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samedi 10 juillet 2010

___« Welcome home, Michael Jackson l'Africain... americain par nécessité.?! demi-dieu maintenant auprès du seigneur.

Le 11 février 1992, le Boeing 707 de Michael Jackson, demi-dieu en provenance de Los Angeles, atterrit à l'aéroport Léon-Mba de Libreville. « Welcome home, Michael ! » proclame la banderole brandie par une foule extatique. Ainsi commence une tournée africaine de deux semaines, qui conduira la star planétaire et incolore en Côte d'Ivoire, en Tanzanie, au Kenya ou en Egypte. Au Gabon, où il investit la suite saumon du huitième étage de l'Okoumé Palace, on se souvient encore de sa « Cadillac cacao » - dixit Gonzague Saint-Bris dans Paris Match - de son blouson rouge vif à l'effigie de Peter Pan, de sa chemise de soie bleu électrique, de sa phobie des microbes, des insectes et des orages tropicaux.

Après Libreville, où le chef de l'Etat, Omar Bongo (disparu le 8 juin dernier), le décore de l'Ordre national du mérite, ce sera Oyem, en pays fang, puis Franceville, fief de la famille régnante. Qui orchestre l'étape gabonaise ? Ali Bongo, le fils du chef, aujourd'hui prétendant à sa succession. Et dont le site de campagne ne manque pas de mentionner un si glorieux épisode. A l'époque, fraîchement privé du maroquin des Affaires étrangères, ce noctambule à peine assagi renoue avec le culte des tempos discos. Lui qui tâte de la guitare compose parfois pour sa mère, Patience Dabany, chanteuse en vogue, et donne la réplique à de jeunes rappeurs sur les estrades électorales. Lui qui - le sait-on assez ? - signa en 1977 un album - A Brand New Man - produit par l'ancien manager de James Brown. A la mort de Bambi-Jackson, on entendra Ali disserter doctement sur les mérites comparés d'Elvis Presley, des Beatles et de son ami Michael, à qui l'on doit d'avoir « prouvé que la musique n'a pas de frontières ». Le clan Jackson ne l'oubliera pas : le 11 juin, c'est au frère aîné de la star, Jermaine, familier du Gabon, qu'échoit l'honneur de le représenter aux obsèques du défunt Omar. En fait de funérailles, Michael eut droit aux siennes le 1er août à Krindjabo, village forestier d'ethnie akan, dans le sud-est de la Côte d'Ivoire. Car le monarque du cru, Amon N'Douffou V, a vainement réclamé le corps du « prince Michael Jackson Amalaman Anoh », intronisé le 13 février 1992 à la faveur d'une escale de trente minutes chrono. Il s'agissait d'inhumer conformément à la tradition le « fils adoptif » dont le décès fut annoncé dans la rubrique nécrologique du quotidien Fraternité-Matin. Convaincu, recherches généalogiques à l'appui, que ses racines plongeaient au coeur de ce « royaume de Sanwi », l'illustre visiteur avait promis la construction d'un foyer de jeunes artistes. Las ! les bisbilles locales eurent raison de son serment.

http://www.lexpress.fr/culture/musique/michael-jackson-l-africain_783922.html

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___Monde Egypte: l'africain se porte bien, et vous! Moïse l’Africain: La vérité voilée sur l´Africain qui a inspiré le monothéisme occidental

Moïse était il un prêtre renégat, disciple du Pharaon Akhénaton ?

En 1939, Sigmund Freud popularise cette thèse. Depuis, les chercheurs ont constatés de nombreuses similitudes entre la religion mosaïque (différente du Judaïsme) et le culte d’Aton. Ils ont également constatés quelques divergences, qui s’expliquent par la comparaison qui est faite avec le Judaïsme institué en 398 av.J.C, par le scribe et sacrificateur Esdras.

En lisant cet ouvrage, vous aurez la réponse à toutes ces questions où chaque élément trouve sa place tel un gigantesque puzzle.

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On serait tenté de placer le syllogisme les Egyptiens sont Africains or Moïse était égyptien, donc Moïse était africain, pour expliquer la démarche du guadeloupéen Pierre Nillon, spécialiste de la Bible et au cœur d’un renouvellement de sa lecture historique.

Mais il ne s’agit pas d’une simple identification touchant à l’africanité de Moïse, personnage central des religions dites monothéistes, supposé en être l’inspirateur, ayant reçu de dieu les tables de la loi pour guider le peuple d’Israël. En effet c’est Sigmund Freud qui popularise en 1939 la thèse d’un Moïse prêtre égyptien hérétique, à l’époque la thèse n’a pas la charge que lui apporte la somme de preuves irréfutables de l’appartenance de l’Egypte à la culture négro-africaine que Nillon, suivant Cheikh Anta Diop, conforte.

Nillon tente avec patience et abnégation de délier les différents épisodes de l’histoire fondatrice des juifs, mal objectivée par le récit d’un Exode que l’on ne retrouve pas dans l’histoire égyptienne écrite, il re-tricote le fil des discontinuités insinuées par les anachronismes d’un texte loin d’être homogène encore moins rédigé d’une seule main. Souscrivant à la théorie documentaire et syncrétique, Nillon retrouve les différentes sources et traditions qui composent l’archéologie des textes bibliques qui en seront l’assemblage postérieur.

Une grande attention est accordée à la chronologie dans une optique comparative des différentes sources, la numismatique étant d’un recours précieux pour fixer le cadre spatio-temporel des faits historiques. Nillon abouti à une datation de la rédaction de la bible, vers 398 avant J.C. par le scribe et sacrificateur Esdras dont il dissèque le texte, l’occurrence.

