Et maintenant, où va le Congo ?
"On espère qu’on aboutira à un résultat qui sera crédible", a déclaré le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, vendredi, alors qu’avaient été publiés dans la nuit les résultats officiels presque complets des législatives, tenues le même jour que la calamiteuse présidentielle du 28 novembre dernier au Congo.
L’optimisme est une qualité pour un homme politique mais on voit mal comment le souhait de M. Di Rupo pourrait se réaliser alors que les observateurs internationaux, nationaux et la Conférence des évêques du Congo (l’Eglise disposait de 30 000 observateurs) ont déjà indiqué qu’il n’en était rien. "Ce qui se passe présentement au niveau de la compilation des résultats des élections législatives est inacceptable. C’est une honte pour notre pays", avaient dit les évêques du Congo le 12 janvier. Les experts électoraux internationaux, appelés pour donner un peu de crédibilité au dépouillement, avaient quitté Kinshasa précipitamment le 14 janvier, devant la mauvaise volonté de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) pour leur laisser libre accès aux données.
Pour l’essentiel des observateurs, c’est un fait : les élections du 28 novembre au Congo ont été maculées de tant d’irrégularités qu’elles n’ont pas de légitimité.
Le ministre belge des Affaires étrangères est le seul à soutenir qu’elles "n’ont pas changé l’ordre d’arrivée" à la présidentielle : avec 3 millions de voix d’écart officiel entre les deux hommes, mais 3,6 millions de doubles enregistrements d’électeurs, 1,6 million de bulletins disparus et des transferts frauduleux de voix de Tshisekedi ou Kamerhe sur les totaux de Kabila, il a du mal à faire partager sa position.
Le problème, aujourd’hui, ce n’est pas tant les résultats annoncés par la CENI (58 sièges sur 432 pour le parti de Kabila, 150 avec les alliés), décrédibilisée, que de savoir où va le Congo. Où va-t-il avec un Président considéré comme illégitime par plus de la moitié des Congolais ? Où va-t-il avec une armée qui a, ces dernières années, attaqué la résidence Kabila à Kinshasa, perpétré deux attaques au Katanga et s’indigne de la prépondérance de la garde présidentielle sur le reste des forces nationales ? Où va-t-il avec une population qui n’a pas confiance en ses dirigeants alors qu’elle ne mange pas, que les prix montent et qu’il faudra dans les prochains mois rembourser les dettes contractées pour ces élections-mascarade ?
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http://congo-dechaine.info/content/et-maintenant%E2%80%A6-quelle-alternative-politique-au-congo
« Ce n'est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce qu'elle exige » Albert Camus
Dans « La Marée du soir », Montherlant a écrit « Il n’y a que deux partis dans un pays : ceux qui osent dire non, et ceux qui ne l’osent pas. Quand ceux qui ne l’osent pas dépassent en nombre considérable ceux qui l’osent, le pays est fichu ». Reprenons à notre compte cette pertinente réflexion.
L’insigne impéritie dans laquelle Sassou et son PCT ont plongé le peuple congolais, met en relief l’impossibilité d’une alternance de pouvoir au Congo-Brazzaville, ni par les urnes, ni par les armes. Par leur nocivité, deux hypothèses se valent : soit Sassou reste au pouvoir à vie, soit, malmené par l’âge et/ou par les ennuis de santé, il désigne son fils Kiki NGuesso comme
Là est précisément le drame. A chaque échéance électorale, notre pays tombe de charybde en scylla. Aussi, l’arrêt du processus démocratique est aussi inquiétant qu’un lugubre crépuscule du soir.
Si la main basse sur la chambre basse- sans jeu de mot -, est un truisme (95 % sont PCT et apparentés) ; le retour ipso facto, du monopartisme, en est un autre. A se demander quel était l’intérêt de ce pouvoir, d’organiser une telle élection, à coups de milliards, et foncièrement sans objet pour le peuple ?
Comme à l’accoutumée, notre chère opposition, engluée dans une espèce d'incapacité à créer un véritable rapport de force face à un pouvoir autiste, s'était bornée dans des formules incantatoires du genre : « Nous irons à cette élection pour montrer nos forces » dixit Mathias DZON. Superbe de ridicule. Pire encore, en adoptant une stratégie déconcertante qui consiste à maintenir leur candidature tout en demandant l’annulation du scrutin, je confesse mon incapacité à comprendre une telle attitude. Loin de desservir le pouvoir, cette stratégie, cautionnant involontairement cette mascarade, a été une manœuvre inespérée d’embellissement de l’image d’un régime à bout de souffle.
