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mercredi 13 juin 2012

____L'Algérie réclame ses archives. «Rendez nous nos archives!». M.Abdelmadjid Chikhi, notre directeur général des Archives nationales, répète inlassablement la même réclamation aux pays étrangers, principalement la France, qui les détiennent.

L'Algérie réclame ses archives depuis son indépendance. 50 ans après, tout le monde fait la sourde oreille ou trouve mille et un prétextes pour ne pas rendre ce qui nous appartient. Le contraire aurait été étonnant. Les raisons qui «bloquent» sont nombreuses. Il y a la valeur inestimable des pièces archéologiques qui font partie de ce capital archivistique. Un véritable trésor comme celui qui a été dérobé de la Casbah d'Alger dès la prise d'Alger en 1830. Ensuite, il y a les documents scientifiques qui «prouvent que le peuple algérien comptait de nombreux savants» comme l'a rappelé Chikhi. Enfin, il y a les documents formant l'histoire de l'administration. Il y a là trois bonnes raisons pour ne plus espérer revoir nos archives. Peut-on croire un seul instant que ceux qui ont fait main basse sur ce bien de notre pays puissent un jour s'en dessaisir? Certes, il faut continuer inlassablement à exiger d'eux la restitution. Ne jamais baisser les bras. Il faut même chercher toutes les voies et les moyens possibles pouvant permettre la récupération. Diplomatiques, juridiques, économiques, etc. Un jour, peut-être, nos efforts seront récompensés. Mais en attendant, il ne faut pas se leurrer et renvoyer l'écriture de notre histoire à cette seule récupération. C'est précisément pour freiner cette écriture que la restitution n'a pas eu lieu. C'est une autre des raisons du «blocage». D'ailleurs et même si l'on parvenait à arracher quelques restitutions cela ne concernerait sûrement pas les archives les plus importantes pour nous. Il faut nous rendre à l'évidence. Un pays comme la France ne peut pas nous rendre des archives qui l'accablent et glorifient notre passé. Les atrocités que ses armées ont commises contre notre peuple durant un siècle et demi par exemple.

Non, ne nous leurrons pas! N'attendons pas ce qui ne viendra pas pour commencer à écrire notre histoire. Au risque de nous répéter, pour l'avoir dit plusieurs fois dans ces colonnes, chaque pays écrit son histoire comme le commande l'intérêt supérieur de la nation. A ceux qui s'érigent en donneurs de leçons et jurent que l'histoire s'écrit objectivement nous opposerons l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Est-elle réellement présentée objectivement? Et s'il fallait aller plus avant dans un débat contradictoire, nous le ferons. Notre histoire est plusieurs fois millénaire mais le plus important pour nous aujourd'hui est d'écrire l'histoire de la colonisation et de la guerre de Libération nationale. C'est aussi impératif qu'un vaccin contre un mal qui n'est pas totalement éradiqué. Beaucoup de signaux apparaissent çà et là et qui exigent de nous la plus grande vigilance. Surtout contre ceux qui attendent que la génération de Novembre disparaisse. Ceux-là comptent précisément sur l'absence de l'écriture de notre histoire pour tromper, spolier et dominer, sous une forme ou une autre, les générations suivantes. C'est pourquoi l'intitulé de la journée de sensibilisation qui s'est tenue à Laghouat, est contestable. M.Chikhi a raison de réitérer notre volonté de récupérer nos archives mais cela ne doit en aucun cas empêcher l'écriture de notre histoire. Une écriture qui accuse déjà un énorme retard. En toute chose il faut savoir parer à l'urgence. L'urgence aujourd'hui pour nous est d'armer culturellement notre jeunesse qui aura à affronter des velléités de reconquête qui ne prennent même plus la peine de se cacher. Et cela, nous n'en doutons pas, M.Chikhi le sait!.

http://www.lexpressiondz.com/edito/155147-nos-archives-a-l-etranger-et-l-histoire.html http://www.lexpressiondz.com/edito/155147-nos-archives-a-l-etranger-et-l-histoire.html

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____Histoire et repères 132 ANS DE COLONISATION (6) : Récit des massacres de masse et des tortures en Algérie. Qu'est-ce qu'un génocide?

Qu'est-ce qu'un génocide?

www.alterinfo.net/132-ANS-DE-COLONISATION-6-Recit-des-massacres-de-masse-et-des-tortures-en-Algerie_a77431.html

Dans cette sixième partie du récit de 132 ans «d'oeuvre positive» de la colonisation en Algérie nous avons voulu donner une idée de tous les faits qui ont contribué à tenter de démolir un peuple en vain. Sans vouloir faire le listing de toutes les exactions commises, nous tenterons de donner les faits historiques sur lesquels s'est dessiné un large consensus. Deux paramètres retiendront notre attention, les crimes de masse que certains appellent génocide et la banalisation de la torture.

Qu'est-ce qu'un génocide?

Pour les Nations unies le «génocide» est défini par l'Article 2, sections (a) - (e) de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocidee GA RES/260 A (III) du 9 décembre 1948. Dans cette Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel: le meurtre de membres du groupe, l'atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe, la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle, les déplacements de population pendant le début de la colonisation, l'expropriation et spoliation comme ce fut le cas tout au long de la colonisation notamment après 1871 et les lois Warnier. Une population abandonnée à elle-même, sans aucun moyen de subsistance par une volonté politique, militaire et coloniale. Et enfin, les camps de concentration, notamment à partir de 1955 et les mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe.

