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mardi 27 mars 2012

___Quand nos ancêtres ont-ils quitté l’Afrique ? Pourquoi veut on absolument que l’Afrique soit le berceau de l’homme ? NOS ANCÊTRES LES... AFRICAINS. L'AFRICAIN dans L'Afrique Ne Pleure Plus, Elle Parle le Tiken Jah FAkoly

Rédigé par : Misa | le 27 janvier 2011 à 21:20

  • « Pourquoi veut on absolument que l’Afrique soit le berceau de l’homme ? »…eh bien tout simplement parceque c’est un fait avéré par les campagnes de fouilles archéologique et par les méthodes de datation scientifique…c’est pas plus compliqué que ça…

Rédigé par : EmmanuelB | le 27 janvier 2011 à 21:32

27 janvier 2011

Quand nos ancêtres ont-ils quitté l’Afrique ?

bifaces.1296156002.JPG

Quand sommes-nous partis d'Afrique ? L'analyse d'objets rapportés de récentes fouilles dans la Péninsule arabique suggère que l'homme moderne a quitté son berceau est-africain bien plus tôt qu'on le pensait.

L'homme moderne est apparu il y a 200 000 ans, si l'on en croit les plus vieux ossements retrouvés. Selon la théorie communément admise, il a quitté l'Afrique de l'Est il y a environ 60 000 ans. Mais, d'après les résultats des travaux d'une équipe pluridisciplinaire, publiés aujourd'hui dans Science, des hommes modernes ont franchi la mer Rouge il y a 125 000 ans.

Des outils caractéristiques de l'homme moderne. Sur le site de Jebel Faya, aux Émirats Arabes Unis, des archéologues ont trouvé des outils en pierre taillée. Quand on considère un tel outil, la technique utilisée est caractéristique de l'espèce et de l'"époque".

La technique employée pour façonner les bifaces retrouvés dans la strate correspondant à 125 000 ans "indique une très probable origine est-africaine", a indiqué l'archéologue américain Anthony Marks, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, peu avant la publication des travaux.

Auraient-ils pu être fabriqué par d'autres espèces ? En effet, les autres espèces d'hommes ont migré à travers ces régions avant l'homme moderne. Anthony Marks cite le cas d'hommes de la période acheuléenne qui ont disparu 400 000 avant que les outils de Jebel Faya n'aient été fabriqués. Donc l'hypothèse d'une "origine est-africaine" est confortée, les outils ayant été datés avec précision grâce à le technique de datation par luminescence.

Les hommes modernes ont quitté l'Afrique plus tôt

Comment l'homme moderne a franchi la mer Rouge ? Il y a environ 130 000 ans s'achevait une ère glaciaire. Pendant cette ère, le niveau de la mer était très bas et les grands déserts étaient en expansion, poussant les populations vers l'est de l'Afrique. Quand elle a pris fin, explique Adrian Parker de l'Université d'Oxford, "les moussons sont remontées au nord apportant de la pluie sur la Péninsule arabique" qui était jusque-là aride.

Pendant une courte période, le niveau de la mer est resté très bas (voir tableau ci dessous). Les hommes ont pu, pendant cette petite fenêtre, traverser la mer Rouge sans mal et trouver sur l'autre rive un climat propice. Selon les scientifiques, à l'endroit le plus étroit, la mer Rouge ne faisait que quatre kilomètres. D'après Hans Pedro Ortun, un des co-auteurs de l'étude, la traversée était possible à marée basse, mais ils auraient aussi pu "utiliser des embarcations qu'ils avaient très certainement la capacité de fabriquer".

Avec cette nouvelle hypothèse, c'est tout le déroulement de la sortie d'Afrique qu'il faut repenser, comme le souligne Hans Pedro Ortun :



"Jusqu'à présent, nous pensions que c’étaient les développements culturels qui donnaient aux peuples l'opportunité de se déplacer hors d'Afrique. A la lumière de ces recherches, je pense désormais que c'est la modification du climat et de l'environnement qui est primordiale.



Le passage d'une ère glaciaire à une ère inter-glaciaire a ouvert d'autres voies pour quitter l'Afrique. C'est arrivé une fois, ça a pu se produire à d'autres occasions pendant le quaternaire."

http://sciences.blog.lemonde.fr/2011/01/27/quand-nos-ancetres-ont-ils-quitte-lafrique/

Extrait du discours de Nicolas Sarkozy à la jeunesse africaine, Dakar Université Cheikh Anta Diop Sénégal le 26 juillet 2007 :

"Je ne suis pas venu, jeunesse d’Afrique, te donner des leçons. Je ne suis pas venu te faire la morale. Mais je suis venu te dire que la part d’Europe qui est en toi est le fruit d’un grand péché d’orgueil de l’Occident mais qu’elle n’est pas indigne. Car elle est l’appel de la liberté, de l’émancipation et de la justice. Car elle est l’appel à la raison et à la conscience universelle. Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles...

Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout, l’homme échappe à l’angoisse de l’histoire qui tenaille l’homme moderne mais il reste immobile au milieu d’un ordre immuable ou tout est écrit d’avance. Jamais il ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin. Le problème de l’Afrique est là."

Eh oui, Little Goulash était déjà une grosse tanche il y a trois ans et sans doute depuis bien avant... Comme quoi on peut être président de la république aujourd'hui en France et complètement à l'ouest (wouaou, trop bon l'euphémisme !). Ce triste personnage, si jamais l'Histoire s'en souvient un jour, pourrait bien être dépeint comme le président le plus inculte de la V° République. Indépendamment du fait qu'il soit établi que le berceau de l'humanité est l'Afrique, ce qui n'est déjà pas rien, il semble bon de rappeler que nous n'avons, en tant qu'occidentaux, AUCUNE leçon de modernité à donner aux africains. Je ne peux que vous encourager à lire l'excellent article paru dans le Monde Diplomatique en novembre 2007 qui donne à voir toute la médiocrité de la pensée politique sarkoziste (et de toute la droite en général, parti socialo-bobo inclus bien entendu) quant à sa vision du monde.

L'article débute ainsi : "Les sources hégéliennes du discours de Nicolas Sarkozy à Dakar. Le philosophe et le président : une certaine vision de l’Afrique.

Les travaux des historiens du monde entier et les échanges culturels semblent inefficaces à éradiquer les préjugés dont l’Afrique noire et ses 700 millions d’habitants continuent d’être victimes. Le discours du président français Nicolas Sarkozy à Dakar, le 26 juillet 2007, en est une illustration. Parmi ses sources d’inspiration : les travaux, vieux de 200 ans, du philosophe allemand Hegel, imprégnés d’arrogance occidentale..." Si le cœur vous en dit, vous pouvez également ré-écouter l'émission Là-bas si j'y suis intitulée : l'Afrique désenchantée.

Ce qui est aussi à l'origine de ce coup de gueule, c'est l'incroyable toupet présidentiel manifesté à l'encontre du chef d'état Laurent Gbagbo quand on sait l'hostilité qu'entretiennent les deux hommes depuis longtemps déjà. Reprocher à Gbagbo le "principe d'ivoirité" quand est relancé le débat sur l'identité nationale en France, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Certes l'ivoirien n'est pas un grand démocrate mais ce n'est pas un scoop et de nombreuses personnalités ivoiriennes le critiquent avec plus d'à propos... Et de courage ! Y compris pour qu'il quitte le pouvoir !

L'AFRIQUE N'A PAS DE LEÇON A RECEVOIR !

"On n'oubliera pas l'empire du Ghana Nos parents parlent encore des cavaliers mossi Sans oublier le royaume ashanti Les griots chanteront toujours l'épopée mandingue On respecte encore les boucliers zoulous Le roi forgeron du Kongo Tout le monde connaît le royaume de Nubie Sans oublier l'empire d'Ethiopia (...) Tous ces pays ont des richesses culturelles qui nous appartiennent"

L'AFRICAIN dans L'Afrique Ne Pleure Plus, Elle Parle de Tiken Jah FAkoly

  • Ils ont partagé le monde, plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Si tu me laisses la Tchétchénie,
  • Moi je te laisse l’Arménie
  • Si tu me laisse l’afghanistan
  • Moi je te laisses le Pakistan
  • Si tu ne quittes pas Haïti,
  • Moi je t’embarque pour Bangui
  • Si tu m’aides à bombarder l’Irak
  • Moi je t’arrange le Kurdistan.
  • Ils ont partagé le monde, plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Si tu me laisses l’uranium,
  • Moi je te laisse l’aluminium
  • Si tu me laisse tes gisements,
  • Moi je t’aides à chasser les Talibans
  • Si tu me donnes beaucoup de blé,
  • Moi je fais la guerre à tes côtés
  • Si tu me laisses extraire ton or,
  • Moi je t’aides à mettre le général dehors.
  • Ils ont partagé le monde, plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Ils ont partagé Africa, sans nous consulter
  • Il s’étonnent que nous soyons désunis.
  • Une partie de l’empire Mandingue
  • Se trouva chez les Wollofs.
  • Une partie de l’empire Mossi,
  • Se trouva dans le Ghana.
  • Une partie de l’empire Soussou,
  • Se trouva dans l’empire Mandingue.
  • Une partie de l’empire Mandingue,
  • Se trouva chez les Mossi.
  • Ils ont partagé Africa, sans nous consulter !
  • Sans nous demander !
  • Sans nous aviser !
  • Ils ont partagé le monde, plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !

