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vendredi 25 juin 2010

____Pierre Savorgnan de Brazza: Un explorateur pacifique et altruiste ! Fondateur de la future Brazzaville... Naissance d’une légende

• 1 Un explorateur pacifique et altruiste • 2 Fondation de la future Brazzaville • 3 Naissance d’une légende • 4 Brazza contre Stanley • 5 L’affaire Toqué-Gaud • 6 Transfert de la dépouille de l’explorateur • 7 Honneurs • 8 Notes • 9 Bibliographie • 10 Liens externes

Élevé à Rome, sous le nom de « Pietro Paolo Savorgnan di Brazzà », le futur explorateur est le septième fils des douze enfants du comte Ascanio Savorgnan di Brazzà, un noble d’Udine. Cet homme cultivé et voyageur avait de nombreux amis français, dont le prestigieux amiral Louis de Montaignac. Avec son soutien et celui de son précepteur, Pietro vient à Paris et suit les cours du collège Sainte-Geneviève pour préparer le concours d’entrée à l’École navale de Brest. Il y rentre à 17 ans, en ressort enseigne de vaisseau et embarque sur la Jeanne d’Arc pour l’Algérie. Là-bas, il est horrifié par la violence de la répression de la révolte kabyle par les troupes françaises. La guerre de 1870 est alors déclarée : il veut être affecté dans une unité combattante. Il en profite pour demander la naturalisation française et se retrouve sur le cuirassé la Revanche, dans l’une des escadres de la mer du Nord.

Avec l’avènement de la IIIe République, sa deuxième affectation est la frégate Vénus, qui faisait régulièrement escale au Gabon. En 1874, Brazza remonte deux fois le fleuve Gabon et l’Ogooué. Il propose ensuite au gouvernement d’explorer l’Ogooué jusqu’à sa source, afin de démontrer que ce fleuve et le Congo ne font qu’un. Avec l’aide d’amis bien placés, comme Jules Ferry et Léon Gambetta, il obtient des subsides, qu’il n’hésite pas à compléter avec ses propres ressources (selon les documents, la famille de Brazza a contribué aux deux premières expéditions de l'explorateur avec une somme d'un million de Francs, et le gouvernement français n'a donné que 200 000 francs). À la même époque il est naturalisé français et adopte la francisation de son nom. Il doit cependant revenir quelques mois à Paris pour passer son diplôme de capitaine au long cours, afin de demeurer dans la marine nationale et y poursuivre son dessein.

Pour cette expédition qui dure de 1875 à 1878, il se munit de toiles de coton et d’outils pour le troc. Il est seulement accompagné d’un docteur, d’un naturaliste et d’une douzaine de fantassins sénégalais. Brazza s’enfonce dans l’intérieur des terres, et réussit à entretenir de bonnes relations avec la population locale, grâce à son charme et son bagout. Son expédition est toutefois un échec sur le plan scientifique, car les deux fleuves sont bien différents. En tout état de cause, le 11 août 1878, Brazza et ses compagnons d’exploration, fatigués et malades, décident de faire demi-tour. À la même époque, un journaliste du New York Herald, Henry Stanley, a descendu le fleuve Congo. En 1879, le roi des Belges, Léopold II, voulant tirer parti de la situation pour les intérêts de son pays, missionne le journaliste pour la construction d’une ligne de chemin de fer.

Sous l’impulsion du ministre de l’Instruction publique Jules Ferry, le gouvernement français autorise alors une deuxième mission, 1879-1882 en collaboration avec Antoine Mizon pour faire pièce aux visées coloniales belges sur le continent africain. Financée par la Société française de géographie ainsi que par les ministères de la Marine, des Affaires étrangères et de l’Instruction publique représentés par François Paul de Dufourcq, officier de marine et délégué du ministère de l'Instruction publique, la deuxième mission est nettement plus fructueuse. Parti le 27 décembre 1879, Brazza atteint le fleuve Congo en 1880. Il propose à Illoy Ier, Makoko de Mbe, roi des Tékés, de placer son royaume sous la protection de la France. Le Roi Makoko, poussé par des intérêts commerciaux et par la possibilité d’affaiblir ses rivaux, signe le traité, permettant aussi un établissement français à Nkuna sur le Congo, endroit appelé plus tard Brazzaville. En tentant de rallier l’océan depuis Franceville, Brazza tombe par hasard sur le but premier de ses recherches : les sources de Ogooué.

