la capitale Bagdad (et se convertissent à l'islam). Un membre de la dynastie abbasside s'enfuit en Égypte, où il est reconnu comme calife. Alors que la communauté de foi demeure une réalité incontestable, l'unité politique du monde musulman est rompue à jamais.
Les grands empires musulmans de l'époque moderne
L'Empire ottoman
La formation de l'Empire ottoman
La formation de l'Empire ottoman
Originaire d'Anatolie, la dynastie ottomane, fondée au XIIIe s. par Osman Ier Gazi, devient une puissance mondiale dominante au XVe s., et continue de jouer un rôle très important tout au long des e et XVIIe s. L'Empire byzantin chrétien, contre lequel les armées musulmanes guerroient depuis les débuts de l'islam, tombe lorsque le sultan ottoman Mehmed II conquiert Constantinople, en 1453, et en fait la capitale de l'Empire ottoman (sous le nom d'Istanbul).
Au cours de la première moitié du XIVe s., l'Empire ottoman, qui est déjà fermement établi à travers toute l'Anatolie et dans la majeure partie des Balkans, conquiert la Syrie, l'Égypte (les sultans prennent le titre de calife en 1517, après avoir déposé le dernier Abbasside au Caire) et l'Afrique du Nord. S'étendant aussi considérablement au nord-ouest, il pénètre en Europe, assiégeant Vienne en 1529. La défaite de la flotte ottomane à la bataille de Lépante, en 1571, ne marque pas, comme l'espéraient de nombreux Européens, le début d'une dislocation rapide de l'Empire ottoman : plus d'un siècle plus tard, en 1683, les troupes ottomanes mettent à nouveau le siège devant Vienne. Le déclin de l'Empire devient plus visible à partir de la fin du XVIIe s. : les gouverneurs locaux s'émancipent de la tutelle d'Istanbul ; les puissances chrétiennes occidentales grignotent progressivement les territoires de l'empire ; les intérêts des factions et des communautés dégénèrent en luttes fratricides ; l'agriculture décline ; les impôts deviennent synonymes de confiscations, sans assurer la sécurité des paysans. Dans ces conditions, la vie culturelle et religieuse de l'islam stagne. L'Empire ottoman ne survit pas à la Première Guerre mondiale. Ce qui reste de l'immense empire, la Turquie, devient une république, à l'instigation de Mustafa Kemal Atatürk, en 1923, et le califat est définitivement aboli en 1924.
L'Empire moghol
L'Empire moghol
L'Empire moghol
Les Grands-Moghols, une dynastie musulmane d'origine mongole, conquièrent le nord de l'Inde en 1526. L'Empire moghol atteint l'apogée de sa puissance entre la fin du XVIe s. et le début du XVIIIe s. Sous les empereurs Akbar, Djahangir, Chah Djahan et Aurangzeb, la domination moghole s'étend à la majeure partie de la péninsule indienne, où la culture islamique, marquée d'une profonde empreinte persane, s'implante. La splendeur des Grands-Moghols trouve une expression particulière dans leur architecture. Au XVIIIe s., l'Empire moghol commence à décliner. Il survit, du moins à travers son nom, jusqu'en 1858, lorsque le dernier sultan est déposé par les Britanniques.
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samedi 3 novembre 2012 à 13:04 :: __Code 3.6 The-dark-world.. "The world sinks" Ghost Recon Future Soldier - king of Dahomey. Meurtre, Mort, Détruire. Terra Nullius, Exosquelette, armure du guerrier du futur
Esclavage dans le monde arabo-musulman
Provenance des esclaves
Du respect de l'interdiction d'asservir un musulman découle la nécessité de s'approvisionner en esclaves aux marges du monde sous domination musulmane : chacun de ses pôles, (Bagdad, Al-Andalus, Maghreb), va mettre en place ses filières d'approvisionnement.
Marché aux esclaves au Yémen, XIIIe siècle
Le califat de Bagdad et l'Égypte ont les besoins les plus élevés en esclaves, et la richesse nécessaire pour en acquérir massivement.
Les guerres quasi continuelles contre l'Empire byzantin, puis les États d'Europe de l'est et d'Europe centrale procurent pendant des siècles des captifs réduits en esclavage. L'Empire byzantin pratique de même lorsqu'il a le dessus.
D'autres circuits d'importation se développent, moins aléatoires que les expéditions militaires, donc plus lucratifs pour les intermédiaires. Des circuits de traite se créent avec leurs divers « gisements » :
Les esclaves européens, principalement des slaves païens (Esclavons) : apparus par petits groupes dans les Balkans vers le VIIe siècle, combattus par les Francs et les Byzantins, ils alimentent les marchés d'esclaves. Les commerçants vénitiens assurent l'acheminement vers l'Espagne musulmane et le Moyen-Orient. Cette source se tarit vers le IXe siècle, avec la christianisation et l'apparition d'États slaves organisés et capables de se défendre. L'Esclavonie (la Slavonie actuelle) était nommée en arabe le « pays des esclaves ». L'approvisionnement en esclaves européens chrétiens prend un grand essor lors des croisades, lorsque les armées musulmanes, défendant leurs terres au Proche-Orient contre les croisés, font des captifs qui sont souvent réduits en esclavage, s'il ne sont pas rançonnés. Une autre source d'esclaves européens s'ouvre d'abord avec la conquête de l'Espagne et des raids terrestres dans l'actuelle France, puis avec les attaques de navires chrétiens en Méditerranée et des razzias sur les côtes des pays européens par les corsaires barbaresques et les Turcs qui durent jusqu'au début du XIXe siècle. Ces esclaves sont principalement italiens, espagnols et français, mais des attaques ont eu lieu également contre l'Angleterre et jusqu'en Islande. Au cours de la Reconquista, les conflits et les razzias sont l'occasion pour faire des esclaves chrétiens pour travailler dans les plantations andalouses13. Les Slaves sont acheminés depuis la Russie vers Venise ou Marseille où ils sont ensuite transportés vers les pays musulmans14. Des eunuques à Verdun avant d'être exportés vers les ports détenus par les Byzantins ou les musulmans15.
Les esclaves blancs, ou mamelouks (arabe : mamlūk16, « possédé »), formés de Circassiens du Caucase ou de Turcs d'Asie centrale, revendus aux grands marchés que sont Samarcande et les ports de la mer Noire. L'Asie centrale est alors nommée par les Arabes le « pays des Turcs » (arabe : bilād al-atrāk17). Le calife de Bagdad possède 11 000 esclaves dans son palais au IXe siècle18.
Les esclaves noirs (en arabe Zendj19) du Soudan du Sud ou collectés sur les côtes d'Afrique noire, organisant une première traite des noirs. Le Soudan est alors nommé en arabe le « pays des noirs » (bilād as-sūdūn20).
Rôle de l'esclave dans le monde musulman
Les esclaves sous le califat accèdent parfois à des postes prestigieux : en plus des classiques travaux domestiques, artisanaux ou agricoles (dans les plantations de canne à sucre par exemple21), les esclaves peuvent devenir favoris, conseillers, chambellans, et surtout soldats, ce qui reste rare.