Nous sommes face à un pouvoir qui passe le clair de son temps à affiner son projet monarchique, en renvoyant les préoccupations des Congolais aux calendes grecques. Il s’applique à induire le sérum de résignation à tout un peuple, pour que nulle clameur ne vienne réprouver ses turpitudes.
En vampirisant toutes les institutions, le pouvoir ôte délibérément au peuple, les seuls moyens d’expression qui raviveraient sa dignité. Plus qu’une révolte, c’est une révolution qui viendrait à bout de ce système. La différence entre les deux est que la révolte vise seulement la fin de l’oppression, de l’injustice, de la servitude des citoyens. En réalité, elle ne met pas fin à une injustice, ni au tribalisme institutionnalisé. En revanche, la révolution vise un remplacement de l’ancien système par un nouveau, un changement radical des hommes et femmes qui font peser d’inimaginables calamités sur nos populations.
Le gangstérisme politique le plus abject a été mis en exergue à VINDZA. On a rarement vu un pouvoir, mettre autant d’énergie pour sonner le glas d’un processus démocratique. Ce pouvoir, a encore prouvé sa volonté de gouverner le Congo par l'injustice, la tricherie ; la falsification et par des méthodes tyranniques. Avec une effronterie qui n’a d’égale que leur mépris des valeurs essentielles de la démocratie, le ministre de l’intérieur a eu l’outrecuidance de proclamer des résultats à milles lieues des suffrages sortis de différents bureaux de vote : Jean Paul MATSIMA, le vainqueur incontesté des urnes a obtenu 1348 voix. Il s'est vu attribuer 1009 voix lors de la proclamation des résultats et Aimé Emmanuel Yoka qui a obtenu 934 voix s'est vu attribuer 1287 voix.
Ce n’était plus de la mystification politique ; c’était un délit moral et politique. Un affreux rapt éthique ! En piédestalisant la médiocrité et l’impudence, on consacre le glissement de l’acceptable vers l’inacceptable, la banalisation des fautes cardinales, la terreur, les mensonges et l’indignation. En somme, la disparition définitive du lien entre éthique et morale, droit et politique.
Face à ce tableau d’une extrême laideur morale, jusqu’où un peuple peut-il continuer à subir les affres d’un système conçu pour écraser, avilir, flétrir ?
La vie des révoltés légendaires comme Spartacus ou Toussaint Louverture était régie par un principe : « Plutôt mourir debout que de vivre à genoux ». Ils avaient la maîtrise logomachique et l’habileté manœuvrière nécessaires pour gravir l’ultime marche du panthéon politique. C’est ce que nous n’avons pas. Il faut plus, de telle sorte qu’au bout de longues années, l’on soit en paix avec sa conscience, serein au soir tombant du destin, persuadé que l’action menée est sa meilleure plaidoirie.
Un peuple peut souffrir, jusqu’à l’extrême limite, de l’oppression d’un tyran, mais le peuple sait, aussi, être sans pitié, voire tyrannique. Nicolas Ceausescu, Idi Amin DADA, Hilter, Mobutu, Pol Pot ne sont plus là pour nous en dire un peu plus. Dommage. Ils n’étaient tous, que des fous, pas des grands hommes. Des fous lucides cependant, car ils avaient perçu, dans des moments de transe subliminale, la médiocrité du genre humain, la fragilité de la vie On ne peut pas, en tant qu’acteur politique exerçant une autorité étatique, n’être subjugué que par l’ivresse que procure l’image de soi que vous renvoie chaque jour, Télé Tâ Nkombo ; la sensation d’être Dieu le père parce qu’on détient entre les mains, le pouvoir de défaire des vies, d’en fabriquer de toutes pièces, d’ordonnancer même la mort et de l’administrer ; la crainte, l’envie, la soumission et la terreur qu’on suscite autour de toi.
Du reste, il est superflu de rappeler à ce pouvoir que tout peuple sait inventer des alternatives de changement et de rupture viables pour lui, quelque soit le prix à payer. Comme dirait l’autre, ceux qui ont trouvé tant de moyens d’étouffer la liberté où elle est née, n’en ont encore trouvé aucun pour l’empêcher de naître et de faire explosion là où elle ne s’est jamais montrée.