Moïse n’aurait donc ni écrit ni reçu directement les commandements divins? Cela pourrait retourner bien des tombes pourtant aucun théologien ni bibliste contemporain ne souscrit à la thèse d’une rédaction par une seule main, tant anachronismes et incohérences temporelles sautent aux yeux exercés à scruter le détail des descriptions de l’environnement humain, animal, matériel des faits qui composent le texte. Apparaissent deux récits d’Exode d’Egypte et pas un, les peuples africains descendants de Cham, les Cananéens, se retrouvent localisés en Palestine, d’après les textes bibliques et les recoupements archéologiques, les royaumes de Juda et d’Israël confondus en un royaume du peuple juif par falsification, inculcation idéologique et/ou ignorance sont restitués à leurs populations et cultures respectives. Les parentés ou à tout le moins similitudes entre un certain nombre de peuples africains et les traditions généralement attribuées aux juifs sont revues et questionnées. Rien ne permet de dire que la culture africaine, négro-égyptienne notamment qui se retrouve disséminée dans le continent encore à ce jour n’est pas le véritable fond spirituel et religieux qui inspire la Bible, le judaïsme et les religions qui l’ont suivi.

C’est le culte d’Akh En Aton qui apporte ici la clé de relecture des phénomènes fondateurs de la Bible, l’Exode d’un des prêtres de ce culte dont le nom hébreux deviendra plus tard Moïse…Les similitudes dépoussiérées entre traditions, langues, faits supposés propres aux peuples dits juifs avec l’environnement culturel africain ne sont pas les moins probantes ni les plus attendues par des esprits reposés sur une écoute habituelle des interprétations de la Bible.

Nillon y fait un apport incontestable même si on peut sans risque arguer qu’une plus grande connaissance des langues africaines aurait démultiplié ses illustrations, le plus important cependant reste la pertinence de l’argumentaire et l’auteur n’en est pas rationné. Il change le sens eurocentrique et judéo-centrique de l’émergence des religions dites monothéistes, leur origine de même que leur quintessence seraient sorties d’Afrique par l’entremise d’un prêtre et initié africain! Vivifiant …ou momifiant, la thèse n’indiffère en tous cas personne.

Pierre Nillon, Moïse l’Africain. La véritable histoire de Moïse. Menaibuc, 2001

Pierre Prêche Afrikara

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Dans la lutte pour le rétablissement de la mémoire collective Africaine, voici un personnage non loin négligeable. En effet, Pierre Nillon, un chercheur éclairé, qui à force de travail nous amène sur un terrain inattendu, et nous invite à nous interroger d’abord sur les questions religieuses africaines, mais surtout sur l’origine des religions dites révélées, telles : le Judaïsme, le Christianisme, et l’Islam.

Si Cheik Anta Diop dans Nations Nègres et Culture nous pousse vers un univers scientifique afin de prouver l’origine des anciens Egyptiens à savoir qu’ils étaient noirs et les cheveux crépus. Monsieur Pierre Nillon, s’attarde quand a lui sur le point de vue spirituel de l’Egypte antique. Pour lui la religion est la base de tout. Car, lorsque l’on parle de l’Egypte antique il faut aussi remonter le temps pour entrer dans les lieux les plus sacrés, là ou le savoir noir a connu tout son superbe. L’Égypte est aussi l’endroit ou l’on a trouvé les plus anciennes traces du monothéisme Africain pratiqué par le pharaon noir Akhenaton il y a de cela 3500 ans alors que les religions connues aujourd’hui n’existaient pas.

KAMAYITI – Bonjour, Mr Nillon

Nillon – Bonjour.

KAMAYITI – Je vais donc commencer par vous poser la question traditionnelle : si je devais expliquer le contenu de votre livre à un enfant de 10 ans, que devrais-je lui dire pour le convaincre de se procurer votre ouvrage, Moïse l’africain?

Nillon – Tout simplement, en lui expliquant que dans l’histoire de l’humanité, tous les personnages ne sont pas forcément blancs. Je pense que cela peut l’intéresser de savoir que celui qui donne la loi, la Torah, sur laquelle vont s’appuyer Jésus, Mahomet, est un noir comme lui-même, à savoir Moïse, et cette histoire s’est déroulée en Égypte, en terre africaine.

KAMAYITI – D’accord, au sujet de l’éveil africain, en quoi votre livre peut-il y contribuer ?

Nillon – Oui, mais il y a un travail préalable à effectuer. Je dis souvent : quand vous avez un verre et que celui-ci est rempli, vous ne pouvez rien rajouter, sinon ça déborde ; il faut d’abord « verser le verre », le vider. En d’autres termes, il faut faire un travail sur la spiritualité des personnes car certains sont musulmans, d’autres chrétiens ou juifs. Donc il faut faire un travail pour qu’ils sachent enfin sur quoi repose leur foi, voire enlever tout ce qu’on a rajouté, voilà ce que j’appelle « verser le verre ». Il faut ensuite présenter le personnage de Moïse et je pense que c’est là qu’il y aura un éveil spirituel pour l’Afrique et pour l’homme noir en général.

KAMAYITI – Est-ce que la situation catastrophique dans laquelle se trouve l’Afrique aujourd’hui est liée directement à l’abandon de sa base spirituelle ?

Nillon – Je le pense, oui, mais tout le monde ne partage pas cet avis. Souvent on essaie de comprendre ; par exemple, pour l’esclavage, on parle de la justification de l’esclavage et non pas des causes et en théologie, c’est ce que l’on nomme étiologie ; c´est-à-dire l’étude des causes, pourquoi telle chose arrive ?

Si je mets un objet au bord de la table, il va tomber, et si je n’ai pas compris pourquoi il est tombé, je continuerai indéfiniment à le remettre et ça va continuer à tomber, alors qu’il suffit que je comprenne que la chute de cette chose est due à un déséquilibre. Nous, nous étudions l’Histoire, et non le sens de l’Histoire. Pourquoi un évènement arrive ? Et quelles sont les conditions pour que cela arrive ? Et je pense qu’au niveau de la religion et de l’Afrique, c’est pareil. Pour l’Afrique, tant que l’on n’étudiera pas quelles sont les conditions qui ont fait en sorte qu’on en arrive là, il n’y aura pas d’éveil, donc pas de renaissance.