Ce qui s'est passé en Algérie répond parfaitement à cette notion de génocide qui, pour rappel, a été forgée par le juriste Raphaël Lemkin rescapé lui-même des camps nazis de la mort pour qualifier spécifiquement les massacres de masse des Juifs (les Tsiganes qui ont eu le même destin n'ont même pas eu ce «qualificatif»). Les démembrements de villages qui ont procédé à la séparation des familles; des enfants de leurs parents. Cette volonté de tuer partie ou toute entité d'un groupe humain de la part d'une structure institutionnelle est attestée par les historiens qui relatent: la volonté de certains parlementaires qui souhaitaient l'extermination, la déportation vers les îles pour esclavage, ou le refoulement vers le désert. On dit qu'au Parlement français il y eut un débat: faut-il faire la même chose qu'aux Etats-Unis avec les Amérindiens?

La destruction systématique et méthodique des cadres de sociabilité

Savary, l'ancien préfet de police de Napoléon Ier, promu duc de Rovigo, impose sa loi aux Algériens. Les recommandations qu'il fait à ses subordonnés tiennent en deux mots: «Des têtes! Apportez des têtes, des têtes, bouchez les conduites d'eau crevées avec la tête du premier Bédouin que vous trouverez!» (1) Il ne s'agit pas de faits isolés, d'accidents tragiques, de «bavures» comme on dira plus tard, dont il suffit de connaître les responsables pour qu'ils soient châtiés, mais d'un système voulu, étudié, qu'on étendra et qu'on perfectionnera. Bugeaud s'adressant à la Chambre le 14 mai 1840, dira à peu près la même chose dans un style plus parlementaire: «Il faut une grande invasion en Afrique qui ressemble à ce que faisaient les Francs, à ce que faisaient les Goths.» Le seul obstacle à la conquête du pays tout entier, mais qui se révèle chaque jour plus formidable est, en effet, le peuple algérien lui-même, qui résiste partout avec un extraordinaire acharnement. La méthode est celle de l'effroi et de la terreur dont Montagnac a fait une science exacte: la décapitation systématique, explique-t-il encore, est la meilleure et la plus humaine des politiques: ´´Une tête coupée produit une terreur plus forte que la mort de 50 individus ... Voilà comment il faut faire la guerre aux Arabes: tuer tous les hommes jusqu'à l'âge de 15 ans, prendre toutes les femmes et les enfants, en charger les bâtiments, les envoyer aux îles Marquises ou ailleurs. En un mot, anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens». Vous me demandez dans un paragraphe de votre lettre ce que nous faisons des femmes que nous prenons. On en garde quelques-unes comme otages, les autres sont échangées contre des chevaux et le reste est vendu à l'enchère comme des bêtes de somme.» (2)

«Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas! Enfumez-les à outrance comme des renards.» dixit Bugeaud. En 1845, un siècle avant les massacres du 8 Mai 1945 et son lot de plusieurs milliers de victimes, Cavaignac avait inauguré une année avant l'ancêtre de la «chambre à gaz» que le colonel Pélissier utilisera pour mater l'insurrection des Ouled Riah dans le Dahra.

La politique de la terre brûlée devait amener une vingtaine d'années plus tard les famines qui ont vu la mort de centaines de milliers d'Algériens, au point qu'il a fallu 50 ans pour que la population algérienne retrouve le chiffre de 3 millions d'habitants qu'elle avait en 1830. En 1959, la politique des camps de regroupement eut un résultat. Michel Rocard notait dans son rapport que 500 enfants y mourraient chaque jour des suites de la faim et de la maladie Les estimations contemporaines de la population algérienne avant la conquête française de 1830 oscillent entre 3 et 5 millions d'habitants.

La population connaîtra un recul quasiment constant durant la période de conquête jusqu'à son étiage en 1872, ne retrouvant finalement un niveau de trois millions d'habitants qu'en 1890. On peut découper cette période de l'évolution démographique algérienne en trois phases. De 1830 à 1856, sa population tombe de 3 à moins de 2,5 millions. Elle remonte ensuite jusqu'à 2,7 millions en 1861 avant de connaître sa chute la plus brutale à 2,1 millions en 1871. La politique de la terre brûlée, décidée par le gouverneur général Bugeaud, a des effets dévastateurs sur les équilibres socio-économique et alimentaire du pays: nous tirons peu de coups de fusil, nous brûlons tous les douars, tous les villages, toutes les cahutes; l'ennemi fuit partout en emmenant ses troupeaux.

Selon Olivier Le Cour Grandmaison, la colonisation de l'Algérie se serait ainsi traduite par l'extermination du tiers de la population, dont les causes multiples (massacres, déportations, famines ou encore épidémies) seraient étroitement liées entre elles. Après l'accalmie consécutive à la fin de la première phase de conquête, la période 1866-1872 voit à nouveau se creuser le déficit démographique algérien. En raison d'un cycle de six années où se mêlent les répressions de l'armée française, un tremblement de terre, le développement d'une épidémie de choléra et de la famine qui sévit en 1868, la population diminue de plus de 500.000 personnes]. Selon Augustin Bernard, la famine de 1868 serait responsable à elle seule de 300.000 à 500.000 morts. (3)

Les déportations massives: des tribus entières ont fait l'objet de déportations et de bannissement. Les grandes familles maures (d'origine espagnole) de Tlemcen s'exilent en Orient (au Levant) tandis que d'autres émigrent ailleurs. Les tribus jugées trop turbulentes sont bannies en Nouvelle Calédonie et à Cayenne et certaines se réfugient en Tunisie et au Maroc, voire en Syrie. (4) Massacres de masse de Sétif 1945: Combien y eut-il de victimes? Les chiffres sont contradictoires et pour cause, puisque les autorités parlent de 1100 personnes. Le Parti populaire algérien de Messali Hadj et le consulat américain d'Alger, particulièrement bien renseigné, avançaient, eux, le chiffre de 45 000 victimes. Tubert évoquait, en petit comité, 15 000 morts...

