Thèse : Si on ne peut pas vivre sans lois, on ne peut pas vivre sans foi.

  • Qu'est-ce qu'être désespéré?

Pour moi ni Dieu ni maître implique la libre pensée et la liberté sans foi ni loi la démesure et le non respect des autres

Est-ce qu'on ne pourrait pas déduire de cette réponse :

On peut avoir un Dieu et un maître et être sans foi, ni loi ?

Le mot correct pour une situation de désordre social, sans lois, sans règles,

L’anarchie -anarkhia-, du an-, préfixe privatif : absence de, et arkhê, commandement, ou « ce qui est premier ») désigne la situation d’une société où il n’existe ni autorité, ni pouvoir, ni domination, ayant un caractère coercitif. L’anarchie peut, étymologiquement, également être expliquée comme le refus de tout principe premier, de toute cause première, et comme revendication de la multiplicité face à l’unicité. Son symbole se traduit par un A inscrit dans un O.

Le mot anarchie est employé tantôt comme synonyme de désordre social que l’on retrouve dans le sens courant, qui se rapproche de l’anomie, tantôt comme un but pratique à atteindre dans le cadre d'une idéologie comme c’est le cas pour les anarchistes.

Peut-on vivre sans foi ni loi ?

Étymologiquement, "on", qui s'écrivait "om", vient du nominatif du mot latin "homo" qui signifie "homme". "On" désigne donc l'homme en général, l'humanité, mais aussi quelqu'un, un homme quelconque, n'importe lequel, vous, moi, faisant partie de cette humanité.

Peut-on, c'est-à-dire les êtres humains peuvent-ils, vivre sans foi ni loi ? Est-ce possible? (Possibilité logique ou capacité physique)

l'humanité en général est-elle concevable sans les notions de foi et de loi. Est-il logiquement possible de dissocier l'idée d'humanité de celles de foi et de loi ?

un être humain particulier est-il capable physiquement de se passer de foi et de loi. Est-ce viable pour lui? Admettons que cela soit possible, en avons-nous le droit? (Légitimité) En ce sens, on se demande s'il est permis de vivre de cette manière. Ce n'est plus alors une question de nécessité mais une question d'obligation juridique et morale.

Au sens propre, vivre, c'est être vivant biologiquement. Donc vivre, c'est tout simplement survivre. (Ne pas mourir)

Mais dans le cas des êtres humains, "vivre sa vie", comme on dit, ce n'est pas seulement survivre biologiquement, c'est aussi vivre selon ses principes, conformément à ses préférences ou ses aspirations, c'est-à-dire bien vivre. (Jugement de valeur sur la qualité de la vie).

Vivre humainement n'est donc pas réductible à survivre biologiquement.




Vivre sans quelque chose, au sens strict du terme, veut dire "en être privé". Le terme désigne alors l'absence pure et simple.

Mais celui que l'on accuse - car c'est en général une accusation - d'être "sans foi ni loi" est-il privé de toute croyance ou de toute règle ou simplement en contradiction avec les croyances et les règles établies? "Sans" peut vouloir dire aussi "contre". Le terme désigne alors à la fois la privation et l'opposition ou l'exclusion. C'est en ce sens qui les chrétiens appelaient les païens des "sans-Dieu" (athées) . Un païen n'est pas à proprement parler sans dieu, mais il n'a pas le bon dieu du point de vue des chrétiens. Il n'est donc pas sans foi au sens strict du terme, mais sa foi diffère de celle qui est considérée comme la bonne (celle que l'on doit avoir).

Peut-on vivre sans se conformer à la foi et à la loi de la société à laquelle on appartient ?



Foi vient du latin "fides" qui signifie "confiance" mais aussi "fidélité".

Au sens religieux, la foi est la confiance inconditionnelle et souvent irrationnelle que l'on accorde aux croyances religieuses, et en particulier à Dieu. En ce sens, "vivre sans foi" serait ne pas croire en Dieu, ou ne pas lui faire confiance.

Au sens ordinaire, la foi est une ferme croyance qui s'oppose au savoir. La foi, en tant que croyance, est une adhésion qui ne repose sur aucune preuve. Certains philosophes (ex. : Alain) font une différence entre foi et croyance. Pour Alain, la croyance est simple crédulité, faiblesse de l'esprit, alors que la foi serait le courage de prendre le risque de s'engager quand on n'a pas toutes les assurances que c'est un bon choix. Par exemple, la confiance que l'on a en quelqu'un qui nous a donné sa parole relève de la foi. C'est une exigence que l'on s'impose à soi-même et non une faiblesse.

