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lundi 13 février 2012

____[...] 2PAC, CHANGES LYRICS : I'm tired of bein' poor & even worse I'm black; Traduction : (Je suis fatigué d 'être pauvre, et pire je suis noir) .. Dans la peau d'un noir de John Howard Griffin

2PAC,CHANGES LYRICS

2pac,Changes

1

  • Come on come on : Allez allez
  • I see no changes wake up in the morning and I ask myself: Je ne vois aucun changement en réveillant le matin et je me demande
  • is life worth living should I blast myself?: Si la vie ne vaut devrais-je me tirer une balle?
  • I'm tired of bein' poor & even worse I'm black: Je suis fatigué d 'être pauvre, et pire je suis noir
  • my stomach hurts so I'm looking' for a purse to snatch (mon mal à l’estomac, alors je suis à la recherche »pour un sac à piquer)
  • Cops give a damn about a negro: Les flics s'en foutent d'un nègre
  • pull the trigger kill a nigga he's a hero: tirez la gâchette, tuer un mec il est un héros
  • Give the crack to the kids who the hell cares: Donner le crack aux enfants tout le monde s'en fout
  • one less hungry mouth on the welfare: une bouche de moins à nourrir pour le bien-être
  • First ship 'em dope & let 'em deal the brothers: 'Dope em & laisser «navire d'abord vendre leurs frères
  • give 'em guns step back watch 'em kill each other: donner des flingues, fais un pas en arrière, regarde les tuer les uns les autres
  • It's time to fight back that's what Huey said: Il est temps de se battre c'est ce que Huey a dit
  • 2 shots in the dark now Huey's dead: 2 tirs dans la nuit, maintenant Huey est mort
  • I got love for my brother but we can never go nowhere J'ai eu l'amour pour mon frère, mais nous ne pouvons jamais aller nulle part
  • unless we share with each other: à moins que nous partageons avec les autres
  • We gotta start makin' changes : Nous devons commencer à faire des changements
  • learn to see me as a brother instead of 2 distant strangers: apprendre à me voir comme un frère au lieu de 2 étrangers
  • and that's how it's supposed to be: et c'est comme ça que c'est censé être
  • How can the Devil take a brother if he's close to me?: Comment le diable peut prendre un frère s'il est près de moi?
  • I'd love to go back to when we played as kids: J'aimerais revenir au moment où nous jouions comme des enfants
  • but things changed, and that's the way it is: mais les choses ont changé, et c'est la façon dont il est


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« Il y a un café pour Noirs au Marché Français à deux rues d’ici ».

L’auteur est un Blanc qui change de peau avec l’aide d’un médecin pour vivre pendant quelques semaines, en 1959, la vie des Noirs américains.

Griffin est une sorte d’habitué des « changements de peau » puisqu’il est un authentique ancien aveugle et qu’il a vécu en France. Peut-être, après tout, ce type d’expérience n’était-il pas envisageable pour un Américain blanc qui n’aurait jamais quitté son pays et qui aurait toujours joui d’une excellente vision : ce sont ceux qui voient le moins loin...

Où aller dormir, manger, où pisser ? Il faut parfois traverser la ville pour trouver les commodités qui abondent pour les Blancs. Le monde des Noirs américains des années 50-60 n’a rien à voir avec celui des Blancs. Les deux communautés se côtoient sans avoir de contacts, dans l’inégalité la plus parfaite. C’était il y a 45 ans dans « la-plus-grande-démocratie-du-monde ». Les élections elles-mêmes sont en pratique réservées aux Blancs. Et la Justice aussi : un Blanc – pour autant qu’il soit un peu discret – peut tuer un Noir sans prendre de risques majeurs.

C’est encore l’époque où la solidarité entre Noirs est réduite : le Noir foncé est perçu comme inférieur par le Noir clair.

Lorsque un Noir explique « Nous ne sommes pas des gens instruits parce que nous n’en avons pas les moyens, ou parce que nous savons qu’avec de l’instruction nous n’aurions pas les mêmes emplois que les Blancs », il est difficile de ne pas faire le lien avec les immigrés chez nous : envoyés dans des écoles moins performantes parce qu’au milieu de ghettos et presque automatiquement destinés aux sections professionnelles devenues le symbole même de l’échec social. De même avec : « Le Noir sait qu’il y a quelque chose qui ne va pas du tout, mais, vu le fonctionnement actuel des choses, il ne peut pas savoir qu’à travers le travail et les études on atteint quelque chose de mieux ». Ou bien : « Le désespoir émousse le sens de la vertu chez un homme. Plus rien n’a d’importance pour lui. Il fera n’importe quoi pour y échapper – voler, commettre des actes de violence (…) » Et : « personne, pas même un saint, ne peut vivre sans le sentiment de sa valeur individuelle. Les racistes blancs ont magistralement à frustrer les Noirs de ce sentiment. De tous les crimes raciaux, c’est le moins évident mais le plus odieux, car il détruit l’esprit et le désir de vivre. »

Evoquant l’influence de la religion sur le sentiment raciste, un prêtre cite Shakespeare : « tout imbécile peut trouver un passage dans les Ecritures pour étayer ses erreurs de jugement ». Et le prêtre de conclure : « Il connaissait les bigots ». J’ajouterais : c’est vrai de toutes les Ecritures, de toutes religions et de tous les bigots.

Le livre se termine sur une inquiétude face à la montée d’un racisme en retour : celui des Noirs contre les Blancs. Explicable bien sûr, mais menant à « la tragédie insensée de l’ignorance contre l’ignorance ».

L’ensemble vaut plus par son aspect témoignage que par les quelques développements plus journalistico-philosophiques sur le racisme, pertinents bien sûr, mais moins originaux.

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____Nous voyons des Blancs qui détestent les Noirs, qui les appellent nègres, et les voient simplement comme des sous-hommes auxquels il ne faut surtout pas se mélanger sous peine de menacer la suprême race blanche... Le droit de tuer? (John Grisham)

++Nous voyons des Blancs qui détestent les Noirs, qui les appellent nègres, et les voient simplement comme des sous-hommes auxquels il ne faut surtout pas se mélanger sous peine de menacer la suprême race blanche... Bien entendu, les Noirs détestent les Blancs qui détestent les Noirs...Tous les Blancs ne font pas partie du Ku Klux Klan, ce sont les extrêmes, mais néanmoins la sympathie de la communauté blanche envers le Klan est générale++.


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Quelques mois avant de lire "Le couloir de la mort" de John Grisham, dont parle mon précédent avis, je m'étais attaquée à un de ses premiers romans, intitulé "Le droit de tuer". Il se trouve que j'avais vu quelques années auparavant le film tiré du livre qui, lui, s'intitulait "Le droit de tuer?", oui avec un point d'interrogation, une nuance pas si petite que cela. J'avais trouvé le film correct, mais comme tout le monde, les livres dont on tire les films me paraissent en général bien meilleurs que leur pendant sur grand écran, à de très rares exceptions. Finalement, je préfère voir un film puis lire le livre que le contraire, car ainsi je suis rarement déçue.

Le livre de John Grisham, dont je ne vais pas vous reparler de la carrière de juriste qui transparaît dans chaque page de ses ouvrages, commence dans les années 60, dans un département du Sud des Etats-Unis, par une scène très difficile: celui du viol brutal (s'il existe des viols sans brutalité, ce dont je doute) et la torture d'une fillette noire de dix ans par deux paysans blancs d'une trentaine d'années. Une scène plutôt difficile à lire, car très détaillée, graphique, une scène qui m'a amenée à poser le livre sur la table et à prendre une pause dans ma lecture. Mais je l'ai reprise quelques heures plus tard, et je ne le regrette pas. La fillette survit à l'ignoble agression et rentre chez elle dans l'état que l'on imagine, tellement abîmée que le médecin annonce à sa mère qu'elle ne pourra jamais porter un enfant. Les deux violeurs sont arrêtés, ce qui montre que l'impunité n'existait au moins pas dans cette partie des Etats-Unis, à cette époque-là, contrairement à d'autres endroits et/ou d'autres époques où l'on pouvait lyncher, violer des Noirs sans que le shérif montre le bout de son colt, ou alors pour échanger avec le coupable des blagues racistes et graveleuses et convenir ensemble de la prochaine opération du Ku Klux Klan local. Fou de douleur devant ce qui a été infligé à sa petite fille, le père profite de leur venue devant le tribunal pour les abattre chacun d'une balle. Hélas, il blesse aussi, totalement involontairement, un député qui devra être amputé.

Le reste du roman nous décrit le procès du père pour meurtre.

Comme dans la plupart des livres de Grisham, ceux que j'ai lus et les autres je suppose, l'étude attentive, la caractérisation poussée des personnages est un élément central.

Carl Lee Hailey est le père qui venge son enfant outragée, et se retrouve naturellement devant un tribunal pour répondre de ses actes. Carl Lee passe pratiquement tout le roman dans sa cellule à attendre son procès et n'est donc pas un personnage central du livre, une fois passée l'exécution des violeurs.

Jake Brigance est un jeune avocat blanc, très ambitieux, qui prend en charge la défense de Carl Lee, après avoir dans le passé déjà défendu son frère pour meurtre. Jake a une femme et une fillette, et son implication dans ce procès médiatique et très représentatif de la situation raciale à cette époque, va perturber énormément sa famille. Mais son ambition, sa passion de la justice sont plus fortes que sa peur; le cas de Carl Lee Hailey est bien entendu le plus important de sa jeune carrière, celui qui peut le lancer ou l'anéantir. Ellen Roark est une jeune étudiante en droit, éprise de justice, totalement dévouée à sa lutte contre la peine de mort en général, et en particulier à aider à ce que les accusés Noirs bénéficient des mêmes droits judiciaires que les Blancs. Elle offre ses services à Jake, qui l'emploie essentiellement à rechercher des cas de jurisprudence dans les autres Etats américains, pour des affaires similaires. Elle lui fournira également une épaule amicale lorsque sa femme et sa fille, menacés par le Ku Klux Klan, devront quitter la ville.

Harry Rex Vonner est un ami avocat de Jake, qui s'occupe principalement de divorces et mène une carrière tranquille et plutôt lucrative. Malgré les risques, il appuiera Jake tant légalement que moralement tout au cours du procès.

Lucien Willbanks est le mentor de Jake, son tuteur qui l'a amené là où il est. Radié du barreau, alcoolique, il sera cependant d'une grande aide pour Jake et l'aidera a donner le meilleur de lui-même.Ozzie Walls est le shérif noir de la petite ville de Clanton, Mississippi, où se déroule l'histoire. Ozzie est quelqu'un de bien, que tout le monde ou presque apprécie, et qui aide Carl Lee à voir sa famille dans la période qui précède le procès. C'est également lui qui doit se coltiner le Ku Klux Klan quand ils se mettent à brûler des croix dans les jardins des gens qui ne pensent pas comme eux, et autres singeries haineuses.

D'ailleurs le Ku Klux Klan est un personnage à part entière de ce roman. Ils semblent vraiment sortis tout droit d'une autre époque avec leur discours de haine, leurs accoutrements ridicules, leurs bagarres dans la rue, leur manière de terroriser tout le monde, y compris les jurés. Dans leur esprit étroit, un Noir qui tue un Blanc c'est un crime qui doit être puni de mort, de préférence une mort bien affreuse; alors qu'un Blanc qui tue un Noir doit être applaudi pour avoir défendu la suprématie de sa race. Pour tout esprit normalement constitué, leurs thèses sont non seulement indéfendables mais semblent absolument délirantes; n'oubliez pas que cette organisation existe encore aujourd'hui! Le Juge Noose est le juge chargé de ce procès délicat. Ses décisions sont biaisées par l'ambiance générale et plus particulièrement les menaces qu'il reçoit, tout comme les jurés. Cette influence se ressent fortement lors du procès, par exemple lorsqu'il refuse bêtement d'accorder un changement d'horaires à des témoins pourtant menacés explicitement par le Klan.




Rufus Buckley, enfin, est le procureur général, celui qui représente l'Etat contre Carl Lee. Il représente de manière assez caricaturale l'homme essentiellement préoccupé par sa carrière personnelle, pour qui la justice est une notion somme toute assez secondaire, l'essentiel étant de se faire remarquer et de plaire à l'opinion publique afin de faire démarrer une éventuelle et brillante carrière politique.

Pour ceux d'entre-vous qui ne sont pas juristes, comme moi, ne vous inquiétez pas. Grisham n'est pas fou et n'entend pas restreindre son lectorat à une bande d'avocats ou de juges! Donc, Le droit de tuer est un livre aisé à lire, les termes du jargon légal étant bien explicités afin que le lecteur lambda puisse en suivre toutes les nuances; peut-être même mieux expliquées que dans Le couloir de la mort. Il ressort de ce texte que John Grisham sait vraiment bien de quoi il parle, qu'il est bien renseigné sur tous les enjeux judiciaires, politiques ou médiatiques qui entouraient ce genre de cas représentatif d'une certaine réalité sociale et raciale. Grisham sait entraîner le lecteur à sa suite dans un domaine qu'il maîtrise parfaitement, mais sans l'engluer dans de la technique qui le laisserait sur le bas-côté. J'ai notamment été très étonnée de constater à quel point la recherche de cas faisant jurisprudence tenait un rôle prépondérant dans la préparation du procès, même au détriment de la classique analyse légale des arguments. Egalement prépondérants: les efforts pour discréditer la partie adverse.

On comprend très vite que le destin de Carl Lee dépend essentiellement de la capacité ou non de ses avocats à le faire apparaître aux jurés comme un père de famille aimant, sans histoires, ayant simplement voulu défendre sa fille victime d'un crime atroce, auquel cas il pourra s'en tirer; ou au contraire si les jurés ne parviendront pas à le voir comme autre chose qu'un meurtrier de sang froid Noir ayant abattu 2 Blancs. Dans Le couloir de la mort, il était assez hallucinant de voir les manoeuvres des avocats de la défense d'un terroriste appartenant au Ku Klux Klan pour faire en sorte de déplacer le procès dans une circonscription où le Klan était bien implanté, ou faisant en sorte de disposer d'un jury populaire uniquement composé de Blancs. Dans ces 2 ouvrages de Grisham, ce qui me reste le plus est cette évidence: à cette époque, et bien au-delà, la principale caractéristique d'un homme, c'est la couleur de sa peau. Quand il y a quelques années, Halle Berry a reçu un Oscar, l'ensemble des médias s'est extasié parce que c'était la première fois qu'une actrice Noire recevait la statuette; j'étais ébahie, oui encore de nos jours, il n'y a pas vraiment d'humanité dans l'esprit général: il y a des Blancs, des Noirs, des Jaunes... fin de la digression( désolée).

Mais ce livre n'est pas uniquement une plongée passionnante dans la machine judiciaire et politique américaine. C'est également une analyse sensible de la manière dont la vie d'une famille Noire modeste du Sud des Etats-Unis va se retrouver totalement bouleversée par un événement tragique. L'histoire d'un père qui a voulu protéger sa famille, sans penser avant de commettre son action qu'il risquait de lui rendre la vie encore bien plus difficile en cas de condamnation à la chambre à gaz. Il est coupable devant la loi, nul doute là dessus, puisqu'il ne nie nullement avoir prémédité l'assassinat de sang-froid des deux violeurs; la question étant bien entendu: Doit-on se faire justice soi-même, quand on estime que la justice de son pays est partiale et défaillante? Et Jake parviendra-t-il à convaincre le jury d'acquitter Carl Lee ou tout au moins de le condamner à une peine légère, afin de le rendre à sa famille qui a plus que jamais besoin de lui?

Bien entendu, un autre aspect passionnant de ce livre est l'analyse des préjugés raciaux en vigueur. Nous voyons des Blancs qui détestent les Noirs, qui les appellent nègres, et les voient simplement comme des sous-hommes auxquels il ne faut surtout pas se mélanger sous peine de menacer la suprême race blanche... Bien entendu, les Noirs détestent les Blancs qui détestent les Noirs...Tous les Blancs ne font pas partie du Ku Klux Klan, ce sont les extrêmes, mais néanmoins la sympathie de la communauté blanche envers le Klan est générale. Heureusement, il y a ça et là des personnes qui voient au-delà de la couleur de la peau et estiment que chacun doit être traité de manière égale; ces personnes étant forcément très courageuses car cibles des représailles violentes et effrayantes, tel Jake dont la vie est menacée à plusieurs reprises, son crime étant d'être ce que les membres du Klan appellent "nigger lover"...

Tous ces thèmes sont traités par Grisham de manière extrêmement réalistes, et pendant toute la lecture, vous ressentirez des sentiments assez forts: dégoût, espoir, empathie, douleur, appréhension, honte et doute..., et aussi pitié envers la première victime: la petite fille de Carl Lee, si brutalement arrachée de l'enfance. Aucun personnage ne laisse indifférent, ils suscitent tous amour, encouragements, haine dégoûtée, mépris, ou terreur.

Je recommande ce livre à toutes les personnes aimant les histoires de tribunal, les cas de justice, les thrillers, l'Histoire...Comme dans Le couloir de la mort, un suspense insoutenable vous tient en haleine autour d'une unique question: Jake va-t-il parvenir à sauver Carl Lee? Et en même temps, au fond de votre esprit trotte cette question: Carl Lee a-t-il eu raison de le faire? N'aurait-il pas dû penser à sa fille et aux autres membres de sa famille qui ont plus besoin de lui à la maison qu'en prison ou dans la chambre à gaz? Ne doit-on pas faire confiance à la justice? A-t-on le droit de se faire justice soi-même, n'est-ce pas la porte ouverte à l'anarchie?

Notez tout de même que ce livre n'est pas pour les âmes sensibles. Comme je le disais au début, la scène du viol de l'enfant est assez explicite, et récurrente tout au long du roman. Ces descriptions ne sont pas gratuites, elles donnent de l'épaisseur à l'épreuve initiale et de la substance au récit narratif. Pour ne rien vous cacher, à de nombreux moments mes émotions ont été mises à rude épreuve et, tout comme pour le Couloir de la Mort, j'ai terminé Le droit de tuer en larmes. Cette histoire m'a ébranlée et je ne pense pas qu'elle puisse vous laisser indifférents.

Merci à tous ceux qui sont parvenus au bout de cet avis

http://www.come4news.com/le-droit-de-tuer-john-grisham-797258

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____LE LYNCHAGE DES NOIRS AUX ÉTATS UNIS ENTRE 1882 ET 1968

L e fait de lyncher consiste à exécuter sommairement une personne, un accusé, sans jugement régulier et par une décision collective, en affligeant à cette personne de graves violences.

Le lynchage des noirs aux États-Unis débuta en 1865 avec l’apparition du Ku Klux Klan, un groupement raciste. Non content de la décision du Président Lincoln d’abolir l’esclavage en 1863, ceux-ci décidèrent d’intervenir.

Leurs actions étaient destinées à effrayer les noirs. Ils étaient coiffés de cagoules blanches pointues et faisaient brûler la nuit d’immenses croix et brandissaient des torches enflammées lors de cérémonies la nuit. Ces cérémonies étaient appelées expéditions punitives contre les noirs, le but étant de leur causer une grande frayeur. Toutefois, ce groupe de racistes allaient bien souvent plus loin puisqu’ils organisaient les lynchages de noirs soupçonnés de crimes imaginaires. Les partisans du Klu Klux Klan sévissaient principalement dans les états du Sud des Etats-Unis : Texas, Louisiane, Alabama, Mississippi et Géorgie. Quelques années plus tard ce racisme et cette haine envers la communauté noirs s’étendit à toute la communauté américaine.

Les noirs étaient principalement accusés de viol sur des femmes blanches ou de meurtres, mais généralement il suffisait d’une dispute, d’insultes avec un blanc ou même d’un témoignage à charge contre un blanc pour qu’ils soient lynchés.

Les foules voulaient se faire justice elles-mêmes et pour cela elles organisaient des lynchages publics, n’hésitant pas à aller tirer le prisonnier de sa cellule, souvent sous l’œil du shérif. Le juge Meyers de Chattanooga le dit lui-même : « il fallait à la communauté blanche un corps noir, pas nécessairement celui de la personne qui avait commis le crime ». Il cite notamment le lynchage de Ed Johnson, qui un siècle plus tard fut innocenté du crime qui lui était reproché.

La police était donc très impliquée dans ces affaires de lynchage et c’est pourquoi les auteurs de ces lynchages n’étaient pas jugés, considérés comme des personnes inconnues, alors qu’elles posaient à côté de leurs victimes, à visage découvert, pour prendre des photos. Les maires des communes allaient même jusqu’à donner une journée de libre aux écoliers pour aller voir un être humain brûlé vif ; de même que les Chemins de fer organisaient des excursions pour assister aux tortures infligées. Ces tortures étaient diverses : - pendaisons (parfois plusieurs en même temps) - le bûcher - les mutilations - des lacérations - …

Quelques exemples : - le 6 mai 1922, 3 noirs furent brûlés vifs, accusés du viol d’une fille blanche de 17 ans. Un fut castré avant de succomber aux flammes. - Rufus Moncrief fut torturé puis pendu à un arbre avec son chien pour avoir refusé de se découvrir devant un blanc.

Ceux les plus concernés par ces lynchages étaient les noirs aspirant à une vie mailleure : ils s’éduquaient, parvenaient à acquérir un champ, une femme, ceux qui s’impliquaient dans la vie politique etc. Cela déplaisait aux blanc, qui considéraient que les noirs étaient et devaient rester des esclaves de par leur couleur de peau et leurs origines.

Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, des femmes noires ainsi que des enfants moirs étaient également victimes de lynchages.

Il y eu en 1882 et 1927, 92 femmes lynchées.

Exemples :

- en 1911, Laura Nelson fut pendue à un pont d’Oklahoma avec son fils de 14 ans, dont elle avait prit la défense. - Début du XX siècle, un homme noir fut pendu avec ses 3 enfants. ( voir photo en annexe).

Et en 1933 une étude montra que sur 100 lynchages de noirs, un tiers des victimes étaient innocentes des faits qui leur étaient reprochés.

Cependant des gens, aussi bien noirs que blanc se sont révoltés et ont dénoncé ces lynchages, notamment Billie Holyday, chanteuse noire, avec sa célèbre chanson Strange Fruit en 1939. (voir les paroles en annexe). Ainsi elle décrit l’atrocité des lynchages des noirs. Ce poème deviendra le symbole du racisme américain des années 30 et de la lutte des noirs contre la ségrégation.

III) Conséquences et chiffres

Entre 1882 et 1968, 4742 noirs ont connu le même sort dont la moitié dans le Mississippi, la Géorgie, le Texas, l’Alabama et la Louisiane.

Ces lynchages ont fait l’objet d’un commerce : les victimes étaient prises en photo, transformées par la suite en carte postale dont la poste fédérale a finalement interdit l’acheminement en1908. Ainsi peut-on voir ci-dessus une carte postale vendue 10 centimes de Jesse Washington, brûlé vif à Waco, Texas, en 1916. Ces crimes étaient considérés comme des spectacles pour la communauté blanche américaine et ont activement contribués à la ségrégation des noirs aux Etats-Unis. Dans les années 60, ces lynchages et ces ségrégations vont pousser la communauté noire à se révolter et à vouloir les même droits que les blancs.

Cependant, deux groupes se distinguent à l’intérieur de cette communauté. L’une prône la non-violence comme moyen de lutte et l’autre au contraire décide d’agir violemment.

Le premier groupe est mené par le pasteur Martin Luther King fervent partisan de la Lutte des noirs pour les droits civiques. Selon lui la seule méthode pour en finir avec ces lynchages et ces ségrégations est la parole, la non-violence :boycott, marches dont celle de Washington le 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial où il prononça l’un de ses discours le plus célèbre « I have a dream », dans lequel il exprime son souhait le plus cher, c’est-à-dire de voir un jour les blancs et les noirs vivre ensemble et cohabiter ensemble.

Mais ce concept n’est pas partagé de tous. En effet, en 1966, Huey Newton et Bobby Seale fondèrent The Black Panthers Party, groupe armé prônant la violence comme moyen de lutte. Ce parti est pour l’auto-défense des communautés noires et prône la suprématie de la race noire.

On peut donc voir que contrairement à Martin Luther King, ce groupe ne souhaite pas s’intégrer, mais bien se démarquer.

IV) Conclusion

On peut dire que le lynchage des noirs aux Etats-Unis montra un réel malaise dans la société américaine de l’époque, une société raciste envers les noirs et commettait des crimes horribles afin de garder ces esclaves si chers à leurs yeux. Et même si aujourd’hui la condition des afro-américains à évoluée, nous pouvons constater que cette communauté est toujours lésée et victimes d’inégalités (ouragan Katrina). Pour information, le Ku Klux Klan subsiste encore et continu d’organiser des cérémonies étranges, surtout dans le sud des Etats-Unis. On peut également ajouter que tous ces crimes font partie à jamais de l’histoire des Etats-Unis, que rien ne pourra faire oublier et dont nous devons nous souvenir pour que plus jamais des crimes pareils ne recommencent.

V) Questions

Pourquoi une telle haine ? Comment peut-on tuer sans état d’âme des personnes ? Comment peut-on réduire un être humain à l’esclavage et à l’humilier juste pour sa couleur de peau et de ses origines ? À ces questions l’on pourrait répondre que les américains considéraient les noirs comme des sous-hommes voir pires que des animaux puisqu’ils les tuaient avec leur animaux. La peur de l’inconnu, ainsi que la différence peuvent expliquer ces actes mais certainement pas les excuser. L’expression « l’homme est un loup pour l’homme » est ici très appropriée puisque des êtres humains sont capables de tuer d’autres être humains sous prétexte de leurs différences. Mais c’est justement ces différences qui font le monde et la richesse du monde.

texte de Julie Géhéniaux, 16 octobre 2006



Le texte intégral La video dénonçant les atrocités de l'esclavage n’est plus en ligne sur Dailymotion Pour fermer cette page



http://ens.perrinchassagne.net/lynchage.html

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_____DIEU EST NOIR; La Suprématie Noire est Divine alors que la suprématie/supériorité blanche est démoniaque. ! Le monde blanc/occidental/européen maléfique ne possède aucun concept de Vie, tout ce qu’il engendre est synonyme de mort. I Empereur Selassie

DIEU EST NOIR http://eabic.e-monsite.com/pages/la-suprematie-noire/dieu-est-noir.html

Blessed Love My Lord & Empress, Prince & Princess, Rendons Grâces pour la Vie, le Don le plus précieux et pour notre Puissant pourvoyeur de Vie en Chair et en Sang, Un Homme ! Très Saint Emmanuel I Empereur Selassie I JaH Ras Tafari !

Il est essentiel pour I&I du Congrès Noir Africain Ethiopien International de préciser le concept Divin de la Suprématie Noire auquel certains réfèrent comme étant l’équivalent de la suprématie/supériorité blanche. En fait ce sont deux opposés. La Suprématie Noire est Divine alors que la suprématie/supériorité blanche est démoniaque. Un concept Divin en étant un qui ne fait de tords à personne, et un concept démoniaque étant basé sur l’asservissement du Vivant. Il est essentiel que les Petits Enfants comprennent bien de quoi il s’agit, aussi I&I commençons tout juste à nous exprimer sur ce sujet en langue francophone. En effet, La Suprématie Noire n’a Rien à voir avec la suprématie/supériorité maléfique blanche. La Suprématie Noire est Dieu ! Notre Dieu Noir est l’Être Suprême ! Le Dieu de la Justice et des Droits Égaux pour l’Homme Noir aussi ! Car si les populations blanches/occidentales/européennes ont leurs droits, nous autres Noirs/Africains/Ethiopiens sommes loin d’avoir les nôtres. Bien au contraire, le monde blanc/occidental/européen continue à nous manipuler et à nous tuer pour exploiter nos forces et nos richesses. La Suprématie Noire proclame l’Égalité des Droits et la Justice par la Charte de Déclaration des Droits de l’Homme. L’Article 1 stipule que tous naissent libres et égaux en dignité et en droit et que nous devons agir les uns avec les autres dans un esprit de Fraternité ! Le Monde blanc/occidental/européen maléfique a foulé l’Article 1, ainsi que tous les autres articles de la Déclaration des Droits de l’Homme, aux pieds. C’est notre Divine Majesté de Suprématie Noire, le Roi des Rois, qui a dirigé l’équipe qui a écrit cette Charte, et l’Ethiopie en est le premier signataire. Tous ces Droits doivent donc advenir pour l’Homme Noir aussi ! Notre Monarque de Suprématie Noire, l’Empereur Haile Selassie I ne demande pas plus de Droits pour l’Homme Noir mais exactement les mêmes que ceux stipulés dans cette Déclaration pour tous les hommes quelque soient leurs origines. Ceux qui pensent que la Suprématie Noire est l’égal de la suprématie/supériorité maléfique blanche n’ont que peu de compréhension des choses de la Vie ! En effet, la Suprématie Noire n’est pas venue piller l’Europe, ni mettre les européens en esclavage ou les massacrer pour prendre leur terre et toute son absence de richesse ! La Suprématie Noire ne commet aucun génocide ! La Suprématie Noire est pourvoyeuse de plus de Vie pour Tous ! La Suprématie Noire ramène toutes les Nations à la façon originelle d’adorer Dieu dans la Vie et non dans la mort. La Suprématie Noire voit Dieu dans l’Homme ! Contrairement à la suprématie/supériorité maléfique blanche qui dit que certains hommes, notamment l’Homme Noir de la Terre est un Être inférieur, sans Âme et l’égal des bêtes ! C’est toujours ce même système d’obscurant-isme qui gère les affaires de la Planète, annihilant toute forme de Vie. Ce sont les mêmes lois qui prévalent, les mêmes organes de la Bête, tel le Vatican. Les mêmes lois de l’Antichrist napoléon bonaparte, qui sont les même lois gréco-romaines, qui sont les mêmes qui ont amenés le Peuple à choisir Barrabas et à crucifier Christ l’Emmanuel, le Monarque de Suprématie Noire ! De plus, ce sont exactement les mêmes êtres depuis ces temps anciens jusqu’à ce jour ! Réincarnés par une lignée paternelle et un utérus maternel et reproduisant les mêmes crimes jusqu’à ce que le Jour advienne de leur châtiment où ils n’auront plus accès à la Vie mais à la mort éternelle !

Beaucoup voudraient aller à l’encontre de notre Dieu en le décolorant . L’Homme est clairement venu et s’est distinctement placé lui-même en tant que Noir/Africain/Éthiopien dans tous ces discours, et chacun de Ses mouvements reflétait une victoire sur le monde blanc/occidental/européen maléfique. Dieu contre le démon, tel est Ras Tafari ! Certains mentionnent jésus qui est le même jésus- christ blanc que michelangelo a peint mort sur la croix et que ce monde blanc/occidental/européen vénère : un dieu mort et de mort. C’est ce même jésus qui nous a amené en esclavage, à fond de cale, dans le monde blanc/occidental/européen maléfique, l’Enfer ! Le même christian-isme qui nous a marqués au fer rouge prétextant que nous étions des sous-hommes proches de l’animal, il nous a rebaptisés en Pierre, Paul, Jacques, nous faisant oublier jusqu’à nos propres Noms, notre Langue, notre Terre. Ils nous ont dépossédés ! et ils nous ont bien possédés ! Et ça continue ! le même christian-isme qui est la même suprématie/supériorité blanche maléfique du monde blanc/occidental/européen maléfique ne cesse de faire des dégâts en Afrique avec le viol des enfants, le sang contaminé, les épidémies de sida, d’ébola, la sous alimentation, la famine, le sans-vêtements, sans-abris et toutes cette sorte de violences pour continuer à briser du Noir ! Certains veulent aussi faire croire qu’il s’agit d’un monde spirituel hors de la chair, et c’est là l’antichrist ! Car quiconque proclame que Christ est venu en esprit et pas en chair est l’antichrist. D’où vient le christian-isme ! D’où viennent le capital-isme et le colonial-isme ? Tous les –ismes viennent du monde blanc/occidental/européen maléfique et sont des concepts maléfiques qui visent à tuer l’Homme et en particulier l’Homme Noir spirituellement et physiquement. C’est la suprématie/supériorité maléfique blanche qui a mis en place ces blasphèmes à la face du Dieu Vivant d’Ethiopie. Ces pratiques démoniaques ne font pas partie de notre éducation Noire/Africaine/Ethiopienne de Suprématie Noire. L’Homme a dit : Malheur à ceux qui se prétendent Juifs et sont de la synagogue de satan ! Ceux qui ont peur lorsqu’ils entendent parler de Notre Divine Majesté Royale de Suprématie Noire sont les mêmes qui nous accusent de Race-isme lorsque nous nous adressons à notre propre Peuple Noir Africain/Ethiopien en Suprématie Noire tel le Plus Grand Prophète à être né de femme, l’Honorable Marcus Mosiah Garvey. Le Mouvement Ras est l’Exode, hors de Babylone, hors de la suprématie/supériorité blanche, Tous doivent venir à la Suprématie Noire dans la Droiture de la Rédemption. La façon Noire de Vivre et d’Aimer la Vie. L’Homme a dit que l’Antichrist est celui qui dit déclare que Christ n’est pas en chair, et certains continuent à vouloir séparer le corps de l’âme et emmener les petits enfants à la mort. Ils cherchent encore un dieu dans le ciel. Les morts ne louent pas Dieu et Il n’a aucune part avec elle car Il est le Dieu de la Vie en Chair et en Sang. Redemption God JaH Ras Tafari SelaH King Selassie I JaH Ras Tafari. Ces mêmes affichent encore leur ignorance en parlant alors de supériorité de race. La Suprématie Noire n’a Rien à Voir avec les concepts maléfiques du monde occidental ; mais dans le but d’éclairer les Fils et Filles Royaux Noirs Ethiopiens Africains et Tous ceux qui lisent ce post universellement, voilà en quelques mots ce qu’est la Suprématie Noire dans la Droiture de la Rédemption : L’Europe est dénuée de richesse et le niveau de vie des occidentaux est fort élevé. L’Afrique est la Terre la Plus Riche, pourtant le niveau de vie des Africains est le plus bas de la Planète. Petits Enfants, c’est d’exploitation, de vol, d’arnaque à l’échelle globale, de piraterie qu’il s’agit. En effet le monde blanc occidental maléfique doit son niveau de vie à l’exercice de tous les attributs démoniaques à l’encontre de la population Noire Africaine/Ethiopienne de la Terre. Ils voulaient même faire de l’Afrique un espace sans nègres, comme ils ont voulu faire des Amériques un espace sans indiens. Ce n’est donc pas de Race-isme qu’il s’agit ! Mais tout simplement de Droits égaux et de Justice pour Tous. Car tout ce dont le riche a besoin, le pauvre aussi ! Pourtant alors que les blancs occidentaux sont de plus en plus riches et de plus en plus obèses, prenant dans leur grande décadence l’inutile superflu comme absolue necessité, le Noir est en train de mourir de pauvreté, famine, sous nutrition, maladies, épidémies, etc … dont tous les spécialistes déclarent que ça vient d’une volonté blanche européenne occidentale maléfique de garder le contrôle sur la Terre. C’est bien de l’affrontement de 2 mondes qu’il s’agit, l’Armageddeon, les Enfants doivent choisir entre la façon Africaine Ethiopienne Noire de vivre tous ensemble où la façon européenne maléfique occidentale de mourir tout seul. Le Monde Noir de Dieu emmène toutes les Nations à la Rédemption du Dieu Noir de la Création, Tous doivent revenir à la manière Première, donc Suprême d’adorer Dieu dans le Vivant et non dans la mort ! Tous sont conviés à ce grand Repas, car Dieu est Amour, aimons nous donc tous dans la Droiture de la Suprématie Noire. Car le monde blanc occidental européen maléfique parle d’amour lorsque deux hommes ou/et deux femmes commettent l’abomination ensembles et leur donnent même le droit d’adopter des enfants et de les éduquer dans l’abomination. Nous de la Suprématie Noire ne considérons pas la décadence du monde maléfique blanc européen comme un monde supérieur mais, comme Dieu a brulé Sodome et Gomorrho, nous savons qu’ils n’ont Rien à nous apprendre, et que Tout l’enseignement qui va sauver la Terre est venu en tant qu’Homme Noir Suprême car Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs, Élu de lui-même et Lumière de Ce Monde, Il est venu Homme Noir et Femme Noire pour montrer la Bonne Voie et non pas le contraire.

Notre Divine Majesté Noire Ethiopienne/Africaine de la Terre, le Lion Conquérant de la Tribu de Judah, l’a déclaré : Tant que la Couleur de la Peau d’un homme aura plus de signification que la couleur de ses yeux… c’est la Guerre ! Yes, My Lord & Empress ! I&I sommes en Guerre, certains de la Victoire du Bien sur le Mal ! Le Bien étant représenté par le Monde de Ras Tafari, le Monde Noir Africain Ethiopien, le Mal étant représenté par le monde blanc maléfique européen occidental contre lequel notre Dieu et Roi s’est battu lorsqu’il est venu s’exprimer devant la SDN puis devant l’ONU. Et Il a vaincu car Nul ne peut arrêter le Feu qu’Il a craché, que I&I continue à alimenter jusqu’à la fin totale de ce monde blanc maléfique européen occidental. Le Nyahbinghy transporte l’annonce faite dans nos Anciens Livres de la Prophétie de la fin du démon et de ses alliés ainsi que la destruction finale et totale de leur monde ! Le Nyahbinghy dit que les dirigeants noirs et les hommes noirs qui se prosternent devant le monde blanc européen occidental pour faire périr leurs frères vont descendre dans la fosse avec leurs patrons toubabs/barbares. L’Homme a dit que celui qui utilise le fusil est aussi mauvais que ceux qui l’ont fabriqué ! Le Jugement est certain pour tous ceux qui commettent l’iniquité et nous ne sommes pas venus nous battre contre la chair mais contre toutes les principautés maléfiques dans les endroits abaissés et élevés. Regardons encore vers l’Afrique/Ethiopie et nous verrons toutes les nations encore liguées contre l’Eternel et Son Oint. Ou encore quelle est la Nation qui n’exploite pas l’Ethiopie/Afrique ? L’Ethiopie/Afrique est le Panier de Pain de la Terre entière, pourtant l’Africain/Ethiopien Noir meurt de faim, de maladie et autres dégénérescences car il n’a pas accès à la richesse de Sa Terre que lui refuse la suprématie/supériorité blanche. Toutes les Richesses s’y trouvent alors que l’Europe n’a même plus de charbon à l’heure qu’il est, c’est d’ailleurs le constat du désert dans lequel vivent les européens/occidentaux/blancs qui les ont amenés, par leur maléfice, à massacrer les Amérindiens des îles et du Continent pour s’accaparer des Amériques, alors que ceux-ci les recevaient en confiance et dans l’hospitalité. En effet, les blancs/occidentaux/européens se sont habitués au niveau de Vie qui tue le Vivant. Car pour ce niveau de vie, ils continuent à massacrer la population pour exploiter la Terre d’Afrique/Ethiopie, le Droit de Naissance et l’Héritage de l’Homme Noir, jusqu’au Jour de leur Châtiment. L’Amour et l’Hospitalité de l’Homme Noir pour les manières étrangères de ce peuple venu du nord l’ont amené dans les îles rochers prisons des Antilles/Caraïbes en captivité. Le Roi des rois est d’abord venu pour Ses enfants dispersés aux quatre vents. Il a laissé un petit bout de Terre qui a pour nom Sheshemane pour tous les Fils et Filles Royaux Noirs Israëlites qui ont été emmenés dans l’Enfer du monde blanc européen occidental qui parce qu’il se croyait supérieur a voulu exercer une puissance d’autorité sur le Vivant. Notre Divine Majesté est d’abord concerné par l’Africain Ethiopien exactement comme l’Hon. Marcus Mosiah Garvey, venu d’abord pour l’Homme Noir et par extension pour toute l’Humanité. Pour ceux qui se plairaient à déclarer le contraire nous avons de nombreux discours tous centrés sur la cause de l’Homme Noir de la Terre qui est une Cause de Droits Égaux et de Justice. Il a organisé l’Unité des Etats Africains, (en l’Organisation de l’Unité Africaine qui engendra l’Union Africaine qui va engendrer les Etats-Unis d’Afrique comme l’a déclaré le Prophète.), afin que tous les États Africains ouvrent leurs portes à leurs alter-ego Noirs dispersés aux quatre vents par la violence de la Traite Négrière. Et la corruption des chefs d’Etat qui se laissent fourvoyer par la suprématie blanche continue à faire mourir le peuple. I&I savons que celui qui se nourrit de vies humaines est le démon. Son temps est compté car elle est démasquée. L’Histoire et la Prophétie démontrent que la Grande Nation Noire est la Première née, la Première engendrée à l’image et à la Ressemblance de l’Eternel Dieu de la Création, étant la Première, elle doit être Suprême, puisqu’elle a engendrée toutes les autres nations qui ont chacune reçu un territoire en héritage. Zion pour le Monde Noir, l’Asie pour les asiatiques, l’Inde pour les Indiens, l’Amérique et les îles des Caraïbes pour les amérindiens, l’Europe pour les européens. Le monde blanc occidental a démontré son maléfice en exterminant le vivant partout où ils vont. Ces barbares ont tout dérobé, tout pillé, et saccagé, tout falsifié ! Et ils continuent à publier leurs mensonges. Le Monde Noir doit comprendre que le monde maléfique occidentale/européen/blanc est destiné à sa perte. Toutes les langues proclameront et tous les genoux fléchiront que Ce petit Homme Noir et Sa femme Noire est bien le Dieu Vivant des Israëlites, le Roi Alpha et la Reine Omega. Holy Empress Menen I Mama Omega I King Selassie I JaH Ras Tafari ! Au commencement lorsque Dieu créa la Terre, dans le Monde Noir Africain Ethiopien, tout ce qui était présent sur la table était pour Tous et pour chacun. Nous Cueillions. Il y avait à foison, et lors de l’entrée du Monde Maléfique dans la vie, nous fûmes condamnés à travailler pour subvenir à nos besoins. Le Monde Maléfique blanc occidental européen nous a réduit en esclavage, toute la Terre, tout le vivant … Ils ont tout ce qu’il leur faut et plus et ils organisent la pauvreté, les mouvements de réfugiés, les guerres civiles, les épidémies, … etc … pour leur bénéfice. Ils font du bénéfice sur la misère et la mort de l’homme. Le monde blanc maléfique occidental européen n’a aucune compréhension des choses divines. C’est le seul à n’avoir pas su mettre en place une spiritualité qui lui soit propre. C’est pourquoi lorsque les occidentaux européens veulent se construire une spiritualité ils se tournent vers l’Est. La preuve en est que le monde blanc maléfique européen occidental a mis en place le système qui détruit la Vie par excellence. Un système de mort et de souffrance : l’enfer.