De retour en France, il popularise ses découvertes grâces à de multiples réunions publiques et articles de presse. Le 30 novembre 1882, la loi ratifiant le traité d’amitié, signé entre Illoy Ier et Brazza, est promulguée. Les régions découvertes sont de fait placées sous protectorat français. Un mois plus tard, de nouveaux crédits sont votés pour une troisième expédition. En novembre 1885, il est nommé commissaire général du Congo français. Des journalistes font état des salaires décents et des conditions humaines qui contrastaient avec le régime personnel de Léopold II sur l’autre rive du Congo. Mais son succès lui procure aussi des inimitiés et il est soumis à une intense campagne de dénigrement.



Pierre Savorgnan de Brazza en explorateur, photographié par Félix Nadar



Dessin de de Brazza (23 février 1895)

Le 12 août 1895, Pierre de Brazza épouse Thérèse Pineton de Chambrun, fille de Charles-Antoine de Chambrun et de Marie-Henriette Tircuy de Corcelle, et descendante de La Fayette. Le mariage est célébré dans la chapelle privée de l’hôtel du comte de Chambrun, rue Monsieur à Paris. Le couple aura quatre enfants : Jacques, né en 1899 et décédé quatre ans plus tard d’une crise d’appendicite, Antoine, Charles et Marthe1 En 1897, Brazza s’oppose à la décision du ministre des Colonies, André Lebon, de soumettre les territoires qu’il a gagnés à la France au régime de la concession, déjà en vigueur au Congo belge, et qui livrerait les populations à la cupidité des sociétés capitalistes privées chargées de « mettre en valeur » ce territoire de 650 000 km² composé du Gabon, du Congo et de l’Oubangui-Chari.

En janvier 1898, Brazza est écarté et placé « dans la situation de mise en disponibilité ». Marchand et ses officiers (Baratier, Mangin, Largeau fils, futur fondateur du Tchad, etc.) l’ont déclaré responsable du retard de la mission Congo-Nil. Marchand décrit la colonie du Congo français géré par Brazza comme un « marécage puant » dirigé par des « gloires en baudruche ». Selon les documents, Brazza s’oppose à l’expédition Marchand à cause de la présence d’un grand nombre de soldats, ce qui témoignait de l’esprit de soumission des populations qui inspirait cette entreprise. Brazza lui-même avait proposé depuis 6 années d’organiser une expédition sur le même parcours pour ouvrir une voie de connexion entre le Congo et l’Afrique du nord. L’expédition Marchand ne s’arrêtait pas devant l’opposition de Brazza, et terminait avec le honteux épisode de Fachoda, qui a sérieusement affaibli la réputation internationale de la France et sa position stratégique en Afrique.

Jean Victor Largeau, explorateur du Sahara et du Congo et administrateur de Loango et dépendances sous les ordres de Brazza, dans ses correspondances fit un portrait peu flatteur de Brazza, le surnommant « farniente » compte tenu de sa propension à circuler en hamac porté par des noirs et de son absence de décision. « Le désordre que l’on remarque autour de lui, le débraillé de sa tenue, sont les répercussions de son état intellectuel, il n’a aucun plan arrêté, change d’idées 20 fois par jour et le moment d’agir venu, il cède à l’impulsion de ce moment-là. Le même désordre règne dans toutes les branches du service: le gaspillage est épouvantable: on va de l’avant parce que le ministère l’exige, mais sans rien organiser... » (lettre du 5 novembre 1891 à son fils ). De l’autre côté, Brazza accuse Largeau d’être corrompu par les agents commerciaux désireux de mettre en place un régime d’exploitation sans se préoccuper des droits des indigènes. Selon les documents, le manque d’organisation de la colonie était dû en partie au budget très limité. A cette époque, l’Etat français se trouvait dans de sérieuses difficultés économiques dues aux indemnités que la France devait payer à l’Allemagne après la désastreuse guerre de 1870.

Brazza est forcé de se retirer à Alger. Le territoire de l’Afrique Equatoriale française est subdivisé entre environ 40 compagnies concessionnaires. Les sociétés qui se partagent l’exploitation de ces pays déciment les populations, soumises aux violences et aux brutalités: portage, travaux forcés, réquisitions et répression de toute tentative de résistance.