La foi serait donc en même temps une forme d'adhésion et une forme d'engagement. L'homme peut-il vivre sans avoir confiance, en lui-même, en l'avenir, en autrui... et sans s'engager vis-à-vis de soi-même, dans des projets dont la réussite n'est jamais garantie, vis-à-vis d'autrui dont l'engagement réciproque est seulement présupposé...



En science, une loi est une régularité naturelle. Rapport mesurable et constant établi entre des phénomènes. Les lois en ce sens ont un caractère d'universalité et de nécessité: elles sont les mêmes pour tous et partout et on ne peut pas s'y soustraire.

En droit et en morale une loi est une règle conventionnelle. Norme qui régit les relations interpersonnelles et sociales et qui est plus ou moins régulièrement suivie dans une société. Les lois en ce sens ont un caractère de relativité et d'obligation. Elles varient d'un groupe à un autre et si elle doivent être suivies, elles peuvent aussi être transgressées.




Problématique

Rappel : La problématique est l'ensemble des problèmes soulevés par la question du sujet. L'identification de la problématique dépend de l'analyse des termes du sujet.

Les questions ci-dessous ne correspondent pas à la problématique du sujet, mais vous aideront à la dégager.

  • Accroche

(Entrée en matière) "L'homme est un animal politique" disait Aristote, en ce sens qu'il appartient naturellement à une "polis", c'est-à-dire à une cité, à une société.

"Vivre sans foi ni loi" est une expression du langage ordinaire. A qui cette description s'applique-t-elle d'habitude? Sur quoi est fondé ce jugement? On parle quelquefois dans les médias du "crime organisé" . À quoi fait référence cette expression? Que suggère la notion d'organisation? On parle aussi du "milieu" du crime. Qu'est-ce qu'un milieu social en général? Que veut-on dire quand on dit de deux personnes qu'elles ne sont pas "du même milieu"? Que peut-on en conclure du "milieu" au sens de la pègre? Etre "hors la loi", est-ce être "sans loi"? On dit d'une personne qui croit en Dieu qu'elle a la foi. Mais on dit aussi des philosophes du XVIIIe siècle qu'ils ont foi en l'humanité parce qu'ils croient au progrès en général et au progrès moral en particulier. Vivre sans foi, est-ce simplement être irréligieux?

Aristote définit l'être humain comme un "animal politique". Qu'est-ce que cela implique du point de vue du rapport de l'être humain à la loi?

Quelle est la différence entre une loi de la nature et une loi sociale? Les lois de la chute des corps sont-elles les mêmes en France et aux États-Unis? Les lois sur les peines corporelles (ex. la peine de mort) sont-elles les mêmes dans tous les pays? Pourquoi est-ce possible? Qu'est-ce que cela nous indique sur la nature des lois juridiques et morales? Peut-on dire d'un ermite qu'il vit "sans foi ni loi"? Pourquoi? Savez-vous que la terre est ronde, ou croyez-vous que la terre est ronde? Justifiez votre réponse. On a annoncé aux nouvelles hier soir (le 2 décembre 2000) qu'un adolescent avait été assassiné à la Villeneuve à Grenoble. Mettez-vous en doute cette information? Pourquoi? Suffit-il pour un être humain d'être vivant pour vivre comme un être humain?

  • Qu'est-ce qu'être désespéré?

Introduction :

Rappel méthodologique

Entrée en matière : Il faut une "accroche" qui soit spécifique au sujet.

À éviter à tout prix : les affirmations générales pseudos historiques du genre "De tout temps, les hommes ...".

Exemples d'accroches possibles pour ce sujet :

  • 1) Partir d'une définition générale : "L'être humain est un animal social. En tant que tel, il vit avec ses semblables avec lesquels il entretient des relations régies par des règles et qui s'appuient sur des valeurs, des idéaux, des croyances partagées."
  • 2) Partir d'une "mise en situation" : ""Cet homme vit sans foi ni loi !" Que peut vouloir dire une telle accusation ?"

Problématique : Il faut s'appuyer sur l'analyse préliminaire des termes du sujet pour identifier la problématique.

À éviter à tout prix : énumérer les définitions que l'analyse des termes a permis de formuler.

L'analyse des termes du sujet doit être exploitée pour comprendre le sujet mais pas restituée telle quelle dans l'introduction. Ne pas transformer l'introduction en une liste de définitions.

L'introduction pose les problèmes, ne les résout pas. Il ne faut pas répondre dès l'introduction à la question posée.

À éviter à tout prix : les affirmations du genre " À mon avis, on peut (ou on ne peut pas) vivre sans foi ni loi"

C'est dans la conclusion que vous prendrez position. Mais ce ne sera plus une simple opinion (il ne faudra pas dire "à mon avis..."). La conclusion sera le point d'aboutissement d'une argumentation qui la justifie (vous pourrez dire alors "nous voyons donc que..."). Votre conclusion ne sera plus seulement la vôtre, elle sera celle de tout lecteur raisonnable qui aura pris la peine de suivre votre démarche et d'apprécier la justesse de vos arguments.