KAMAYITI – On parle souvent de l’Afrique, il y a aussi les descendants africains à travers le monde, la diaspora est aussi concernée ?

Nillon – Oui, mais quand je parle de l’Afrique : je parle aussi de sa diaspora. Quand je parle de sa diaspora, je parle de l’homme noir, celui que j’appelle Kémite.

KAMAYITI – Concernant l’économie, si l’on comprend bien, une société se construit à travers sa culture et sa religion, quel rapport vous faites à ce sujet, l’économie ?

Nillon – Je pense que le jour où les noirs se réapproprieront leur religion, à ce moment-là, ils cesseront de consommer chez les autres ; un exemple simple, imaginons un peu un noir catholique, il va en pèlerinage à Lourdes ou à Fatima, ou à n’importe quel lieu saint, pour cela il va falloir qu’il prenne le train, ou l’avion, donc il va déjà commencer par payer le transport à l’occident puis, comme il n’a pas de famille là-bas, il ira à l’hôtel et il va encore dépenser ; il faut bien aussi qu’il mange, donc encore une dépense ; et dans le lieu de pèlerinage, il va quand même acheter un petit souvenir pour montrer à ses amis qu’il a bien été là-bas. Imaginons un peu que ce noir délaisse ces religions que sont l’Islam, le Christianisme, le Judaïsme, etc.… et qu’ils retournent sur ces lieux saints en Afrique, à ce moment-là, au lieu d’aller à la Mecque, à Jérusalem, à Rome à Fatima, à Lourde, ou Saint-Jacques de Compostelle, ce noir ira en pèlerinage en Afrique, peut-être à Gorée, peut être à Oui-da ou dans n’importe quel autre lieu saint d’Afrique, à ce moment-là l’argent se retrouvera en Afrique et là on pourra avoir une vraie économie. Si vous saviez la somme que l’on dépense pour la religion, c’est incroyable et là, c’est un manque à gagner pour nous.

KAMAYITI – On dit que l’homme noir est foncièrement spirituel, pouvez-vous nous apporter une analyse sur ce fait ?

Nillon – Ce que j’explique c’est que l’univers est basé sur un système dit le dualisme : à chaque chose son inverse, comme la lumière et les ténèbres. L’homme noir est spirituel parce que l’homme blanc est matérialiste, l’homme blanc est en adéquation avec son fonctionnement logique. Je dis souvent que l’homme blanc a été créé pour faire le mal et il le fait bien ; alors que l’homme noir qui lui a été créé pour faire le bien il le fait mal, malheureusement. Alors, si on regarde bien, celui qui fait la volonté de son créateur, c’est l’homme blanc parce qu’il fait exactement ce dont pourquoi il a été créé ; ainsi, tout naturellement il s’attire la bénédiction divine. Quant à nous, tant que nous n’aurons pas pris conscience de notre mission…comme dit Frantz Fanon « il appartient à chacun de connaître sa mission de l’accomplir ou de la trahir ». Jusqu’à maintenant, nous trahissons notre mission. Il faut nous réapproprier notre religion monothéiste et guider l’humanité vers cette lumière et c’est seulement à ce moment-là que nous inverserons le cours de l’Histoire.

KAMAYITI – En quoi consiste cette mission que doivent accomplir tous les Kémites ?

Nillon – Cette mission-là ! C’est la Maat, la vérité, la justice, l’équilibre ! Il faut revenir à la religion monothéiste, dont nous sommes à l’origine, qui est la religion du Pharaon Akhenaton. Une fois que nous aurons quitté ces religions monothéistes dites révélées que sont le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam, pour revenir à notre vraie religion, débarrassée de tout ce que les autres ont rajouté, à ce moment-là, on s’attirera la bénédiction.

KAMAYITI – Mais là, si l’on parle de religion, on se doute bien que l’on va rentrer dans une confrontation avec les autres religions ?

Nillon – Non, il ne s’agit pas de confrontation, puisque ce n’est pas une guerre. Il s’agit de se réapproprier ce qui nous appartenait, donc je ne dis pas au juif de ne plus pratiquer son Judaïsme, ni au chrétien son Christianisme, ni au musulman son Islam ! Non, je dis simplement que c’est leur vision du monde et que ce n’est pas la nôtre et tant que nous continuerons à adopter leur vision, nous aurons une vision déformée. C’est un peu comme si vous aviez deux personnes qui ont un problème de vision, ils vont voir un ophtalmologiste ; malheureusement, ce spécialiste leur dit de passer ultérieurement pour récupérer leurs lunettes. Plus tard, la secrétaire se trompe et inverse leurs lunettes, donnant à Paul les lunettes de Jacques et vice versa. Et bien, ils continueront à ne pas avoir une vision claire. Nous sommes actuellement dans cette logique, dans ce système où nous voyons le monde à travers une vision sémito-centrique.

KAMAYITI – Par rapport à cette vision sémito-centrique, est-ce la raison pour laquelle, lorsque nous nous adressons à un frère noir musulman, ou Chrétien, il y a un blocage qui s’opère, du fait de cette division spirituelle ; n’est-ce pas là un problème fondamental ?