La torture et le pouvoir colonial. Les atrocités pendant la Révolution

Tout au long de l'invasion coloniale, la torture fut utilisée sans retenue. Il n'y eut aucune protestation puisque cela permettait de civiliser. Point de protestation de Lamartine, Hugo, Balzac, Zola et tant d'autres «humanistes». Pour la période de la révolution. Dès 1958, Henri Alleg posait clairement la question et dénonçait la pratique de la torture, que le général Massu, vainqueur de la bataille d'Alger, admettra plus tard avoir été «généralisée et institutionnalisée».

Pour sa part. Serge Moureaux est catégorique; la France officielle a bien certaines fois fermé les yeux et dans tous les cas laissé faire aux bourreaux leur sale besogne «...Donc l'Algérie c'est la France et le FLN, une «association de malfaiteurs» sur laquelle doit s'abattre la rigueur des lois, ou comme disait Peyrefitte, la «rugueuse fermeté de la République (...) Torture-t-on en 1956-60 dans les commissariats français? Oui, indiscutablement. Certainement pas partout, ni tout le temps. Mais il ne s'agit pas non plus d'exception ou de bavures. Certains hommes, certains services font -au nom de la sacro-sainte efficacité policière- un stupide, un funeste excès de zèle.» Hommes attachés nus à des radiateurs par des menottes, brûlés par des cigarettes, frappés au... La torture donc, existe.Elle consiste aussi, le cas échéant, à livrer les hommes nus aux chiens policiers, en les enfermant dans la cage des bergers allemands après avoir privé ceux-ci de nourriture. L'accusé, sauf à en mourir, revenait de ce traitement à l'état de loque sanglante, disposé le plus souvent à dire n'importe quoi, plutôt que de connaître une nouvelle expérience. J'ai vu, j'ai vu hélas, les corps meurtris des militants de la cause algérienne. J'ai vu hélas, ces cicatrices inimitables, ces cicatrices que nul homme n'aura l'idée saugrenue d'inventer ou de s'infliger. Ces cicatrices de la honte de notre civilisation qui se gargarise trop aisément de qualificatifs pompeux.» (5)

Si l'on se réfère à certaines autorités ecclésiastiques, la présence française en Algérie est assimilée à une croisade des temps modernes. Pour le Cardinal, la terreur doit changer de camp! " Analysant le " mécanisme et le pourquoi de la torture ", F. Fanon écrit: «La torture en Algérie, n'est pas un accident, ou une erreur ou une faute. Le colonialisme ne se comprend pas sans la possibilité de torturer, de violer ou de massacrer. La torture est une modalité des relations occupant-occupé.» (6)

Pour le devoir de vérité, il nous faut signaler le témoignage courageux du général Paris de la Bollardière. Le général donna sa démission pour protester contre les «méthodes» musclées employées par le général Massu pour arracher des renseignements aux prisonniers algériens. Cette prise de position fait l'effet d'une bombe. Elle émane de l'un des plus éminents généraux, décoré de la Légion d'honneur, Compagnon de la libération:

C'est néanmoins avec le récit en juin 2000 de Louisette Ighilahriz, militante du FLN torturée par des militaires français, que la Guerre d'Algérie a resurgi. Ce témoignage poignant a entraîné les «regrets» du général Massu qui pense que la torture n'était pas indispensable». Par contre, dans son livre, Aussaresses écrit que son bataillon a tué 134 personnes et en a blessé des centaines. A la 10e DP sous les ordres directs de Massu, il procède aux éliminations, déguisées en suicides, de Ben Mhidi et Ali Boumendjel en février et mars 1957. Le 3 mai 2001 paraît, un ouvrage du général Aussaresses, il assume sans remord: «Je trouve que c'était nécessaire, quand nous l'avons fait, et utile...Si c'était à refaire, je referais ce chemin. Je ne serais pas content, mais je le referais... C'était pour la France. C'est le devoir d'un soldat. J'assume.» Dans La Torture dans la République de Pierre Vidal-Naquet, il est désigné comme le chef de file «de ce qu'il faut bien appeler une équipe de tueurs professionnels».

Même son de cloche d'un autre tortionnaire, Jean-Marie Le Pen: «Je n'ai rien à cacher. J'ai torturé parce qu'il fallait le faire.» Dans la villa des Roses et la villa Susini, Le Pen a torturé avec toutes les méthodes dont il a fait une science exacte. Lors de l'une de ses opérations, il a torturé devant ses enfants, il a égaré son poignard où son nom est écrit. Remuant ciel et terre il ne le retrouva pas et pour cause, il fut caché par le fils de 11 ans du supplicié, quarante ans plus tard le poignard refait surface et est présenté à la justice. Jean-Marie Le Pen aurait été sauvé d'une mort certaine par un soldat algérien en opération lors de la guerre de l'Indochine en 1953. Cet ancien engagé de l'armée française du nom de Bouabda Zaïdi réside à Aïn Azel (Sétif). M.Bouabda: «Sans mon intervention, Le Pen aurait laissé sa vie ce jour-là en Indochine», ajoute-t-il.(7)

Plusieurs dizaines d'Algériens ont été guillotinés depuis 1954 avec l'avis du chef de l'Etat français....A Alger, à Paris, à Lyon, on exécute en série. Et en ce début de 1961, ce sont des dizaines de condamnés qui attendent des honneurs du «rasoir national». En octobre 1961, les exactions du préfet Maurice Papon contre l'émigration algérienne ont fait réagir Pierre Bourdieu: «J'ai maintes fois souhaité que la honte d'avoir été le témoin impuissant d'une violence d'État haineuse et organisée puisse se transformer en honte collective. Je voudrais aujourd'hui que le souvenir des crimes monstrueux du 17 octobre 1961, sorte de concentré de toutes les horreurs de la Guerre d'Algérie, soit inscrit sur une stèle, en un haut lieu de toutes les villes de France, et aussi, à côté du portrait du président de la République, dans tous les édifices publics, mairies, commissariats, palais de justice, écoles, à titre de mise en garde solennelle contre toute rechute dans la barbarie raciste.» (8)

