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samedi 28 juillet 2012

____Conflit israélo-palestinien : un cycle électoral de la violence ?09/01/2009 ---- Barack Obama pourra-t-il négocier une paix en Terre Sainte ? 06/01/2009

Conflit israélo-palestinien : un cycle électoral de la violence ? 09/01/2009



Alors que la situation humanitaire dans la bande de Gaza est considérée comme alarmante, les efforts diplomatiques – notamment français – ne parviennent pas à stopper la guerre - tout juste un petit « corridor humanitaire » de trois heures par jour ». Il est possible de prendre du recul pour comprendre l’engrenage de cette violence. La science politique nous enseigne que les élections peuvent parfois déterminer le comportement des dirigeants politiques. Hicham El Moussaoui, Emmanuel Martin et Tom Palmer tentent de dérouler, avec précaution, cette hypothèse qui permettrait d’expliquer au moins en partie le conflit. Ils concluent sur l’importance de redonner la liberté économique à la Palestine, condition sine qua non pour y éradiquer la misère, terreau des idéologies extrêmes. Par H. El Moussaoui, E. Martin & T. Palmer

Le bombardement et les actions militaires sur la bande de Gaza par l’armée israélienne remettent sur la table la question : pourquoi palestiniens et israéliens n’arrivent pas à résoudre leur conflit ? Qui est fautif ? Est-ce uniquement le Hamas qui a refusé de renouveler son cessez-le-feu après six mois d’inactivité politique et militaire ? Est-ce Israël qui n’a pas engagé de démarches en faveur d’une négociation durant ces six mois ? Ou y a-t-il aussi des causes plus profondes ?

Le Hamas est sans nul doute responsable des tirs de roquettes. Mais le Hamas n’est pas la totalité de la population palestinienne qui, après trois générations, vit à Gaza, dans la misère. Celle-ci a été récemment accentuée par un blocus supplémentaire pour la punir d’avoir voté pour le Hamas par désespoir. Or, l’ironie comme le relevait Charles Enderlin (le Monde du 04.02.06), c’est qu’Israël a ouvert la boîte de Pandore en 1982, en donnant le feu vert - et, affirment certains, une contribution matérielle - à la naissance du Hamas en Palestine pour créer un contrepouvoir à l’OLP laïque.

Bien sûr il y a cette constante et terrible insécurité dans les villes du sud, que tout gouvernement se doit de juguler. La question est de savoir si la réaction contre le Hamas à Gaza apparemment "disproportionnée" est expliquée par des objectifs de sécurité ou par les élections à venir en Israël ? Après le revers de l’armée israélienne dans la guerre du Liban, en été 2006, Kadima, le parti du premier ministre Olmert et du ministre des affaires étrangères Livni, a été malmené par l’opposition, depuis. Il semble que les dirigeants de Kadima gardent un œil sur les élections, espérant que leurs actions sur Gaza effaceront les taches de la calamité de 2006.

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Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères d'Israël Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères d'Israël © timeinc.net

L’hypothèse d’un cycle électoral de la violence militaire peut aider à comprendre les échecs des initiatives de paix passées. Dans le système parlementaire israélien, fondé sur la représentation proportionnelle, les petits partis radicaux peuvent décider de qui gouverne, fournissant les votes nécessaires pour obtenir une majorité.

Ainsi, depuis les années 1970, les deux plus grands partis, le Likoud et le Parti travailliste, ont dû compter sur les petits partis radicaux (Shass, le Mafdal, Israel Beytenou, etc.) afin de composer des coalitions majoritaires, et ont dû s’assurer de leur soutien au détriment du processus de paix. Des provocations peuvent aussi orienter le processus politique, comme lorsqu’Ariel Sharon s’est servi de son tour armé de l’Esplanade des Mosquées pour déclencher la seconde Intifada, qui a son tour a mené à une radicalisation des positions et a garanti son élection en février 2001.

De même, la politique unilatérale de paix initiée par le même Sharon en 2005 qui a mené au retrait des forces israéliennes de Gaza en 2005 est cohérente avec la thèse selon laquelle les cartes sont entre les mains des politiciens en Israël et que ce sont les enjeux politiques, plutôt que la sécurité, qui orientent la plupart des stratégies dans la région. Ce ne serait pas la première fois ni le premier pays dans lequel la violence militaire est utilisée comme un signe de force pour l’électorat (on pense à la Russie à l’égard de la Tchétchénie ou de la Géorgie). Le problème de la paix avec les Palestiniens semble ainsi être devenu un point de négociation principalement dans l’arène politique israélienne, où les partis et les politiciens ont des intérêts électoraux et professionnels.