Nillon – En effet, nous aurons souvent à nous poser ce genre de questions tant que nous resterons dans cette vision sémito-centrique, car si vous prenez la vision sémito-centrique par exemple, c’est 6000 ans d’histoire et si vous prenez la vision … j’aime pas trop le mot « afrocentrique » - qui est tout simplement une vision scientifique basée sur des faits - c’est 150.000 ans d’histoire et quand vous faites le rapport 6000 ans sur 150.000 ans cela ne représente que 4% de notre histoire. Ainsi le noir qui est dans cette vision, lui-même enfouit 96% de son histoire, de sa vision, donc il ne pourra pas poser les bonnes questions, puisqu’il ne voit pas le monde tel qu’il est. Pour lui, le premier homme, c’est Adam, il est né en Mésopotamie alors que les fouilles archéologiques prouvent que le premier homme homo sapiens est né en Afrique, vous voyez donc, à la base il pèche.

KAMAYITI – Quel est le type d’organisation dont le peuple kémite a besoin pour son renouveau ?

Nillon – Nous, nous avons commencé le travail… je ne sais pas si vous êtes au courant… j’ai écrit un deuxième livre qui s’appelle La véritable Bible de Moïse dont on en parle sur le site http://www.kamitik.com/">www.Kamitik.com. Nous travaillons dans le but de nous réapproprier notre Histoire ; en fait, nous avons pris la véritable bible de Moïse, Akhenaton, que nous avons transcrit en langue Africaine et maintenant nous ne faisons que pratiquer ! Nous sommes un certain nombre, petit à petit, nous allons continuer à travailler jusqu’à ce que les noirs pratiquent leur religion. Vous savez les grandes religions ont commencé comme ça : quand vous prenez le judaïsme au début il y avait très peu de personnes. Il y avait Moïse, son frère Aaron et sa sœur Myriam donc ils étaient trois, il y avait deux personnes qui croyaient en lui, puis il y en a eu plusieurs. Vous prenez Jésus, au départ, on vous dit dans les Evangiles, que ses frères mêmes ne croyaient pas en lui, puis il a eu 12 disciples ; il y en a même qui l’ont abandonné, qui l’on trahi parmi les 12 ; 2000 ans après, voyez le nombre de chrétiens ! Prenez Mahomet, c’est la même chose, qui croyait en lui ? Sa femme Khadîdja, puis son cousin Ali. Au début personne ne croyait en lui si bien qu’il a été persécuté par les arabes, puis il s’est enfui vers l’Ethiopie, et maintenant voyez le nombre de musulmans. Au début, une religion c’est un petit groupe, et au fil des années et des siècles, ça augmente, actuellement nous sommes un petit groupe d’ici quelques siècles, rendez-vous pour voir le nombre de kémites qu’il y aura.

KAMAYITI – Donc vous voyez la renaissance du peuple Kémite en plusieurs siècles ? Nillon – Bien sur, il faut être réaliste !!!

KAMAYITI – Lorsque l’on parle de renaissance spirituelle, on voit apparaître un certain nombre de récupérateurs, des sectes pointant leur nez, qu’en est –il du culte d’Aton ? Ce qu’il faut savoir c’est que toutes les religions se basent sur tout ce qui existait déjà, quand je prends pas exemple la religion d’Akhenaton, c’est plutôt un retour au monothéisme qui existait au préalable qu’on a oublié. En gros, il (Akhenaton) n’a rien inventé mais d’après les documents officiels ; « puisque l’histoire commence avec l’écriture » c’est la plus ancienne trace du monothéisme. Vous prenez le Judaïsme qui a été institué en 398 par Esdras mais sur la base de la religion d’Akhenaton, voyez ! le Christianisme même se base sur le Judaïsme qui, ne l’oublions pas, s’était basé sur le culte d’Akhenaton, puis l’Islam arrive à son tour se basant aussi sur ce qui a été écrit. Donc, les différentes sectes qui existent maintenant comme la franc-maçonnerie, les Rosi-Crutiens, les Raeliens etc., c’est sûr qu’il y a récupération puisqu’on ne peut créer à partir de rien, il n’y a que Dieu qui puisse le faire, nous nous transformons.

KAMAYITI – Parfait ! si je comprends bien, c’est l’information qu’il faut rapporter au plus grand nombre ainsi qu’à un enfant de 10 ans ?

Nillon – Oui.

KAMAYITI – Et cela peut donc donner à cet enfant une approche plus Africaine ? Nillon – Oui, tout a fait !

KAMAYITI – Très bien, maintenant, avez-vous des projets pour l’Afrique ? Nillon – J’ai, en effet, des projets : non seulement sur le continent mais aussi, partout où il y a des noirs, pour que tous ces noirs puissent retrouver leur religion et bâtir des temples pour leur Dieu tout simplement : c’est le projet ; c’est qu’il y ait un temple dans les Caraïbes, en Amérique, en Europe, en Afrique et partout où il y a des noirs, partout où nous nous trouvons.

KAMAYITI – Aujourd’hui même, on peut pratiquer sans ambiguïté le culte Atonien ?

Nillon – Moi, je le pratique et je ne suis pas le seul ! Nous n’avons pas de temples, mais nous nous réunissons chez-moi, donc le jour où nous aurons un temple, je suis certain que les frères y viendront par milliers, ils n’attendent que ça !

KAMAYITI – Le culte Atonien qui date de … ?

Nillon – … de l’époque d’Akhenaton, c´est-à-dire il y a : 3500 ans, alors que l’Islam, le Judaïsme, le Christianisme n’existaient pas.

KAMAYITI – Je pense que vous nous donnez là déjà une très bonne approche de votre ouvrage Moïse l’Africain sans oublier la Véritable Bible de Moïse ?

Nillon – C’est un compte d’auteur que l’on peut retrouver sur le site http://www.kamitik.com/">www.Kamitik.com et la librairie ANIBWE.



– Je vous remercie Mr Nillon de m’avoir accordé cet entretien.