Jean Jaurès citant Clemenceau, déclare à la Chambre des députés en 1908: «On a tué, massacré, violé, pillé tout à l'aise dans un pays sans défense, l'histoire de cette frénésie de meurtres et de rapines ne sera jamais connue, les Européens ayant trop de motifs pour faire le silence (...)» Tout est dit.Non, la colonisation ne fut pas une oeuvre positive.

1. P.Christian: Histoire nationale des conquêtes, victoire et nouvelles découvertes des Français depuis la prise d'Alger jusqu'à nos jours, Paris, 1845-1846.

2. Colonel L. François de Montagnac: Lettres d'un soldat, Paris

3. Olivier Lecour Grandmaison: Coloniser exterminer Ed Casbah Alger

4. http://forum.aufeminin.com/forum/actu1/__ f110446_actu1-La-france-a-commis-un-genocide-en-algerie.html

5. S. Moureaux: Avocats sans frontière. p.19. Editions Casbah. 2000

6. F. Fanon: Articles El Moudjahid: n° 8, 5 08 1957; n° 35, 15 01 1959; n° 37, 25 021959;

7. Nabil Foudi, pour Sétif. Info http://www.setif.info/article6511.html

8. Pierre Bourdieu: Le 17 octobre 1961, un crime d'Etat à Paris, Paris, Ed La Dispute, mai 2001

Professeur Chems Eddine Chitour Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz

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____Qu’ont donc fait les Musulmans pour les Juifs ? David J. Wasserstein - L’Islam A Sauvé Le Judaïsme.Histoire et repères

Alors que la tribu juive sioniste colonisant la Palestine et sa cohorte d’agents chrétiens sionistes surtout américains tirent les ficelles dans les coulisses des attaques ciblant l’Islam et les Musulmans dans les pays occidentaux il est utile de rappeler que sans l’Islam le Judaïsme et les Juifs auraient tout simplement disparu. Un article du site du Jewish Chronicle l’explique en détails. Ci-dessous sa traduction. L’Islam A Sauvé Le Judaïsme

Qu’ont donc fait les Musulmans pour les Juifs ? David J. Wasserstein - 24/05/2012

L’Islam a sauvé le Judaïsme. C’est une affirmation impopulaire et dérangeante dans le monde moderne. Mais c’est une vérité historique. L’explication de cela est double. D’abord en 750 AJC lors de la naissance du prophète Mohammad les Juifs et le Judaïsme étaient en voix d’extinction. Et ensuite l’arrivée de l’Islam les a sauvés leur offrant un nouvel environnement dans lequel non seulement ils ont survécu mais se sont épanouis établissant les fondations d’une prospérité culturelle juive à venir- ainsi que dans le monde chrétien - passant du monde médiéval au monde moderne.

Dés le 4ème siècle le Christianisme était devenu la religion dominante dans l’Empire Romain. L’un des aspects de ce succès s’était l’opposition aux autres religions dont le Judaïsme en même temps que la pratique des conversions des membres de ces religions parfois par la force au Christianisme. La plupart des témoignages dont nous disposons sur l’existence juive dans l’Empire Romain de cette époque sont constitués de témoignages de conversions.

D’importantes et permanentes réductions du nombre de Juifs par le biais de conversions entre le IVème et le VIIème siècle ont contribué à l’extinction du statut des droits de l’existence sociale et économique et de la vie religieuse et culturelle des Juifs partout dans l’empire romain.

D’importantes séries de lois ont privé les Juifs de leurs droits comme citoyens les ont empêché de respecter leurs obligations religieuses et les ont exclu da la société de leurs semblables.

Ceci s’est passé lors des siècles d’affrontements militaire et politique avec la Perse. Comme minuscule élément du monde chrétien, les Juifs n’auraient pas du être très touchés par ce vaste problème politique. Pourtant cela les a touché très sévèrement car l’Empire Perse à l’époque incluait Babylone - actuellement l’Irak- hébergeant la plus grande communauté juive du monde.

C’est là aussi que se trouvaient les plus grands centres de la vie intellectuelle juive. L’unique plus important ouvrage de créativité juive culturelle en plus de 3000 ans mis à part la Bible elle-même - le Talmud- est né à Babylone. Le combat entre la Perse et Byzance à cette époque a conduit à une séparation de plus en plus nette entre les Juifs vivant sous domination byzantine et la loi chrétienne et ceux vivant sous domination perse.

Mis à part cela les Juifs qui vivaient sous domination chrétienne semblent avoir perdu la connaissance de leurs propres langues culturelles spécifiques - l’Hébreu et l’Araméen - au profit du Latin et du Grec utilisés comme langues locales non juives. Par conséquent ceci implique qu’ils n’avaient plus non plus accès aux œuvres littéraires principales de la culture juive - la Torah, la Mishna les poèmes midrashiques et même la liturgie.

La perte de la force unificatrice que constituait la langue - et la littérature qui lui était associée - était une étape majeure vers l’assimilation et la disparition. Dans ces circonstances, alors que les contacts avec le seul endroit où la vie culturelle juive continuait de prospérer - Babylone - à cause du conflit avec la Perse disparaissaient la vie juive dans le monde chrétien de la fin de l’Antiquité n’était pas seulement un pâle reflet de ce qu’elle avait été 3 ou 4 siècles avant.