Certains voudraient faire croire que tout va bien, que toute la souffrance et tous les cris du Monde Noir Africain Ethiopien sous les coups à répétition du monde blanc maléfique occidental européen font partie du passé. Alors que notre Peuple Noir Africain Ethiopien continue à mourir chaque instant pour que ces occidentaux maintiennent un niveau de vie supérieur. Certains voudraient faire croire qu’aujourd’hui le monde est métissé et que c’est une nouvelle donne car ils ne savent pas que quelque soit le pourcentage de sang nègre que tu possèdes, tu es un nègre, puisque le Noir est Suprême, il est dominant alors que les gênes caucasiens/blancs sont récessifs. La preuve en est que les métis sont presque autant dénigrés que les autres noirs par la suprématie/supériorité blanche sauf qu’ils se servent des faibles pour appâter les autre noirs vers leur façon de penser le monde c'est-à-dire, vers la mort. Il n’est plus temps de croire leurs mensonges car nulle part en Afrique Ethiopie il n’y a d’usine d’armes. Toutes les armes présentes sur le Continent y ont été amenées par les blancs qui les fabriquent et en font commerce. Ils nous tuent avec leur éducation. Ils nous tuent avec leur nourriture trans-formée. Ils nous tuent avec leurs épidémies. Ils nous tuent avec du poison. Ils nous tuent avec leurs armes de destruction. La suprématie/supériorité blanche tue la Vie, c’est un vampire, satan le démon. Telle est la vérité. C’est pourquoi, tous doivent revenir à notre Royauté de Suprématie Noire, les Droits Égaux et la Justice tels que déclarés par tous les articles de la Déclaration des Droits de l’Homme. Pas plus pour l’Homme Noir que pour le blanc, mais l’Égalité Égale en toutes choses telle que prévue dans le Plan de Vie de notre Dieu. Telle se dresse la Suprématie Noire et la suprématie/supériorité blanche tombe dans la fosse avec Mussolini et ses hôtes. Et pour ceux qui disent que Christ l’Emmanuel n’est pas venu diviser, je dirais ceci : Il est venu pour diviser le bon grain de l’ivraie et mettre le Feu à l’ivraie afin que l’ivraie disparaisse une bonne fois pour toutes et ne revienne plus se mélanger aux enfants de JaH avec ses idolâtries. Certains prennent le temps d’étudier l’Ordre de Ras Tafari pour s’éduquer en toutes choses avant de se prononcer, d’autres se moquent éperdument d’égarer le peuple par l’affichage de leur ignorance et de leur incompréhension en publiant toutes sortes d’inepties et de mensonges qui servent le système de la confusion puisqu’ils sont confus eux-mêmes, car non-éduqués. Ils affichent leur mode philosophique, leur nouveau concept de rasta. Il n’y a de Ras qu’Un Seul Concept, c’est celui de la Suprématie Noire. Il engendre la Vie pour chacun et pour tous, car il ne laisse aucun de côté. Il vient avec la Plénitude de Ras Tafari, car Cet Homme est complet et n’a aucun besoin qu’on lui rajoute des attributs désuets empreints de pagan-isme : Je suis venu jeter un feu sur la terre, et qu'ai-je à désirer, s'il est déjà allumé? Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde qu'il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre? Non, vous dis-je, mais la division. Car désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois; le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. Il dit encore aux foules: Quand vous voyez un nuage se lever à l'occident, vous dites aussitôt: La pluie vient. Et il arrive ainsi. Et quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites: Il fera chaud. Et cela arrive. Hypocrites! vous savez discerner l'aspect de la terre et du ciel; comment ne discernez-vous pas ce temps-ci? Et pourquoi ne discernez-vous pas de vous-mêmes ce qui est juste?

La Suprématie Noire est l’Ordre Divin. Les Saintes Écritures des Anciens Livres de la Prophétie témoignent qu’à la Création I&I marchions avec notre Roi et Dieu qui nous enseignait en toutes choses divines. En ce temps, il n’y avait pas encore de blancs sur la planète. Nous avons fondé la plus grande civilisation qui soit, et cette civilisation de Suprématie Noire ne connaissait pas le mal, la douleur, la souffrance, ni la mort ! Nos Anciens Récits contenus dans nos Anciens Livres de la Prophétie ont été écrits pour nous mettre en garde contre l’apparition du mal sur la Terre. Le Récit d’Adam et d’Eve raconte cet avènement du mal et de la transgression qu’I&I n’avions jamais connu jusqu’à ce jour maudit ! Car lorsque le monde blanc a apparu dans la Création il y avait déjà bien longtemps que nous étions là à Vivre selon les Principes Divins que nous enseignait Dieu lui-même qui marchait avec nous. Lorsque nos Ancêtres ont rédigés les Anciens Livres de la Prophétie pour nous avertir de la venue du monde maléfique, il y avait déjà bien longtemps que nous étions sur Terre. Notre poursuite dans la Vie était la Droiture ! Nous savions que la Droiture amène à la Vie Eternelle ! Nous étions essentiellement préoccupés par la Grandeur de l’Âme pour conserver notre Vie que nous considérions et jusqu’à ce Jour comme le Don le plus précieux du Créateur à ses Créatures. Ceux qui racontent que le Monde Noir était aussi mauvais que le monde blanc devraient se poser la question : comment auraient ils faits pour bâtir une si grande Civilisation basée sur la Spiritualité par laquelle les grecs ont été complètement abasourdis lorsqu’ils en ont rencontré la Suprématie Noire ! L’Ordre régnait sans police ! Le Peuple était un Peuple Juste et Droit ! Les anciens grecs avaient compris que ce Continent qu’ils nommèrent Ethiopie était le Lieu de Résidence des Dieux. Et les premiers Grecs chantèrent les louanges d’une telle civilisation basée sur l’Honneur, le Respect de la Vie, la Justice, le Droit et toutes les grandes valeurs morales qui sont Dieu le Père, l’Être Suprême ! Mais vu la corruption du monde blanc/occidental/maléfique une telle Paix dans l’Amour de Dieu est très simplement impossible à seulement réaliser pour certains ! La suprématie/supériorité maléfique blanche n’a jamais respecté la Vie, c’est elle qui est entrée dans le monde avec la transgression et la sauvage barbarie !

Le Bien est tout ce qui soutient et contribue à la Vie ! Le mal est tout ce qui engendre la douleur, la souffrance et la mort ! Le monde blanc/occidental/européen maléfique est le numéro 1 en toutes activités mortelles pour l’Homme et toute forme de Vie ! Est-ce le Monde Noir/Africain/Ethiopien qui est en train de mettre en danger toute la Planète ? Ne s’agit il pas plutôt de la suprématie/supériorité blanche ! Le monde blanc/occidental/européen maléfique ne possède aucun concept de Vie, tout ce qu’il engendre est synonyme de mort. Certains disent : nous sommes tous Africains ! L’Afrique est le Berceau de l’Humanité et tout vient de Là ! C’est pourquoi ils ne prennent aucune mesure pour défendre le Continent Noir des ravages que lui fait subir le monde blanc/occidental/européen maléfique ! S’ils étaient vraiment conscients que l’Afrique/Ethiopie est le berceau de l’Humanité, ils viendraient chercher un peu de cette Humanité qui leur fait tant défaut ! Pourquoi ne viennent-ils pas adorer leur Dieu Noir, l’Empereur Haile Selassie I, le Monarque de Suprématie Noire, (le Roi d’ Israël est le Dieu d’ Israël), dans son Authenticité de Dieu Noir et Suprême sur Toute la Création. Un Dieu pour Nous Tous ! Pourquoi ne se battent t-ils pas sans répits pour que leur monde blanc/occidental/européen arrête de tuer le Vivant et surtout l’exploitation de la Terre de l’Homme Noir/Africain/Ethiopien ? Pourquoi cherchent-ils à s’opposer à la Suprématie Noire dans la Droiture de la Rédemption ? Comme l’ont fait leurs ancêtres avant eux, ils veulent encore décolorer l’Histoire et nous faire prendre des vessies pour des lanternes ! Ils se déguisent en Ras et prônent la même suprématie/supériorité blanche que leurs ancêtres avant eux ! Certains désirent en fait continuer ce que leurs ancêtres ont commencé et ils parlent de village planétaire ! Ce concept de village planétaire est encore une forme d’asservissement du vivant ! Cela signifie qu’ils n’ont aucune intention de se battre pour que cesse l’exploitation du Monde Noir/Africain/Ethiopien ! Ils vont simplement continuer à dire ‘paix et amour’ comme des babacools, sans compassion aucune, pendant que ce monde blanc/occidental/européen maléfique continue à nous tuer à chaque instant ! Ainsi ils viendront passer leurs vacances en Afrique et même faire un safari puisque c’est le village ! Ils ont proclamé l’émancipation de l’Esclavage et ne nous ont jamais renvoyé chez nous ! Ils continuent ce jour à se servir comme s’ils étaient chez eux, puisque c’est un grand village planétaire et que toutes les richesses se trouvent en Afrique/Ethiopie, ils trouvent normal de venir se servir sans nous demander, sans nous consulter ! Il faut qu’ils sachent : Il n’y a pas de Paix sans Justice et Nous les Africains nous battrons si cela s'avère nécessaire, et nous savons que nous vaincrons, car nous avons Foi en la Victoire Ultime et Définitive du Bien sur le mal.

L’Homme a dit que tous les blancs/occidentaux/européens de la Planète ont une petite mission à accomplir pour lui, c’est de rendre Ses Droits Égaux, Sa Justice et Sa Terre à l’Homme Noir de la Terre ! Tous doivent se prononcer contre la misère dans laquelle leur monde nous maintient depuis trop longtemps ! Il est grand temps de revenir à l’Adoration du Vrai Dieu Vivant de Suprématie Noire, le Dieu de la Création, le même qui a donné naissance à l’Homme Noir en premier, puis l’Homme Noir et la Femme Noire ont engendrés toutes les autres nations ! L’Homme Noir et la Femme Noire sont donc les Parents de Tous. Pourtant, ils continuent à nous tuer pour mieux piller nos richesses et maintenir leur niveau de Vie auquel ils sont habitués, le mode de vie qui tue le Vivant! Voilà la Guerre du Bien contre le mal dont parle notre Dieu Noir, c’est la Guerre du mode de Vie Noir/Africain/Ethiopien qui représente le Bien et la Vie, (car le Monde Noir n’a conçu aucun concept de manipulation de la Vie jusqu’à ce jour), contre les maléfices du monde blanc/occidental/européen : le mal et la mort ! Qui peut nier que le monde blanc/occidental/européen maléfique est un monde de mort ? Connaissez-vous leurs coutumes d’adoration satanique ?Le monde blanc/occidental/européen maléfique n’est il pas responsable de la disparition de milliers d’espèces de la faune et de la flore chaque jour que Dieu fait ? Le monde blanc/occidental/européen maléfique n’use t-il pas quotidiennement de génocide à l’encontre du Monde Noir/Africain/Ethiopien ? Le monde blanc/occidental/européen maléfique n’est il pas responsable du réchauffement planétaire ? Le Monde blanc occidental/européen maléfique ne manipule t-il pas le vivant ? Le monde blanc occidental/européen maléfique ne se prend il pas pour l’axe du bien qui est chargé d’établir la paix romaine sur la Planète ? Cette paix romaine que nous connaissons bien, est la paix du plus maléfique et en ça nul ne peut venir tester le monde blanc/occidental/européen, c’est la paix des forces armées de destruction ! Tu vas rester tranquille car ils vont te tuer physiquement, et c’est comme ça qu’ils ont la Paix ! Ils déclarent même que celui qui désire la paix doit préparer la guerre !

À l’Avènement de Christ, Il a affronté la mort pour montrer qu’elle ne pouvait vaincre la Suprématie Noire dans la Droiture de la Rédemption. Il nous a encouragé à prendre position pour ce qui est Juste et Droit et combattre le mal qui est la suprématie/supériorité blanche pour avoir la Récompense de Son Royaume, Il a dit : Un Cœur pour un Royaume, donne moi ton Cœur et Je te donnerais le Royaume Eternel de mon Père. Il a dit qu’il déteste toute forme d’iniquité ! Lors de la Libération de l’Éthiopie des hordes sanguinaires blanches italiennes du démon mussolini ; notre Divin Monarque de Suprématie Noire déclara : « Ce Jour est le début d’une nouvelle ère pour l’Éthiopie. Aussi, ne rendons pas le mal pour le mal, ne commettons aucun acte de barbarie, tels que ceux perpétrés à notre encontre par l’ennemi. Ne donnons à l’ennemi aucune raison de souiller le Bonne Réputation de l’Éthiopie. Nous lui retirerons ses armes et l’enverrons d’où il est venu. Nous croyons à la coopération et à la collaboration pour promouvoir la Cause de la Sécurité Internationale, l’Égalité de l’Homme et le Bien-être de l’Humanité. Nous croyons au règlement pacifique de toutes les disputes sans avoir recours à la force. » Le monde blanc/occidental/européen maléfique nous a enseigné en toutes choses mauvaises et nous a communiqué des attributs de mort ! Par exemple, même leurs contes pour enfants sont toujours empreints d’actes terribles tels des enfants abandonnés ou autres formes de maltraitance. Leurs grands hommes sont tous des criminels devant Dieu. Les alexandre le petit, césar, napoléon, clovis, louis 14, le siècle de l’obscurant-isme avec ses philosophes et la révolution française, les mêmes obscuranti qui ont mis en place la grande conspiration contre le vivant, l’extermination des amérindiens et de l’Homme Noir de la Terre pour que le monde blanc/occidental/européen s’empare des Droits de Naissance et de l’Héritage des autres peuples pour leur usage personnel ! Ils ont mis en avant un système de dénigrement des Hautes Valeurs Spirituelles. Dans leurs écoles, ils diplôment des assassins et des meurtriers ! Dans leurs films, ils mettent en avant le sexe et la violence, leurs publicités sont truffées de femmes nues ! Leur showbiz et autres jetset et bourgeois bohèmes pour ne pas dire tout simplement des sodomites sont affichés en permanence dans leurs télés comme modèles de décadence. Ils utilisent leur internet à 90% pour le X. Ils nous ont enseigné à mentir, voler, tuer et blasphémer l’Ordre de la Création, ils nous ont appris à nous détester entre nous du Monde Noir, ils ont mis en avant toutes nos différences pour nous diviser (Diviser pour mieux régner ; cf. willie lynch et toute l’Histoire, alexandre le petit et consorts !) et mener à réalisation leurs terribles larcins.

Avec le second Avènement du Christ Noir de Suprématie Noire nous avons tous une chance de nous racheter, tous ceux qui ont été souillés par la Bête et le système qu’elle a mis en place qui est le même aujourd’hui. Par le Sang que notre Rédempteur Noir de Suprématie Noire a répandu ! Son Sang représente la souffrance du Monde Noir tout entier. Cette même souffrance qui devrait permettre à l’Humanité entière de se racheter ! Tous doivent agir envers cette Cause de Droits Égaux et de Justice pour l’Homme Noir de la Terre ! Lorsque l’Homme Noir aura Sa Justice, toutes les autres nations aussi ! Parce que l’Homme Noir est dénigré Partout ! En Inde il est désigné comme intouchable, en chine il est dénigré de même, en Arabie pareil … etc … L’Homme Noir/Africain/Ethiopien est visiblement le dernier. La Prophétie annonce que les derniers seront les Premiers dans le Royaume de Dieu. Holy Emmanuel I King Selassie I JaH Ras Tafari ! En effet, lors de ce second Avènement l’Homme nous a bien rappelé notre Ancienne Grandeur dans la Droiture de la Rédemption de la Suprématie Noire ! Il nous a révélé que le Monde Noir était le Premier et qu’Il doit être Suprême ! La même Prophétie annonce la destruction finale et totale de ce monde blanc/occidental/européen maléfique de corruption nommé : babylon ! Voici que ton temps est venu mère de toutes les abominations !!! La Suprématie Noire est : La Victoire du Bien sur le mal, La Victoire de l’Amour sur la haine, la Victoire de Dieu sur le démon. Nous sommes les Disciples, les Apôtres, les Prophètes et les Prêtres du Dieu Vivant de la Création, Ses Commandements sont d’Aimer. Nous sommes des Sujets Royaux Noirs/Africains/Ethiopiens par Naissance/Création. Notre Cri est la Liberté, la Rédemption, le Rapatriement International, Universellement. Ce qui signifie que toutes les nations doivent laisser la Terre de l’autre et rentrer chez elle ! Tous les hommes et femmes blanches doivent rentrer en Europe, quitter l’Afrique et la partie de l’Afrique qu’ils ont rebaptisé moyen-orient, aux Amériques les Indiens et Amérindiens parqués dans des réserves réclament leur terre, … etc. … les chinois doivent quitter le Tibet, le Dalaï-lama se déplace internationalement pour réclamer Sa Terre, tout le colonial-isme doit être purgé hors de la chair maintenant. Notre Monarque de Suprématie Noire a rencontré tous les chefs d’État du monde pour leur conseiller d’abandonner leurs forfaits abjects envers l’Homme Noir/Africain/Ethiopien de le laisser revenir à Sa Terre, le Continent Noir/Africain/Ethiopien. Alors, chaque Nation prendra en partage ce qui lui a été donné en Héritage par l’Éternel Dieu de la Création. Ceci engendrera une Paix Mondiale qui permettra d’établir de nouveaux rapports entre Homme de toutes nations ! Il ne sera plus possible pour un européen de venir en Afrique pour commander et être le chef et faire l’Africain trimer à son service tel que c’est le cas aujourd’hui ! Mais tous les européens, asiatiques, indiens, … etc. … qui aiment l’Afrique et seront prêts à vivre de façon Royale Noire/Africaine/Éthiopienne pourront venir visiter et peut être même s’installer en tant que Sujet Royal de notre Divin Monarque de Suprématie Noire, égal aux yeux du Tout-Puissant. Toute forme de méchanceté doit s’arrêter maintenant ! Telle est la Prophétie !

HOLY EMMANUEL I SELASSIE I JAH RAS TAFARI SELAH KING SELASSIE I JAH RAS TAFARI

Je laisse Matthieu 7, Jean 1, Hébreux 7, Ezekiel 21, Isaïe 43, Michée 4 et Joël 3.

Je suis Hon. JaHKarl, le serviteur du Seigneur, Ambassadeur Royal du Congrès Noir Africain Ethiopien International.

Fermé par 7 mots d’Amour, Dieu est Amour, Aimons Nous donc Tous.

LA SUPRÉMATIE NOIRE DANS LA DROITURE DE LA RÉDEMPTION DU CHRIST NOIR EN CHAIR ET EN SANG

Blessed Love My Lord & Empress, Prince & Princess, Rendons Grâces pour la Vie, le Don le plus précieux et pour notre Puissant pourvoyeur de Vie en Chair et en Sang, Un Homme ! Très Saint Emmanuel I Empereur Selassie I JaH Ras Tafari !

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____NÈGRE : Définition de NÈGRE... Homme de race noire. Nègres et mulâtres! (...) Viens-tu ici nous insulter avec ces noms odieux, inventés par le mépris des blancs?

NÈGRE, subst. masc. et adj.

I. − Subst. masc. A. − Homme de race noire. Nègres et mulâtres! (...) Viens-tu ici nous insulter avec ces noms odieux, inventés par le mépris des blancs? Il n'y a ici que des hommes de couleur et des noirs (Hugo,Bug-Jargal, 1826, p.152). L'appareil phonatoire varie-t-il d'une race à l'autre?

Non, guère plus que d'un individu à un autre; un nègre transplanté dès sa naissance en France parle le français aussi bien que les indigènes (Sauss.1916, p.202).Si nous pensons que les nègres sentent mauvais, nous ignorons que pour tout ce qui n'est pas l'Europe, c'est nous, blancs, qui sentons mauvais (Artaud,Théâtre et son double, 1938, p.14):

1. Des morceaux de la nuit tournés hystériques! Voilà ce que c'est les nègres, moi j'vous le dis! Enfin, des dégueulasses... des dégénérés quoi!... −Viennent-ils souvent pour vous acheter? −Acheter? Ah! rendez-vous compte! Faut les voler avant qu'ils vous volent... Céline,Voyage, 1932, p.208.

Rem. Nègre, employé en parlant des pers. a eu des connotations péj. et, à ce titre, s'est trouvé concurrencé par noir qui est moins marqué (voir Hugo, loc. cit.). Actuellement nègre semble en voie de perdre ce caractère péj., probablement en raison de la valorisation des cultures du monde noir (v. négritude). Et comme le mot soleil est un claquement de balles / et comme le mot nuit un taffetas qu'on déchire / le mot nègre / dru savez-vous / du tonnerre d'un été / que s'arrogent / des libertés incrédules (Césaire, Corps perdu ds Aimé Césaire, Paris, Seghers, 1979 1949, p.138). Je ne voulais pas être le plus grand des nègres qui ait jamais vécu, pas plus Toussaint Louverture que Walter White. Parce que, tout au fond de moi, là où les Blancs ne peuvent pas regarder, ça n'avait plus de signification (Ch.Himes, S'il braille, lâche-le..., trad. de l'angl. par R. Vavasseur et M.Duhamel, Paris, Gallimard, 1972, p.235).

♦ Nègre blanc. Albinos de race noire. (Dict. xixes.). ♦ Nègre pie. Albinos de race noire, dont l'albinisme n'est pas complet. (Dict. xixeet xxes.).

♦ Loc. fam. Un combat de nègres dans un tunnel. Action, événement qui se déroule dans l'obscurité; au fig. chose obscure, incompréhensible, inintelligible. Elle l'aide à trouver ses mots... (...) il s'exerce péniblement au langage des jeunes rats de cinémathèque. Ça devient tout à fait le fameux combat de nègres dans un tunnel (A. Boudard,Cinoche, 1975, p.261 ds Rey-Chantr. Expr. 1979).

Vulg. (Il fait) noir* comme dans le cul d'un nègre.

♦ Proverbe. pop. À vouloir blanchir* la tête d'un nègre, on perd sa lessive. B. − P.anal. (de couleur)

1. Couleur brun foncé. Synon. tête-de-nègre.Le vigne-vierge, le patounia et mon nouveau pourpre. Ces couleurs sont foncées et remplacent avantageusement le noir, le marine et le nègre (Femina, oct. 1926, p.17 ds Quem. DDL t.16).

2. CUIS. Nègre en chemise*.

3. INDUSTR. CHIM. ,,Solution dans laquelle se fait la liquidation de la pâte de savon et qui devient brune`` (Rob. Suppl. 1970).

4. CIN. Panneau noir qui intercepte la lumière des projecteurs. C'est un des réflecteurs qui s'est détaché. Nous les appelons «nègres» au studio (M. Rémon,L'Araignée mâle, 1930, p.269, in Giraud ds Quem. DDL t.6). C. − En partic.

1. P.réf. à la traite des Noirs et à leur situation d'esclaves dans le Nouveau Monde jusqu'au xixes. Synon. bois d'ébène (v. bois II C 3).Esclavage, traite des nègres. «Ce vieillard,» disoit un colon, en frappant le sachem de son bambou, «ne vaut pas une pièce d'or (...)» «D'ailleurs», disoit un autre colon (...) «ces sauvages sont des brutes qui ne valent pas le quart d'un nègre: ils aiment mieux se laisser mourir, que de travailler pour un maître (...)» (Chateaubr.,Natchez, 1826, p.344).Des nègres se sont fait tuer au service de la cause esclavagiste, dans la grande guerre civile américaine. On vit des nègres narguer John Brown qui montait à l'échafaud pour avoir voulu délivrer la race noire de ses chaînes (Clemenceau,Iniquité, 1899, p.350):

2. Je possède en ce moment cinquante mille francs qui me donneraient à peine quarante nègres. J'ai besoin de deux cent mille francs, parce que je veux deux cents nègres, afin de satisfaire mon goût pour la vie patriarcale. Des nègres, voyez-vous? C'est des enfants tout venus dont on fait ce qu'on veut (...). Avec ce capital noir, en dix ans j'aurai trois ou quatre millions. Balzac,Goriot, 1835, p.126. ♦ Nègre marron*. ♦ (Faire) bûcher, piocher, travailler (qqn) comme un nègre. (Faire) travailler (quelqu'un) très durement. Je bûche comme un nègre, je ne lis rien, je ne vois personne, j'ai une existence de curé, monotone, piètre et décolorée (Flaub.,Corresp., 1861, p.454).Traiter qqn comme un nègre. Traiter quelqu'un avec dureté et mépris. La Crécy le traite comme un nègre, et l'appelle Bibi!... Il en est fou naturellement (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p.193).

2. P.réf. au fr. sommaire parlé par certains Noirs des colonies francophones Nègre, petit (-) nègre. Français approximatif. Je pouvais couramment parler le «tahitien de la plage» qui est au tahitien pur ce que le petit-nègre est au français (Loti,Mariage, 1882, p.134).

3. P.réf. aux Noirs employés autrefois, en tant que domestiques Mon papa avait un nègre qui l'a défendu tant qu'il a pu (Sénac de Meilhan,Émigré, 1797, p.1674).Sa voiture était neuve et ses chevaux admirables: ses nègres, un peu trop battus, obéissaient sur un coup d'oeil (Taine,Notes Paris, 1867, p.100).

4. P.anal. (de fonction) a) Auxiliaire qui prépare le travail de quelqu'un et en partic. personne anonyme qui rédige pour une personnalité, qui compose les ouvrages d'un auteur connu. Tu sais que ce n'est pas le jeune Blaise Delmuter qui fait les livres de Joseph. Delmuter ne lui fait que ses discours. Pour les livres, je ne connais pas le nègre de Joseph (Duhamel,Passion J. Pasquier, 1945, p.116):

3. Un éditeur lui ayant demandé de le traduire en russe, Le Capital il se mit à la tâche, mais au cours du travail, il se sentit saisi d'un insurmontable ennui, la plume lui tomba des mains, et il passa la traduction à des nègres qui l'achevèrent pour lui. Tharaud,Cruelle Esp., 1937, p.58. b) Homme à tout faire; personne exploitée sans limites. Ce que c'est qu'un nègre chez les chiffonniers (...) La fillette du chiffonnier a des soupirants (...) l'un d'eux se résigne à devenir pour un an l'employé, l'ouvrier, l'esclave (...) le nègre du père (Grison,Paris, 1882, p.117). II. − Adjectif A. −

1.

a) En parlant d'une pers. ou d'un groupe De race noire, qui appartient à la race noire. Synon. noir.Tribus nègres. Un serviteur nègre qui ronflait bruyamment et que nous tirâmes du sommeil, courut avertir son maître (Tharaud,Fête arabe, 1912, p.166):

4. ... des femmes nègres, en chantant au clair de lune des paroles barbares, lui piquèrent la peau du front avec des stylets d'or... Flaub.,Salammbô, t.1, 1863, p.33.

b) En parlant d'un inanimé Propre aux gens de race noire, aux populations noires. Danse, masque, sculpture nègre. Les admirables vases géométriques crétois (si près de l'art nègre et des motifs de vannerie des Indiens Hopi) (Morand,New-York, 1930, p.227). ♦ Air, musique nègre. Air, musique africain(e). Synon. vieilli de jazz.On annonça le film africain. L'obscurité se fit. L'orchestre entama un air nègre (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p.998).

2. Qui a les caractéristiques physiques propres à la race noire. Il n'avait pas le type nègre autant que sa soeur (Michelet,Journal, 1861, p.571). ♦ À la nègre. À la manière des gens de race noire. La chevelure frisée à la nègre (Goncourt,Journal, 1858, p.523). B. − P.anal. (de couleur). Brun foncé. Jupe-culotte en beau shetland marine ou nègre (Catal. jouets B.H.V., 1936). ♦ En compos., au fig. Nègre-blanc. En parlant d'une motion, d'un texte Rédigé en des termes ambigus qui ménagent chacune des parties. Mais si (...) un ordre du jour «nègre-blanc» était adopté, alors serait remise en cause l'utilité du déplacement de M. Laniel aux Bermudes (Le Combat, 17 nov. 1953, p.1, col. 2). REM. 1.

Nègrerie, subst. fém.a) Vieilli. Lieu où étaient enfermés les nègres. b) Hapax. La nègrerie pue sa misère, ses vanités interminables, ses résignations immondes (Céline,Voyage, 1932, p.178).

2. Négrescent, -ente, adj.Dont le type physique se rapproche de celui du nègre. Pour l'instant, les justes étaient tous noirs, noir d'ivoire, mulâtres olive, quarterons foncés, (...) métis bistres, créoles négrescents (Morand,Magie noire, 1930, p.59).Les puants du cinéma et du porte-plume, tous métèques, négrescants sic, macaques épouillés de l'avant-veille (Aymé,Travelingue, 1941, p.127).

3. Négrifier, verbe trans.Rendre nègre (par un apport de population noire). Back Britain not Black Britain: soutenez la Grande-Bretagne, ne la négrifiez pas. C'était une des pancartes brandies par un millier de dockers londoniens (Le Nouvel Observateur, 30 avr. 1968, p.18, col. 3).Au part. passé. Hitler, dans Mein Kampf, parlant de la race française comme abâtardie et négrifiée, prétendit qu'il ne fallait pas essayer de comprendre les Français (J. Lantier,Le Temps des mercenaires, Paris, Marabout, 1969, p.57).

4. Négro-, élém. de compos.représentant le subst. nègre, entrant dans la constr. de quelques mots.a) Négro-africain*. , adj.- b) Négro-américain, -aine, adj.Relatif aux Noirs d'Amérique. Le jazz est apparu, au lendemain de la Première Guerre mondiale, comme le mode d'expression privilégié du groupe négro-américain (Encyclop. univ.t.91971, p.408, s.v. jazz). c) Négro-chamitique, adj.Relatif aux peuples d'Afrique Orientale provenant du métissage des Noirs et des populations supposées issues de Cham, c'est-à-dire les Éthiopiens et les Libyens. (Ds Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., Lexis 1975).

5. Négrité, subst. fém.Négrité, vietnamité et francité, autant de néologismes qui firent un temps leur apparition en ce monde (Thai Van Kiem, inLe Monde,23 avr. 1974, p.9 ds Quem. DDL. t.24).

6. Négritie, subst. fém.Je bûche, je pioche, (...) comme la négritie en personne (Flaub.,Corresp., 1876, p.360).

7. Négrure, subst. fém.,rare. Caractère de celle, de celui qui a la peau foncée. Il est brun, terriblement brun, jusqu'à la négrure, comme on dit dans le Midi (L. Daudet,Mésentente, 1911, p.48). Prononc. et Orth.: nε:gʀ ̥. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. a) 1529 «personne de race noire» (Parmentier, Voyage à Sumatra, éd. Ch. Schefer, p.112 ds Gdf. Compl.); b) 1704 «noir employé autrefois dans certains pays chauds comme esclave» (Trév.); c) α) 1740-55 traiter comme un nègre (Saint-Simon, Mémoires, éd. A. de Boislile, t.6, p.412); β) 1812 travailler comme un nègre (Courier, Lettres Fr. et Ital., p.857); 2. 1757 fig. «personne qui ébauche ou écrit entièrement les ouvrages signés par un écrivain célèbre» (Collé, Journ., II, 108, juillet ds Brunot t.6, p.1382); 3. a) α) 1611 neigre adj. «brun foncé» (Cotgr.); β) 1924 subst. «couleur brun foncé» (Gazette du bon ton, no4, 181 ds Quem. DDL t.16); b) 1822 tête de nègre «couleur brun foncé» (Michelet, Mémor., p.211); 4. a) 1857 parler nègre «parler en mauvais français» (Goncourt, Journal, t.1, p.308); b) 1877 petit nègre subst. «mauvais français» (Le Charivari, 6juill. 1 a ds Quem. DDL t.3); 5. 1932 cuis. nègre en chemise (Je sais cuisiner, Paris, Albin Michel, p.469). B. Adj. 1. a) 1759 «qui appartient à la race noire» (Voltaire, Candide, chap. XIV, éd. A. Morize, p.86: esclaves Négres); b) 1814 race nègre (Nysten); 2. 1922 art nègre (Proust, Prisonn., p.237). Empr. à l'esp. negro «personne de race noire» (xves., v. Cor.-Pasc. et Al.), proprement «noir» (ca 1140 ds Cor.-Pasc.), du lat. niger, v. noir. Cf. FEW t.7, p.134a-b et p.136a. Fréq. abs. littér.: 1935. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2616, b) 4008; xxes.: a) 1936, b) 2684. Bbg. Arv. 1963, p.363 s.v. négrerie. _Brasseur (P.). Le Mot nègre dans les dict. encyclop. fr. du xixes. Cultures et développement. 1976, t.8, pp.579-594. _Delesalle (S.), Valensi (L.). Le Mot nègre dans les dict. fr. d'anc. régime. Lang. fr. 1972, no15, pp.79-104. _Quem. DDL t.6, 16, 25. _Spitzer (L.). Z. fr. Spr. Lit. 1917, t.44, p.221 (s.v. négro-).

http://www.cnrtl.fr/lexicographie/n%C3%A8gre

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_____Boko Haram, littéralement en haoussa “l’éducation occidentale est impure” veut l’instauration de la charia dans l’ensemble du Nigeria. Au nom de quoi donc ?

Mosquée d'Abuja, capitale du Nigeria

TRIBUNE LIBRE DE M. MUSAKA Vous avez appris comme moi, que la secte musulmane….heu, islamiste, Boko Haram, a revendiqué ce dimanche une série d’attentats perpétrés contre des églises chrétiennes au Nigéria. On compte pas moins de 27 tués et de nombreux blessés… au nom de la religion. C’est la ville de Madala qui paye le plus lourd tribut de cette folie. Quelle religion même, une religion importée ? Oui, les noirs sont cons, vraiment cons. J’en faisais partie de cette clique de cons il y a de cela 10 ans. Comme on dit en Côte d’Ivoire, “je suis sorti de ça”.

“la religion est l’opium du peuple”, comme le disait Karl Marx. Mais, qu’ils sont cons ces Africains ! Qu’ils sont cons ces musulmans noirs ! Qu’ils sont cons ces chrétiens noirs ! Ne me souhaitez jamais joyeux noël dis-je à mes amis, mes collègues, ma famille. Pas que le christianisme soit pour moi une tare mais, les Africains, avant l’arrivée de ces religions qui les poussent à s’entretuer, croyaient en eux. Ils étaient animistes. Mais, ils ont trahi leurs ancêtres en acceptant des religions imposées qui les ont poussé à l’esclavage spirituel.

Cette secte merdique du nom de Boko Haram, littéralement en haoussa “l’éducation occidentale est impure” veut l’instauration de la charia dans l’ensemble du Nigeria. Au nom de quoi donc ? Les chrétiens sont aussi, au même titre qu’eux, des Nigérians, les animistes aussi. Ces clowns extrémistes desservent encore plus les musulmans et surtout leur cause. Ils peuvent chercher à convertir mais, pas par la force.

A partir du moment où on se revendique de la vérité en limitant par la même celle des autres, c’est la dictature. Ces apostats qui s’inspirent de l’extérieur, surtout des talibans croient-ils qu’ils sont vraiment dans le vrai ? Il est grand temps que le Gouvernement de Jonathan Goodluck extermine cette vermine et que ces religions, musulmane comme chrétienne, n’aient plus pignon sur rue en Afrique car, elles nous ont tout volé.

Crier “Allah akbar” après avoir tué, quel exploit ! L’avenir de l’Afrique ne se fera jamais dans les mosquées ou les églises.

http://allainjules.com/2011/12/25/nigeria-plus-con-quun-noir-musulman-tu-meurs-chretien-aussi/

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____(..!) Nous avons conquis notre indépendance et sommes prêts à verser notre sang pour la protéger. Blair,gardez votre Angleterre, et laissez-moi garder mon Zimbabwe». discours Mugabe 2002

Le discours de Mugabe à Jobourg

Zimbabwe

Robert Mugabe défie l'Occident

«Humiliating!»

«Nous au Zimbabwe, comprenons trop bien que le développement durable n'est pas possible sans réforme agraire; et dans notre cas que la terre vient en premier, avant tout le reste, et que tout provient et dérive de la terre». Robert Mugabe, en dépit de ses 78 ans, n'a pas raté l'occasion unique et presque inespérée qui lui a été offerte au sommet de la Terre, de s'adresser à une centaine d'autres chefs d'Etat ou de gouvernement, alors qu'il est officiellement frappé de sanctions occidentales (visas et avoirs) et suspendu du Commonwealth. Il s'est posé en champion de tous les pays du Sud, a dénoncé toute forme d'ingérence du Nord et surtout attaqué la Grande Bretagne : «Que personne n'interfère avec nos processus, que personne n'essaie de faire dérailler ce que nous essayons de faire pour nous même afin d'unir l'Afrique. Nous avons conquis notre indépendance et sommes prêts à verser notre sang pour la protéger. Blair, gardez votre Angleterre, et laissez-moi garder mon Zimbabwe». Et Mugabe d'appeler le Premier ministre britannique à produire un programme qui permette aux Africains de se développer durablement, «non comme des marionnettes, non comme des mendiants, mais comme des peuples souverains».

Mugabe a consacré l'essentiel de son discours à rejeter «les intimidations du Nord, sous couvert de bonne gouvernance et de démocratie», et dénoncé les institutions internationales «détournées pour servir les intérêts stratégiques du Nord», à commencer par l'ONU qui, aux yeux du premier ministre zimbabwéen «reste non réformée et non-démocratique». Il ripostait aussi aux vaines tentatives de dernière heure des principaux pays anglophones (Grande Bretagne, Canada, Australie, Nouvelle Zélande et Etats-Unis) d'empêcher son arrivée à Johannesburg. Le premier ministre britannique a profité pour sa part d'une visite dans le township d'Alexandra pour fustiger «les énormes dégâts» infligés au peuple zimbabwéen par Mugabe. Celui-ci a ruiné l'économie du pays et utilise «le colonialisme comme bouc émissaire», a-t-il ajouté.

Des SAS à la frontière du Zimbabwe Peu avant l'intervention de Mugabe, le président namibien Sam Nujoma avait créé la surprise en demandant la levée des sanctions contre le Zimbabwe. Il a violemment dénoncé l'Occident pour son attitude vis-à-vis de Mugabe et ouvertement soutenu la reforme agraire et la spoliation des fermiers blancs. «Les colonialistes britanniques possèdent 78% de la terre au Zimbabwe, et quatorze millions d'indigènes n'ont pas de terre du tout. Ne venez pas ici nous dire que les choses ne vont pas. Nous les Africains, avons souffert plus que quiconque au monde» a-t-il lancé à l'adresse de la Grande Bretagne et des autres pays occidentaux.

Il y a quelques jours le gouvernement namibien a menacé d'exproprier 192 fermiers blancs de leurs terres (qui couvrent 1,2 millions d'hectares) parce qu'ils les sous-utlisent, ou les délaissent, selon la presse de Whindhoek. En réalité, la situation agraire namibienne ressemble beaucoup à celle du Zimbabwe voisin: la grande majorité des terres arables du pays est toujours entre les mains d'une minorité de fermiers blancs, et les «fermes commerciales» sont environ 4.000.