La nuit a trop duré, mais le jour se lèvera dans l’amertume pour un souffle nouveau. Comme lors de l’avènement de la CNS de 1991, le Congolais retrouvera sans conteste, dignité et respect et foulera au pied toute désinvolture. C’est le peuple qui donne le pouvoir et cela, les congolais ne l’ont jamais oublié.
Pour ma part, j’anesthésie le temps qu’il faut passer pour nous dessiller et nous aider à exhumer notre orgueil, afin de s’affranchir du joug dictatorial. On s’en doutait bien : « Les cercles du pouvoir de Brazzaville s’inquiétaient moins des conséquences des printemps arabes que du relâchement du lien avec la France » (1) Aussi, nous obtiendront la liberté au sens plein du terme si et seulement si nous réussissons à tous les niveaux, à se faire violence et prendre le taureau par les cornes. Nul destin inexorable ne nous prédispose en effet à être sous la botte d’un tyran. Toute misère mène à la révolte ou à la soumission ; le choix est clair. Mais peut-être l’histoire de l’humanité est-elle, d’une certaine manière, l’histoire des révoltes et des révolutions… N'oubliez pas le mot de Romain Rolland (écrivain français, pacifiste et humaniste). « Même sans espoir la lutte est encore un espoir ».
(1) La Lettre du Continent N° 629 du 16 Février 2012.
Djess dia Moungouansi
La plume indépendante au service du peuple.
Vice- Président du Cercle « LA RUPTURE ».
- Lomomba Emongo, écrivain et professeur de philosophie.
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http://www.ingeta.com/leadership-et-changement-au-congo-kinshasa-et-maintenant/
Les rebelles du M23 ont annoncé leur intention de libérer l'ensemble du pays en se rendant à Bukavu avant de marcher sur la capitale Kinshasa. "Le voyage pour libérer le Congo débute maintenant (...) Nous allons aller à Bukavu puis à Kinshasa. Etes-vous prêts à vous joindre à nous?", a lancé le porte-parole du M23 à plus d'un millier de personnes rassemblées dans un stade à Goma, la capitale régionale du Nord-Kivu.
Les rebelles de l'organisation M23 ont "élargi" leur liste de revendications et "avancent" vers une base de l'armée régulière située à Sake dans la province du Nord Kivu (est), a précisé le patron de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), Roger Meece.
Il n'aura fallu que quelques heures de combats, mardi 20 novembre, pour que les rebelles du M23 prennent le contrôle total de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Sous l'oeil des soldats de la Monusco.
Contrairement aux jours précédents, ni les orages ni les tirs à l'arme lourde ne sont venus déchirer l'épais silence de Goma dans la nuit de mardi. Un calme surprenant au terme une longue journée. Dès le lever du soleil, une atmosphère d'explication finale flottait sur la ville. Et en quelques heures à peine, les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), qui menaçaient de conquérir la capitale provinciale du Nord-Kivu depuis des jours, ont mis en déroute les soldats de l’armée congolaise.
Durant le week-end et dans la journée de lundi, les combats étaient arrivés aux abords de la ville, sans que l'on sache avec précision quelle position était tenue par qui. C'est tout près de l'aéroport que les combats ont repris à l'aube du mardi. La bataille a eu lieu, mais les forces congolaises ont rapidement perdu tout espoir de se maintenir. Dès 11 heures, ses soldats avaient abandonné leurs positions le long de la frontière avec le Rwanda, certains d’entre eux laissant même sur place leurs uniformes.
Rebelles taiseux
À cette heure, l'armée rwandaise, bien équipée, postée de l'autre coté de la frontière à raison d'un homme tous les dix mètres, observait la scène dans le silence et la concentration. Quant à l'armée du M23, composée de rebelles taiseux et visiblement très organisés, bottes en caoutchouc aux pieds et uniformes parfois dépareillés sur le dos, elle a profité du vide laissé par les FARDC pour s'installer du côté congolais sans tirer un coup de feu, d'après des témoins. Une heure plus tard, elle occupait déjà les berges du lac Kivu, au sud de la ville.
Peu après, un imposant convoi de la rébellion composé de cinq véhicules et de plus d'une centaine d'hommes pénétrait dans les rues de Goma. Puis un défilé était organisé en présence du porte-parole du mouvement, Vianney Kazarama, sur les larges avenues de Goma, et sous les acclamations de dizaines de personnes rassemblées pour l'occasion. Des informations contradictoires circulaient, en revanche, sur la particpation au convoi de Sultani Makenga, le chef militaire des rebelles.