Elle était condamnée.

Si l’Islam n’était pas survenu le conflit avec la Perse aurait continué. La séparation entre le Judaïsme occidental celui du monde chrétien et celui de Mésopotamie se serait intensifié. Le Judaïsme à L’Ouest aurait décliné jusqu’à disparaître dans certains endroits. Et le Judaïsme à l’Est serait devenu juste un autre culte oriental.

Mais tout ceci a été empêché par l’arrivée de l’Islam. Les conquêtes islamiques du VIIème siècle ont changé le monde et l’ont fait avec des effets décisifs de grande envergure et permanents pour les Juifs.

En l’espace d’un siècle depuis la mort de Mohammad en 632 les armées musulmanes ont conquis presque tout les parties du monde où les Juifs vivaient de l’Espagne vers l’Est à travers l’Afrique du Nord et le Moyen Orient aussi loin que la frontière Est de l’Iran et au-delà. Pratiquement tous les Juifs du monde étaient sous gouvernance de l’Islam. Cette nouvelle situation a transformé la vie juive. Leur sort a changé en terme léga, démographique social, religieux, politique, géographique, économique, linguistique, et culturel - tout cela pour le meilleur.

Le changement politique s’est fait parallèlement au statut légal de la population juive : bien que ce ne soit pas toujours évident de déterminer ce qui s’est passé lors des conquêtes musulmanes une chose est sûre le résultat de la conquête c’était principalement de faire des Juifs des citoyens de deuxième classe.

Ceci ne doit pas être mal interprété : être un citoyen de deuxième classe était une bien meilleure chose que de ne pas être du tout considéré comme citoyen. Pour la plupart des Juifs la citoyenneté représentait un progrès majeur. Dans l’Espagne visigothe par exemple peut avant la conquête musulmane en 711 les enfants des Juifs leur avaient été retirés et convertis par la force au Christianisme et eux-mêmes avaient été réduits en esclavage.

Dans les sociétés islamiques en développement pendant les périodes classiques et médiévales être Juif cela impliquait d’appartenir à une catégorie définie par la loi avoir certains droits et certaines protections parallèlement à différentes obligations.

Ces droits et obligations n’étaient pas si étendues ni si généreuses que ceux dont bénéficiaient les musulmans et les obligations étaient plus importantes mais pour ces quelques premiers siècles les Musulmans eux -mêmes étaient une minorité et pratiquement les différences n’étaient pas si grandes.

A côté de cette quasi égalité légale il y a eu celle sociale et économique. Les Juifs n’étaient pas confinés dans des ghettos ni littéralement parlant ni en terme d’activité économique. Les sociétés de l’Islam étaient en fait des sociétés ouvertes. En termes religieux aussi les Juifs ont bénéficié d’une liberté quasi-totale. Ils n’ont pas construit beaucoup de synagogues - en théorie- et ils ne montraient pas trop en public leur foi mais il n’y avait pas de restriction réelle dans la pratique de leur religion. En même temps que l’autonomie légale ils bénéficiaient d’une représentation formelle via des dirigeants de leur choix devant les autorités de l’état. Aussi imparfait et pas si rose que cela c’était au moins la norme en vigueur.

L’unité politique apporté par le nouvel Empire Mondial Islamique n’a pas duré mais il a crée une vaste civilisation mondiale islamique identique à la civilisation chrétienne qu’il a remplacée. Au sein de cette immense zone les Juifs ont vécu et largement bénéficié de statuts et droits identiques partout. Ils pouvaient se déplacer maintenir des contacts et développer leur identité de Juifs. Une nouvelle vaste expansion commerciale à partir du IXème siècle a favorisé les contacts entre les Juifs espagnols - comme les Musulmans - avec les Juifs et Musulmans même ceux de l’Inde.

Tout ceci a été encouragé par un développement encore plus crucial. Un grand nombre de personnes dans le nouveau monde musulman ont adopté la langue des Arabes musulmans. L’Arabe est devenu progressivement la langue principale de cette vaste zone excluant pratiquement les autres. Le Grec et le Syriaque l’Araméen et le Copte et le Latin toutes se sont éteintes remplacées par l’Arabe. Le Perse lui-même a régressé pour réapparaître plus tard largement influencé par l’Arabe.

Les Juifs ont adopté l’Arabe très rapidement. Au début du Xème siècle seulement 300 ans après les conquêtes, Sa’adya Gaon, a traduit la Bible en Arabe. La traduction de la Bible est un vaste chantier qui n’est entrepris que s’il y en a besoin. Aux environs de l’an 900 les Juifs avaient largement abandonné d’autres langues et utilisaient l’Arabe.

Le changement de langue a à son tour mis les Juifs en contact avec des développements culturels plus vastes. A partir du Xème siècle le résultat cela a été une coopération culturelle étonnante. Les juifs du monde musulman ont développé une culture entièrement nouvelle différente de celle d’avant l’Islam en terme de langage de formes culturelles d’influences et de pratiques. Au lieu d’être essentiellement préoccupés par la religion la nouvelle culture juive du monde islamique comme celle de ses voisins mélangeait le religieux et le séculier à des niveaux très élevés. Le contraste à la fois avec le passé et l’Europe médiévale chrétienne était énorme.

Comme leurs voisins ces Juifs écrivaient en Arabe pour partie et dans une forme judéo arabe aussi. L’utilisation de l’Arabe les a rapprochés des Arabes. Mais l’utilisation d’une forme spécifique judéo arabe a maintenu une séparation entre Juifs et Musulmans. Les sujets sur lesquels écrivaient les Juifs étaient pour l’essentiel nouveaux de même que les formes employées empruntées aux Musulmans et développées en tandem avec l’essor de l’Islam arabe.