Toutes ces prises de positions, qui visent en priorité la Grande Bretagne, interviennent à la suite des révélations du quotidien londonien Daily Telegraph (conservateur), qui a écrit que des membres des SAS (Special Air Service) britanniques ont déjà effectué des opérations de reconnaissance à la frontière entre le Zimbabwe et l'Afrique du sud, dans le but d'identifier des lieux à l'intérieur du Zimbabwe où les fermiers blancs expulsés de leurs fermes pourraient être rassemblés avant d'être évacués, vraisemblablement vers l'Afrique du sud.

De son côté le ministère britannique de la Défense a annoncé le 29 août que 250 parachutistes seront envoyés le mois prochain en Afrique du sud pour des «exercices» qui visent à préparer une éventuelle évacuation par des avions de la Royal Air Force (RAF) des 20 000 citoyens britanniques vivant encore au Zimbabwe, de même que les autres 20 000 Blancs qui pour la plupart ont acquis la nationalité zimbabwéenne. Selon un porte-parole de ce ministère, il existe des plans d'urgence pour les évacuer, mais «ils ne comportent pas une intervention militaire» qui viserait le régime au pouvoir à Harare. A voir.

ELIO COMARIN 03/09/2002

http://fr.groups.yahoo.com/group/CongoVista/message/25225

[Les parties de ce message comportant autre chose que du texte seul on été supprimées]

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_____" Les assassins du cardinal : Terreur sur Brazzaville " Pour quelles raisons Rome et la France de Mitterrand en ces années-là, voulaient en finir avec ce despote particulièrement pervers, intelligent et cruel ?

Pour quelles raisons Rome et la France de Mitterrand en ces années-là, voulaient en finir avec ce despote particulièrement pervers, intelligent et cruel ?

Extrait 1 du 18 juin 2009 (chapitre 11)

... Ernest Kombo est mort le 22 octobre 2008 à 14h10, au moment même où je m’apprêtais à pénétrer dans sa chambre à l’hôpital du Val de Grâce à Paris. Je n’aurai pas assez du temps qu’il me reste à vivre pour méditer sur le sens de ma présence à ses cotés, tout au long des seize mois que dura son étrange agonie.

Les raisons de sa mort sont quant à elle scellées dans les secrets de son dossier médical au Val de Grâce, où il fut soigné en sa qualité d’ancien chef d’état du Congo, responsabilité qu’il exerçât dans les années 90. Par sa dimension politique et religieuse, il était par ailleurs une personnalité hautement sensible dans le contexte préélectoral existant à Brazzaville, où des élections présidentielles doivent avoir lieu en juillet 2009. Ces élections devraient permettre de reconduire, sans aucun doute, à la tête du Congo, le dictateur qui, depuis 1977, préside aux destinées de ce pays ruiné et terrorisé. C’est Ernest Kombo qui, sans violence, en obtenant l’adhésion de tout un peuple, avait réussi à écarter ce dictateur du pouvoir en 1991.

Ce n’est pas sans de solides raisons que ce jésuite, consacré évêque par Jean Paul II en 1980, entièrement dévoué à Rome, s’engagea en politique en cette année 1991, et surtout, surtout ce n’est pas sans l’accord de Rome que cet évêque fut tout particulièrement désigné pour cet engagement très périlleux, et pour lui même et pour l’Eglise catholique. Pour quelles raisons Rome et la France de Mitterrand en ces années-là, voulaient en finir avec ce despote particulièrement pervers, intelligent et cruel ? Si le Seigneur m’avait mis sur les pas de ce pauvre Brazza oublié de tous, s’Il m’avait permis d’être le témoin de ces profanations, tant à Alger qu’à Brazzaville - qui laissèrent indifférents tous les Congolais et tous les Français concernés par cette vieille histoire emportée par le temps, les mensonges et surtout les flots de sang des St Barthélemy de toute l’Afrique Centrale, du Tchad au Congo - c’est pour témoigner publiquement d’un crime hautement symbolique et infiniment plus actuel.

Ce crime était le secret d‘Ernest Kombo et d’une élite française et catholique en charge des affaires africaines. Ma présence quotidienne auprès d’Ernest Kombo au cours des seize derniers mois de sa vie, durant lesquels j’exerçais à ses cotés la fonction de secrétaire du diocèse d’Owando, m’a permis de découvrir ce crime dans toute l’horreur de sa profondeur mystique. La mort d’Ernest Kombo libère ma parole et m’oblige à témoigner. ...

Extrait 2 du 19 juin 2009 (chapitre 11)

Au mois de juillet 2007 donc, je recevais de Kombo un appel de Brazzaville. Il me demandait d’aller le chercher à Roissy à l’arrivée du vol d’Air France vers 6h du matin. Je le retrouvais dans, un état de maigreur et de faiblesse indescriptibles. Il tremblait de tous ses membres, son regard était vide et sa main glacée. Je l’avais vu un mois auparavant déjà très affaibli.

Ce jour là j’avais assisté à une célébration de l’eucharistie qu’il présidait. J’avais été frappé, au moment de la consécration, par les tremblements de ses mains et par la perte, qu’il fit ce jour là, du fil de la cérémonie. Un jeune prêtre à ses cotés l’avait aidé à retrouver son souffle, le fil de sa lecture et ses gestes. Je n’avais pas osé alors lui faire part de mon inquiétude quand à sa santé, car il ne supportait plus que je lui pose la moindre question. Nous n’avions jamais reparlé de l’affaire Brazza, ni du dicastère de Monseigneur Poupard, ni même de mes contacts avec le père Maurice. Entre nous s’était installé un mode de relation qu’il voulait froid et distant. Ayant échoué dans toutes les missions qu’il m’avait confiées, j’acceptais le ton extrêmement autoritaire qu’il adoptait avec moi. J’étais, à ses cotés, pareil à un simple sacristain, cantonné dans l’exécution de modestes taches matérielles. Ce rôle me convenait.

A son arrivée à Roissy, j’osais à peine lui demander où se situait le siège de son mal. Il me répondit laconiquement sans autre commentaire : « - Je n’arrive plus à me nourrir. Conduis-moi à la rue de Grenelle, chez les jésuites. Je dois me rendre bientôt au Val de Grâce ».

Quelques temps après, il m’informait qu’il devait subir une opération de l’estomac. J’osais alors lui demander quelle était la nature de son mal. « Ils ne savent pas encore » me répondit-il. Il ne supportait pas que l’on s’inquiète de sa santé, secret entre Dieu, lui-même et ses médecins. Il subit cette lourde opération puis, m’a-t-il dit, des séances de chimio et de radiothérapie qui me laissaient deviner le traitement d’un cancer. Il ne me définit cependant jamais son mal ainsi. Etait-ce pour conjurer le sort ? Etait-ce parce qu’il s’agissait d’un autre mal ? Je ne le sus jamais. Jusqu’au mois de décembre 2007, il était nourri par sonde gastrique.

Cependant, malgré sa souffrance évidente, il continuait, de son lit d’hôpital, à gérer les affaires de son diocèse. Il m’en avait confié tout le travail de secrétariat. Son téléphone ne cessait de sonner et je sentais bien que les prêtres et les laïques en charge des affaires du diocèse au Congo, étaient tenus de faire des rapports circonstanciés de leur activité.

J’étais frappé par l’extrême rudesse du ton qu’il employait avec tous ses collaborateurs. Gare à celui qui lui posait une question inutile ou sans intérêt. J’étais traité avec la même rudesse. Il me semble que par le ton qu’il adoptait avec moi, il m’avait fait entrer dans le cercle assez fermé de ses proches collaborateurs.

Il m’avait confié les codes de son e-mail. Tous les jours, je lui apportais sa correspondance, à laquelle il me demandait de répondre en me dictant ses courriers. Vers le mois de janvier 2008, Il recommençait à se nourrir. Lentement, très lentement, tandis que son appétit revenait, je sentais que l’espérance retrouvait le chemin de son âme. Il me demandait de lui apporter de la papaye, des mangues et des goyaves.

J’étais désespéré de ne pouvoir lui trouver des goyaves, tout en me réjouissant de le voir déguster avec gourmandise les fruits de son enfance. Puis il sortit de l’hôpital pour retrouver sa chambre de convalescent de la rue de Grenelle. Caroline, ma secrétaire, l’installa du mieux que nous pûmes pour faciliter son travail et éclairer ses longues journées de convalescence. Si Ernest Kombo était toujours rude et silencieux avec moi, il était avec Caroline d’une extrême prévenance, s’inquiétant toujours de la charge de travail supplémentaire qu’il lui donnait. Il lui marquait des signes d’une tendresse paternelle qui nous avaient tous les deux extrêmement touchés. Plus qu’à moi-même, il lui avait donné sa totale confiance. Lorsque je lui rendais visite, le soir, avec mon épouse - « maman Suzanne » comme il aimait à l’appeler - son visage s’illuminait. Ernest Kombo se méfiait de tous les hommes, de tous leurs projets, de toutes leurs spéculations sur l’Eglise.

Il avait fini par n’avoir confiance que dans les femmes, les mamans comme il les appelait. Cette confiance totale qu’il mettait en elles, était, je crois, un trait tout à fait essentiel de son caractère et même de ses actions pastorales en Afrique. Pour lui, la femme était vraiment l’avenir de l’homme et surtout la seule espérance de l’Afrique. Peu à peu, en un mot, cet homme que j’avais vu s’effondrer, se dissoudre comme appelé par la mort, reprenait lentement le goût de la vie....

Extrait 3 du 22 juin 2009 (chapitre 11)

Après la visite que lui fit le Cardinal Diaz, Ernest Kombo entra vraiment dans la voie de la guérison. Trois soirs par semaine, je l’emmenais au restaurant de son choix.

« - Que voulez vous pour le dîner Monseigneur ? » Lui demandais-je.

« -Je rêve d’une choucroute », me répondait-il avec gourmandise.

Le soir suivant : « - Et ce soir que désirez vous manger ? - Je voudrais manger des tripes, jamais je n’en mangerais d’aussi bonnes que celles que me faisait ma mère ! » Il retrouvait un solide appétit, des forces nouvelles l’habitaient.

« - Vous semblez être sur un bon chemin, lui dis-je un soir. Je sens que vous allez beaucoup mieux.

- C’est vrai », me répondit-il. « A la surprise de tous… - Vous voulez dire à la surprise du corps médical ? »

Il me confirma qu’en effet le corps médical était surpris par la rapidité de son rétablissement qui semblait solide. Il ne restait plus de traces du mal. Il avait accepté, me confia-t-il, de faire partie d’un protocole d’étude spécifique visant à mieux comprendre l’épreuve qu’il venait de vivre et la guérison dans laquelle il venait d’entrer. Ernest Kombo semblait guéri ou tout au moins semblait entrer dans une longue rémission.

Un jour, vers le mois de juin 2008, je reçus sur l’e-mail du diocèse d’Owando un document qui interpella ma curiosité. Il s’agissait d’un rapport exécuté par un prêtre du diocèse de Brazzaville qui concernait l’organisation et la vie du petit musée dédié au Cardinal Biayenda. Né en 1927, Emile Biayenda fut créé Cardinal le 5 mars 1973 par le Pape Paul VI. Il fut assassiné dans la nuit du 18 au 19 mars 1977, quelques heures après l’assassinat du chef d’état du Congo qui était alors Marien Ngouabi.

Depuis l’assassinat du cardinal, dont les circonstances et les raisons ne furent jamais élucidées - tout au moins pour le peuple congolais et le grand public en général - un culte grandissant chaque jour depuis près de 30 ans - s’est développé autour de ce personnage unanimement reconnu et devenu légendaire au Congo. Des foules de plus en plus nombreuses se rendent sur les différents lieux qui, comme autant de stations d’un chemin de croix, marquent les étapes du calvaire des dernières heures de ce grand chef religieux

Le rapport que je reçus sur l’e-mail d’Ernest Kombo informait les évêques des différentes améliorations qui avaient été apportées dans le petit musée dédié à la mémoire du cardinal. Parmi les photographies qui l’illustraient, l’une d’entre elles retint plus particulièrement mon attention : on y reconnaissait le nonce apostolique au Congo, Monseigneur Andres Carascosa Coso, présentant à l’objectif ce qui semblait être un vêtement de couleur kaki (cf. annexe illustration). Lorsque je remis ce rapport à Ernest Kombo ce soir-là rue de Grenelle, je lui demandais des explications à propos de cet étrange cliché.

Pourquoi ce diplomate du Vatican montrait-il au public ce vêtement tel une relique? Quel en était le sens ? De bonne humeur ce soir là, il me répondit avec un sourire : « - Il s’agit de la soutane miraculeuse que portait le cardinal Biayenda le jour de son assassinat.

- Soutane miraculeuse ? Que voulez vous dire par miraculeuse ? - Vois-tu Hervé, comme chacun le sait et comme l’enquête officielle l’a établi au Congo, le cardinal Biayenda a été assassiné d’une rafale de mitrailleuse par l’adjudant Mamoye sur la montagne appelée aujourd’hui Montagne du Cardinal. Or, comme tu peux le voir, il n’y aucune trace de balle sur cette soutane. Les balles ont laissé intacts le corps et la soutane du Cardinal. Voilà le miracle.

- S’agit-il d’un vrai miracle ? » Demandais-je, stupéfait. « - Tu es vraiment stupide Hervé, comment veux-tu que cela soit possible ? Pourquoi y aurait-il eu un tel miracle ? Crois-tu que le Christ lui même ait effacé les plaies qui lui furent infligées sur la croix ? ».

Je mesurais la consternante naïveté d’enfant de choeur que j’eus pendant un instant....

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____Même si les vestiges du colonialisme restent encore très ancrés en Afrique la jeunesse Africaine ouvre les yeux bien plus que leurs aînés.. Népotisme, démagogie, guerres de profits, Afrique, Françafrique, guerres, Néocolonialisme,

La vague de démocratie qui balaie le monde arabe atteindrait l'Afrique sub-saharienne, selon Hillary Clinton Mardi, 14 Juin 2011 05:57 Etroubéka La vague de démocratie qui balaie le monde arabe atteindrait l'Afrique sub-saharienne, a prophétisé Hillary Clinton le secrétaire d'Etat américain. « Nous savons que beaucoup de peuples vivent encore en Afrique sous le règne de dirigeants depuis trop longtemps au pouvoir » a t-elle ajouté.

Lire ci-dessous quelques extraits de ses propos à ce sujet et, plus bas, l'article " Prochain prix Nobel de la Paix ? ", une analyse de Serguëi Ondaye pour ce qui concerne le Congo...

Lundi 13 juin Hillary Clinton est devenu le premier chef de la diplomatie américaine à s’adresser aux 54 pays membres de l'Union africaine, au siège de l’UA, à Addis-Abeba.

Elle a commencé par exhorter les dirigeants africains à retirer leur soutien à Mouammar El Kadhafi en expliquant qu’il était temps en Afrique d’œuvrer en faveur de promotion de la démocratie sur le continent.

Prévenant son auditoire que la même vague de démocratie qui balaie le monde arabe atteindrait l'Afrique sub-saharienne, Clinton s’est exprimé en ces termes : « Le statu quo est bousculé et les veilles habitudes de gouvernement ne sont plus acceptables ».

A propos des changements nécessaires en Afrique sub-saharienne Clinton a averti : « Nous savons que beaucoup de peuples vivent encore en Afrique sous le règne de dirigeants depuis trop longtemps au pouvoir, des hommes qui font plus attention à leur longévité et pas assez de l'héritage qu'il laissent pour l'avenir de leur pays ».

Kadhafi ? Même si elle reconnaît que le leader libyen a par le passé joué un « rôle majeur » dans l'aide financière accordée à plusieurs pays africains et à leur organisation continentale elle considère néanmoins qu’« il est devenu évident qu'il a dépassé depuis longtemps le jour où il ne devrait plus être au pouvoir » ajoutant : « Nous savons qu'un certain nombre de pays africains hésitent, en grande partie en raison de l'énorme influence que Kadhafi a exercée pendant si longtemps en Afrique ».

Notre commentaire - Les oreilles de Sassou, Biya, Obiang ont dû siffler… " Beaucoup de peuples vivent encore en Afrique sous le règne de dirigeants depuis trop longtemps au pouvoir, des hommes qui font plus attention à leur longévité... " De quoi je me mêle ?

Serait-ce là un nouveau discours de la Baule ? Peu sûr car cette fois-ci Sarkozy et la France veillent sur les intérêts de « l’homme africain qui n’est pas encore entré dans l’histoire ». L’histoire de la démocratie ?

Aux dernières nouvelles Sassou, nullement rassuré par le « printemps arabe » et ses répercussions éventuelles dans son pays, mise sur le renseignement et la sécurité de son régime. Il y consacrerait un milliard de francs CFA par semaine pour prévenir toute fronde des jeunes notamment à Talangaï (1), pourtant censé être son fief.

Cela suffira-t-il ? Peu sûr. Un fruit mûr tombe toujours surtout sous l’effet d’un vent parti de loin.

(1) Talangaï, c'est là où beaucoup de barons du pouvoir vivent... et étalent leurs richesses, devant la misère ambiante. JDO a par exemple construit un haut mur de part et d'autre de sa rue (goudronnée par ses soins), sur une centaine de mètres, ce qui permet de cacher à la vue de ses visteurs (et à la sienne), les taudis de ses encombrants et pauvres voisins...


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Tribune libre

Prochain prix Nobel de la Paix ?

L’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique en République du Congo, Monsieur Christopher W. Murray, s’est rendu, le 10 juin dernier auprès de Denis Sassou NGuesso pour solliciter son concours dans le règlement de la crise libyenne. Certes ce mouvement en direction de M’Pila ne fait que partie de la stratégie du département d’Etat afin de mobiliser l’organisation de l’Union Africaine contre Mouammar Kadhafi.

Hillary Clinton, la Secrétaire d’Etat, a achevé ce lundi sa tournée en Afrique au siège de l'Union africaine à Addis Abeba, où elle a invité l'organisation continentale à durcir le ton vis-à-vis de la Libye. La secrétaire d'Etat a été le premier chef de la diplomatie américaine à prononcer un discours devant les 53 pays membres de l'UA depuis la création de l'institution en 2002.

Vraie fausse photo d'Obama avec Sassou « Je demande à tous les Etats africains de faire pression pour la mise en œuvre d'un véritable cessez-le-feu et d'appeler Kadhafi à quitter le pouvoir (...) », a déclaré Mme Clinton. Elle a appelé les pays du continent à suspendre les activités des ambassades fidèles au régime de Tripoli et à expulser les diplomates pro-Kadhafi en poste dans ces pays. On voit mal Denis Sassou NGuesso exécuter cette demande, lui qui est le chef d’Etat le plus proche de son complice Kadhafi. Ce genre d’appel ne pourra être entendu que par des pays pauvres qui ont un besoin réel de l’aide américaine. De plus, le Congo Brazzaville est un pays véritablement riche qui vend chèrement son pétrole aux Chinois, aux Américains et qui se moque royalement d’éventuels subsides puisqu’il a déjà eu toutes ses dettes effacées par les contribuables américains, français etc…

Argument non négligeable pour les Congolais, qui rêvent de voir partir Denis et sa clique, Hillary Clinton devait également souligner que les révoltes qui secouent le monde arabe depuis l'hiver pourraient trouver un écho en Afrique, dont de nombreux dirigeants inflexibles n'ont toujours pas engagé de réformes politiques et économiques.

Rien ne nous interdit de penser que l’Ambassadeur Murray ait tenu le même langage dans son tête à tête avec le président congolais. Il faut reconnaître que la puissante Amérique, dirigée par un Barak Obama dont l’Afrique attendait tellement, s’est montrée pour le moins complaisante à l’égard de ces dictatures fantoches livrées à la kleptocratie la plus effrénée. Au premier abord cela ressemblerait à un léger chantage (diplomatique bien entendu) : « Aidez-nous à nous faire dégager Kadhafi, sinon nous pourrions encourager vos populations à suivre les révoltes nord-africaines ! »

Au Congo les populations en ont plus qu’assez et c’est à croire que les murs trop épais de la nouvelle ambassade des Etats Unis empêchent les diplomates américains d’entendre la vox populi et le mécontentement congolais. Il est bien loin le temps de l’Ambassadeur Phillips, illustre prédécesseur de l’Ambassadeur Murray qui d’un télégramme, sans en référer à Washington encore endormi, sauva la Transition congolaise.

En effet, dès la mise en place du Gouvernement Milongo, les militaires étaient régulièrement sollicités et encouragés par le Denis Sassou Nguesso, dépossédé de ses pouvoirs, à interrompre le processus démocratique. C’était sur Jean Michel Mokoko que se concentraient les pressions du président « déchu », relayées et confortées par celles des pétroliers. Il a fallu des mois d’insistance pour qu’un jour de janvier 1992 les chars se mettent en route et encerclent la Primature d’André Milongo. Tout semblait se jouer en quelques heures pour que s’arrêtât net la Transition. C’est alors que l’Ambassadeur Phillips expédia à l’AFP la déclaration, ô combien salutaire, selon laquelle les Etats-Unis soutenaient le processus démocratique de la Transition dirigé par le Conseil Supérieur de la République et son Premier ministre, M. André Milongo. Aussitôt, les commanditaires de cette tentative de putsch ordonnèrent le retour des soldats à la caserne. Le brut congolais avait alors comme principal débouché commercial les USA.

Une complicité de longue date

Depuis cette période, la diplomatie américaine s’est faite particulièrement discrète et rien n’est venu, d’outre-Atlantique, malgré l’élection de Barack Obama, freiner les excès souvent cruels de ce régime.

« Les pays africains sont très profondément divisés et opposés à propos de la Libye », note un haut responsable du département d'Etat qui accompagne Hillary Clinton.

Le Sénégal et la Mauritanie ont publiquement souhaité que le colonel libyen quitte le pouvoir, ce qu'a salué Washington, mais l'UA en tant qu'organisation ne s'est pas prononcée sur le sujet. A ce jour, seuls deux pays africains, le Sénégal (poignée de main de Barack Obama à Karim Wade à Deauville lors du G8 oblige) et la Gambie, ont officiellement reconnu la rébellion du CNT comme représentant légitime du peuple libyen. L’U.A. accuse au contraire les puissances occidentales de saper ses propres efforts pour trouver une solution politique au conflit. Il est vrai que ce dernier point de vue est celui qui est émis depuis Brazzaville et Sassou NGuesso n’a pas ménagé ses efforts ni ses deniers (au moins ceux du Trésor Public de Brazzaville) pour le faire valoir auprès de ses homologues africains. Au grand dam des puissances occidentales qui préféraient une solution expéditive : l’élimination pure et simple de Kadhafi !

Il n’empêche que cette visite de l’Ambassadeur des Etats Unis auprès de Sassou-NGuesso ne manquera d’être montée en épingle par le valet des Dépêches de Brazzaville. Il ne faudra pas s’étonner de lire que Denis Sassou NGuesso, Président d’un ex-pays pauvre, reçu par les plus grands de ce monde, sera bientôt proposé pour le Prix Nobel de la Paix tant son œuvre et ses actions sont importantes…

Certes, ils sont bien nombreux ceux qui perdent la mémoire avec l’argent du pétrole volé par l’actuelle famille au pouvoir, mais l’Ambassadeur Christopher W. Murray sait parfaitement qui est Denis Sassou NGuesso. Si d’aventure, son disque dur venait à défaillir, il pourrait toujours parcourir le brûlot, une lettre à Etienne Mougeotte, que vient d’écrire Hervé Zebrowski, l’auteur des « Assassins du Cardinal ». Peu reluisant ! De la mort du Cardinal au DC 10 d’UTA tout ou presque y passe et encore toutes les victimes n’y figurent pas….

Sergueï ONDAYE

http://www.mwinda.org/index.php?option=com_content&view=article&id=737:hillary-clinton-beaucoup-de-dirigeants-trop-longtemps-au-pouvoir-en-afrique&catid=101:article

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____Discours du Premier ministre Patrice Lumumba, le 30.06.1960 à Léopoldville.. "Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoir

Discours de Patrice LUMUMBA, Premier ministre et ministre de la défense nationale de la République du Congo, à la cérémonie de l'Indépendance à Léopoldville le 30 juin 1960. (mis à jour le 30.06.2010)

« Congolais et Congolaises, Combattants de l'indépendance aujourd'hui victorieux, Je vous salue au nom du gouvernement congolais, A vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cours, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l'histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté. Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd'hui dans l'entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d'égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c'est par la lutte qu'elle a été conquise (applaudissements), une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n'avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang. Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu'au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l'humiliant esclavage qui nous était imposé par la force.

Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant, exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d'élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu'à un noir on disait "tu", non certes comme à un ami, mais parce que le "vous" honorable était réservé aux seuls blancs? Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort.

Nous avons connu que la loi n'était jamais la même selon qu'il s'agissait d'un blanc ou d'un noir: accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même. Nous avons connu qu'il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillotes croulantes pour les noirs, qu'un noir n'était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dit européens; qu'un noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du blanc dans sa cabine de luxe.

Qui oubliera enfin les fusillades où périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d'une justice d'oppression et d'exploitation (applaudissements) (1).

Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert. Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus a agréés pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cour de l'oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini. La République du Congo a été proclamée et notre pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes sours, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail (applaudissements).

Nous allons montrer au monde ce que peut faire l'homme noir quand il travaille dans la liberté et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l'Afrique tout entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d'autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles. Nous allons mettre fin à l'oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens jouissent pleinement des libertés fondamentales prévues dans la déclaration des Droits de l'Homme (applaudissements). Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu'elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudra sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays. Nous allons faire régner non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des cours et des bonnes volontés (applaudissements).

Et pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l'assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque fois qu'elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique quelle qu'elle soit (applaudissements). Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l'histoire, n'a pas essayé de s'opposer à notre indépendance, est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d'être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants. Cette coopération, j'en suis sûr, sera profitable aux deux pays.

De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis. Ainsi, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, le Congo nouveau, notre chère République que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous demande de m'aider de toutes vos forces. Je vous demande à tous d'oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l'étranger. Je demande à la minorité parlementaire d'aider mon gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques. Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise. Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République; si par contre leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays. L'indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain (applaudissements).

Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j'ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre indépendance complète et souveraine (applaudissements). Notre gouvernement fort, national, populaire, sera le salut de ce pays. J'invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants, à se mettre résolument au travail en vue de créer une économie nationale prospère qui consacrera notre indépendance économique.

Hommage aux combattants de la liberté nationale ! Vive l'indépendance de l'Unité africaine ! Vive le Congo indépendant et souverain ! (applaudissements prolongés). »

(Source : Omeniama Lumumba)

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____Comment l'Américafrique, la Belgafrique, la Françafrique et l'Organisation des Nations Unies furent les fossoyeurs de Lumumba et de la démocratie congolaise naissante. Episode I

Episode I

  • PRESSAFRIQUE 01.10.05

Comment l'Américafrique, la Belgafrique, la Françafrique et l'Organisation des Nations Unies furent les fossoyeurs de Lumumba et de la démocratie congolaise naissante

  • Episode I : le 30 juin 1960 discours d'indépendance de Lumumba, naissance d'une démocratie parlementaire, "Bwana Kitoko" Baudoin humilié

"Ils avaient pour roi l'ange de l'abîme, appelé en hébreu Abaddon, et en grec Apollyon (c'est à dire l'exterminateur)". (Apocalypse, chap IX,11) Cité par Jules Marchal, diplomate belge et ancien fonctionnaire territorial au Congo Belge dans E.D. Morel contre Léopold II, L'Histoire du Congo 1900-1910, L'Harmattan, 1985.

"Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d'élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres...Nous avons connu nos terres spoliées au nom de textes prétendument légaux, qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort, nous avons connu que la loi n'était jamais la même, selon qu'il s'agissait d'un blanc ou d'un noir...Qui oubliera, enfin, les fusillades où périrent tant de nos frères, ou les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient pas se soumettre à un régime d'injustice ?" Lumumba, discours de l'indépendance du 30.06.1960



Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la communauté internationale, l'ONU, les USA, l'affaiblissement de l'Europe, sont autant d'éléments qui vont contribuer à précipiter le processus de décolonisation. Fin des années 1950, dans l'empire britannique la transition s'instaure pacifiquement en Afrique (Ghana 1957, Nigéria 1960...) tandis qu'en France la loi-cadre Defferre de 1956 prépare l'émancipation progressive des territoires de l'Union française. En 1957, l'Abako (Association des Bakongos), premier parti politique créé au Congo, remporta les élections municipales de Léopoldville. Alors que la Belgique et le roi Baudoin, le bien nommé "Bwana Kitoko" ("le beau jeune homme"), depuis son séjour de 1955 dans l'Etat du Congo, envisageait une décolonisation sur trente ans, la Belgique se voit obligée en urgence de décoloniser suite aux violentes émeutes des 4 et 5 janvier 1959 à Léopoldville. Le spectre d'un conflit armé qui ensanglante l'Algérie depuis 1954 conduit le gouvernement Eyskens à prendre les devants et à précipiter le processus. Très vite l'ancienne puissance coloniale accorde l'indépendance politique dans l'idée de garder la main-mise économique. Au travers des différentes étapes (table ronde de Bruxelles, élections, formation du gouvernement) les Belges cherchent moins à assurer la viabilité du jeune Etat qu'à préserver leurs intérêts et à installer des dirigeants qui leur soient favorables. il s'agit donc d'installer des dirigeants féaux à l'instar de ce qui s'est passé lors des indépendances des anciennes colonies françaises (Tchad, Gabon, Cameroun, Togo, Centrafrique..).



Pourtant, en 5 ans Lumumba était devenu le leader d'un irrésitible mouvement d'indépendance. Contre toute attente, le panafricain et patriote Lumumba gagnait les élections libres avec son mouvement le MNC (Mouvement National Congolais). Le parlement congolais vota démocratiquement et Patrice Emery Lumumba fut élu Premier ministre (chef du gouvernement) tandis que le président (sans pouvoir dans un régime parlementaire) en était son rival Joseph Kasa Vubu. La Belgique laisse à contre-coeur les clés du royaume à Patrice Lumumba. Le 20 février 1960, durant une réunion qui cloture des travaux d'une table ronde tenue à Bruxelles entre représentants belges et congolais il est décidé que l'indépendance du Congo serait fixée au 30 juin 1960.

Le 30 juin 1960 jour de l'indépendance du Congo, le Palais de la Nation à Léopoldville (l'actuelle Kinshasa) reçoit les membres de la famille royale belge dont le roi Baudoin 1er, des représentants du gouvernements belge, des administrateurs coloniaux, le parlement congolais, la presse internationale pour célébrer cette nouvelle ère pour le Congo. L'évènement est radiodiffusé dans tout le pays et couvert par la presse internationale. La foule s'amasse devant le Palais de la Nation pour assister à un évènement historique. Le protocole voulait que le roi Baudoin puis le président Kasa Vubu fassent un discours pour l'indépendance du Congo mais le premier ministre Lumumba élu par le parlement ne l'entendit pas de cette oreille.

Le discours du roi des Belges, Baudoin 1er, fut un discours de légitimation de la colonisation, une véritable apologie de l'oeuvre du roi Léopold II.

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Discours du roi Baudoin Ier ,le 30.06.1960 à Léopoldville Extrait vidéo cliquez ici



"L'indépendance du Congo constitue l'aboutissement de l'oeuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique"





Il sonnait aux oreilles des nationalistes congolais comme une insulte à la mémoire des millions de morts générés par la politique monstrueuse du roi Lépold II grand oncle du roi Baudoin. "Pour caractériser le colonialisme léopoldien, les sources les plus diverses utilisaient les notions et les concepts les plus évocateurs pour l'époque, curse ("malédiction"), slave state ("Etat esclavagiste"), rubber slavery ("esclavage du caoutchouc"), crime, pillage...Aujourd'hui on n'hésite plus à parler de génocide et d'holocauste" (Elikia M'Bokolo, p.434. Le livre noir du colonialisme. XVIè-XXIè siècle : de l'extermination à la repentance). On peut d'ailleurs pour évaluer l'ampleur de la monstruosité coloniale au Congo sous Léopold II consulter de nombreuses références* . Un documentaire britannique intitulé « Le Roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire » réalisé par Mark Dummett et produit par la BBC a suscité les foudres de la maison royale et du ministre des affaires étrangères Louis Michel lors de sa diffusion sur la RTBF le 8 avril 2004. Le passage incriminé était un commentaire faisant le parallèle entre la colonisation de Léopold II et le génocide hitlérien. Même si bon nombre de ces enquêtes sont postérieures à 1960, ni la Belgique, ni les congolais ne pouvaient ignorer le cataclysme pour le Congo que fut le règne de Léopold II. Les travaux de l'avocat afro-américain George Washington Williams, du missionnaire afro-américain William Shepperd, du journaliste britannique Edmund Dene Morel, du consul britannique Roger Casement, du premier mouvement des droits de l'homme (Anti-Slavery International) furent à l'origine d'une commission d'enquête belge instituée par décret le 23 juillet 1904 et dont les témoignages ne furent pas publiés. Cette commission fut relayée par une de nombreux articles dans la presse et par une abondante littérature dont les fleurons les plus célèbres sont "Au coeur des ténèbres" de Joseph Conrad (1905) et "The crime of the Congo" (1909) de Sir Arthur Conan Doyle.

Le discours de Baudoin Ier en faisant l'apologie de son grand oncle et de l'oeuvre coloniale apparaît pour les colonisés comme un discours de légitimation des nombreuses humiliations et discrimination qui ont jalonné la colonisaton : arrestations arbitraires, exécutions sommaires, répressions sanglantes, spoliations et expropriations... En juin 1960, aucun noir ne dépassait le grade de sergent-chef dans la Force Publique (force coloniale belge), et le dérisoire statut "d'évolué", censé couronner les efforts d'assimilation des indigènes, concerne à peine un millier de Congolais sur treize millions.

"Le discours de Baudoin, teinté de paternalisme dresse non seulement une image élogieuse de la colonisation mais dresse un avenir néocolonial tout aussi prometteur". (Ludo de Witte, l'Assassinat de Lumumba, Ed. Karthala, p. 31)

Discours du roi Baudoin Ier ,le 30.06.1960 à Léopoldville



"Ne compromettez pas l'avenir par des réformes hâtives, et ne remplacez pas les organismes que vous remet la Belgique, tant que vous n'êtes pas certains de pouvoir faire mieux...N'ayez crainte de vous tourner vers nous. Nous sommes prêts à rester à vos côtés pour vous aider de nos conseils, pour former avec vous les techniciens et les fonctionnaires dont vous aurez besoin."





Au discours pro-colonial du roi Baudoin répondra le discours officiel insignifiant du président du parlement, Joseph Kasa Vubu qui remercie le roi et en appelle à dieu.

"...Dans une attitude de profonde humilité j'ai demandé à dieu qu'il protège notre peuple et qu'il éclaire tous ses dirigeants...". Discours du président Kasa Vubu,le 30.06.1960 à Léopoldville

Puis il y eut l'allocution non annoncée du Premier Ministre Patrice Emery Lumumba à la grande surprise du gouvernement belge et de la maison royale. Son discours, pour les Congolais, fut libérateur de tant d'humiliations, de brimades et de crimes contre l'humanité subis et jamais dénoncés publiquement. Il fut interrompu à huit reprises par les applaudissements de la foule et son discours fut courronné par une véritable ovation tandis que le roi Baudoin devint livide selon nombre d'observateurs. Lumumba intervint immédiatement après l'allocution du président congolais. C'est Joseph Kasongo, le président de la chambre des représentants qui donna la parole au Premier ministre à la grande stupéfaction du gouvernement Eyskens et du roi. Aucun des spectateurs de cette journée n'avait eu le projet de texte de Lumumba ni la presse, ni les Belges, ni les Congolais. Jean Van Lierde, ami belge de Lumumba, raconte comment il a vu Lumumba corriger son texte durant l'allocution du roi Baudoin et du président Kasa Vubu. C'est le contenu du discours qui va sceller le sort de Lumumba et montrer au monde entier de quelles valeurs, de quelle idéologie politique il était trempé. Pour la première fois, un "nègre" devenu le plus haut responsable du gouvernement congolais, révèle au monde entier le sort que les colonisés ont subi sous le joug colonial au Congo. Comble du déshonneur, il ne s'adresse ni au roi, ni au gouvernement belge mais aux Conglais reléguant les anciens colons au rôle de spectateur :

"Congolais et congolaises, combattants de l'indépendance aujourd'hui victorieux".

De plus il explique que l'indépendance du Congo n'est pas un cadeau de la Belgique mais qu'elle a été proclamée en accord avec la Belgique suite à la lutte politique pour l'indépendance :

"nul congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier que c'est par la lutte qu'elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans la quelle nous n'avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang".

Lumumba dénonce alors ouvertement le système colonial que Baudoin a glorifié comme le chef-d'oeuvre de son grand-oncle et le condamne comme "l'humiliant esclavage qui nous était imposé par la force" (Ludo de Witte, ibid, p. 33).



Discours du Premier ministre Patrice Lumumba, le 30.06.1960 à Léopoldville Extrait vidéo cliquez ici Extrait du documentaire de Michel Noll,2001, Production Solférino images/Quartier latin, WDR/ histoire Une mort de style colonial, l'assassinat de Patrice Lumumba



"Congolais et congolaises, combattants de l'indépendance aujourd'hui victorieux. Je vous salue au nom du gouvernment congolais... ...A vous tous, mes amis qui avez lutté sans relâche à nos côtés ... Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres ...nous avons connu que la loi n'était jamais la même, selon qu'il s'agissait d'un blanc ou d'un noir...




1/Qui oubliera, enfin, les fusillades où périrent tant de nos frères, ou les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient pas se soumettre à un régime d'injustice, d'oppression et d'exploitation ?..."

Lire le discours complet de Lumumba





Pour beaucoup d'observateurs, ce discours du "nègre" Lumumba s'adressant à présent d'égal à égal aux anciens "maîtres" coloniaux avait signé son arrêt de mort et cela d'autant plus que Lumumba allait joindre le geste à la parole en tentant de casser la colonne vertébrale coloniale par la proclamation de l'africanisation de l'armée congolaise. Deux cent jours plus tard, Lumumba était assassiné au Katanga après maintes tortures.



Réactions sur le discours de Lumumba par des témoins présents lors de son allocution.



Transcription écrite d'un extrait du documentaire de Michel Noll,2001, Production Solférino images/Quartier latin, WDR/ histoire. Une mort de style colonial, l'assassinat de Patrice Lumumba



"Mais Patrice était tellement un homme libre que pour les gens s'étaient tellement original de voir un nègre qui ne lèchait pas les pieds des hommes coloniaux et des colons qu'instinctivement il devenait comme une menace. Et c'est ça, cette liberté qui a fait de lui cette météore qui passe dans le ciel et puis qui disparaît...Ca c'est vraiment le moment de ce discours du 30 juin 1960. Beaucoup de gens alors ont dit il a signé son arrêt de mort avec ce discours. Puisque le gouvernement Belge alors, qui ne voulait pas de lui pas seulement à cause du discours du 30 juin, mais parce qu'il était Patrice Lumumba et que ça coïncidait pas avec l'espérance des Belges ni avec celles des Américains ni avec celles de beaucoup de gens du monde des affaires.". Jean Van Lierde, ami de Lumumba, militant belge anti-colonialiste.

"Cela a donné, un choc le discours de Lumumba a provoqué un choc, on s'y attendait pas et ça a choqué beaucoup de Belges. Il condamnait systématiquement la colonisation belge, il reprenait toutes les thèses anticolonialistes les plus dures. On avait coupé des mains, on les avait mis en esclavage et tout et tout." Louis Marlière, ancien colonel des services secrets belges.

"Le roi Baudoin fait un discours, un discours dans lequel il magnifie le rôle de la Belgique et il dit tout ce que la Belgique a apporté au Congo. Et il dit aussi que l'on est arrivé à un moment où la Belgique décide de donner l'indépendance au Congo et qu'il est venu pour ça et que c'est très bien. Kasa Vubu fait un discours dans lequel il remercie le roi Baudoin, il parle du Congo, il parle de l'avenir, très bien aussi...Le discours de Lumumba n'était pas prévu. Donc la presse internationale est là, tout d'un coup il se lève et il va à la tribune".



Jacques Brassine, ancien diplomate belge.






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  • E.D Morel, King Léopold II Rule in Africa, Westport, Negro University Press, 1970 (1ère edition, 1904) ; Jules Marchal, E.D. Morel contre Léopold II, L'Histoire du Congo 1900-1910, L'Harmattan, 1985 ;D. Vangoenweghe, Du sang sur les lianes. Léopold II et son Congo, Bruxelles, Didier Hatier, 1986 ; A. Hotschild, Les fantômes du roi Léopold. Un holocauste oublié, Paris, Belfond, 1998.