Explosions dans la bande durant une offensive israélienne le 9 janvier Explosions dans la bande durant une offensive israélienne le 9 janvier © daylife

Directement ou indirectement, le Hamas a participé à ce jeu de politique interne à Israël. Les extrémistes partagent implicitement les mêmes buts, même si cela est pour différentes raisons : saboter le processus "paix contre terre". Ainsi, au moment où les négociations entre Israël et l’autorité palestinienne de Yasser Arafat ont repris en 1992, le Hamas a initié des actions violentes, d’abord contre des soldats israéliens. Mais après l’assassinat de 29 musulmans en prière par Baruch Goldstein, membre du groupe extrémiste Kach et opposé au processus d’Oslo, en 1994, le Hamas a commencé à attaquer des civils, et en 1995 initia l’horreur des attentats-suicides. Les attentats de Hamas ont sapé l’autorité du Premier ministre travailliste intérimaire, Shimon Peres, qui a alors perdu les élections de 1996 face à Benyamin Netanyahu. Celui-ci va en profiter pour obtenir le soutien de son opinion publique et suspendre ainsi le processus de paix en revenant sur les accords signés par Yitzakh Rabin. Comment alors sortir d’un tel engrenage de la violence politique ?

Les israéliens devraient arrêter l’embargo commercial sur Gaza. Le protectionnisme est une recette pour la pauvreté, qu’il vienne de l’intérieur ou de l’extérieur. Un embargo impose à une population extérieure ce que les protectionnistes veulent lui imposer de l’intérieur. A cet égard, la politique d’Israël envers Gaza – restrictions économiques et checkpoints – étouffe l’activité économique. Lorsque les populations ne s’affairent pas à produire, elles commencent à penser à détruire.

A Dubai, un enfant proteste contre l'offensive à Gaza le 9 janvier A Dubai, un enfant proteste contre l'offensive à Gaza le 9 janvier © daylife

L’idéologie est l’ingrédient le plus important de l’extrémisme violent, mais la misère économique, le chômage et le désespoir sont des éléments aussi importants. Le FMI a récemment rappelé qu’au moins 79% des ménages à Gaza vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Celle-ci vient de l’absence de liberté économique dans les territoires palestiniens, et particulièrement Gaza. La Banque Mondiale observe qu’Israël, en limitant la liberté de circulation des personnes et des biens, compromet toute chance de sortie de crise pour l’économie palestinienne. Israël et la Palestine ont le pouvoir de stopper ce cercle vicieux, en reconnaissant le droit à l’existence de l’autre.

Le peuple d’Israël et le peuple de Palestine doivent comprendre que le cycle de représailles lancé par les extrémistes et les politiciens est contreproductif et que le seul chemin vers la paix est la négociation. Ce cycle électoral suggère cependant que si la solution politique est indispensable, elle est insuffisante. La paix requiert aussi une composante économique. La levée des obstacles à la libre circulation des biens et des personnes facilitera les négociations de paix car en échangeant des biens plutôt que des roquettes, les ennemis d’aujourd’hui deviendront demain les partenaires de paix. Comme l’écrivait Montesquieu "la paix est un effet naturel du commerce".

Hicham El Moussaoui et Emmanuel Martin sont chroniqueurs sur www.unmondelibre.org, Tom Palmer est analyste politique à Washington DC.

Publié en collaboration avec UnMondeLibre.org

Barack Obama pourra-t-il négocier une paix en Terre Sainte ? 06/01/2009

ISRAEL and occupied territory since june 10, 1967



Après le 11 septembre l'administration américaine et ses partisans ont adopté une position très optimiste en croyant pouvoir imposer la démocratie et "l'agenda de la liberté" au Moyen-Orient en commençant par l'Irak. Beaucoup de critiques de cette stratégie sont désormais eux aussi très optimistes depuis que Barack Obama a été élu président. Ils pensent que le nouveau président pourra changer la donne au Moyen-Orient. Mais les choses sont-elles aussi simple ? Par Leon Hadar Publicité



