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lundi 17 mai 2010

_______Centre Universitaire de Melun, son Insitut de Droit et d'Economie, son centre de formation permanente… Licence de Droit. Licence en Sciences Politiques (1ère année). Licence en Sciences Economiques.

Centre Universitaire Découvrez le Centre Universitaire de Melun, son Insitut de Droit et d'Economie, son centre de formation permanente… Le Centre Universitaire de Melun, qui regroupe l'Institut de Droit et d'Economie et le centre de formation permanente, est une antenne de l'Université Paris II Panthéon Assas qui existe depuis 1987, grâce à la volonté conjointe de l'université et de la ville de Melun, aujourd'hui relayée par la Communauté d'Agglomération.

Ce centre universitaire, qui accueille un millier d’étudiants tous les ans, propose : Licence de Droit. Licence en Sciences Politiques (1ère année). Licence en Sciences Economiques, mention Economie et Gestion (1ère et 2ème années). Licence Administration Economique et Sociale (1ère et 2ème année), mentions Administration générale et territoriale et Administration et Gestion des Entreprises. Le centre de formation permanente propose : Un Master Professionnel de Droit et Stratégies de la Sécurité (deux ans à l'issue de la licence), résultat d’un partenariat entre l'Université et l'Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN). La capacité en droit (1ère et 2ème année). Des formations juridiques pour les professionnels. Les Diplômes Professionnels (DP) d'enquêteur privé et de directeur de recherche. Grâce à des enseignements de très haute qualité (les enseignants sont professeurs des universités, maîtres de conférence ou professionnels reconnus) et à des conditions de travail souvent inégalées dans le milieu universitaire (amphithéâtres modernes, effectifs réduits pour les travaux dirigés), l’antenne de Melun jouit d’une excellente réputation.

Où s’adresser ? Centre Universitaire de Melun 19, rue du Château - 77000 Melun Tél. : 01 64 79 72 20 Fax : 01 64 79 72 39 Adresse électronique : melun@u-paris2.fr Site Internet : www.u-paris2.fr Direction du centre : Monsieur Frédéric Debove Responsable administratif : Madame Virginie Montoro

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______Ma Vie dans la Cité. Les participations à la vie de la cité.. S’engager dans un parti politique.. Qu’est-ce qu’un parti politique ?.. Quel est le rôle des partis politiques ?.. Qu’est-ce qu’être militant d’un parti aujourd’hui ?

Voter :

Etre élu

  • Etre élu, est-ce un métier ?
  • Quelles sont les conditions pour être élu ?
  • Quelles sont les garanties de l’élu ?
  • Pourquoi est-il nécessaire de verser une indemnité aux élus ?
  • Quelles sont les responsabilités d’un élu ?
  • Qu’est-ce qu’un citoyen attend d’un élu ?

S’engager dans un parti politique

  • Qu’est-ce qu’un parti politique ?
  • Quel est le rôle des partis politiques ?
  • Comment s’organise un parti politique ?
  • Comment les partis sont-ils financés ?
  • Qu’est-ce qu’être militant d’un parti aujourd’hui ?

Adhérer à un syndicat

  • Qu’est-ce qu’un syndicat et comment s’organise-t-il ?
  • Comment est financé un syndicat ?
  • Quel est le rôle d’un syndicat ?
  • Quels sont les moyens d’action des syndicats ?
  • Qu’est-ce qu’un syndicaliste aujourd’hui dans l’entreprise ?
  • Qu’est-ce qu’une coordination ?

Participer à une association

  • Qu’est-ce qu’une association ?
  • Quels sont les différents rôles des associations ?
  • Comment peut-on créer une association ?
  • Existe-t-il différents types d’associations ?
  • Quelles sont les ressources des associations ?
  • Les associations sont-elles contrôlées ?
  • Quelles sont les différentes façons de participer à une association ?
  • Quelles sont les relations entre l’État, les collectivités locales et les associations ?

Des actions collectives et des actes quotidiens

  • En créant un journal local
  • En manifestant
  • En faisant grève
  • En signant des pétitions
  • En participant à des forums citoyens
  • En participant à des comités et des conseils de quartiers
  • En s’informant
  • En étant juré
  • En participant à une enquête publique
  • En étant bénévole
  • En étant pompier volontaire
  • En étant volontaire international
  • En étant secouriste

http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/citoyen/participation/

Voter !Etre élu 1*Etre élu, est-ce un métier ?

En principe, le fait d’être élu n’est pas un métier en soi. Il s’agit d’une fonction temporaire attribuée par les électeurs à une personne choisie par eux. Ce principe remonte à la Révolution, pendant laquelle on insistait sur la nécessité que les élus ne transforment pas en profession une charge honorifique confiée directement par les citoyens. Le principe demeure. Néanmoins, on constate en France une certaine stabilité du personnel politique. En effet, les personnes élues, non seulement tentent de renouveler plusieurs fois leur mandat, mais ont aussi tendance à les cumuler. Ainsi, on critique souvent l’âge avancé de certains élus, qui ont passé de nombreuses années en fonction, et le cumul entre plusieurs mandats, locaux et nationaux.

Il est certain qu’on constate à l’époque contemporaine une certaine professionnalisation de la politique, dont l’explication principale réside dans le fait qu’il est possible de vivre de ses fonctions (depuis 1848, les fonctions électives sont rémunérées, de manière à ne pas laisser aux seules personnes aisées la possibilité d’être élues). De même, l’existence de cursus universitaires qui mènent quasi automatiquement à l’entrée en politique accentue cette tendance : professionnalisation et technocratisation sont en partie liées.

Par ailleurs, une caractéristique de la vie publique française ne se retrouve pas dans les autres pays européens. Ainsi, nombre d’élus commencent une carrière sur le plan local (municipal, puis départemental ou régional) pour ensuite accéder à des fonctions nationales. Mais, lorsqu’ils parviennent à ce niveau, ils ne se défont généralement pas de leur mandat local, qui leur permet de conserver une implantation locale et peut servir de "base de repli". Ce d’autant plus que tout en critiquant le cumul, beaucoup d’électeurs considèrent comme un atout de voir leur élu local exercer également un mandat national.

mis à jour le 30 05 2006

2*Quelles sont les conditions pour être élu ?

On appelle éligibilité la possibilité d’être élu. Il s’agit de la capacité juridique à se présenter à une élection. En principe, tout électeur doit pouvoir être élu, mais certaines conditions doivent être satisfaites.

Tout d’abord des conditions de fond :

être de nationalité française (sauf pour les élections municipales et européennes, auxquelles les ressortissants d’un État membre de l’Union européenne résidant en France peuvent participer) ; disposer du droit de vote, donc ne pas avoir perdu ce droit par déclaration du juge dans le cadre d’une mesure de tutelle (loi du 5 mars 2007) ou avoir subi certaines sanctions pénales lourdes (ex : réclusion criminelle) ; être majeur ou avoir atteint un âge minimal : il faut être âgé de 23 ans pour se présenter aux élections présidentielle et législatives et de 30 ans pour être élu au Sénat depuis la réforme du 30 juillet 2003 ; faire preuve de dignité morale et avoir satisfait aux obligations du recrutement militaire ; répondre aux conditions d’éligibilité prévues pour certaines élections : ainsi, certains fonctionnaires (ex : préfets, magistrats judiciaires, commissaires) ne pourront pas être élus au Parlement dans le département où ils sont en poste, afin d’éviter qu’il ne profitent de l’influence que leur procure, ou leur a procuré, leur fonction pour être élus. Mais également, des conditions de forme :

faire acte de candidature ; remplir certaines formalités comme une déclaration patrimoniale pour les élections présidentielles et parlementaires ; respecter les textes sur le financement des campagnes : donc choisir un mandataire et tenir un compte de campagne qu’il faudra déposer après le scrutin. Il existe aussi des conditions d’ordre politique. Ainsi, pour les élections de portée nationale, il est très difficile de se présenter avec quelque chance d’être élu, si l’on n’est pas investi et soutenu par un parti politique.

mis à jour le 23 04 2010

3*Quelles sont les garanties de l’élu ? Les garanties offertes aux élus sont de différents types :

- Des garanties financières : en effet, la plupart des élus sont rémunérés. Cette disposition doit les prémunir contre les tentations de l’argent et éviter que des pressions ne s’exercent sur eux. Cette rémunération est soumise à l’impôt.