De même à cette époque là l’Hébreu a été réactivé comme langue littéraire de haut niveau en parallèle avec l’utilisation chez les Musulmans d’un Arabe de haut niveau à des fins identiques. En même temps que son utilisation en poésie et prose artistique l’écriture séculière sous toutes ses formes en Hébreu et en Judéo Arabe s’est développée parfois de haute qualité.

La plupart des meilleures poésies en Hébreu écrites depuis la Bible viennent de cette période. Sa’adya Gaon, Solomon Ibn Gabirol, Ibn Ezra (Moses and Abraham), Maimonides, Yehuda Halevi, Yehudah al-Harizi, Samuel ha-Nagid, et bien d’autres encore tous ces noms bien connus de nos jours appartiennent au meilleur de la littérature et œuvre culturelle juive.

Où tous ces Juifs ont-ils produit tout ceci ? Quand eux et leurs voisins sont-ils parvenus à ce mode symbiotique du vivre ensemble ? Les Juifs l’ont fait dans un certain nombre de centres d’excellence. Le plus connu de tous est l’Espagne islamique où il y eu un authentique Age d’Or juif parallèlement à une vague d'épanouissement culturel parmi la population musulmane.

L’exemple espagnol montre un modèle plus général de ce qui s’est passé aussi dans l’Espagne islamique - des vagues de prospérité culturelle juive en parallèle avec des vagues de prospérité culturelle parmi les Musulmans - typique d’un modèle étendu dans l’Islam arabe. A Bagdad, entre le Xème et le XIIème siècle, au Qayrawan (en Afrique du Nord) entre le IXème et le XIème siècles, au Caire entre le Xème et le XIIème siècles et ailleurs l’épanouissement puis le déclin des centres culturels de l’Islam à eu tendance à se refléter dans l’épanouissement et le déclin de l’activité juive culturelle aux mêmes endroits.

Cela n’était pas une coïncidence et ce n’était pas non plus la résultante d’un patronage libéral éclairé des dirigeants musulmans. C’était la conséquence d’un certain nombre de traits de ces sociétés plus profonds ,social et culturel, légal et économique, linguistique et politique, qui ensemble ont permis et effectivement encouragé les Juifs du monde islamique à créer une nouvelle sub culture au sein de la haute civilisation de l’époque.

Cela n’a pas duré éternellement la période de symbiose culturelle réussie entre Juifs et Musulmans arabes au moyen Age s’est achevée aux environs de l’an 1300. En réalité elle avait atteint ce point déjà plus tôt avec le déclin relatif général de l’importance et de la vitalité de la culture arabe à la fois en lien avec les cultures européennes occidentales et en lien avec d’autres formes de cultures au sein de l’Islam même perse et turc.

La prospérité culturelle juive au Moyen Age a fonctionné pour une grande part au sein de la prospérité culturelle arabo musulmane (et jusqu'à un certain point de la prospérité politique) Quand la culture arabo musulmane était en plein épanouissement il en allait de même de celle des Juifs quand la culture arabo musulmane a décliné celle des Juifs aussi.

Dans le cas des Juifs cependant le capital culturel ainsi créé a aussi servi comme terreau pour un développement ailleurs - dans l’Espagne chrétienne et plus généralement dans le monde chrétien.

Le monde islamique n’a certainement pas été la seule source d’inspiration pour la renaissance culturelle juive qui s’est produite plus tard dans l’Europe chrétienne mais il a certainement contribué majoritairement à ce développement. On ne peut pas sous estimer sa signification.

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EELV Qui A Fait 2.31% A La Présidentielle Pourrait Avoir Un Groupe Parlementaire (15 Députés) Grace A Ses Magouilles Avec Le PS - C'est Cela LA DEMOCRATIE NORMALE ?! Hollande Sarko C'est Kif Kif Une République Bananière Accueil > Laicité Religions Laicité Religions L’Islam A Sauvé Le Judaïsme Alors que la tribu juive sioniste colonisant la Palestine et sa cohorte d’agents chrétiens sionistes surtout américains tirent les ficelles dans les coulisses des attaques ciblant l’Islam et les Musulmans dans les pays occidentaux il est utile de rappeler que sans l’Islam le Judaïsme et les Juifs auraient tout simplement disparu. Un article du site du Jewish Chronicle l’explique en détails. Ci-dessous sa traduction.


*********************** L’Islam A Sauvé Le Judaïsme **************************

Qu’ont donc fait les Musulmans pour les Juifs ? David J. Wasserstein - 24/05/2012

L’Islam a sauvé le Judaïsme. C’est une affirmation impopulaire et dérangeante dans le monde moderne. Mais c’est une vérité historique. L’explication de cela est double. D’abord en 750 AJC lors de la naissance du prophète Mohammad les Juifs et le Judaïsme étaient en voix d’extinction. Et ensuite l’arrivée de l’Islam les a sauvés leur offrant un nouvel environnement dans lequel non seulement ils ont survécu mais se sont épanouis établissant les fondations d’une prospérité culturelle juive à venir- ainsi que dans le monde chrétien - passant du monde médiéval au monde moderne.

Dés le 4ème siècle le Christianisme était devenu la religion dominante dans l’Empire Romain. L’un des aspects de ce succès s’était l’opposition aux autres religions dont le Judaïsme en même temps que la pratique des conversions des membres de ces religions parfois par la force au Christianisme. La plupart des témoignages dont nous disposons sur l’existence juive dans l’Empire Romain de cette époque sont constitués de témoignages de conversions.