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___Discours du Roi des Belges, Baudouin Ier - (30 juin 1960)... Que Dieu protège le Congo ! // Discours du Psdt de la République M. Joseph KASA-VUBU Je proclame, au nom de la Nation, la naissance de la République du Congo.. Patrice Emery Lumumba 1er mnstr

Les discours prononcés par le Roi Baudouin Ier, le Président Joseph Kasa-Vubu et le Premier Ministre Patrice-Emery Lumumba lors de la cérémonie de l’indépendance du Congo (30 juin 1960) à Léopoldville (actuellement Kinshasa)

Discours du Roi des Belges, Baudouin Ier.......................................................................2 Discours du Président de la République M. Joseph KASA-VUBU.............................5 Discours du Premier Ministre Patrice Emery LUMUMBA.........................................8

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Discours du Roi des Belges, Baudouin Ier

Monsieur le Président, Messieurs,

L'indépendance du Congo constitue l'aboutissement de l'oeuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique. Elle marque une heure dans les destinées, non seulement du Congo lui-même, mais, je n'hésite pas à l'affirmer, de l'Afrique toute entière.

Pendant 80 ans la Belgique a envoyé sur votre sol les meilleurs de ses fils, d'abord pour délivrer le bassin du Congo de l'odieux trafic esclavagiste qui décimait ses populations, ensuite pour rapprocher les unes des autres les ethnies qui jadis ennemies s'apprêtent à constituer ensemble le plus grand des États indépendants d Afrique; enfin pour appeler à une vie plus heureuse les diverses régions du Congo que vous représentez ici unies en un même Parlement. En ce moment historique, notre pensée à tous doit se tourner vers les pionniers de l'émancipation africaine et vers ceux qui, après eux, ont fait du Congo ce qu' il est aujourd'hui. Ils méritent à la fois NOTRE admiration et VOTRE reconnaissance, car ce sont eux qui, consacrant tous leurs efforts et même leur vie à un grand idéal, vous ont apporté la paix et ont enrichi votre patrimoine moral et matériel. Il faut que jamais ils ne soient oubliés, ni par la Belgique, ni par le Congo.

Lorsque Léopold II a entrepris la grande oeuvre qui trouve aujourd'hui son couronnement, Il ne s'est pas présenté à vous en conquérant mais en civilisateur. Le Congo, dès sa fondation, a ouvert ses frontières au trafic International, sans que jamais la Belgique y ait exerce un monopole institué dans son intérêt exclusif. Le Congo a été doté de chemins de fer, de routes, de lignes maritimes et aériennes qui, en mettant vos populations en contact les unes avec les autres, ont favorisé leur unité et ont élargi le pays aux dimensions du monde.

Un service médical, dont la mise au point a demandé plusieurs dizaines années, a été patiemment organise et vous a délivré de maladies combien dévastatrices. Des hôpitaux nombreux et remarquablement outillés ont été construits. L'agriculture a été améliorée et modernisée. De grandes villes ont été édifiées et, à travers tout le pays, les conditions de l'habitation et de l'hygiène traduisent de remarquables progrès. Des entreprises industrielles ont mis en valeur les richesses naturelles du sol. L'expansion de l'activité économique a été considérable, augmentant ainsi le bien être de vos populations et dotant le pays de techniciens indispensables à son développement.

Grâce aux écoles des missions, comme à celles que créèrent les pouvoirs publics, l'éducation de base connaît une extension enviable : une élite intellectuelle a commencé à se constituer que vos universités vont rapidement accroître.

Un nombre de plus en plus considérable de travailleurs qualifiés appartenant à l'agriculture, à l'industrie, à l'artisanat, au commerce, à l'administration font pénétrer dans toutes les classes de la population émancipation individuelle qui constitue la

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véritable base de toute civilisation. Nous sommes heureux d'avoir ainsi donné au Congo malgré les plus grandes difficultés, les éléments indispensables à l'armature d'un pays en marche sur la voie du développement.

Le grand mouvement (de l’)indépendance qui entraîne toute l'Afrique a trouvé auprès des pouvoirs belges la plus large compréhension. En face du désir unanime de vos populations nous n'avons pas hésité à vous reconnaître, dès à présent, cette indépendance.

C'est à vous, Messieurs qu'il appartient maintenant de démontrer que nous avons eu raison de vous faire confiance.

Dorénavant la Belgique et le Congo se trouvent côte à côte comme deux États souverains mais liés par l'amitié et décidés à s'entraider. Aussi, nous remettons aujourd' hui entre vos mains tous les services administratifs, économiques, techniques et sociaux ainsi que l'organisation judiciaire sans lesquels un État moderne n'est pas viable. Les agents belges sont prêts à vous apporter une collaboration loyale et éclairée. Votre tâche est immense et vous êtes les premiers à vous en rendre compte. Les dangers principaux qui vous menacent sont l'inexpérience des populations à se gouverner, les luttes tribales qui jadis ont fait tant de mal et qui à aucun prix ne doivent reprendre l'attraction que peuvent exercer sur certaines régions des puissances étrangères prêtes à profiter de la moindre défaillance.

Vos dirigeants connaîtront la tâche difficile de gouverner. Il leur faudra mettre au premier plan de leurs préoccupations, quel que soit le parti auquel ils appartiennent, les intérêts généraux du pays. Ils devront apprendre au peuple congolais que l'indépendance ne se réalise pas par la satisfaction immédiate des jouissances faciles, mais par le travail, par le respect de la liberté d'autrui et des droits de la minorité, par la tolérance et l'ordre, sans lesquels aucun régime démocratique ne peut subsister.

Je tiens à rendre ici un particulier hommage à la Force Publique qui a accompli sa lourde mission avec un courage et un dévouement sans défaillance. L'indépendance nécessitera de tous des efforts et des sacrifices. Il faudra adapter les institutions à vos conceptions et à vos besoins, de manière à les rendre stables et équilibrés. Il faudra aussi former des cadres administratifs expérimentés, intensifier la formation intellectuelle et morale de la population, maintenir la stabilité de la monnaie, sauvegarder vos organisations économiques, sociales et financières. Ne compromettez pas l'avenir par des réformes hâtives, et ne remplacez pas les organismes que vous remet la Belgique, tant que vous n'êtes pas certains de pouvoir faire mieux.

Entretenez avec vigilance l'activité des services médicaux dont l'interruption aurait des conséquences désastreuses et ferait réapparaître des maladies que nous avions réussi à supprimer. Veillez aussi sur l'oeuvre scientifique qui constitue pour vous un patrimoine intellectuel inestimable. N'oubliez pas qu'une Justice sereine et indépendante est un facteur de paix sociale : la garantie du respect du droit de chacun confère à un État, dans l'opinion internationale, une grande autorité morale. N'ayez crainte de vous tourner vers nous. Nous sommes prêts à rester à vos cotés pour vous aider de nos conseils, pour former avec vous les techniciens et les fonctionnaires dont vous aurez besoin.

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L'Afrique et l'Europe se complètent mutuellement et sont appelées, en coopérant, au plus brillant essor. Le Congo et la Belgique peuvent jouer un rôle de première grandeur par une collaboration constructive et féconde, dans la confiance réciproque. Messieurs, Le monde entier a les yeux fixés sur vous. À l'heure où le Congo choisit souverainement son style de vie, Je souhaite que le peuple congolais conserve et développe le patrimoine des valeurs spirituelles, morales et religieuses qui nous est commun et qui transcende les vicissitudes politiques et les différences de race ou de frontière. Restez unis et vous saurez vous montrer dignes du grand rôle que vous êtes appelés à jouer dans l'histoire de l'Afrique.

Peuple Congolais,

Mon pays et moi-même nous reconnaissons avec joie et émotion que le Congo accède ce 30 Juin 1960, en plein accord et amitié avec la Belgique, à l'indépendance et à la souveraineté internationale.

Que Dieu protège le Congo !

Baudouin Ier, Roi des Belges

  • Discours du Président de la République M. Joseph KASA-VUBU

Excellences, mes chers compatriotes, Au moment solennel où la République du Congo se présente au monde et à l'Histoire, pleinement indépendante et souveraine, au moment où nous ressentons intensément le caractère irrévocable et définitif du pas que nous franchissons, nous ne pouvons pas nous empêcher de mesurer la gravité de nos responsabilités et, dans une attitude de profonde humilité, de demander à Dieu qu' il protège notre peuple et qu'il éclaire tous ses dirigeants.

Avant toute chose, je voudrais exprimer ici une émotion, la reconnaissance que nous ressentons envers tous ces artisans obscurs ou héroïques de l'émancipation nationale, et tous ceux qui, partout sur notre immense territoire, ont donné sans compter leurs forces, leurs privations, leurs souffrances et même leur vie pour que se réalise enfin leur rêve audacieux d'un Congo libre et indépendant. (Applaudissements.) Je pense à ces travailleurs des chantiers, des usines, à ces agriculteurs de nos plaines et de nos vallées, à ces intellectuels aussi, à tous ceux, jeunes ou vieux, qui ont senti monter dans leur coeur un irrésistible idéal de liberté et qui, quoi qu'il put arriver, ont su rester fidèles à cet idéal et ont su l'accomplir. Je pense à nos femmes aussi qui, sans faiblir un seul instant, ont su réconforter leurs fils, leurs époux dans leurs luttes magnifiques et souvent même, se trouver à leurs côtés au plus près du combat.

À vous toutes et à vous tous, artisans incomparables de la grandeur de Notre patrie, le Congo Indépendant que vous avez créé vous dit avec émotion sa gratitude infinie et vous assure solennellement que jamais vous ne serez oubliés.

Tournons-nous maintenant vers l'avenir.

L'aube de indépendance se lève sur un pays dont la structure économique est remarquable, bien équilibrée et solidement unifiée. Mais l'état d'inachèvement de la conscience nationale parmi les populations a suscité certaines alarmes que je voudrais dissiper aujourd'hui, en rappelant tous les progrès qui ont déjà été accomplis en ce domaine et qui sont les plus sûrs garants des étapes qui restent à parcourir.

Que de différences, en effet, lors de la fondation de notre pays, entre des populations que tout contribuait à maintenir écartées les unes des autres : sans souligner les diversités de langues, de coutumes ou de structures sociales, rappelons simplement les distances énormes qui nous séparaient et le manque de moyens modernes de communication de la fin du siècle passé. Pour se reconnaître, il a fallu se rencontrer. Bon nombre de populations vivant aux confins de ce vaste pays se sentaient peu proches les unes des autres. Vous avez bien voulu rappeler, Sire, combien le progrès des moyens de déplacement contribua heureusement à enserrer le pays dans un réseau d'échanges qui servit aussi, et grandement, à rapprocher les hommes. Le développement économique, de son coté, amena la création de cités de travailleurs et de centres où les ressortissants des différentes ethnies apprirent à vivre ensemble, à mieux s'apprécier et où, insensiblement, une certaine osmose s'opéra. Les échanges se multipliant, les

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régions devinrent petit à petit complémentaires les unes des autres et renforcèrent ainsi leur collaboration. Le développement de l'instruction, la création et la diffusion des journaux et périodiques, la multiplication des postes de radio, tout cela contribua à la naissance dans les villes d'abord, dans les milieux ruraux ensuite, d'une opinion publique d'où, petit à petit, se dégagèrent les éléments d'une véritable conscience nationale.

La Belgique a eu alors la sagesse de ne pas s'opposer au courant de l'histoire et, comprenant la grandeur de l'idéal de la liberté qui anime tous les coeurs congolais, elle a su, fait sans précèdent dans l'histoire d'une colonisation pacifique, faire passer directement et sans transition notre pays de la domination étrangère à l'indépendance, dans la pleine souveraineté nationale. (Applaudissements.)

Mais, si nous pouvons nous réjouir de cette décision, nous ne devons pas oublier que c'est à nous désormais à prendre le relais et à rassembler les matériaux de notre unité nationale, à construire notre nation dans l'union et dans la solidarité. Nous disposons pour cela d'un large éventail de moyens, mais il faudra que nous les utilisions avec sagesse, sans hâte ni lenteur, avec le souci de s'adapter harmonieusement au rythme normal des choses, sans essouffler les populations par une marche trop rapide qui les laisserait hors d'haleine sur le bord de la route, mais sans se complaire non plus dans une admiration béate de ce qui est déjà fait. La conscience nationale pousse depuis longtemps les populations congolaises vers plus de solidarité : nous aurons à favoriser plus que jamais ce mouvement de rapprochement national. Un rôle tout spécial sera dévolu, dans cette recherche d'une plus grande cohésion nationale, aux institutions centrales du pays et surtout à l'action des Chambres législatives. Certains d'entre nous, Messieurs les Sénateurs et Messieurs les Députes, ont pour la première fois, sans doute, côtoyé des élus venant d'autres provinces. Grande a été leur surprise de constater que votre idéal et vos préoccupations étaient si proches les uns des autres. J'ai la conviction que vous ferez de ces assises le véritable creuset d'une conscience nationale toujours plus développée. Nous saurons également, dans tout le pays, développer l'assimilation de ce que quatre-vingts ans de contact avec l'Occident nous a apporte de bien : la langue, qui est l'indispensable outil de l'harmonisation de nos rapports, la législation qui, insensiblement, a influencé sur l'évolution de nos coutumes diverses et les a lentement rapprochées et, enfin et surtout, la culture. Une affinité fondamentale de culture rapproche déjà tous les Bantous, aussi le contact de la civilisation chrétienne et les racines que cette civilisation a poussé en nous permettront aux sangs anciens revivifiés de donner à nos manifestations culturelles une originalité et un éclat tout particulier. Nous aurons à coeur de favoriser l'éclosion de cette culture nationale et d'aider toutes les couches de la population à en percevoir le message et à en approfondir la portée. Nous aurons là une mission essentielle à remplir, car la culture sera le véritable ciment de la nation. Cette recherche, ainsi que la mise en place des matériaux destinés à notre unité nationale, doit devenir la préoccupation dominante de tous. Aucun habitant de ce pays ne peut se refuser de participer à cette oeuvre capitale. Nous saurons pour cela, dans ce vaste chantier de quatorze millions d'hommes qui est notre pays, éclairer et guider tous ceux qui y oeuvrent dans l'enthousiasme. C'est cette communauté d'efforts, de peines et de travail qui achèvera le plus sûrement d'unir tous les Congolais en une grande, seule et solide nation. Nous montrerons ainsi au monde, par nos actes, que nous sommes dignes

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de la confiance que le peuple a placée en nous, et que de nombreux pays nous témoignent déjà. Nous ne les décevrons pas. (Applaudissements.) Sire, La présence de votre Auguste Majesté aux cérémonies de ce jour mémorable constitue un éclatant et nouveau témoignage de Votre sollicitude pour toutes ces populations que vous avez aimées et protégées. Elles sont heureuses de pouvoir dire aujourd'hui à la fois leur reconnaissance pour les bienfaits que Vous et Vos illustres prédécesseurs leur avez prodigués, et leur joie pour la compréhension dans laquelle Vous avez rencontré leurs aspirations.

Elles ont reçu Votre message d'amitié avec tout le respect et la ferveur dont elles Vous entourent et garderont longtemps dans leur coeur les paroles que Vous venez de leur adresser en cette heure émouvante.

Elles sauront apprécier tout le prix de l'amitié que la Belgique leur offre et elles s'engageront avec enthousiasme dans la voie d'une collaboration sincère. Messieurs les Représentants des Pays Étrangers, Vous avez bien voulu partager nos joies et vous nous avez fait l'honneur de venir nombreux célébrer avec nous ces journées historiques. Aussi des relations d'amitié seront-elles faciles à nouer demain entre notre pays et chacun des États que Vous représentez. Vous qui voyez autour de vous l'immense enthousiasme qui s'empare de toute la Nation, vous qui sentez notre désir de réussir et de bien faire, je vous demande de faire connaître au monde cette image pleine d'espoir que vous emporterez du Congo, et qui est sa vraie image.

Je proclame, au nom de la Nation, la naissance de la République du Congo.

Joseph Kasa-Vubu, Chef de l'État

  • Discours du Premier Ministre Patrice Emery LUMUMBA

Congolais et Congolaises,

  • [Combattants de l'Indépendance aujourd'hui victorieux,
  • Je vous salue au nom du gouvernement congolais].

À vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos cotés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffablement gravée dans vos coeurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l'histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.

Car cette Indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd'hui dans l'entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d'égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c'est par la lutte qu'elle a été conquise (applaudissements), une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n'avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.

Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu'au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l'humiliant esclavage qui nous était imposé par la force.

Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions le chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d'élever nos enfants comme des êtres chers.

Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu'à un Noir on disait « tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls Blancs ?

Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort. Nous avons connu que la loi était jamais la même selon qu'il s'agissait d'un Blanc ou d'un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même.

Nous avons connu qu'il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les Blancs et des paillotes croulantes pour les Noirs ; qu'un Noir n'était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens ; qu'un Noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du Blanc dans sa cabine de luxe.

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Qui oubliera enfin les fusillades dont périrent tant de nos frères, les cachots dont furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d'une justice d'oppression et d'exploitation ? (Applaudissements.)

Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert.

Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus a agréés pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre coeur de l'oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini. La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants.

Ensemble, mes frères, mes soeurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la Justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. (Applaudissements.)

Nous allons montrer au monde ce que peut faire l'homme noir quand il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l'Afrique tout entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d'autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles.

Nous allons mettre fin à l'oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens puissent jouir pleinement des libertés fondamentales prévues dans la déclaration des Droits de l'Homme. (Applaudissements.) Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu'elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudra sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays.

Nous allons faire régner, non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des coeurs et des bonnes volontés. (Applaudissements.)

Et pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter, non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l'assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque jour qu'elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique, quelle qu'elle soit. (Applaudissements.)

Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l'histoire, n'a pas essayé de s'opposer à notre indépendance est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d’être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants. Cette coopération, j'en suis sûr, sera profitable aux deux pays. De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis. Ainsi, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, le Congo nouveau, notre chère République que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous demande de m'aider de toutes vos forces.

Je vous demande à tous d'oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l'étranger. Je demande à la minorité parlementaire d'aider mon

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gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques.

Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise.

Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays.

L'Indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain. (Applaudissements.)

Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j'ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre Indépendance complète et souveraine. (Applaudissements.) Notre gouvernement, fort, national, populaire sera le salut de ce peuple. Hommage aux combattants de la liberté nationale !

Vive l'lndépendance et l'Unité Africaine ! Vive le Congo indépendant et souverain !

(Applaudissements prolongés.)

Patrice Emery Lumumba, Premier Ministre

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____www.dictateurs.com/robert_mugabe.// Jean-Bedel Bokassa // Ahmed Sékou Touré // Mobutu Sese Seko // Charles Ghankay Taylor

Robert MUGABE Robert Gabriel Mugabe (né le 21 février 1924) est un dictateur africain, président du Zimbabwe depuis 1987, auparavant premier ministre depuis 1980. Au début des années 2000, Mugabe a plongé l'ancien grenier à blé de l'Afrique dans la pénurie alimentaire la plus totale.

Sommaire 1 Origines 2 Education 3 Le chef de guérilla en Rhodésie du sud 4 Le premier ministre du Zimbabwe 5 Le président du Zimbabwe 6 Le despote contesté 7 Citations

1. Origines Fils d'un immigré du Nyassaland (Malawi), Robert Mugabe est né en Rhodésie du sud et a grandi à la mission catholique de Kutama au nord-est de la capitale Salisbury.

2. Education Diplômé en enseignement à l'age de 17 ans, il rejoint l'université de Fort Hare en Afrique du Sud pour y étudier l'anglais et l'histoire. Il y cotoie Julius Nyerere, Herbert Chitepo, Robert Sobukwe et Kenneth Kaunda.

Il est diplômé en 1951 puis poursuit ses études à Drifontein en 1952, Salisbury (1953), Gwelo (1954) et au Tanganyka (1955-1957). Il obtient par correspondance une licence en enseignement à l'université d'Afrique du Sud et une licence d'économie à l'université de Londres.

C'est à Accra au Ghana qu'il commence à enseigner.

3. Le chef de guérilla en Rhodésie du sud

Robert Mugabe En 1960, il revient en Rhodésie du sud, converti à l'idéologie marxiste. Il se joint le ndébélé Joshua Nkomo et au parti national démocratique (National Democratic Party - NDP), qui se rebaptise par la suite Zimbabwe African Peoples Union (ZAPU), immédiatement banni par le gouvernement blanc de Ian Smith.

En 1963, le shona Mugabe créait son propre parti dont il devient le secrétaire général, la Zimbabwe African National Union (ZANU) avec le révérend Ndabaningi Sithole et l'avocat Herbert Chitepo. La ZANU et la ZAPU seront longtemps séparé par cette frontière ethnique entre shonas et nédébélés.

En 1964, il est arrêté avec d'autres leaders nationalistes et jeté en prison pendant 10 ans. Il en profite pour étudier le droit.

Relaché en 1974, il quitte la Rhodésie pour le Mozambique où il prend la direction de la branche militaire de la ZANU, la ZANLA (Zimbabwe African National Liberation Army), pour mener la guérilla contre le gouvernement de Ian Smith.

Le 18 mars 1975, Herbert Chitepo est assassiné en Zambie. Mugabe prend le contrôle de la ZANU alors que le révérend Ndabaningi Sithole renonce au combat armé.

Le 3 mars 1978, les accords de Salisbury signé par Ian Smith avec des dirigeants noirs modérés comme Abel Muzorewa et Ndabaningi Sithole aboutissent au principe d'élections multiraciales et à la fin de la domination blanche.

Les élections d'avril 1979 furent remportés par l'UANC de Canaan Banana et Abel Muzorewa, seul parti noir ayant renoncé à la violence et autorisé ainsi à concourir. Abel Muzorewa devint le nouveau premier ministre de la nouvelle Zimbabwe-Rhodesie le 1er juin 1979.

Cependant, le nouveau régime n'obtint pas de reconnaissance internationale du fait des restrictions imposées aux autres partis politiques noirs n'ayant pu participer aux élections.

En décembre 1979, le pays redevient la colonie britannique de Rhodésie et les accords de Lancaster House signés à la fin du mois aboutissent à un accord général aboutissant à l'octroi de garanties économiques et politiques pour la minorité blanche et des élections multiraciales prévues en février 1980.

Après une campagne électorale marquée par des intimidations de toutes parts, l'intrusion des forces de sécurité et des fraudes, les shonas votent en masse pour leur parti communautaire, en l'occurrence la ZANU de Mugabe.

Le 4 mars 1980, la ZANU emporte 57 des 80 sièges réservés aux noirs alors que les 20 sièges du collège électoral blanc sont tous remportés par le Front Rhodésien de Ian Smith.

Le 18 avril 1980, Robert Mugabe devient le premier premier ministre du nouvel état du Zimbabwe et Canaan Banana le premier président.

4. Le premier ministre du Zimbabwe Au pouvoir, Mugabe tente de batir un nouveau pays sur la base d'une alliance entre shonas et ndébélés. Il tente d'incorporer la ZAPU dans sa ZANU et offre à Nkomo de prestigieux protefeuilles ministériels. Mais les revencications et les attentes sociales des shonas l'entraine à mener une politique plus nationaliste et ethnique.

En 1982, pour fêter les 2 ans d'indépednance, il fait rebaptiser toutes les villes du pays à commencer par Salisbury désormais Harare.

En 1983, une rébéllion ndébélé met fin à l'union ZANU-ZAPU et une guerre civile ensanglante la province du Matabéléland. Nkomo est démis de ses fonctions. La répression de l'armée est brutale contre les ndébélés .

En 1987, un accord de paix met fin à la guerre civile et la ZAPU se fonde enfin dans la nouvelle ZANU-PF. C'est également l'année de la fin du collège électoral blanc et de leur représentation assurée de 20 députés signifiant la fin du rôle politique des blancs dans le pays. C'est aussi l'année où Mugabe prend la fonction de président de la république aux pouvoirs élargis, abolissant le poste de premier ministre.

  • Jean-Bedel Bokassa

Jean-Bedel Bokassa, (1921-1996) fut président, puis autoproclamé empereur sous le nom de Bokassa Ier, de la République centrafricaine de 1966 à 1979.

Il naquit le 22 février 1921 à Bobangui, petit village de la Lobaye, en Centrafrique. Il perdit ses parents à l'âge de six ans : son père, qui protestait contre la brutalité des sociétés concessionnaires coloniales, fut tué, sa mère se suicida peu de temps après. Il fut élevé par sa famille.

Les missionnaires des écoles qu'il fréquentait voulaient en faire un prêtre mais il s'engagea finalement dans l'armée française en mai 1939. Il fut par la suite soldat des forces françaises libres et participa au débarquement de Provence et à la bataille du Rhin. Après la guerre, il devint élève de l'école militaire Saint-Louis au Sénégal puis à Châlons-sur-Marne. Il combattit ensuite en Indochine et en Algérie, obtint la Légion d'honneur et la croix de guerre et quitta l'armée française avec le grade de capitaine.

Son cousin David Dacko, président du Centrafrique fraîchement indépendant, fît appel à ses services pour réorganiser l'armée du pays et le nomma chef d'état-major en 1964. À la fin de l'année 1965, le chef de la gendarmerie tenta un coup d'État contre David Dacko et envoya également des gendarmes pour tenter d'arrêter Jean-Bédel Bokassa. Retournant la situation à son profit, Bokassa neutralisa la gendarmerie et renversa Dacko à son propre avantage. Il accèda ainsi au pouvoir le 31 décembre 1965, à la faveur de ce qu'on appela le « coup d'État de la Saint-Sylvestre ». Surnommé « Le soudard » par le Général de Gaulle, Jean-Bedel Bokassa fut plutôt populaire durant les sept premières années qu'il passa au pouvoir, en dépit de la violence de son régime qui pratiquait torture et exécutions sommaires. Le 2 avril 1968, il participa à la création de l'Union des Etats d'Afrique Centrale (UEAC) avec le République démocratique du Congo et le Tchad. Bokassa défendait le retour à la terre, il mit ainsi en place une réforme agraire le 30 août 1970. Politiquement, il prônait la valeur du travail et combattait la corruption et la bourgeoisie. Son régime était soutenu par la France qui le considérait favorable à la défense de ses intérêts dans la région.

Jean-Bedel Bokassa perdit pourtant peu à peu tout sens de la mesure, il s'autoproclama président à vie le 2 mars 1972 puis se promu Maréchal le 19 mai 1974 ; il se déclara musulman en 1976 et changea son nom en Salah Eddine Ahmed Bokassa avec l'objectif de séduire Kadhafi pour bénéficier de l'aide financière Libyenne.

En septembre 1976, il dissout le gouvernement pour le remplacer par le Conseil de la révolution Centrafricaine. Son cousin David Dacko dont il avait prit la place à la tête de l'État et qu'il avait fait emprisonner devient son conseiller. Bokassa se couronna finalement empereur le 4 décembre 1977 au cours d'une cérémonie démesurée à laquelle 5 000 invités assistèrent, notamment le ministre français de la Coopération , Robert Galley ; aucun chef d'État ne fit cependant le déplacement. Il revêtit pour l'occasion le même costume que le maréchal Ney lors du sacre de Napoélon Ier. Son titre complet était « Empereur de Centrafrique par la volonté du peuple Centrafricain, uni au sein du parti politique national : le MESAN ». Bokassa tenta de justifer ses actions en déclarant que la création d'une monarchie aiderait la Centrafrique à se distinguer des autres pays africains et à gagner le respect des autres pays du monde. Il prétendit mettre en place une monarchie constitutionnelle mais son régime demeura une dictature violente.

En 1979 Jean-Bedel Bokassa ne jouissait plus de sa popularité passée. En janvier, il réprima dans le sang des manifestations de lycéens. Amnesty International et une commission de juristes internationaux établirent qu'il participa au massacre dans la prison de Bangui de 100 enfants qui avaient été arrêtés pour avoir protesté contre le coût trop élevé des uniformes scolaires imposés par l'empereur ; Bokassa nia toujours farouchement son implication dans ce massacre. Des rumeurs, encore aujourd'hui persistantes, prétendent que Bokassa s'adonna au cannibalisme à l'occasion, ce qui lui valu le surnom de l'ogre de Berengo.

Alors qu'il se trouvait en Libye, l'empereur Bokassa Ier fut déposé le 21 septembre 1979 dans des conditions confuses dans lesquelles la France joua un rôle prépondérant. Au cours de cette opération appelée opération Barracuda, David Dacko récupéra le pouvoir et proclama le retour à la République.

Opportunément, le 10 octobre 1979, l'hebdomadaire satirique français Canard enchaîné révéla l'affaire des diamants, ce qui contribua à la défaite de Valéry Giscard d'Estaing lors de l'élection présidentielle de 1981. Empereur déchu, Bokassa se réfugia à Abidjan, en Côte d'Ivoire, pendant 4 ans, puis en France (à Hardricourt dans les Yvelines) pour finalement retourner à Bangui en octobre 1986, bien qu'il y ait été condamné à mort par contumace. Il fut arrêté et jugé pour trahison, meurtre, cannibalisme et détournement de fonds. Le 12 juin 1987, au terme de son second procès qui provoqua une vive émotion au sein de la population centrafricaine, il fut reconnu non coupable des charges de cannibalisme mais la peine de mort fut confirmée pour les autres charges. Sa peine fut d'abord commuée en prison à vie en février 1988, puis en 10 ans de réclusion. Il fut amnistié, comme tous les condamnés, en 1993 à la veille de l'élection présidentielle et mourut en 1996 d'un arrêt cardiaque. Il a été inhumé dans son ancien palais de Berengo.

Il avait 17 femmes et 50 enfants reconnus.




Publié sous GNU Free Documentation License. "Jean-Bedel Bokassa." Wikipédia, l'encyclopédie libre. 29 juillet 2006, 15:01 UTC. 30 juillet 2006, 16:15 <http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Jean-Bedel_Bokassa&oldid=8986281>.

  • Ahmed Sékou Touré



Ahmed Sékou Touré (9 janvier 1922 - 26 mars 1984, Cleveland) est le premier président de la République de Guinée en poste depuis l'indépendance de la France en 1958 jusqu'en 1984.

Malgré une très vive intelligence, Sékou est bloqué dans son ascension par les critères racistes de la fonction publique coloniale, et ne peut accéder à un poste à la mesure de ses capacités. Il plafonne donc professionnellement en tant que responsable des postes, mais s'investit dans le syndicalisme en devenant un des meneurs de la jeune génération guinéenne. Il participe à la fondation du Rassemblement démocratique africain sous la bannière duquel il se fait élire à la mairie de Conakry en 1956. Il devient peu après vice-président du conseil de gouvernement.

Ahmed Sékou Touré, le 29 juin 1982. La métropole française est en pleine discussion sur la décolonisation qui s'annonce et, lors de la visite que fait le Général de Gaulle à Conakry pour défendre son accord d'union-partenariat entre la France et ses colonies promises à l'indépendance, la foule se met à le huer. Cette manœuvre de Sékou lui vaudra la haine indéfectible de De Gaulle. Les Guinéens disent non au référendum et choisissent l'indépendance qu'ils obtiennent le 2 octobre 1958 avec Sékou Touré à la tête du pays. Il reçoit le Prix Lénine pour la paix en 1961.

Les frictions entre la France et la Guinée sont fréquentes : aux tentatives de renversement de Sékou téléguidées par la cellule africaine de l'Élysée qu'anime Jacques Foccart, répondent les provocations de Sékou ; aux tentatives de l'assassiner, répondent la répression que le président guinéen mène contre son opposition. Craignant une intervention militaire pure et simple de l'ancien colonisateur, Sékou se range dans le camp socialiste oscillant entre le maoïsme pour obtenir les aides chinoises et l'orthodoxie soviétique pour trouver les grâces de l'URSS.

Il est loin d'être acquis qu'il ait réellement eu des convictions communistes, mais ce sont certainement les circonstances qui l'ont jeté dans ce camp par instinct de survie. Peu à peu les tentatives d'assassinat et de renversement dont il fait l'objet le jettent dans un paranoïa grandissante et il fait régner sur le pays une dictature sanguinaire, contraignant des milliers de Guinéens à fuir la répression.

Sékou Touré est mort à Cleveland, Ohio aux États-Unis en subissant une opération de chirurgie cardiaque. Quelques jours après sa mort son régime était balayé.




Publié sous GNU Free Documentation License. "Ahmed Sékou Touré." Wikipédia, l'encyclopédie libre. 1 juin 2006, 09:24 UTC. 30 juillet 2006, 20:44 <http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ahmed_S%C3%A9kou_Tour%C3%A9&oldid=7651019>.

  • Mobutu Sese Seko

Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga (né le 14 octobre 1930 - decédé le 7 septembre 1997), connu antérieurement sous le nom de Joseph-Désiré Mobutu, a été le second président de la République démocratique du Congo de 1965 à 1997 (le pays ayant été rebaptisé Zaïre de 1971 à 1997). Il fut surnommé "Le Léopard de Kinshasa".

Sommaire 1 Débuts 2 L'ascension 3 La chute 4 Les héritiers 5 Anecdotes

Débuts

Mobutu à Washington en 1973




Joseph-Désiré Mobutu naît le 14 octobre 1930 à Lisala au Congo belge quelques mois aprés le roi des Belges Baudouin Ier. Son père, Albéric Gbemani, cuisinier pour un magistrat colonial de Lisala, meurt alors qu'il a 8 ans et il est alors élevé par son grand-père et son oncle. Il poursuit ses études dans une école catholique. À l'âge de 15 ans, il est enrôlé dans la Force publique, l'armée coloniale belge, où des officiers blancs commandent des soldats noirs. À 16 ans, il se marie avec une jeune fille de 14 ans. Il obtient le brevet de secrétaire comptable à Luluabourg puis est affecté à l'État-Major de la Force publique à Léopoldville en 1953.

Après son passage dans l'armée, dont il sort sous-officier, il devient journaliste (1957), ce qui lui permet d'exprimer ses idées. Il voyage pour la première fois en Europe lors d'un congrès de presse à Bruxelles, où il restera quelques temps pour suivre une formation. C'est au même moment que les représentants congolais négocient leur indépendance, et lorsqu'ils arrivent à Bruxelles pour la tenue d'une table ronde, il se met à leur disposition.

Mobutu Sese Seko



2ème Président de la République démocratique du Congo



Président depuis



24 novembre 1965 - 16 mai 1997



Precédé par

Joseph Kasa-Vubu

Suivi par

Laurent-Désiré Kabila

Naissance

14 octobre 1930 (officiel

Lisala, Congo Belge



Parti politique

MPR

Épouse

Marie-Antoinette Mobutu

Bobi Ladawa



L'ascension En juillet 1960, il devient secrétaire d'État du gouvernement indépendant de Patrice Lumumba. Il profite du désaccord entre les différents hommes politiques et du fait d'être l'un des seuls lumumbistes à avoir une quelconque expérience militaire pour évoluer très rapidement dans la hiérarchie militaire. C'est ainsi en tant que chef d'état-major qu'il fait arrêter Lumumba en 1960, sous l'impulsion de l'ambassadeur de Belgique. Celui-ci est assigné à résidence. Mobutu accuse alors Lumumba devant les caméras de sympathie procommuniste pour s'attirer le soutien des États-unis. Lumumba tentera de s'enfuir à Stanleyville, mais est rattrapé en chemin par les soldats. Mobutu le fera mettre en prison, où Lumumba ne recevra qu'une banane. Il sera ensuite envoyé au Katanga de Moïse Tshombe où il sera assassiné, son corps perdu « en brousse » selon les documents officiels. Sous la direction de Pierre Mulele, des rebelles partisans de Lumumba partent en guerre contre Mobutu. Ils occupent rapidement deux-tiers du Congo, mais avec l'aide des États-Unis et d'Israel, Mobutu parvient à reconquérir l'ensemble du territoire. Cette « victoire » qui n'aurait pas été possible sans l'aide occidentale est habilement mise à profit en interne par un Mobutu se parant de la vertu de pacificateur. Il pose ainsi son pouvoir sur deux piliers : à l'extérieur, le contexte de la guerre froide, et à l'intérieur la stabilité. Un autre moyen d'affermir son pouvoir est la prise de contrôle du pouvoir politique, dont le corollaire est la répression d'une partie des citoyens congolais.

Après avoir réorganisé l'armée, il mène le 25 novembre 1965 un coup d'État contre Joseph Kasa-Vubu, premier président de l'ancien Congo belge. Suivant une crise politique aigüe entre le président Kasa-Vubu et le gouvernement de Tshombe, ce coup d'État est acclamé et accepté de tous, Kasa-Vubu l'en remercie, Tshombe en est « absolument ravi », les syndicats CSLC, UTC et FGTK soutiennent le nouveau pouvoir de même que les organisations estudiantinnes UGEC et AGL. La population tant congolaise qu'étrangère applaudit le coup. À l'étranger la Belgique et les États-Unis sont les premier à reconnaître le nouveau président.

Seules la Chine et l'URSS montrent des réticences. 1

En 1969, il fait écraser une révolte estudiantine. Les cadavres des étudiants abattus sont jetés dans les fosses communes et 12 étudiants seront condamnés à mort. L'université sera fermée pendant un an et ses 2000 étudiants enrolés dans l'armée ou, selon la télévision nationale, « ils apprennent à obéir et à fermer leurs gueules.»

Il instaure un régime autoritaire à parti unique, le Mouvement populaire de la Révolution et en devient le maréchal-président. Un de ses souhaits est que le pays retrouve sa culture profonde, c'est alors la zaïrianisation (décolonisation culturelle). En 1971, "l'année des 3 Z", il renomme à la fois le pays, le fleuve et la monnaie sous le nom de Zaïre. La même année, il impose un costume traditionnel, crée une version zaïroise du costume occidental : l'abacost (à bas le costume) et il oblige les zaïrois à choisir un nom africain (non chrétien), ce qu'il fait lui-même en devenant Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga, c'est à dire « Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l'arrêter ». Mobutu a aussi imposé le lingala, sa langue maternelle à Kinshasa par l´enseignement dans les écoles. Auparavant la langue africaine majoritaire dans la capitale était le kikongo.

Cette « révolution culturelle » ainsi que le culte de la personnalité seront clairement inspirés des régimes communistes (Mobutu sera d'ailleurs un des derniers dirigeants à être invité par Ceauþescu, et entretiendra le culte de la personnalité après des visites instructives en Chine maoïste et en Corée du Nord).

Les premières années, le régime sera très bien vu sur le plan international (notamment par les États-Unis), la personnalité affable du maréchal-président et les ressources naturelles du pays aidant un peu. Le Zaïre est alors considéré comme un exemple pour toute l'Afrique. Les investisseurs étrangers se précipitent sur les ressources naturelles dont le Zaïre est richement pourvu. L'Etat zaïrois lance alors une politique de grands travaux, les "éléphants blancs", qui donneront lieu à une importante corruption des élites politiques et administratives.

La chute Petit à petit, les méthodes du régime et le non respect des droits de l'homme le déconsidèrent aux yeux des démocraties.

Ayant basé le développement du Zaïre sur le modèle d'une économie rentière, Mobutu ne peut qu'en constater les inconvénients lorsque se produit une subite chute des cours du cuivre. Les finances publiques étant d'un coup exsangues, Mobutu lance le Zaïre dans une suicidaire politique de "zaïrianisation" de l'économie. Cette nationalisation brutale de l'économie a vu les chefs d'entreprises étrangers remettre leurs clefs à des membres de l'armée zaïroise venus faire appliquer le décret de zaïrianisation. Les entreprises devenaient ainsi pour un régime à bout de souffle un bon moyen d'acheter des fidélités. De nombreux bénéficiaires de la zaïrianisation, tous proches du régime, prirent ces entreprises pour leurs propriétés personnelles sans se préoccuper de leur gestion. La corruption fût ainsi de plus en plus endémique (on parle pour le régime mobutiste de "kleptocratie", littéralement "gouvernement par le vol"), dégradant la situation économique et sociale de l'écrasante majorité des zaïrois de façon dramatique.