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____Talangaï, c'est là où beaucoup de barons du pouvoir vivent... et étalent leurs richesses, devant la misère ambiante, les taudis de ses encombrants et pauvres voisins...

La vague de démocratie qui balaie le monde arabe atteindrait l'Afrique sub-saharienne, selon Hillary Clinton Mardi, 14 Juin 2011 05:57 Etroubéka Envoyer Imprimer PDF

La vague de démocratie qui balaie le monde arabe atteindrait l'Afrique sub-saharienne, a prophétisé Hillary Clinton le secrétaire d'Etat américain. « Nous savons que beaucoup de peuples vivent encore en Afrique sous le règne de dirigeants depuis trop longtemps au pouvoir » a t-elle ajouté.

Lire ci-dessous quelques extraits de ses propos à ce sujet et, plus bas, l'article " Prochain prix Nobel de la Paix ? ", une analyse de Serguëi Ondaye pour ce qui concerne le Congo...

Lundi 13 juin Hillary Clinton est devenu le premier chef de la diplomatie américaine à s’adresser aux 54 pays membres de l'Union africaine, au siège de l’UA, à Addis-Abeba.

hillary2Elle a commencé par exhorter les dirigeants africains à retirer leur soutien à Mouammar El Kadhafi en expliquant qu’il était temps en Afrique d’œuvrer en faveur de promotion de la démocratie sur le continent.

Prévenant son auditoire que la même vague de démocratie qui balaie le monde arabe atteindrait l'Afrique sub-saharienne, Clinton s’est exprimé en ces termes : « Le statu quo est bousculé et les veilles habitudes de gouvernement ne sont plus acceptables ».

A propos des changements nécessaires en Afrique sub-saharienne Clinton a averti : « Nous savons que beaucoup de peuples vivent encore en Afrique sous le règne de dirigeants depuis trop longtemps au pouvoir, des hommes qui font plus attention à leur longévité et pas assez de l'héritage qu'il laissent pour l'avenir de leur pays ».

Kadhafi ? Même si elle reconnaît que le leader libyen a par le passé joué un « rôle majeur » dans l'aide financière accordée à plusieurs pays africains et à leur organisation continentale elle considère néanmoins qu’« il est devenu évident qu'il a dépassé depuis longtemps le jour où il ne devrait plus être au pouvoir » ajoutant : « Nous savons qu'un certain nombre de pays africains hésitent, en grande partie en raison de l'énorme influence que Kadhafi a exercée pendant si longtemps en Afrique ».

Notre commentaire - Les oreilles de Sassou, Biya, Obiang ont dû siffler… " Beaucoup de peuples vivent encore en Afrique sous le règne de dirigeants depuis trop longtemps au pouvoir, des hommes qui font plus attention à leur longévité... " De quoi je me mêle ?

Serait-ce là un nouveau discours de la Baule ? Peu sûr car cette fois-ci Sarkozy et la France veillent sur les intérêts de « l’homme africain qui n’est pas encore entré dans l’histoire ». L’histoire de la démocratie ?

Aux dernières nouvelles Sassou, nullement rassuré par le « printemps arabe » et ses répercussions éventuelles dans son pays, mise sur le renseignement et la sécurité de son régime. Il y consacrerait un milliard de francs CFA par semaine pour prévenir toute fronde des jeunes notamment à Talangaï (1), pourtant censé être son fief.

Cela suffira-t-il ? Peu sûr. Un fruit mûr tombe toujours surtout sous l’effet d’un vent parti de loin.

(1) Talangaï, c'est là où beaucoup de barons du pouvoir vivent... et étalent leurs richesses, devant la misère ambiante. JDO a par exemple construit un haut mur de part et d'autre de sa rue (goudronnée par ses soins), sur une centaine de mètres, ce qui permet de cacher à la vue de ses visteurs (et à la sienne), les taudis de ses encombrants et pauvres voisins...


*************

Tribune libre

Prochain prix Nobel de la Paix ?

L’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique en République du Congo, Monsieur Christopher W. Murray, s’est rendu, le 10 juin dernier auprès de Denis Sassou NGuesso pour solliciter son concours dans le règlement de la crise libyenne. Certes ce mouvement en direction de M’Pila ne fait que partie de la stratégie du département d’Etat afin de mobiliser l’organisation de l’Union Africaine contre Mouammar Kadhafi.

Hillary Clinton, la Secrétaire d’Etat, a achevé ce lundi sa tournée en Afrique au siège de l'Union africaine à Addis Abeba, où elle a invité l'organisation continentale à durcir le ton vis-à-vis de la Libye. La secrétaire d'Etat a été le premier chef de la diplomatie américaine à prononcer un discours devant les 53 pays membres de l'UA depuis la création de l'institution en 2002.

Vraie fausse photo d'Obama avec Sassou obamasassous« Je demande à tous les Etats africains de faire pression pour la mise en œuvre d'un véritable cessez-le-feu et d'appeler Kadhafi à quitter le pouvoir (...) », a déclaré Mme Clinton. Elle a appelé les pays du continent à suspendre les activités des ambassades fidèles au régime de Tripoli et à expulser les diplomates pro-Kadhafi en poste dans ces pays. On voit mal Denis Sassou NGuesso exécuter cette demande, lui qui est le chef d’Etat le plus proche de son complice Kadhafi. Ce genre d’appel ne pourra être entendu que par des pays pauvres qui ont un besoin réel de l’aide américaine. De plus, le Congo Brazzaville est un pays véritablement riche qui vend chèrement son pétrole aux Chinois, aux Américains et qui se moque royalement d’éventuels subsides puisqu’il a déjà eu toutes ses dettes effacées par les contribuables américains, français etc…

Argument non négligeable pour les Congolais, qui rêvent de voir partir Denis et sa clique, Hillary Clinton devait également souligner que les révoltes qui secouent le monde arabe depuis l'hiver pourraient trouver un écho en Afrique, dont de nombreux dirigeants inflexibles n'ont toujours pas engagé de réformes politiques et économiques.

Rien ne nous interdit de penser que l’Ambassadeur Murray ait tenu le même langage dans son tête à tête avec le président congolais. Il faut reconnaître que la puissante Amérique, dirigée par un Barak Obama dont l’Afrique attendait tellement, s’est montrée pour le moins complaisante à l’égard de ces dictatures fantoches livrées à la kleptocratie la plus effrénée. Au premier abord cela ressemblerait à un léger chantage (diplomatique bien entendu) : « Aidez-nous à nous faire dégager Kadhafi, sinon nous pourrions encourager vos populations à suivre les révoltes nord-africaines ! »

Au Congo les populations en ont plus qu’assez et c’est à croire que les murs trop épais de la nouvelle ambassade des Etats Unis empêchent les diplomates américains d’entendre la vox populi et le mécontentement congolais. Il est bien loin le temps de l’Ambassadeur Phillips, illustre prédécesseur de l’Ambassadeur Murray qui d’un télégramme, sans en référer à Washington encore endormi, sauva la Transition congolaise.