L'autre différence est l'esclavage à destination des harems : même si dans toutes les sociétés esclavagistes, la femme esclave est souvent asservie sexuellement par son maître, les femmes vendues aux harems sont aussi des esclaves de plaisir (danse, chants, sexe). Des jeunes garçons étaient aussi placés dans les harems. Selon la charia, en dehors du mariage, les seules relations sexuelles permises doivent être entre le maître et son esclave femme22.
Les mamelouks sont les soldats les plus appréciés : acquis jeunes, ils sont formés et encasernés, autant pour créer un esprit de corps militaire que pour les isoler de la population. Leur nom qui veut simplement dire « esclave blanc » devient synonyme de soldat turc. Les mamelouks arrivent même au pouvoir suprême en Égypte pendant certaines périodes.
La garde personnelle du calife al-Mutasim (833-842) compte de nombreux esclaves soldats (entre 4 000 et 70 000 selon les sources).
Le calife Jafar al-Mutawakkil (846-861) met des esclaves turcs à tous les postes de son gouvernement, mais finit assassiné par sa garde mamelouk. Trois de ses quatre successeurs subissent la même fin.
Ahmad Ibn Touloun, turc envoyé au Caire en 868, se constitue une armée de Grecs, de Soudanais et de Turcs, et se rend indépendant en Égypte (dynastie des Toulounides).
À l'autre extrémité du monde sous domination musulmane, les Esclavons armés prennent une part active aux luttes qui divisent l'Espagne en taifas, et se créent même un royaume à Valence.
Enfin, le califat de Bagdad connaît entre 869 et 883 sa grande révolte d'esclaves noirs, la révolte des Zanj dans les plantations du sud de l'Irak23. À la différence de la révolte de Spartacus contre Rome, cette révolte d'esclaves a un fondement idéologique, car elle est animée par un mouvement qui prône violemment un islam égalitaire, le kharidjisme. Les soldats noirs envoyés contre eux désertent et rallient la révolte ; les mamelouks régnants mettent des années pour en venir à bout.
Postérité, asservissement sexuel et castration
Dans l'empire arabo-musulman, les hommes réduits en esclavage pour garder les harems sont châtrés pour devenir les fameux « eunuques ». Il existe différents niveaux de castration, la plus radicale réservée à des sujets jeunes auxquels on procède à l'ablation des testicules et du pénis le plus près possible du ventre. Cette pratique radicale est réservée aux eunuques du monde arabo-musulman, s'occupant de la garde des harems24.
Les eunuques sont très prisés des musulmans, or la castration est interdite en islam, l'opération d'émasculation des eunuques est ainsi déléguée aux non musulmans25, d'abord dans des centres spécialisés dans la castration depuis l'Antiquité en Europe, comme à Verdun ou à Pragues (du VIIeS au XeS), ainsi qu'au Caire par les chrétiens coptes (jusqu'à l'invasion ottomane), les musulmans peuvent se fournir de même d'eunuques châtrés par des marchands chrétiens ou juifs sur le chemin entre les rapts et l'arrivée en terre d'islam26,27. Sur le territoire de l'empire Ottoman, les eunuques proviennent principalement du Tchad et d'Ethiopie, et l'opération d'émasculation est réalisée sur le chemin par des marchands Juifs et chrétiens à prix d'or26,27. La castration continuera de se pratiquer dans le monde catholique européen sans alimenter le monde musulman en eunuques jusqu'au XVIIIe siècle, lorsque le pape Clément XIV interdira la castration. Cette interdiction ne concernera plus que les quelques chanteurs castras, qui, dans la très grandes majorité des cas, ne sont pas des esclaves.
La thèse de Tidiane N'Diaye et l'approche anthropologique
L'Anthropologue, économiste et essayiste, Tidiane N'Diaye, soutient qu'une des grandes particularités de l'esclavage arabo-islamique est la castration généralisée des esclaves mâlesréf. insuffisante28 « Car dès les débuts de cette traite, les négriers veulent empêcher qu'ils ne fassent souche. Comme cela n'a rien de métaphysique, la castration apparaît comme une solution bien pratique.réf. à confirmer Ainsi, dans cette entreprise d'avilissement d'êtres humains, si les Arabes destinent la plupart des femmes noires aux harems, ils mutilent les hommes, par des procédés très rudimentaires et qui causent une effroyable mortalité. Les chiffres de cette traite sont tout simplement effrayants» 29". Selon le chercheur en anthropologie, cette absence de descendants d'esclaves participe sûrement à l'absence de débat sur la reconnaissance de l'esclavagisme arabo-musulman, ainsi que les traces endémiques d'esclavage dans ces sociétés.
« Comparé à la traite des Noirs organisée par les Européens, le trafic d'esclaves du monde musulman a démarré plus tôt, a duré plus longtemps et, ce qui est plus important, a touché un plus grand nombre d'esclaves », écrit en résumé l'économiste Paul Bairoch30. Tidiane N'Diaye soutient qu'il ne reste plus guère de trace des esclaves noirs en terre d'islam en raison de la généralisation de la castrationréf. insuffisante, des mauvais traitements et d'une très forte mortalité, alors que leurs descendants sont au nombre d'environ 70 millions sur le continent américain.28
Cependant, selon le Groupement des Anthropologistes de Langue Française (GALF), l'étude génétique des populations nord africaines, sur base de séquences cibles de l'ADN mitochondrial31, montre que les populations berbères du Nord aficain présentent un métissage avec d'une part les populations européennes et d'autre part avec les populations moyen-orientales et sub-sahariennes témoignant de mélanges des peuples dans tout le nord africain. L'étude montre que les populations berbères modernes ont hérités de gènes d'ancêtres esclaves transsahariens, « Des contacts entre le nord de l’Afrique et de grands empires subsahariens (tels ceux du Ghana, du Mali, ou encore l’empire Songhaï) sont également rapportés par l’histoire, lors de commerces transsahariens d’or, de sel et d’esclaves. ». D'après les anthropologues, les populations nord africaines présentent une position intermédiaire entre les populations européennes et subsahariennes, avec une prédominance moyen-orientale au Maghreb et une prédominance sub-saharienne et est-afrifcaine en Egypte32,33,34,35.
L'approche du sociologue Cahit Güngör
Selon le Docteur en sociologie, Cahit Güngör, l'absence de traces endémiques d'esclaves en terre d'islam doit beaucoup au fait de l'application du commandement coranique par les états musulmans, consistant à utiliser l'argent de l'impôt à l'état pour émanciper progressivement les esclaves, les esclaves mukataba et les esclaves musulmans en priorité, ainsi qu'aux autres moyens d'affranchissements permettant aux esclaves libérés de retourner dans leurs régions natives plus dans le sud (de même que les fugitifs)36,7,37,38. Les descendants des esclaves noirs se sont également en bonne partie mélangés par métissage dans la population. Les mariages esclave-libre étant tolérés dans les deux sens en islam39. Il y a de même le mélange de la descendance métissée des esclaves noires comme blanches des harems directement émancipées dès qu'elle sont enceintes de leurs maîtres et enfantent de ceux-ci dans les populations autochtones, les fameuses umm walad40.