© getty

En Israël et en Palestine (comme au Cachemire, au Sri Lanka, au Darfour etc.) la paix génèrerait des avantages considérables et la guerre induit des coûts humains et financiers faramineux. Pourtant aucune solution n’a émergé et la situation est restée "gelée" pendant longtemps. La raison tient au fait que pour la plupart des parties prenantes à ce type de conflit, les coûts à relever le défi du statu quo dépassent les bénéfices à agir pour mettre un terme à la dispute (soit par une victoire militaire, soit par une négociation de paix). Ce type d’analyse coût-bénéfice explique pourquoi le Président George W. Bush et son entourage ont décidé après le 11 septembre de ne pas investir du temps et des ressources à résoudre le conflit israélo-palestinien. Ils s’étaient persuadés de l’hypothèse (ou de l’illusion) que la promotion de "l’agenda de la liberté" au Moyen Orient créerait les conditions pour une résolution du conflit entre Israéliens et Palestiniens : il se disait que "la route de Jérusalem passe par Bagdad".

Les conseillers de Bush pensaient que ce qui est bon pour l’Amérique est bon pour Israël (et vice versa). Pour eux, une Pax Americana dans la région ferait pencher la balance des pouvoirs en faveur de Tel Aviv, forçant les Palestiniens à accepter un arrangement qui aurait favorisé les intérêts israéliens. A partir de là, cela n’avait pas de sens de dépenser le capital diplomatique de Washington en faisant d’un côté pression sur Israël, un "allié stratégique dans la guerre contre la terreur", et d’un autre côté en relâchant la pression sur les dirigeants palestiniens et accepter des concessions. Washington a donc préféré à la place "ranger" le problème palestinien tout en essayant de remodeler le Moyen Orient par la force.

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Barack Obama lors de son séjour en Israël pendant la campagne présidentielle américaine Barack Obama lors de son séjour en Israël pendant la campagne présidentielle américaine © afp/getty

Cependant, en enjambant le problème israélo-palestinien pour s’attaquer à la menace de « l’islamo-fascisme », l’administration Bush a poursuivi des politiques qui ont essentiellement exacerbé les tensions entre Israël et les pays arabes. Elle a tenté de dissuader Israël de poursuivre des négociations avec la Syrie (un membre de "l’axe du mal") par le biais de la Turquie. Elle a donné le feu vert à Israël pour attaquer le Hezbollah au Liban, ce qui a débouché sur une impasse stratégique et a sans doute fait alors penché la balance des pouvoirs en défaveur de l’alliance américano-israélienne.

En tous les cas, "l’agenda de la liberté" de Bush s’est heurté à la dure réalité de la victoire du Hamas en Palestine et du renforcement de l’Iran et de ses alliés dans la région. L’administration américaine s’est alors enfin décidée à calmer les membres de la coalition arabo-sunnite en engageant les propositions d’un grand processus de paix à Annapolis l’année dernière. Cette même coalition saoudienne, fondée sur les espoirs très optimistes des néoconservateurs, était supposée former un "consensus stratégique" avec Israël pour contenir l’Iran.

Mais même une administration américaine décidée à résoudre le conflit aurait trouvé presqu’impossible tout mouvement vers un accord à un moment où le leadership politique était faible des deux côtés. Bien qu’il y ait eu des indications selon lesquelles les deux parties auraient pu probablement s’accorder sur les colonies juives en Cisjordanie et sur le problème de la frontière israélo-palestinienne, il n’y avait pas de signe de rapprochement entre les deux communautés sur le cœur des problèmes existentiels qui les ont séparées, tels que le sort de Jérusalem ou le "droit au retour" des réfugiés de 1947.

En même temps, il semble que de nombreux observateurs conscients des réalités du terrain et qui se moquaient des grands desseins de Bush et des néoconservateurs pour transformer l’Irak et remodeler le Moyen Orient, ont désormais rejoint les rangs des optimistes qui mettent leurs espoirs en Barack Obama pour amener la paix en Terre Sainte. Selon eux, le Président Obama fera les démarches nécessaires pour réparer les liens avec le Moyen Orient en retirant les troupes américaines d’Irak et en ouvrant un dialogue diplomatique avec l’Iran. Ayant ainsi renforcé le statut des Etats-Unis au Moyen Orient, Obama pourrait être en position d’embrasser une stratégie bien plus volontariste dirigée vers la réconciliation entre israéliens et palestiniens.