En effet, dès la mise en place du Gouvernement Milongo, les militaires étaient régulièrement sollicités et encouragés par le Denis Sassou Nguesso, dépossédé de ses pouvoirs, à interrompre le processus démocratique. C’était sur Jean Michel Mokoko que se concentraient les pressions du président « déchu », relayées et confortées par celles des pétroliers. Il a fallu des mois d’insistance pour qu’un jour de janvier 1992 les chars se mettent en route et encerclent la Primature d’André Milongo. Tout semblait se jouer en quelques heures pour que s’arrêtât net la Transition. C’est alors que l’Ambassadeur Phillips expédia à l’AFP la déclaration, ô combien salutaire, selon laquelle les Etats-Unis soutenaient le processus démocratique de la Transition dirigé par le Conseil Supérieur de la République et son Premier ministre, M. André Milongo. Aussitôt, les commanditaires de cette tentative de putsch ordonnèrent le retour des soldats à la caserne. Le brut congolais avait alors comme principal débouché commercial les USA. Une complicité de longue date

khadaffisassouDepuis cette période, la diplomatie américaine s’est faite particulièrement discrète et rien n’est venu, d’outre-Atlantique, malgré l’élection de Barack Obama, freiner les excès souvent cruels de ce régime.

« Les pays africains sont très profondément divisés et opposés à propos de la Libye », note un haut responsable du département d'Etat qui accompagne Hillary Clinton.

Le Sénégal et la Mauritanie ont publiquement souhaité que le colonel libyen quitte le pouvoir, ce qu'a salué Washington, mais l'UA en tant qu'organisation ne s'est pas prononcée sur le sujet. A ce jour, seuls deux pays africains, le Sénégal (poignée de main de Barack Obama à Karim Wade à Deauville lors du G8 oblige) et la Gambie, ont officiellement reconnu la rébellion du CNT comme représentant légitime du peuple libyen. L’U.A. accuse au contraire les puissances occidentales de saper ses propres efforts pour trouver une solution politique au conflit. Il est vrai que ce dernier point de vue est celui qui est émis depuis Brazzaville et Sassou NGuesso n’a pas ménagé ses efforts ni ses deniers (au moins ceux du Trésor Public de Brazzaville) pour le faire valoir auprès de ses homologues africains. Au grand dam des puissances occidentales qui préféraient une solution expéditive : l’élimination pure et simple de Kadhafi !

Il n’empêche que cette visite de l’Ambassadeur des Etats Unis auprès de Sassou-NGuesso ne manquera d’être montée en épingle par le valet des Dépêches de Brazzaville. Il ne faudra pas s’étonner de lire que Denis Sassou NGuesso, Président d’un ex-pays pauvre, reçu par les plus grands de ce monde, sera bientôt proposé pour le Prix Nobel de la Paix tant son œuvre et ses actions sont importantes…

Certes, ils sont bien nombreux ceux qui perdent la mémoire avec l’argent du pétrole volé par l’actuelle famille au pouvoir, mais l’Ambassadeur Christopher W. Murray sait parfaitement qui est Denis Sassou NGuesso. Si d’aventure, son disque dur venait à défaillir, il pourrait toujours parcourir le brûlot, une lettre à Etienne Mougeotte, que vient d’écrire Hervé Zebrowski, l’auteur des « Assassins du Cardinal ». Peu reluisant ! De la mort du Cardinal au DC 10 d’UTA tout ou presque y passe et encore toutes les victimes n’y figurent pas….

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______La jeunesse africaine, une bombe à retardement.L’échec des hommes politiques «analphabète, synonyme de malheur de la jeunesse qui ont hypothéqué l’avenir des jeunes au détriment de leur égoïsme.

Quarante ans après les indépendances, sa jeunesse a sombré dans le désarroi. Sa capacité de créativité et de raisonnement développée par l’école coloniale et même postcoloniale n’est plus qu’un triste souvenir.

La jeunesse africaine, une bombe à retardement pour le continent

Le XXème siècle vient de s’éteindre il y a quelques mois. Presque quarante ans après les indépendances, on peut donner raison à René Dumont quand il affirmait que l’Afrique était mal partie dans les années 60. Aujourd’hui, nous sommes déjà au XXIème siècle et l’avenir semble incertain pour la jeunesse africaine qui pourrait se définir comme une bombe à retardement s’il n’y a pas un sursaut d’orgueil de la part des dirigeants africains, leur bilan social, politique et culturel étant globalement négatif. Après quarante ans d’indépendance, les Etats africains (surtout au sud du Sahara) viennent de montrer aux yeux du monde qu’ils ont été en majorité dirigés par des «analphabètes» politiques qui ont hypothéqué l’avenir des jeunes au détriment de leur égoïsme. Pourquoi l’Afrique a-t-elle détruit sa jeunesse qui, pourtant, quelques décennies avant les indépendances, avait prouvé à l’opinion internationale que l’on pouvait compter sur elle dans le processus du développement du continent?

C’est une jeunesse patriotique qui ne connaît pas encore l’ethnicité car formée culturellement sur le modèle de la société colonisatrice. Beaucoup de jeunes rêvent d’aller plus vite que le temps; certains abandonnent leurs études et vont immigrer dans les capitales occidentales dont les principales seront Paris et Bruxelles pour Francophones et Londres pour les Anglophones. Dans le milieu juvénile, le métier des armes est considéré comme une perte de temps; c’est une préoccupation de ceux qui «n’aiment» pas l’école. Ayant découvert les vertus de la politique à travers les livres et les partis politiques européens, plus particulièrement ceux du pays colonisateur, les jeunes s’intéressent à la politique et veulent la faire à l’image des Européens. C’est ainsi que naîtront des associations et partis politiques qui auront pour point focal un idéal fondé sur une conception commune au niveau des idées et non sur l’ethnicité comme on le remarque maintenant dans la plupart des pays africains.

''__L’Afrique a été peut-être décolonisée trop tôt. Quarante ans après les indépendances, sa jeunesse a sombré dans le désarroi. Sa capacité de créativité et de raisonnement développée par l’école coloniale et même postcoloniale n’est plus qu’un triste souvenir''__.

La jeunesse actuelle fait peur et l’on serait même en droit de se demander si l’élite politique africaine a conscience de la situation précaire dans laquelle se trouve le continent. Il faut souligner que les jeunes ont subi la gestion chaotique des hommes politiques qui ont pris la relève des administrations coloniales dès les années 60. Pendant plusieurs décennies de règne sans partage et cela jusqu’à l’aube du XXIème siècle, les dirigeants africains se sont caractérisés par l’inconscience, l’analphabétisme politique et la gabegie, des maux qui ont porté un coup fatal à l’évolution de la jeunesse.

Les chefs d’Etats africains se sont presque comportés en chefs «irresponsables».