- Des garanties d’un point de vue pénal : ainsi, les parlementaires ne peuvent être mis en cause pénalement qu’avec l’accord du bureau de l’assemblée à laquelle ils appartiennent. Il s’agit de l’inviolabilité qui permet d’éviter que le mandat parlementaire ne soit injustement perturbé. De même, le Président de la République ne peut voir sa responsabilité pénale engagée qu’en cas de haute trahison et devant la Haute Cour de justice.

- Des garanties, pour les parlementaires, contre des poursuites concernant des opinions ou des votes émis dans l’exercice de leur mandat. On appelle cette garantie, l’irresponsabilité. En effet, il n’est pas rare que, les esprits s’échauffant, des mots très violents soient échangés entre parlementaires de sensibilités différentes. Toutefois, même si les propos en cause pourraient normalement répondre à la définition pénale de la diffamation, on considère que cette protection préserve la liberté d’expression et les prérogatives de l’opposition. Cette irresponsabilité est perpétuelle et ne cesse pas à la fin du mandat parlementaire.

mis à jour le 30 05 2006

4*Pourquoi est-il nécessaire de verser une indemnité aux élus ?

Le versement d’une indemnité d’un montant correct est le meilleur moyen de permettre aux élus de se consacrer pleinement à leur mandat et de résister aux éventuelles sollicitations illégales dont ils feraient l’objet.

C’est en Grèce ancienne que, pour la première fois, fut inventée cette rétribution des charges électives. En France, les élus ont pour la première fois reçu une indemnité en 1948 . À partir de 1906, les sommes allouées vont permettre de couvrir les charges financières de la campagne électorale, ainsi que, par la suite, les charges liées à l’exercice du mandat.

Pendant longtemps, l’exercice des fonctions électives a été réservé aux personnes qui disposaient d’une fortune personnelle et qui pouvaient donc se dispenser de travailler pour gagner leur vie. Ainsi, sous la Révolution et les monarchies constitutionnelles (Restauration et Monarchie de Juillet), le suffrage étant censitaire, seuls pouvaient voter et être élues les personnes disposant d’un certain niveau de revenu. Ainsi, les acteurs essentiels des assemblées parlementaires étaient des personnes aisées et capables, dans une période d’intense activité parlementaire, de dégager beaucoup de temps pour l’exercice de leur mandat.

Par la suite, il parut logique, avec le développement du suffrage universel et dans le souci de respecter le principe d’égalité dans l’exercice du droit de chaque citoyen d’être éligible, de garantir aux élus les moyens de vivre dignement durant leur mandat et de pouvoir se consacrer pleinement à leurs fonctions.

Aujourd’hui, en France, l’existence d’une rémunération n’est pas toujours acquise au niveau communal. En effet, bien souvent, l’indemnité versée au maire est purement symbolique, et dans nombre de petites communes de France, le maire exerce de facto cette fonction, lourde en terme de temps et de responsabilités, à titre gratuit (en raison de la modicité des sommes allouées).

mis à jour le 30 05 2006

5*Quelles sont les responsabilités d’un élu ? Les responsabilités des élus sont de deux types :

- La responsabilité politique : un élu doit régulièrement se soumettre au suffrage universel. En l’absence, en droit français, d’un mandat impératif des élus (ils sont seuls juges de leurs actions ou de leurs votes), c’est lors des élections que l’élu met en cause sa responsabilité politique. Les électeurs évaluent alors les mérites et les insuffisances du mandat passé. Cette responsabilité politique est mise en cause plus ou moins fréquemment selon la longueur des mandats (désormais tous les cinq ans pour le président de la République et les députés, tous les six ans pour les conseillers municipaux, généraux et régionaux et pour les sénateurs depuis la réforme du 30 juillet 2003).

- La responsabilité pénale : si l’on met à part le cas particulier du président de la République, qui ne peut être poursuivi qu’en cas de haute trahison et uniquement devant la Haute Cour de justice, cet aspect pénal de la responsabilité a eu tendance, ces dernières années, à prendre une importance croissante dans la vie publique.

Ainsi, plusieurs maires ont été poursuivis devant les juridictions pénales pour des manquements à des obligations de sécurité (ex : accidents scolaires en raison de l’écroulement d’équipements sportifs). Pour limiter les mises en cause pénales des élus, deux lois, du 13 mai 1996 et du 10 juillet 2000, sont intervenues pour rendre moins sévère l’appréciation du juge pénal (appréciation au regard des circonstances de chaque affaire).

mis à jour le 30 05 2006

6*Qu’est-ce qu’un citoyen attend d’un élu ? Il n’y a bien évidemment pas de liste exhaustive de ce qu’un citoyen peut escompter de ses élus.

Lors de la Révolution française, il y a eu un important débat sur cette question. Certains étaient favorables au système dit du mandat impératif. Dans ce cas, les élus s’engagent, lors de l’élection, sur des questions précises, et si, une fois parvenus au pouvoir, ils n’agissent pas en stricte conformité avec ces engagements, ils peuvent être déchargés de leurs fonctions.

Pour d’autres, qui devaient finalement l’emporter, les parlementaires étaient les élus de la nation tout entière, et ne pouvaient donc être tenus par des engagements pris devant une partie seulement de cette Nation (correspondant aux électeurs de leur circonscription). On retrouve aujourd’hui encore cette tradition dans la constitution du 4 octobre 1958, dont l’article 27 dispose que : "Tout mandat impératif est nul".

Cela ne signifie pas que les citoyens ne peuvent rien attendre de leurs élus. S’agissant des élus nationaux, les citoyens peuvent attendre d’eux qu’ils recherchent l’intérêt général dans leur action quotidienne. Mais, les citoyens considèrent également que les élus nationaux doivent aussi pouvoir être saisis de problèmes plus quotidiens. Ainsi les députés reçoivent un courrier abondant leur demandant d’intervenir, auprès d’organismes de l’État ou relevant des collectivités territoriales, notamment dans les domaines sociaux (logement, emploi, personnes âgées…). Les parlementaires le font volontiers et y consacrent un temps important.

Concernant les élus locaux, leur rôle est bien d’assumer des tâches en relation directe avec la vie quotidienne des citoyens et d’assurer, en même temps, le développement de la collectivité dont ils ont la charge.

mis à jour le 30 05 2006

S’engager dans un parti politique

1*Qu’est-ce qu’un parti politique ? Un parti politique est une association organisée qui rassemble des citoyens unis par une philosophie ou une idéologie commune, dont elle recherche la réalisation, avec comme objectif la conquête et l’exercice du pouvoir. C’est donc une organisation au service d’une idée.

L’affirmation du suffrage universel a permis le développement des partis qui animent la vie politique et participent au pluralisme, base de toute démocratie.