En 1905, à la suite du scandale de l’affaire Toqué-Gaud (voir ci-dessous), on lui demande d’inspecter les conditions de vie dans les colonies, conditions qui s’étaient détériorées pendant son absence. Mais sa santé se détériore. Au retour de sa mission, atteint de fortes fièvres, il est contraint de débarquer à Dakar. Le 14 septembre 1905, veillé par sa femme et le capitaine Mangin, il décède à six heures du soir. La photo de Jacques, son enfant de cinq ans, disparu deux ans auparavant, a été placée à sa demande sur sa table de nuit.

Le bruit court qu’il a été empoisonné. Quant à l’Assemblée nationale, elle s’empresse de mettre son embarrassant rapport sous l’éteignoir. Son corps est d’abord réclamé par le gouvernement français. La Troisième République cherche en effet ses nouveaux héros. Brazza, officier de marine aristocrate, élégant, héroïque, révolté par l’esclavagisme, apôtre de la paix, et surtout désintéressé, a un profil parfait à tous ces égards. On pense donc pour lui au Panthéon et à la récupération de sa gloire intacte. Mais Thérèse refuse l’honneur. Son corps est alors inhumé au Père Lachaise, puis déplacé, trois ans plus tard, à Alger, où vivent sa veuve et ses enfants. Sur sa tombe, l’épitaphe, rédigée par son ami Charles de Chavannes, indique que « Sa mémoire est pure de sang humain. Il succomba le 14 septembre 1905 au cours d’une dernière mission entreprise pour sauvegarder les droits des indigènes et l’honneur de la nation ».




Partisan des palabres, farouchement opposé à la violence, il garde comme modèle Livingstone et s’oppose en cela à Stanley, surnommé « Boula Matari » (« briseur de roches »), qui s’est vanté d’avoir livré 32 combats. D’abord peu méfiant, voire admiratif à son égard, Stanley s’apercevra trop tard qu’il a été roulé dans la farine par le Français, qui ne l’informe pas du traité qu’il a signé avec le Makoko. La réputation de Stanley en souffrira durablement, en France, où il sera vertement critiqué, et en Angleterre, où l’on narguera sa naïveté. Un an après la signature du traité entre Brazza et le Makoko, le roi téké des tribus de la rive gauche, Ngaliema, signe le « traité de l’amitié » avec Stanley, ne se considérant plus soumis au Makoko de Mbé. Il place ainsi la rive droite du fleuve sous la protection de l’Association internationale africaine.

  • L’affaire Toqué-Gaud !!

Le 14 juillet 1903, à Fort Crampel, en Oubangui-Chari, un administrateur des colonies, George Toqué, et un commis des affaires indigènes, Fernand Gaud, décident de faire exécuter Pakpa, ancien guide, en lui attachant une dynamite autour du cou. Au procès, les accusés rappellent qu’ils ont déclaré avant cette action épouvantable : « Ça a l’air idiot ; mais ça médusera les indigènes. Si après ça ils ne se tiennent pas tranquilles ! ». Gaud dira à son procès qu’il voulait faire constater autour de lui l’étrangeté de cette mort : « Ni trace de coup de fusil, ni trace de coup de sagaie : c’est par une sorte de miracle qu’est mort celui qui n’avait pas voulu faire amitié avec les Blancs. » (propos rapportés par Félicien Challaye, qui accompagna Brazza dans sa mission d’inspection). Ils sont condamnés à des peines légères (à cinq ans de réclusion), mais le scandale est tel qu’il conduit au lancement d’une enquête administrative, enquête dont sera chargé Brazza, et qui sera à l’origine de son dernier voyage au Congo.

Transfert de la dépouille de l’explorateur modifier Un peu plus de cent ans après son décès, le corps de l’explorateur français, de son épouse et de leurs quatre enfants, ont été exhumés, le 1er octobre 2006, du cimetière chrétien des Brus, dans le quartier d’El Madania sur les hauteurs d’Alger, où il reposait depuis 1905, pour être transférées vers Brazzaville.