De 1960 à nos jours, la majorité des leaders africains se sont montrés incapables de mettre en oeuvre ce qu’ils ont appris auprès des grands hommes d’Etat de l’Occident. Ils ont plutôt cultivé le tribalisme et l’ethnicité pour faire asseoir leur pouvoir. Dans sa réflexion intitulée «L’ethnicité et le phénomène urbain en Afrique subsaharienne», le professeur Albert Muluma Munanga, parlant de certains pays à ce sujet stipule que «sur le plan politique, plusieurs partis politiques ont été modelés sur la base ethnique. C’est notamment le cas du Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI) du feu Président Houphouet Boigny par la création de sections ethniques (...). Le cas du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) du Président Mobutu au Zaïre constitue un autre exemple? Pour avoir une popularité, le MNR (avait) crée une branche spécialisée en son sein dénommée ’alliance des Bangalas’ (...). Au Congo-Brazzaville, on (peut citer) les cas du parti de Bernard Kolélas, de Yombi Opango etc.». Avec cette nouvelle conception de faire la politique, la jeunesse voit se créer en elle un divorce entre l’idée d’appartenir à un groupe ethnique et celle de faire membre d’un parti politique au sens propre du terme. L’échec des hommes politiques, synonyme de malheur de la jeunesse De 1960 au seuil du XXIème siècle, l’Afrique a échoué dans son développement qui devait garantir l’avenir des jeunes. Si on peut louer quelques pays anglophones (l’Afrique du Sud, la Namibie, le Kenya...) qui se sont développés au cours des dernières décennies du XXème siècle, triste est le sort des pays francophones et lusophones, en particulier ceux de l’Afrique Centrale dont le retard est criard sur les plans culturel, social et économique. Les jeunes de ces pays (Tchad, République Démocratique du Congo, Congo-Brazzaville, Centrafrique et Angola) ont connu la guerre. Malgré quelques réalisations de prestige, les dirigeants politiques n’ont pas été à la hauteur de leur tâche. N’ayant pas pu préserver l’héritage de la colonisation, ils ont paradoxalement détruit le peu de réalisations laissées par l’administration coloniale. L’école et la santé qui sont les points vitaux du développement d’une société ont été négligées. Et pourtant les potentialités ne manquent pas dans certains de ces pays comme la République Démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville et l’Angola qui ont des sous-sols riches (cuivre, bauxite, diamant, pétrole...). Malheureusement leurs jeunesses croupissent dans la misère. Des usines n’ont pas été créées pour embaucher les jeunes après leur formation professionnelle; les rares laissées par les colons ont subi la loi de la nationalisation avant d’être littéralement «détruites» par la gabegie et le tribalisme des hommes au pouvoir. Les services sociaux et publics les plus élémentaires qui devaient au moins préserver la santé des populations, et particulièrement les jeunes qui constituent la couche la plus dynamique de la société, n’existent plus dans les villes africaines. L’école et l’université sont malades et il se crée ipso facto une inquiétude au sein de la jeunesse qui vit actuellement dans la saleté et le SIDA. Dans les villes comme Kinshasa et Brazzaville (les capitales les plus rapprochées de la planète), la saleté et le SIDA ne respectent pas les frontières dans le milieu des jeunes des deux rives. A Kinshasa comme à Brazzaville, les services de voirie ne sont plus fonctionnels et les gouvernements constatent impuissants la dégradation des conditions de vie de leurs populations. On assiste dans certains quartiers des deux villes à des scènes insoutenables. Des jeunes désoeuvrés se donnent aux vidanges des fosses sceptiques dans des conditions inimaginables. Ils creusent de grands trous dans les rues à l’intérieur desquels ils déversent toutes les matières fécales qu’ils tirent des fosses sceptiques. Et quand les pluies arrivent, c’est toute la saleté qui se répand dans tout le quartier avec ses conséquences telles les épidémies de diarrhée et de fièvre typhoïde qui font des victimes surtout au niveau des plus petits. Pendant quarante ans, les leaders politiques africains se sont comportés en chef de village. Il y a eu des gouvernements, des institutions créées à l’image des pays modernes mais les chefs d’Etat du continent n’ont pas été sérieux dans l’exercice de leur fonction car prisonniers de leur ethnicité. Ils n’ont pas pu conscientiser la jeunesse pour créer des nations sur les territoires hérités de la colonisation. Dans son livre «Le manguier, le fleuve et la souris», le Président du Congo-Brazzaville a le courage de reconnaître que la jeunesse de son pays a été (et serait encore) marginalisée; triste constat: «Les plus sacrifiés sont les jeunes (...).

  • Quelle perspective leur offre-t-on?

Après avoir vu leurs rêves et leurs espoirs confisqués, le pouvoir (politique) les laisse en proie à tous les doutes, par conséquent à tous les excès». Devant l’échec d’une partie de l’élite politique africaine, beaucoup de jeunes sont tentés par les pays développés. Ceux qui y sont déjà et qui ont terminé leurs études et formations ne veulent plus rentrer au pays à cause de la sauvagerie et l’animalité qui s’y sont installées. Quarante ans après les indépendances, les jeunes Africains constituent à végéter dans le désespoir où l’arme et la drogue les guettent à tout moment.

  • La jeunesse africaine, une bombe à retardement

L’immaturité politique en Afrique a donné naissance à des sociétés d’orphelins par le biais des guerres ethniques et du SIDA. On rencontre maintenant en Afrique les «enfants des rues» âgés en général de cinq à quinze ans, errant dans les grandes villes, abandonnés à eux-mêmes. Incapables d’aller à l’école pour les plus petits et de poursuivre les études pour les plus grands, ces orphelins pensent trouver leur «bonheur» dans la drogue et les armes qui souvent les emmènent au pillage et au viol.

  • L’Afrique serait-elle en voie de disparition avec une jeunesse qui ne lui inspire plus confiance?

Réponse mitigée car elle n’a aucune ambition, aucun défi à relever. Et comme l’affirme l’historien congolais Théophile Obenga, «on disparaît quand on n’arrive pas à relever les défis». Si la jeunesse ne peut pas défier le SIDA, la culture guerre à elle imposée par les hommes politiques, si l’école et l’université africaines continuent à être extraverties (leurs diplômes n’étant plus pris au sérieux sous d’autres cieux), la disparition dont parle Théophile Obenga pourrait se concrétiser pendant ce nouveau millénaire. Angoissés et poussés au désespoir, les jeunes seront capables de prendre des risques car n’ayant plus confiance au pouvoir. Sans travail avec un avenir plus qu’incertain, ils développeront, avec le goût des armes et de la drogue, une culture de pillage, de gangstérisme et de barbarie. Les petits Angolais et Congolais l’ont bien su démontrer en Afrique centrale.

Le troisième millénaire devrait être porteur d’espoir pour les jeunes Africains. Le continent est riche. La plupart des Etats qui ont connu les guerres ont le diamant, la bauxite, l’or, le pétrole, l’eau et le soleil; mais paradoxalement la couche juvénile de ces pays n’en profite pas. Il faut redynamiser l’école et revaloriser surtout l’enseignement technique et professionnel. Des relations humaines, les jeunes Africains devraient faire un effort pour que vive la cohabitation ethnique qui souvent, quand elle est mal entretenue, provoque des remous sociaux qui retardent ainsi le développement de la conscience nationale. Pour Albert Muluma Munanga, «trouver les mécanismes qui permettent la coexistence interethnique (...) est le défi capital auquel doit faire face la sagesse de l’élite africaine actuelle (...) et parmi des solutions possibles pour l’instauration de la coexistence interethnique, (...) le seul moyen, c’est la culture d’une conscience nationale». Une autre aubaine pour le continent pour que le XXIème siècle soit le siècle de la renaissance africaine: la rencontre Afrique-FMI de l’année passée (janvier 2000) au Gabon. Les dirigeants africains, pour donner une chance à la jeunesse, ont intérêt à respecter les recommandations du FMI préconisées à Libreville. Ils doivent maintenant tourner le dos à la guerre pour s’occuper convenablement de la condition sociale des jeunes qui peut être définie comme l’élément moteur du développement d’un pays. Les Etats africains devraient profiter des largesses que leur a faites le FMI à Libreville sur «la croissance et la réduction de la pauvreté en Afrique». Pour les Institutions de Bretton Woods, le social doit maintenant passer avant la macro-économie; elles veulent que les gouvernants africains soient à l’écoute de leurs populations, surtout les jeunes. Ils doivent les associer à la gestion économique. Il faudra aussi effacer l’image de la guerre et de la drogue qui hante encore la conscience des jeunes en dépensant plus dans les secteurs sociaux (éducation, culture, santé) et moins dans l’armement. Le XXIème siècle pourrait être africain si l’on respecte les recommandations de Libreville qui feront que des millions d’Africains, en particulier les jeunes, sortent de la pauvreté et passent de la survie à la vie.

Conclusion

La jeunesse longtemps marginalisée par ses gouvernants, attend que des solutions soient trouvées pour soigner les maux qui la minent depuis les indépendances. Marquée par les injustices sociales, les guerres et la drogue, elle risque de «brûler» les métropoles africaines si les chefs d’Etat continuent à se comporter comme des chefs coutumiers. Saisiront-ils l’occasion à eux offerte par la rencontre Afrique-FMI à Libreville pour réduire la pauvreté sur le continent et travailler pour sa croissance afin que la jeunesse puisse avoir du travail? La bombe que constitue celle-ci, en particulier dans les pays subsahariens, est encore prête à éclater si on ne la désamorce pas à temps.

Dr. Noël Kodia, enseignant-chercheur, Brazzaville

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____Cinquante ans après l’indépendance de beaucoup de pays africains, l’âge de la maturité, la prise de conscience des réalités, le désir d’assumer enfin pleinement son propre destin, et la volonté de changement, se font dans la violence et détermination

{Cinquante ans après l’indépendance de beaucoup de pays africains, l’âge de la maturité, la prise de conscience des réalités, le désir d’assumer enfin pleinement son propre destin, et la volonté de changement, se font dans la violence et la détermination.

Et si l’avenir de la démocratie et des libertés individuelles et collectives en Afrique se jouait en ce moment en Libye et en Côte d’Ivoire ?

