Guinée: Retour au calme à Conakry et dans les provinces
19/11/2010
A la suite de la proclamation de l'état de d'urgence dans le pays
Par Panapress
Des militaires patrouillent à Conakry
Le calme est revenu, jeudi, dans la capitale guinéenne, Conakry, à la suite de l'état d'urgence décrété la veille par le chef de la transition, le général Sékouba Konaté, jusqu'à la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle par la Cour Suprême, a t-on constaté. Les militaires, appelés à la rescousse des Forces spéciales de sécurisation du processus électoral (Fossepel), lourdement armés, continuent de sillonner dans les rues de plusieurs quartiers où les populations sont terrées chez elles.
Les magasins et les bureaux sont toujours fermés dans la commune de Kaloum où des habitants ont avoué ne pas pouvoir se procurer des baguettes de pain depuis 48 heures à cause du refus des boulangers peuls, majoritairement sympathisants du candidat et ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo, de travailler. Plusieurs militaires ont indiqué à la télévision nationale, avec des images à l'appui, que leurs familles ont été attaquées à l'arme blanche, puis pillées pendant qu'ils étaient en mission sur le terrain.
Une source militaire a confié qu'un commandant de l'armée de l'air a été "sauvagement tué", mercredi, par "des loubards" mécontents de la défaite de leur leader face au Pr Alpha Condé, leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), crédité de 52,52% des voix contre 47,48% pour son adversaire de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo.
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Des habitants de Conakry font la queue pour se ravitailler en essence
Depuis mardi dernier, des sympathisants de l'UFDG, en majorité des Peuls, s'en prennent aux Malinkés, l'ethnie du Pr Alpha Condé qui, dès lundi soir après la publication des résultats provisoires, appelle sans arrêt au calme et à la retenue, assurant tendre "une main fraternelle" à son "jeune frère" Cellou Dalein pour relever ensemble les nombreux défis.
Des habitants de Labé (ville natale de Cellou Dalein), joints par la PANA, ont assuré que le calme est revenu alors que les militaires sont aux aguets après avoir procédé à des arrestations en cascades des manifestants qui ont incendié des domiciles des fonctionnaires malinkés, soupçonnés d'être des sympathisants du Pr Alpha Condé.
Les militants de l'UFDG, souligne un autre habitant de Pita, ont détruit le domicile du président de l'Union pour le Renouveau (UPR), Ousmane Bah, natif de la localité, et le siège de son parti à cause de son appartenance à l'alliance 'Arc-en-ciel' qui soutient la candidature du candidat Alpha Condé.
Cellou Dalein Diallo avait indiqué, mardi soir, à l'issue d'une audience avec le président Konaté qu'il avait dénoncé "la répression sauvage et barbare" des forces de l'ordre à l'encontre de ses militants et assuré avoir obtenu des assurances pour "un traitement humain" en faveur des manifestants.
"Je continue de récuser les résultats donnés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et nous allons saisir la Cour Suprême pour nous rétablir dans nos droits", a-t-il martelé.
http://www.grioo.com/ar,guinee_retour_au_calme_a_conakry_et_dans_les_provinces,20068.html
http://www.grioo.com/ar,guinee_l_etat_d_urgence_decrete_par_sekouba_konate,20064.html
Guinée : l'état d'urgence décrété par Sékouba Konaté
18/11/2010
Il durera jusqu'à la publication définitive des résultats par la Cour Suprême
Par Panapress
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L'armée dégagé une barricade dans les rues de Conakry
© getty
Le chef de la transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, a décrété à compter de ce mercredi, l'état d'urgence sur toute l'étendue du territoire national jusqu'à la publication définitive par la Cour Suprême des résultats définitifs de la présidentielle, a rapporté la télévision nationale en début d'après-midi. Le décret ne précise pas l'étendue de la mesure, mais la première nuit de couvre-feu décrété mardi, à Labé (Moyenne Guinée), a commencé de 17 heures GMT à 6 heures du matin. Le chef d'état-major général des Armées, le général Nouhoum Thiam, a indiqué à la télévision d'Etat que depuis la publication, lundi soir, des résultats provisoires de la présidentielle annonçant l'élection du Pr Alpha Condé avec 52,52% des voix, devant Cellou Dalein Diallo (47, 48% des voix), 'des individus mal intentionnés s'attaquent délibérément aux forces de l'ordre en plusieurs endroits du pays'.