Il faut distinguer différents types de partis :

les partis dits "de cadre", nés au XIXe siècle, sont des partis de notables (issus, dans un premier temps, de la bourgeoisie ou de l’aristocratie) et se situent traditionnellement à droite ou au centre. En France, le Parti radical, pivot des gouvernements sous la IIIe République en a été le premier exemple ; les partis dits "de masse", nés au début du XXe siècle avec le développement du socialisme et du communisme. Ils ont comme objectif la transformation de la société et la réalisation d’un ordre social nouveau. Pour cela, ils s’appuient sur une organisation structurée et hiérarchisée et sur un grand nombre d’adhérents assurant ainsi une autonomie financière au parti et l’encadrement des électeurs ; les partis d’électeurs, notion apparue dans les années 1960, sont caractérisés par la recherche du rassemblement du plus grand nombre et s’attachent à la promotion d’objectifs consensuels.



En France, le rôle des partis politiques a été inscrit dans la constitution de 1958 (art. 4) qui depuis 1999 leur donne aussi pour mission de favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives . La loi du 11 mars 1988, portant sur le financement des partis, affirme qu’ils se forment et exercent leur activité librement, qu’ils sont dotés de la personnalité morale et peuvent agir en justice.

mis à jour le 30 05 2006

2*Quel est le rôle des partis politiques ? Le rôle essentiel des partis politiques est de participer à l’animation de la vie politique. En effet, l’article 4 de la constitution dispose que : "Les partis et groupement politiques concourent à l’expression du suffrage".

De manière plus précise, les partis remplissent deux fonctions :

Ils sont les intermédiaires entre le peuple et le pouvoir : le parti élabore un programme présentant ses propositions qui, s’il remporte les élections, seront reprises dans le projet du gouvernement. Les partis de l’opposition peuvent proposer des solutions alternatives à la politique de la majorité en place et ainsi remplir une fonction "tribunicienne" en traduisant le mécontentement de certains électeurs. Cependant, on note depuis quelques années une certaine désillusion des citoyens envers les partis, qu’ils ne considèrent plus forcément comme leurs meilleurs représentants et intermédiaires. L’augmentation du taux d’abstention, jusqu’à récemment, traduit peut-être cette réalité.

Les partis ont aussi une fonction de direction : ils ont pour objectif la conquête et l’exercice du pouvoir afin de mettre en œuvre la politique annoncée. Si dans les régimes pluralistes (où existent plusieurs partis) la conception traditionnelle est que le pouvoir exécutif est en charge de l’intérêt national indépendamment des partis, ceux-ci assurent bien la conduite de la politique nationale par l’intermédiaire de leurs représentants au gouvernement et dans la majorité parlementaire. Ils légitiment et stabilisent le régime démocratique , en le faisant fonctionner. Animateurs du débat politique, ils contribuent aussi à structurer l’opinion publique. De plus, avec la tendance à la professionnalisation de la vie politique, les partis ont acquis un rôle de sélection des responsables appelés à gouverner.

mis à jour le 30 05 2006

3*Comment s’organise un parti politique ?

Tout parti dispose d’un texte constitutif qui précise son organisation interne. L’existence de structures est une condition nécessaire pour que les partis puissent perdurer, s’implanter dans le corps électoral, travailler avec efficacité à la conquête du pouvoir, convaincre les électeurs afin de mettre en œuvre le programme politique qu’ils auront élaboré.

En général, au niveau national, un congrès , réuni périodiquement, composé des représentants des adhérents, est l’occasion d’un débat entre les différentes sensibilités ou tendances et a pour mission première de désigner les instances nationales du parti. Quelques soient les termes utilisés, il y a toujours un bureau ou un conseil national , avec au sommet un président ou un secrétaire national… Ce " chef " est le plus souvent élu par l’ensemble des adhérents (ex : Parti socialiste, Union pour un mouvement populaire). Même le parti communiste, longtemps monolithique, s’achemine vers cette pratique.

Au niveau local, il existe des entités de base, sections ou cellules , qui sont regroupées par fédérations départementales dont les instances sont élues par les adhérents. C’est à ce niveau que s’organise le " travail de terrain " qui permet au parti d’être en prise directe avec l’électorat.

On peut aussi évoquer les distinctions qui peuvent exister entre l’appareil du parti (" permanents " et responsables nationaux ), le groupe parlementaire et les militants " de base ". Ainsi, les militants peuvent paraître plus attachés aux principes fondateurs du parti, tandis que le groupe parlementaire pourra être davantage enclin au compromis. Dès lors, cette organisation en différents cercles peut se révéler source de conflits. En outre, du fait de l’importance de l’élection présidentielle dans la vie politique, les partis, obligés d’avoir un " présidentiable " dans leurs rangs, sont devenus des structures de sélection du meilleur candidat possible. S’il y a plusieurs postulants, les rivalités internes peuvent s’exacerber et les tendances, auparavant structurées sur des clivages programmatiques, se définir en groupe de soutien à une personnalité.

mis à jour le 30 05 2006

4*Comment les partis sont-ils financés ?

La question du financement des partis politiques est, depuis quelques années, très sensible. La multiplication des affaires judiciaires liées à ce financement a frappé l’opinion publique et a rendu nécessaire la mise en place d’une législation. En effet, jusqu’en 1988, il n’existait pas de lois fixant les règles de financement des partis, ni de financement public. Les lois du 11 mars 1988, du 15 janvier 1990, du 19 janvier 1995 et du 11 avril 2003 ont pallié à cette situation, notamment en plafonnant les dépenses électorales.

Les partis sont d’abord financés par des ressources privées . Il s’agit :

des cotisations de leurs adhérents et de leurs élus, qui étaient traditionnellement la source de financement des partis de masse. Les cotisations sont généralement d’un montant peu élevé et ne suffisent pas à faire face aux dépenses de fonctionnement ; des dons des personnes privées, limités à 7 500 euros par an et par personne. Ils sont généralement obtenus au moment des élections et non dans le cadre normal du fonctionnement des partis ; depuis 1995, les dons sous quelque forme que ce soit des personnes morales (entreprises) sont interdits. La nouveauté, apportée par les lois sur le financement des partis, est le financement public des partis. Si, depuis longtemps, les dépenses électorales sont remboursées aux candidats ayant atteint un certain seuil (5 %), il n’en allait pas de même des dépenses permanentes des partis.

Désormais, la loi prévoit un financement public accordé aux différents partis, en fonction de deux critères cumulatifs : les résultats aux élections législatives, pour ceux qui ont présenté des candidats ayant ontenu au moins 1% dans au moins 50 circonscriptions, et le nombre de parlementaires. Ainsi, en 2004, le montant global versé aux partis et formations politiques s’est élevé à 73 235 264 euros dont 33 073 341 pour l’UMP, 19 660 452 pour le PS, 4 580 229 pour le FN, 4 544 246 pour l’UDF, 3 717 106 pour le PCF...En cas de non respect de la parité hommes-femmes pour la présentation de candidats aux élections, les formations sont pénalisées financièrement. Ce dispositif est complété par un strict encadrement du financement des campagnes électorales dont les dépenses sont plafonnées et récapitulées, comme les dons, dans un compte de campagne établi par un mandataire financier et certifié par un expert comptable, puis transmis à une commission spécialisée pour vérification. Enfin, afin d’éviter les cas, rarissimes, mais très médiatisés, d’enrichissement personnel liés à leurs fonctions, les élus sont tenus de déclarer l’état de leur patrimoine en début et en fin de mandat.

mis à jour le 30 05 2006

5*Qu’est-ce qu’être militant d’un parti aujourd’hui ?