Il faut bien cibler l'interrogation.

1) Il ne faut pas changer le sujet en vous posant d'autres questions que celles qui sont directement liées à la formulation du sujet.

À éviter à tout prix : par exemple, se demander ici si les lois nous permettent d'être libres ou si la foi nous permet d'être heureux, ou encore si l'État est nécessaire pour contrôler les individus.

2) Ne vous posez pas des questions trop générales. Bien sûr, à la limite, tout se tient et tout sujet peut, de proche en proche, se ramener à la question fondamentale "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?" ("to be or not to be?"). Mais vous n'avez que quatre heures pour résoudre le problème de l'existence du monde! Il est donc plus prudent de restreindre vos ambitions philosophiques en fonction du sujet précis qui vous est proposé. C'est d'ailleurs ce qui est exigé de vous : savoir délimiter la problématique du sujet. Il faut bien distinguer ce que le sujet présuppose sans le remettre en question et qui sert de contexte à l'interrogation, de ce sur quoi, au contraire, il nous convie à nous interroger. Ici, le sujet présuppose que l'on peut (capacité) et que l'on a le droit (légitimité) de vivre avec des règles et des croyances. C'est la capacité et la légitimité de s'en passer qui pose problème.

Exemple d'introduction rédigée

NB : La colonne de gauche contient des indications qui vous permettront de comprendre comment l'introduction est construite (entrée en matière, ciblage du sujet proprement dit puis problématisation) et comment l'analyse des termes du sujet est utilisée par (et non pas plaquée dans) l'introduction. L'annonce explicite du plan est facultative, mais peut être un bon garde-fou, pour vous-même comme pour votre correcteur. (N'oubliez pas qu'il peut avoir plus de 200 copies à corriger. Lui mettre quelques balises peut travailler en votre faveur.)

-Accroche

(Entrée en matière) "L'homme est un animal politique" disait Aristote, en ce sens qu'il appartient naturellement à une "polis", c'est-à-dire à une cité, à une société. Ciblage Point de départ de l'analyse(Ciblage) Affirmation du présupposé du sujet en utilisant la définition de loi et de foi: les êtres humains ont des règles qui les guident et des croyances qui les engagent. En tant que tel, il suit des règles conventionnelles de vie commune et il partage avec ses semblables des principes et des valeurs auxquels il croit, qu'il respecte et qui l'engagent vis-à-vis de lui-même et des autres.

Problématique

(Transformer la question en problème) Utilisation de la distinction entre loi sociale et loi naturelle pour introduire la source du problème : lois et foi n'ont aucun caractère de nécessité, donc peuvent se perdre.

Rappel de l'énoncé du sujet. (Ce n'est pas requis, mais il est souhaitable.) Utilisation de l'analyse du "on".

Distinction entre vivre (humainement) et survivre.

Distinction entre avoir la capacité et avoir le droit. Mais les règles sociales, contrairement aux lois de la nature, ne sont pas nécessaires. Elles varient d'une société à une autre et, à l'intérieur d'une même société, elles ne sont pas suivies par tous avec le même zèle. Elles ont un caractère d'obligation, en ce sens qu'on doit en principe les respecter, mais qu'on peut en pratique les enfreindre ou les transformer: il est toujours possible de les transgresser. De même, les croyances peuvent évoluer. On peut en acquérir de nouvelles et on peut en abandonner.

Si chaque loi que l'on suit peut être transgressée, si chaque foi que l'on entretient peut-être abandonnée, alors on peut se demander s'il est possible de se passer de toute loi et de toute foi : Peut-on vivre sans foi ni loi, "on" étant ici soit un individu humain quelconque, soit l'humanité tout entière ? L'être humain peut-il survivre biologiquement sans s'astreindre à aucune règle et sans entretenir aucune croyance ? Quand bien même ce serait le cas, survivre biologiquement, est-ce suffisant pour vivre une vie humaine, c'est-à-dire digne d'un être humain ? Et si l'on dit de certains individus qu'ils sont "sans foi ni loi" en quel sens faut-il comprendre cette expression ?

Enfin, s'il est possible, en un certain sens, d'être "sans foi ni loi", est-ce légitime ?



Annonce du plan

De préférence sous forme de grandes questions identifiées dans la problématique. Alors, peut-on vivre sans foi ni loi? Cette question en impliquent plusieurs. Dans quelle mesure un être humain est-il capable de vivre ou même simplement de survivre en l'absence totale de loi et de foi? Quoiqu'il en soit, même s'il est impossible de vivre humainement sans foi ni loi au sens strict du terme, n'est-il pas possible de vivre sans partager les règles et les croyances de la société dans laquelle on vit? Enfin nous nous demanderons si cependant une telle attitude est permise.