En Libye, après 42 ans de folie dictatoriale du colonel Kadhafi, c’est une révolution du peuple pour décider lui-même de son avenir, et s’inscrire dans la démocratie et les libertés, qui restera dans l’histoire de l’Afrique du Nord comme le symbole d’une émancipation acquise au prix de nombreuses vies humaines. En Côte d’Ivoire, cinq années sans élections ont conduit le pays dans des abîmes effroyables et funestes. Et cela, malgré de nombreuses négociations, tractations politiques et diplomatiques, et en dépit de l’engagement financier, moral, technique et humain de la communauté internationale pour garantir enfin des scrutins irréprochables. Dans ces deux pays, la situation est aujourd’hui désastreuse avec un bilan macabre vertigineux. Après de très longs moments d’hésitation, de positionnement stratégique des uns et des autres et d’impuissance, une stratégie est enfin mise en place. La décision de Barack Obama, pour ne pas laisser l’initiative et le leadership au président Sarkozy à l’origine de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, a enfin permis une intervention armée. C’est la première fois dans l’histoire que le Conseil de Sécurité de l’ONU vote une résolution relative à « la responsabilité à protéger des populations civiles ». Quel miracle ! Ou doit-on dire, quel jeu de dupe... Depuis toujours, ce conseil onusien s’est enfermé dans un rôle macabre et anxiogène de « compteur de cadavres », dans les différents conflits auxquels il était sensé mettre fin ou empêcher. Pour exemple, on peut citer : la Bosnie, le Rwanda, la Somalie, la Serra-Léone, le Libéria et aujourd’hui la Côte d’ivoire. Dans ce dernier pays, ses décomptes macabres quotidiens et son impuissance affligeante à protéger les populations civiles deviennent nauséabonds et indécents. Après des semaines d’hésitation, Obama donne enfin son accord pour marquer la suprématie américaine face la France. Cet acte politique va alors permettre à l’ONU de devenir enfin crédible. Le peuple Libyen sera ainsi sauvé de la folie meurtrière du Guide. Et cela en dépit des réticences des pays émergents du B.R.I.C.S et de l’Allemagne qui veulent préserver leurs intérêts stratégiques dans le pays au cas où la situation deviendrait incontrôlable comme en Irak ou en Afghanistan. C’est à croire que selon les intérêts et les enjeux stratégiques de positionnement géopolitique et d’influence, la volonté politique d’agir peut se concrétiser relativement vite. En Libye et en Côte d’Ivoire se joue en ce moment l’avenir de la démocratie sur le continent. Mais là encore, cette considération reste subordonnée aux différents enjeux et intérêts des uns et des autres, y compris des institutions africaines et de leurs dirigeants.

Interrogé sur la différence de traitement entre la Libye et la Côte d’Ivoire, Alain Juppé, ministre des affaires étrangères français, invite « L’union Africaine et les Nations unies à jouer leur rôle en Côte d’Ivoire. La Force de l`ONUCI est sous chapitre 7 (de la charte de l`ONU), elle peut utiliser la force, elle peut s`interposer entre les combattants ». Dommage qu’il ne dise pas pourquoi l’ONUCI ne le fait pas, au lieu de passer son temps à compter les morts, et fuir devant les barrages faits de simples branches d’arbres dressés par un ou deux soldats armés juste de fusil.

De manière prévisible, le dernier sommet de l’Union Africaine, sensé adopter « des mesures contraignantes » après la dernière médiation du panel des chefs d’Etats africains sur la crise post-électorale ivoirienne, s’est terminé en farce. Les ivoiriens et la communauté internationale attendent toujours ces « mesures contraignantes ». L’Afrique du Sud qui défendait L. Gbagbo et qui s’opposait à la reconnaissance de sa défaite, vient de s’aligner sur la position de l’U.A, de la CEDEAO et de la communauté internationale. Curieusement, cela s’est fait après un voyage de son président à Paris où il a été évoqué entre autres, le soutien de la France et des USA à son pays pour l’obtention du siège permanent au Conseil de Sécurité, qui serait réservé à l’Afrique. Comme par enchantement, l’Angola, dernier soutien de Gbagbo, lui demande à son tour de reconnaître sa défaite et de partir. Après cet échec prévisible par tous les observateurs politiques, l’U.A. impuissante, a dépaysé à nouveau le dossier ivoirien à la CEDEAO. Là encore, tout le monde s’attendait au même « cirque ». L’institution Ouest-Africaine après plusieurs jours de sommet pour rien, renvoie le dossier à l’ONU en lui demandant de voter une résolution qui permette de débloquer la crise ivoirienne par une intervention armée comme en Libye.

Comment cela aurait pu être autrement ? Depuis le début de cette mascarade, ces institutions africaines ont montré à quel point elles ne servent à rien. Sauf à recaser en leur sein les anciens hauts responsables politiques ainsi que leurs proches. Mieux encore, toutes ces institutions africaines sont composées de dictateurs corrompus et tyranniques, à l’exception d’un ou deux (Libéria, Ghana), qui tremblent à l’idée qu’une intervention armée légitime à Abidjan, fasse « jurisprudence » à propos de leur future réélection. Ils savent tous, qu’après 30 ou 40 années au pouvoir avec une classe politique corrompue jusque dans l’âme, cela donne la nausée et le dégoût à la jeunesse de leur pays qui ne rêve que d’une chose. Les voir tous « dégager » et rendre des comptes au peuple et au tribunal pénal international pour toutes les exactions commises. Comment peut-on imaginer par exemple, des juges faisant partie de la mafia, juger et condamner de manière impartiale des chefs mafieux, sans crainte de tomber avec eux ? Tant que tous ces chefs d’Etat d’un autre temps seront encore au pouvoir et dépendants toujours financièrement des puissances étrangères, il en sera ainsi. Lorsqu’on est membre d’un club « fermé », il est difficile de prendre des sanctions contre un autre membre pour des pratiques courantes dans le club. Comment peut-on vouloir réclamer l’autonomie vis-à-vis des grandes puissances étrangères, tout en se référant toujours à elles, montrant ainsi son inutilité et sa dépendance vis-à-vis de celles-ci ? Pendant longtemps, le colonel Kadhafi a financé l’Union Africaine ainsi que pratiquement tous les dirigeants du continent, y compris ceux de l’opposition. Ses objectifs étaient de rendre les institutions africaines indépendantes et créer les Etats-Unis d’Afrique. Cela ne faisait pas plaisir à tout le monde, y compris la ligue arabe. On avait besoin de son argent mais pas de ses projets et de ses ambitions. Cela peut faire réfléchir.

Aujourd’hui, la situation en Libye semble en voie d’être résolue grâce à l’initiative française qui avait besoin de redorer son image diplomatique à l’international, après s’être rendue ridicule en Tunisie et en Egypte. Il est vrai que sans l’accord de Barack H. Obama, qui a permis au conseil de sécurité de voter cette résolution historique, on voyait mal comment le peuple Libyen qui réclame la démocratie et la liberté pouvait faire face à la folie meurtrière du colonel tyran. Alors, en renvoyant le dossier ivoirien au Conseil de Sécurité de l’ONU, on peut imaginer que la CEDEAO attend d’Obama la même réactivité pour sauver la démocratie et le suffrage universel en Côte d’ivoire. Lui qui souhaitait ardemment « des institutions fortes et non des hommes forts en Afrique », l’histoire le met aujourd’hui face à ses responsabilités.

Macaire Dagry est d’origine ivoirienne et vit en France où il dirige une société de conseils en ressources humaines. Il est Délégué Général Adjoint du Rassemblement des républicains (RDR) en France, représentant d’Alassane Ouattara.

A la surprise générale, le comité Nobel a attribué son très prestigieux prix pour la paix au président américain, peu de temps après son élection à la Maison Blanche, le 9 octobre 2009 à Oslo. En prenant cette décision à l’unanimité, ce comité a voulu récompenser Obama « pour ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples ». Rappelons également que le candidat Obama avait fait du nouveau « leadership moral des Etats-Unis », l’un des thèmes majeurs de sa campagne électorale. Cette forte volonté de celui qui est devenu le premier Président Afro-Américain de l’histoire des Etats-Unis, a sans doute contribué à cette récompense.

En décernant ce prix Nobel de la paix à Barack H. Obama, ce comité l’a de fait investi d’une mission quasi « divine ». Sauver le monde du chaos, de la barbarie de la guerre, du choc des civilisations, et des conflits idéologiques entre les peuples prônés par son prédécesseur. Ce candidat afro-américain a su faire rêver toute la planète en lui redonnant de l’espérance, mais également en réconciliant le peuple américain avec le reste du monde.