Étrange cohabitation
La présence de plusieurs corps de soldats des Forces armées de RDC (FARDC), toujours abandonnés sur le bas côté en fin de journée, témoignait du fait que certains militaires ont tenté coûte que coûte de défendre la ville, laquelle n'était pas tombée aux mains de rebelles depuis 1998. À l'exception des patrouilles de la Monusco et du M23, qui ont débuté leur étrange cohabitation (voir ci contre, des rebelles du M23 sous l'œil de Casques bleus de la Monusco dans un mirador, © Pierre Boisselet/J.A.), peu de véhicules circulaient en fin de journée.
Des civils, assez nombreux et encore sous le choc, se déplaçaient en revanche sur les trottoirs à la tombée de la nuit. Ni exaltés, ni affolés. Soulagés sans doute de la fin des combats. Mais s'interrogeant, aussi, sur leur avenir dans une ville désormais sous administration du M23.
Diplomatie tous azimuths
C'est chez le doyen de la région, l'Ougandais Yoweri Museveni, que devaient se retrouver Joseph Kabila et Paul Kagamé, le 20 novembre au soir. Après s'être entretenu séparément avec chacun des deux, Museveni les auraient reçu à dîner ensemble. Depuis plusieurs semaines, le chef de l'État ougandais tentait de renouer le dialogue entre les rebelles du M23 et le pouvoir congolais. En vain. Lors du sommet extraordinaire de la Conférence internationale des Grands Lacs (CIDGL) lancé à son initiative, les 20 et 21 novembre, il espérait pouvoir appeler les belligérants au calme.
Joseph Kabila, avant de s'envoler pour l'Ouganda, en milieu de journée, avait d'abord accusé le Rwanda de soutenir les rebelles qui venaient de s'emparer de Goma, dans une intervention télévisée. « Ce qui s'est passé aujourd'hui à Goma montre clairement que l'option militaire (...) a échoué et que le dialogue politique » est la seule option, a affirmé de son côté la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo.
Les ministres des Affaires étrangères de la CIDGL ont, quant à eux, condamné l'attaque du M23 et la prise de la ville de Goma. La France a quant à elle réclamé une révision du mandat des 17 000 Casques bleus déployés en RDC, qui n'ont pas été en mesure d'intervenir pour s'opposer à « quelques centaines d'hommes. (...) Déployer 17 000 hommes et fixer un mandat qui ne permet pas d'intervenir, c'est absurde », a insisté le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a soutenu mardi à l'unanimité une résolution, proposée par la France, appelant à des sanctions contre deux chefs des rebelles du M23, Innocent Kaina et Baudouin Ngaruye. Elle demande également aux pays étrangers qui soutiennent le M23 de mettre fin à leur soutien aux rebelles. L'ONU avait déjà indiqué, le 13 novembre, avoir émis à l'encontre du chef militaire du M23, Sultani Makenga, une interdiction de voyager et un gel de ses avoirs, l'accusant notamment de meurtres, d'exactions et de violences sexuelles.
(Avec Jeune Afrique/AFP)
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- « Ce qui s’est passé aujourd’hui à Goma montre clairement que l’option militaire pour apporter une solution à cette crise a échoué et que le dialogue politique est la seule façon de résoudre le conflit en cours », a affirmé dans un communiqué la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. Après avoir longtemps résisté, Kinshasa serait sur la voie de lâcher du lest en acceptant enfin de rencontrer les rebelles du M23. Le Rwanda et de l’Ouganda n’attendent plus que ce moment pour se dédouaner de toute implication dans la crise qui sévit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Kinshasa n’exclut plus l’option des négociations directes avec le M23 dont, curieusement, les revendications ont été jugées « légitimes » par la dernière tripartite qui a réuni à Kampala les chefs d’Etat de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda. Kigali et Kampala n’attendent plus que ce moment pour se dédouaner de toute implication dans la crise qui sévit dans l’Est de la RDC.
Après avoir longtemps résisté, Kinshasa serait sur la voie de lâcher du lest en acceptant enfin de rencontrer les rebelles du M23 pour, selon les de la déclaration du mini-sommet de Kampala, « examiner les causes du mécontentement » et voir dans quelle mesure « y répondre dans la mesure du possible ».