Tabari et une approche historienne
Tabari rapporte que, déjà du temps de Mahomet, Muqawqis aurait envoyé à celui-ci deux femmes esclaves et un eunuque nommé Mâbûr41,42. Mahomet avait pour compagnon un ancien esclave originaire d'Éthiopie s'appelant Bilal, dont il fera le premier muezzin de l'islam,et qu'il fait racheter pour l'affranchit. Bilal fut acheté aux polytéistes mecquois puis libéré par Abu bakr43. Mahomet interdit la castration des esclaves, en disant qu'il fallait castrer celui qui castrerait son esclave44.
Historiquement, les esclaves eunuques existaient depuis l'antiquité : « eunuque (du grec, eunoukhos, « qui garde le lit »), homme châtré, qui était chargé — particulièrement en Orient — de la surveillance des femmes, ou qui occupait des fonctions politiques ou religieuses. Depuis l'Antiquité, en Extrême-Orient et au Proche-Orient, les eunuques étaient chargés de garder les femmes dans les harems, ou leur servaient de chambellans. (…) La castration étant interdite en islam, les eunuques étaient importés des territoires non musulmans, comme l'Ethiopie et le Tchad sous le règne Ottoman de 1299 à 1922. Ils avaient notamment la garde du harem impérial. » 45. À l'époque Carolingienne l'Europe a été pourvoyeuse d'esclaves exportés vers les pays musulmans : des Européens non chrétiens étaient vendus par d'autres Européens chrétiens aux marchands trafiquants d'esclaves46.
L'esclavage sexuel et harems
Comme dans le reste du monde, les maîtres entretiennent des relations érotiques et sexuelles avec leurs esclaves femmes47, seul le monde arabe a rempli spécifiquement les fameux harems, l'équivalent des gynécées chez les musulmans, de femmes-esclaves déportées exclusivement dans un but érotique et sexuel. Comme pour les gynécées transatlantiques, une législation a été prévue pour la reconnaissance des enfants nés de ces relations maître-esclave48, car lorsque les concubines des harems mettaient un enfant au monde, elles étaient émancipées49. Pour cette raison, le prix d'une femme-esclave est bien plus élevé que celui d'un homme.
Ibn Habib al Baghdâdî (H.113-H.182), explique la vente des femmes esclaves lors la célèbre foire de Dûmat al-Jandal avant l'islam, il cite notamment "Quant à la tribu de Kalb, elle y apportait beaucoup d'esclaves femelles, qui étaient présentées sous des tentes de laines ; la tribu les contraignant à la prostitution..." 50, Tabari explique51 que la prostitution des femmes esclaves par leurs maîtres a été interdite. Cependant les maîtres continuent à entretenir une relation sexuelle avec celles-ci, si elles ne sont pas mariées. Les jâriyat des harems ont en pratique un statut comparable à des épouses libres, celles des harems impériaux deviennent même très influentes sur le pouvoir Ottoman, elles ont une influence connue sur les décisions hautement politiques52
Ailleurs, les femmes esclaves sont comme les autres d'abord une force de travail et non un objet de divertissement. Mais l'un n'empêche pas l'autre53,54.
Par région
Proche et Moyen Orient
Le califat abbasside de Bagdad (750-1258) a importé des dizaines de milliers d'esclaves originaires d'Asie centrale et d'Afrique orientale55. Ils étaient employés aux travaux agricoles et d'irrigation.
Khanat de Crimée
Les marchands d'esclaves du Khanat de Crimée (1430-1783) vendaient des esclaves razziés parmi les populations slaves et caucasiennes55. Pour se protéger des raids tatars (les Tatars descendent des Mongols et pratiquent l'islam sunnite), les Russes avaient édifié des fortifications le long de la frontière au XVIIe siècle.
Al-Andalus (Espagne)
Avec les conquêtes musulmanes (al-Andalus), la traite concerne l'Espagne et les côtes du bassin méditerranéen. Répondant aux tentatives de reconquête des chrétiens du nord de la péninsule ibérique, les califes de Cordoue lancent des expéditions de représailles, source de prisonniers : en 985, les musulmans pillent Barcelone et en 997 Saint-Jacques-de-Compostelle.
En 1185, une attaque musulmane sur Lisbonne fait de nombreux captifs. La piraterie des barbaresques menace le littoral et occasionne des captures d'esclaves : c'est le cas au sac de Rome en 846, de Gênes en 933 et de Tarragone en 1185. En Europe orientale, les raids musulmans contre l'empire byzantin sont encore une source d'approvisionnement en esclaves, source utilisée aussi par les marchands italiens depuis la fin du XIIe siècle et qui ne tarisse qu'après la conquête ottomane dans la deuxième moitié du XVe siècle.
Les esclaves européens du monde musulman viennent aussi des marchés de Verdun ou de Kiev pendant le Haut Moyen Âge. Les marchands musulmans ou juifs (les Radhanites) viennent y acheter de la main d'œuvre servile. Un recensement fait état de 10 000 esclaves européens amenés à Cordoue entre 912 et 961réf. nécessaire. La traite dure longtemps car les maîtres musulmans ont sans cesse besoin de renouveler leurs esclaves : ces derniers n'ont pas d'enfants (mariage interdit et eunuques)réf. nécessaire.
Une autre source d'esclaves pour al-Andalus est la côte septentrionale de l'Afrique, d'où des noirs capturés au cours de raids sont emmenés en Espagne (musulmane comme chrétienne) par des marchands musulmans et catalans.réf. nécessaire
Régence d'Alger (Algérie)
"Manière dont les prisonniers chrétiens sont vendus comme esclaves au marché d'Alger". Gravure hollandaise de 1684
Comme la régence de Tunis, le protectorat ottoman et état barbaresque qu'est la régence d'Alger (entité précédant l'Algérie française), pratique l'esclavage des chrétiens56.
Au début du XXe siècle, l'esclavage est progressivement interdit au sein de l'Algérie française (voir Charles de Foucauld)
L’Algérie reste le pays d’Afrique du Nord qui a accueilli le plus petit nombre d’esclaves noirs, si l’on se réfère aux estimations de la traite transsaharienne : 65 000 entrées en Algérie de 1700 à 1880 contre 100 000 en Tunisie, 400 000 en Libye, 515 000 au Maroc et 800 000 en Égypte. Les autorités françaises - impériales et républicaines - ont plus que toléré la continuité de la traite arabe après 184857.
Tunisie
Article détaillé : Esclavage en Tunisie.
Égypte
L'Égypte islamique a largement fait usage des esclaves soldats, les Mamelouks, capturés ou achetés parmi les chrétiens et les tribus païennes, puis instruits au métier des armes et affranchis. En 1260, leur chef Baybars prit le pouvoir. Les Mamelouks le conservèrent jusqu'à la conquête par les Turcs en 1516-1520.
Il faut remarquer que même lorsqu'ils furent les maîtres de l'Égypte, les mamelouks conservèrent leur mode de recrutement, à partir d'esclaves.
Maroc
Le dernier marché aux esclaves du Maghreb est fermé au Maroc par les Français lors de l'instauration du Protectorat en 1920.