Il faut tout d’abord distinguer les militants des adhérents. Les adhérents sont des personnes affiliées à un parti politique, car elles possèdent leur carte du parti après avoir payé une cotisation, généralement d’un faible montant. Le militant est un adhérent actif. Ce qui signifie qu’il accepte de faire bénévolement un travail de terrain et de participer à la vie du parti.

Cette activité de militant est variée. Il peut s’agir :

de participer aux réunions habituelles du parti, de manière à débattre de ses orientations, de la stratégie électorale à adopter lors d’une élection locale ou des grands débats nationaux du moment ; de faire connaître les positions du parti par la distribution de tracts dans la rue, sur les marchés ou par la vente d’un journal (ex : traditionnellement les militants du Parti communiste vendaient le dimanche matin "L’Humanité Dimanche") ; de participer aux activités plus nombreuses lors des campagnes électorales (collage d’affiches, organisation de meetings...).



Enfin, il faut signaler aujourd’hui une certaine crise du militantisme. Les partis ont du mal à recruter de nouveaux adhérents. On estime à environ 450 000 le nombre d’adhérents tout partis confondus, soit 1 % de la population adulte. Les formations les plus importantes, PS, UMP et PCF, comptent chacune un peu plus de 130 000 adhérents dont très peu sont de véritables militants actifs . Cette situation est liée, de manière plus générale, à une crise de l’action collective car elle touche aussi les syndicats. Toutefois, il convient de nuancer cette affirmation, dès lors que, mis à part le cas du Parti communiste (près d’un million d’adhérents en 1945, environ 600 000 en 1975) , la France n’a jamais été, à l’exception de brèves périodes (Front populaire, Libération, mai 1968), un pays de fort militantisme partisan.

mis à jour le 30 05 2006

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______Deux experts des banlieues analysent les causes des violences. Malaise social ou dérive délinquante ? Deux spécialistes confrontent leurs analyses divergentes des émeutes urbaines

ENTRETIEN Laurent Mucchielli, sociologue au CNRS (1), et Christophe Soullez, criminologue (2) Les émeutes sont-elles le fait d’une minorité délinquante ou l’expression collective d’une colère ?

Laurent Mucchielli : En 2005, les membres de mon équipe ont travaillé sur quatre quartiers témoins en région parisienne. Il ressort de nos travaux que si une minorité de jeunes ont pris part aux événements, ils ont le soutien d’une large partie de la population des cités. Je conteste ce stéréotype hélas très répandu selon lequel un petit nombre de délinquants prendrait en otage le reste des habitants.

Chez ces derniers, une majorité comprend et partage la colère des émeutiers, même s’ils estiment souvent stupide de brûler des écoles ou des voitures. Sur le fond, quatre raisons au moins expliquent ce malaise social : les relations catastrophiques avec la police ; un sentiment d’échec et d’humiliation par rapport au système scolaire ; l’absence d’emploi ; et enfin, le « statut » dégradé et dévalorisé des personnes « issues de l’immigration ». Elles s’estiment considérées comme des citoyens indignes, de seconde zone, rejetées par une société qui ne les aime pas.

Christophe Soullez : Les profils des auteurs et leurs motivations sont très variés. Certains sont là par hasard tandis que d’autres ont des comptes à régler avec la police… Pour ce qui est du bilan de 2005, on ne connaît vraiment que les émeutiers qui se sont fait arrêter, souvent les moins habitués de ce type d’événements. Les jeunes qui ont eu affaire à la justice ne sont pas représentatifs du noyau dur des délinquants que l’on retrouve au cœur des violences urbaines. En 2005, sur l’ensemble des émeutes, il n’y avait eu qu’un seul tir.

Cette fois-ci, rien qu’à Villiers-le-Bel, on a compté 55 fonctionnaires touchés. Il y a donc une aggravation du recours à la violence criminelle. Un tir sur des policiers, cela s’appelle un crime. La question de savoir s’il existe derrière cela des revendications sociales est secondaire. On ne peut pas accepter de justifier de tels actes par l’expression d’un malaise social. Certaines cités ne sont-elles pas tombées aux mains de mafias ?

L. M. : C’est le langage de certains syndicats de police et de certains politiques. Dans le cours de l’émeute, tout se mélange. Certains profitent d’un incendie pour piller un magasin, d’autres vont régler des comptes… Mais l’essentiel n’est pas là. En 2005, Nicolas Sarkozy avait dit à l’Assemblée que 75 à 80 % des émeutiers étaient des délinquants notoires. Cette affirmation a été contredite. La majorité des jeunes vus par les magistrats étaient des primodélinquants.

Les Renseignements généraux eux-mêmes ont reconnu que les émeutes n’étaient pas le fait de bandes organisées. Et les chercheurs sont parvenus au même résultat. Il est prouvé que l’émeute ne relève pas fondamentalement d’une analyse en termes de délinquance. S’obstiner à le faire, c’est vouloir enlever toute signification sociale à ces événements.

C. S. : Certes, il n’y a pas eu de planification des émeutes. Mais passé l’explosion initiale, on a bien vu se mettre en place une organisation des affrontements, avec des tactiques de guérilla urbaine. Ces stratégies de groupes paraissent de plus en plus structurées. On l’a bien vu ces dernières années avec l’organisation de guets-apens tendus à des policiers que l’on attire dans la cité. L’emprise des réseaux sur les quartiers se constate aussi par la capacité de certains leaders à ramener le calme.

En 2005, les violences urbaines ont duré trois semaines parce que les cités s’embrasaient successivement. Mais à l’intérieur d’un même quartier, les violences ne duraient pas plus de quatre jours. Pourquoi ? Parce que ceux qui font le business disaient stop. Ils avaient besoin que les affaires reprennent. Le fait que la violence a augmenté d’un degré en 2007 ne justifie-t-il pas la fermeté de la police ?

L.M. : Les heurts ont bien été plus violents qu’en 2005, parce que la situation sociale s’est dégradée et que le rapport de force s’est durci. C’est logique : au lieu de revenir à la police de proximité, on a décidé d’affecter durablement dans les quartiers les compagnies de CRS.

Cette stratégie du rapport de force est une erreur, elle ne fait qu’empirer les choses. N’oublions pas qu’en 2006, il y a eu des mini-émeutes aux Mureaux, à Montfermeil, à Montpellier… Les mêmes causes produisent les mêmes effets.

C.S. : Jusqu’en 2002, on ne faisait que du maintien de l’ordre. Depuis, la police a développé l’action judiciaire. Elle cherche, lors des émeutes, à interpeller les délinquants pour mettre fin à un sentiment d’impunité.

La police a su se réformer, en méthodes et en moyens. Mais, seule, elle ne peut pas tout. Les autres acteurs de la chaîne pénale, la justice et l’administration pénitentiaire, n’ont pas bénéficié des mêmes évolutions et ont pris du retard. Ces institutions en sont restées à une culture de la délinquance qui date de l’après-guerre.

Recueilli par Bernard GORCE

(1) Auteur de Quand les banlieues brûlent, éd. La Découverte 2007, 170 p., 9,50 €. (2) Auteur des Stratégies de la sécurité, PUF, 230 p., 22 € et du Que sais-Je ? Violences et insécurité urbaines, PUF, 127 p., 8 €.

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______Émeutes de 2005 dans les banlieues françaises sont des violences urbaines ce brutal déchirement du tissu social et culturel français, des inquiétudes persistent, ces émeutes étaient prévisibles et se reproduiront peut-être.