Parfois, les évènements de la vie s’imposent à nous sans que leurs sens aient une logique immédiate. Ce comité Nobel a peut-être, sans le savoir, orienté le cours de l’histoire. Dans une précédente chronique intitulée « Et si le yes we can de Barack Obama était à l’origine du bouleversement systémique dans le monde arabe ? », nous avons considéré que ses discours du Caire et d’Accra resteront dans l’histoire du continent comme deux évènements majeurs. Ils peuvent avoir joué inconsciemment un rôle déterminant dans les désirs de démocratie et de liberté individuelle et collective sur le continent africain et, par voie de répercussion, sur tous les états non démocratiques. Ce 4 juin 2009, après son fameux « Salamm aleïkoum » qui a mis tout le monde arabe ébullition, Obama a dit, « Je suis venu ici au Caire en quête d’un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel… , l’Amérique et l’islam se recoupent et se nourrissent de principes communs, à savoir la justice et le progrès, la tolérance et la dignité de chaque être humain ». Le 11 juillet 2009 à Accra, il a insisté sur le fait que, « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes » et il a eu des propos très durs contre « ceux qui se servent des coups d’État ou qui modifient les Constitutions pour rester au pouvoir » et cela devant les parlementaires Ghanéens complètement médusés.

Quelques années après ces deux discours importants, l’ensemble du continent est confronté à des évènements majeurs qui changeront fondamentalement les notions de démocratie et de liberté.

http://www.afrik.com/article22478.html


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vendredi 23 mars 2012

_____Les militaires maliens ont finalement commis un coup d'Etat... Amadou Sanogo le chef des mutins maliens. Le capitaine Amadou Sanogo est-il le nouvel homme fort du Mali après le coup d'Etat qui a eu lieu jeudi à Bamako?

Coup d'Etat au Mali : Amadou Toumani Touré déposé 22/03/2012



Les militaires maliens ont finalement commis un coup d'Etat...



Par Redaction Grioo.com



Amadou Sanogo le chef des mutins maliens




Le capitaine Amadou Sanogo est-il le nouvel homme fort du Mali après le coup d'Etat qui a eu lieu jeudi à Bamako? Il s'est en tout cas présenté dans la nuit de mercredi à jeudi à la télévision malienne comme le président du "Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l'Etat", un organisme créé par les Putschistes.

Le porte-parole des putschistes, le lieutenant Konaré, a expliqué le coup d'Etat par "l’incapacité du régime du président Amadou Toumani Touré à gérer la crise au nord", (il faisait allusion à la rébellion touareg groupe islamiste qui combattent l’armée malienne). Konaré a estimé que l’armée manquait de moyens adéquats pour défendre la patrie.

Ensuite, Amadou Sanogo a repris la parole, pour annoncer un couvre-feu à compter de ce jeudi. La durée du couvre-feu n'a pas été précisée. Le chef des putschistes a invité les militaires à ne pas perturber la quiétude des citoyens, tout de même inquiets par la tournure prise par les événements dans la capitale malienne. Plusieurs personnalités politiques ont été arrêtées et seraient détenues au camp de Kati à 15 kilomètres à Bamako.




La Cedeao, l'Union Européenne et l'Union Africaine ont condamné le coup d'Etat et appelé à un retour à l'ordre constitutionnel. La France a annoncé son intention de suspendre "toutes ses coopérations régaliennes" et a appelé à respecter l'intégrité physique du président Amadou Toumani Touré. Ce dernier se trouverait dans un camp militaire sous contrôle des putschistes à Bamako, selon son entourage.

Sur RFI, Jean Ping a déclaré que "La situation était déjà fort complexe et nous savons que la population, tout comme ces jeunes militaires, étaient frustrés par ce qui s'est passé et ce qui se passe dans le nord." Le président de la commission de l'Union Africaine s'est dit prêt à entrer en contact avec les mutins, de manière à ramener le Mali dans l'ordre constitutionnel."

"Nous sommes prêts à nous y rendre. Mais il faut encore qu'on sache à qui on a à faire. Pour le moment, on ne sait pas. Ils ont annoncé qu'ils vont nous annoncer la composition de leur nouvelle autorité. Nous sommes en train de voir toutes ces questions-là." a t-il ajouté.



Vidéo ; coup d'Etat au Mali : Amadou Sanogo le chef des mutins s'exprime (nuit de mercredi 21 au jeudi 22 mars 2012)

http://www.grioo.com/ar,coup_d_etat_au_mali_amadou_toumani_toure_depose,22290.html

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Les Etats-Unis condamnent le coup d'Etat au Mali 22/03/2012



Et appellent à un retour à l'ordre constitutionnel dans le pays selon un communiqué publié par le département d'Etat



Par Redaction Grioo.com




© getty




Dans un communiqué publié par le département d'Etat ce jeudi, les Etats-Unis condamnent la prise militaire du pouvoir au Mali, appellent au calme et à au retour sans délai du gouvernement civil comme le prévoient les lois constitutionnelles, cela afin que les élections puissent avoir lieu comme prévu.

"Nous nous tenons aux côtés du gouvernement du président légitiment élu Amadou Toumani Touré,Le Mali est une grande démocratie en Afrique de l'Ouest et ses institutions doivent être respectées" conclut le communiqué de Victoria Nuland, porte-parole du département d'Etat. Selon le site web du journal Libération, le président malien n'aurait pas été capturé par les putschistes, mais serait plutôt réfugié à l'ambassade des Etats-Unis à Bamako.

Toujours selon Liberation, on affirme à Paris que le putsch est le "pire scénario qui soit" car "On plonge dans l’inconnu, et les rebelles touaregs pourraient en profiter pour pousser leur avantage dans le nord du pays." Kidal, la ville la plus importante du Nord du Mali pourrait ainsi tomber aux mains des rebelles du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). Ceux profitant des troubles institutionnels pourraient en effet lancer un assaut contre la ville.

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Coup d'Etat au Mali : Amadou Toumani Touré déposé 22/03/2012



Les militaires maliens ont finalement commis un coup d'Etat...



Par Redaction Grioo.com



Amadou Sanogo le chef des mutins maliens




Le capitaine Amadou Sanogo est-il le nouvel homme fort du Mali après le coup d'Etat qui a eu lieu jeudi à Bamako? Il s'est en tout cas présenté dans la nuit de mercredi à jeudi à la télévision malienne comme le président du "Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l'Etat", un organisme créé par les Putschistes.

Le porte-parole des putschistes, le lieutenant Konaré, a expliqué le coup d'Etat par "l’incapacité du régime du président Amadou Toumani Touré à gérer la crise au nord", (il faisait allusion à la rébellion touareg groupe islamiste qui combattent l’armée malienne). Konaré a estimé que l’armée manquait de moyens adéquats pour défendre la patrie.

Ensuite, Amadou Sanogo a repris la parole, pour annoncer un couvre-feu à compter de ce jeudi. La durée du couvre-feu n'a pas été précisée. Le chef des putschistes a invité les militaires à ne pas perturber la quiétude des citoyens, tout de même inquiets par la tournure prise par les événements dans la capitale malienne. Plusieurs personnalités politiques ont été arrêtées et seraient détenues au camp de Kati à 15 kilomètres à Bamako.




La Cedeao, l'Union Européenne et l'Union Africaine ont condamné le coup d'Etat et appelé à un retour à l'ordre constitutionnel. La France a annoncé son intention de suspendre "toutes ses coopérations régaliennes" et a appelé à respecter l'intégrité physique du président Amadou Toumani Touré. Ce dernier se trouverait dans un camp militaire sous contrôle des putschistes à Bamako, selon son entourage.

Sur RFI, Jean Ping a déclaré que "La situation était déjà fort complexe et nous savons que la population, tout comme ces jeunes militaires, étaient frustrés par ce qui s'est passé et ce qui se passe dans le nord." Le président de la commission de l'Union Africaine s'est dit prêt à entrer en contact avec les mutins, de manière à ramener le Mali dans l'ordre constitutionnel."

"Nous sommes prêts à nous y rendre. Mais il faut encore qu'on sache à qui on a à faire. Pour le moment, on ne sait pas. Ils ont annoncé qu'ils vont nous annoncer la composition de leur nouvelle autorité. Nous sommes en train de voir toutes ces questions-là." a t-il ajouté.