Article relayé du site www.kamitik.com http://www.peuplesawa.com/fr/bnnews.php?nid=632

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____Dakar, l’Homme Africain, la France et le cinquantenaire : 1960 - 2010 : 50 ans d’ingérence et de mépris ça suffit !"Naan lara an sara" (Si nous nous couchons, nous sommes morts)

Dakar, l’Homme Africain, la France et le cinquantenaire

  • Sens et enjeux de la Renaissance africaine

par Aminata Dramane Traoré (Forum pour un Autre Mali) ; Samir Amin (Forum du Tiers-monde) ; Bernard Founou (Forum du Tiers-monde) ; Taoufik Ben Abdallah (Enda Tiers-monde) ; Demba Moussa Dembele (Forum des Alternatives) ; Hamidou Magassa (Cernes) ; Amadou Djikoroni (Association Repères) ; David Sacko (Association Repères) ; Mamadou Goita (Irpad)







CINQUANTENAIRE 1960 - 2010 : 50 ans d’ingérence et de mépris ça suffit ! Tandis que divers pays africains indépendants depuis 1960 célèbrent le cinquantenaire de leur indépendance, des organisations de la société civile africaine prônent un boycott des festivités et s’interrogent sur le sens et la portée de telles célébrations.

"Naan lara an sara" (Si nous nous couchons, nous sommes morts)

Joseph Ki Zerbo

  • Disons NON à la participation de nos armées au défilé du 14 juillet 2010 en France !
  • NON aux accords de réadmission des expulsés !
  • NON aux accords de pillage de l’Afrique dits de partenariat économique (APE) !
  • Soutenons la marche de la dignité des sans-papiers de Paris à Nice !

Sens et enjeux de la Renaissance africaine

Un homme, une femme, un enfant, pétris dans des tonnes d’un bronze qui capte la lumière, se dressent vers l’Amérique et l’Europe, symbolisant une Afrique noire fière et debout, traitant d’égale à égale avec l’Occident. Cet homme, cette femme et cet enfant, figés dans ce mouvement, ont assurément du sens en ce début de XXIe siècle où notre inhumanité nous est encore signifiée. Un nombre considérable de défenseurs de la dignité humaine bafouée à travers l’esclavage, le colonialisme et le néolibéralisme, dont de nombreux artistes et intellectuels avisés auraient pu être présents à Dakar le 3 avril 2010, auraient pu être de cœur avec le Président sénégalais et les dix-neuf autres chefs d’État africains lors de l’inauguration du monument de la Renaissance africaine, si seulement l’exigence de la libération du continent de toutes ses chaînes, celles d’hier et d’aujourd’hui, avait été mise en avant. La fête en aurait été fort belle ! Mais qui attire la lumière attire aussi la foudre. Et nos dirigeants, tous pétris dans le bronze de leurs ambitions souvent démesurées, se ressemblent dans leur amour des infrastructures prestigieuses et coûteuses comme dans leur souci de rattraper les autres, nos anciens maîtres et à présent les émergents. Ils s’exposent nécessairement à la colère de leurs peuples en désarroi parce qu’en danger de mort, faute de revenu décent, de nourriture saine et suffisante, de soins de santé, de logement et de perspectives d’avenir. La taille visiblement monumentale de la statue de Dakar, son coût incontestablement trop élevé, les modalités forcément ambiguës de son financement, sa réalisation par des Nord-Coréens là où Ousmane Sow, l’une des fiertés de l’Afrique, aurait excellé, suscitent des questions légitimes et bien des inquiétudes quand on considère l’immensité des besoins non satisfaits des Africains, en l’occurrence, les femmes et les enfants, les jeunes diplômés et non diplômés souvent sans emploi, les élèves et les étudiants qui manquent de tout, les malades et les migrants. En nous demandant de nous approprier cette statue, le Président Abdoulaye Wade nous facilite le travail de va-et-vient entre le local et le global, entre l’Afrique et le monde. Un tel travail s’impose dans l’indispensable examen du bilan du cinquantenaire de nos indépendances. La tournure actuelle du débat sur l’imposant monument, et d’une manière générale sur le cinquantenaire, tend à masquer des questions économiques, politiques, sociales et écologiques majeures. Il en est ainsi du sens de l’Histoire tel qu’il se révèle, ici et maintenant, à la lumière de la crise du libre-échange que nos États ont endossée en camisole de force mais que la quasi-totalité de la classe politique revendique à présent. À quel moment commencerons-nous à doter les citoyens, notamment les femmes et les jeunes, d’outils d’analyse, de telle sorte qu’ils puissent s’imprégner des enjeux des mutations en cours et défendre leurs intérêts ? À quand le débat public de fond sur le lien entre le capitalisme mondialisé et le fardeau de la dette, la faim, le chômage massif et chronique, l’émigration forcée, le meurtre des innocents, les camps de réfugiés et le viol des femmes ? La renaissance africaine est-elle crédible sans envisager la reconstruction de notre moi profond blessé, de nos économies laminées, de nos terroirs ravagés ?

Qui sommes-nous au terme de 50 ans de tentative de libération ?