Les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises sont des violences urbaines qui ont commencé à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005 puis se sont répandues dans un grand nombre de banlieues à travers la France. L'état d'urgence a été déclaré le 8 novembre 2005, puis prolongé pour une durée de 3 semaines consécutives. Au 17 novembre, la police déclare être revenue en situation normale mais après ce brutal déchirement du tissu social et culturel français, des inquiétudes persistent, ces émeutes étaient prévisibles et se reproduiront peut-être1.

Quatre types "d'objectifs" ont principalement été visés durant ces "événements": 1 confrontation avec les forces de l'ordre. 2 Les transport publique (bus caillassé voire brulé, arrêts de bus caillassé...) 3 Les Zone Franche (zone industrielles ou commerciale sensé embaucher des jeunes de quartiers populaires). 4 L'Education Nationale (école, lycée...)

Dans certains cas, ces événements se sont transformés en émeutes opposant plusieurs centaines de personnes appelées « jeunes », qui n’ont pas hésité à manier le cocktail Molotov, dans maintes villes de France surtout dans des quartiers de banlieues dits « sensibles » ou « difficiles » contre les forces de police françaises, avec parfois des tirs à balles réelles contre les policiers vilipendés (par exemple à Grigny).

Au total, des milliers de véhicules incendiés, des bâtiments publics de première nécessité calcinés, des écoles vandalisées, souvent dès la maternelle, ou des Maisons associatives pillées, des passagers d’autobus menacés de mort. le 08 Février 2008.</ref>, ces trois semaines de violence urbaine restent les plus importantes agitations en France depuis mai 1968. Elles tranchent radicalement avec les affrontements réduits à une commune durant trois à quatre jours, tels ceux qu’avait connus Vénissieux en 1981. Elles sont sans équivalent en Europe : aucun autre pays, même la Grande-Bretagne, n’a connu des événements d’une durée similaire et touchant autant de communes. Les émeutes de Los Angeles en 1992, les plus longues depuis les premières émeutes urbaines contemporaines, n’ont duré que six jours2.

Derrière ce phénomène d’ampleur nationale se cachent cependant des réalités locales très diverses. Ainsi, au bout de cinq jours, seules sept communes étaient embrasées, toutes en Île-de-France. Les autres régions n’ont été touchées que deux jours plus tard. Les émeutes se sont ensuite déplacées de communes en communes.

Les « violences urbaines » qui ont retentit à l’automne 2005, sont rarissimes tant par leur longueur que par leur ampleur territoriale, leur frais économiques et la médiatisation politique au niveau national et même mondial. Elles tranchent avec les petits affrontements à une commune durant moins de 5 jours, par exemple ceux de Vénissieux en 19813. Elles sont sans équivalent en Europe : aucun autre pays, même la Grande-Bretagne, n’a connu des événements d’une même durée et touchant autant de communes. « Les émeutes de Los Angeles en 1992, les plus longues depuis les premières émeutes urbaines contemporaines, n’ont duré que six jours »4.

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Le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois, en fin d'après-midi, une dizaine de Clichois reviennent à pied du stade Marcel-Vincent de Livry-Gargan, où ils ont passé l’après-midi à jouer au football. En chemin, ils passent à proximité d’un grand chantier de construction. Un riverain signale par un appel téléphonique une tentative de vol5 sur une baraque du chantier au commissariat de Livry-Gargan. Celui-ci dépêche un véhicule de la brigade anticriminalité. La police nationale essaye ainsi d’interpeller six jeunes individus6, dont quatre très rapidement dans le parc Vincent Auriol. Deux autres dans le cimetière qui jouxte le poste de transformation EDF où se sont réfugiés trois autres fuyards : Bouna Traoré (15 ans), Zyed Benna (17 ans), et Muhittin Altun (17 ans), qui prennent alors la fuite. Cherchant à se cacher dans un transformateur, Bouna Traoré (15 ans), Zyed Benna (17 ans) meurent par électrocution dans l'enceinte d'un poste source électrique. Le troisième, Muhittin Altun, est grièvement brûlé, mais parvient à regagner le quartier7.

D'après les enregistrements des conversations radio, un gardien de la paix présent sur place, dit trois fois à ses collègues qu'il a vu les jeunes se diriger vers l'installation électrique et lance : « S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau. »8.

Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin ont, dès le lendemain, parlé de tentative de cambriolage9 ; d'après les premières constatations, les policiers avaient été appelés pour ce type de délit, mais aucun lien n'avait pu être prouvé entre les adolescents en question et l'affaire10.

Une procédure judiciaire est en cours suite à la plainte déposée par les parents des jeunes. Deux policiers ont été mis en examen en février 200711. Le 27 octobre 2007, à l'occasion du deuxième anniversaire de la mort des deux jeunes, le père de Benna a déclaré selon le Nouvel Observateur : « L'affaire prend du retard (...), il faut que ça avance et que les policiers soient jugés. »12

Puis, l'information s’est vite répandue et la rumeur a fait de la police la responsable de cette tragédie13. Des mouvements de rue ont débuté dans la soirée du 27, s'attaquant aux forces de l'ordre et aux sapeurs-pompiers de Paris. Les premières violences se sont produites dans la nuit du 27 au 28 octobre dans les quartiers du Chêne-Pointu et du Bois-du-Temple, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où des policiers et sapeurs-pompiers ont été agressés. Des émeutiers ont également tiré à balles réelles sur un véhicule de CRS à Clichy-sous-Bois.

Ensuite, une grenade à gaz lacrymogène ayant appartenu aux forces de l'ordre a ensuite été lancée, pour des raisons encore inconnues, à proximité de la mosquée de Clichy-sous-Bois, ce qui a envenimé la situation alors que la communauté musulmane était encore en période de Ramadan. Certains policiers reconnaissent être « tombés dans un traquenard »14. « Rien ne laissait penser que c’était une mosquée. Or, des jeunes, qui étaient à proximité du bâtiment religieux, ont jeté des projectiles sur la police lorsque celle-ci faisait sa ronde »15. L'enquête administrative tend à montrer que la grenade a bien été jetée par les forces de l'ordre mais n'aurait pas pénétré l'enceinte de la mosquée, limitant son explosion à l'extérieur du bâtiment16. Une information – qui a été démentie plus tard par l'enquête administrative – a commencé à circuler, laissant entendre que des bombes auraient été envoyées dans l’enceinte même de la mosquée.

S'en suivent donc des mouvements et incendies durant cinq nuits essentiellement localisées à Clichy-sous-Bois. Les incidents se sont ensuite propagés au quartier voisin des Bosquets, à Montfermeil, puis à Aulnay-sous-Bois, Sevran et à d'autres villes de la Seine-Saint-Denis et à Paris à partir du 1er novembre.

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89meutes_de_2005_dans_les_banlieues_fran%C3%A7aises

La SMACL, assureur de nombreuses collectivités locales, estimait le jeudi 10 novembre 2005 à 55 millions d'euros l'ardoise des violences urbaines pour ses seuls clients. À défaut d'intervention de l'État, elle prédit une augmentation des cotisations, voire des municipalités sans assurance. réf. souhaitée

Autre coût potentiel, le dégât causé à l'image de la France dans le monde. Certains pays ont conseillé aux touristes d'éviter la France. Certaines entreprises étrangères ont émis des doutes concernant leurs investissements en France. Ces entreprises n'ont pas pris de décision immédiate, mais l'évolution des événements pourrait les influencer dans leurs choix futurs. Au 3 décembre 2005, les assureurs évaluent les dégâts à 200 M€. réf. souhaitée

Suite à ces incidents, les primes d'assurance des collectivités en ZUS ont fortement grimpé, générant des dépenses supplémentaires pour ces villes. D'où l'action juridique, pour l'instant sans succès, d'une vingtaine de collectivités locales de Seine-Saint-Denis pour faire reconnaître la responsabilité de l'État21.