Empire ottoman
Rachat de captifs chrétiens à Alger par des Mercédaires (vers 1670). « Les Religieux de la Mercy de France, qui font, un 1. Vœu de Rachepter les Captifs, et en cas de besoin de demeurer en leur place, ayant l'an 1662, rachepté en Alger environ 400(?) Esclaves et la(?) 1666 fait une rédemption à Tunis et en l'année 1667 une autre en Alger(?) »
L'esclavage et la traite continuent avec les attaques des Turcs ottomans : par les pirates musulmans au XIVe siècle, dans les Balkans au XVe siècle et lors des expéditions navales turques en Espagne et en Italie, au siècle suivant. Les esclaves venaient des régions slaves et d'Afrique. A Istanbul, les esclaves ont pu représenter jusqu'à un cinquième de la population totale55. Les esclaves étaient employés dans l'armée (les janissaires), la marine, les harems. Certains étaient domestiques ou artisans. À la suite des Tanzimats, une série de réformes allant de 1839 à 1876, le nombre d'esclaves baissa progressivement55.
Les Ottomans ont créé à partir du XVe siècle des unités d'élites avec des esclaves chrétiens, les janissaires, de "Yeni Çeri", "nouvelle milice" en turc. Ces esclaves étaient encasernés très jeunes, entraînés et convertis à l'Islam. Ils formaient ainsi une communauté extrêmement soudée, armée redoutée qui comme les mamelouks se mit à intervenir dans la vie politique d'Istanbul. Néanmoins, cette pratique d'esclavage contribuait au dynamisme et à la propagation de l'islam.
Enfin, la pratique des eunuques, héritée de Byzance se poursuit à la cour du sultan, ainsi que la capture de femmes pour la domesticité et les harems. En effet, la castration étant strictement interdite en islam, des eunuques étaient importés d'Europe et de régions non islamisés en Afrique45.
Inde
L'Inde connaît au XIIIe siècle une dynastie des esclaves fondée par Qûtb ud-Dîn Aibak en 1206 et qui garde le pouvoir sur la vallée du Gange jusqu'en 1290. Les sultans musulmans du Deccan opèrent de nombreuses razzias d'esclaves en Inde.
Afrique noire
L'approvisionnement en esclaves noirs se fait par les deux extrémités du Sahara :
Extrémité orientale
Dès le VIIe siècle, plusieurs expéditions musulmanes montent vers la Nubie, en suivant le Nil. Les vainqueurs exigent des esclaves comme tribut : en 642, le roi de Nubie Kalidurat doit livrer 360 esclaves par an aux musulmans. Selon le même processus, une série de raids musulmans menacent l'Abyssinie chrétienne. Les Arabes traversent la Mer Rouge et s'installent sur la côte éthiopienne, en fondant d'abord quelques comptoirs de traite négrière (archipel des Dahlaks, Aydab et Souakim par exemple). Les marchands arabes y échangent les produits apportés par des marchands asiatiques contre des esclaves noirs. En effet, des inscriptions javanaises et des textes arabes montrent qu'aux IXe et Xe siècles Java entretenait des échanges commerciaux avec la côte est de l'Afrique, qui incluaient l'achat d'esclaves "jenggi", c'est-à-dire originaires du "Zenj", nom que les Arabes de l'époque donnaient à la côte est de l'Afrique.
Puis les Arabes pénètrent davantage dans les terres et finissent par installer de petits sultanats autonomes en Éthiopie : celui d'Adal par exemple exportait les esclaves du pays. Ces sultanats disparurent au XVe siècle. Au XVIe siècle, les raids viennent à nouveau d'Égypte où les Turcs s'installent. Le négus d'Éthiopie appelle les chrétiens d'Occident à l'aide. L'Espagne, l'Italie et le Portugal envoient des hommes. Les Portugais voulant contrôler la route des Indes orientales attaquent les comptoirs arabes : en 1517, ils incendient le comptoir arabe de Zeilah. Christophe de Gama mène une expédition en Abyssinie vers 1542-1543. Les renforts portugais repoussent les Turcs vers le nord de l'Abyssinie.
Extrémité occidentale
Avec l'avancée de l'islam, l'esclavage se développe. Dès le VIIe siècle, sans parler de conquêtes, les premiers raids arabes dans le Sahara approvisionnent les marchés aux esclaves. Au XIe siècle, le trafic caravanier augmente et les chefs de tribus africaines se convertissent. En 1077, Abu Bakr Ibn Omar lance une expédition sanguinaire au Ghana. Mais les Berbères Almoravides du Maroc n'arrivent pas à s'installer durablement. En 1222, Sundjata Keïta abolit l'esclavage en créant l'Empire du Mali (Charte du Manden).
Au XVIe siècle, les expéditions menées par les gouverneurs d'Alger se multiplient dans le Sahara central. L'effondrement de l'empire songhaï entraîne une chasse aux esclaves dans les pays du Niger.
Jusqu'au XIXe siècle, les corsaires nord-africains capturent des esclaves sur les côtes des pays européens et les navires européens. Entre 1530 et 1780, au moins 1 200 000 Européens furent emmenés en esclavage en Afrique du Nord (seul le nombre d'hommes est à peu près quantifiable, tandis que le nombre de femmes victimes de cette traite est très difficile à quantifier et généralement largement sous-estimé).
Chronologie de l'abolition de l'esclavage dans le monde arabo-musulman
http://fr.wikipedia.org/wiki/Esclavage_dans_le_monde_arabo-musulman
L'islam prend naissance dans un monde dont l'esclavage est une composante, et Mahomet accorde un statut aux esclaves différent de celui accordé aux esclaves chez les Grecs et les Romains avant lui1,2. Néanmoins, des compagnons ont rapportés ces paroles: "Je serai l’adversaire de trois catégories de personnes le Jour du Jugement. Et parmi ces trois catégories, il cita celui qui asservit un homme libre, puis le vend et récolte cet argent."3
Seul livre religieux établissant un plan d'État et privé d'affranchissement systématique et progressif des esclaves4, tel que l'allocation d'une part du budget de l'État pour l'émancipation5,6,7, le Coran n'interdit pourtant pas formellement l'esclavage8,9,10. Il légalise en fait la pratique, en vigueur à l'époque en Arabie comme ailleurs, consistant à réduire en esclavage les ennemis capturés sur le champ de bataille.
L'asservissement des prisonniers de guerre n'est pas pratiqué par les premiers califes11 ; Omar ibn al-Khattab (634-644) est d'ailleurs à l'origine d'une législation qui vise à interdire de mettre en servitude un musulman. Il y fait toutefois la distinction entre les « infidèles » et les croyants. Cette prescription, qui encourage les musulmans aura par la suite des répercussions dans le cadre des campagnes de razzias en Afrique noire et dans le Sud de l'Europe, où les habitants sont capturés puis livrés au trafic d'esclaves. Ainsi, Gao et surtout Tombouctou, villes à majorité musulmane, prospèrent aux XVe siècle et XVIe siècle grâce à la traite arabe transsaharienne.
Différentes perceptions de l'islam
Monde médiéval de culture musulmane
http://fr.wikipedia.org/wiki/Critique_de_l%27islam
L'islam partage bien des caractéristiques avec les autres religions et philosophies religieuses. Bien des critiques des croyances primordiales de l'islam précédent de bien des périodes de l'islam lui-même ou sa codification universelle. Ainsi, la critique des religions date au moins des écrits des philosophes grecs tel Épicure1. Comme leurs homologues monothéistes, les critiques médiévaux musulmans ont longuement réfléchi contre ou pour contraire travaillé à réconcilier ces deux points de vue.