Trois membres de la famille de l’explorateur, Niccolò di Brazzà, Roberto Pirzio-Biroli et Pietro di Serego Alighieri, ainsi qu’un membre de la famille de sa femme, Pierre-Antoine de Chambrun, assistaient à l’exhumation des corps. L’ambassadeur du Congo, Jean-Baptiste Dzangue, et le consul de France en Algérie, Francis Heude, les ambassadeurs de France, Hubert Colin de Verdière, du Sénégal Saïdou Nourou Ba, d’Italie, Battista Verderame, et un représentant du ministère algérien des Affaires étrangères, étaient également présents. Le cercueil de Savorgnan de Brazza était recouvert du drapeau français.

Les restes ont ensuite été embarqués à bord d’un avion cargo spécialement affrété par le Congo, à destination de Franceville puis de Brazzaville, où ils ont été réinhumés le 3 octobre 2006, en présence des présidents congolais, Denis Sassou Nguesso, centrafricain, François Bozizé, et gabonais, Omar Bongo Ondimba, du ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, et du successeur du roi Makoko Ilo qui avait signé le traité avec Brazza, Auguste Nguempio, accompagné par la cour royale. Les représentants des Teké ont été invités à la cérémonie à la demande de la plupart des descendants de l’explorateur, qui sont liés aux Teké par un lien de sang.

Le caveau familial de Savorgnan de Brazza à Alger, monument le plus élevé du cimetière, était surmonté d’un buste de bronze de l’explorateur. Situé près de la Mairie Centrale, le mausolée qui a reçu ses cendres à Brazzaville n’est pas moins imposant. Constitué d’une coupole en acier et verre, recouvert de 500 tonnes de marbre blanc de Carrare, il est décoré à l’intérieur par une grande fresque représentant les grands moments de la vie de l’explorateur, réalisée par des artistes de l’école de peinture de Poto-Poto. Le buste de bronze d’Alger, restauré, va accompagner les restes de Brazza dans son nouveau mausolée. Bientôt, débuteront une nouvelle tranche de travaux et la construction d’un musée, d’un centre de conférences et d’une bibliothèque axés sur les explorations de Savorgnan de Brazza.

Des polémiques se sont développées en Congo, notamment, à l’occasion de ce transfert. Lors d’un colloque à Franceville, organisé par la fondation Savorgnan de Brazza, des universitaires gabonais et congolais se sont notamment insurgés de ce que « des colonisés puissent faire l’apologie du colonisateur ». Selon l’historien gabonais Anges Ratanga Atoz, « De Brazza n’était rien d’autre qu’un agent de l’impérialisme colonial, mais il n’était pas aussi brutal que les autres ». Le coût du monument (plus de 5 millions d’euros), financé par le gouvernement congolais et par certaines compagnies françaises, a également été critiqué. La plupart des descendants de l’explorateur ont manifesté des réserves sur le déroulement du transfert des restes de Brazza dans le mausolée. Ces descendants ont demandé et obtenu d’ouvrir un dialogue avec les autorités congolaises: le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, a signé un accord qui prévoit la restructuration du Lycée Savorgnan de Brazza, qui était connu comme un des plus prestigieux Lycées d’Afrique, la présence du roi Makoko et des représentants du peuple Teké à la cérémonie d’inauguration du mausolée et l’amélioration des conditions de vie de la population de Mbé, capitale du royaume Teké. Après plus d’un an, les descendants attendent la réalisation des engagements.

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_______L’AFRIQUE J'aime pas ! La FESCI : le vrai problème de l'école ivoirienne! Politique, Réflexions, Société...

Réflexions pour changer les mentalités en vue de la transformation de l’afrique La FESCI : le vrai problème de l'école ivoirienne