Vidéo ; coup d'Etat au Mali : Amadou Sanogo le chef des mutins s'exprime (nuit de mercredi 21 au jeudi 22 mars 2012)

http://www.grioo.com/ar,coup_d_etat_au_mali_amadou_toumani_toure_depose,22290.html

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samedi 3 mars 2012

____« MEMOIRE D’ERRANCE »MENELIK II

MENELIK II

En Ethiopie, après que ses prédécesseurs aient longtemps repoussé les assauts des musulmans, le souverain Ménélik II (1889 - 1913), ami du poète français Arthur Rimbaud, aura à faire face aux visées colonialistes des Italiens. Ces derniers, dépassés par leurs principaux concurrents, se mirent en tête d’opérer un véritable hold-up sur l’Ethiopie. Les Européens occupaient déjà certains ports de la mer rouge (Assawa, Zeïla, Obok et Djibouti). Les Italiens étaient d'autant plus sûrs de leur coup que la conférence de Berlin en 1885 - convoquée par le chancelier Bismarck - a vu la France, la Russie et l'Angleterre s'engager à ne pas fournir d'armes à l’Ethiopie dont les côtes présentaient un intérêt stratégique du fait de la construction du canal de Suez. De soutiens intéressés, manœuvres politico-financières (prêt de 4 millions de Francs, cadeau de 38 000 fusils, 2 millions de cartouches, 28 canons etc.) en «traités-pièges», vite dénoncés par Ménélik II, les Italiens envisagèrent de passer à la phase militaire pour mettre à genoux les Ethiopiens. Toutefois, au terme d'une longue négociation, l'Italie finit par ne plus réclamer que quelques concessions au bord de la mer rouge. Pour éviter la guerre, Menélik II faillit céder. Mais, la charismatique reine Taytou Béthel s'y opposa et s'adressera au souverain en ces termes : «ô Ménélik, ô Negusa Nagast, je suis la dernière de tes servantes mais je te conjure avec l'Ethiopie tout entière, ô Ménélik ; car ce que tu leur donnes aujourd'hui est une échelle pour escalader ta forteresse, et demain ils entreront dans ta maison ; si tu dois perdre, que ce soit les armes à la main.»

C'est ainsi que Ménélik II décida de se battre. Il commença par lancer un appel à la nation éthiopienne en masse pour arrêter l’envahisseur. Rome chargea son armée, commandée par le général Baratièri, d'écraser les forces éthiopiennes et d’asseoir l’autorité coloniale italienne. Le général Baratièri choisit la surprise en attaquant les troupes de Ménélik II à Adoua le 1er mars 1896, jour de fête pour l’église éthiopienne. Le général Baratièri espérait que Ménélik ne serait pas prêt car, beaucoup de ses combattants seraient retenus à Axoum par les rites religieux. L’officier italien réalisa son erreur quand il se trouva nez à nez avec une armée éthiopienne forte de 70 000 hommes fermement décidés à défendre l’intégrité de leur nation. Les brigades italiennes commandées par les officiers Albertoni, Arismondi et la brigade Héléna, toutes réputées d'élite, furent entièrement décimées par les forces éthiopiennes. Au total, cette guerre éclair coûtera aux Italiens 12 000 tués dont le général Baratièri et tout son état-major. Après cela, les Italiens signèrent le traité le plus humiliant de leur histoire.

Et Henri d'Orléans devait écrire par la suite : «Le 1er mars 1896, on a vu ce fait inouï dans l'histoire coloniale : une armée de Blancs battue, écrasée, culbutée, en bataille rangée, sans surprise, par des Noirs.» Le message de Ménélik fut bien reçu en Europe où la plupart des Etats reconnurent l'Ethiopie - Surnommée la fleur nouvelle - comme une nation indépendante sur la scène internationale. Et ce sera la naissance de l’Ethiopie moderne. Les ambassadeurs européens arrivèrent en masse à Addis Abeba.

Source : « MEMOIRE D’ERRANCE » Par Tidiane N’Diaye

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____Ménélik II (1844 à 1913)Descendant de l'illustre Empereur Lebna-Dengel ("Encens de la Vierge") qui régna de 1508 à 1520

Empereur Ménélik II

Descendant de l'illustre Empereur Lebna-Dengel ("Encens de la Vierge") qui régna de 1508 à 1520 et qui accueillit la première ambassade portugaise, Ménélik était le fils de l'un des derniers féodaux éthiopiens: Hailé-Malakot, Roi du Choa.

A sa naissance en 1844, la situation de l'Éthiopie était caractérisée par les rivalités sanglantes des grands seigneurs qui se partageaient le pays. Le pouvoir impérial, faiblement exercé par l'Empereur Takla-Guiorguis jusqu'en 1817, perdait peu à peu de son autorité.

Sous le règne de l'Impératrice Menen, un chef prestigieux, le ras Kassa, de race amhara et fidèle à la foi chrétienne, entreprit en 1837 une lutte sans merci contre les féodaux qui divisaient le pays et contre les Égyptiens qui harcelaient les frontières. Le 8 mai 1855, Kassa ayant battu la plupart des grands seigneurs féodaux, se fit proclamer Empereur sous le nom de Théodoros II.

La réunification du pays sous un pouvoir unique était en marche. Il ne restait plus en face de Théodoros qu'un seul concurrent, le Ras Haile Malakot, père de Ménélik et roi du Choa. L'affrontement était inévitable, mais la mort soudaine d’Hailé Malakot permit à Théodoros d'annexer le Choa et d'emmener à sa cour le jeune Ménélik.

Pièce de monnaie à l'effigie de Ménélik II

En avril 1868, le différend anglo-éthiopien qui servit de prétexte à l'expédition britannique de Sir Robert Napier se termina par la bataille de Magdala, désastreuse pour les Éthiopiens, et par la mort dramatique de Théodoros II qui se suicida d'un coup de pistolet. Trois candidats se disputaient son trône: Gobazie du Lasta, Dedjaz Kassa du Tambien et Ménélik du Choa. Gobazie se proclama Empereur sous le nom de Takla-Guiorguis II mais Kassa le fit prisonnier le 11 juillet 1872 et prit à son tour la couronne sous le nom de Yohannès IV.

Ménélik, qui s'était enfui de la cour de Théodoros II dès 1864, avait gagné le Choa où il avait prit aussitôt la succession de son père. Menant une politique intérieure et extérieure des plus habiles, il renforça sa position grâce en particulier, à l'appui du clergé chrétien. Yohannès dut composer avec lui. Il reconnut à Ménélik en 1878 son titre de Roi du Choa, accepta qu'il prenne également celui du Wollo et lui laissa la liberté de reconquérir pour lui-même tout le Sud de l'empire.

La puissance de Ménélik s'affirma davantage lorsqu'il battit le Ras Adal, maître du Godjam et grand féodal de ses voisins. Il ne consentit à lui rendre sa liberté qu'après que Yohannès lui eut accordé la suzeraineté sur le Harrar et sur tout le Sud de l'empire tenu par les Gallas. En outre, il obtint que sa fille Zaouditou épouse le propre fils de Yohannès IV.

SELASSIE




En 1881 éclata la révolte des Derviches de Khartoum qui déborda bientôt sur l'Ethiopie chrétienne. Le départ des forces égyptiennes qui tenaient le Harrar permit à Ménélik, en janvier 1887, de conquérir cette province et de la rattacher à son fief.

Cependant, en 1889, Yohannès IV dû faire face à une incursion dramatique des Derviches qui dépassèrent Gondar et menacèrent tout le pays. Il réussit à les arrêter et à les battre à Métemma mais mourut gravement blessé le 11 mars 1889.

Malgré le dépit du Ras Mangacha, fils de Johannès IV, Ménélik se fit proclamer Empereur, Roi des Rois, le 3 novembre 1889. Il avait 45 ans. La tâche qui l'attendait était immense. Il lui fallait dominer ses rivaux, repousser les agressions étrangères, renforcer l'unité de l'Empire en mettant fin à une ère féodale au bénéfice d'une royauté solidement assise sur les institutions religieuses et sociales.

Les chroniques de l'époque le dépeignent comme un homme d'une grande dignité et d'une élégance raffinée. Visage sombre, dents superbement rangées, regard vif et plein de jeunesse et d'ardeur de pensée. Masque volontaire et vigoureux, l'Empereur donnait l'impression d'un homme réfléchi, élevé dans la force et l'habitude du commandement mais dont l'abord sévère était tempéré par une séduction de grâce bienveillante tout à fait imprévue.




Ménélik II

On devinait que ce n'était pas les sensations, mais la pensée qui gouvernait cet homme dont l'expression finale était un mélange de scepticisme sans ironie, d'intelligence sérieuse et de bonté efficace. Si on eût voulu comparer Ménélik II à l'un des souverains qui marquèrent l'histoire de l'Europe, ce ne sont pas les noms de Charlemagne ou de Pierre Le Grand qu'il eut été convenable d'avancer, il eut la tâche plus facile que l'un et l'autre.