De nombreux penseurs, philosophes, mathématiciens, astronomes arabes ou persans ont exprimé de tout temps des critiques plus ou moins violentes à l'encontre de leur religion et de ses rites, par exemple (Liste non-exhaustive):
Le poète Abou Nawas (747 – 815) 2
"j'ai quitté les filles pour les garçons et pour le vin vieux, j'ai laissé l'eau claire."
"Loin du droit chemin, j’ai pris sans façon / celui du péché, car je le préfère."
Le mystique Al Hallaj (857 – 922)réf. nécessaire
"L'attachement à dieu devrait effacer l'image de la kaâba de nos esprits"
"Je suis la vérité ; je suis la vérité créatrice ; je suis Dieu"
Le poète Aboul'âlaa Al Maari (973 – 1057) 3
"Le Coran, la torah, les évangiles... à chaque génération ses mensonges"
"Réveillez-vous, réveillez-vous, ô égarés ! VosLesquelles ? religions sont subterfuges des anciens."
Le mathématicien, astronome et poète Omar Khayyam (1038 – 1124)
"Referme ton Coran. Pense et regarde librement le ciel et la terre"4'5
Le philosophe Ibn Rochd (1126 – 1198)réf. nécessaire
"L’essence de Dieu n’est pas en contradiction avec la science rationnelle"
Abderrahmane Badaouiréf. nécessaire
"la raison est l’unique lumière qui nous éclaire"
"Dieu n’est pas le seul éternel puisque la matière l’est aussi"
"l’homme ne peut accepter de tutelle extérieure puisque sa réincarnation le renforce"
Monde médiéval de culture judéo-chrétienne
Les premières critiques contre l'islam sont le fait de païens arabes et de Juifs habitant le sud de l'Arabie, en particulier les tribus juives de Médine qui accusaient Mahomet d'avoir mal cité leurs propres textes sacrés6. Les musulmans répondant que le Coran, en tant que révélation divine, corrige les textes juifs et chrétiens, et que toute différence entre les deux doit donc être comprise comme la preuve d'une altération des textes antérieurs.réf. nécessaire
Les plus anciennes analyses connues à ce jour provenant de textes non islamiques se trouvent dans les écrits des religions monothéistes du Moyen Âge, tels ceux de Jean Damascène, ou venant de chrétiens originaires de régions comme la Syrie qui tombèrent sous la coupe des premiers califes. La principale critique écrite vient de Jean Damascène La source de la connaissance contient trois chapitres, dont le second, Des Hérésies, aborde l'islam en tant qu'« hérésie des Ismaélites7 ». Le Coran et l'Hadith étaient suffisamment familiers à Jean Damascène pour qu'il les cite en arabe.
Monde moderne
Critiques du XVIIIe siècle
Le personnage de Mahomet a fortement intéressé Voltaire qui lui a consacré une pièce de théâtre Le Fanatisme ou Mahomet et suggéré de nombreux commentaires. Voltaire considère Mahomet comme un imposteur, un faux prophète, un fanatique et un hypocrite8 dans son œuvre Le Fanatisme, qui ne vise pas uniquement le fanatisme musulman mais aussi, indirectement, le fanatisme chrétien de son époque. Il développa de féroces commentaires dans le Dictionnaire philosophique9. Dans son Essai sur les Mœurs, il évoquera toutefois le grand homme qui a changé la face d’une partie du monde10,11,12.
Critiques du XXe siècle
La conception de l'Islam démarrant d'une hérésie anti-trinitaire se retrouve dans l'analyse historique de John Wansbrough et Gerald Hawting13. Une série de réflexions entre chrétiens et musulmans est discutée avec l'idée, rejetée par les musulmans, que Mahomet fut influencé par un moine nestorien, Bahira. Selon cette théorie, l'islam est né d’une mutation dans ce qui était à l’origine une secte judéo-chrétienne qui essayait de se répandre dans les territoires arabes. La parole de Mahomet n'est donc pas une révélation divine, le coran ne serait qu'une retranscription dans la langue arabe de certaines paroles de Jésus, d'usages et de rites plus anciens.
Dans De la dignité de l'islam. Examen et réfutation de quelques thèses de la nouvelle islamophobie chrétienne (v. Bibliographie), Michel Orcel étudie quelques aspects de la critique spécifiquement chrétienne de l'islam aux XXe et XXIe siècle, laquelle s'inspire pour partie du "révisionnisme" européen et anglo-saxon.
Claude Levi-Strauss dans Tristes tropiques, publié en 1955, considère l'islam comme rigide et intolérant14.
Critiques du XXIe siècle
De nos jours, les orientalistes européens et américains examinent l'islam d'un point de vue universel et spirituel15. La fin du XXe siècle a vu une résurgence de l'influence mondiale de l'islam, et les conflits politiques et militaires, principalement avec les États-Unis suite aux attentats du World Trade Center du 26 février 1993 et surtout du 11 septembre 2001, ont ramené sur le devant de la scène les discours sur le « choc des civilisations », entraînant une augmentation significative des critiques de l'islam, surtout dans les médias non-musulmans.
L'écrivain égyptien Alaa al Aswani estime que le véritable Islam prône d'abord la justice et la liberté, il émet des critiques envers l'Islam fondamentaliste qu'il considère comme un Islam de façade. Selon lui « Ce n’est pas seulement une question d’hypocrisie ou d’ignorance. Le fond du problème est que bien des gens se font une conception erronée de la religion, qui valorise les aspects visibles de la religiosité. Cette prétendue religion est confortable parce qu’elle ne demande pas d’effort, ne coûte pas cher, se limite à des slogans et à des apparences, et donne un sentiment de paix intérieure et de satisfaction de soi. Les vrais principes de l’islam en revanche – justice, liberté et égalité – vous font courir le risque de perdre votre salaire, votre situation sociale et votre liberté. »
Il estime que la question du voile est secondaire vis-à-vis de la lutte pour la justice, la liberté et l'égalité. Il prend une position ferme envers le régime saoudien qui selon lui cultive un décalage entre d'un côté le discours religieux et le mode de vie saoudien, de l'autre les valeurs islamiques. « Sur les chaînes satellitaires saoudiennes, des dizaines d’hommes de religion parlent vingt-quatre heures sur vingt-quatre de questions religieuses, mais jamais du droit des citoyens à élire leurs gouvernants, ni des lois d’exception, ni de la torture et des arrestations arbitraires. Leur pensée ne s’attarde jamais aux questions de justice et de liberté. » Il estime que les valeurs islamiques sont faussées par l'hypocrisie : « L’islam dans toute sa grandeur avait poussé les musulmans à faire connaître au monde l’humanité, la civilisation, l’art et la science. Mais la tartuferie nous a menés à toute cette ignominie et à cette misère dans laquelle nous vivons16. »
De nombreuses voix s'expriment pour dénoncer l'intégrisme religieux, par exemple Taslima Nasreen ou Ayaan Hirsi Ali.