L’érection, sur l’une des Mamelles de Dakar, d’un monument qui symbolise la renaissance africaine ravive nécessairement le débat sur la nature et l’évolution des relations entre nos pays et la France, cette puissance coloniale, dont nous avons voulu nous libérer de l’emprise. Ravalement de façades et manifestations festives n’étanchent pas notre soif de vérité, d’humanité et de dignité. A la question ontologique et légitime "Qui sommes-nous ?", question qui hante nécessairement les esprits dans un monde de plus en plus perturbé et violent, le Président français Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, avait cru devoir répondre en réaffirmant la supériorité blanche et la nécessité de la mission civilisatrice. Nulle part ailleurs au monde, jamais auparavant, un Président français ne s’était montré sous ce jour sombre qui dispute à la nuit coloniale, si arrogant, si condescendant, si méprisant. Mots mâchés, crachés, par son nègre qui persiste et signe. Le discours de Dakar est le fondement idéologique de la politique africaine de l’ancienne métropole qui, en 50 ans, a parfois changé de méthode mais pas de dessein. Une politique faite d’ingérence, de mensonges et de violences politique, institutionnelle, policière et militaire. La violence est bien entendu symbolique. Elle vise sur ce plan à nous inculquer le sentiment de notre échec, un échec qui serait dû à nos institutions, à nos valeurs de société et de culture jugées rétrogrades. Il nous est ainsi jeté au visage que "le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire". Le refus de toute repentance, afin de ne pas répondre des crimes d’hier et de justifier des ingérences et des prédations d’aujourd’hui, fait dire au Président français que "la colonisation fut une faute qui fut payée par l’amertume et la souffrance de ceux qui avaient cru tout donner et qui ne comprenaient pas pourquoi on leur en voulait tant". À nos enfants, lui qui lie immigration et identité nationale n’omet pas de demander d’ouvrir les yeux, de ne plus regarder la civilisation mondiale comme une menace, comme l’ont trop souvent fait leurs aînés. La mondialisation néolibérale, cette "merveilleuse" aventure dont le continent noir serait le grand perdant, est aujourd’hui l’incarnation de cette "Histoire", puisque "Jamais l’homme (africain) ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin". Le libéralisme triomphant que le Président français avait en tête au moment où il s’adressait en ces termes aux Africains est aujourd’hui dans l’impasse. Comme ici, là-bas la précarité, le chômage, la pauvreté s’aggravent. Comme ici, là-bas un grand nombre de citoyens ne voient plus la nécessité de la démocratie représentative, puisque les élus transfèrent à d’autres instances les pouvoirs que les peuples leur confient. Les 50 ans à venir seront de larmes, de feu et de sang si les dirigeants africains continuent de faire la part belle aux investisseurs étrangers en ignorant royalement l’appel au secours de leurs peuples en désarroi. Défaillant et mortifère là-bas où des garde-fous existent encore, le capitalisme prédateur est tout simplement calamiteux sous nos cieux.

La France de l’immigration choisie et le cinquantenaire

Tout aussi explicite que le discours de Dakar est la chasse à l’ennemi subsaharien. Elle est à l’aune à laquelle les pays africains qui commémorent le cinquantenaire de leurs indépendances devraient évaluer le chemin parcouru tant à l’intérieur de nos frontières que dans nos relations avec la France. En septembre et octobre 2005, traités "d’illégaux" et de "clandestins", des centaines de jeunes originaires du Mali, du Cameroun, de la République Démocratique du Congo (RDC)... erraient au Maroc, en quête d’Europe. Ils ont fini par escalader les murs de barbelés des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Leur audace a été réprimée dans le sang. Les chiffres officiels font état de quatorze morts et de plusieurs centaines de blessés. Les arrestations et les expulsions qui ont immédiatement suivi se sont déroulées avec la même violence et des centaines de jeunes ont été abandonnés dans le désert, sans eau ni nourriture. La criminalisation des migrants originaires des anciennes colonies françaises venait de franchir un tournant grave et sans précédent. "Personne ne veut de nous", relevait l’un des refoulés. Leur quête d’Europe se nourrissait d’une certaine idée de la France, celle d’une alliée potentielle dans un monde incertain, injuste et violent. Aujourd’hui, les refoulés, les expulsés et tous les assignés à résidence s’interrogent nécessairement sur le sens d’une indépendance qui, en 50 ans, ne garantit pas à tous la liberté de mouvement et qui continue de saigner à blanc l’Afrique. Combien sont partis mais jamais arrivés ? Combien, dont les familles et spécialement les mères attendent et espèrent ? Sous les dunes de sable et les cailloux des déserts, ils se dessèchent ou dorment à jamais dans l’Atlantique et la Méditerranée. Ces hommes, ces femmes et ces enfants, de chair et non de bronze, veulent circuler librement mais deviennent des sans-papiers quand ils parviennent à franchir les murs de barbelés de l’Europe rêvée. Détention, rétention, expulsion, réadmission par la force sur le premier sol où ils ont posé le pied. Coalition d’une Europe mondialisatrice mais frileuse, dont les pays rejettent ceux qu’ils privent de papiers, se les repassent comme des pierres brûlantes dont ils construisent un mur toujours plus haut, vingt ans après la chute de celui de Berlin. La France abriterait ainsi quelques 122 zones d’attente où 98 % des demandeurs d’asile sont retenus et à partir desquelles les expulsions ont lieu. Quel est le sens des indépendances africaines pour les migrants qui vivent dans l’ombre et la peur ou qui croupissent dans les camps de rétention externalisés ? L’Europe ne les reconnaît pas, ne les respecte pas, et l’Afrique fait semblant de ne pas les connaître !