En 1986, une grave crise économique secoue le Zaïre et accentue une crise politique et une révolte latente, entre un peuple qui a faim et un chef multi-milliardaire mégalomane qui a utilisé la corruption comme mode de gouvernement. Le fossé est creusé entre la petite tribu de fidèles (à qui le chef donnait des faveurs) et le reste du pays. Mais c'est l'inattendue fin de la guerre froide qui va achever le régime mobutiste. Privé de ses généreux soutiens extérieurs qui le soutenaient comme "rempart au communisme" depuis son accession au pouvoir, Mobutu se retrouve en quelque sorte isolé face à son opposition intérieure. En 1990, comme dans de nombreux autres pays d'Afrique centrale, le mécontentement populaire est grandissant et, en avril 1990, Mobutu autorise le multipartisme (l'opposition pourra dès lors le pousser au départ). La conférence nationale organisée à l'occasion devient un véritable tribunal populaire dénonçant les dérives flagrantes du système mobutiste. Les interventions d' Etienne Tshisekedi et d'autres opposants politiques marquent un tournant essentiel puisqu'elles ne sont pas suivies de répression contre leurs auteurs. Aux yeux des Zaïrois, le "seul Maréchal du Zaïre" n'avait ainsi plus le pouvoir d'opprimer son peuple pour assurer son pouvoir. L'état désastreux des finances publiques du pays causé par l'impéritie des politiques économiques mobutistes fait perdre petit à petit au système les moyens de s'alimenter financièrement. Vilipendé à Kinshasa, Mobutu se retire dans son somptueux palais, au coeur de la jungle tropicale et à proximité de son village natal. Sa solitude devient dès lors évidente, aussi bien au Zaïre qu'à l'étranger où il ne bénéficie plus que du soutien de la France. Sa maladie va encore renforcer cette impression de faiblesse, incitant ses opposants intérieurs et ses ennemis extérieurs à intensifier leurs actions.

En 1994, malgré le partage du pouvoir avec le président du parlement, le pays s'enfonce dans la crise. Celle-ci s'aggrave avec l'arrivée de réfugiés rwandais responsables du génocide au Rwanda, fuyant à partir de 1996 la progression de l'Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Congo, bras armé congolais du Front patriotique rwandais et de l'Ouganda, emmenés par Laurent-Désiré Kabila. Ceux-ci entrent à Kinshasa le 17 mai 1997, entraînant la chute définitive du pouvoir et la fuite de Mobutu Sese Seko, malgré une dernière tentative de négociation pour le partage du pouvoir parrainée par Nelson Mandela. Après avoir été soigné pendant de longs mois en Suisse et en France, Mobutu Sese Seko meurt le 7 septembre 1997 à Rabat d'un cancer de la prostate quatre mois après son renversement et l'accession au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, père de l'actuel chef de l'État congolais (2006), Joseph Kabila. Il laisse un pays économiquement exangue, en conflit avec de nombreux pays voisins et en pleine guerre civile.

Les héritiers Le maréchal Mobutu s'est marié deux fois. Après le décès de sa première femme, Marie-Antoinette Mobutu, le 22 octobre 1977, il a épousé Bobi Ladawa le 1er mai 1980. Quatre de ses fils issus de son premier mariage sont décédés : Niwa, Konga, Kongulu en septembre 1998 et Manda en décembre 2004. Un autre de ses fils, né de son deuxième mariage, Nzanga Mobutu, a annoncé en décembre 2005 sa candidature aux élections présidentielles de juin 2006, alors que Guy-Alain se présente lui aux législatives. L'une de ses filles, Yaki, est marié avec Pierre Janssen, un belge, avec lequel elle a eu des enfants 2.

En tant que beau-fils de Mobutu, Jean-Pierre Bemba a au cours de la Deuxième guerre du Congo assuré l'héritage politique de son beau-père, et accueilli au sein du Mouvement de Libération du Congo de nombreux anciens militaires et hauts-dignitaires du régime mobutiste.



Anecdotes En 1984, sa fortune avait été estimée à 4 milliards de dollars, supérieure à la dette extérieure de son pays. Certains proches ont plus tard raconté la générosité de Mobutu qui, lors de soirées, aurait laissé à la libre disposition des invités des saladiers remplis de diamants. D'autres témoignages racontent que Mobutu aurait été un adepte de la magie noire (et aurait bu du sang humain lors d'une cérémonie). Certains de ses anciens collaborateurs racontent que Mobutu utilisait leurs femmes comme un outil politique. Grand séducteur, il n'hésitait pas à faire la cour aux femmes de ses collaborateurs, et arrivait souvent à ses fins du fait de son grand pouvoir. Ceci lui permettait de les affaiblir en les humiliant, afin de montrer qu'il était le chef. En 1978, des opposants politiques marxistes refugiés en Angola lancent une offensive contre la province la plus riche en minerais, le Shaba (l'actuel Katanga). Les troupes de Mobutu seront vaincues et ce dernier sera sauvé par la légion étrangère française qui intervient pour protéger ses ressortissants. On raconte depuis ce jour au Katanga que les services secrets de Mobutu auraient eux-mêmes fomentés le massacre de 100 ingénieurs français et leurs familles à Kolwezi pour provoquer l'intervention française. Une profonde amitié liait Mobutu au roi Baudouin. Dans les années soixante, Mobutu essayait d'imiter le roi Baudouin dans l'habillement ou dans la facon de saluer la foule. Les deux personnages se sont écrit de nombreuses lettres. La toque en peau de léopard est une sorte de couronne bantoue, l'attribut des rois, empereurs ou autres aristocrates. Dans la tradition bantoue, le léopard est considéré comme un animal rusé et sa peau est sacrée. Mobutu a été propriétaire du château Fond'Roy, à Uccle en région bruxelloise de 1973 jusqu'à sa mort. La construction du château fut commandée par Léopold II et achevée en 1910.




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  • Charles Ghankay Taylor

Charles Ghankay Taylor, appelé le plus souvent Charles Taylor, (28 janvier 1948 au Liberia) est un ancien président du Liberia. En fonction à la fin des années 1990, il est entre autres accusé d'avoir favorisé une guerre civile qui a duré plus de dix ans. Condamné par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, le Conseil de sécurité a demandé à tous les gouvernements de geler ses avoirs, ainsi que ceux de sa famille. Il vivait en exil au Nigeria depuis plusieurs années. En mars 2006, alors qu'il tentait de s'enfuir au Cameroun, il a été arrêté et extradé au Sierra Leone.

Sommaire




1 Biographie 1.1 Le conflit en Sierra Leone 1.2 Crimes contre l'humanité

Biographie Avant de présenter la biographie de Charles Ghankay Taylor, le lecteur devrait savoir ce qui suit. Effectivement créé en 1816, le Liberia est un pays constitué par des esclaves libérés et rapatriés du continent américain. Les descendants d'esclaves représentent seulement 5 % de la population totale, mais ont pratiquement toujours été au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1847. Taylor est né d'un père américain et d'une mère américano-libérienne qui font partie de l'élite du pays le 28 janvier 1948 . À 24 ans, Taylor quitte le Liberia pour travailler et étudier aux États-Unis et, en 1977, il est diplômé en économie du Bentley College dans le Massachusetts. C'est durant ses études que Taylor développe un intérêt pour la politique et décide de joindre l'Union of Liberian Associations (ULA) dont il devient président national. Ce groupe dénonce le régime du président libérien de l'époque, William Tolbert. Peu de temps après, ce dernier est victime d'un coup d'état de Samuel Doe et est exécuté. Doe devient ainsi président, nomme Taylor conseiller et lui confie les services généraux du gouvernement. Après avoir détourné 900 000 $ en trois ans, Taylor perd son poste et fuit aux États-Unis. Arrêté puis emprisonné, il réussit à s'enfuir et se réfugie en Afrique afin de préparer une rébellion contre Samuel Doe. Pour ce faire, il joint le National Patriotic Front of Liberia (NPFL) et en devient leader vers la fin des années 1980. En 1989, le NPFL lance une attaque, c'est le début de la guerre civile. Rapidement, Taylor contrôle une grande partie du pays, mais un éclatement au sein du NPLF ralentit sa conquête. De fait, Prince Johnson, un de ses principaux lieutenants, se dissocie de son leader et fonde avec près de 1 000 hommes l'INPLF (Independent National Patriotic Front of Liberia). Prince Johnson et ses troupes prennent le contrôle de la capitale, Monrovia, et assassine Samuel Doe. Les troupes de Taylor et Johnson s'affrontent et la guerre civile prend toute son ampleur pendant les sept années qui suivent. En juillet 1997, des élections sont tenues et Taylor est élu avec 75 % des voix. Le scrutin a été jugé juste par les observateurs internationaux, mais des doutes persistent quant à la validité de l'élection. Pendant son règne à la tête de l'État, Taylor continue de combattre tous ceux qui s'opposent à son pouvoir. La répression contre l'opposition fera 150000 morts jusqu'en 1995 . Par ailleurs il suspend les libertés individuelles dans son pays et centralisera le pouvoir entre ses mains en instaurant un véritable régime autoritaire . Petit à petit, la résistance au règne de Taylor prend forme. Les troupes de Taylor subissent dans un premier temps les offensives du groupe des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD), mouvement soutenu par les États-Unis et par le régime guinéen frontalier, puis par la suite, les offensives du Mouvement pour la démocratie au Liberia (MODEL), groupe constitué principalement de membres de la tribu de Samuel Doe, le prédécesseur de Taylor. Parallèlement, sur le plan international, Taylor est de plus en plus isolé. Il s'est vu imposer des sanctions par le Conseil de sécurité des Nations unies tel un embargo sur les exportations de diamants de la guerre et de bois et l'interdiction de voyager pour lui et son équipe présidentielle. Taylor fait face à d'énormes pressions de toute part pour quitter le pays. Des responsables de la Communauté économique des états de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont même rendus au Liberia pour demander à Taylor de quitter afin de mettre fin au conflit. Poussé dans ses retranchements, Charles Taylor quitte le pouvoir en août 2003 pour un exil au Nigéria, offrant ainsi une lueur d'espoir au peuple libérien.

Le conflit en Sierra Leone Charles Taylor débute également un trafic d'armes avec le pays voisin, le Sierra Leone, qu'il échange contre des diamants (Voir Diamants de conflit). Charles Taylor a parrainé le Front révolutionnaire uni (RUF) sierra-léonais de Foday Sankoh et Sam Bockarie, mouvement rebelle qui fait preuve de violence extrême. A ce titre, il est accusé de crimes contre l'humanité pour extermination, assassinats, viols, esclavage sexuel, et conscription d'enfants soldats.

Crimes contre l'humanité Charles Taylor est inculpé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et autres violations du droit international humanitaire par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (ou CSSL Cour Spéciale pour la Sierra Leone). 29 mars 2006: Charles Taylor est arrêté au Nigéria et extradé vers le Sierra Leone pour y subir son procès par la Cour spéciale pour la Sierra Leone (CSSL). Pour des raisons de sécurité, la CSSL a demandé le 31 mars 2006 le dépaysement du procès à La Haye, capitale de la justice internationale. L'arrestation de Charles Taylor a été rendue possible grâce à l'élection d'Ellen Johnson Sirleaf à Monrovia et à l'espoir de stabilisation du pays. Les puissances occidentales et les dirigeants d'Afrique de l'Ouest ont finalement lâché celui qu'ils avaient exilé au Nigeria après lui avoir promis l'impunité en échange de son départ de la présidence et de sa non-intervention dans les affaires libériennes. 7 avril 2006: Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont mis d'accord sur un transfert à La Haye, Pays-Bas, du procès de Charles Taylor qui comparaît devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL).




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_____Les "nègres", ne sont pas nègres sortis de l'ombre. "ils seraient "les nègres affranchis".. La réponse était aisée, car les noirs esclaves ne se seraient pas soulevés, si les mulâtres libres et propriétaires étaient restés un

La Législative/Le mouvement économique et social en 1792

les-negres-ne-sont-pas-negres-sortis-de-lombre-ils-seraient-les-negres-affranchis-la-reponse-etait-aisee-car-les-noirs-esclaves-ne-se-seraient-pas-souleves-si-les-mulatres-libres-et-proprietaires-etaient-restes-unis-aux-colons-blancs http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Esclaves_dans_les_colonies_espagnoles

Les esclaves dans les colonies espagnoles Comtesse Merlin

Revue des Deux Mondes 4ème série, tome 26, 1841

Havane, île de Cuba, 15 juillet 1840 1. Les philosophes et les publicistes n’ont pas, ce me semble, examiné d’assez près les questions qui tiennent à la situation des colonies européennes dans les Antilles et à l’esclavage qui s’y trouve établi. L’harmonie magique du mot liberté trompe beaucoup d’esprits et leur donne le vertige. Sans approfondir les faits qui se rattachent à ces débats, on part d’une appréciation incomplète, et, de fausse conséquence en fausse conséquence, la philantropie aboutit à faire égorger les blancs pour rendre les nègres misérables, en espérant les rendre libres. Je sais qu’à ces mots les enthousiastes crieront anathème contre moi, créole endurcie, élevée dans des idées pernicieuses, et dont les intérêts se rattachent au principe de l’esclavage ; mais je les laisserai dire, et m’en rapporterai au bon sens des esprits droits. Si, après avoir lu cet écrit, ils me condamnent, je me livre à eux dans mon humilité, leur demandant grace pour mon cœur en faveur de cet amour inquiet de la justice qui peut m’égarer, mais qui ne saurait jamais détruire la généreuse pitié dans le cœur d’une femme.

Rien de plus juste que l’abolition de la traite des noirs ; rien de plus injuste que l’émancipation des esclaves. Si la traite est un abus révoltant de la force, un attentat contre le droit naturel, l’émancipation serait une violation de la propriété, des droits acquis et consacrés par les lois, une vraie spoliation. Quel gouvernement assez riche indemniserait tant de propriétaires qui seraient ainsi dépouillés d’un bien légitimement acquis ? L’achat des esclaves dans nos colonies na pas seulement été autorisé, il a été encouragé par le gouvernement, qui en a donné l’exemple en faisant venir les premiers nègres pour le travail des mines.

Après la découverte de l’Amérique, les nations les plus éclairées protégèrent le commerce des esclaves ; l’Angleterre obtint notamment le monopole de la traite, et le garda pendant plus d’un demi-siècle 1ans ces temps où le monde était gouverné par la force matérielle, un nègre nourri, habillé par son maître, et qui acquittait ce bienfait par son travail, était plus heureux que le vassal, qui, après une corvée seigneuriale, payait ses redevances, puis mangeait et s’habillait, s’il pouvait trouver de quoi s’habiller et vivre.

Pour porter un jugement équitable sur les faits historiques, il faut se reporter aux temps et aux lieux qui les ont vus naître, examiner le degré de lumière, les usages et même les préjugés de l’époque ou du pays. On a donc autant de tort à blâmer l’Espagne d’avoir été jadis une des premières nations qui ait encouragé le commerce des esclaves, qu’on serait coupable aujourd’hui de le tolérer. Cependant, si l’on réfléchit qu’alors comme maintenant les Africains condamnés à l’esclavage ont été préalablement destinés à être tués et dévorés, on ne sait plus où est le bienfait, ou est la cruauté.

Lorsqu’une tribu, faisait des prisonniers sur une tribu ennemie, si elle était antropophage, elle mangeait ses captifs ; si elle ne l’était pas, elle les immolait à ses dieux ou à sa haine. La naissance de la traite détermina un changement dans cette horrible coutume : les captifs furent vendus. Depuis cette époque, le commerce des esclaves ayant toujours augmenté, et l’amour du gain s’étant développé proportionnellement chez ces barbares, les rois ou chefs de tribus ont fini par vendre leurs propres esclaves aux marchands européens. Le changement de maîtres était un bienfait pour ces captifs ; en Afrique, l’esclave est non-seulement plus maltraité que sous la domination des blancs ; il est à peine nourri, n’est point habillé, et, s’il devient vieux ou infirme, s’il perd un membre par accident, on le tue, comme on ferait chez nous d’un bœuf ou d’un cheval.

Ainsi, même en abolissant la traite, on sera encore bien loin d’atteindre le but d’humanité que se proposent les nations qui se croient philantropiques. On connaît les efforts persistans de l’Angleterre pour affranchir les esclaves dans les colonies espagnoles ; si la source de ses efforts était pure, la Grande-Bretagne aurait une belle gloire à conquérir, celle de détruire le mal dans sa racine, en proclamant une sainte ligue en Europe. Cette nouvelle croisade aurait pour mission d’aller en Afrique apprendre aux tribus sauvages, soit par la persuasion, soit par la force, que l’homme doit respecter la vie et la liberté des hommes. Sans cela, le résultat de tant de nobles efforts sera incomplet et le but manqué ; car, si l’on présente aux malheureux nègres (et ils sont compétens dans l’affaire), si on leur présente, dis-je, la cruelle alternative ou d’être tués et mangés par les leurs, ou de rester esclaves au milieu d’un peuple civilisé, leur choix ne sera pas douteux ; il préfèreront l’esclavage.

« Loin d’être un malheur, c’est un bonheur pour l’humanité que l’exportation des Africains esclaves aux Antilles, dit le célèbre Mungo-Park : d’abord parce qu’ils sont esclaves chez eux, puis parce que les noirs, s’ils n’avaient l’espoir de vendre leurs prisonniers, les massacreraient. » Cet aveu n’est pas suspect de la part d’un Anglais élevé par la société africaine à Londres, et nourri de ces maximes philantropiques qui, sous le voile de l’amour de l’humanité, cachent des vues d’intérêt et de monopole.

Il est hors de doute que l’île de Cuba fait du sucre meilleur et en plus grande quantité que les colonies anglaises de l’Inde, et que l’abaissement de l’industrie coloniale de l’Espagne, livrant aux Anglais le monopole exclusif d’une denrée qui est aujourd’hui de première nécessité dans le monde, deviendrait une source de prospérité pour la leur ; car, le sucre de la Nouvelle-Orléans et du Brésil n’étant pas encore comparable à celui de la havane, l’île de Cuba est la véritable et unique rivale des colonies anglaises. Aussi les tentatives les plus coupables, les plus hostiles, ont été employées contre elle par la rivalité de l’Angleterre. Il est rare qu’une révolte de nègres dans les habitations de l’île n’ait pas été excitée par des agens anglais ; quelque fois par des Français. Un amour mal entendu de la liberté sert de mobile à ces derniers ; les autres n’obéissent qu’à une impulsion intéressée.

Pendant qu’on cherchait par de perfides instigations à soulever les nègres contre leurs maîtres, le gouvernement anglais, appartenant au culte protestant, comme chacun sait, faisait répandre aux Antilles une prétendue bulle du saint père contre l’esclavage en Amérique. Cette bulle a-t-elle été véritablement octroyée par sa sainteté ? Je serais tentée d’en douter ; toutefois elle a été propagée à Cuba en langue latine et en langue anglaise comme pièce authentique. Je regrette de n’avoir pas la copie de cet acte, qui d’ailleurs est imprimé, et qu’on a cherché à répandre clandestinement à la Havane. Cette bulle, apportée par un bâtiment de guerre anglais, est un appel aux sentimens religieux et une menace d’anathème contre le catholique qui n’aiderait pas de toute sa puissance à la destruction de l’esclavage ; elle déclare en état de péché mortel les fidèles qui, même par la pensée, ne le maudiraient pas.

Un tel mode de prosélytisme, employé dans les colonies, ne peut avoir d’autre résultat que la révolte. Évidemment, il ne s’adresse pas aux maîtres, si intéressés à conserver leurs esclaves, mais aux nègres, chrétiens ignorans, qui croient leurs propres intérêts d’accord avec des maximes ainsi proclamées. Allumer à la clarté divine de la foi le brandon de la haine, et de la vengeance, est-ce là, j’en appelle aux gens de bien, aux gens de cœur, à la nation anglaise, des exploits que l’amour de l’humanité admette ou justifie ?

L’esclavage est un attentat contre le droit naturel ; mais il existe en Asie, il existe en Afrique, il existe en Europe, aux États-Unis, au centre même de la civilisation, et on le tolère ; jamais jusqu’ici, que nous sachions, personne n’a osé, à l’aide d’une doctrine religieuse, l’attaquer en Russie. Il n’éveille les réclamations de la philantropie que contre les colonies d’Amérique, où il fut protégé jadis par les mêmes puissances qui le flétrissent maintenant ; et, comme la force de la loi et le droit s’opposent à l’accomplissement de leurs vues, on fait appel au fanatisme, à la sédition, au massacre.

Qu’on abolisse la traite, on n’atteindra pas encore, malheureusement, le but indiqué par les philantropes, l’affranchissement de l’espèce humaine : Mais, entre une impossibilité et une injustice, on aura fait ce qu’il est possible de faire ; les états de l’Europe civilisée auront rempli un devoir, rendu hommage à l’humanité et calmé leur conscience du XIXe siècle. Toutefois il faut qu’ils commencent, avant tout, par respecter la propriété et la vie de leurs frères.

Je m’aperçois que je m’écarte de l’ordre de mon récit, et j’y reviens. A peine trente ans s’étaient-ils écoulés après la découverte de l’Amérique, que la race indigène se trouva considérablement diminuée. L’horreur qui s’empara des Indiens lorsqu’ils sentirent leur indépendance enchaînée, les rudes traitemens que les Espagnols leur faisaient subir pour les forcer au travail, le désespoir causé par une si violente contrainte à des gens qui avaient toujours vécu dans l’indolence, toutes ces causes, réunies au fléau de la petite vérole qui les décima au commencement du XVIIe siècle, firent bientôt disparaître du globe une race douce et inoffensive. Avant l’arrivée des conquérans, leurs besoins se bornaient à vivre de poissons et de fruits, si abondans sur cette terre bénie. Les fruits, si j’ose m’exprimer ainsi, leur tombaient dans la bouche sans qu’ils eussent la peine de les cueillir, et la pêche était un plaisir sensuel pour un peuple dont toutes les jouissances consistaient dans le repos et dans la contemplation de la nature. Lorsque les maladies, la fatigue et le suicide eurent moissonné un grand nombre d’Indiens, les terres restèrent en friche faute de bras pour les cultiver. L’abandon et la solitude menacèrent de stérilité ces belles contrées, conquises avec tant d’audace et de bonheur par la civilisation européenne. L’évêque de Chiapa, Fray Bartolomé de Las Casas, se constitua l’ardent champion de cette race infortunée ; ses paroles évangéliques retentirent jusqu’aux extrémités du monde ; dans ces temps de barbare despotisme, il eut le courage de blâmer un roi et de plaindre hautement un peuple malheureux. Ce saint homme fut le premier qui demanda des Africains esclaves pour l’Amérique, d’abord afin de soulager la race indienne qui allait s’éteindre, puis afin d’empêcher les cannibales de dévorer leurs ennemis. L’amour de l’humanité importa en Amérique le germe de l’esclavage, dont l’origine fut due à la pensée charitable d’un homme plein de courage et de vertu. II faut avouer qu’on était bien loin alors de cet idéal de perfectionnement social vers lequel on marche aujourd’hui avec tant d’ardeur. Mais reconnaissons une vérité importante, c’est qu’en tout temps il y a danger à envisager le bien et le mal d’une manière absolue. Aujourd’hui même, le monde est encore assez mal ordonné pour que l’esclavage doive, comparativement, être regardé comme un bien.

Nous venons de voir comment l’esclavage fut introduit en Amérique. Après de vifs débats dans le conseil du roi don Fernando, on résolut d’envoyer des nègres pour remplacer les indigènes. Depuis 1501 jusqu’en 1506, il fut permis d’en introduire un petit nombre dans Hispaniola, aujourd’hui Saint-Domingue, mais sous la triple condition qu’ils seraient choisis parmi les Africains, élevés et instruits dans la religion catholique à Séville, et qu’à leur tour ils instruiraient les Indiens En 1510, le roi don Fernando expédia encore de Séville cinquante nègres destinés au travail des mines.

Le nombre des Indiens natifs diminuait chaque jour : ils se pendaient aux arbres ou émigraient aux Florides. Le roi ordonna qu’on les ménageât davantage, et surtout qu’on les laissât en liberté ; mais ils étaient si faibles et si peu endurcis à la peine, que quatre jours de travail d’un Indien ne valaient pas la journée d’un Africain ; on se vit obligé d’augmenter le nombre des nègres que le gouvernement faisait importer pour son compte. A cette époque, le monopole s’empara de la traite. Charles-Quint autorisa les Flamands, en 1516, à introduire quatre mille nouveaux esclaves à Saint-Domingue, et plus tard le même nombre fut concédé aux Génois. Déjà vers ce temps, et bien que nul traité semblable ne fasse mention de l’île de Cuba, les chroniques parlent d’une révolte d’esclaves qui éclata dans la sucrerie de don Diégo, colon, fils de don Cristobal ; ce qui porterait à croire qu’on avait introduit quelques nègres par contrebande. Quoi qu’il en soit, ce ne fut qu’en 1521, immédiatement après la mort de Vélasquez 2, que pour la première fois les Flamands amenèrent, avec l’autorisation du roi, trois cents nègres à Cuba. Les immenses bénéfices de la traite avaient attiré en Amérique un si grand nombre de Flamands, que, dans plusieurs contrées, le nombre de ces derniers ayant surpassé celui des Espagnols, ils ne craignirent pas d’attaquer les anciens conquérans, qui les repoussèrent. Néanmoins, la cour d’Espagne prit l’alarme, le système de prohibition prévalut de nouveau dans le conseil du roi, et ce ne fut qu’en 1586 que don Gaspar de Peralta obtint un nouveau privilège pour introduire à Cuba deux cent huit esclaves, moyennant la redevance de 2,340,000 maravédis, ou 6,500 ducats. Un second privilège fut accordé à Pedro-Gomez Reynal, pour vendre trois mille cinq cents esclaves par an pendant neuf années, à condition qu’il paierait au roi 900,000 ducats par an ; enfin, en 1615, un troisième monopole fut accordé Antonio-Rodriguez d’Elvas, moyennant 115,000 ducats par an.

Plus tard, un nommé Nicolas Porcia acheta diverses obligations appelées par les Espagnols cartillas del pagador, qui ne lui furent pas délivrées. Pour se rembourser, il obtint le privilège de l’importation des nègres pour cinq ans ; mais, n’ayant pas les fonds nécessaires pour l’exploiter, il le céda aux Allemands Kusmann et Becks, qui, après avoir fait fortune, ne payèrent le pauvre Porcia qu’en le faisant incarcérer comme fou par le gouvernement de Carthagène. Il l’était si peu, qu’il parvint à s’échapper de sa prison, aidé par la fille du geôlier qu’il avait séduite, et se rendit à la cour d’Espagne. L’attentat dont il avait été victime excita l’intérêt du gouvernement ; on le dédommagea en lui accordant un nouveau privilège pour cinq ans.

On voit que tous ces traités ont peu d’importance, et que, jusqu’au commencement du XVIIe siècle, les esclaves introduits dans les Antilles furent en petit nombre. Il est vrai que l’île de Cuba n’exploitait pas encore de mines, et que l’Espagne, tout occupée des trésors qu’elle tirait du continent, n’avait garde de songer aux parcelles d’or qui roulaient avec le sable de nos rivières. D’ailleurs, elle avait à lutter contre la jalousie des autres puissances qui la harcelaient de toutes façons ; guerre ouverte, pirates, flibustiers, tout était bon pour lui faire payer sa belle trouvaille d’outre-mer. Quoi qu’il en soit, pendant le cours du XVIIe siècle, la traite cessa presque entièrement. Le roi n’octroya plus de privilèges et se borna à faire introduire de loin en loin à la Havane un petit nombre d’esclaves destinés au travail des mines. Cet état de choses dura jusqu’à la guerre de succession, époque où les Français vinrent réveiller notre agriculture, qui, faute d’encouragemens, était tombée en léthargie. Ils livrèrent des nègres en échange du tabac, et l’industrie reprit quelque peu de mouvement. Mais à la paix d’Utrecht les Anglais obtinrent le monopole de la traite. C’est à leur activité et au grand nombre d’esclaves qu’ils introduisirent dans l’île, lorsqu’en 1762 ils se rendirent maîtres de la Havane, qu’elle doit le développement nouveau de ses progrès agricoles. En 1763, le nombre des esclaves, qui, en 1521, était de trois cents, fut porté jusqu’à soixante mille.

Que le saint homme de Chiapa me pardonne ! l’esclavage qu’il importa fut pour la Havane un déplorable germe ; devenu arbre géant, il porte aujourd’hui les fruits amers de son origine, mais on ne saurait l’abattre sans courir le risque d’en être écrasé. Source inépuisable de douleurs, de graves responsabilités et de craintes, il est en outre, par les excessives dépenses qu’il occasionne, un principe de ruine permanente. Le travail de l’homme libre serait non-seulement un élément plus pur de richesse, mais aussi plus solide et plus lucratif. Si la prohibition de la traite était rigoureusement observée, et que la colonisation fût encouragée avec activité et persistance, l’extinction de l’esclavage s’opérerait sans secousse, sans dommage, et par le seul fait de l’affranchissement individuel. Il faudrait, pour obtenir ce résultat, que l’impéritie et l’amour du gain ne l’emportassent pas sur les vrais intérêts de l’état et sur l’amour de l’humanité ; il faudrait qu’en présence du traité solennel qui prohibe la traite, on n’eût pas des barracones ou marchés publics de nègres bozales 3 ; il faudrait que les gouverneurs des villes n’autorisassent pas, par la présence d’agens de police, le débarquement des navires négriers ; il faudrait, enfin, que le contrebandier marchand d’esclaves ne fût pas imposé d’une once d’or par tête de nègre qu’il introduit dans l’île. Ce honteux marché trouve son prétexte dans le zèle des autorités pour la colonie, qui, disent-elles, périrait sans le commerce des esclaves ; zèle dangereux pour ces autorités même, car leur position serait fort compromise, si le gouvernement supérieur venait à connaître leur coupable tolérance. Depuis la nouvelle prohibition de la traite, c’est-à-dire depuis cinq ans, les gouverneurs des villes ont puisé à cette source impure plus d’un million de piastres, somme énorme, mais facile à expliquer, si l’on réfléchit que dans cet espace de temps on a introduit dans nos ports plus de cent mille esclaves, tandis qu’à peine y est-il entré trente à quarante mille colons ou autres émigrans de race blanche.

Il y a diverses causes à cette disproportion.

Une des plus tristes conséquences de l’esclavage, c’est d’avilir le travail matériel. L’agriculture étant la première et la plus générale ressource des classes prolétaires, l’excédant de la population européenne se porterait de préférence dans un pays qui lui offre un bon salaire, le bien-être et une belle nature, plutôt que d’affluer dans les froids déserts de l’Amérique du nord. Mais à peine les prolétaires européens arrivent-ils ici, qu’ils se voient confondus avec une race esclave et maudite ; leur orgueil se révolte, ils rougissent de l’affront, plus ils cherchent à leur tour à se faire servir. Le premier usage que fait de ses premières épargnes un pauvre laboureur, c’est l’achat d’un nègre, d’abord pour diminuer ses fatigues, ensuite pour racheter la honte de travailler de ses propres mains. Ainsi toutes les époques les mêmes abus ont développé les mêmes passions, et nos mœurs rappellent encore, au XIXe siècle, celles des Grecs, des Romains et des temps féodaux.

Il y a quelques années, un Havanais, patriote éclairé, conçut un projet qui l’honore. Il fit appel dans un journal à cinquante laboureurs de Castille, lieu de son origine. Il leur offrait tous les avantages requis pour venir habiter l’île de Cuba et cultiver la canne à sucre dans ses propriétés. Peu de jours après, dans le même journal, on vit paraître la plus furibonde réclamation de la part d’un Castillan résidant à la Havane. Ce dernier se plaignait amèrement de l’insulte faite à son pays, ajoutant que les honnêtes Castillans n’étaient pas encore réduits à un tel degré de misère et d’avilissement, qu’ils dussent s’appareiller (aparejarse) avec les nègres esclaves de l’île de Cuba. Ce superbe dédain des hommes blancs envers les nègres n’est pas seulement produit par le mépris attaché à l’esclavage, mais par le stigmate de la couleur qui semble perpétuer au-delà de l’affranchissement la tache d’une condamnation primitive. On dirait que la nature a signé de sa main l’incompatibilité, des deux races. Peut-être un jour devrons-nous à la civilisation une fusion fraternelle ; malheureusement elle n’est pas encore près d’arriver.

Toutefois, une circonstance digne de remarque, c’est que les blancs créoles dans nos colonies sont plus humains envers les nègres que ne le sont les Européens, soit que le créole devienne plus compatissant à force de voir les hommes d’Afrique vivre et souffrir près de lui, soit que sa vie patriarcale le porte à étendre jusqu’aux noirs la pitié paternelle du foyer domestique. Il se montre non-seulement plus doux, mais moins altier envers ses esclaves. Tout en les traitant avec l’autorité du maître, il y mêle je ne sais quelle nuance d’adoptive protection, je ne sais quel mélange de la sollicitude paternelle et de l’autorité seigneuriale, qui ne manque pas de charme pour ces ames qui n’ont jamais ressenti les supplices de l’orgueil humilié.

L’Européen qui apporte à Cuba les exigences raffinées de son pays, commence par témoigner pour le nègre esclave une pitié exaltée ; il passe de là, sans transition, au mépris pour son ignorance, ensuite il s’impatiente de sa stupidité ; et, comme le pauvre nègre ne le comprend pas, il finit par se persuader qu’un nègre est une sorte de bête de somme, et se prend à le battre comme un chameau. De tels procédés ne sont pas exclusivement le partage des maîtres, ils sont aussi pratiqués par les domestiques européens qu’on amène à Cuba ; leur orgueil, révolté à la vue de la domesticité dégradée jusqu’à l’esclavage, les rend insolens et cruels.

Néanmoins, ces inconvéniens ne sauraient être insurmontables. Mille préjugés ont été détruits par le temps et par la civilisation, mille difficultés aplanies par les progrès de la raison. Déjà un des plus riches propriétaires de l’île a formé il y a plusieurs années le projet d’établir une sucrerie modèle, exploitée seulement par des hommes libres. Mais, au moment où il fut question de faire venir un certain nombre de colons allemands pour cet objet, des difficultés soulevées par l’autorité le forcèrent à y renoncer. D’autres colons, que les ravages causés par le choléra parmi les nègres ont avertis du danger, commencent à faire travailler des hommes salariés, soit à la journée, soit à des prix convenus, mais seulement pour couper, rouler et charrier de la canne ; cet essai, qui leur a réussi, trouvera des imitateurs, il ne faut pas en douter, surtout si l’on parvient à attirer dans la colonie des laboureurs allemands, gens paisibles et bons travailleurs.

Malheureusement la politique suivie jusqu’à ce jour a préparé les obstacles qui s’opposent maintenant à ce que le travail des hommes libres vienne remplacer celui des esclaves. Il faudrait que le système actuellement en vigueur fût modifié d’après les nouveaux besoins. Le gouvernement espagnol a toujours redouté pour ses états d’outre-mer le contact étranger, d’abord à cause de la jalousie des autres nations, ensuite par les inspirations d’une politique craintive, soupçonneuse et peu favorable aux idées libérales. Les pertes et les malheurs de l’Espagne ont dû faire disparaître depuis long-temps les sentimens d’envie qu’elle avait inspirés, et les innovations déjà opérées dans ses institutions promettent à sa colonie une réaction heureuse. Quoi qu’il en soit, l’Espagne ancienne, au lieu de favoriser l’introduction des colons de la métropole dans l’île de Cuba, craignant de se dépeupler elle-même, déjà épuisée d’hommes par les émigrations antérieures en Amérique et par tous les fléaux qui ont pesé tour à tour sur sa terre désolée, n’a guère donné à la colonie, jusqu’au commencement de ce siècle, d’autres recrues que quelques aventuriers qui fuyaient pour éviter la conscription, et un petit nombre de négocians qui, déjà enrichis sur ce sol, y fixaient leur domicile par reconnaissance.

On en était là, lorsque la révolution de Saint-Domingue éclata. Le développement de notre industrie attirait alors dans l’île un grand nombre de nègres d’Afrique. Allumée chez nos voisins, la lave pouvait se précipiter sur nous et nous engloutir sous sa couche brûlante D’un autre côté, les grandes et nouvelles théories françaises, répétées par l’écho des cortès de Cadix, et transmises dans nos villes par la presse, dans nos campagnes par des agens secrets, éveillèrent des idées et des sentimens inconnus jusqu’alors. Le mot liberté résonna dans la colonie, et plusieurs révoltes lui répondirent. A ce bruit notre gouvernement comprit pour un moment tout le danger qui nous menaçait. C’était pendant l’administration de don Alexandro Ramirez, homme d’une haute vertu et d’un zèle infatigable pour le bien public. Sous son influence, on organisa une junte d’encouragement en faveur de la colonisation, seul moyen d’accroître la force de la caste blanche en face des hordes africaines, de conserver pour l’avenir la prospérité de la colonie et de détruire l’esclavage. Cette réunion de bons patriotes s’occupa d’abord avec zèle de sa mission. Les établissemens de Nuevitas, de Santo-Domingo, Isla-Amelia, Fernandina, et d’autres 4, furent offerts aux émigrans. Mais la nouvelle institution avait besoin d’argent : la junte en manqua, et ses efforts restèrent infructueux. Ses fonctions se bornent maintenant à figurer, sur la Guia de Forasteros (Guide des Étrangers). Par un decreto real du 21 août 1817, les fonds provenant de la contribution sur les frais judiciaires furent destinés à encourager la colonisation ; mais on ne tarda pas à leur donner un autre emploi, et les privilèges et franchises offerts aux nouveaux colons par le même décret n’ont pu porter aucun fruit. En attendant, les contrées destinées à recevoir la colonisation restent peuplées d’esclaves. Plus des deux tiers du territoire de cette île, si admirable de beauté et de jeunesse, condamnés à ne point connaître la main de l’homme, étalent encore en splendides forêts vierges, en lianes sauvages et solitaires, l’opulence de sa sève indomptée.

Sous le gouvernement absolu de Ferdinand VII, en 1817, M. de Pizarro étant ministre des affaires étrangères, l’Espagne conclut avec l’Angleterre le traité par lequel elle s’interdisait le commerce des esclaves, et concédait aux Anglais le droit de visite. En compensation des dommages qu’allaient éprouver les armateurs et les négocians espagnols, l’Angleterre accordait à l’Espagne soixante-dix mille livres sterling ! sacrifice généreux en apparence, offert au culte de la liberté, mais qui, (par sa magnificence même, décelait la véritable idole à laquelle il était consacré. Toutefois, cette somme, au lieu de recevoir sa destination, fut en partie dilapidée, et le reste employé à l’achat de plusieurs vaisseaux russes en fort mauvais état, qui, destinés à porter des troupes en Amérique pour combattre l’indépendance du Mexique et du Pérou, ne sortirent jamais du port de Cadix, et y pourrirent. Ce marché immoral et frauduleux fut conclu par l’entremise de M. N….., favori du roi, voué aux intérêts de la Russie. Plus tard, les Anglais désirèrent ajouter de nouvelles clauses plus rigoureuses au traité d’abolition, qui, comme nous l’avons déjà dit, était chaque jour violé ostensiblement. Ils insistèrent à plusieurs reprises auprès du gouvernement espagnol ; jusqu’en 1834, leurs demandes furent éludées. A cette époque, M. Martinez de la Rosa devint ministre des affaires étrangères. L’Espagne avait besoin de ménager le gouvernement anglais, qui le premier se prêta au traité de la quadruple alliance, et qui, par son influence, pouvait lui être d’un puissant secours contre le prétendant. Les Anglais, profitant de cette circonstance, devinrent plus pressans. Entre autres exigences, ils demandèrent que les capitaines de bâtimens négriers arrêtés fussent jugés, soit par les lois contre la piraterie, soit par les lois anglaises : clause réciproque en apparence, mais seulement en apparence. L’Espagne, intéressée au commerce des esclaves, avait, depuis l’abolition de la traite, appuyé, sinon protégé, l’arrivée des bâtimens négriers dans ses colonies. Ainsi, ce droit de visite aussi arbitraire qu’humiliant pour notre marine marchande ; ce droit, qui sert chaque jour d’excuse à des étrangers pour violer, sous le prétexte du moindre soupçon, le domicile maritime de l’Espagnol, et pour y commettre des actes illicites, violens, souvent des larcins ; ce droit odieux et flétrissant aurait été enfin complété par celui de pendre ou fusiller, au gré du premier officier anglais de mauvaise humeur, tout Espagnol prévenu de faire le commerce des esclaves ; et comme, sur cinq bâtimens, deux au moins sont confisqués sans motif suffisant, il en serait résulté que, sur cinq capitaines, deux auraient peut-être été condamnés injustement à mort.

Pour comprendre tout ce qu’il y a de révoltant dans ce droit de visite, il faudrait connaître la multitude de faits, de procès, de réclamations dont il est la source. Quelques mois avant mon arrivée à Cuba, un négociant catalan, après avoir fait sa fortune dans cette île, fréta un bâtiment ; il s’embarqua pour retourner dans son pays avec sa famille et son trésor. A peine le navire se trouva-t-il hors du canal, qu’une croisière anglaise l’aborda. L’ayant visité, le commandant anglais décida que, d’après la construction du navire, il était évidemment destiné à la recherche des nègres sur la côte d’Afrique. Était-il vraisemblable qu’un homme entreprît une telle expédition entouré de ses enfans, de ses chiens, de ses oiseaux, et de toutes ces innombrables bagatelles qui accompagnent le foyer domestique ? Ces considérations, néanmoins, furent vaines ; le navire, en attendant une décision ultérieure, fut confisqué, et, deux jours après, la famille dépouillée et désolée fut rejetée sur les côtes de Cuba.

