jeudi 22 novembre 2012
____presse africaine: Une intervention militaire au Mali, pas avant septembre 2013.. Du côté des écrivains africains, quoi de neuf? (What's new in africa)
jeudi 22 novembre 2012 à 11:15 :: ___Battlefiel IV - BLOODSLATTERS - Survival Of The Fittes - Everyday Gun Play - Street Life
21 novembre 2012 07:00
http://www.afropages.fr/Presse-africaine/Africalog/Une-intervention-militaire-au-Mali-pas-avant-septembre-2013.html
Écrit par africalog
Les experts s'accordent pour dire qu'une action militaire dans le nord du Mali ne sera possible qu'en septembre 2013, a déclaré mardi à Rabat l'envoyé spécial de l'ONU au Sahel, Romano Prodi.
Tous les experts (politiques et militaires) sont d'accord pour dire qu'une intervention militaire ne pourrait avoir lieu qu'en septembre 2013, a affirmé M. Prodi, qui s'exprimait en français, lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Saad Eddine El Othmani.
Le 11 novembre, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a approuvé l'envoi dans le nord du Mali, contrôlé par des groupes islamistes armés, d'une force militaire soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer en décembre sur cette intervention.
Il faut préparer (une) action militaire pour être crédible (et) ma mission c'est de faire tout pour la paix et éviter la guerre, a ajouté M. Prodi, plaidant pour la recherche d'une solution politique au Mali et dans le Sahel.
Le ministre marocain a pour sa part affirmé lors de cette conférence de presse que son pays n'était pas enthousiaste pour une action militaire, indiquant que la stratégie du royaume vis-à-vis du Mali privilégiait d'abord un règlement politique.
Il a précisé que le Maroc souhaitait épuiser toutes les solutions pacifiques avec le soutien des pays voisins et de la Cédéao.
Le 8 novembre, alors qu'il était en visite à Alger, M. Prodi avait fait part de la même position en déclarant qu'une intervention militaire n'interviendrait qu'en dernier ressort dans le nord du Mali.
L'Algérie, puissant voisin du Mali, privilégie aussi le dialogue. Son ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a estimé lundi que les choses étaient devenues plus claires maintenant au Mali depuis que la solution politique est acceptée par tous comme prioritaire.
Alger a convaincu les rebelles touareg d'Ansar Dine d'entrer dans la négociation et de renoncer à ses alliés, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité du Jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), avec lesquels il impose la loi au Nord du Mali. – AfricaLog avec agence
- Du côté des écrivains africains, quoi de neuf?
L'intéressant avec les passions est qu'elles vous assurent des moments parfois rares. Je connais un musicien, guitariste, qui sera très grand un de ces quatre matins. Il m'est arrivé de passer quelques soirées avec lui qui valent les spectacles musicaux les plus raffinés. Son doigté est une bise qui vous caresse les sens. Il sourit à presque tout et séduit presque tous ceux qui l'écoutent jouer. Il y a juste deux mois se tenait à Lille, au Nord de la France, le salon du livre africain. Organisé par les journalistes Tchadien, Nocky Djedanoum, et Ivoirienne, Maïmouna Coulibaly, il a connu un succès remarqué. Les rencontres artistiques d'Afrique et du Nord en étaient à leur huitième édition. Nombre de créateurs camerounais y ont déjà été conviés. Donny Elwood, "Négro et beau", s'y est vu offrir sa première scène d'envergure en Europe en 1997. Cyril Effala, Marcellin Ottou, lui ont succédé deux ans plus tard.
La singularité de la manifestation est cependant ailleurs. Tout mois de novembre qui passe présente à la France la diversité et les richesses des littératures venues d'Afrique et de la diaspora. Vous pourrez en une semaine éprouver la bonne humeur du Congolais Bolya, l'érudition discrète de Wabéri le Djiboutien ou même Ernest Pepin, Guadeloupéen, si disponible.
Il y a deux mois donc à Lille étaient réunis plus de cinquante écrivains africains et près d'une vingtaine d'éditeurs. L'affaire s'annonce importante il est vrai dès le mois de Mars déjà. C'est l'année de l'Afrique, a-t-on décrété à Paris. Il faudra que les créations venues d'Afrique se montrent. Comme en ces cas, les moyens ne manquent pas. On les appelle ici subventions. Les Africains en Europe et ailleurs sont pour plusieurs souvent allés très loin avec le crayon. La polémique est née au baptême de l'enfant: Afrique en créations, pourquoi ? Bref, j'en étais à vouloir me demander si prendre parti ne valait pas la sueur lorsque les écrivains sont arrivés. Et la passion a jeté ses ombres sur mes yeux. Je ne résisterai jamais à la vue de Mongo, de Bessora, ou d'Eugène Ebodé. Chacun son " odontol ".