Ce qui sous-entend des négociations pour éventuellement aplanir les divergences aux fins de dégager un compromis autour des questions qui divisent. Si les négociations directes avec le M23 ont l’avantage de limiter les dégâts sur le terrain d’affrontement, elles ont néanmoins l’inconvénient de faire la part belle aux pays désignés comme agresseurs de la RDC, à l’occurrence le Rwanda et, dans une certaine mesure, l’Ouganda. Ainsi, accepter de négocier avec le M23, c’est autrement disculper Kigali et Kampala de tout soupçon d’agression.
Quoi que salutaire pour les populations civiles qui paient le lourd tribut de la recrudescence des violences dans l’Est du pays, l’option des négociations suppose la reconnaissance, autant par Kinshasa que d’autres qui soutiennent encore la thèse de l’agression, de l’existence d’un problème congolo-congolais, supposé être le nerf de la nouvelle rébellion portée par le M23. Ce n’est pas donc pas pour rien que le Rwanda et l’Ouganda soutiennent vivement l’option des négociations en faisant pression au sein de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs pour que la RDC se plie à cette exigence.
Il y a bien des raisons qui légitiment cet acharnement de la CIRGL à vouloir à tout prix initier des négociations entre le M23 et la RDC. En effet, le rapport final du groupe des experts des Nations unies sur la RDC a mis à nu la forte contribution du Rwanda, essentiellement, et de l’Ouganda, en second lieu, dans la rébellion du M23.
Au point 4 du rapport, les experts de l’ONU confirment sans détours la mainmise de ces deux pays dans les activités menées par le M23. Ils notent que « Le M23 est soutenu à la fois par le Rwanda et des individus gravitant au sein du gouvernement ougandais. Des fonctionnaires rwandais ont coordonné la mise sur pied du mouvement et l’exécution de ses principales opérations. Les fonctionnaires ougandais, pour leur part, lui apportent un concours moins visible, en permettant à sa branche politique d’opérer à partir de Kampala, et en dynamisant ses relations extérieures. L’appui des officiers des forces armées ougandaises, bien que restreint, s’est révélé décisif pour la prise de principales agglomérations du Rutshuru ».
Bien avant que l’Onu ne publie le rapport final de ses experts sur la RDC, le gouvernement congolais a, après avoir longtemps gardé le silence, franchi le Rubicon en citant nommément le Rwanda comme pays agresseur. Kinshasa est allé jusqu’à solliciter l’implication du Conseil de sécurité des Nations unies pour obtenir des sanctions contre le régime de Kigali. Le rapport est allé plus loin en indexant également l’Ouganda parmi les soutiens au M23.
Malgré les éléments de défense présentés par le Rwanda, le groupe des experts a entériné dans le rapport final leurs conclusions de départ, chargeant de plus le Rwanda dans l’aventure du M23. Or, depuis toujours, Kigali nie toute implication dans l’action menée par le M23, considérant que les revendications exprimées par les rebelles ne relèvent nullement de sa compétence.
Dans ses nombreuses apparitions publiques, son ministre des Affaires a défendu tout haut que le M23 était un problème entièrement congolais qui ne concernait en rien le Rwanda. C’est dire qu’en acceptant de se mettre autour d’une table avec le M23, Kinshasa va indirectement dédouaner ses deux voisins de l’Est dans l’action initiée par le M23. Il va donner des arguments à Kigali et à Kampala ; des arguments que ces deux capitales pourraient bien s’en servir pour un plaidoyer devant les instances qui les ont unanimement condamnés au regard de leur appui avéré au M213. Les négociations directes entre Kinshasa et le M23 signifient autrement que Kigali et Kampala n’ont jamais été associés au M23.
Belle sortie de scène
Dans cette hypothèse, Kigali et Kampala vont allégrement étoffer leur beau rôle de médiateur dans la crise congolaise en cherchant à agir sur mandat de la CIRGL. Les négociations directes avec le M23 ont deux grandes conséquences fâcheuses sur le plan diplomatique. Dans un premier temps, elles légitiment le président Kagame dans sa position qui a toujours considéré la situation dans l’Est comme un problème congolo-congolais. Elles remettent par conséquent en cause le travail des experts de l’ONU sur la RDC. Sur un autre tableau, le revirement de Kinshasa aura également des répercussions sur son crédit à l’étranger. Les négociations avec le M23 jettent un discrédit sur la RDC.