Le gouvernement espagnol repoussa les deux propositions des Anglais contre les capitaines de bâtimens négriers, l’une comme cruelle, l’autre comme contraire à la dignité nationale ; après de vifs débats, il fut convenu qu’une loi espagnole, rendue ad hoc, fixerait la peine réservée à ce genre de délit. Il ne convenait pas à l’honneur de la nation anglaise qu’un trafic, dont elle avait eu le monopole pendant plus d’un demi-siècle, fût qualifié de piraterie. Une autre question fort importante fut agitée à ce sujet. Le droit de visite et de prise une fois stipulé, il restait à décider ce que les Anglais feraient des nègres saisis : le premier traité n’avait rien précisé à cet égard. Embarrassés, et peut-être émus d’une sorte de pudeur, les Anglais n’osèrent pas d’abord en faire un emploi lucratif, mais ils s’avisèrent de les lâcher sur nos côtes, sous le nom d’emancipados espérant apparemment que la présence des nègres libres exciterait l’émulation des nègres esclaves et les entraînerait à la révolte. Notre gouvernement réclama contre cet abus ; les Anglais, au contraire, voulurent qu’il fût autorisé par une nouvelle clause ajoutée au traité. Le ministre espagnol refusa positivement d’y consentir.

Les cargaisons de nègres dits émancipés, déposées ainsi dans l’île sans autorisation légale, étaient livrées au gouverneur lui-même, qui les remettait à son tour à divers colons, moyennant la redevance annuelle d’une once d’or par tête. A l’expiration de la première année, ces nègres sont tenus de se présenter devant le gouverneur, qui, après s’être assuré qu’ils n’ont pas appris un état (ce qu’ils ne font jamais), les livre de nouveau au colon, et toujours pour deux années, d’où il résulte que leur sort est précisément celui de l’esclave à cette exception près qu’ils manquent des soins et de la protection du maître. Ceux qui se chargent d’eux, n’étant pas intéressés à leur conservation, les soumettent à des travaux bien plus pénibles, et, la ressource de l’affranchissement leur étant interdite, leur esclavage devient éternel par le fait. Aussi, contre toutes les prévisions des Anglais, l’état d’emancipado, loin de séduire les esclaves, est-il pour eux un sujet de mépris. Lorsqu’ils veulent adresser une injure à ceux qui portent ce titre, ils les apostrophent en leur disant : « Vous n’êtes que des emancipados. » Le sens du mot liberté n’est pas nettement compris par le nègre ; il estime le bien-être matériel beaucoup plus que l’indépendance, ou peut-être a-t-il assez de bon sens pour s’apercevoir que le bienfait est dans la chose et non dans le mot, et que le sort qu’on veut lui faire ne vaut pas celui qu’on lui fait.

Aujourd’hui les Anglais, voyant le peu de succès de leurs plans, commencent à mettre à profit leurs captures nègres, soit en les vendant sous main, soit en les conduisant sur leurs pontons à la Trinité et ailleurs ; là, les nègres captifs sont soumis à de pénibles travaux et à des privations telles, que le sort des esclaves de Cuba leur paraît très digne d’envie. Une partie de ces cargaisons est destinée à retourner en Afrique ; mais, au lieu de rendre les nègres à leurs foyers, on les conduit dans les établissemens anglais des côtes africaines, que les négocians de cette nation, protégés par leur marine royale, remplissent de nègres loués pour vingt ou trente ans. Cette dernière condition, exemptant le maître de tout devoir envers le nègre, est mille fois pire que celle de l’esclave.

Le nombre d’esclaves de l’île, nombre qui s’élevait à 60,000 en 1763, était en 1791 de 133,559, et en 1827 de 311,051 ; la population des blancs, relativement aux hommes de couleur, était, en 1827, de 44 sur 56 ; et en 1832, sur 800,000 habitans, on en comptait déjà environ 500,000 de couleur. Depuis, et jusqu’en 1839, le nombre des nègres s’est considérablement accru, comparativement à celui des colons, et je ne crois pas me tromper en le portant aujourd’hui à plus de 700,000.

Bien que, dans leurs théories avouées, les autorités se montrent toujours favorables à la colonisation, elle n’est pas encouragée ; et, si les étrangers qui abordent à Cuba sont reçus sans difficulté, on ne fait rien pour en attirer d’autres. Il est vrai que le plus grand nombre se compose d’Anglais et d’Américains du nord, et que les intérêts des uns et les principes politiques et religieux des autres ne sont nullement en harmonie avec le système adopté à Cuba : on y redoute encore plus l’augmentation de la force des blancs, aidée de leur intelligence, que la force numérique des nègres, que leur ignorance et leur stupidité rendent peu redoutables. Aussi, en négligeant la colonisation tolère-t-on l’accroissement des esclaves.

Cette politique non-seulement est dépourvue de générosité, mais elle est injuste et nuisible aux vrais intérêts de la métropole à laquelle l’île de Cuba est intimement attachée par les liens d’une race commune, par les mœurs, la religion, les habitudes et les sympathies. Que le gouvernement lui donne des preuves de sollicitude il la trouvera fidèle. Je ne crois pas me tromper en disant qu’il n’y a pas un habitant de la colonie qui, moyennant quelques salutaires modifications, ne préfère, soit par attachement, soit par la conscience de ses vrais intérêts, la domination de l’Espagne aux théories libérales et plus encore au joug de toute autre puissance. D’ailleurs, ses habitans ont donné assez de preuves, en tous temps, de leur amour pour leurs frères d’Espagne, en prodiguant leurs trésors et leur sang pour les seconder dans les tristes débats que la métropole a soutenus. Il est temps que la mère-patrie y songe ; c’est chose dangereuse pour elle-même de tenir la foudre trop long-temps suspendue sur la tête des colons. Si elle éclatait un jour, elle blesserait à mort la métropole en détruisant sa belle et fidèle colonie.

L’esclavage, à Cuba n’est point comme ailleurs un état abject et dégradé ; l’esclave est à couvert des caprices ou des fureurs insensées du maître, et l’homme de couleur libre n’est pas dépouillé des droits et garanti du citoyen, parce qu’il a été vendu un jour. Nulle part la voix de la philosophie et de la raison n’exerce autant d’empire sur les préjugés du rang et de la fortune. Tandis que les républicains des États-Unis, tout en portant l’affectation de l’égalité jusqu’au cynisme, accablent la race de couleur d’un intolérable mépris, le Havanais, nourri dans le respect des classes aristocratiques, traite le mulâtre en frère, pourvu qu’il soit libre et bien élevé. Il n’est pas sans exemple de voir le sang indien ou africain circuler dans des veines bleues, sous une peau blanche, à la suite d’unions légitimes et avouées. On est surtout frappé de ces sortes de fusions dans l’intérieur de l’île, où les traits des habitans trahissent souvent leur origine indienne ; il n’est pas rare qu’un léger reflet doré sur la peau ou que des cheveux épais et crépus révèlent le sang africain. Cette direction tolérante de l’opinion doit être attribuée aux lois éclairées et humaines, jadis accordées en faveur des nègres par le gouvernement de la métropole. Si la nation espagnole a été la première à encourager le commerce des esclaves, elle a été la seule qui ait songé à faire participer au bienfait des institutions européennes ces pauvres déshérités. C’est que nos lois relèvent d’une sainte inspiration, celle de la religion catholique ; elle a développé la pieuse humanité de nos colons envers leurs esclaves ; là se trouve la force immense qui a seule pu dompter les préjugés de l’orgueil nobiliaire. L’Espagnol, profondément et sincèrement attaché à sa croyance, a subi cette influence dans ses lois comme dans ses mœurs, et c’est à l’application des préceptes d’humanité, de charité et de fraternité imposés par l’Évangile, que l’esclave doit ici la plupart des bienfaits qu’on lui accorde. Livrée à sa propre force, la philosophie a produit des actions héroïques, et fécondé des vertus éclatantes ; elle n’est jamais parvenue à abaisser l’orgueil, et à faire éclore l’humilité ; cet effort sublime était réservé au puissant levier du sentiment religieux.

Le mot esclavage ou servitude ne saurait avoir ici le même sens que dans les codes romains, où cette qualification équivalait à l’exclusion de tout droit civil, où l’esclave était un homme sans état, c’est-à-dire sans patrie et sans famille. Cette acception, bien que modifiée plus tard par les coutumes féodales, a toujours réduit à un état misérable les esclaves ou serfs, soit dans leurs rapports avec leurs maîtres ou seigneurs, soit dans leurs relations avec tout homme libre. A Cuba, grace à de bonnes lois et à la douceur des mœurs, l’esclave ne porte pas ce stigmate de réprobation, et il serait aussi injuste que faux de le confondre non-seulement avec l’esclave romain, mais même avec le vassal des temps féodaux. Par un rescrit royal (real cedula) du 31 mai 1789, le maître est obligé non-seulement de nourrir et de bien traiter son esclave, mais encore de lui donner une certaine instruction primaire, de le soigner s’il devient vieux ou infirme, et d’entretenir sa femme et ses enfans, quand même ces derniers seraient devenus libres. L’esclave ne doit être soumis qu’à un travail modéré, et seulement de sol a sol, c’est-à-dire pendant le jour, et à condition qu’il aura, dans le courant de la journée, deux heures de repos. Si l’un de ces points cesse d’être observé, l’esclave a le droit de présenter sa plainte devant le syndic procureur ou protecteur des esclaves, désigné par la loi comme son avocat ; la plainte étant fondée, le syndic peut obliger le maître à vendre l’esclave, et l’esclave a le droit de se chercher un maître ailleurs ; si enfin I’intérêt ou la vengeance portent le maître à demander un trop haut prix, le syndic procureur fait nommer deux experts qui estiment l’esclave à sa juste valeur. Si la plainte n’est pas fondée, il est rendu à son maître. Il est défendu d’infliger des peines corporelles aux esclaves, à moins de fautes graves, et même, dans ce cas, le châtiment est borné par la loi. Cette cruelle condition nous révolte, elle est pourtant d’une impérieuse nécessité, le nègre étant accoutumé à cette rigueur dès sa naissance en Afrique ; soit habitude, soit qu’il ne sente pas le poids moral de cette ignominie, il ne la mesure que par la douleur. Aussi sa répugnance au travail et son indolence ne cèdent-elles qu’à la contrainte, qui, d’ailleurs, semble bien plus révoltante aux hommes nés, dans les pays civilisés, et pour qui les idées de dignité et de flétrissure ont un sens. Le soldat anglais n’a-t-il pas à supporter the flogging, le soldat allemand la schlag, et le matelot français les coups de corde et la bouline ? Revenons à nos pauvres nègres. Si le maître frappe son esclave plus rigoureusement que la loi ne le permet, et qu’il y ait contusion ou blessure, le syndic procureur dénonce le coupable devant les magistrats, et demande, au nom de son client, l’application de la peine. Alors le maître devient responsable devant le tribunal, et l’esclave offensé est revêtu par la loi de tous les droits de l’homme libre.

L’esclave romain ne pouvait rien posséder ; tout, chez lui, appartenait à son maître. A Cuba, par la real cedula de 1789, et, ce qui est à remarquer, par la coutume antérieure à cette disposition légale, tout ce que l’esclave gagne ou possède lui appartient. Son droit sur sa propriété est aussi sacré devant la loi que celui de l’homme libre ; et si un maître, abusant de son autorité, essayait de le dépouiller de son bien, le procureur fiscal exigerait la restitution. Mais un droit encore plus précieux, et qui n’existe dans aucun code connu, est accordé aux esclaves de Cuba : c’est celui de coartacion. Cette loi doit encore son origine aux anciennes mœurs des propriétaires et à leur charité naturelle. Non-seulement l’esclave, aussitôt qu’il possède le prix de sa propre valeur, peut obliger son maître à lui donner la liberté ; mais, faute de posséder la somme entière, il peut forcer ce dernier, à recevoir des acomptes, au moins de cinquante piastres, jusqu’à l’entier affranchissement. Dès la première somme payée par l’esclave, son prix est fixé, il ne peut plus augmenter. La loi est toute paternelle : car l’esclave, pouvant se libérer par petites sommes, n’est pas tenté de dépenser son pécule à mesure qu’il le gagne, et, par ce moyen, son maître devient pour ainsi dire le dépositaire de ses épargnes. Et puis l’esclave ne se décourage pas, dans ses modestes chances de gain, devant la perspective d’une trop grande somme à réunir ; il croit plus rapproché le but de ses espérances, puisqu’il peut l’atteindre par degrés. Il y a plus (et ceci est un bienfait dû non à la loi, mais au maître, et consacré par la coutume), aussitôt qu’un nègre est coartado, il est libre de demeurer hors de la maison du maître, de vivre à son compte et de gagner sa vie comme il l’entend, pourvu qu’il paie un salaire convenu, et proportionné au prix de l’esclave ; en sorte que, du moment où celui-ci a payé les premières cinquante piastres, il acquiert autant d’indépendance qu’en aurait un homme libre, tenu, moyennant arrangement, à payer une dette à un créancier.

Il est à remarquer que plusieurs de ces lois étaient indiquées d’avance par les coutumes libérales des colons de Cuba. Guidés par un sentiment paternel, ils encouragent et facilitent l’affranchissement de leurs esclaves ; et ce résultat est plus fréquent qu’on ne le pense. Indépendamment de la loi de coartacion, le nègre a plusieurs moyens d’acquérir de l’argent. Dans les habitations, chaque nègre a la permission d’élever de la volaille et des bestiaux, qu’il vend au marché à son profit, ainsi que les légumes qu’il cultive en abondance dans son conuco, ou jardin potager. Ce terrain est accordé par le maître et attenant au bojo, ou chaumière. Les dimanches et les soirs, à la brune, l’esclave, après avoir rempli sa tâche, se livre à ce soin, qui se réduit, sur une terre promise, à semer et a recueillir. Souvent telle est son indolence, qu’il faut les instances du maître pour le décider à profiter de ce bienfait. La loi française, bien plus sévère que la nôtre, refusait à l’esclave, avec le droit de propriété, la faculté de vendre, et, ce qui paraît d’une rigueur inouïe, il ne pouvait disposer de rien, même avec la permission de son maître, sous peine du fouet pour l’esclave, d’une forte amende contre le maître, et d’une amende égale contre l’acheteur 5.

Les nègres et négresses destinés au service intérieur de la maison peuvent employer leur temps libre à d’autres ouvrages pour leur propre compte ; ils profiteraient davantage de cette faveur s’ils étaient moins paresseux et moins vicieux. Leur désœuvrement habituel, l’ardeur du sang africain, et cette insouciance qui résulte de l’absence de responsabilité de son propre sort, engendrent chez eux les mœurs et les habitudes les plus déréglées. Ils se marient rarement : à quoi bon ? Le mari et la femme peuvent être vendus, d’un jour à l’autre, à des maîtres différens, et leur séparation devient alors éternelle. Leurs enfans ne leur appartiennent pas ; le bonheur domestique ainsi que la communauté des intérêts leur étant interdits, les liens de la nature se bornent chez eux à l’instinct d’une sensualité violente et désordonnée. Une pauvre fille devient-elle grosse, le maître, s’il a des scrupules, en est quitte pour infliger au nom de la morale une punition à la délinquante et pour garder le négrillon chez lui. Presque toujours la mère seule est châtiée. La peine à laquelle elle est ordinairement condamnée, et qui lui est le plus sensible, c’est l’exil à la sucrerie pendant des mois, et, en cas de récidive, pendant des années. On commence par faire avouer à la coupable sa faute, à genoux, et, après qu’elle a demandé pardon à Dieu et à son maître, on lui rase la tête ; on la dépouille de ses vêtemens de ville, qui sont aussitôt remplacés par une chemise de grosse toile et un jupon de lislado 6. Montée sur une mule, elle est expédiée avec la requa 7 qui apporte les provisions de la semaine à la sucrerie. Là, bien que munie d’une recommandation charitable de la señora pour le mayoral 8, elle est soumise aux travaux de l’habitation. Cette punition ne corrige ni la coupable ni ses compagnes, bien moins encore les complices, et la race continue à croître et multiplier comme il plaît à Dieu 9.

Tandis que cela se passe ainsi dans une partie de l’île, par un contraste de mœurs et de principes digne de remarque, dans un grand nombre d’habitations l’esclave reçoit une récompense pour chaque enfant légitime ou non qu’elle met au monde ; on lui donne même la liberté si elle parvient à en produire un certain nombre. Cette prime d’encouragement, fort contraire aux bonnes mœurs, est favorable à l’accroissement de la race et améliore le sort des négresses. A peine sont-elles enceintes qu’on les exempte de tout travail pénible ; elles sont nourries plus délicatement et ne reprennent leurs occupations habituelles que quarante jours après leur délivrance. J’ai vu en France, dans les campagnes, de malheureuses jeunes femmes, dans les derniers mois de leur grossesse, passer, sous le poids des chaleurs de la canicule, des journées entières courbées, moissonnant à la faucille ! Pour l’ouvrier libre, le jour sans travail est un jour sans salaire, et l’existence d’une pauvre famille dépend souvent du travail de son chef. Mais si un instant, las de cette peine dure et incessante, accablé sous le poids d’une vie chargée d’amertume et de responsabilité, il s’arrête pour reprendre haleine, la misère fond sur lui et sur les siens, le presse, l’étouffe et l’accable. L’esclave ici, objet de la pitié exaltée des Européens, léger d’avenir et d’ambition, tranquille, insoucieux, vit au jour le jour, se repose sur son maître du soin de sa conservation, et, s’il est affligé d’une infirmité à vingt ans, voit son existence assurée, fût-il destiné à vivre un siècle.

Une des sources de profit du nègre est le vol. Il est rare d’en trouver de fidèles, et, pour des gens dépourvus de principes, la raison est toute simple, c’est l’impunité. Un maître dépouillé par son esclave se garderait bien de le livrer à la justice, convaincu qu’il est d’en être pour l’argent volé, pour son nègre, et pour les frais du procès. Aussi se borne-t-il à fustiger le coupable, qu’il garde chez lui. Le voleur recommence le lendemain ; mais si, avant qu’on s’aperçoive du larcin, il l’emploie à son affranchissement, il est libre devant la loi, quand même il serait convaincu du vol, quand même il aurait avoué sa faute un instant après l’avoir commise. On le contraint seulement à payer, avec le produit de son travail, la somme volée. Outre ce moyen illicite de racheter leur liberté, les noirs en ont un autre dans les gratifications d’argent qu’ils reçoivent, à tout propos, de leur maître, du niño, de la niña 10, des parens, des amis de la maison ; et comme les familles sont nombreuses, que, la chaleur étant extrême, tout est ouvert, partout on les rencontre sur ses pas. Mi amo, un rea. pa tabacco ! — Niña, do rea pa vino ! (Maître, un réal pour du tabac ! — Mademoiselle, deux réaux pour du vin !) En disant cela, ils avancent une main, se grattant l’oreille de l’autre, et vous montrent leurs blanches dents avec un regard doux et suppliant qui vous fait venir le sourire sur les lèvres, quelquefois les larmes aux yeux, et toujours porter la main à la bourse.

Le nègre carabali est le plus économe, et s’affranchit en peu de temps. Il n’est pas rare qu’un esclave qui garde ses épargnes se trouve en mesure de se racheter deux ou trois ans après son arrivée d’Afrique. Mais souvent il préfère l’esclavage, et dépose son argent entre les mains de son maître ; s’il essaie de la liberté, bientôt le repentir le saisit, et il revient près du maître, qu’il supplie de le reprendre. J’ai vu, il y a peu de jours, un ancien esclave de mon oncle qui s’était racheté il y a environ un an. Il était venu voir son maître, et se repentait amèrement de l’avoir quitté : des larmes brillaient dans ses yeux. « J’étais bien ici, disait-il, mi amo me donnait tous les ans deux habillemens complets, un bonnet, un madras, una fresada (couverture), il me nourrissait bien, et, quand je devenais malade, il me faisait guérir. Maintenant, il me faut de l’argent pour tout cela ; si je le gagne ; on ne me paie pas comptant ; si je suis souffrant, il faut que je travaille comme si je me portais bien, et, si je suis obligé de m’aliter, le médecin emporte le fruit de ma peine ! Io fui un caballo de libertar me ! (J’ai été un cheval de m’affranchir). »

Une fois le nègre affranchi et hors de la maison, il est rare que le colon consente à le reprendre chez lui, surtout si le liberto a fait partie des esclaves de l’habitation. L’indépendance, jointe à l’ignorance et à la paresse, ne tarde pas à développer chez lui des vices dont l’exemple serait à redouter pour ses compagnons. Il est en général recéleur, et, comme un des penchans dominans des nègres est le vol, il s’y abandonne davantage à mesure qu’il rencontre plus de facilité à le cacher. Le liberto a le droit de sortir de l’habitation quand il veut, et il en profite pour aller vendre, dans les villages voisins, le fruit des larcins de ses camarades. Quelquefois il donne asile à l’esclave fugitif ; dans ce cas, on le condamne d’abord à deux, puis à trois mois de prison, et, s’il y a récidive, à six mois, sans que la punition puisse jamais dépasser ce terme. Comparez à ce châtiment la peine infligée jadis, en pareil cas, par la loi française : « Les affranchis ou nègres libres qui auront donné retraite, dans leur maison, aux esclaves fugitifs, seront condamnés, par corps, envers le maître à une amende de 30 livres par chaque jour, de rétention, et faute, par lesdits nègres affranchis ou libres, de pouvoir payer l’amende, ils seront réduits à la condition d’esclaves, et vendus. Si le prix de la vente dépasse l’amende, le surplus sera délivré à l’hôpital ! Et comme la somme exigée était exorbitante et hors de tout rapport avec la pauvreté habituelle de l’affranchi, il payait toujours sa faute de sa liberté. Ainsi, un acte charitable était puni, sous la loi française, par la ruine, par la perte de la liberté et par l’exhérédation de la famille entière. Il faut avouer que, dans nos colonies, les lois de l’humanité ont été mieux observées que dans celles de la France.

Toutefois, le liberto n’a que rarement l’occasion d’accueillir sous son toit le nègre marron ; celui-ci préfère au foyer de l’affranchi la savane solitaire. L’herbe haute et touffue, enlacée aux buissons gigantesques de la caña-brava 11, lui offre un asile beaucoup plus sûr ; ou bien, réfugié sur les montagnes, il choisit sa demeure au fond des forêts vierges. Là, protégé par les remparts impénétrables des arbres séculaires, abrité par les amples rideaux des lianes sauvages, il défie l’autorité du maître, la rigueur du mayoral et la dent meurtrière du chien. Lorsqu’il se sent harcelé de trop près, il, cherche une retraite au fond des cavernes, ossuaires solennels, dépositaires fidèles des tristes reliques d’une race infortunée 12. Mais bientôt la faim et le désespoir l’obligent à se jeter de nouveau dans les campagnes, préférant cette vie vagabonde et périlleuse au joug du travail. Néanmoins, si l’heure du repentir arrive, il implore l’assistance d’un padrino 13 qui le ramène au bercail ; moyennant quoi le maître pardonne sans qu’il s’ensuive punition. Le fugitif est-il pris par la force ou se trouve-t-il en récidive, on se borne à lui mettre les fers aux pieds pour l’empêcher de recommencer ; la justice ne s’en mêle pas.

Voici quelle était la peine infligée au marronage dans le code noir : « L’esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois, à dater du jour où son maître l’aura dénoncé à la justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d’une fleur de lis sur une épaule ; s’il y a récidive pendant un autre mois, il aura le jarret coupé, et il sera marqué d’une fleur de lis sur l’autre épaule ; et la troisième fois il sera puni de mort ! » Le cœur se révolte, les entrailles frémissent à l’idée de ces tortures insensées et cruelles. Certes, si la révolte de Saint-Domingue fut le résultat des principes proclamés par les apôtres de la révolution française, le code noir en avait préparé les voies par des rigueurs qui, chez une nation aussi éclairée que généreuse, semblent à peine croyables.

Mais, si la législation française fut sévère et dure, la loi anglaise est encore plus acerbe et plus inhumaine. Chose remarquable, plus les nations sont gouvernées par des institutions libérales, plus elles resserrent le collier de fer qui opprime leurs esclaves. On dirait que le besoin de domination et l’orgueil humain, comprimés par des lois équitables, cherchent à reprendre leur essor aux dépens de la race asservie. L’Espagne, avec son gouvernement absolu, est la seule nation qui se soit occupée d’adoucir le sort du nègre ; l’humanité de nos colons envers leurs esclaves rend la vie matérielle de ces derniers plus heureuse, sans aucun doute, que celle des journaliers français, tandis que les Anglais et les Américains du Nord abreuvent les nègres de dégoût et de douleur par leurs cruels traitemens, par leur méprisant orgueil. Ils défendent à leurs esclaves de se chausser, et, pendant qu’on voit chez eux, comme dans les colonies françaises ces malheureux marcher les pieds nus et souvent ensanglantés, pendant que de sveltes petites filles, aux luisantes épaules de cuivre, parées de tous les charmes de la jeunesse, mais honteuses (tant l’instinct féminin éclaire l’ignorance), osent à peine avancer leurs petits pieds sur le bord de leur courte jupe, on voit nos heureuses et insouciantes chinas 14 étaler coquettement sous les rayons du soleil, au bout de leurs jambes d’ébène, un élégant soulier de satin blanc.

La plupart des esclaves réservés au service intérieur des maisons sont nés dans l’île : on les appelle criollos 15. Leur intelligence est plus développée que celle des Africains, et leur aspect franc et familier. Ils mènent une vie douce et sont fort indolens, d’où il résulte qu’il faut soixante ou quatre-vingts nègres pour mal faire le service intérieur d’une maison qui serait bien tenue par six ou huit domestiques d’Europe. Il y a quelques années, par fraude ou par violence, deux fils d’un cacique furent enlevés et amenés ici par un bâtiment négrier portugais. On les vendit. Peu de temps après, une ambassade de Coudoumies tatoués et habillés de plumes de couleur aborda dans l’île. Ils venaient de la part de leur chef réclamer auprès du gouverneur les deux princes enlevés. Le gouverneur consentit sans difficulté à leur départ ; mais les jeunes gens refusèrent de quitter Cuba, où ils jouissaient, disaient-ils, d’un bonheur qu’ils n’avaient jamais goûté dans leur pays. Ainsi, l’état de prince en Afrique ne vaut pas celui d’esclave dans nos colonies.

Ceci ne veut pas dire que l’esclavage soit un état désirable : Dieu me préserve de le penser ! Je me borne seulement à tirer de ce fait une conséquence incontestable ; c’est que les bienfaits de la civilisation et des bonnes institutions corrigent même l’esclavage, et le rendent préférable à l’indépendance dépouillée.de tout bien-être matériel, et toujours exposée au caprice et à la brutalité du plus fort. L’exemple que je viens de citer n’est pas unique. J’ai vu à l’établissement gymnastique de Cuba un jeune nègre, fils d’un chef riche et redoutable, vendu jadis aux marchands européens par les ennemis de son père. Depuis que celui-ci a découvert la demeure de son fils, il envoie régulièrement tous les six mois des émissaires pour lui persuader de revenir près de lui. On n’a pas encore réussi à l’y faire consentir. En attendant et poussé par l’instinct de sa nature primitive, il dompte en amateur les chevaux destinés au manége de la ville.

Les esclaves employés aux labeurs de la campagne sont tous bozales, et peuvent à peine s’exprimer dans notre langue. Leurs traits sont doux, et leur physionomie stupide. La fabrication du sucre, la plus pénible de leurs tâches, est loin de l’être autant que la plupart des travaux mécaniques en Europe. Cette fabrication devient d’ailleurs chaque jour moins laborieuse par l’application de nouvelles machines et de nouveaux instrumens qui la simplifient. Quant à la main-d’œuvre agricole, elle exige peu de soins sur une terre qui ne demande aucune préparation, et où le plant de la canne conserve sa sève jusqu’à trente ans, sans qu’on ait besoin de le renouveler. Les paysans de Cuba, ou Quagiros, la cultivent comme les fruits et les légumes, pour la vendre au marché.

Un fait, m’a frappée. Toutes les fois que j’ai vu le nègre chargé du même travail que le journalier européen, et que j’ai comparé les deux labeurs, j’ai trouvé, chez le premier, effort, fatigue, accablement, et chez l’autre gaieté, vigueur et courageuse intelligence. D’où vient ce désavantage de la race africaine, si elle est, comme on le dit, plus forte que la nôtre ? Faut-il l’attribuer au climat ? Mais les nègres sont nés sous le soleil brûlant d’Afrique. Est-ce à leur stupide ignorance, qui augmente les difficultés du travail, ou à l’indolence, qui les endort ? Toutes ces causes peuvent y contribuer ; néanmoins la première, la plus influente de toutes, c’est le peu d’habitude que le nègre a contracté du travail. Quelque robuste et bien constitué qu’il soit, il ne peut vaincre ce désavantage. Il est apte à courir, à sauter, à dompter les animaux sauvages ; mais il répugne au travail régulier, pratique, pacifique, fruit de la civilisation et des bonnes institutions. Ses violens exercices une fois accomplis, la fureur de ses passions une fois calmée, il ne tarde pas à retomber dans la plus stupide indolence. De là ces traitemens sévères, ces condamnables rigueurs des mayorales, quand ils veulent contraindre les nègres à un travail régulier.

Néanmoins, à la surveillance près, le travail des nègres est, dans la colonie de Cuba, aussi modéré, aussi réglé, que celui des journaliers de campagne en France. A cinq heures du matin, le mayoral frappe à la porte des bojios, et chacun de se lever et d’accourir au batey 16. Là on distribue le travail de la journée, et les nègres partent, conduits par le contra-mayoral, ou sous-chef. A huit heures, on leur porte un déjeuner composé de viande et de légumes. A onze heures et demie, au son de la cloche, ils se rendent de nouveau au batey ; là on leur distribue une ration de viande déjà cuite, pour leur épargner de la peine pendant les deux heures de leur repos. Ils l’emportent dans leur bojio, où ils préparent un ragoût abondant mêlé de force bananes, et assaisonné d’ajonjoli 17 ; puis ils ont de la zambumbia 18 à discrétion. A deux heures, la cloche les rappelle au travail jusqu’à six heures. En rentrant, ils apportent de l’herbe pour les bestiaux, et se rendent au batey au son de l’Angelus. Là, ils font à genoux la prière du soir, toujours sous la surveillance du mayoral. C’est un spectacle grand, touchant et étrange. Quatre cents esclaves prosternés prient l’Éternel à haute voix, sous l’ombrage d’arbres séculaires, en face de cette superbe nature, dorée par les derniers rayons du soleil des tropiques. A ces éclatans et sauvages accens, lancés dans les airs, on sent le cœur se prendre d’une terreur secrète. Une voix profonde semble vous dire : « Toutes les captivités se ressemblent, » et l’on est tenté de joindre sa prière à la prière commune, en s’écriant comme les enfans d’Israël : « Seigneur, quand sècheras-tu nos larmes ? quand serons-nous délivrés ? » Après l’Angelus, les nègres rentrent chez eux, font encore un repas, et se reposent jusqu’au lendemain matin. Comme on le voit, l’ordre du travail diffère peu de celui des laboureurs en France ; et, si l’esclave est surveillé plus sévèrement, il est sans contredit mieux nourri.

L’époque de la molienda 19 est la plus laborieuse, mais aussi la plus désirée. C’est le moment de miséricorde ; le maître est là, près des esclaves, qui les écoute, leur fait grace, s’ils ont mérité punition, et réprime le mayoral toujours âpre et inexorable dans ses rigueurs. Mais leur plus redoutable adversaire est le contra-mayoral, esclave comme eux, et par cela même dur et souvent cruel envers ses compagnons, surtout si tel ou tel nègre mis à ses ordres a fait partie jadis de quelque tribu ennemie de la sienne. Alors il devient féroce, implacable, par esprit de vengeance ; il harcèle sans cesse sa victime, il ne lui accorde ni repos ni quartier ; la communauté de leur destinée, au lieu de calmer sa haine, l’irrite ; il profiterait volontiers de sa situation pour exterminer son ennemi vaincu, si ce dernier ne se trouvait placé sous la protection du maître.

Malgré la robuste constitution des nègres, ils sont sensibles aux impressions atmosphériques ; la chaleur et le froid leur causent de subites et graves indispositions. Ce serait une curieuse et triste énumération que celle des nègres qui périssent tous les ans, soit par les souffrances qu’on leur fait subir pour les transporter en fraude d’Afrique, soit par toute autre cause. L’observation a prouvé que, malgré les dangers de la fièvre jaune, la mortalité des blancs est beaucoup plus faible proportionnellement que celle des nègres. M. de Saco 20 évalue celle-ci, année commune, à 10 sur 100, ce qui paraît exorbitant de prime abord, et ce qui pourtant est loin d’être exagéré.

Si les Africains n’avaient à lutter, dans l’île de Cuba, que contre l’excès de la chaleur, ils auraient, vu l’analogie des climats, un avantage incontestable sur les ouvriers blancs ; mais diverses circonstances détruisent cet avantage. Peu importe que la chaleur incommode moins les nègres que les blancs, si, en arrivant à la Havane, ils ont à souffrir d’autres privations, d’autres douleurs. Sans parler des maladies qui leur sont propres et qui exigent tous les soins des colons pour les conserver, une multitude presque innombrable de nègres périssent dans les traversées et dans les barracones, notamment depuis la prohibition de la traite. Avant cette époque, les bâtimens négriers étaient soumis à une surveillance sévère de la part de la police militaire ; vaccinait les nègres à leur arrivée, on soignait les malades, et, si la maladie était contagieuse, on les mettait en quarantaine. Ces excellentes mesures engageaient les capitaines à traiter les nègres avec plus de soin pendant la traversée, et la mortalité était moins considérable. Mais, depuis l’abolition de la traite, le contrebandier négrier, ne songeant qu’à profiter du danger auquel il s’expose, entasse au fond de ses cachots mobiles autant de malheureux qu’ils peuvent contenir, et, après de longs jours et de longues nuits, il arrive au port avec une faible partie de sa cargaison, accablée, mourante, et souvent attaquée de la peste. Alors, jetée sur de solitaires rivages, elle reste sans secours, jusqu’à ce que la maladie et la mort s’en emparent. A ces calamités il faut ajouter les superstitions religieuses et l’influence qu’exercent leurs sorciers et leurs devins sur l’esprit de ces infortunés ; on les voit souvent ou se suicider, ou succomber à ces pratiques secrètes et infernales exigées par les affreux mystères de leur obeah.

Le plus redoutable fléau pour les Africains, c’est le choléra. On ne saurait imaginer les ravages que ce mal a exercés dans nos campagnes Dans certaines habitations, il a enlevé les deux tiers des esclaves en huit jours, tandis que des infirmiers blancs et leurs maîtres, ne quittant pas les hôpitaux, donnaient des soins assidus aux nègres attaqués de la maladie, sans en être eux-mêmes atteints.

Ces élémens de destruction concourent à rendre la mortalité des nègres plus considérable que celle des blancs. Le colon jouit pendant la traversée de soins assidus et d’une nourriture saine ; une fois débarqué, il prend toute sorte de précautions pour s’accoutumer au climat, il ne travaille que modérément et à ses heures. On a cherché à répandre dans l’esprit des Européens des craintes exagérées sur les dangers de la fièvre jaune ; c’est à tort. Cette maladie est maintenant tellement connue, que, si on ne la néglige point à son origine, elle n’est pas plus à craindre qu’une courbature ou un refroidissement. Tout créole sait la guérir ; d’ailleurs, elle ne règne que pendant les mois de la canicule. La plupart des étrangers qui abordent dans l’île à cette époque de l’année n’en sont pas atteints, et ceux qui le sont succombent rarement, surtout s’ils veulent se soumettre à un sage régime hygiénique, et s’éloigner des côtes pendant les premiers mois de leur séjour dans l’île ; le danger n’est réellement à redouter que dans l’étroit rayon de deux ou trois lieues sur le bord de la mer. De fréquens exemples viennent à l’appui de cette observation. Un séjour à Guana-Bacoa, petite ville située à une demi-lieue du côté opposé à la baie de la Havane, suffit même pour éviter la maladie : circonstance d’autant plus importante, que, les sucreries étant pour la plupart éloignées de la mer, les colons qui se destinent aux travaux agricoles se trouvent en toute sûreté. Les preuves de la bonté de notre climat et de son influence salutaire sur les étrangers sont nombreuses. Les îles Canaries ne nous envoient-elles pas des cargaisons d’hommes accablés par la fatigue, après de longues traversées, et souvent à l’époque des plus fortes chaleurs ? Eh bien ! le nombre de ceux qui succombent est infiniment plus faible que celui des Africains ; pourtant, les uns et les autres sont non-seulement soumis aux rigueurs du climat, mais aussi aux travaux agricoles. Indépendamment de ces exemples, une foule d’Européens et d’Américains du Nord vivent parmi nous, appelés par le commerce et l’appât des richesses. Beaucoup habitent la Havane, même pendant toute l’année. Les étrangers peuvent donc sans crainte venir cultiver nos campagnes vierges, qui leur offrent des trésors inappréciables et non exploités. La douceur du colon de Cuba pour son esclave inspire à ce dernier un sentiment de respect qui approche du culte. Ce dévouement de l’esclave est sans bornes ; il assassinerait l’ennemi de son maître, dans la rue, en plein jour, aux yeux de tous ; il périrait pour lui sous la torture sans sourciller. Le maître est pour l’esclave la patrie et la famille ; l’esclave porte le nom du maître, reçoit ses enfans quand ils viennent au monde, les nourrit de son lait, les sert avec adoration dès leur plus tendre enfance, et, lorsque la maladie arrive, veille son maître nuit et jour, lui ferme les yeux à sa mort, puis se traîne par terre, pousse d’affreux hurlemens, et, dans son désespoir, se déchire la peau de ses ongles. Mais, si quelque âpre ressentiment s’éveille dans son ame, la férocité du sauvage reparaît il est ardent dans sa haine comme dans son amour. Sa fureur vengeresse n’a presque jamais pour objet son maître. Lorsqu’une révolte n’est pas provoquée par les étrangers, ce qui est rare, c’est l’irritation contre le mayoral qui l’excite.

Voici un fait qui prouve la puissance morale du maître sur l’esprit de ces sauvages. Peu de mois avant mon arrivée, les nègres de la sucrerie d’un de mes cousins, don Raphaël, se révoltèrent ; c’était un nouvel établissement. Les esclaves, récemment arrivés d’Afrique, étaient presque tous de nation Couloumie 21, c’est-à-dire, assez bons travailleurs, mais violens, irascibles, et prêts à se pendre à la moindre contrariété. Cinq heures du matin venaient de sonner, le jour commençait à paraître ; Raphaël était parti depuis une demi- heure pour une autre de ses propriétés, et laissait, encore livrés au sommeil, ses quatre enfans et sa femme grosse. Tout à coup Pepyia (c’est le nom de cette dernière) s’éveille en sursaut, au bruit d’horribles vociférations accompagnées de pas précipités. Effrayée, elle sort de son lit, et, ouvrant le vasistas, aperçoit tous les nègres de la sucrerie qui se dirigeaient en désordre vers son habitation. Bientôt ses enfans arrivent, pleurent, s’attachent à elle, et poussent des cris. Elle n’avait que des esclaves à son service, et croit sa perte certaine. Mais à peine avait-elle eu le temps de recueillir ses idées, qu’une de ses négresses entra chez elle : « Niña, n’ayez pas peur, lui dit-elle nous avons tout fermé, et Miguel est allé chercher le maître. » Ses compagnes, qui l’avaient suivie, entourent leur maîtresse. Les séditieux avançaient toujours, traînant une sorte de lambeau ensanglanté qu’ils se passaient de main en main, en poussant des sifflemens aigus comme les serpens du désert. « C’est le corps du mayoral ! » s’écrièrent à la fois les négresses qui, toujours groupées autour de Pepyia tâchaient de calmer ses alarmes, tandis que les nègres, dès le commencement de la révolte, couraient la campagne, à la recherche de leur maître. Les révoltés, étaient déjà presque aux portes de la maison, lorsque Pepyia aperçoit par le vasistas le quitrin 22 ou voiture de son mari, qui s’avançait rapidement. La pauvre créature, qui jusque-là avait attendu la mort avec courage à côté de ses enfans, faiblit à la vue de son mari, sans armes, et venant droit vers ces furieux ; elle s’évanouit…… Cependant Raphaël arrivait de front sur les esclaves enivrés de sang et tous armés. Il s’arrête en face d’eux, met pied à terre ; et sans prononcer un mot, le regard sévère, du geste seul, il leur indique la casa de purga 23 Les esclaves cessent aussitôt leurs vociférations, lâchent le corps du mayoral, et traînant le machete 24, la tête basse, se pressent, se poussent et rentrent atterrés ! On aurait dit qu’ils voyaient dans cet homme désarmé l’ange exterminateur.