Critique du Coran
Les recherches récentes montrent que le Coran n'est pas la transcription directe de la parole de Mahomet; avant d'arriver à sa forme actuelle canonique il serait passé par plusieurs phases d'écriture et de réécriture17,18. Le Coran, comme tout autre livre, a une histoire.
L'histoire de sa composition
Il n'existe pas de Coran « original » remontant à l'époque de Mahomet. Certains chercheurs essaient de cerner les conditions de formation et la période de la rédaction du texte : pendant ou après la vie de Mahomet19, voire -pour certains extraits- avant ainsi que le suggère Christoph Luxenberg dans l'un de ses ouvrages18.
Le Coran inclut des parties récitées, selon la tradition, par Mahomet rejoignant des passages de la Bible hébraïque, du Talmud, du Nouveau Testament que le Coran cite explicitement comme des livres révélés20,21 tout en affirmant qu'ils contiennent des erreurs22,23,24 ; et le Coran présente certaines ressemblances notables avec d'autres sources plus légendaires telle que les Sept Dormants d'Éphèse ou le Roman d'Alexandre25,26. Ainsi, de nombreux commentateurs du Coran ont voulu reconnaître en Dhû-l-Qarnayn de la sourate dix-huit du Coran, Alexandre le Grand ou Cyrus le Grand27, d'autres personnages historiques ont été repris par les exégètes musulmans dans le cadre d'une exégèse du Coran28,29. Le Coran reprend de nombreux récits des apocryphes chrétiens concernant la vie de Marie et l’enfance de Jésus30.
Concernant la composition du Coran par Mahomet, Maxime Rodinson écrit : « ... comme (Mahomet) était doué d'une personnalité singulièrement plus riche et plus puissante que celle des Kâhin ordinaires, cette insatisfaction le poussait aussi à réfléchir. Toute une élaboration intellectuelle se déroulait parallèlement aux répercutions de son tempérament inné de son histoire personnelle sur le plan nerveux. Et cette élaboration intellectuelle était d'une rare qualité... Petit à petit, son esprit s'avançait sur une voie qui devait le mener à dépasser l'horizon de son pays et de son temps31. » Après une longue comparaison, sur une quarantaine de pages, de Mahomet avec certains mystiques comme Thérèse d'Ávila et appuyé l'idée que Mahomet croyait sincèrement à la Voix qui lui dictait des choses32, Rodinson conclut : « Mohammed dut aussi éliminer, trier, inconsciemment sans doute, et ne retenir que ce qui édifiait, exortait, consolait. Ses plus beaux poèmes n'ont sans doute jamais été écrits. Il attendait de Dieu des messages dans un sens donné et son attente modelait le verbe qui cherchait, en vain, à se montrer plus fort que lui. Au-delà des glossalistes chrétiens, il découvrait la démarche des grands prophètes d'Israël33. »
De sa compilation à sa canonisation
Chercheurs contemporains
Le philologue et islamologue Manfred Kropp explique que la langue du Coran aurait été retravaillée par des grammairiens en un texte en arabe populaire qui déjà avait de nombreux emprunts au syriaque34. Selon le traducteur Maurice Gloton et Mahmoud Azab35, le Coran comporte certaines irrégularités grammaticales par rapport à la grammaire simplifiée de l'arabe moderne, qui seraient des artéfacts de l'ancienne grammaire arabe de l'époque de Mahomet36.
L'opinion la plus partagée dans le monde des chercheurs est que « l'initiative de constitution d'un codex coranique officiel, commencée apparemment sous le califat de Uthman semble avoir trouvé son achèvement sous le règne d'Abd al-Malik (685-705) ou un peu plus tard37 ». L'absence d'uniformité de lecture due à l'absence de voyelles, créant des variations grammaticales et sémantiques, engendre différentes traditions locales de lectures (qira'at) dont quatorze seront autorisées à partir du Xe siècle. Les lectures non-autorisées demeureront cependant débattues par les savants musulmans. Une lecture dite de Hafs ou Coufique sera imposée à tout l'Empire ottoman au XVIe siècle et reste la plus répandue de nos jours. Quelques lectures ont subsisté à la périphérie de l'empire dont la version dite de Warsh ou Médinoise, la seule encore imprimée, en Afrique de l'Ouest et du Nord-Ouest38. Comme le souligne Manfred Kropp, actuellement, une collection de lectures (mu'jam al qira'ât) est répertoriée comme des variantes par rapport à la lecture hafs, tandis que point de vue scriptural, le rasm de toutes ces variantes (sans les voyelles et les hurûf al 'illah) reste uniforme et similaire aux quelque trente-mille fragments de textes coraniques remontant au Ier siècle hégirien39.
La tradition musulmane
Selon la tradition musulmane, Mahomet récitera le Coran en entier par cœur à chaque ramadan en présence de Gabriel40, et plusieurs compilations intégrales du Coran seront faites par des disciples de Mahomet à titre personnel du vivant de Mahomet41,42. Après Mahomet, ce sera Abu Bakr qui fera rédiger une compilation intégrale officielle à Zayd ibn Thâbit, qui sera conservée chez lui, mais pas diffusée ni multipliée43. D'après certaines traditions musulmanes, le calife Uthman réunira une seconde fois tous les chapitres du Coran en une édition définitive et détruira toutes les autres variantes du Coran, dont certaines variantes figureront dans les livres d'exégèses et de hadith, selon les règles de la transmission des hadiths44,45,46.
La tradition situe la mise en forme orthographique du Coran (avec les voyelles, la ponctuation et l'usage systématique des points diacritiques) sous le règne de Abd al-Malik (685-705), ou un peu plus tard47,48.
La tradition rapporte une destruction massive de manuscrits de corans pour homogénéiser les manuscrits sous le califat d'Uthman ibn Affan, et la destruction de la variante d'ibn Mas'ud jusqu'en 1007 à Bagdad42. Bukhari rapporte les réticences d'Abdullah ibn Mas'ud sur le canon d'Uthman et ses encouragements aux Irakiens à utiliser sa propre compilation plutôt que le canon d'Uthman composée par Zayd ibn Thâbit49,42, et les plus anciens manuscrits disponibles du Coran remontent vers la seconde moitié du premier siècle hégirien d'après les techniques de datation modernes50,51,17.
Du côté chiite duodécimain, le livre de Mohammad ibn Yaqub Kolayni ( ? - 940) intitulé Usûl al-Kâfî, est le premier livre chiite connu à affirmer que le Coran possédait certains passage évoquant l'imamat de Ali et qu'il a été falsifié52. Une affirmation désormais généralement abandonnée par ceux-ci (à l'exception de rares réticences) dans le désir de se conformer à la version orthodoxe53.
Parole de Dieu ?
Des écrivains contemporains comme Karen Armstrong basent leur critique de Mahomet et de sa religion sur la contestation d'une des idées centrales de l'Islam : le Coran représenterait la parole littérale de Dieu.
Armstrong et d'autres préfèrent parler en de vagues formules de la nature transcendantale des visions et perceptions de Mahomet dès qu'il est question de la nature divine ou non du texte du Coran. Ces formulations n'en restent pas moins considérées hérétiques par les musulmans pieux, comme le furent, en leur temps, les travaux des chercheurs universitaires sur le problème synoptique ou la quête du Jésus historique par diverses autorités religieuses du christianisme15.