Bien sûr, ce que le président sera capable d’accomplir en matière de politique extérieure dépendra très largement de la capacité de l’administration à contenir la récession américaine et mondiale. Le retour d’Une Grande Dépression rendrait moins probable un geste diplomatique ou militaire américain. Mais si la récession s’avère plus gérable que prévu, l’administration Obama pourrait s’engager sur un agenda plus ambitieux au Moyen Orient – accélérant le retrait d’Irak dans un cadre régional qui pourrait inclure l’Iran.

Ce genre d’élan diplomatique dans un environnement régional stable amènerait à une reprise des négociations israélo-palestiniennes. Mais Obama et ses conseillers auraient toujours à se démener pour tenter un accord qui requiert des concessions que ni les dirigeants israéliens ni les dirigeants palestiniens ne veulent passer de si tôt. Résoudre ces problèmes existentiels divergents serait bien sûr encore plus difficile aujourd’hui qu’en 2000 (lorsque Camp David II a échoué).

En tous les cas, l’administration Obama devrait reconnaître que, même avec le meilleur des scénarios, il y a des limites à sa capacité à ramener la paix au Moyen Orient. En créant l’impression que les Etats-Unis disposent de l’autorité morale et du pouvoir d’imposer la paix dans la région, Washington a produit des attentes irréalistes qui ne pourront être réalisées. Pire, les échecs répétés finissent par attiser des réactions violentes anti-américaines, mettant d’autant plus la pression sur Washington.

Les Etats-Unis devraient être prêts à travailler avec d’autres acteurs internationaux vers une solution, mais seulement si et quand Israël et la Palestine seront prêts à faire la paix. Si les deux parties voulaient réellement une paix, même fragile, elles feraient marcher ce processus – avec ou sans l’implication américaine. Elles seules sont responsables de l’échec.

Leon Hadar est spécialiste de relations internationales au Cato Institute à Washington DC.

Publié en collaboration avec UnMondeLibre.org.

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_____L'Islam et l'Occident : le mythe du "péril vert" 07/01/2009 ---- L’islam radical a servi d’alibi à l’interventionnisme américain pour une soi-disant modernisation du Grand Moyen-Orient. A l’heure des bilans, force est de constater l’échec

L’islam radical a servi d’alibi à l’interventionnisme américain pour une soi-disant modernisation du Grand Moyen-Orient. A l’heure des bilans, force est de constater l’échec de l’administration Bush à accomplir cette mission. Comment l’expliquer?

L'Islam et l'Occident : le mythe du "péril vert" 07/01/2009



L’islam radical a servi d’alibi à l’interventionnisme américain pour une soi-disant modernisation du Grand Moyen-Orient. A l’heure des bilans, force est de constater l’échec de l’administration Bush à accomplir cette mission. Comment l’expliquer? Par Leon Hadar Publicité



George Bush George Bush © getty

Les attaques du 11 septembre 2001 et la « guerre contre la terreur » qui a suivi ont fourni une opportunité à l’establishment américain de la politique extérieure, qui souffrait du Syndrome de l’Absence d’Ennemi depuis la fin de la guerre froide, de se trouver un nouvel ogre : l’Islam radical, ou le « Péril Vert ». Les idéologues néoconservateurs qui ont pris d’assaut l’appareil de la politique extérieure de George W. Bush ont embrassé l’idée de Huntington d’une confrontation entre l’Islam et l’Occident. Ils la voient comme une façon de justifier la puissance militaire américaine pour établir une hégémonie américaine au Moyen-Orient tout en imposant les valeurs américaines. Et ce pour régler le problème de la montée de «l’Islamofascisme».

Le temps est venu de remettre en question la grande idée selon laquelle le Monde Musulman, ou le Moyen-Orient, ou encore le Monde Arabe possède une culture économique et politique monolithique et unique qui le rend résistant aux effets de modernisation de l’Occident. Leon Hadar

Selon ce dogme néoconservateur, que Bush a tenté d’appliquer en Mésopotamie, un Irak libre et démocratique deviendrait le modèle de réforme économique et politique dans le monde arabe et dans le Moyen-Orient plus large, et une série de révolutions presque pacifiques serait engagées des frontières islamiques de la Chine, à l’Iran, à la Syrie, au Liban, à la Palestine, jusqu’aux frontières des Balkans. Les nouveaux paradigmes de politique étrangère, comme les nouvelles religions ou les nouvelles idéologies politiques, sont produits par des entrepreneurs intellectuels qui espèrent gagner un statut auprès de ceux qui cherchent le pouvoir, et ainsi exercer une influence sur eux.