Quoique la révolte eût cédé un moment, Raphaël, qui en ignorait la cause, et qui n’était pas rassuré sur les suites, voulut profiter de cet instant de calme pour éloigner sa famille du danger. Le quitrin ne pouvait contenir que deux personnes ; il eût été imprudent d’attendre qu’on préparât d’autres voitures. On y transporta donc Pepyia, qui commençait à reprendre ses sens, et on plaça les enfans comme on put. Ils allaient partir ; lorsqu’un homme percé de coups, mourant et méconnaissable, se traînant sous une des roues du quitrin, s’efforça d’y monter, et se cramponna sur le marche-pied. On lisait sur son visage pâle les signes du désespoir et les symptômes avant-coureurs de la mort ; la terreur et l’agonie se disputaient ses derniers momens. C’était le majordome blanc assassiné par les nègres, qui, après avoir échappé à leur férocité, faisait ses derniers efforts pour sauver un souffle de vie. Ses plaintes, ses prières étaient déchirantes. C’était pour Raphaël une cruelle alternative que de repousser les supplications d’un mourant, ou de le jeter sur ses enfans tout dégouttant de sang et de fange ! La pitié l’emporta. On l’attacha à hâte sur le devant : de la voiture et on partit….

Tandis que ceci se passait dans la sucrerie de Raphaël, le marquis de Cardenas, frère de Pepyia et dont l’habitation est à deux lieues de celle de sa sœur, avait été prévenu par un esclave du péril qui la menaçait, et accourait à son secours. En approchant de l’habitation, il aperçut un groupe de rebelles qui, poussés par un reste de fureur et par la crainte du châtiment, couraient vers les savanes y chercher un asile parmi les nègres marrons. Le marquis de Cardenas, alarmé par la nouvelle du danger que courait sa sœur, n’avait eu que le temps de monter à cheval et de partir, accompagné d’un de ses esclaves. A peine les fuyards aperçurent-ils un homme blanc, qu’ils coururent sus armés jusqu’aux dents. Le marquis s’arrêta pour attendre : c’était témérité. Mais son nègre saisissant vigoureusement par la bride le cheval du maître et le faisant retourner : « Mi amo, allez- vous-en !… je m’entendrai avec eux.- » Cela dit, donna un coup de fouet au cheval, qui partit au galop. La horde féroce se trouva face à face avec l’esclave ; celui-ci la reçut de pied ferme, pour donner à son maître le temps de s’éloigner. Ce brave et fidèle Joseph, car il est bien de conserver son nom, comme le nom d’un héros, ce vaillant et courageux serviteur, après une défense héroïque contre ces forcenés, resta étendu sur le bord du chemin, frappé de trente-six coups de machete le crâne fendu, une oreille détachée de la tête, les membres brisés… Eh bien ! Joseph vit encore, et je le vois tous les jours. Il a plusieurs cicatrices sur le visage ; sa physionomie est douce et ouverte ; le pauvre nègre paraît heureux. Son maître lui a donné la liberté : d’abord il l’a refusée, et ne l’a acceptée plus tard qu’à la condition de rester auprès de lui, et de le servir comme par le passé.

La révolte, qui n’était point préméditée, n’eut pas de suite ; elle n’avait été motivée que par une trop rude punition infligée à un esclave par le mayoral. En se dirigeant vers la maison du maître, les révoltés voulaient seulement lui exposer leurs griefs. Les nègres demandèrent grace à Raphaël, et, à l’exception de deux ou trois des plus coupables qu’on livra à la justice, les autres furent pardonnés.. Un fait à remarquer, et qui prouve l’attachement des esclaves pour leur maître, c’est que la première pensée des chefs de la révolte, avant de se soulever, fut d’arrêter le jeu des cylindres et la machine à vapeur. Sans cette précaution, la machine aurait indubitablement fait explosion et détruit la sucrerie.

Non-seulement les colons de Cuba favorisent l’affranchissement de leurs esclaves en leur procurant les moyens d’acquérir de l’argent mais ils leur donnent souvent la liberté. Un bon service, une preuve de dévouement, la femme esclave qui nourrit un enfant de la famille les soins qu’elle a prodigués à un de ses membres dans sa dernière maladie, l’ancienneté des services, tout reçoit sa récompense, et cette récompense est toujours la liberté. Souvent l’esclave regarde ce bienfait comme une punition et l’accepte en pleurant. Je pourrais citer une foule de traits où l’affection du maître et la reconnaissance de l’esclave honorent l’humanité. Jusqu’à l’époque où la traite fut abolie, toutes les nations qui possédaient des colonies entravaient l’affranchissement. Le maître qui accordait la liberté à son esclave était obligé de débourser en droits de contrôle une somme équivalente au prix de l’esclave. La loi espagnole, plus généreuse, ne soumet ce bienfait à aucune taxe. Elle le réduit à une simple carta de libertad, faite et signée par le maître qui la garde dans ses archives et en remet copie au nègre. Nanti de cette pièce, l’affranchi a le droit d’exercer pour son compte toute espèce d’industrie.

Le liberto peut, à son tour, posséder des esclaves et des propriétés ; il y en a dont la fortune s’élève à 40 et 50,000 piastres. Mais la plus dure des conditions est celle de l’esclave d’un nègre ; maître impitoyable, la férocité naturelle de ce dernier s’accroît par le souvenir de sa propre servitude, et fait revivre pour son esclave la cruauté du sauvage africain. Lorsqu’il a obtenu sa liberté par coartacion, il tâche de conserver les franchises des esclaves ; car, si l’esclave n’a pas de droits, il n’a pas non plus de devoirs, et le nègre, qui par son affranchissement, jouit des uns, voudrait continuer à s’exempter des autres. Ainsi, tout en possédant des esclaves, des maisons, des terres, il a soin de rester débiteur envers son maître d’un medio (50 centimes) par jour, comme redevance des dernières 50 piastres à rembourser sur le prix de sa liberté. Cette redevance qui le place encore au nombre des esclaves par rapport au fisc, il ne la paie jamais et s’exempte, par ce moyen, du service militaire et de l’impôt, à titre d’esclave non totalement libéré.

Quoique l’esclave possède le droit de propriété, à sa mort son bien appartient à son maître ; mais, s’il laisse des enfans, jamais le colon de Cuba ne profite de cet héritage : il garde soigneusement le pécule de l’esclave défunt, le fait valoir, et, lorsque la somme est suffisante, il affranchit les enfans par rang d’âge. Souvent même le nègre devenu libre laisse de préférence son héritage à son maître. En voici un exemple entre mille : à l’époque où le choléra régnait ici, une vieille infirmière assistait les nègres de mon frère. Elle avait été son esclave ; mais, bien qu’affranchie depuis long-temps, elle continuait son service comme par le passé. La maladie s’attaqua à elle ; aussitôt elle fit prier son maître de venir la voir : « Mi amo, je vais mourir, lui dit-elle ; voici dix-huit onces que j’ai encore amassées ; c’est pour vous… Cette petite monnaie, su merced la partagera entre mes camarades… Quant à ce bon vieux (son mari), il va mourir aussi (il se portait bien) ; mais en attendant, si su rnerced veut, elle peut lui donner une once par-ci par-là pour l’aider à traîner sa vie…. » La pauvre vieille ne mourut pas, mais elle guérit d’une manière qui mérite d’être racontée. Mon frère, dont la charité angélique se portait partout où l’on souffrait, ne voulut pas quitter la pauvre patiente, et envoya par écrit au médecin des détails sur l’état de la malade, lui demandant de prompts secours pour elle. Dans la violence du mal, les gens de l’art ne suffisaient pas, et souvent les ordonnances se transmettaient d’un infirmier à l’autre, à quelques modifications près. Mon frère reçut, en réponse à sa lettre, trois paquets de poudre, avec injonction verbale de les administrer d’heure en heure. Ce ne fut qu’à grand’peine qu’on parvint à les faire prendre à la malade, qui se mourait… Un instant après arrive le médecin.- Eh bien ! dit-il.- Elle a tout pris.- Comment ? — Avec peine, mais elle a tout avalé. -Avalé ! Vous l’avez tuée ! Cette potion était destinée à tout autre usage… Et mon frère de se désespérer d’avoir causé la mort de la pauvre vieille femme. Il l’avait sauvée. La négresse se calma un instant après avoir absorbé la dernière potion, dormit profondément, guérit, et maintenant elle continue à soigner ses malades.

Je citerai un autre fait qui prouve à la fois l’élévation et la délicatesse d’ame d’un esclave. Le comte de Gibacoa possédait un nègre qui, voulant s’affranchir, demanda à son maître le prix auquel il l’imposait. — Aucun, lui répondit son maître ; tu es libre. — Le nègre ne répondit rien, mais il regarda son maître. Une larme brilla dans ses yeux, puis il partit. Au bout de quelques heures, il rentra accompagné d’un superbe nègre bozale qu’il avait été acheter au barracone avec l’argent qu’il destinait à son propre affranchissement. — Mi amo, dit-il au comte, auparavant vous aviez un esclave, maintenant vous en avez deux !

Les nègres s’identifient avec les intérêts de leurs maîtres et sont prêts à prendre fait et cause dans leurs querelles. Le général Tacon, ancien gouverneur de la Havane, qui a fait tant de choses essentiellement bonnes dans cette colonie, mais dont le caractère dur et inflexible a excité tant de ressentiment, se plaisait à humilier la noblesse par des actes de despotisme. Il avait persécuté le marquis de Casa-Calvo, qui, à force de souffrir, finit par mourir en exil. Quelque temps après, le général Tacon donnait un grand dîner. Plusieurs cuisiniers furent mis en réquisition ; mais le meilleur était le nègre Antonio, appartenant à la marquise d’Arcos, fille du malheureux Casa-Calvo. Le gouverneur, ébloui par le prestige de sa haute position, pensa que rien ne devait lui résister, et demanda le cuisinier à sa maîtresse, qui, comme vous le pensez bien, le refusa. Le capitaine-général, piqué au vif, fit offrir à l’esclave, non-seulement la liberté, mais une forte récompense, s’il quittait ses maîtres pour venir chez lui ; à quoi l’esclave répondit : « Dites au gouverneur que j’aime mieux l’esclavage et la pauvreté avec mes maîtres, que la liberté et la richesse avec lui. »

Les hommes libres de couleur jouissent parmi nous des garanties et des droits accordés aux colons. Ils font partie de la milice et peuvent s’élever jusqu’au grade de capitaine. Les compagnies de gens de couleur sont toujours les plus empressées à défendre l’ordre public. Plus favorisés, plus heureux que les mulâtres de Saint-Domingue, nos hommes de couleur, loin de chercher, à les imiter, sont toujours prêts à sévir contre les révoltes des esclaves. Fiers de se sentir rapprochés de la caste blanche par des lois libérales, ils tâchent de se détacher complètement d’une race dégradée.

Il me reste peu de chose à ajouter sur ce grave sujet ; je me bornerai à une dernière observation.

Supposons que les Anglais parviennent à obtenir sans secousse, sans trouble, l’émancipation des esclaves dans nos colonies ; quelle sera chez nous l’existence de plus de sept cent mille nègres en face de trois cent mille blancs ? Leur premier sentiment, leur premier besoin, quel sera-t-il ? Ne rien faire. Je l’ai dit, un travail régulier leur est insupportable ; la force a seule pu les y soumettre. Les colonies anglaises, après avoir répandu plus de 25 millions de francs, n’ont obtenu d’autre résultat que la ruine de l’agriculture et la transformation de l’ancien esclavage en un état d’oisiveté et de vagabondage plus malheureux et plus immoral que la servitude. N’avons-nous pas encore sous les yeux le triste résultat de la révolution de Saint-Domingue, île jadis riche, florissante, splendide, aujourd’hui pauvre, inculte, délaissée, et produisant à peine de quoi nourrir ses oisifs habitans, toujours ivres de vin et de fumée de tabac ? La paresse a d’autant plus d’empire sur les nègres, qu’elle n’est pas combattue par le besoin. A Cuba, la nature suffit avec luxe à tous leurs désirs ; le sol offre sans culture et en profusion des racines colossales qu’on assaisonne avec des aromates exquis, sans autre peine que celle de se baisser pour les cueillir. Une demeure ? ils n’en ont pas besoin sous une atmosphère toujours brûlante, où les nuits sont encore plus belles que les jours. Quatre pieux, quelques feuilles de palmier voilà tout ce qu’il leur faut pour se garantir de la pluie ; puis des tapis de mousse et de fleurs pour se reposer, et la voûte du ciel pour s’abriter. Quant aux vêtemens, la chaleur les leur rend inutiles, souvent insupportables. Un nègre indolent et sauvage, étranger à tout désir de progrès, d’ambition, de devoir, s’avisera-t-il jamais de remplacer cette vie imprévoyante, vagabonde et sensuelle, par les rigueurs d’un travail volontaire et d’une existence gagnée à la sueur de son front ?

Supposons encore que, par un miracle, l’éducation morale des esclaves affranchis, se développant tout à coup, les amenât à l’amour du travail. Devenus laborieux, les nègres ne tarderaient pas à être tourmentés du désir de devenir propriétaires ; de là rivalité, ambition, envie contre les blancs et leurs prérogatives. Sous un régime politique constitutionnel, dans un pays gouverné par des lois équitables, ne pourraient-ils pas réclamer le partage des mêmes institutions ? Leur accorderiez-vous tous vos droits, tous vos privilèges ? En feriez-vous vos juges, vos généraux et vos ministres ? Leur donneriez-vous vos filles en mariage ? Ce n’est pas cela que nous voulons, s’écrieront les amis des noirs ; qu’ils soient libres sans doute, mais qu’ils se bornent à travailler la terre, à charrier de la canne comme des bêtes de somme ! Ils n’y consentiront pas, eux ; s’ils font ce métier aujourd’hui, s’ils se trouvent, en s’y soumettant, aussi heureux qu’ils peuvent l’être dans leur état imparfait d’hommes sauvages, le jour où la lumière de l’intelligence luira pour eux, ils se sentiront hommes comme vous, et vous demanderont compte de leur abaissement ; puis, si vous les repoussez, ils vous écraseront, et le champ de bataille restera au plus fort. Faites-y attention ; point de quartier entre deux races incompatibles dès qu’elles auront donné le signal du combat.

Nous trouvons un exemple de cette vérité dans les désastres arrivés à New-York en juillet 1834. A peine les nègres se sentirent libres, qu’ils aspirèrent à l’égalité ; comment l’orgueil des blancs répondit-il à l’appel ? Par le feu et par le fer. Heureusement, le nombre des émancipés étant très faible 25, la terreur les saisit, et ils s’enfuirent Mais où allèrent-ils se réfugier ? Dans les états à esclaves pour y demander asile, protection et travail. Ainsi, les nègres que la démocratie affranchit dans le Nord sont refoulés par sa tyrannie et son orgueil dans les états du Sud, et ne trouvent d’asile qu’au sein de l’esclavage. Ce précédent a singulièrement calmé l’exaltation des abolitionistes de l’anti-slavery society (société contre l’esclavage). Les philantropes honnêtes et religieux dont cette société se compose, avaient jusqu’alors attaqué avec un zèle infatigable les préjugés qui séparent les nègres des blancs, et avaient même essayé de mélanger les races par des mariages 26 ; mais, arrêtés par les conséquences graves de leurs prédications, ils se bornent aujourd’hui à encourager l’exportation des nègres en Afrique. Cette mesure serait la plus sage si elle était praticable, et surtout si elle était compatible avec la conservation de nos colonies. Ainsi, partout où on a essayé de l’émancipation, le résultat a été : cessation de travail et ruine des colons, ou perturbation et désordre social.

J’en étais là, lorsqu’un journal où se trouve le récit d’un procès qui vient d’être jugé à la Martinique me tomba sous la main. Cette relation est accompagnée d’accusations amères contre les colons, et de conclusions en faveur de l’émancipation. Il s’agit d’une négresse qui, après avoir été la concubine de son maître, empoisonne par jalousie le bétail de celui-ci. Le maître impitoyable la jette dans un cachot et la condamne au supplice de la faim. Puis, accusé devant le tribunal, il est absous. Rien de plus révoltant ; mais qu’y a-t-il ici de plus odieux, du crime ou du jugement ? Sans contredit, le jugement. L’action d’une maîtresse qui empoisonne son amant par jalousie et celle d’un homme qui fait périr sa maîtresse par vengeance sont des crimes horribles, mais des crimes commis sous l’influence des passions ; on en voit de semblables parmi les blancs. Ce n’est ni un argument de plus ni une preuve de moins pour ou contre l’esclavage. Quant au jugement, il est inique, car il est le résultat de mauvaises lois, et, si la législation de la colonie est vicieuse, il n’en résulte pas que l’émanciption soit un bien. Corrigez vos codes, rendez-les plus sages, plus justes, plus humains, et vous pourrez, en accordant aux nègres un sort meilleur qu’il ne le serait par l’émancipation, vous abstenir de dépouiller vos colons et de troubler le monde. D’ailleurs, vous avez encore un moyen d’améliorer le sort des esclaves : maintenez rigoureusement l’abolition de la traite ; les maîtres veilleront avec plus de soin sur l’esclave, propriété dont la valeur augmentera, et ce qui n’aura pas été obtenu par l’humanité sera dû à l’intérêt.

L’expérience prouve qu’il meurt à Cuba près de moitié de plus d’affranchis que d’esclaves. Pendant les années 1832, 1833 et 1834, il est mort dans l’île un nègre libre sur trente, et un nègre esclave sur cinquante-trois esclaves.

Voici les questions qui se présentent.

Les nègres esclaves sont-ils plus heureux en Afrique que dans nos colonies ?

Une fois arrivés en Amérique, trouvent-ils un avantage réel à être émancipés plutôt qu’esclaves ?

La justice et l’humanité s’accorderont-elles avec l’attentat à la propriété et la lutte sanglante qui résulterait de l’émancipation ?

Est-ce par un sentiment de philantropie réel que les Anglais agissent contre l’esclavage dans les colonies espagnoles ? et les moyens qu’ils emploient pour arriver à leur but sont-ils compatibles avec les sentiments de philantropie qu’ils proclament ?

Le bien-être matériel dont les esclaves jouissent à Cuba, la protection que les lois leur accordent, ne sont-ils pas préférables pour eux aux chances d’une vie vagabonde et misérable, pour les colons aux perturbations horribles que l’existence de ces hordes sauvages, étrangères aux mœurs, aux usages et aux préjugés de la colonie, pourrait y causer ?

Sur ces diverses questions, j’ai dit ce que l’expérience m’a suggéré. J’ai exposé mes convictions et mes doutes ; l’amour de la vérité a été mon seul guide. La justice abstraite est chose grande et sublime sans doute, mais rarement compatible avec notre faiblesse. Dieu même, pour nous l’accorder ou nous l’imposer, est obligé d’y joindre l’équité qui la tempère.

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____L’Afrique est stratégique: L’Afrique n’est pas pauvre, elle a été appauvrie. Décryptage d'une imposture et fondements de la Refondation africaine...

  • L'Afrique n'est pas pauvre, elle a été appauvrie

Dans cette contribution, Nathalie Yamb met en exergue la place stratégique de l’Afrique dans les relations internationales et décrypte l’imposture et établit les fondements de la Refondation du continent.

L’Afrique est stratégique : ses ressources minières et énergétiques, ses matières premières, ses espaces, ses populations font du continent des enjeux du futur. L’importance tactique du marché africain est une évidence pour les acteurs économiques de premiers rangs que sont les Etats-Unis, les autres membres du G8 ou la Chine. Preuves s’il en faut : l’axe africain de la politique de Tony Blair, la tenue depuis trois ans du sommet sino-africain, qui fait apparaître son pendant France- Afrique comme une mascarade obsolète, l’intensification de la présence militaire américaine dans le pré carré francophone…

L’Afrique n’est donc pas pauvre, mais elle a été appauvrie. De façon constante, depuis la traite transatlantique jusqu’à nos jours, elle a été l’objet d’un système d’exploitation et de pillage des biens, certes relayé par des marionnettes locales, mais qui s’est néanmoins toujours inscrit dans le cadre d’un impérialisme historique. Ici plus qu’ailleurs, l’Occident s’est permis l’utilisation de tous les moyens nécessaires pour asseoir sa vision du monde, rançonner les richesses et faire de l’Afrique une dominée exemplaire. Aux méthodes primitives de l’époque précédant les indépendances fictives des années 60 ont succédé des formules plus pernicieuses comme l’aide au développement, la mondialisation, les plans d’ajustement structurels, la bonne gouvernance.

Le libre-échange a toujours été une arme employée par les plus forts pour imposer aux plus faibles l’ouverture de leurs marchés. « Aujourd’hui, la mondialisation, ça ne marche pas pour les pays pauvres du monde », reconnaît Joseph E. Stiglitz, ancien vice président et économiste en chef de la Banque Mondiale. Les dirigeants africains assujettis à l’Occident qui se font l’écho des vertus de la mondialisation prônée par les pays riches, sont de plus en plus contestés par leurs populations. Quel est l’intérêt pour l’Afrique de privilégier les cultures d’exportation aux cultures vivrières puisque les prix des produits qu’elle exporte sont fixés à la baisse par ceux- là même qui les importent ? Pourquoi lui proscrit-on le droit de faire usage de l’arme protectionniste pour défendre des secteurs sensibles et redresser des économies dévastées par des siècles de pillages, alors que cette même option a été utilisée (et continue de l’être) par l’Europe pour relancer une économie mise à mal par la Seconde Guerre mondiale ? Comment l’instauration des quotas à l’importation du textile chinois en Europe cadre-t-elle avec la théorie du libre-échange ? Les subventions accordées par le gouvernement américain à ses producteurs de coton au détriment des agriculteurs africains indiquent- elles qu’il y a des pays plus « mondialisables » que d’autres ? La mondialisation est-elle autre chose que l’occidentalisation à outrance de l’économie mondiale ?

« Aussi longtemps que les lions n'auront pas leur historien, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur »

Un autre outil très efficace d’asservissement de l’Afrique est l’aide au développement. La perversité de ce concept usurpateur réside dans la dissimulation d’un système oppressif d’exploitation derrière la générosité apparente des institutions financières internationales et des pays donateurs. Le fonctionnement de l’aide au développement est antinomique au discours de solidarité qui y est lié. L’assistance apparente est en effet assortie d’une série de contraintes qui visent non seulement à astreindre le pays dominé à adopter des solutions peu adaptées à ses besoins réels, mais également à consolider les fondements économiques des pays riches. L’utilisation des fonds est exclusivement déterminée par les pays donateurs, qui n’hésitent pas, quand il y va de leur intérêt, à ériger les causes de nos maux en solutions.

Qui a décidé que la lutte contre le sida était essentielle pour l’Afrique ? Le sida est-il vraiment la cause de la misère africaine ou sa propagation rapide n’est-elle pas plutôt la résultante de la pauvreté, de l’analphabétisme, du chômage ambiants ? Pourquoi l’éradication du paludisme n’est-elle pas une priorité pour le continent ? La confidentialité de la lutte contre la drépanocytose est-elle totalement dissociable du fait que cette maladie n’affecte que les Noirs ? Les dons de riz dont les Occidentaux abreuvent les populations sous- alimentées des pays pauvres sont-ils vraiment la preuve de la grandeur d’âme des bienfaiteurs autoproclamés ou ne sont-ils pas plutôt une des causes principales de la famine qu’ils sont censés endiguer ? Lorsque l’on sait que le riz envoyé au Niger, au Tchad, en Ethiopie à travers des organisations comme le Programme Alimentaire Mondial est acheté au prix fort par les gouvernements américains et européens à leurs producteurs nationaux sous forme de subventions, au détriment du riz cultivé en Afrique ou en Asie, meilleur marché et de qualité souvent supérieure, la question se pose avec beaucoup d’acuité.

Les règles du jeu sont définies par les puissants de ce monde, qui veillent scrupuleusement à confisquer les ressources financières et à sécuriser un retour sur investissement permettant de stabiliser leurs propres économies. Les fonds attribués aux pays pauvres sont ainsi rapatriés à leurs généreux donateurs soit au travers de multinationales prédatrices qui font partie intégrante du schéma ou soit par le biais de rétro commissions. Lorsque l’Agence Française de Développement accorde des fonds pour la construction d’une route ou la réfection d’un pont, mais que ce « don » est assorti de l’obligation d’attribuer le marché à une entreprise de BTP française, alors qu’une firme chinoise aurait pu effectuer les travaux à un prix défiant toute concurrence, il est nécessaire de s’interroger sur l’identité réel du bénéficiaire final de l’aide. Qui se développe? Qui secourt l’autre?

Officiellement, l’octroi de l’aide au développement est conditionné aux principes de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, mais concomitamment, les pays donateurs préfèrent de loin traiter avec des régimes corrompus plutôt que vertueux, qui viendraient perturber un système de remontée des fonds bien organisé. Le soutien constant aux administrations dépravées d’Omar Bongo, Blaise Compaoré et Mobutu, l’organisation des assassinats de Thomas Sankara et de Patrice Lumumba, le déclenchement de la guerre en Côte d’Ivoire pour renverser le président Gbagbo démontrent à quel point les Européens en général, et les Français en particulier, redoutent l’émergence d’interlocuteurs intègres, intelligents et africanistes. Alors que l’affaire Elf a fait éclater dans toute sa splendeur l’étendue de la corruption qui gangrène le pouvoir et la classe politique française, il est évident que la volonté de Jacques Chirac d’installer un homme du cru à la tête de l’Etat ivoirien est plus tenace que jamais.

L’Afrique est-elle tenue de rembourser une dette contractée par des dirigeants qu’elle n’a pas élus, qui lui ont été imposés et qui l’ont utilisée prioritairement à d’autres intérêts que les siens? Puisque le principal de la dette a déjà été remboursé depuis belle lurette, pourquoi en est-on encore à batailler pour son annulation ? Qu’est-ce qui justifie la strangulation des populations africaines par les bailleurs de fonds et les institutions financières internationales ? Aussi surprenante qu’elle puisse paraître, la réalité est tout autre. L’Afrique a financé le développement de l’Occident. Aujourd’hui, l’Europe est redevable à l’Afrique. Néanmoins, il était jusqu’ici tout à fait impensable de formuler cette vérité. Tous les moyens médiatiques, politiques, économiques et psychologiques ont été mis en œuvre pour maintenir les Africains dans une posture de reconnaissance à l’égard de ceux qui les ont exploités. Après avoir rançonné leurs sols et sous-sols, leur avoir imposé des régimes dictatoriaux, corrompus et répressifs, dénié leurs aspirations à la démocratie, infligé un paternalisme spoliateur, les Occidentaux ne peuvent cependant pas s’attendre à de quelconques remerciements de la part des Africains, qui, de toute évidence, n’apprécient pas de la même façon que les homme politiques français les bienfaits de la colonisation.

Sans l’Afrique, la France n’est rien

La propension de la France à infantiliser l’Afrique, sa volonté sans cesse réaffirmée de parler à la place de ses anciennes colonies, que Jacques Chirac vient d’ailleurs de réitérer à Bamako, démontrent, s’il en est besoin, que les politiques français n’ont pas compris que l’ère des états africains façonnés à la Jacques Foccart n’existe plus. Abasourdie par le rejet massif dont elle fait l’objet, la France assiste désemparée à la construction de pouvoirs indépendants. Nostalgique, elle n’arrive pas à discerner l’intérêt à avoir en face d’elle des vrais interlocuteurs, qui, comme le président ivoirien, ont gagné leur légitimité par les urnes, plutôt que des pantins qu’elle a choisis. La France redoute et combat par tous les moyens l’émergence d’une nouvelle génération d’Africains libres, parce qu’elle sait que sans l’Afrique, elle n’est rien. Elle a besoin du continent noir pour compter dans le collège des grandes nations.

La France, qui avait su établir sa zone d’influence en Afrique en se posant comme rempart contre l’avancée du communisme sur le continent, n’a pas été en mesure d’anticiper l’impact de la chute du mur de Berlin en 1989 sur sa politique africaine et de l’adapter en conséquence. Le « danger » communiste n’existant plus, c’est le prétexte légitimant la mainmise française en Afrique qui est ébranlé. Son rôle de porte-parole de l’Afrique, que l’Hexagone avait gagné au prix de moult assassinats politiques, subventions de coups d’Etat, soutiens à des rebelles et génocidaires, installations et cautionnements de régimes fantoches, et qui jusque là ne lui avait pas été contesté par la communauté internationale, est remis en cause par le nouvel ordre géopolitique mondial qui sonne définitivement le glas d’une politique africaine d’un autre temps.

La Chine a plus fait pour le développement de l’Afrique que toute l’aide et les plans d’ajustement structurel du FMI et de la Banque Mondiale réunis.

Les chaînes d’aliénation culturelle, sociale, économique et politique sont en train d’être brisées, même si le chemin à parcourir demeure long et parsemé d’embûches. Les axiomes édictés par le monde occidental sont de plus en plus contestés par une nouvelle génération d’Africains, pour qui le respect mutuel est la condition sine qua none de toute relation avec les anciennes puissances coloniales. L’Africain nouveau revendique donc le droit pour les peuples noirs à des relations commerciales d’égalité avec leurs anciens bourreaux. Il exprime la nécessité d’établir des partenariats d’intérêt équilibré avec des pays émergents comme la Chine, l’Inde, la Corée, le Brésil ou l’Afrique du Sud. L’Afrique doit-elle fatalement continuer à servir de dépotoir pour des congélateurs et des réfrigérateurs qui sont bannis en Occident à cause de leurs émanations de CFC dangereuses pour la couche d’ozone ? Est-il normal que pour satisfaire ses aspirations à une meilleure qualité de vie, l’Africain soit obligé de recourir à l’achat de véhicules d’occasion et de fripes venues d’Europe ? N’est-il pas plus légitime qu’il puisse avoir l’ opportunité d’acquérir un véhicule simple mais flambant neuf de marque coréenne à cinq millions de FCFA, plutôt que d’avoir à dépenser trois millions pour une guimbarde de troisième main de fabrication française ? Est-il inéluctable d’avoir à dépenser de l’argent pour l’achat de vieilles vestes et cravates plutôt que de privilégier le port de boubous, de chemises et de robes tissés dans du coton produit et travaillé localement ? A qui profite réellement le maintien de l’Afrique francophone dans la zone Franc ? Pourquoi les pays africains qui, à l’instar de la Tanzanie, du Kenya, du Ghana ou du Nigeria, ont créé leur propre monnaie, s’en sortent-ils mieux que les soi-disant poids lourds de l’Afrique de l’Ouest et du Centre que sont la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou le Cameroun ?

Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants ; c’est l’indifférence des bons (Martin Luther King)

La solution ne réside pas dans l’adhésion inconditionnelle au mouvement alter mondialiste tel qu’il existe aujourd’hui, puisque même en son sein, l’Afrique est marginalisée. En janvier 2003, à Porto Alegre, une des plus célèbres figures alter mondialistes françaises, leader d’une organisation vouée à la défense du Sud s’est ainsi «lâchée» face à un jeune intellectuel malien qui s’était timidement plaint de cette mise à l’écart : « Vous les Africains, vous n’avez rien à dire, vous n’êtes ici que grâce à la générosité de la France !» L’anecdote rapportée par l’écrivain Boubacar Boris Diop, associée au silence assourdissant des grandes figures alter mondialistes européennes à propos de la guerre de la France en Côte d’Ivoire a fait comprendre à l’intelligentsia noire que le salut de l’Africain ne peut venir que de l’Africain lui-même. La résistance aux manœuvres dilatoires des Français et des élites africaines corrompues qui leur servent de relais s’organise.

Le devoir de soutenir ceux qui ont le courage de poser les bonnes questions et de proposer des solutions qui placent le bien-être des Africains au centre de leurs préoccupations s’impose de plus en plus comme une évidence. Laurent Gbagbo, Paul Kagamé, Robert Mugabe, Thabo Mbeki, Muhammar Kadhafi. Les leaders africains qui mettent en péril leurs intérêts font l’objet d’une diabolisation acharnée par certains gouvernements occidentaux, relayée par des campagnes d’intoxication et de manipulations médiatiques souvent reprises docilement par des médias africains décérébrés ou tenus par la politique du ventre.

Lorsqu’il est élu en 2000, Laurent Gbagbo veut réaliser son programme : rendre l’enseignement accessible à tous, instaurer l’assurance- maladie universelle et faire en sorte que chaque Ivoirien ait droit à un toit. Selon la journaliste belge Colette Braeckman, « désireux de calmer le jeu politique, il rétablit M. Ouattara dans ses droits, organise un Forum de la Réconciliation nationale et en 2001, le RDR emporte les élections municipales. Les perspectives économiques sont jugées bonnes par la Banque mondiale, qui promet de nouveaux crédits, la Côte d’Ivoire semble se redresser. C’est alors que le président Gbagbo prend la décision d’aller plus loin : il veut ouvrir le marché national, car il estime que son pays ne doit plus être la chasse gardée de la France ». Les conséquences sont connues. Depuis trois ans, la Côte d’Ivoire est plongée dans le chaos parce que son président a osé vouloir inventer un avenir couleur Afrique. Même si Jacques Chirac n’a pas réussi à éliminer «le fauteur de troubles», il compte sur l’effet dissuasif de sa guerre en Eburnie pour annihiler toute velléité de récidive dans son pré carré. Le véritable défi à relever consiste à mobiliser des opinions publiques endoctrinées ou indifférentes pour lui faire comprendre que l’Africain du 21ème siècle ne transige plus avec sa liberté et sa dignité.

Et déjà, derrière le président Gbagbo, les voix de plus en plus nombreuses d’un continent en mutation s’harmonisent et une mélodie entêtante s’élève moderato cantabile : « Monsieur Chirac, il faut que vous le compreniez : nous voulons que vous partiez ».

Nathalie Yamb in Mutations & Le Courrier d'Abidjan, Janvier 2006

http://saoti.over-blog.com/article-4095929.html

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____Afrique mon Afrique, où vas-tu ? L’Afrique est-elle condamnée à être perpétuellement déféquer par l’Occident ?

L’Afrique est-elle condamnée à être perpétuellement déféquer par l’Occident ?

Togo : un pion de plus pour le FMI et la BM.

Comme sorti de la naphtaline, Fossoun Houngbo est nommé Premier ministre au Togo, succédant ainsi à Komlan Mally. Cette nomination n’est que l’aboutissement des rondes incessantes à Lomé des responsables du FMI et de la Banque mondiale. En effet, ces deux institutions ont visité le Togo à plusieurs reprises depuis la signature de l’accord politique dit global.

Sous prétexte d’aider le Togo à se développer, ces deux vampires, accompagnés de leur aile marchante de la Banque africainede développement (BAD), agités par les marionnettistes de l’UE et de Washington, s’activent plutôt à faire payer la dette, à demander une plus grande ouverture du marché togolais aux capitaux étrangers ainsi que l’accélération des privatisations, si tant est qu’il reste encore quelque chose à privatiser sous le ciel togolais. De toute évidence, Komlan Mally, Premier ministre depuis le 3 décembre 2007, et démis de ses fonctions le 5 septembre dernier, a été incapable de mobiliser les ressources pour satisfaire les besoins des "bailleurs de fonds".

Chose curieuse, à chaque visite des missions du FMI et de la Banque mondialeau Togo, la presse locale s’enthousiasme et présente la chose comme une tournée d’inspection à l’issue de laquelle les dirigeants togolais sont sanctionnés et humiliés, ou comme une opération purement humanitaire au chevet d’un peuple togolais miséreux. Grossière erreur ! C’est mal comprendre le rôle et le pouvoir de nuisance desdites institutions qui, en réalité, sont à la solde des puissances occidentales et principalement des firmes transnationales. Contre les prêts et autres (négligeables) dons, le FMI et la BM ainsi que les "donateurs" exigent, sans possibilité de recours, le démantèlement de l’Etat. Pour atteindre ces objectifs, tant au Togo qu’ailleurs en Afrique, il faut avoir aux postes-clés des hommes ou des femmes moulés et dressés dans des écoles occidentales néolibérales, experts dans des institutions internationales, ne connaissant aucune réalité du terrain sur lequel ils sont lâchés, suffisamment armés pour défendre les intérêts de leurs mentors, et n’ayant qu’une approche financièrement rentable des problèmes du pays. Capables de réciter à la minute toutes les théories d’ailleurs, ces marionnettes n’ont d’autres connaissances de l’histoire de leur pays que celles apprises de leurs maîtres. Les droits des citoyens n’existent pas à leurs yeux. Ils doivent réprimer ou étouffer les forces alternatives, à savoir l’opposition et les syndicats et faire adopter des lois toujours plus favorables aux étrangers. Ainsi, leur présence au pouvoir rassure les investisseurs étrangers. D’ailleurs le site de propagande du pouvoir RPT ne s’en cache pas. Dans un article titré La Surprise du chef, on lit « Le nouveau locataire de la Primature aura à poursuivre le travail entamé par son prédécesseur, Komlan Mally, et à mettre en œuvre les grands chantiers de modernisation au Togo ; des chantiers qui vont bénéficier du soutien financier des institutions internationales comme le FMI, la Banque mondiale, l’Union européenne ou la BAD ».

La preuve en est que Houngbo se définit comme un keynésien. L’additif d’afro-optimiste dont il s’affuble est plus propagandiste et démagogique qu’autre chose. Il aurait dû ne pas l’évoquer car, si notre bonhomme connaissait l’Afrique, il aurait compris que, justement, c’est l’adhésion systématique des dirigeants africains aux théories importées qui paralyse l’Afrique. L’Afrique a un modèle de société propre, fondé sur la liberté individuelle et la solidarité, hier représenté par l’existence d’un champ privé aux côtés d’un champ communautaire. Toute politique économique qui ne tient pas compte de cette réalité est vouée à l’échec et ne peut qu’encore massifier la pauvreté en concentrant les richesses du pays entre les mains d’une poignée d’individus disposant du capital. Le modèle économique africain est tout tracé. C’est l’économie populaire consistant à ouvrir l’actionnariat au peuple en transformant le champ collectif en entreprises publiques où chacun des citoyens doit investir, et le champ personnel en entreprises privées. Houngbo a pour mission d’accélérer la casse sociale en continuant l’assainissement des finances publiques et la modernisation du Togo. Deux pratiques consistant en réalité à procéder à la suppression des barrières douanières, la libéralisation du mouvement des capitaux, la construction des infrastructures moins rentables pour le pays, mais bénéfiques aux entreprises transnationales, l’augmentation des taxes et impôts, la privatisation des secteurs publics de l’eau, de l’électricité, la réduction des dépenses de santé, de l’éducation, la réduction des salaires, au blocage des avancements voire au dégraissage dans la fonction publique, la suppression de tout soutien public aux agriculteurs et de tous les frais affectés au bien-être de notre peuple. Bref, transposer mécaniquement le modèle libéral au Togo (et en Afrique) et détruire la vision africaine de la vie en communauté… Toutes ces mesures visent à faire des économies pour payer la « dette » et attirer les « bailleurs » et les « opérateurs économiques étrangers ». Un libéralisme pourtant de plus en plus violemment contesté dans son berceau occidental.

Au lieu de laisser ces guignols de dirigeants vendre les pans entiers de nos pays à des investisseurs étrangers, nous devons nous organiser et réaliser avant tout l’unité de l’Afrique. Ceci passe impérativement par le balayage systématique des marionnettes kleptomanes qui osent actuellement parler au nom du peuple africain. Manifestement, ces hommes et ces femmes, par leurs méthodes et leur indifférence face aux problèmes de notre peuple, prouvent qu’ils ne sont pas des nôtres, malgré leur peau noire. Ces criminels endurcis se moquent royalement de tout ce qui se passe autour d’eux. Voici deux exemples. Face au problème de l’immigration des jeunes Africains accompagnés de femmes et d’enfants, dont les embarcations de fortune coulent, et qui se font dévorer par des requins de la Méditerranée, ils n’ont de réponses que le silence. Pire, ils demandent aux Européens de leur fournir des outils pour contrôler leurs frontières. Face au peuple qui crie sa faim et sa soif, dans les rues, ils n’hésitent pas à lui tirer dessus. Jamais dans l’histoire de l’Afrique, on a vu d’hommes si prompts à travailler contre leur propre peuple. Non, jamais ! Tant que ces « dirigeants » seront au pouvoir, point de salut pour l’Afrique. Mais, il ne suffit pas de les renvoyer. Ceux qui les remplaceront doivent connaître notre peuple, son histoire, ses forces et ses faiblesses ; ceci pour formuler des solutions adaptées à ses besoins. Ces nouveaux dirigeants doivent être responsables, intègres, animés d’un esprit farouchement patriotique et comprenant l’acquisition du pouvoir comme une mission sacerdotale et non comme un outil d’enrichissement personnel.