Les violences ont eu lieu essentiellement dans les quartiers les plus défavorisés du pays qui concentrent dans de même zones urbaines, taux de chômage, de délinquance, d'échec scolaire, une grande densité de logements sociaux, de populations issues de l'immigration. Loin des centre-villes, des quartiers d'affaires et des quartiers touristiques. Ce qui n'a pas empêché certains médias étrangers, notamment américains de laisser planer la confusion en évoquant « des violences dans la plupart des grandes villes françaises ». Ce qui n'est certes pas faux mais une vision partielle de la réalité. Ce facteur est également à prendre en compte pour l'analyse et la compréhension du problème des violences urbaines.

En France, ces émeutes sont d'abord évoquées avec des mots tels qu'« incidents », « mouvements de rue » et « violences urbaines ». Au contraire, la presse étrangère, francophone (Canada, Suisse) ou non, ont immédiatement parlé d'émeutes dues aux problèmes d'intégration ethnique. Les politiciens français, voire la société française, ont été parfois très durement critiqués. La chaîne de télévision LCI a été accusée de censure parce qu'elle a décidé de ne pas diffuser d'images de voitures en feu afin de ne pas faire progresser l'extrême droite grâce aux images de violence et d'insécurité.

Le Royaume-Uni connaît également ce phénomène depuis au moins la fin des années 1970 mais avec parfois un caractère inter-ethnique (Jamaïcains, Pakistanais, Indiens) ou encore, sous forme d'émeutes racistes (le « Paki-Bashing » c'est-à-dire la « chasse aux Pakistanais », par exemple), comme les émeutes raciales de Brixton et de Bristol au début des années 1980, en plein mouvement skinhead. L'analyse de ces émeutes est controversée, à cause de la participation active de nombreux groupes « mixtes » - noirs et blancs ensemble - qui se battaient contre la police dans l'Angleterre de Margaret Thatcher à une époque où les conditions de vie des populations vulnérables connurent un déclin important. Un quart de la population anglaise vivait sous le seuil de pauvreté à l'époque du premier ministre John Major qui succéda à Margaret Thatcher. réf. souhaitée




Le 4 novembre, le Parti communiste, le député-maire PS de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, le député Vert de la Gironde, Noël Mamère, et le député de l'Isère et secrétaire national du PS chargé de la justice et de la sécurité André Vallini demandent la démission du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.

Le gouvernement de Dominique de Villepin a annoncé toute une série de mesures, notamment la réservation aux quartiers difficiles de 20 000 contrats d'accompagnement pour l'emploi et contrats d'avenir.

Lors d'un Conseil des ministres le 8 novembre, le gouvernement a adopté un décret déclarant l'état d'urgence sur le territoire métropolitain, en application de la loi du 3 avril 1955 :

décret déclarant l'état d'urgence décret précisant les villes concernées



On peut consulter sur le site Web du Conseil constitutionnel la décision n° 85-187 DC du 25 janvier 1985, déclarant conforme à la Constitution la loi relative à l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie et dépendances, loi qui avait été déférée au Conseil le jour même par 67 députés (dont les anciens premiers ministres Jacques Chirac, Maurice Couve de Murville, Pierre Messmer, Michel Debré et Jacques Chaban-Delmas) et 62 sénateurs. Le Conseil constitutionnel avait à l'époque estimé que l'absence de mention de l'état d'urgence dans la constitution de 1958, jointe à diverses modifications de la loi de 1955 depuis 1958 (soit sous le régime introduit par la Constitution de 1958) et considérant qu'il appartiendrait « au législateur d'opérer la conciliation nécessaire entre le respect des libertés et la sauvegarde de l'ordre public sans lequel l'exercice des libertés ne saurait être assuré » n'impliquait pas que loi déférée devant lui puisse être non conforme à la Constitution.

Le préfet de Police de Paris a interdit tout rassemblement « de nature à provoquer ou entretenir le désordre sur la voie et dans les lieux publics » de samedi matin 10h à dimanche 8h.

Lilian Thuram, membre de l'équipe championne du monde de football en 1998 et membre du Haut conseil à l'intégration, a surpris les médias le mardi 8 novembre par sa déclaration offensive, « Moi aussi j'ai grandi en banlieue ». Il a critiqué les propos du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, en expliquant que ces jeunes ne sont pas des racailles, « Avant de parler d'insécurité, il faut peut-être parler de justice sociale. » Le ministre a plus tard répliqué, affirmant que « Lilian Thuram ne vit plus en banlieue depuis longtemps. »

Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le mardi 8 novembre, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il avait « demandé aux préfets que les étrangers, qui sont en situation régulière ou irrégulière, qui ont fait l'objet d'une condamnation, soient expulsés sans délai de notre territoire, y compris ceux qui ont un titre de séjour. Quand on a l'honneur d'avoir un titre de séjour, le moins que l'on puisse dire c'est que l'on n'a pas à se faire arrêter en train de provoquer des violences urbaines ». De nombreuses personnalités de gauche l'ont alors accusé de renier ses engagements de l'abrogation de la « double peine ». Sur l'ensemble des condamnations judiciaires, suite aux « violences urbaines », les étrangers ne représenteraient que 6 % du total. Alors que M. Sarkozy lors de la première expulsion d'un étranger le 3 février parlait de « six dossiers à suivre », ce ne sont que deux personnes (un Malien et un Béninois). Pour les autres, les avis consultatifs négatifs des tribunaux ont été souvent suivis par les préfets, les intéressés n'ayant souvent aucune condamnation ni profil désocialisé. Fin août, seuls un ou deux cas resteraient en suspens. 27

Pour le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, « le nombre d'étrangers expulsables ne dépasse pas la dizaine ». Le lundi 14 novembre, le ministre des affaires étrangères Philippe Douste-Blazy déclarait sur Europe 1 s'opposer à l'expulsion des délinquants en situation régulière : « Il ne peut pas y avoir un Français qui a fait un crime ou un délit en France et qui serait traité d'une certaine manière et un étranger en situation régulière qui serait traité d'une autre manière. C'est pas possible ».

Lors d'un Conseil des ministres anticipé de deux jours, le lundi 14 novembre, l'état d'urgence est prolongé de trois mois par le gouvernement. Pour le président de la République Jacques Chirac « c'est une mesure de protection et de précaution nécessaire pour donner aux forces de l'ordre tous les moyens dont elles ont besoin pour ramener définitivement le calme. Bien entendu c'est une mesure strictement temporaire et qui ne s'appliquera que là où elle est strictement nécessaire et en plein accord avec les élus. » Le parti socialiste et le parti communiste (PCF) ont immédiatement protesté ; le PCF demandant le retrait de la loi de 1955 (sur l'état d'urgence) alors remplacée par « l'état d'urgence sociale ». Ces deux partis de gauche ainsi que Les Verts ont d'ailleurs annoncé qu'ils voteront contre à l'Assemblée nationale et au Sénat.