Syntaxe et grammaire du Coran
Au Moyen Âge, Ibn Khaldun a écrit longuement sur les péripéties de la grammaire, du lexique et de la syntaxe arabes, et de l'i'rab54 dans son Muqaddima et décrit comment l'histoire a conduit la langue arabe à la simplification depuis ses origines55.
Le grammairien spécialiste d'arabe ancien, Muhyiddin al-Darwish, a consacré un ouvrage volumineux à une analyse grammaticale détaillée de l'intégralité du Coran, et expliqué dans un langage fort technique le fonctionnement de la grammaire de l'époque de façon systématique verset par verset et disséqué les usages grammaticaux de l'époque également pour tous les points qui semblent être autant d'erreurs grammaticales au regard de l'arabe simplifié pour être enseigné aux non-arabes à partir du premier siècle hégirien56,57.
D'après l'ouvrage confessionnel sunnite Encyclopaedia of Islam58, les traits diacritiques auraient déjà été inventés au temps du Calife Ali ibn Abi Talib, à abu al-Aswad d'écrire un ouvrage sur la grammaire. Celui-ci aurait inventé les voyelles, encore inexistantes dans l'écriture arabe auparavant. Ces voyelles consistant en des traits diacritiques auraient été appliquées dans les manuscrits du Coran de façon systématisée plus tardivement59. Les points diacritiques permettant de différencier certaines consonnes existaient quant à eux, mais étaient utilisés exceptionnellement jusqu'alors, pour des mots prêtant à des ambiguïtés fortes, comme en témoignent les papyrus PERF 558 (en) (22H/642)60, le papyrus bilingue P. Mich. 6714 (daté à 22-54H/642-674)61. Les différences de graphismes entre le Coran rédigé en Warch et en Hafs, témoignent de ce que la finalisation orthographique des versets s'est faite postérieurement à Mahomet. Certains graphismes liés à des flexions casuelles ou encore à la ponctuation ont également été rajoutés sur le texte primitif une fois inventés pour permettre aux non initiés la bonne prononciation des versets62.
Critiques autour de Mahomet
Pour les musulmans Mahomet est le dernier des prophètes venu après Moïse et Jésus transmettre la parole divine. Mahomet est l'un des prophètes qui influença durablement la marche du monde dont l'histoire nous est la plus connu63. Cependant au vu de la connaissance scientifique accumulée depuis des siècles il est raisonnable de douter de la véracité de certain de ses propos: Mahomet serait monté au ciel sur le Burâq guidé par l'archange Gabriel vers Dieu64.
Les compagnons du Prophète semblaient divisés quant à savoir de quelle manière celui-ci était monté au ciel ; par exemple selon Ibn Ishaq, Aïcha avait coutume de dire que "Le corps de l'envoyé de Dieu n'a pas quitté sa couche, c'est seulement son âme que Dieu avait transportée la nuit65".
Critiques théologiques
Les critiques théologiques de l'islam se concentrent autant sur Mahomet que sur les croyances des musulmans à propos de Dieu. Ces critiques ne proviennent pas seulement des autres religions monothéistes. Au contraire, de nombreuses critiques visant plusieurs aspects ou pratiques considérés comme faisant partie de l'islam « traditionnel », s'il existe, sont le fait d'autres musulmans. Ainsi les différences de rites, d'interprétations entre sunnisme et chiisme sont une parfaites illustrations de critiques théologiques de l'islam.
Église évangélique
Samuel Marinus Zwemer, missionnaire américain parti en Arabie à la fin du XIX siècle répandre la parole évangélique, critique la vie de Mahomet dans ces nombreuses publications66 :
selon les normes de l'Ancien et du Nouveau Testament, textes que Mahomet lui-même reconnaît comme étant des révélations divines. Des auteurs musulmans réfutent cette critique en affirmant que cela concerne seulement les versions originales de ces deux textes, version prétendument perdues qui différeraient de celles qui nous sont connues).
selon la moralité païenne de ses compatriotes arabes.
selon la loi même dont il prétendait être le « médium choisi par Dieu et son gardien » (critique en opposition flagrante à l'immense majorité des commentateurs musulmans à travers l'histoire)
Zwemer dit même que Mahomet contredisait l'éthique traditionnelle des brigands idolâtres parmi lesquels il vivait, et qu'il contrevenait aussi à la morale sexuelle de son propre système. Citant Johnstone, Zwemer conclut en disant que le jugement des universitaires modernes contre l'islam, bien que sévère, est basé sur des preuves qui « viennent toutes des propres lèvres et plumes de ses Mahomet propres disciples dévots ».réf. nécessaire
Église catholique
À son apogée, la domination islamique est allée jusqu'au nord des péninsules ibérique et grecque, en Afrique noire, au Nord de l'Inde et aux portes de la Chine. L'Église commença à voir en l'islam une religion et pas seulement une menace militaire. Les écrits religieux commencèrent alors à décrire l'islam et Mahomet comme étant inspirés par Satan67, l'avant-garde, à savoir l'Antéchristréf. nécessaire ou comme l'Antéchrist lui-mêmeréf. nécessaire. D'autres religions, comme l'hindouisme développèrent des arguments semblables à la suite de la conquête arabe en Inderéf. nécessaire. De nos jours, les théologiens font un parallèle entre les attaques contemporaines à l'encontre de l'islam et celles de l'époque médiévale qui culminèrent dans la rhétoriques de la Reconquistaréf. nécessaire.
Les chrétiens d'Europe sont devenus de plus en plus inquiets par l'expansion de l'empire islamique (voir Histoire de la conquête musulmane, Bataille de Yarmouk) et voyaient l'islam comme un fléau militaire réf. nécessaire et païen, châtiment divin pour les punir de leurs péchés. Des auteurs musulmans modernes ont avancé que cette idée, réactualisée au cours des siècles jusqu'à nos jours, ont de fait positionné l'islam en tant qu'Autre par excellence dans la culture judéo-chrétienne, un Autre qui permet à la chrétienté de se définir, comme elle le fit avant en se définissant contre le judaïsme et le paganisme.réf. nécessaire
Pour l'encyclopédie catholique de 1911, un ouvrage apologétique produit en pleine Crise moderniste, Mahomet a été inspiré par une compréhension incomplète du judaïsme, du christianisme et du zoroastrisme.
Ainsi, pour certaines personnes, Mahomet aurait été instruit par des textes apocryphes et non pas par les Évangiles canoniques, ne puisant donc « pas sa connaissance (du christianisme) à des sources purement chrétiennes », mais plutôt judéo-chrétiennes68. De là découleraient également les « incohérences partielles » auxquelles sont sujettes les données coraniques sur Jésus69.
On trouvera une étude synoptique sévère de l'islamophobie catholique dans Michel Orcel, De la dignité de l'islam" (v. Bibliographie).
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Amil Imani nous invite à nous méfier des idiots utiles vivant dans les démocraties libérales. Sciemment ou pas, ils servent de soldats de l’islam et pavent le chemin de sa conquête.