Les origines de la FESCI http://lafriqueavance.ivoire-blog.com/j-aime-pas

La Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI) est un syndicat dont la naissance remonte au 21 avril 1990, dans un contexte où la Côte d'Ivoire entrait dans le multipartisme. À l'origine, les objectifs étaient de défendre les droits des étudiants et élèves de tout le pays, la période de sa naissance la justifiait bien. En effet, selon Henri Tohou, un des membres fondateurs de la Fédération, « Tout est parti d’une coupure de courant à la veille de notre examen. Ensuite, il y a eu coupure d’eau à la cité universitaire de Yopougon. Avec quelques camarades, nous avons décidé de marcher pour réclamer des conditions de vie décentes. Mais la police nous a gazés. On a encore décidé de marcher sur la Présidence de la République, là encore on a été pris en tenaille et bastonnés... ». C'est dire donc que l'histoire de la FESCI a été, dès le départ, intimement liée à celle de la politique de la Côte d'Ivoire, et force est de constater qu'elle a joué, aux côtés de l'opposition des années 1990, un rôle non négligeable dans l'accession du pays au multipartisme. Mais en réalité, le problème est plus profond et plus vieux que les conditions de la gestation de la FESCI ! Souvenons-nous que du 3 au 5 avril 1969, sous l'instigation du PDCI (Parti Démocratique de Côte d'Ivoire, au pouvoir de 1960 à 2000), naissait le Mouvement des Elèves et Etudiants de Côte d'Ivoire (MEECI). Depuis les années 1960, la vie des associations estudiantines en Côte d'Ivoire ne s'est jamais définie en dehors de celle des partis politique, et pour ma part, la FESCI n'a été que la réplique du MEECI, une révolte au système de pensée unique entretenu longtemps par le PDCI, et portée par une opposition qui cherchait alors à s'affirmer et à gagner de plus en plus de partisans dans la population.

La politisation et la violence

Toutefois, loin de légitimer les pratiques de la FESCI, je me dois de faire remarquer que l'une des causes des dégâts que nous regrettons tous aujourd'hui, c'est l'instrumentalisation de la jeunesse estudiantine et scolaire par les partis politiques, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition. Le Front Populaire Ivoirien a beau réclamé ne jamais avoir cherché à acquérir le pouvoir par la violence, je suis persuadé que la FESCI a été ce vecteur de violence dont il s'est habilement servi des années durant, pour peu à peu se hisser au pouvoir. Il n'y a qu'à voir aujourd'hui le nombre d'anciens « fescistes », et non des moindres, dans l'entourage du Président Gbagbo pour s'en rendre compte. On peut donc affirmer que les politiques ont détourné le syndicalisme estudiantin de son objet premier, lui octroyant ainsi un pouvoir que de jeunes gens ne sont pas forcément censés savoir gérer. C'est ainsi, de mon avis, que s'appuyant sur des causes justes au départ, les différents dirigeants de la FESCI vont peu à peu glisser vers une forme d'organisation qui n'a aujourd'hui plus rien d'un syndicat, mais s'apparente plus à une mafia macabre.

Ce que les campus sont devenus

C'est ainsi qu'aujourd'hui, on ne peut plus compter, tellement elles sont nombreuses, les exactions et situations incongrues imputables à cette machine devenue incontrôlable par ses propres géniteurs (le PDCI et le FPI notamment). Car, tels le Dr Frankenstein, ceux-ci auraient peur de se voir assassinés par le fruit de leurs réflexions et actions passées. Toujours est-il que quand on se rend sur les campus, plusieurs faits attirent l'attention sur la déliquescence de ce lieu de savoir transformé en un véritable « champ de dépravation » : les maquis et autres buvettes pullulent, on trouve peut-être même plus d'entrepreneurs privés que d'étudiants, et toute cette activité, tenez vous bien, est orchestrée de mains de maîtres par les responsables de la FESCI, qui perçoivent des droits occultes sur chaque entreprise, lorsque celle-ci ne leur appartient pas carrément. J'ai même appris qu'un nombre important de chambres leurs sont dévolues et qu'ils y logent des étudiants (ou d'autres personnes) qui paient un loyer pouvant aller jusqu'à 20.000FCFA (au lieu des 6.000F officiels).

Sans compter les nombreux crimes crapuleux commis par des membres de la FESCI, dans une impunité totale. Un des derniers en date, lorsqu'on consulte la presse, est celui de Doh Glao Mathieu, secrétaire général de la section locale du lycée Pierre Mendès à Daloa, le 25 avril 2009. Plus récemment, sous prétexte que la date des congés de pâques, fixée au 2 avril est trop proche de la date de la fête de Pâques (4 avril), la FESCI a mis enseignants et élèves d’Adropé en congé. Et ce, à partir du vendredi 26 mars, à 8 jours de la date officielle du départ en congé sur toute l’étendue du territoire. Au grand dam des autorités de l'Education Nationale locales.

Quelle solution ?