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Deux néo conservateurs de l'administration Bush : Paul Wolfowitz et Dick Cheney Deux néo conservateurs de l'administration Bush : Paul Wolfowitz et Dick Cheney

En même temps, les politiciens font usage de ces visions du monde pour mobiliser la nation, le peuple, ou une classe contre une menace extérieure qui met en jeu prétendument « nos » intérêts et valeurs. Dans cette perspective, le nouveau « monstre islamique » des néoconservateurs a très clairement servi les intérêts du Triangle de fer de Washington : les bureaucrates, les législateurs et les groupes d’intérêt. Pour ce Triangle de Fer, la menace islamique – un peu à l’image du communisme pendant la guerre froide – permet d’exercer une pression en faveur d’une expansion des budgets vers la défense, les opérations secrètes, et les groupes d’intérêt favoris du moment.

Le problème est que les paradigmes de politique extérieure sont des constructions intellectuelles qui reflètent l’imagination de leurs producteurs et les intérêts de leurs promoteurs. Le résultat est que la réalité a tendance à nous rappeler à son bon souvenir. Ainsi durant la guerre froide l’idée d’un bloc communiste monolithique mené par l’URSS a rendu inévitable le fait que les USA confondent les intérêts nationaux qui conduisaient les politiques du Viet Nam, de la Chine et de Cuba avec les intérêts globaux de l’URSS : les résultats en termes de politique américaine furent désastreux. De même, après que l’URSS a disparu, les américains se sont rendu compte que l’effondrement du communisme n’avait pas déclenché une vague de liberté politique et économique dans l’ancien empire soviétique.

© http://www.memo.fr

Le temps est venu de remettre en question la grande idée selon laquelle le Monde Musulman, ou le Moyen-Orient, ou encore le Monde Arabe possède une culture économique et politique monolithique et unique qui le rend résistant aux effets de modernisation de l’Occident. Quelle que soit la propagande de Washington à l’égard de la menace globale de « l’islamofascisme », il n’y a pas de fondations idéologiques communes qui unissent les divers courants des groupes influencés par l’Islam (les mouvements nationalistes arabes Baathiste et Nassériste, la doctrine stricte du Wahhabisme de l’Arabie Saoudite, le dogme révolutionnaire et millénariste qui guide les dirigeants chiites en Iran, la tradition laïque, républicaine et étatiste de la Turquie kémaliste, etc.).

De ce point de vue, le monde arabe ou le Moyen-Orient ou encore le Moyen-Orient Arabe est une mosaïque d’Etats-nations, de groupes ethniques, de sectes religieuses, de groupes tribaux, un méli-mélo d’idéologies politiques, de systèmes économiques et de cultures. Quelques uns de ces acteurs ont rejoint « l’âge moderne » (Malaisie, Indonésie, Turquie et Emirats Arabes Unis) ; la plupart des autres sont clairement restés en marge des révolutions économiques et technologique.

D’une certaine manière, les puissances occidentales ont été responsables du fait que des dictatures militaires retardant les réformes économiques ont contrôlé les Etats-Nations du Moyen-Orient depuis si longtemps. La concurrence géostratégique entre puissances extérieures, particulièrement durant la guerre froide, a encouragé les USA et leurs alliés à exploiter des conflits régionaux comme le conflit arabo-israélien, et à fournir un soutien militaire et économique aux hommes forts locaux qui étaient censés servir les intérêts des extérieurs. Mais le temps est venu pour les puissances occidentales de concentrer leurs efforts à mettre un terme au conflit israélo-arabe, et de créer des incitations pour la région de manière à ce qu’elle s’ouvre à l’économie mondiale. Cela comprend libéraliser leurs économies, réduire les barrières tarifaires et encourager l’investissement étranger direct.

Si le libre échange n’est pas une panacée, il pourrait être une pierre d’angle pour un Moyen-Orient plus pacifique et prospère. Il pourrait encourager la montée d’une classe moyenne de professionnels ayant des valeurs plus en accord avec les idées et technologies modernes. Cet effort pourrait aussi aider à réduire la pauvreté et les inégalités économiques, et consolider la paix.

Leon Hadar est spécialiste de relations internationales au Cato Institute à Washington DC. Publié en collaboration avec UnMondeLibre.org

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