Prendre le virage des négociations avec le M23, c’est autrement mettre à l’écart le Rwanda et l’Ouganda de la crise dans l’Est de la RDC. Or, le monde entier est au courant de la forte présence rwandaise et ougandaise aux côtés des rebelles du M23. Kinshasa doit savoir jouer sur ces deux tableaux pour sauver sa face. Négocier avec le M23, c’est dédouaner ses deux voisins de l’Est. Mais, ne pas accéder à cette voie, c’est aussi laisser pourrir la situation dans l’Est du territoire national où le M23 progresse déjà, selon certaines sources, vers Bukavu. Avec cette promesse, au cas où Kinshasa s’entêterait d’ouvrir les négociations, de lancer l’assaut sur d’autres villes et localités. C’est un dilemme pour le gouvernement.
Après la chute de Goma, le Rwanda a appelé à un dialogue politique en RDC. « Ce qui s’est passé aujourd’hui à Goma montre clairement que l’option militaire pour apporter une solution à cette crise a échoué et que le dialogue politique est la seule façon de résoudre le conflit en cours », a affirmé dans un communiqué la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. Le Rwanda sait pourquoi il pousse Kinshasa à négocier avec le M23.
Le Potentiel
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http://afrique.kongotimes.info/rdc/politique/5242-congo-les-revendications-jugees-legitimes.html
24/11/2012 06:48:00 KongoTimes!
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image Gabriel Amisi Kumba
Le dernier carré de Joseph Kabila serait mêlé dans des activités terroristes en Afrique. Après la publication des experts, un diplomate italien aurait conseillé au Raïs l’idée de l’élimination physique du général Gabriel Amisi dit Tango fort. Car cette affaire de trafic d’armes par le n° 2 des forces armées congolaises est un immense iceberg aux effets boomerangs capables de provoquer un séisme dans l’appareil étatique congolais, la CIRGL et plusieurs bureaux climatisés éparpillés dans le monde.
En effet, après avoir pris connaissance du rapport du National Security Concil (NSC), Barack Obama avait mis la RDC sur urgence nationale et ordonné des opérations de filatures, enquêtes secrètes au cœur de l’Afrique.
La CIRGL serait une organisation terroriste
Officiellement pour la traque de Joseph Kony, les experts américains dans la région des grands lacs, avec leurs technologies sophistiquées, auraient rapportées au Président américain des preuves de toute l’architecture du réseau maffieux dans la région des grands lacs et Afrique de l’Est. Ces rapports des plusieurs pages impliqueraient presque tous les services stratégiques de l’Etat congolais : DGM, DGDA, DEMIAP, OCC, ANR… aussi des agents de la Monusco, ONG Internationales et les administrations étatiques des pays des grands lacs.
Le rapport mentionne aussi qu’après l’opération armes contre 100 dollars du célèbre pasteur Ngoy Mulunda, les armes qui ont été échangées contre des vélos, des bicyclettes, pagnes et autres. Celles-ci se sont retrouvées chez les LRA et rebelles du Sud Soudan. Et ce n’est pas étonnant si cela vient de s’éclater au grand jour. En effet, sous couvert de la CIRGL (Conférence Internationale pour la région des grands Lacs), les multinationales anglophones et asiatiques, pour l’exploitation illégale des minerais ont trouvé plusieurs astuces. Par des mécanismes variés, ces maffieux apportent leurs appuis matériels, logistiques aux différents groupes armés dans la partie Est de la RDC qui, par leurs feux dévastateurs sèment la désolation dans ces coins, laissant ainsi champs libres à l’exploitation illicite des minerais.
La RDC étant frappée d’embargo, « l’Al-Qaïda des grands lacs » a trouvé le moyen de le contourner : à travers la Monusco et les ONG internationales, les bateaux acheminaient facilement des armes, véhicules de transport, blindés en RDC. Ces cargaisons d’armes en provenance de la Chine, Ukraine, Russie, achetées notamment auprès de la société Russe Rosobornexport, spécialisée dans des ventes d’armes, roquettes ainsi que des chars de combat. Celle-ci destinées pour de mission de paix (Monusco) en RDC sont embarquées dans des bateaux tels que Eurocarrier, via le port de Malebo en Guinée Equatoriale, Pointe Noire, Dar es Salam en Tanzanie seront ensuite réceptionnées par le cercle fermé de J. Kabila pour une destination à géométrie variable.