Ce fut, avec toutes les nuances de la transposition qu’il acheva dans la victoire et la paix l'œuvre de l'unité de la monarchie en donnant de nombreuses preuves de prévoyance et de sagesse politique. Exceptionnellement heureux dans le choix des hommes à qui il donna sa confiance, il fit preuve d'une finesse bienveillante et souriante appuyée sur un esprit calme et pondéré.

Ménélik II était profondément patriote et portait à son pays une véritable tendresse. On s'est imaginé que l'armée éthiopienne qui battit les Italiens à Adoua en 1896 était l'une de ses créations avec l'aide d'experts étrangers. C'est une erreur historique qui ne résiste pas à l'examen. L'armée éthiopienne est vieille comme l'Éthiopie. À travers les siècles, elle a été le génie protecteur de ce pays tant convoité. Elle demeure toujours son âme, sa force et sa sécurité pour l'avenir.

Dès son couronnement, Ménélik hérita des lourds problèmes que posaient déjà les établissements de certaines puissances étrangères sur les marches de la nation. Il y fit face par une habile diplomatie dont les arguments furent, en cas de besoin, appuyés par des guerres toujours victorieuses. Il ne cessa de porter des coups d'arrêt à la colonisation de l'Est de l'Afrique et il convient, pour apprécier la valeur de sa résistance, de tenir compte des plans que les grandes puissances avaient élaborés au nom des principes admis à la Conférence de Berlin de 1885 pour se partager l'Éthiopie.

Face à ces ambitions, la politique de Ménélik II connut trois périodes: la première, avec le traité d'Ucciali du 2 mai 1889 fut marqué par la confiance qu'il gardait envers l'Italie, la seconde est illustrée par sa victoire d'Adoua et par les accords frontaliers qu'il négocie, pied à pied, avec les grandes puissances et enfin à partir de 1892, c'est un renouveau des revendications de ces mêmes puissances qui cherchèrent à exploiter la maladie du souverain. Les conséquences de ces luttes diplomatiques aboutirent au conflit italo-éthiopien de 1935.

Ménélik II

En 1869, une compagnie privée italienne acheta une station commerciale à Assab à la sortie du détroit de Bab el-Mandeb, station qu'elle céda en 1882 au gouvernement italien. Celui-ci entreprit aussitôt d'étendre son influence le long de la côte de la mer Rouge et deux expéditions militaires débarquèrent à Massawa en février et mars 1885. Cet établissement de vive force, entraîna aussitôt des escarmouches et des combats avec les Éthiopiens car Yohannès IV n'admettait pas la conquête de son pays par des troupes étrangères. Les Italiens, pressés d'aboutir, soutinrent Ménélik dont le prestige comme roi du Choa ne cessait de grandir et le poussèrent contre Yohannès IV en l'approvisionnant en armes et en munitions.

Aussi, à la mort de ce dernier, ils obtinrent du nouveau souverain la signature d'un accord dit « traité d'Uccialli » du 2 mai 1889 qui, aux yeux de Ménélik, ne constituait qu'un traité d'amitié sans cessions territoriales. Rome, en revanche, par le jeu d'une traduction peu sûre, le notifia aux grandes puissances comme un acte lui accordant le protectorat sur l'Éthiopie et la possibilité d'établir une colonie en Érythrée.

Ménélik II réagit aussitôt en dénonçant le traité en février 1893 et souleva contre les Italiens les populations de l'Érythrée. Ceux-ci réagirent en occupant le tigré. Ménélik proclama la levée en masse pour défendre la patrie et rassembla une armée de 75 000 hommes sous son commandement et celui de son cousin le Ras Makonnen. Les Italiens battus à Adoua le 1er mars 1896, laissèrent 12 000 morts sur le terrain.

Le traité de paix, signé à Addis-Abeba le 4 octobre 1896, reconnut à l'Italie son établissement en Érythrée mais conserva à l'Ethiopie son indépendance et sa souveraineté. A la suite d'Adoua, les grandes puissances s'empressèrent de négocier avec Ménélik II pour fixer les frontières qui garantiraient sur le pourtour de l'Ethiopie, leurs protectorats.

L'accord avec la France, le 20 mars 1897, précisa les limites des territoires d'Obock et de Tadjourah rassemblés sous le titre de Côte française des Somalis. Il fut acquis sans grandes difficultés. Par contre, avec la Grande-Bretagne, les discussions furent plus longues, car Londres avait signé avec Rome en avril 1891 et en mai 1894, deux accords qui constituaient en fait un véritable partage de l'Éthiopie. Ménélik II, aidé par le Ras Makonnen, mena ces négociations avec une maîtrise remarquable et le traité anglo-éthiopien fut signé à Addis-Abeba le 14 mai 1897.

Avec les Italiens, le problème était plus délicat car il s'agissait non seulement de fixer les frontières de l'Érythrée, mais encore de tracer la frontière entre l'Éthiopie et la nouvelle colonie nouvelle de Somalie. Les négociations aboutirent en septembre 1897. Ce traité, qui ne fut jamais publié, fit l'objet d'interprétations diverses de la part de l'Italie et alimenta pendant plus de trente ans les revendications de Rome sur l'Éthiopie.

Aux yeux de Ménélik II, les accords de 1897 précisaient les limites consenties aux colonisations européennes. Les clauses qu'il avait acceptées devaient lui permettre de nouer des relations de bon voisinage avec les puissances qui l'entouraient sans que celles-ci cherchent à démembrer l'Éthiopie.

En 1906, le Ras Makonnen, personnage de premier plan et bras droit de Ménélik disparaissait. Peu après, l'Empereur ressentait les premières atteintes de la maladie qui allait le rendre infirme. La France, l'Angleterre et l'Italie se hâtèrent de signer entre elles le traité du 16 mai 1906 qui était élaboré, en principe, pour protéger l'Empire contre tout risque de démembrement dans l'hypothèse d'une crise de succession. En fait, il s'agissait de s'en distribuer les éventuelles dépouilles. La Grande-Bretagne et l'Italie tentaient depuis 1902 de mettre sur pied un nouvel accord de partage. La France, tardivement associée aux négociations, joua un rôle modérateur en faisant exclure certaines ambitions. Ménélik II ne fut pas dupe et récusa cet arrangement en précisant qu'il ne limitait en rien les droits souverains de son pays.

De plus en plus malade, l'Empereur proclama le 30 octobre 1907, que son successeur serait Lidj-Iyassou, son petit-fils âgé de douze ans, fils du Ras Mikael du Wollo et nomma comme régent le Ras Tessemma. Les conventions qu'il signa avec l'Italie en mai 1908, avec la France en janvier 1908 et en mars 1909, furent les derniers actes de sa vie bien remplie. Il mourut en avril 1911 à 67 ans. Son œuvre fut immense. Souverain éclairé et personnalité puissante, diplomate avisé et stratège de premier ordre, Ménélik II fut également un bâtisseur. Il introduisit en Éthiopie les symboles de la vie moderne malgré l'incompréhension et les réticences de beaucoup de ses sujets. Sa connaissance des progrès réalisés en Europe et des entreprises étrangères était étonnante. Ses idées en matière de réformes sociales furent décisives pour l'avenir de l'Éthiopie.

Mausolée de Ménélik II

Il décréta l'abolition de l'esclavage, l'instruction obligatoire, la substitution d'un nouveau code à la loi coutumière et obligea son peuple à se faire vacciner contre la variole. Il créa les postes éthiopiennes en 1893, fit installer le téléphone entre Djibouti et Addis-Abeba en 1899, encouragea la construction de la voie ferrée de la mer à Diré-Daoua en 1902 et introduisit le télégraphe. C'est sous son règne que l'éclairage électrique et les premières automobiles firent leurs apparitions à Addis-Abeba.

Il fonda la Banque d'Éthiopie, créa des écoles et des hôpitaux et construisit de nouvelles routes. Il établit les nouvelles bases d'un gouvernement moderne et brisa l'isolement qui coupait l'Éthiopie de la civilisation des Temps modernes. Sa politique extérieure donna à l'Empire la plupart de ses frontières actuelles. Farouchement patriote, il combattit jusqu'à sa mort les ambitions étrangères qui tentaient de démembrer ce pays qu'il aimait passionnément.

Ce fut un grand souverain qui incarna profondément durant toute sa vie, le passé, le présent et les aspirations de son peuple.

Shenoc le 04/02/2006







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