D’importantes et permanentes réductions du nombre de Juifs par le biais de conversions entre le IVème et le VIIème siècle ont contribué à l’extinction du statut des droits de l’existence sociale et économique et de la vie religieuse et culturelle des Juifs partout dans l’empire romain.

D’importantes séries de lois ont privé les Juifs de leurs droits comme citoyens les ont empêché de respecter leurs obligations religieuses et les ont exclu da la société de leurs semblables.

Ceci s’est passé lors des siècles d’affrontements militaire et politique avec la Perse. Comme minuscule élément du monde chrétien, les Juifs n’auraient pas du être très touchés par ce vaste problème politique. Pourtant cela les a touché très sévèrement car l’Empire Perse à l’époque incluait Babylone - actuellement l’Irak- hébergeant la plus grande communauté juive du monde.

C’est là aussi que se trouvaient les plus grands centres de la vie intellectuelle juive. L’unique plus important ouvrage de créativité juive culturelle en plus de 3000 ans mis à part la Bible elle-même - le Talmud- est né à Babylone. Le combat entre la Perse et Byzance à cette époque a conduit à une séparation de plus en plus nette entre les Juifs vivant sous domination byzantine et la loi chrétienne et ceux vivant sous domination perse.

Mis à part cela les Juifs qui vivaient sous domination chrétienne semblent avoir perdu la connaissance de leurs propres langues culturelles spécifiques - l’Hébreu et l’Araméen - au profit du Latin et du Grec utilisés comme langues locales non juives. Par conséquent ceci implique qu’ils n’avaient plus non plus accès aux œuvres littéraires principales de la culture juive - la Torah, la Mishna les poèmes midrashiques et même la liturgie.

La perte de la force unificatrice que constituait la langue - et la littérature qui lui était associée - était une étape majeure vers l’assimilation et la disparition. Dans ces circonstances, alors que les contacts avec le seul endroit où la vie culturelle juive continuait de prospérer - Babylone - à cause du conflit avec la Perse disparaissaient la vie juive dans le monde chrétien de la fin de l’Antiquité n’était pas seulement un pâle reflet de ce qu’elle avait été 3 ou 4 siècles avant.

Elle était condamnée.

Si l’Islam n’était pas survenu le conflit avec la Perse aurait continué. La séparation entre le Judaïsme occidental celui du monde chrétien et celui de Mésopotamie se serait intensifié. Le Judaïsme à L’Ouest aurait décliné jusqu’à disparaître dans certains endroits. Et le Judaïsme à l’Est serait devenu juste un autre culte oriental.

Mais tout ceci a été empêché par l’arrivée de l’Islam. Les conquêtes islamiques du VIIème siècle ont changé le monde et l’ont fait avec des effets décisifs de grande envergure et permanents pour les Juifs.

En l’espace d’un siècle depuis la mort de Mohammad en 632 les armées musulmanes ont conquis presque tout les parties du monde où les Juifs vivaient de l’Espagne vers l’Est à travers l’Afrique du Nord et le Moyen Orient aussi loin que la frontière Est de l’Iran et au-delà. Pratiquement tous les Juifs du monde étaient sous gouvernance de l’Islam. Cette nouvelle situation a transformé la vie juive. Leur sort a changé en terme léga, démographique social, religieux, politique, géographique, économique, linguistique, et culturel - tout cela pour le meilleur.

Le changement politique s’est fait parallèlement au statut légal de la population juive : bien que ce ne soit pas toujours évident de déterminer ce qui s’est passé lors des conquêtes musulmanes une chose est sûre le résultat de la conquête c’était principalement de faire des Juifs des citoyens de deuxième classe.

Ceci ne doit pas être mal interprété : être un citoyen de deuxième classe était une bien meilleure chose que de ne pas être du tout considéré comme citoyen. Pour la plupart des Juifs la citoyenneté représentait un progrès majeur. Dans l’Espagne visigothe par exemple peut avant la conquête musulmane en 711 les enfants des Juifs leur avaient été retirés et convertis par la force au Christianisme et eux-mêmes avaient été réduits en esclavage.

Dans les sociétés islamiques en développement pendant les périodes classiques et médiévales être Juif cela impliquait d’appartenir à une catégorie définie par la loi avoir certains droits et certaines protections parallèlement à différentes obligations.

Ces droits et obligations n’étaient pas si étendues ni si généreuses que ceux dont bénéficiaient les musulmans et les obligations étaient plus importantes mais pour ces quelques premiers siècles les Musulmans eux -mêmes étaient une minorité et pratiquement les différences n’étaient pas si grandes.

A côté de cette quasi égalité légale il y a eu celle sociale et économique. Les Juifs n’étaient pas confinés dans des ghettos ni littéralement parlant ni en terme d’activité économique. Les sociétés de l’Islam étaient en fait des sociétés ouvertes. En termes religieux aussi les Juifs ont bénéficié d’une liberté quasi-totale. Ils n’ont pas construit beaucoup de synagogues - en théorie- et ils ne montraient pas trop en public leur foi mais il n’y avait pas de restriction réelle dans la pratique de leur religion. En même temps que l’autonomie légale ils bénéficiaient d’une représentation formelle via des dirigeants de leur choix devant les autorités de l’état. Aussi imparfait et pas si rose que cela c’était au moins la norme en vigueur.

L’unité politique apporté par le nouvel Empire Mondial Islamique n’a pas duré mais il a crée une vaste civilisation mondiale islamique identique à la civilisation chrétienne qu’il a remplacée. Au sein de cette immense zone les Juifs ont vécu et largement bénéficié de statuts et droits identiques partout. Ils pouvaient se déplacer maintenir des contacts et développer leur identité de Juifs. Une nouvelle vaste expansion commerciale à partir du IXème siècle a favorisé les contacts entre les Juifs espagnols - comme les Musulmans - avec les Juifs et Musulmans même ceux de l’Inde.