C'est alors un peu un bal de notre enfance . Vous alliez à la fenêtre vous caler un coin à partir duquel admirer les grands à l'œuvre. Une telle effervescence me prend que j'en perds la trame des réalités. C'est la deuxième fois que je verrai Mongo Beti de ma vie et ça, c'est inestimable. Il m'aura tant manqué. Toutes ces années à porter l'exil avec panache et exigence. Il se murmure qu'à Yaoundé son renom flétrit auprès de la jeunesse. Tant pis. On a les modèles qu'on peut. Je ne sais plus pourquoi, mais je me suis levé tard, il était déjà là, à l'hôtel. Je lui dirai bonjour plus tard.
En vérité je piste un drôle d'esprit. Depuis un an déjà. Il a commis cinq nouvelles sans pareil. Des masques hébergent un enfant qui raconte en lettre des années plus tard son initiation à une amie française. Des titres comme "Ce que chuchote la mangrove", " Comment se quittent les tourterelles " m'ont séduit de cette poésie qui ne prétend pas ébranler l'émotion, qui la consolide. Je cherche Emane Obiang le Gabonais. Je lui ai écrit par courriel que je l'attendais.
Il est là. Svelte, bel homme, l'œil vif. Ils sont presque tous là, cinq jours avant l'inauguration du salon. Se réunissent chaque jour et se soumettent, pays après pays aux questions des autres qui les auront d'abord écoutés. Marie-Léontine Tsibinda est du Congo Brazzaville. Elle a le Congo dans la peau. Elle l'a dit dans un ouvrage collectif. Le Congo la ronge. Elle a dû partir, laisser là-bas son mari, écrivain lui aussi, car…le Congo ne va pas bien entre le Sud et le Nord. Quelqu'un lui demande de dire ce qu'elle pense de ces écrivains congolais qui disent la beauté dans les livres et mangent avec les Présidents en tant que Ministres. Elle n'en pense rien : ils nous le diront eux-mêmes.
Alors Mongo devient Mongo Beti, celui de mes nuits de Main basse sur le Cameroun : Il faut dénoncer ce qui est bien une collusion qui peut être dangereuse. Les mots ne sont pas de lui. Mama Aminata Sow Fall a une grâce de Grande Royale. Je goûte avec gourmandise à toutes ses mimiques, à toutes ses œillades. C'est une Afrique qu'on voit de moins en moins. Elle a écrit Douceurs du bercail. Elle a souvent mieux raconté. Mais c'est celui que je préfère d'elle: de tous les livres parus depuis près de cinq ans en Afrique francophone, elle seule a crié à ce point l'amour de l'Afrique et se charge de proposer le courage de bâtir. Asta Diop son héroïne est aussi fière qu'elle. Je ne sais pas dire autre chose que " maman " à sa vue. Je n'y peux rien, sa grâce, son calme, et vous retrouvez la maison de votre bonheur. Elle note la responsabilité de l'écrivain, toujours avec distinction.
Le jour de l'inauguration est enfin là, un mardi je crois. Des stands, des stands à se croire dans un rêve. L'Afrique, là, au cœur de Lille, de la France de Martine Aubry qui revient dire aux Lillois qu'elle les préfère au Ministère, c'est inédit. Des noms: Le Serpent à plumes ; Présence Africaine; CLE, c'est le pays. Où sont les livres de Patrice Kayo ? Restés à Yaoundé. Les livres de Jean-Tobie Okala ou de René Philombé ? Tant pis. Les anglophones sont là pour une fois. Une Ghanéenne. Au regard saisissant de personnalité et de rectitude: celui qu'elle aime n'est pas malheureux s'il reste lui-même heureux de l'avoir pour amour. Un Zimbabwéen à la dégaine modeste qui avec son ami, Nigérian, de vingt ans joue à ne jamais quitter sa corne de tabac à priser. Il a quarante-quatre ans, vient d'être traduit en français, chez Actes Sud, Ossuaires et Ombres . Il est d'une humeur exquise. Mais c'est de l'entendre parler de littérature, de rêve, qui impressionne. Je ne suis pas loin de penser comme le critique d'un de ses livres : ce gars est un génie. Pour comble de joie, il voue au vieux Mongo le même respect. 1982 ou 1983, Harare. Il n'oublie pas Mongo Beti, ce pilier de la poésie shona, Chenjerai Hove.
Nous aurons des moments plus fous comme ces deux heures de radio avec Emane Obiang et Eugène Ebodé. L'auteur de Le briseur de jeu , ce gardien de but qui raconte son itinéraire de liberté sept jours avant une finale de foot au Cameroun. Eugène Ebodé possède l'une des écritures les plus féminines des écrivains d'Afrique francophone que je connaisse. Poète affirmé, ses idées bousculent, exigeantes, déroutantes. Ces deux autres heures avec Chenjerai Hove et Angèle Kingué me feront songer très fort au pays, à son bilinguisme qu'Angèle fréquente avec une telle dextérité que je me jure de reprendre mon "English for French speaking countries in Africa". Pour que ton ombre murmure encore, son dernier roman est autobiographique.
http://www.cameroon-info.net/stories/0,3776,@,du-cote-des-ecrivains-africains-quoi-de-neuf.html