Le 10 novembre, lors de la conférence de presse conjointe du 18e Sommet franco-espagnol, soit deux semaines après le début des violences, le président de la République Jacques Chirac s'exprime pour la première fois en public sur les évènements survenus dans les banlieues françaises. Il y explique que le préalable à toute autre action est le rétablissement de l'ordre public. À la double question « Comment vivez-vous les critiques à répétition sur votre quasi-silence ou votre extrême discrétion sur la crise des banlieues ? Deuxièmement, est-ce que vous approuvez la proposition du ministre de l'Intérieur concernant le renvoi potentiel des ressortissants étrangers dans leur pays en cas de faute, de délits dans les banlieues ? », il répond « Sur la première question, je vous ai répondu tout à l'heure, en vous disant qu'il y a le temps du rétablissement de l'ordre, qui était pour moi une priorité absolue -et j'ai tenu à consacrer la totalité de mes efforts à cet objectif, qui n'est pas encore atteint- et le temps de la réflexion que je consacrerai notamment à dire à nos compatriotes quel est mon sentiment sur cette crise et les moyens d'y remédier. Sur la deuxième question, je vous dirai d'une façon très très simple qu'il y a une loi en France et que cette loi doit être respectée. Il faut respecter la loi, toute la loi. »

L'intégralité de l'intervention du président de la République le 10 novembre 2005 Le président s'adresse ensuite pour la première fois directement aux Français via la télévision et la radio le lundi 14 novembre, à 20 heures. L'attente des Français sur cette question des émeutes dans les banlieues étaient fortes, puisque Jacques Chirac a été regardé par plus de 20 millions de télespectateurs, un record en politique. Pendant 14 minutes, il a rappelé les principes forts et les valeurs de la République et a proposé quelques mesures. Voici les extraits marquants de son intervention :

« Cette situation grave témoigne d’une crise de sens, une crise de repères, une crise d’identité, à laquelle nous répondrons en étant fermes, en étant justes, en étant fidèles aux valeurs de la France . Ces événements témoignent d’un malaise profond. Les enfants, les adolescents ont besoin de valeurs, de repères. Les familles doivent prendre toute leur responsabilité. Celles qui s’y refusent doivent être sanctionnées. Celles qui connaissent de grandes difficultés doivent en revanche être activement soutenues. Ce qui est en jeu c’est le respect de la loi mais aussi la réussite de notre politique d’intégration. Il faut être strict dans l’application des règles du regroupement - familial. Il faut renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière et les trafics qu’elle génère. Je veux dire à tous les enfants qui vivent dans les quartiers difficiles que, quelle que soit leur origine, ils sont toutes et tous les fils et les filles de la République. Nous ne construirons rien de durable sans assumer la diversité de la société française. J’appelle tous les représentants des communes à respecter la loi qui leur impose d’avoir 20 % au moins de logements sociaux Les Françaises et les Français, particulièrement les plus jeunes, doivent être fiers d’appartenir à une nation qui fait siens les principes d’égalité et de solidarité. Les discriminations sapent les fondements mêmes de notre République. Mais il n’est pas question d’entrer dans la logique des quotas, qui montre du doigt ceux qui en bénéficient, et qui est injuste pour ceux qui n’en bénéficient pas. Il faut donner à tous les jeunes les mêmes chances face à l’emploi. Pour mieux aider les jeunes en difficulté à aller vers l’emploi, j’ai décidé de créer un Service civil volontaire, associant accompagnement et formation. Il concernera 50&#8201;000 jeunes en 2007. » L'intégralité de l'intervention du président de la République le lundi 14 novembre 2005 Dans un sondage Ipsos pour l'hebdomadaire Le Point (14 novembre 2005) ; la popularité de Nicolas Sarkozy fait un bond de onze points, pour s'établir à 63 % d'opinions favorables en novembre. Le ministre de l'Intérieur profite ainsi des événements et de ses déclarations sécuritaires. Le Premier ministre, Dominique de Villepin (+ 7 points) à 58 % et le président Jacques Chirac (+ 6 points) à 39 % bénéficient aussi de leur gestion de la crise.

Les mardi 15 et mercredi 16 novembre 2005, le ministre délégué à l'emploi, Gérard Larcher, et le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, affirment que la polygamie constitue l'une des causes de ces violences urbaines. Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait déjà déclaré le 10 novembre précédent qu'« il y a plus de problèmes pour un enfant d'un immigré d'Afrique noire ou d'Afrique du Nord que pour un fils de Suédois, de Danois ou de Hongrois. Parce que la culture, parce que la polygamie, parce que les origines sociales font qu'il a plus de difficultés. » Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie française tient des propos similaires au journal Libération : « Tout le monde s'étonne : pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l'école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C'est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues. » Ces déclarations ont suscité un tollé chez les personnalités associatives et les personnalités politiques de gauche. Pour le député-maire socialiste d'Évry (Essonne), Manuel Valls, « donner à penser que les problèmes actuels des banlieues seraient directement liés à la polygamie est gênant, voire insupportable. » D'après le député communiste Jean-Claude Sandrier, « les autorités cherchent des boucs émissaires Le principal problème pour l'intégration c'est l'emploi. » Les Verts dénoncent carrément les « relents racistes » de la droite et du gouvernement.

Fin novembre 2005, une autre polémique concerne les propos de l'intellectuel Alain Finkielkraut, notamment ceux de l'entretien donné au quotidien israélien Haaretz.

Voir à ce sujet l'article détaillé Polémique autour des propos d'Alain Finkielkraut sur les émeutes en banlieue. Contre-disant les propos de Nicolas Sarkozy (fait le 3 novembre 2005, quelques jours après le déclenchement des émeutes, à propos des violences de la nuit précédente où ce dernier affirmait que celles-ci n'avaient “rien de spontané” et étaient “parfaitement organisées”), un rapport de la direction centrale des renseignements généraux (DCRG) daté du 23 novembre et publié par le journal « Le Parisien » du 7 décembre tire les enseignements de la vague de violences urbaines qui a traversé le pays à partir du 27 octobre et précise que “La France a connu une forme d'insurrection non organisée avec l'émergence dans le temps et l'espace d'une révolte populaire des cités, sans leader et sans proposition de programme”. Le coût des violences est évalué à « plus de 250 millions d'euros ». Par ailleurs, dans ce même rapport, on peut lire que :

- “aucune solidarité n'a été observée entre les cités”, les jeunes s'identifiant “par leur appartenance à leur quartier d'origine et ne se reconnaiss(ant) pas dans ceux d'autres communes”. Les policiers affirment qu'“aucune manipulation n'a été décelée permettant d'accréditer la thèse d'un soulèvement généralisé et organisé”. Ainsi, les islamistes n'auraient joué “aucun rôle dans le déclenchement des violences et dans leur expansion”. Ils auraient au contraire eu “tout intérêt à un retour rapide au calme pour éviter les amalgames”. L'extrême gauche, de son côté, “n'a pas vu venir le coup et fulmine de ne pas avoir été à l'origine d'un tel mouvement”. - les policiers assurent par ailleurs que “les jeunes des cités étaient habités d'un fort sentiment identitaire ne reposant pas uniquement sur leur origine ethnique ou géographique, mais sur leur condition sociale d'exclus de la société française”. Ils précisent que “les jeunes des quartiers sensibles se sentent pénalisés par leur pauvreté, la couleur de leur peau et leurs noms. Ceux qui ont saccagé les cités avaient en commun l'absence de perspectives et d'investissement par le travail dans la société française”. - “Tout s'est passé comme si la confiance envers les institutions, mais aussi le secteur privé, source de convoitises, d'emplois et d'intégration économique, avait été perdue”.