Il faut ensuite définir notre propre stratégie de développement à partir de notre culture, et affronter le marché en réglementant les investissements étrangers pour éviter que les secteurs essentiels de l’économie échappent aux populations locales. Nous devons jouer nos intérêts en établissant des partenariats avec les entreprises étrangères qui favorisent la formation et les transferts de technologies afin d’ajouter de la valeur à la production locale et innover ainsi pour les producteurs locaux. Au lieu de nous astreindre à des obligations néolibérales que les Etats occidentaux violent allègrement, nous devons procéder à une allocation massive de crédits à bon marché aux opérateurs du secteur informel pour les faire passer de l’informel au formel et accorder des subventions à l’éducation, à la santé, à la production vivrière, à l’industrie, à l’habitat, à la recherche scientifique et à la technologie. Les pays africains ne relèveront la tête que s’il émerge une classe moyenne locale - véritable moteur du développement - avec un soutien au commerce régional, à l’exportation et aux petites et moyennes entreprises. Aussi, dans un cadre démocratique, il nous faut élaborer des lois pour contrecarrer la fuite massive des capitaux et renationaliser les sociétés publiques privatisées, mieux, bradées.

Aucun Etat n’a pu se développer en démantelant ses propres bases. Or, c’est ce que les « bailleurs de fonds » imposent à l’Afrique. Notre réponse doit être un refus clair et net. Les Etats-Unis, les Etats européens et les dragons asiatiques ont tous réglementé, contrôlé, protégé durant toute la phase préliminaire de leur développement, et continuent de recourir aux mêmes pratiques autant que nécessaire. En forçant l’Afrique à agir à contre-courant, le FMI et la Banque mondiale ainsi que leurs marionnettistes l’inscrivent dans une logique de tutelle permanente.

Mais l’un des problèmes fondamentaux que nous devons affronter, c’est la dette. Nous devons refuser de la payer car elle, « l’argent emprunté », n’est qu’un instrument d’asservissement du peuple et qui finance une répression systématique : nous ne pouvons accepter de payer les fusils et les balles qui nous massacrent.

12 septembre 2008

Rodrigue Kpogli

Secrétaire général de la JUDA http://lajuda.blogspot.com

Allain Jules

L'information déjantée, au Kärcher, et la liberté d'expression dans sa quintessence: mieux vaut mourir debout que de vivre couché

Afrique – Alassane Ouattara et Abdoulaye Wade font honte à l’Afrique

Publié le28 janvier 2012

Ouattara et Wade

Afrique mon Afrique, où vas-tu ?

Côte d’Ivoire – Tant que les Africains accepteront de se faire marcher sur les pieds, rien ne changera. Vraiment rien. J’ai été choqué de voir le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, être reçu en France, à l’aéroport d’Orly, pour sa visite… officielle, être accueilli par le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant. Comment peut-on envoyer un ministre recevoir un président ?

Le premier-ministre français François Fillon n’a pas daigné, lui aussi, se déplacer. Que vaut un chef d’Etat africain ? Le mépris que les pays occidentaux ont vis à vis de leurs homologues africains, devrais-je dire sous-préfets africains, est abyssal. La France a organisée une pseudo parade aux Invalides à l’honneur de son hôte ivoirien. Fastueux, avec escorte de la Garde républicaine à cheval et à moto, ce n’était que moquerie.

Comment l’Afrique est méprisée et maltraitée par la France ? Le président ivoirien vient de montrer l’illustration. Mais, il y a pire. Comment un chef d’Etat africain peut-il se déplacer en allant sur une chaîne de télévision ? Non, vous ne rêvez pas, Alassane Dramane Ouattara s’est rendu en début d’après-midi à LCI au lieu que la chaîne aille à lui. Ridicule. Sénégal – Le Conseil constitutionnel a accepté 14 candidatures dont celle d’Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle du 26 février à l’issue d’une longue séance de délibération. Il faut savoir que le même conseil n’accepte dans ses textes que deux candidatures alors que Wade court pour un 3e mandat. A gerber. Après l’annonce, hier soir, vendredi, de nombreux incidents ont eu lieu. Nous en saurons un peu plus dans la journée.

Craignant la popularité de l’artiste Youssou Ndour, le Conseil constitutionnel sénégalais a déclaré sa candidature irrecevable, sans toutefois précisé dans son arrêté, ce qui motivait sa décision. Elle est belle la démocratie sénégalaise, avec Wade aux commandes. Quelle honte ! Youssou Ndour ne fait pas seul les frais de cet arrêté scélérat. Ceux qui l’accompagne dans son malheur sont: Kéba Keinde et Abdourahmane Sarr.

Bien sûr, puisque Abdoulaye Wade est l’ami de Sarkozy, ou plutôt son laquais, vous n’entendrez ici chez nous en France, aucune voix s’élever contre ce viol du peuple sénégalais perpétré par cet homme qui a détruit la belle démocratie sénégalaise. Il ne reste qu’à l’opposition sénégalaise d’avoir un candidat unique sinon, ça va encore être la bérézina.

La défécation est l’acte d’expulser les matières fécales hors du corps.

Chez l'être humain, cela se fait par l'anus.

Acte essentiel et quotidien mais tabou dans de nombreuses cultures, et tout au moins très intime, il s'effectue de différentes façons dans le monde : les personnes peuvent s'accroupir ou s'asseoir, utiliser des toilettes publiques ou chez soi, voire faire leurs besoins en plein air, diverses méthodes sont utilisées pour le nettoyage anal, etc.

o Physiologie

Diagramme du rectum et de l'anus. 1- rectum, 2- sphincter extérieur, 3- sphincter intérieur.

En temps normal, la défécation est volontaire et nécessite une action consciente d’ouverture du sphincter anal. Cependant, une défécation involontaire peut se produire, par exemple en cas d’émotion forte, de troubles psychomoteurs, ou de maladie.

Le contrôle de la défécation, donc des sphincters, marque un des stades de l’évolution de l’enfant : celui-ci devient « propre », il n’a plus besoin de couches, et peut être scolarisé. Du fait de la forte portée symbolique de cette étape d’accession à la maturité, les psychanalystes ont nommé cette étape le stade anal.

http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9f%C3%A9cation

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____Classe moyenne, prospérité, pauvreté, géopolitique, matières premières, AFRIQUE, FMI... 1 milliard d'habitants aujourd'hui, 2 milliards en 2050 et autant de nouveaux consommateurs potentiels

ÉCONOMIE ACTU-ECO Conjoncture

L'Afrique, portée par ses classes moyennes

Mots clés : __classe moyenne, prospérité, pauvreté, géopolitique, matières premières, AFRIQUE, FMI__

Par Mathilde Golla Mis à jour le 18/01/2011 à 16:48 | publié le 18/01/2011 à 16:47 Réactions (38)

Grand magasin au Kenya. Crédits photo : SAYYID AZIM/ASSOCIATED PRESS Tweet S'abonner au Figaro.fr

Un milliard d'habitants aujourd'hui, 2 milliards en 2050 et autant de nouveaux consommateurs potentiels: la demande intérieure soutiendra la croissance en Afrique. Mais les risques géopolitiques restent vifs.



L'actualité nous renvoie l'image d'une Afrique instable politiquement, étranglée par la corruption, divisée par les conflits étatiques et ethniques, elle n'en reste pas moins et même peut être plus que jamais une terre de promesses économiques. Les perspectives de croissance à faire pâlir les économies développées s'expliquent essentiellement par l'essor de la demande intérieure, liée à l'émergence d'une classe moyenne dans un grand nombre de pays.

De fait, le développement du continent qui connait une croissance de près de 5% depuis plusieurs années, ne profite plus seulement aux élites. Dans une récente étude, intitulée «la pauvreté en Afrique est en train de chuter... beaucoup plus vite que vous ne le pensez!», les économistes Xavier Sala-i-Martin et Maxim Pinkovskiy mettent en lumière le lien direct entre la hausse du PIB et la baisse de la pauvreté. A ce rythme, les experts estiment même que l'objectif du millénaire pour le développement de diminuer de moitié la pauvreté sera atteint en 2017 pour l'Afrique subsaharienne.

La pauvreté diminue donc sur le continent. Mieux, une nouvelle classe de consommateurs en mesure de dépenser plus que le strict nécessaire grossit non plus seulement dans les pays les plus avancés comme l'Afrique du Sud, le Ghana ou le Nigeria mais également au Kenya, Sénégal ou en Ouganda.

De nouveaux modes de consommation inaccessibles auparavant se développent dans ces pays. L'utilisation du mobile, d'Internet, d'électroménager, de cosmétiques ou la fréquentation de restaurants ou de supermarchés sont en plein essor. Sur un continent qui compte près d'un milliard d'habitants et devrait en compter près de 2 milliards en 2050, le nombre de ces nouveaux consommateurs ne cesse de croître. Une étude de McKinsey estime que cette nouvelle classe sociale devrait dépenser plus de 1,4 milliard de dollars en 2020 contre près de 860 millions en 2008.

La demande externe progresse également

Pour répondre à cette nouvelle demande, des centres commerciaux et des grandes enseignes se multiplient sur le continent et se livrent une concurrence acharnée. «La vigueur de la demande intérieure dans plusieurs pays» est un soutien à la croissance du continent, note le Fonds monétaire international. Le taux de croissance continuera également à être porté par «l'appui de la remontée des exportations», elles-mêmes alimentées par la reprise des échanges internationaux, prévoit le FMI. Déjà en 2010, le commerce entre la Chine et l'Afrique s'est littéralement envolé. Un rapport du gouvernement chinois publié en fin d'année note que les échanges entre le géant asiatique et le continent noir ont augmenté de près de 50% l'an passé à 114,8 milliards de dollars. Selon l'étude, «la Chine va encourager les échanges commerciaux avec l'Afrique, élargir la coopération, explorer de nouvelles méthodes de coopération et partager les bénéfices du développement avec les pays africains».

Même si les exportations de matières premières restent un pan essentiel de l'activité commerciale africaine, elles ne constituent plus l'unique activité commerciale du continent. L'institution dirigée par Dominique Strauss Kahn affirme ainsi que «de solides fondamentaux» mettent le continent «en bonne position pour profiter de la reprise mondiale». Le FMI mise sur un taux de croissance de 5,5% au sud du Sahara en 2011 et de 5,1% en Afrique du nord contre une croissance mondiale de 4,4%.

Les risques sont immenses

Preuve de cette réussite économique, la locomotive économique du continent, l'Afrique du Sud a récemment rejoint le club des BRIC, les quatre grands pays «émergents» en plein boom économique: le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine. Néanmoins, les performances économiques restent très contrastées d'un pays à l'autre. Le Congo-Brazzaville devrait connaître une croissance de 8,7%, le Nigéria de 7,4% alors que le Burundi, Malawi ou Madagascar figurent toujours parmi les pays les plus pauvres au monde avec 70% de la population vivant sous le seuil de pauvreté.

Par ailleurs, le climat des affaires se dégrade avec l'essor d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La corruption, le manque d'infrastructures et d'accès aux soins sont autant de freins à la croissance et rendent les investisseurs frileux.

Et les incertitudes géopolitiques sont vives. Les conséquences économiques de la révolution de Jasmin en Tunisie restent, pour l'heure, difficiles à mesurer. Le ministre de l'Intérieur Ahmed Friaa évoque 1,6 milliard d'euros de pertes à l'économie. Le nombre d'élections prévues sur le continent en 2011, pas moins de 17, inquiète. Surtout, le doute sur l'issue et l'impact de la crise ivoirienne, locomotive économique de l'Afrique de l'Ouest, est immense. Mais si l'on en croit un proverbe africain, «quand un arbre tombe, on l'entend; quand la forêt pousse, pas un bruit». La croissance du continent pourrait ainsi continuer à progresser en silence.

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/01/18/04016-20110118ARTFIG00458-l-afrique-portee-par-ses-classes-moyennes.php

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_†___Whitney Houston est décédée ce samedi... L'ESPRIT, essence de tout être, est libre et éternel. Chaque être qui se considère en tant qu'esprit et non pas en tant que corps, est éternel et non pas "immortel"

† Elle a été retrouvée morte dans la chambre d'hôtel dans laquelle elle résidait †



† Whitney Houston avec sa mère et Clive Davis en 2006 © reuters




Mise à jour 12/02/2012, 13h13 :

Selon TMZ.com, il est possible que la chanteuse se soit noyée dans sa baignoire. Son corps, retrouvé par ses proches, avait été retiré de la baignoire avant l'arrivée des secours. Une autopsie sera pratiquée pour découvrir les causes de la mort. Aucune substance illégale n'a été retrouvée dans la chambre, mais des boîtes de médicaments prescrits ont été retrouvées par la police.

Article originel

La chanteuse Whitney Houston est décédée ce samedi à Los Angeles en Californie. Elle était âgée de 48 ans.

C'est l'entourage de la chanteuse qui l'a retrouvée dans sa chambre d'hôtel, située au Hilton de Beverly Hills. Les secours ont été appelés, mais n'ont pas pu réanimer la chanteuse. Sa mort a été officiellement déclarée à 15h55 de l'après-midi.

Les membres de sa famille et ses amis qui se trouvaient dans la chambre d'hôtel à l'arrivée de la police ont identifié le corps. Les causes de la mort demeurent inconnues, et si rien n'indique qu'elle soit lié à un événement criminel, la police de Beverly Hills a tout de même ouvert une enquête.

La nouvelle du décès de Whitney Houston survient quelques heures avant la cérémonie des Grammy Awards, et avant la soirée préliminaire aux Grammy Awards, qui était organisée par son mentor et ancien producteur, Clive Davis.

La mort de Whitney Houston a été officiellement déclarée à 15h55






Ci-dessous un reportage de BFM TV sur le décès de Whitney Houston



http://www.grioo.com/ar,deces_de_la_chanteuse_whitney_houston_a_l_age_de_48_ans,22075.html


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  • la liberté et le conditionnement

L'ESPRIT, essence de tout être, est libre et éternel. Chaque être qui se considère en tant qu'esprit et non pas en tant que corps, est éternel et non pas "immortel" Pour être éternel il faut être libre. Pour être libre il faut se libérer du conditionnement... ...Social - Religieux - Intellectuel - Scientifique...

Que le monde puisse être ce qu'il est n'est pas normal, tout le monde en conviendra. Chacun pour des raisons différentes d'ailleurs. Le monde a toujours été ainsi et il n'y a aucune raison pour qu'il change maintenant. A croire que le monde est ce qu'il est pour énerver chacun, pour pousser chaque individu dans son ultime retranchement afin de s'y découvrir lui-même. Car à force de fuir le monde et sa fureur chaque individu finira bien par tomber sur lui-même. Comme beaucoup vont se faire peur tout seul ils reviendront vite vers ce monde de fous. Toutefois certains tenteront de s'apprivoiser, de se domestiquer et finalement plongeant de plus en plus en eux-mêmes y dénicheront cette petite lumière qui les conduira jusqu'à leur immortalité. Nous sommes tous des immortels... à condition de le savoir, sinon nous ne sommes que des mortels... limités, grincheux, vindicatifs, envieux. Comment savons nous que nous sommes des immortels ? dès que nous n'avons plus rien à prouver à personne, dès que nous respectons le point de vue de l'autre même si nous ne le partageons pas, dès que nous ne déclarons plus de guerre, dès que nous n'avons plus besoin de serments de fidélité pour avoir confiance en nous-mêmes, dès que nous avons conscience de notre éternité.... Alors nous sommes éveillés et plus rien ne peut nous conditionner....

Qu'est ce qu'être éveillé ? C'est être lucide, sur les mondes visibles et invisibles, sur les actes et sur les intentions, sur nous-mêmes et sur les autres.

Qu'est ce qu'être conditionné ? C'est être mis en boîte, c'est être rangé dans un placard, c'est accepter de ne pas regarder au-delà de son petit carton personnel, c'est croire ce qu'on nous dit. Tout. Même ce qui n'est pas vrai. Et surtout ce qui est faux.

Qu'est ce qu'une prison ? C'est un endroit où l'on met les gens dans des petites boîtes bien fermées, pour qu'ils ne s'échappent pas, ni en pensée, ni en action. C'est pourquoi la terre est une prison.... Personne ne parvient à en descendre, sauf les astronautes et ceux qui quittent leur corps.... Encore que... parmi ces derniers il y en a pleins qui replongent de suite dans le grand lac de leur anéantissement..... Il ne faut pas confondre les petites boîtes de la Terre qui sont des prisons de pensées et de comportements avec les zones de l'astral qui sont des endroits de grandes libertés, où se retrouvent tous ceux qui sont animés par une même passion. Sur Terre on met un être en boîte car on le conditionne : tu penseras comme ceci, tu feras cela, tu diras ca, et tu n'iras pas là ! En astral l'être va là où il se sent bien, il atteindra la zone des peintres car il en est un, la zone des nudistes car il en est un, la zone des rappeurs car il en est un, la zone des danseurs de tango car il en est un, la zone des collectionneurs de bouchons car il en est un..... il ira aussi dans la zone du mélange car il aime tout ce qui est différent de lui....

Se déconditionner Comme chacun de nous se sera affirmé selon une forme et un sexe il lui faudra se libérer de la forme à laquelle il se pense appartenir. Il devra également se libérer de tout ce qui l'entoure, en somme il devra se déconditionner.

Le conditionnement

Tout être conditionné n’est pas éveillé. Tout être qui s’éveille à lui-même ne peut demeurer conditionné à son époque. Cela ne veut pas dire qu’il va partir en croisade contre ses contemporains et refuser de se soumettre aux règles de bienséances générales… Extérieurement il demeurera respectueux des autres et de certaines traditions mais intérieurement il sera libre et sa vision des choses sur les êtres et le monde qui l’entoure va totalement changer. On se déconditionne à partir du moment où l'on se place en dehors de tout système de pensée.

La liberté, comme l'éveil, commence toujours par l’opposition. L’opposition n'a rien à voir avec la violence physique ou verbale. L'opposition n'a rien à voir avec la révolution, la méchanceté ou le refus. L'opposition est ce qui nous permet de nous distinguer des autres. De séparer le JE du NOUS. En somme de devenir individuel. Ainsi la conscience individuelle qui forme mon âme se sépare de la conscience générale qui forme le lac commun. A partir de là elle peut commencer à se solidifier, à s'individualiser. Pour qu’une âme soit libre, sa conscience doit devenir indépendante. L’être qui se voit, l’être qui s’éveille se sépare automatiquement du lac de conscience et devient lui-même son propre lac.

"Je suis" n’est pas anodin. On ne peut dire Je suis lorsqu’on agit comme un mouton. Qui a besoin d’un berger n’est pas individualisé. Bien sûr on peut s’intéresser à ce que d’autres font et même y adhérer à la seule condition que l’adhésion de soi-même soit totalement comprise, acceptée, délibérée. Beaucoup suivent un guide, un groupe, une idée, par convenances, par obligation, par peur ou par facilités. Non pas parce qu’ils ont vraiment réfléchi mais parce que c'est rassurant ou plus commode de suivre les autres. Quand on réfléchit vraiment, on n’a plus besoin de personne pour nous montrer le chemin, car il n’y en a qu’un et un seul pour celui qui pense en lui-même. Et il est personnel. Toujours.

Qui pense encore de nos jours ? non pas d’une pensée élaborée par la voie des études, mais d’une pensée hors du temps et hors de l’espace, d’une pensée qui sort de l’âme, d’une pensée qui vient de l’esprit et qui va y retourner pour l’identifier ?? … Qui pense ainsi ? ... hormis quelques poètes moqués par la masse dite "instruite". Il n’y a rien de pire que la pensée unique qui sort d’une société uniformisée par un enseignement plat qui n’a d’autre orientation que celle de faire de tous les habitants d’un monde des moutons de même gabarit. Être conditionné c’est croire sans avoir fait passer l’objet de sa croyance sous le projecteur de sa pensée personnelle. Qu’une pensée unique puisse être imaginée et mise en place par l’élite intellectuelle d’une société prouve simplement que cette élite intellectuelle interdit de s’exprimer tous ceux qui ne pensent pas selon le schéma de la pensée unique instaurée par cette minorité. Il en va de même pour un Dieu unique. Comme les sociétés ne prient visiblement pas le même Dieu, quiconque voit "son Dieu" désavoué se sent humilié et part en guerre. Si Dieu est unique chacun veut alors imposer le sien aux autres. Car enfin si le Divin est Un, les chemins qui mènent à ce Tout qui est Un sont innombrables et si chaque religion voulait bien se considérer comme "un chemin possible" le monde pourrait alors profiter de ces multiples chemins mis à sa disposition. Croire ou nier c’est la même chose. Pour que l’être soit éveillé il doit être alerte. Pour être alerte il ne doit pas être formaté. S’il est formaté il va alors penser en fonction du formatage qu’il aura reçu. Il ne sera pas libre. Et toute la gamme, infinie au demeurant, de sa réceptivité sera bloquée par le cadre du formatage qu’aura reçu son cerveau.

L’enseignement et la religion sont les deux principaux responsables du conditionnement. Qui "croit" ne pense pas. Qui "est instruit" ne pense pas. Il ne faut pas confondre "penser et réfléchir" avec "analyser et retransmettre les idées des autres ou les formules apprises". Il ne faut pas confondre non plus instruction et intelligence. L'instruction forme les diplômés. Et les diplômés conduisent le monde, or les diplômés sont formatés donc conditionnés donc soumis, donc manipulables… Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas suivre des études… loin de là ! La poursuite des diplômes emprisonnent l’âme, pas la poursuite du savoir.

Pour penser il faut être libre, pour accéder à la pleine conscience de soi il faut être libre… Or si le conditionnement provient toujours du domaine social, politique, religieux, intellectuel, philosophique et scientifique, il provient aussi de notre vécu, de notre passé... car nous nous "auto-conditionnons" également.

L’acceptation L'obéissance est soumission, elle est imposée. L'acceptation est volonté, elle est donc choisie. L’être, pour être libre, ne doit en aucune façon fléchir sous le poids d’une autorité qui l’effraie, il doit parvenir à accepter sans aucune contrainte extérieure ce qu’il est dans sa totalité. Pour accepter il faut pouvoir voir. Pour voir il faut parvenir à la Lumière. Parvenir à la lumière c'est voir les ombres que les autres et la société font peser sur nous. Et parvenir à la lumière c'est également voir nos propres ombres, celles que nous entretenons nous-mêmes sur nous-mêmes, c'est voir nos leurres et nos défauts. C’est cela la liberté de l’âme.

Voir ne veut pas dire se débarrasser. Nul ne peut se soustraire aux lois générales, car nous vivons tous en communauté. Mais tout le monde peut voir l'emprise que la société fait peser sur chacun au travers de la vie quotidienne. Nous sommes tous conditionnés. Le premier conditionnement qui nous emprisonne dans nos cellules de pensées étant, encore une fois, l'enseignement. Encore une fois cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas étudier… loin s’en faut ! Ce sont les conditions dans lesquelles les choses nous sont apprises qui sont mises en cause. Quiconque va, libre, vers un savoir verra la chose, objet de son désir de savoir, telle qu’elle est. Quiconque se verra contraint d’apprendre une chose qu’on lui enseigne ne verra ladite chose qu’au travers de la contrainte qu’il subit. De plus tout savoir est formaté... puisqu’il est transmis. Il subit les variantes que chaque transmetteur appose. Quiconque est contraint ne fera pas la différence entre la chose elle-même et son formatage. Quiconque est libre ou a le désir sincère d’apprendre une chose verra la chose elle-même et son formatage. Il aura ainsi une vision éclairée de son savoir. Il le remettra alors fatalement en cause afin d’éliminer le formatage. En somme il retirera l’emballage pour ne prendre que le contenu. Les autres ne feront pas la différence entre l’emballage et le contenu.

…Car, encore une fois, l'éveil commence toujours par l'opposition aux autres donc à la société… S'opposer aux autres et à la société c'est se retirer du groupe, c'est en final s'individualiser. Celui qui s'est trouvé lui-même n'a plus besoin des autres pour être. Se retirer du groupe ce n’est pas vouloir le transformer, ce n’est pas vouloir le diriger autrement. Celui qui s’oppose pour diriger à sa manière l’objet de son opposition ne s’est jamais retiré du groupe, il manifeste alors son besoin de pouvoir qui est un signe d’appartenance aux Ténèbres c’est-à-dire à un niveau de conscience inférieur. Qui est libre ne veut rien gouverner. Qui est éveillé se déconditionne. Qui se déconditionne est libre. Vouloir le pouvoir c’est toujours vouloir être relié aux autres.

Pour être libre il faut aussi se décharger de ses propres ténèbres. Se décharger de ses ténèbres c’est accepter son passé. Non pas uniquement le passé de la vie en cours, mais le passé total et antérieur de l’âme. Accepter son passé c'est alors le déposer, s'en décharger, s'en désencombrer. Se désencombrer de son passé ce n’est pas s’en débarrasser, ni l’oublier, se désencombrer ou se décharger de son passé c’est le dépasser.

Le dépassement ce n’est pas l’oubli. Ce n’est pas plus l’oubli d’une situation que le pardon d’une offense… Le ressenti est toujours là, au fond de soi, on le sait toujours, mais on n’y attache plus d’importance… On est passé à un autre stade, un autre sujet, un autre objectif, une autre idée…. On l’a dépassé, on ne l’a pas enfoui, on ne l’a pas annulé, on ne l’a pas oublié…. Accepter c’est éclairer. Éclairer c’est évacuer les ombres, toutes les ombres. Accédant à la lumière toutes les ombres dans l’être qui souillent l’âme et qui sont pour la plupart liées à la mémoire des incarnations précédentes qui forment l'âme sont ainsi diluées, balayées, envolées. La lumière ne dissimule pas les ombres, elle les annule. Mais si la lumière s’éteint tous les fantômes du passé ressurgissent. Ce n’est pas parce que l’être va mener une vie pieuse ou "pure" qu’il va accéder à la lumière en lui-même, mais c’est parce qu’il accèdera à la lumière en lui-même qu’il mènera une vie de détachement. C’est une ineptie d’imposer un style de vie en vue de l’obtention d’une qualité. C’est parce qu’on a approché une qualité que l’on va automatiquement, soi-même, décider d’un style de vie. La dictature religieuse va enfermer les gens soit dans une culpabilité intérieure permanente détruisant ainsi leurs vies et la possibilité de s’élever, soit dans l’illusion d’une pureté qu’ils n’ont absolument pas. Chacun accèdera à la lumière en lui-même parce qu’il se sera trouvé en plongeant en lui-même et non pas en suivant des rites imposés par d’autres. Il faut donc se détacher du groupe et des idées reçues et faire son chemin seul.

Le monde des êtres réalisés, c’est-à-dire tous ceux qui parviennent à leur indépendance, vont tous, pour l’éternité, vivre ensemble dans une communion totale. Chacun devra entrer en communion avec tous les siens de son groupe…. Et cela n’a rien à voir avec les groupements humains qui demandent à chacun de renoncer à ses propres libertés dans l’intérêt de tous. Ici bas l’intérêt du plus grand nombre prime sur l’intérêt de l’individu. Ce qui fait qu’aucun être n’est véritablement bien dans un groupement puisque chacun doit renoncer à être ce qu’il est. Ce ne sera pas le cas dans les mondes éternels. La communion des âmes n’est pas l’adhésion à des règles communes. Dans la communion des âmes qui est une fusion d’Amour il n’y a aucune règle, chacun étant exactement en harmonie avec le tout dans lequel il entre, chacun étant exactement en harmonie d’abord et avant tout avec lui-même. Chacun dans ce tout est totalement libre. Car... qui accepte sans comprendre ou contre son gré n'est pas libre mais esclave. Et à aucun moment l'acceptation de soi ne peut perturber la liberté d'un autre. Quiconque s'accepte lui-même se retrouve sur la même longueur d’onde que l’autre qui en fait autant pour lui-même. Car en s’acceptant soi on accepte aussi tout ce qui est. L'acceptation de soi mènera toujours au dépassement de ce qui entoure l'être et le mènera à la liberté d'esprit. La société ne pouvant plus avoir d'influence sur lui, l'être est libre. Et le dépassement sera toujours vécu au départ comme un renoncement....

Détachement – renoncement – dépassement

Puisque nous naissons et vivons en société nous ne pourrons jamais nous déconditionner totalement. Le conditionnement est inhérent à la vie dans la matière. Il y a d'ailleurs plusieurs sortes de conditionnements. Se déconditionner consistera à prendre suffisamment de recul sur soi et sur la société pour voir le conditionnement dans lequel on évolue. Ce recul, s'il est persistant, permettra d'accéder à sa propre pensée.

La liberté de penser, qui est la liberté fondamentale de tout être, n'est... bizarrement... pas ou peu utilisée. Il ne faut pas confondre la liberté de penser et la liberté d’expression. Il est difficile de savoir ce qu’il est légitime de dire ou pas. Il est difficile souvent de faire la différence entre ce qui est constructif et ce qui est destructeur, ce qui est libérateur ou ce qui est dangereux. La liberté d’expression a toujours été plus ou moins étouffée et cela dans tous les pays du monde y compris les pays occidentaux. L’expression, quoi qu’on en dise, ne sera jamais libre. Encore que … pour revendiquer la liberté d’expression il faut déjà utiliser la liberté de penser. A quoi cela servirait-il de faire la révolution pour acquérir le droit de s’exprimer quand on a rien à dire ? Car la liberté de penser ne peut être étouffée par qui que ce soit, ni par quoi que ce soit… sinon par l’être lui-même qui refuse de voir ce qui le conditionne. Si vous ne voyez pas votre conditionnement vous n’avez pas la liberté de penser. Car votre pensée est sujette à votre conditionnement et l’on ne peut défaire les liens que l’on ne voit pas. La liberté de penser implique que l'être ne se réfère à aucun dogme, aucune science, aucune loi... et ce n'est pas si évident que cela.... puisque le même et unique ruisseau de conscience coule sans cesse dans toutes les propriétés que sont les corps… Chacun croit penser mais chacun ne fait qu’utiliser le ruisseau qui passe chez lui, ruisseau qui charrie la même eau qui traversera la propriété du voisin. Donc… la conscience relie tout le monde. Tant que l’être ne deviendra pas sa propre source de conscience il ne pensera jamais, il ne fera qu’égrener les pensées des autres ou réciter les textes qu’il aura appris.

Dès que l’être devient sa propre source de conscience il se libère de l'emprise de la matière. Il coupe le cordon qui le relie à la Grande Mer de la Pensée. Il devient lui-même sa propre source de conscience. Pour ce faire l’individu dans la matière doit voir et constater cette emprise qui est multiple. Il lui faut ensuite dépasser cette emprise, c'est-à-dire "voir autrement", "trouver autre chose" pour que, dégagé de l'intérêt qu'il porte à la matière, il puisse se voir lui-même. C'est ainsi qu'il entrera dans son propre monde et qu’il le délimitera. Il devra dépasser l'emprise de la matière et non pas simplement y renoncer. Renoncer ne veut pas dire rejeter, car le fait même de rejeter ne pourra jamais conduire vers la lumière puisqu’il s’agit d’une qualité du néant qui refuse tout. Refuser ou rejeter n’est pas renoncer. Renoncer c’est accéder au détachement. Or le détachement ne signifie pas l'indifférence, le désintérêt ou l'abandon, mais se séparer de. Le dépassement signifie le franchissement, c'est doubler, distancer.... Quand on renonce au groupe on peut alors le dépasser et suivre désormais une route qui n'a plus de chef de file. Car on peut renoncer au groupe et demeurer toujours dedans. On renonce à la société, on refuse de jouer son jeu mais on ne fait rien d'autre. On se place dans le rejet, dans la révolte, dans la violence ou dans l'auto destruction. Renoncer ou se détacher ne suffit pas. Il faut dépasser le groupe et chercher son propre chemin. Là il n'y a plus besoin de renoncer, il n'y a plus besoin de se révolter, il n'y a plus que la joie de sa propre découverte.

Dépasser ce n’est pas suivre une autre route identique ou opposée... c'est cela que font tous ceux qui changent de parti politique, de pays, de religion, de métier.... Dépasser c'est ne plus avoir besoin de suivre une route comme appartenir à un parti politique, à un pays, une religion…. C’est s’en passer. Renoncer c’est abandonner, s’abstenir. Rejeter c’est chasser, éliminer, exclure. Le dépassement c'est se libérer. Le dépassement c'est s'agrandir, c'est accepter toujours plus. C'est aller au-delà de l’apparence de soi pour parvenir enfin à soi. Le dépassement n'est pas le pardon. Le pardon a deux sources : la première est le renoncement à la vengeance, la deuxième est l'acceptation de l'action qui a été commise. Renoncer à la vengeance ou accepter l'action ne signifie pas la grandeur d'âme de l'être qui pardonne. On peut renoncer à la vengeance par peur des représailles et accepter l'action d'un méfait par incompréhension de la portée désastreuse de celui-ci. On peut aussi renoncer à la vengeance par compassion ou accepter l'action par compréhension de celle-ci. Nous ne savons pas dans quel état d'esprit se trouvent ceux qui pardonnent. Le savent-ils eux-mêmes ? ...

Mais on peut aussi décider de ne pas envisager le pardon et se situer sur le dépassement. Ce dépassement là n'est pas l'oubli de l'action mais c'est laisser l'être fasse à son action. On n'est ni dans le pardon, ni dans l'accablement, ni dans l'indifférence. Car le dépassement ne s'embarrasse pas de la nécessité de pardonner. Le dépassement est toujours au delà. La Lumière n’exclue rien, n’élimine rien, ne chasse rien. La Lumière englobe tout. En ce sens elle dépasse tout. Quiconque est dans le dépassement se trouve déjà sur le sentier qui lui fera atteindre la Lumière. On peut se pardonner et s'envoler vers des destinations nouvelles, libre, ou se lamenter, s'auto punir et brûler son âme au bûcher de ses propres préjugés. Être libre c'est abandonner derrière soi tout ce qui encombre et ce qui encombre c'est tout ce qui retient, tout ce qui fait mal, mais aussi tout ce qui attire. Les calomnies, les comparaisons, les désirs, les possessions, les remords, les guerres, les moqueries, les mauvaises inspirations tout cela fait mal. Tout cela retient si le détachement dans le dépassement (et non pas dans le renoncement) n'est pas atteint.

Une grande quantité de gens ont une capacité naturelle étonnante à tourner les pages. Il ne faudrait pas croire qu’ils sont dans le dépassement car ils sont, là, plutôt, dans l’indifférence ou dans le manque d’attachement sincère. Les gens imaginent que le dépassement c'est oublier ceux qu'on a aimés, ce n'est pas cela du tout, c'est simplement voir les règles de la société qui font de nous ce que nous ne sommes pas. Ce n'est pas ne plus aimer ceux qu'on a aimés. Tout véritable sentiment d’amour demeurera éternellement fidèle. L’amour ne se dépasse jamais puisqu’il est le but final.

Le déconditionnement

Pour pouvoir se déconditionner il faut avant tout constater son propre conditionnement. A partir du moment où l'on a constaté son propre conditionnement cela ne veut pas dire qu'il faille vivre comme un marginal, on peut tout à fait vivre selon les normes en vigueur mais en le sachant. Fatalement il y aura des actes et des pensées qui n'auront plus cours en nous. Mais nous vivons en société et nous devons tous suivre des lois communes. Nous avons tous des droits et des devoirs.

Il y aura en outre des conditionnements dont nous ne pourrons pas nous défaire, ce sera celui de la méthode de pensée qui nous a été imposée depuis notre conception. Non pas l'enseignement en lui même qui est le plus grand des conditionnements, mais le langage. Le langage conduit notre cerveau sur une voie de réflexion dont nous ne pourrons nous défaire puisque nous pensons sans cesse, à moins de savoir pratiquer le silence blanc ou silence mental que seuls quelques yogis expérimentés parviennent à maîtriser après de longues années de pratiques.

Puis il y a notre époque, notre civilisation, notre pays.... Tout est facteur de conditionnement. Notre habillement, notre nourriture, le climat de nos régions, notre éducation, notre environnement, nos musiques et pire que tout notre société de consommation avec tous ses journaux, magazines, jeux, publicités etc... Tout nous conditionne, tout contribue à nous façonner pour nous faire entrer dans un moule social afin que les vagues individuelles ne débordent pas du vase commun. Et ce n'est pas tout, il y a aussi le conditionnement dans lequel nous maintiennent les choses qui nous entourent. Beaucoup, pour ne pas dire tout le monde, sont liés aux choses. Non pas qu'ils les aiment (encore que....) mais certaines d'entre elles leur sont devenues indispensables.... Être lié aux choses c'est toujours demeurer dans le conditionnement.

Alors, à moins de vivre comme un sauvage au milieu de la jungle, tant que nous respirerons nous serons liés aux choses et au langage. L'important c'est de le voir afin de s'en libérer avec son dernier souffle. Et pour s'en libérer à l'instant de notre mort, afin que ces choses ne soient pas des chaînes qui nous retiennent à la matière, il va falloir accepter de son vivant non pas d'y renoncer mais de s’en détacher jusqu’à pouvoir les dépasser.

Renoncer est une action ou une décision, se détacher est un état d'esprit, un état d’âme, non une action. Quiconque ne peut penser par lui-même et ne peut s'empêcher d'égrener les idées des autres ou que l'Enseignement lui a appris, est conditionné. Quiconque s'attache à la forme plus qu'au fond est conditionné. Quiconque "croit", peu importe le domaine, sans remettre en cause ni chercher sa propre vérité est conditionné.... Quiconque rejette toutes formes de croyances est tout aussi conditionné que le croyant. Quiconque est conditionné n'est pas libre... Quiconque n'est pas libre n'est pas individualisé. Il appartient toujours au lac de conscience et son âme sera à nouveau remise dans le circuit de la réincarnation. Quiconque est Libre se détache du groupe. Quiconque dépasse le groupe est alors dans l'Acceptation de tout ce qui est et se trouve en harmonie totale avec lui-même et avec toutes les âmes qui sont sur la même fréquence de dépassement que lui-même. Aux commandes de lui-même, il sera libre..

La prison mathématique

Lorsque l’âme s’harmonise sur la fréquence de l’univers elle s’harmonise sur une logique universelle, sur laquelle toutes les âmes de l’univers vont construire leurs propres fondations. Cette logique universelle est mathématique et met en avant la révélation de la matière et de l’intelligence contenue dans la matière. Ainsi l’univers devient-il de plus en plus technique car la logique universelle écarte tout sentimentalisme. C'est pourquoi les mathématiques ont toujours eu une place d’honneur dans l’univers. En possession du savoir des maths et des sciences officielles on pourrait dire qu’un être s’en sort dans la vie. Mais sans ce savoir l’être a la capacité de sortir de la vie… Car la logique humaine qui a découpé et cloisonné en sous secteurs la logique universelle interdit toute autre logique que la sienne. Elle dispense alors un enseignement qui est une prison mentale pour les âmes incarnées car l’enseignement des humains conditionne les humains.

L’âme branchée sur la fréquence universelle ne perçoit plus les autres fréquences, à savoir celles de la Vibration Originelle, celles de l'Être Suprême ni même sa propre fréquence personnelle. Si l’esprit individuel veut progresser il doit impérativement lâcher prise à son connu de l’univers. Car les deux mondes n’ont pas la même logique. Voir le monde de l'Âme avec les yeux et la logique de l’univers conduit à le voir d’une manière totalement erronée. Lorsque l’individu comprend le monde de l’âme il ne comprend plus l’univers. Expliquer le monde de l’âme à quelqu’un qui raisonne sur la fréquence de l’univers ne rime à rien. Puisque ce dernier ne va faire qu’imaginer un autre monde basé sur les règles universelles. Puis lorsque l’individu continue son évolution et perçoit le monde de lumière il doit à nouveau lâcher prise à toute la connaissance qu’il a du monde de l’âme. Car cet autre monde n’a, encore une fois, pas la même logique que celle du monde de l'Âme et encore moins celle de l’Univers. L’ individu qui s’éveille est sans cesse dans une position de basculement entre les diverses logiques de l’Esprit qui vont le conduire soit au doute, soit à la folie, soit à la réflexion.

C’est en acceptant de se perdre que l’on se gagne. Si l’on accepte de ne plus être ce que l’on est on devient autre chose qui se souvient de ce qu’il était. Si l’on n’accepte pas de devenir autre chose que ce que l’on est, puisqu’on ne peut plus continuer à être ce que l’on était, étant donné que le corps n’est plus, l'âme va se défaire de son refus en replongeant dans le lac de conscience et en s'y dissolvant.


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http://www.aux-ames-pionnieres.com/spiritualtrek/35liberteconditionnement.html

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