Le tête-à-tête franco-africain

Le Président français veut, semble-t-il, faire du cinquantenaire un levier et un tremplin en vue de resserrer avec les anciennes colonies d’Afrique le lien "historique", "spécifique", "unique", "privilégié" et "affectif" qu’elles entretiennent avec l’Hexagone. Les deux temps forts de cette célébration de "la fidélité", de "l’amitié" et de "la solidarité" sont le prochain Sommet Afrique / France qui aura lieu à Nice les 31 mai et 1er juin 2010 et le défilé du 14 juillet 2010, auquel sont invités, en plus des chefs d’État, des détachements militaires des anciens territoires d’Afrique noire qui ont contribué à la libération de la France durant les guerres de 1914-1918 et de 1939-1945. Tam-tam, tambours et balafons résonneront dans l’Hexagone pour conforter l’illusion selon laquelle nos États sont souverains dès 1960 et, depuis, aidés par la France à se développer. Les morts, - qui ne sont pas morts comme l’évoque Birago Diop - peuvent désespérer des vivants quand les causes pour lesquelles ils ont payé de leurs vies sont sacrifiées. Faut-il rappeler que, malgré les faits d’armes des coloniaux, ce sont des troupes soigneusement blanchies qui, en 1945, ont défilé sur les Champs-Élysées pour célébrer la victoire de la France sur les Nazis. Faut-il se souvenir de l’amertume des Tirailleurs quand ils découvrirent, après la démobilisation, qu’ils devraient se satisfaire au mieux de pensions inférieures à celles de leurs compagnons d’armes européens, au pire d’un silence humiliant, enterrant vivants ceux qui s’étaient engagés corps et âmes pour défendre une ingrate "mère patrie", inhumant une deuxième fois dans le linceul de l’oubli les nombreux morts tombés au champ d’horreur. Allons-nous ajouter un insupportable fardeau moral à l’immense désespoir des jeunes générations victimes d’une mondialisation inégalitaire et violente, qui permet à l’Europe de s’octroyer le droit de trier, de refouler et d’expulser ceux dont elle estime ne pas avoir besoin ? À la faveur du libéralisme mafieux et mortifère et avec l’aide de chefs d’État aux ordres, la France a réussi à s’emparer de bien des secteurs stratégiques des économies de ses anciennes colonies. Les grands groupes français tirent des profits juteux des secteurs pétroliers (Total), minier (l’uranium avec Areva), du bâtiment, du transport ferroviaire (Bouygues) et aérien (Air France), de l’eau et l’électricité (Bouygues, Electricité de France, la Lyonnaise des Eaux, Vivendi), des télécommunications (Bouygues, Orange) et des banques (Banque Nationale de Paris, Société Générale, Crédit Lyonnais). Loin d’être une survivance coloniale, le franc des "Colonies Françaises d’Afrique" (CFA), en devenant celui de la "Communauté Financière Africaine", traduit la continuité entre hier et aujourd’hui. Nous ne confions pas seulement l’essentiel de nos réserves de change au Trésor français : nous persévérons dans l’extraversion économique et, en dépit des apparences, dans la subordination. Avantagés par la parité fixe avec l’euro dans les pays de la zone franc ainsi que par les mécanismes de soutiens directs de l’État français, les grands groupes français ont la part belle dans le pré carré. La garantie monétaire dont nous bénéficions n’est pas un atout dans la mesure où les exportations de la zone franc sont libellées en dollar. Battre monnaie s’impose. Mais nous ne verrons pas pour autant le bout du tunnel aussi longtemps que nous caresserons l’illusion d’émerger et de prospérer durablement dans le cadre de l’échange inégal, corrupteur et destructeur du lien social et des écosystèmes. Dans le jeu de dupes dit gagnant -gagnant, les élites africaines se trompent d’enjeux, de défis et de priorités. Le sommet Afrique / France de Nice aurait pu être l’heure de la vérité sur les choix macroéconomiques qui sont à l’origine du chômage massif et chronique, de l’hémorragie migratoire et de cette incompréhensible envie de la jeunesse africaine de fuir. La France d’en haut, si tant est qu’elle l’ose, devrait être en mesure de comprendre aujourd’hui les sacrifices qui ont été exigés de nos pays au nom d’une efficacité et d’une compétitivité dont nous n’avions pas les moyens, à moins que nos États ne mettent leurs peuples au pain sec et à l’eau. Des relations franco-africaines plus respectueuses de la dignité humaine sont possibles si un très grand nombre de femmes et d’hommes africains et français s’engagent à agir ensemble contre une logique économique qui ici, en Afrique comme ailleurs au Sud, broie et tue de faim, de maladie ou par balles et qui là-bas, en Occident, broie et tue à petit feu. Ensemble, citoyens africains et français ont le droit de demander à leurs dirigeants réunis au Sommet de Nice : "Qu’avez-vous fait de nos économies et de nos vies ?"

Le rocher en feuilles

En Afrique, aujourd’hui en 2010, nous en sommes au même point qu’en 1960, à la recherche d’un monde différent, meilleur, parce que véritablement débarrassé des rapports de domination qui assujettissent et avilissent tout être humain. Notre imaginaire politique qui veut que l’indépendance et le développement économique riment avec une existence de femmes et d’hommes libres, fiers et dignes, n’a pas pris une seule ride en 50 ans. Il appartient aux peuples d’inventer et de s’imposer une nouvelle culture économique qui tranche avec celle, actuelle, des gadgets qui nous enchaînent et mettent en péril l’environnement. La culture dont il s’agit est synonyme de rupture avec la logique du bien possédé et du tout, tout de suite, à tout prix. Commençons par nous départir de l’idée de l’incontournabilité du néolibéralisme et du complexe d’infériorité des soi-disant perdants de la mondialisation, puisque celle-ci se révèle être un désastre. Laissons passer le fameux train de la croissance sans limites qui, visiblement, va droit dans le mur. Nous aurons comme compagnons de voyage un nombre considérable de citoyens du monde qui estiment que l’argent ne régit pas tout. L’Afrique, riche de valeurs sociales, culturelles et écologiques qui ne sont pas à vendre, saura faire face, dans cette perspective, à l’immense besoin d’humanité, de paix et de justice de ses peuples. "Le rocher en feuilles", symbole de la persévérance dans l’effort et de l’espérance, pourra être le socle de toutes les réalisations, dont celui de la renaissance et de la reconstruction de l’Afrique. Bouna Boukary Dioura, poète malien, le décrit en ces termes :

"Vois ! Un jour l’on nous a dit D’arroser un rocher Jusqu’à ce qu’il verdisse Car le rocher est dur. Un rocher est éternel. Les paresseux se sont retranchés Disant à tout moment "C’est folie" Nous, on a commencé le même jour, Et durant cinq ans ce fut une corvée Et quand le rocher fut couvert de mousse Il était minuit, minuit de septembre Et nous l’avons baptisé Mali."