L'UMP fait campagne au moyen d'achat de liens publicitaires sur le moteur de recherche Google28. Un lien vers le site web de l'UMP apparaît dans les résultats de recherche sur des mots clés comme banlieue, émeute, racaille, anarchiste, républicain, socialiste, fédéraliste, politique, trotskyste, marxiste, incivilité, démocrate, etc. Cette campagne dirige les visiteurs vers une pétition pour "soutenir la politique de banlieues de Nicolas Sarkozy". C'est la première fois qu'un parti politique achète des liens commerciaux sur un moteur Internet. Le Parti socialiste a fait de même en achetant le mot banlieues par exemple.

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_______« Tu veux que tout s’arrange, tu veux que tout ça change, mais qu’est-ce que tu fais pour que tout ça bouge ? » Jeunes Africains, Franco-africains

Energie, capacité d’innovation, créativité tous azimuts

L’absence de travail crée un sentiment d’exclusion et d’inutilité qui entraîne violence, toxicomanie et extrémismes. Las des années d’enseignement perdues, les jeunes font de leurs gouvernements la cible de leur frustration. Cherchant leur propre voie, ils manifestent dans les rues, s’affrontent sur les campus et constituent le gros des troupes en cas d’émeute. Certains responsables - politiques et religieux - exploitent ces tendances et les mobilisent sur des bases militaristes, « prenant le relais de l’embrigadement des anciens partis uniques », estimait le chercheur Tshikala K. Biaya (2). La vie des jeunes Africains est ainsi faite d’instabilité et d’incertitude. La majorité des 6 millions de réfugiés et déplacés sont des jeunes traumatisés - en tant que victimes ou combattants. En dix ans, près de deux millions d’enfants sont morts dans les guerres d’Afrique centrale. Plus de 120 000 enfants-soldats sont recensés dans une douzaine de pays. Autre drame, les millions de jeunes porteurs du VIH/sida, tandis que d’autres sont devenus chefs de famille en raison du décès de leurs parents tués par la maladie, qui laisse environ 12 millions d’orphelins.

« Les gouvernements africains doivent apporter des solutions à cette majorité juvénile qui devient plus pauvre, plus mécontente et, parfois, plus militante », affirmait en 2004 la Commission économique pour l’Afrique, réclamant des politiques viables élaborées avec la collaboration des jeunes. « L’énergie, la capacité d’innovation et les aspirations de la jeunesse sont un capital qu’aucune société ne peut se permettre de dilapider », dit le BIT. Ils font preuve de créativité tous azimuts - musique, théâtre, peinture... Sans oublier leur attrait pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication. « Tu veux que tout s’arrange, tu veux que tout ça change, mais qu’est-ce que tu fais pour que tout ça bouge ? », chante La Brigade, un groupe de rap métissé. Jeunes Africains, Franco-africains, tous ont en tête l’image de ces jeunes qui, à Melilla ou Ceuta, se disent « plus près de la mort que de la vie » et dont les « vagues d’assaut » (ainsi que certains journaux ont qualifié leurs tentatives désespérées de franchir les barrières !) en direction de la forteresse européenne sont imputées à la pauvreté et à la famine en Afrique subsaharienne. Ne peuvent-ils prétendre à un avenir plus humain ?

Antoinette Delafin

(1) Perspectives économiques en Afrique, OCDE-BAD 2004-2005. (2) Jeunes et culture de la rue en Afrique urbaine. Addis-Abeba, Dakar, Kinshasa, in Politique africaine n°80, décembre 2000, pp 12 à 31.

Les deux tiers des Africains ont moins de 30 ans

Plus de la moitié de sa population a moins de 21 ans et les deux tiers moins de 30 ans. Le terme « jeune » (15-24 ans, selon les Nations unies) s’applique sur le continent aux individus non mariés ou non indépendants économiquement, tandis que les « vieux » sont encore seuls détenteurs du savoir et du pouvoir, surtout en milieu rural. Après la vague des démocratisations, les parents espéraient pour eux des lendemains meilleurs. Ils leur laissent un bien lourd héritage. Forces vives de pays soumis ces vingt dernières années aux conditions draconiennes des plans d’ajustement structurel, ils ont vécu la disparition de l’État-providence, l’essoufflement du modèle éducatif colonial et, au final, une précarisation extrême de leurs conditions de vie.

La moitié des économies africaines sont en deçà des ressources par tête d’il y a vingt ans, selon le Programme des Nations unies pour le développement. Des millions d’Africains ne mangent pas à leur faim et près de la moitié vivent avec moins d’un dollar par jour. L’Afrique subsaharienne affichait en 2004 des taux d’analphabétisme de 35,9 % pour les adultes (plus de 15 ans) et de 20,1% pour les jeunes (1). Au rythme actuel, elle ne parviendra pas à l’éducation primaire universelle avant au moins 2150 et presque la moitié des pays n’atteindront pas la parité éducative entre les sexes d’ici 2015. Lors du Sommet sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté à Ouagadougou, en septembre 2004, la Commission de l’Union africaine recommandait aux dirigeants de mettre au plus vite l’accent sur l’éducation, l’apprentissage, la formation professionnelle, la transformation de l’économie informelle, cette forme de « débrouille » pratiquée par une grande partie de la jeunesse urbaine. Près de la moitié des jeunes travaillent encore dans l’agriculture ; or l’éducation demeure une priorité absolue en zone rurale, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. En 2003, l’Afrique subsaharienne comptait un des plus forts taux de chômage des jeunes (21 %) alors que la région devrait connaître la plus forte augmentation de sa population active d’ici à 2015 (30 millions de jeunes supplémentaires). Leur sort dépend de la croissance économique mais surtout de son contenu en termes d’emploi. Seuls « 5 à 10 % des nouveaux arrivants sur le marché du travail pourront intégrer l’économie formelle », indique le Bureau international du travail (BIT), pour qui « l’Afrique augmenterait son PIB de 12 à 19 % » si elle créait des emplois décents pour les jeunes.

XXIIIème sommet Afrique-France

La jeunesse africaine, un potentiel entre instabilité et incertitude

(MFI) "La jeunesse africaine, sa vitalité, sa créativité et ses aspirations" : tel est le thème du XXIIIe Sommet Afrique-France. Retiendra-t-il toute l’attention des dirigeants rassemblés à Bamako ?

« C’est un potentiel gigantesque. Cela peut aussi être une menace considérable si cette jeunesse-là n’a d’autre horizon que l’enrôlement dans une rébellion ou l’endoctrinement radical. Il est donc impératif de lui donner des perspectives », affirmait Philippe Douste-Blazy, le ministre français des Affaires étrangères, au quotidien Le Parisien en août dernier, motivant ainsi le thème du 23è Sommet Afrique-France. A l’initiative du Mali, pays-hôte, la rencontre aura été précédée d’un Forum de la jeunesse africaine, réunissant à Bamako les 8 et 9 novembre 53 jeunes - un par pays représenté - assistés d’une centaine d’autres venus des régions du Mali et d’une délégation de Franco-africains. Une première ! La Déclaration qu’ils soumettront aux chefs d’Etat pointera cinq questions clés pour leur avenir : formation et emploi, insertion sociopolitique, enjeux sanitaires, culture et nouvelles technologies, diaspora franco-africaine.

Il y a urgence, à lire l’appel « solennel, angoissant et pressant » lancé par les représentants des Jeunes leaders aux chefs d’État de l’Union africaine en 2004 : « Nos Etats sont dépouillés de ressources et détournés de leurs prérogatives. L’éducation n’est plus considérée comme un droit pour les enfants africains mais plutôt comme un luxe. Plus de droit à l’emploi, à la santé, au logement, à un environnement sain. En somme, les jeunes sont laissés à eux-mêmes. » La jeunesse africaine est devenue le plus grand défi que l’Afrique doit relever.

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