Les magasins et les bureaux sont restés fermés dans la capitale, Conakry, où les militants de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo qui récuse depuis plusieurs jours la victoire de son challenger pour 'fraudes' s'en prennent, avec gourdins et armes blanches aux forces de l'ordre dans les quartiers de la Commune de Ratoma, fief de l'ancien Premier ministre.
Selon plusieurs témoins, notamment des taximen et autres habitants, les sympathisants de l'UFDG, en majorité des Peuls, s'en prennent aux Malinkés, l'ethnie du Pr Alpha Condé qui, depuis lundi soir, appelle au calme et à la retenue, assurant tendre 'une main fraternelle' à Cellou pour relever ensemble les nombreux défis.
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© getty
'Souvent, ces manifestants arrêtent les taxis sur les tronçons de Ratoma, fief de Cellou Dalein, pour vérifier l'identité des passagers en vue de s'en prendre aux Malinkés', a confié un témoin.
Des habitants de Labé (ville natale de Cellou Dalein), notamment des Malinkés, ont indiqué que le couvre-feu a permis de ramener 'un calme précaire' dans la ville où les fidèles musulmans n'ont pu se rendre mardi, dans les mosquées pour prier à l'occasion de la fête de la tabaski à cause de la violence perpétrée par des Peuls armés de gourdins et de coupe-coupe, menaçant de mort des personnes proches du leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), le Pr Alpha Condé.
'(?) Ils ont incendié des maisons qui avaient été pillées d'abord', avant l'arrivée des militaires qui continuent de sillonner en ville pour débusquer les poches de violence, ont déploré des membres de la communauté malinké à Labé.
Les mêmes représailles ont fait tâche d'huile à Pita, Dalaba et Koubia (Moyenne Guinée) où l'ancien Premier ministre a fait le plein de voix, mais a été battu à plate couture dans les régions de la Savane (Haute Guinée), de la Guinée Forestière (Sud), bastions de son adversaire, ainsi qu'en Basse Côte ou Guinée Maritime où Cellou Dalein avait gagné largement au premier tour, en juin dernier.
Un médecin désigne deux corps supposés être ceux de partisans de Cellou Dallein Diallo tués dans les clash qui ont suivi l'annonce des résultats sur Conakry
© reuters
Le candidat Cellou Dalein Diallo a indiqué mardi soir, à l'issue d'une audience avec le président Konaté, qu'il avait dénoncé 'la répression sauvage et barbare' des forces de l'ordre à l'encontre de ses militants et assuré avoir obtenu des assurances pour 'un traitement humain' en faveur des manifestants. Il a exigé la libération des responsables de son parti arrêtés à Dalaba.
"Je continue de récuser les résultats donnés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et nous allons saisir la Cour Suprême pour nous rétablir dans nos droits", a-t-il lâché, ajoutant avoir lancé un appel à ses militants pour le calme.
Pour sa part, le Premier ministre, Jean Marie Doré, a exhorté les forces de l'ordre à mettre hors d'état de nuire "tous les loubards" qui s'attaquent aveuglément aux paisibles citoyens qu'ils menacent souvent de mort depuis bien avant la publication des résultats provisoires, contestés par le candidat Cellou Dalein.
"Le monde entier a salué la transparence et la régularité du scrutin (?) En dépit de cela, des loubards veulent mettre le pays à feu et à sang", a- t-il martelé. On rappelle que la publication définitive des résultats devrait intervenir dans environ une semaine.
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