La posture fière de l’homme, de la femme et de l’enfant africains devient dès lors une exigence morale et politique, une interpellation des dirigeants africains à penser et agir autrement, en commençant par décliner l’invitation de la France au défilé du 14 Juillet 2010 à Paris. En France, une centaine de sans-papiers ont entrepris de marcher vers Nice, sur la côte d’Azur, où le Président français reçoit le 31 mai ses homologues africains. Défiler, c’est parader, c’est marcher ensemble la tête haute, regardant en hommes libres et égaux dans la même direction. Ces "illégaux", ces "sans-papiers", ces "clandestins", ces orphelins des États postcoloniaux sortent de l’ombre, se manifestent. Alors...

  • Soutenons la marche de la dignité des sans-papiers, de Paris vers Nice !
  • Déclinons l’invitation de la France à défiler le 14 juillet 2010 à Paris !
  • Non à la marche de l’humiliation de l’Afrique, ce jour-là sur les Champs-Élysées !
  • Non aux accords de réadmission des expulsés !
  • Non aux accords de pillage de l’Afrique dits de partenariat économique (APE) !

Signataires : Aminata Dramane Traoré (Forum pour un Autre Mali) ; Samir Amin (Forum du Tiers-monde) ; Bernard Founou (Forum du Tiers-monde) ; Taoufik Ben Abdallah (Enda Tiers-monde) ; Demba Moussa Dembele (Forum des Alternatives) ; Hamidou Magassa (Cernes) ; Amadou Djikoroni (Association Repères) ; David Sacko (Association Repères) ; Mamadou Goita (Irpad).

http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=1004

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______La Banlieue S'exprime, Le nègre fondamental n'est pas mort : actualités du droit. La place de la Justice, Police Responsabilité, loi, Prison, Démocratie dans la civilisation africaine

18.04.2008 Le nègre fondamental n'est pas mort

Le nègre fondamental n’est pas mort.

Aimé Césaire, toi qui t’était qualifié de nègre fondamental, tu nous salues depuis Fort-de-France. Episode dans une histoire d’amour. Car il faut être bien crédule pour gober ces dépêches nous annonçant que tu serais mort à Fort-de-France à l’âge de 94 ans.




Parce que le propre d’un nègre fondamental est de ne pas mourir. Et nous devons être d’autant plus méfiant qu’en voici plus d’un qui s’approche déjà pour t’embaumer. J’ai même vu la grande prêtresse du chabichou qui avait déjà déclenché sa machine à communiqués pour demander un transfert au Panthéon. Des communiqués pour un poète ! Où allons nous mes enfant !… J’ai aussi vu le roi des Ray-Ban et de la Rolex réunies qui lisait lui aussi un communiqué, en faisant des grands gestes avec les bras. Mais qui les calmera ? La prochaine fois, je vote pour celui qui a une bibliothèque chez lui. Je crois que c’est le seul critère pertinent.




Il peuvent tout faire, mais il ne savent rien faire puisqu’ils ne savent pas lire et parler. Aimé Césaire, tu es un nègre fondamental. Gamin martiniquais, tu ridiculisais dans ta tête les colons de l’entre deux guerres en comparant leur pratiques de voyous blanchis aux méthodes de la pensée grecque. Projeté du lycée Victor Schœlcher de Fort-de-France à Louis-le-Grand de Paris, en passant par l’Ecole Normale, tu reviens prof’ au lycée Victor Schœlcher. Fondamentalement nègre et alors gravement communiste, et tu écris dans Cahier d’un retour au pays natal, en 1939 : « Je serais un homme-juif, un homme-cafre, un homme-hindou-de-Calcutta, un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas, l’homme-famine, l’homme-insulte, l’homme-torture, on pouvait à n’importe quel moment le saisir le rouer de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir de compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à présenter à personne… ».




Mais dans le même poème, tu ajoutes: « ô lumière amicale « ô fraîche source de la lumière « ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole « ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité « ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel « mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre « gibbosité d'autant plus bienfaisante que la terre déserte « davantage la terre « silo où se préserve et mûrit ce que la terre a de plus terre « ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour « ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'œil mort de la terre « ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale

« elle plonge dans la chair rouge du sol « elle plonge dans la chair ardente du ciel « elle troue l'accablement opaque de sa droite patience. »

Voilà, cher Aimé, on se retrouve avec cette négritude. Et bien, vois tu, je ne suis pas convaincu. Le débat n’est pas d’aujourd’hui, et tu as très bien défendu le mot. Moi, je ne suis qu’un apprenti, qu’un visiteur des mots. Mais négritude, c’est quoi aujourd’hui ? Culture noire ? Culture africaine ? Qu’en est-il aujourd’hui de cette fierté triste ? Méfie-toi, Aimé, car ils vont te la blanchir, te la polir, cette négritude. 2008 et 1949, ce sont deux mondes, et l’emballement à utiliser négritude quand les Noirs et l’Afrique restent si sous- estimés, rend le mot désormais suspect.




Tu n’as jamais dit « fondamentalement nègre » : terriblement réducteur. Non. Mais « nègre fondamental », ça a de l’allure. C’est dire qu’il y a des racines indestructibles, une part en toi, de l’histoire nègre, de ceux que « l’on peut tuer - parfaitement le tuer - sans avoir de compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à présenter à personne ». Du fondamental, ce sur quoi tu fondes. Une part commune d’identité,… et que tu dépasses.




Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas besoin d’être noir pour être « nègre fondamental ». J’aimerais bien que tu me dises ce que tu en penses. Amitiés, Cher Aimé.

http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2008/04/18/le-negre-fondamental-n-est-pas-mort.html

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