La société ivoirienne semble s'être accoutumée de l'anormalité évidente que représente aujourd'hui la FESCI. Mais en réalité, cette accoutumance n'est qu'une simple démission, tout le monde s'étant peu à peu convaincu qu'on ne peut rien faire contre « le monstre ». La première étape vers une solution viable, consiste donc à prendre conscience du caractère anormal de cette organisation et accepter qu'une solution définitive lui soit trouvée. Ensuite, je pense qu'il faut avoir le courage de dissoudre cette association afin de nettoyer toutes les cités de ses souillures. Une façon de procéder serait de vider toutes les cités et internats de Côte d'Ivoire pendant la période des vacances scolaires et universitaire. Cela donnerait le temps de poursuivre tous les responsables d'exactions et de leur appliquer la rigueur de la loi. Ensuite, il faudra rétablir une situation normale sur les campus en réattribuant les chambres sur des bases justes, et en redonnant aux organes officiels de gestion de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, leur autorité longtemps piétinée par la FESCI.

K@rl Blogueur africain

18:00 Publié dans Côte d'Ivoire, J'aime pas !, Politique, Réflexions, Société | Lien permanent | Commentaires (7) | Envoyer cette note | Tags : Abidjan, côte d'ivoire, fesci, école ivoirienne, politique, merci

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_______L'Afrique va bien ! L’Afrique s’est transformée sous nos yeux, à tel point qu’on ne dit plus que l’Afrique va mieux, non, on dit maintenant : l’Afrique va bien.

L'Afrique va bien ! A la veille du sommet Afrique-France qui s’ouvre demain 31 janvier à Nice, tous les observateurs s’accordent à dire que l’Afro-pessimisme est en recul. Pour ma part, plus j’analyse ce continent, plus je suis Afro-optimiste, tellement les signes sont encourageants.

En peu de temps, l’Afrique a réalisé des progrès considérables qui sont passés presque inaperçus car, nous avons regardé...l’état de l’Afrique en ignorant la dynamique culturelle, économique sociale et même politique qui animait ce continent. La dynamique économique notée notamment par Lionel Zinsou économiste et président de PAI Partners, lors d’une conférence aux Ernest (Vidéo ci-dessous) éclatera aux yeux de tous dans quelques années.

Sans bruit et contrairement à ce qu’on dit, l’Afrique sort du sous-développement. La croissance en Afrique est aujourd’hui plus forte qu’en Europe, le continent noir a remboursé en 6 ans la plus grande partie de ses dettes et depuis les années 2000, les capitaux qui entrent en Afrique sont supérieurs à ceux qui en sortent. Par ailleurs, 5% du PIB de l’Afrique est assuré par le flux d’épargne que la diaspora africaine envoie vers l’Afrique, ce qui représente…50 milliards de $ par an. Ce chiffre est supérieur à l’aide au développement qui va annuellement au contient noir.

La démographie est aussi devenue un atout pour ce continent. On oublie que l’Afrique est 3 fois plus grande que l’Europe alors que la différence entre leurs populations n'est que de 30% ! C’est dire qu’entre les 71 hab./km2 de l'Euope et les 33 hab./km2 de l'Afrique, l’Afrique est un continent vide mais qui se peuple. Ce peuplement devient un atout car dans moins de 20 ans, le quart de la population active du monde sera en Afrique, ce qui en fera l’atelier du monde comme, l’Europe l’a été dans les années 1920 et comme la Chine l’est en ce moment. L’Afrique qui recèle de matières premières exceptionnelles, exporte également de plus en plus.

En matière de gouvernance, les choses s’améliorent aussi, le multipartisme s’est installé dans de nombreux pays. Au Togo par exemple, l’opposition a récemment fait son entrée au gouvernement comme au Zimbabwe. Une bonne gouvernance démocratique entraîne nécessairement une bonne gouvernance économique.

L’Afrique s’est transformée sous nos yeux, à tel point qu’on ne dit plus que l’Afrique va mieux, non, on dit maintenant : l’Afrique va bien.

Je souhaite que les responsables économiques et politiques français ne mettent pas trop de temps à s’en rendre compte, au risque de rater les formidables opportunités qui s’ouvrent. Car la France qui pendant 50 ans a eu les mains totalement libres en Afrique, est sérieusement concurrencée aujourd’hui par d'autres puissances économiques. Après le malheureux discours de Dakar de Nicolas Sarkozy, il serait dommage que la France en raison de stéréotypes persistants sur ce continent, négocie mal le virage économique africain.

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