Tout ceci a été encouragé par un développement encore plus crucial. Un grand nombre de personnes dans le nouveau monde musulman ont adopté la langue des Arabes musulmans. L’Arabe est devenu progressivement la langue principale de cette vaste zone excluant pratiquement les autres. Le Grec et le Syriaque l’Araméen et le Copte et le Latin toutes se sont éteintes remplacées par l’Arabe. Le Perse lui-même a régressé pour réapparaître plus tard largement influencé par l’Arabe.

Les Juifs ont adopté l’Arabe très rapidement. Au début du Xème siècle seulement 300 ans après les conquêtes, Sa’adya Gaon, a traduit la Bible en Arabe. La traduction de la Bible est un vaste chantier qui n’est entrepris que s’il y en a besoin. Aux environs de l’an 900 les Juifs avaient largement abandonné d’autres langues et utilisaient l’Arabe.

Le changement de langue a à son tour mis les Juifs en contact avec des développements culturels plus vastes. A partir du Xème siècle le résultat cela a été une coopération culturelle étonnante. Les juifs du monde musulman ont développé une culture entièrement nouvelle différente de celle d’avant l’Islam en terme de langage de formes culturelles d’influences et de pratiques. Au lieu d’être essentiellement préoccupés par la religion la nouvelle culture juive du monde islamique comme celle de ses voisins mélangeait le religieux et le séculier à des niveaux très élevés. Le contraste à la fois avec le passé et l’Europe médiévale chrétienne était énorme.

Comme leurs voisins ces Juifs écrivaient en Arabe pour partie et dans une forme judéo arabe aussi. L’utilisation de l’Arabe les a rapprochés des Arabes. Mais l’utilisation d’une forme spécifique judéo arabe a maintenu une séparation entre Juifs et Musulmans. Les sujets sur lesquels écrivaient les Juifs étaient pour l’essentiel nouveaux de même que les formes employées empruntées aux Musulmans et développées en tandem avec l’essor de l’Islam arabe.

De même à cette époque là l’Hébreu a été réactivé comme langue littéraire de haut niveau en parallèle avec l’utilisation chez les Musulmans d’un Arabe de haut niveau à des fins identiques. En même temps que son utilisation en poésie et prose artistique l’écriture séculière sous toutes ses formes en Hébreu et en Judéo Arabe s’est développée parfois de haute qualité.

La plupart des meilleures poésies en Hébreu écrites depuis la Bible viennent de cette période. Sa’adya Gaon, Solomon Ibn Gabirol, Ibn Ezra (Moses and Abraham), Maimonides, Yehuda Halevi, Yehudah al-Harizi, Samuel ha-Nagid, et bien d’autres encore tous ces noms bien connus de nos jours appartiennent au meilleur de la littérature et œuvre culturelle juive.

Où tous ces Juifs ont-ils produit tout ceci ? Quand eux et leurs voisins sont-ils parvenus à ce mode symbiotique du vivre ensemble ? Les Juifs l’ont fait dans un certain nombre de centres d’excellence. Le plus connu de tous est l’Espagne islamique où il y eu un authentique Age d’Or juif parallèlement à une vague d'épanouissement culturel parmi la population musulmane.

L’exemple espagnol montre un modèle plus général de ce qui s’est passé aussi dans l’Espagne islamique - des vagues de prospérité culturelle juive en parallèle avec des vagues de prospérité culturelle parmi les Musulmans - typique d’un modèle étendu dans l’Islam arabe. A Bagdad, entre le Xème et le XIIème siècle, au Qayrawan (en Afrique du Nord) entre le IXème et le XIème siècles, au Caire entre le Xème et le XIIème siècles et ailleurs l’épanouissement puis le déclin des centres culturels de l’Islam à eu tendance à se refléter dans l’épanouissement et le déclin de l’activité juive culturelle aux mêmes endroits.

Cela n’était pas une coïncidence et ce n’était pas non plus la résultante d’un patronage libéral éclairé des dirigeants musulmans. C’était la conséquence d’un certain nombre de traits de ces sociétés plus profonds ,social et culturel, légal et économique, linguistique et politique, qui ensemble ont permis et effectivement encouragé les Juifs du monde islamique à créer une nouvelle sub culture au sein de la haute civilisation de l’époque.

Cela n’a pas duré éternellement la période de symbiose culturelle réussie entre Juifs et Musulmans arabes au moyen Age s’est achevée aux environs de l’an 1300. En réalité elle avait atteint ce point déjà plus tôt avec le déclin relatif général de l’importance et de la vitalité de la culture arabe à la fois en lien avec les cultures européennes occidentales et en lien avec d’autres formes de cultures au sein de l’Islam même perse et turc.

La prospérité culturelle juive au Moyen Age a fonctionné pour une grande part au sein de la prospérité culturelle arabo musulmane (et jusqu'à un certain point de la prospérité politique) Quand la culture arabo musulmane était en plein épanouissement il en allait de même de celle des Juifs quand la culture arabo musulmane a décliné celle des Juifs aussi.

Dans le cas des Juifs cependant le capital culturel ainsi créé a aussi servi comme terreau pour un développement ailleurs - dans l’Espagne chrétienne et plus généralement dans le monde chrétien.

Le monde islamique n’a certainement pas été la seule source d’inspiration pour la renaissance culturelle juive qui s’est produite plus tard dans l’Europe chrétienne mais il a certainement contribué majoritairement à ce développement. On ne peut pas sous estimer sa signification.

Jeudi 7 Juin 2012

Myriam Abraham

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