L’affaire Tango risque ainsi de provoquer une tornade capable de ravager des bureaux obscurs en RDC, Afrique et dans le monde. C’est ce qui serait sans doute à la base de la prise d’air qui bloque les activités au sénat et l’assemblée nationale.
Yves Kongolo
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http://www.youtube.com/watch?v=ZDLexuyc694&feature=related
24/11/2012 06:33:00 KongoTimes!
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image Yoweri MUSEVENI.
« Des politiciens, des membres du M23 et des agents de renseignement ont indiqué que la délégation du M23 conduite par Jean-Marie Runiga s’est rendue à Kampala le 29 juillet 2012 avant que se tienne, dans cette ville, le premier sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et avant que les autorités congolaises n’autorisent le gouvernement ougandais à faciliter un réexamen de l’Accord du 23 mars 2009 avec le CNDP », rapportent encore les experts onusiens. « Après des consultations avec des responsables ougandais à Kampala, les dirigeants du M23 ont mis la dernière main au plan en 21 points dont ils avaient entamé la rédaction à Kigali, avant les négociations prévues. Le Groupe a obtenu copie de la liste de ces 21 points, remise par des représentants du gouvernement de la République démocratique du Congo qui l’avaient reçue de responsables ougandais », précise le Groupe des experts onusiens.
Un autre sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur les Grands lacs (CIRGL) s’est tenu samedi 24 novembre à Kampala (Ouganda) quelques jours après la chute de Goma (Nord-Kivu) mardi 20 novembre et la publication du rapport final du Groupe d’experts de l’Onu établissant que « la branche politique du M23 s’est constituée à Kampala ».
« Depuis le début des initiatives régionales en faveur du règlement du conflit, de nombreux membres du M23 se rendent fréquemment à Kampala et le Mouvement y a ouvert un bureau. En septembre 2012, il louait en outre deux résidences dans cette ville, dont l’une a fait l’objet d’une visite du Groupe. Les cadres du M23 qui se trouvent à Kampala rencontrent régulièrement des militaires de haut rang et de hauts responsables ougandais », affirment les experts onusiens.
Ils révèlent qu’« un officier des forces armées ougandaises, un membre de la société civile ougandaise, plusieurs politiciens ougandais, des agents de renseignement et des diplomates, ainsi que d’anciens officiers des forces armées rwandaises ont informé le Groupe que des représentants du M23 avaient rencontré le général Salim Saleh, conseiller militaire du président ougandais, ainsi que le général Kale Kayihura, chef de la police ougandaise ».
Par ailleurs, « trois cadres et trois collaborateurs du M23 ont reconnu avoir eu des échanges hebdomadaires avec ces hauts responsables », tandis que « des dirigeants du M23 et des responsables ougandais ont indiqué (au Groupe d’experts) que les commandants des forces armées ougandaises offraient une assistance technique aux rebelles, les conseillaient sur le plan politique, planifiaient avec eux des opérations et coordonnaient l’appui militaire au Mouvement ».
Kampala, base politique du M23
« Des politiciens, des membres du M23 et des agents de renseignement ont indiqué que la délégation du M23 conduite par Jean-Marie Runiga s’est rendue à Kampala le 29 juillet 2012 avant que se tienne, dans cette ville, le premier sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et avant que les autorités congolaises n’autorisent le gouvernement ougandais à faciliter un réexamen de l’Accord du 23 mars 2009 avec le CNDP », rapportent encore les experts onusiens.
« Après des consultations avec des responsables ougandais à Kampala, les dirigeants du M23 ont mis la dernière main au plan en 21 points dont ils avaient entamé la rédaction à Kigali, avant les négociations prévues. Le Groupe a obtenu copie de la liste de ces 21 points, remise par des représentants du gouvernement de la République démocratique du Congo qui l’avaient reçue de responsables ougandais », précise le Groupe des experts onusiens.
Mais, « lors de la deuxième visite officielle du Groupe à Kampala, le gouvernement a démenti que des membres du M23 se soient jamais rendus en Ouganda, bien que leur présence dans ce pays ait été un fait de notoriété publique ».
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http://afrique.kongotimes.info/afrique/afrique_est/ouganda/5240-guerre-aux-kivu-kampala-base-politique-du-m23.html
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