Message à l'Europe
Prêtre en Égypte, Henri Boulad invite l’Europe à défendre à tout prix son identité. C’est un devoir vis-à-vis des générations futures et de l'ensemble de l'humanité. Il invite aussi à refuser l’entrée de la Turquie.
Félicitations aux islamistes !
Abdallah Sharkh: Vous avez hérité de la terre arabe et de ses peuples et vous en avez fait un désert inculte, sans arts ni sculpture, sans musique ni chant, sans théâtre ni poésie ou divertissement, sans industrie ni agriculture.
L'islam permet au mari de battre sa femme
Mahfooz Kanwar, professeur émérite dans une université de Calgary : la charia est incompatible avec la constitution et mène au traitement inhumain des musulmanes
Les musulmans doivent devenir des citoyens libres
Necla Kelek, sociologue allemande d'origine turque, invite les musulmans à reconnaître les problèmes de leur culture d'origine et à les résoudre en mettant à profit la liberté dont ils jouissent en Occident.
Hélios d'Alexandrie sur les origines de l'islam
L’histoire officielle de l’islam des origines est une falsification de l’Histoire mais c’est une falsification sacralisée, un mensonge érigé en dogme.
La planification de l'islamisation de l'Europe
Une analyse du journaliste allemand Michael Mannheimer sur la trahison de l'élite occidentale et les moyens d'empêcher qu'advienne le projet Eurabia.
Hélios d'Alexandrie sur l'avenir de l'islam
Pour l’islam, c’est la loi du tout ou rien. Incapable de relever pacifiquement le défi de la modernité et de la civilisation, il doit les conquérir et les détruire. Faire autrement l’amènerait à l’atrophie graduelle et à la disparition.
Tarek Fatah sur le terrorisme
"Je déplore la lâcheté des élites qui n’ont pas le courage de déclarer : l’idéologie de l’islamisme et du djihad est l'équivalent du fascisme et du nazisme et nous la combattrons résolument."
On regrettera l’Europe
Ahmed Al-Sarraf écrit dans un média du Koweït qu’au bout d’une ou deux générations, le monde entier, et le monde arabe en premier lieu, regrettera l’Europe telle qu’elle avait été jusque là. Celle-ci aura été transformée sous l’effet de l’immigration musulmane.
Nazisme et islamisme
Paul Berman critique les journalistes et intellectuels américains qui refusent de faire face au passé nazi des islamistes.
Salim Mansur sur la violence des musulmans contre les musulmans
Le gouvernement américain et les médias occidentaux passent sous silence le véritable danger qui menace les musulmans dans le monde entier: la terreur, l’intimidation, la répression et le génocide pratiqués par leurs coreligionnaires.
Musulmans et Occidentaux : les différences psychologiques
Pour Nicolai Sennels, psychologue danois, la probabilité d’un conflit violent dans les villes occidentales est très élevée. Un mouvement populaire contre la culture psychologiquement malsaine de l’islam s'impose.
Hélios d'Alexandrie : L'islam radical et la normalité
L'islam radical en Occident cherche une normalité de rejet des valeurs de la civilisation occidentale. Une prise de conscience de cette psycho-pathologie est le premier pas vers l'établissement de plans d'action visant à assurer l'avenir de la société occidentale et la survie de ses valeurs.
Les coptes d'Égypte et le phénomène Zakaria Botros
Hélios d’Alexandrie nous présente le père Botros et son travail de déconstruction de l'islam, la doctrine qui fait de ses compatriotes musulmans des persécuteurs des chrétiens d'Égypte
Salim Mansur sur l'islam politique
L'islamisme est une idéologie politique armée du même type que le bolchevisme ou le maoïsme, et il est engagé dans un effort mondial pour renverser les démocraties et étendre les frontières où il pourra mettre en œuvre son idéologie, la charia.
La taqiyya et les règles de la guerre islamique
La taqiyya, ou doctrine de la tromperie islamique, est très présente dans la politique islamique, particulièrement à l’époque moderne
Charia
27/10/2012
Somalie : une jeune femme lapidée à mort par ordre des Shebabs
Comme l’a déclaré vendredi le Grand Mufti d’Arabie saoudite devant les 2,5 millions de pèlerins réunis à La Mecque, la charia s'applique à tous les aspects de la vie, en tout lieu et en tout temps, y compris la peine de mort et les autres peines prévues en islam telles que la lapidation, l’amputation et la flagellation, et ceux qui prétendent le contraire font partie des campagnes menées par les ennemis de l’islam.
Un homme lapidé en Somalie
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Une jeune femme a été lapidée à mort jeudi en Somalie après avoir été reconnue coupable d’avoir eu des relations sexuelles hors mariage, indiquent des rapports.
Les résidents de Jamama, une ville située à 425 km au sud de Mogadiscio dans la région du Bas-Jubba, ont déclaré que les partisans des Shebabs avaient organisé la lapidation sur la place principale de la ville à la fin de l’après midi. « Beaucoup de résidents ont été appelés à assister à l'exécution du châtiment », a indiqué un résident ayant requis l’anonymat pour sa sécurité à Kulmiye, un diffuseur indépendant à Mogadiscio.
Il a ajouté que les responsables des Shebabs dans la ville avaient été témoins de la lapidation. «La femme a admis avoir eu des relations sexuelles hors mariage », a dit un responsable islamiste à la foule après la lapidation. « Ces types de châtiments conformes à la charia (la loi islamique) seront administrés », a-t-il ajouté.
Selon des résidents, la jeune femme a été appréhendée dans l'un des quartiers de la ville mais il n'y a aucune trace de l’homme impliqué dans le délit allégué.
Le système judiciaire des Shebabs est souvent critiqué par des groupes de défense des droits humains pour son absence d’avocats de la défense et de preuves appropriées ainsi que pour ses peines sévères exécutées en toute hâte.
Source : Al-Shabaab order woman stoned to death for sex offence, Africa Review, 26 octobre 2012. Traduction par Poste de veille
Rédigé le 27/10/2012 dans Charia, Femmes/Féminisme, International | Lien permanent | Commentaires (17)
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25/10/2012
Arabie saoudite : le Grand Mufti condamne les appels à des États laïques dans le monde musulman
Parce que le véritable islam ne reconnaît pas la démocratie et la liberté.
C'est ce même Grand Mufti qui a appelé à la destruction de toutes les églises de la Péninsule arabique.
Lire aussi :
Tunisie : "La Charia est au droit ce que la barbarie est à la civilisation"
Le mufti d'Arabie saoudite a appelé jeudi à se conformer à la charia (loi coranique), critiquant vivement les partisans d'un Etat civil, prôné face à la montée islamiste dans la foulée du Printemps arabe, à l'occasion du pèlerinage musulman de La Mecque.
"La charia doit être pour la nation islamique la source de législation (...). Elle s'applique à tous les aspects de la vie, en tout lieu et en tout temps", a lancé cheikh Abdel Aziz Al-cheikh dans un prêche devant les 2,5 millions de pèlerins réunis sur le Mont Arafat, près de La Mecque, moment fort du hajj.
Il a dénoncé "ceux qui pr
http://www.postedeveille.ca/charia/
http://www.google.fr/#hl=fr&safe=strict&sclient=psy-ab&q= lire la suite
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