Développement

Exemple de plan

On ne peut pas vivre sans foi ne loi : il est impossible de vivre sans aucune croyance ni aucune règle On peut vivre sans foi ni loi : il est possible de vivre sans respecter les croyances et les règles de la société dans laquelle on vit. Mais si c'est possible, est-ce permis ? Éléments de développement

Dans ce qui suit, la première partie est développée plus en détail pour illustrer la différence entre les trois éléments d'une argumentation : la thèse, les arguments et les exemples.

1. On ne peut pas vivre sans foi ni loi : il est impossible de vivre sans aucune croyance ni aucune règle

A- Thèse : en tant qu'être naturel, nous sommes soumis aux lois de la nature.

Argument : les lois de la nature ont un caractère nécessaire et universel. Aucun être ne peut y échapper, pas même l'être humain. Vouloir se soustraire aux lois naturelles, ne pas les respecter, peut entraîner la mort. S'il n'y avait aucune régularité dans les phénomènes, aucun ordre dans la nature, il serait impossible de prévoir et d'agir pour organiser notre survie. C'est notre connaissance des lois de la nature (même si cette connaissance n'est pas toujours scientifique) qui nous permet d'utiliser ces régularités pour mieux nous adapter à notre environnement ou mieux adapter notre environnement à nos besoins ou nos envies.

Exemples : Les lois de la chute des corps. Les règles de l'hygiène et de la nutrition. La pesanteur nous empêche de voler, mais c'est la connaissance de ces lois qui nous permet de construire des avions. Notre constitution biologique nous impose des règles de vie. La connaissance de ces contraintes nous permet d'éviter les carences et de subvenir adéquatement à nos besoins.

B- Thèse : en tant qu'être intelligent, nous devons respecter les règles de la logique.

Argument : Aux régularités naturelles s'ajoutent des règles du raisonnement sans lesquelles nous ne pourrions pas connaître ces régularités et en tirer parti. Les règles logiques nous permettent de tirer des conclusions à partir de données déjà admises. Ces règles sont la base de l'anticipation et donc de la prédiction et de l'adaptation. Un être humain complètement illogique serait complètement désorienté puisque son comportement n'est pas gouverné par l'instinct mais par l'intelligence. Il y a deux grands types de raisonnements : l'induction et la déduction.

Exemples : Après avoir vu un grand nombre d'individus mourir, je suis capable de généraliser cette observation et d'affirmer que tous les hommes sont mortels. (Raisonnement inductif) Si tous les hommes sont mortels et que je suis un homme, alors je suis mortel. (Raisonnement déductif)

C- Thèse : en tant qu'être social, nous nous conformons aux règles et aux croyances de notre groupe.

Argument : Il n'y a pas de société sans moyen de communication et sans relations réglées entre les individus qui la composent. Les sociétés humaines ont toutes des langages, des normes et des systèmes de valeurs (des idéaux, qu'il soient laïques ou religieux) qui sont conventionnels. Si ces conventions sont variables, l'existence de conventions quelles qu'elles soient est indispensable. Si, exceptionnellement, un individu peut survivre en dehors de la société, il ne peut pas développer dans l'isolement des capacités proprement humaines (langage, intelligence, moralité ...) qui ne sont pas innées mais acquises par éducation (donc, par définition, par héritage culturel au contact d'autrui).

Exemples : Victor de l'Aveyron, l'enfant sauvage recueilli au XIX e siècle par Jean Itard avait survécu à son abandon, mais vivait dans la forêt comme un petit animal. (Mowgli, le héros de Kipling dans Le Livre de la jungle est tout à fait humain, quoique "sauvage", mais c'est une fiction). L'ermite qui s'isole par choix de la société lui doit cependant son langage et l'essentiel de ses croyances et de ses savoirs faire. S'il s'éloigne ne la société, ce n'est pas pour vivre sans foi ni loi, mais souvent pour mieux vivre selon des règles plus conformes à sa foi.

D- Thèse : Si on ne peut pas vivre sans lois, on ne peut pas vivre sans foi.

Argument : Loi et foi sont indissociables. Toute régularité, naturelle, sociale ou logique, présuppose la croyance en une certaine constance et la foi en un certain avenir. La formulation d'une règle implique la croyance au bien fondé de la règle. S'il s'agit d'une loi naturelle, on la croit vraie, c'est-à-dire qu'on croit que la réalité se conforme effectivement à cette loi ; s'il s'agit d'une règle conventionnelle, on la croit juste, c'est-à-dire qu'on pense qu'elle est conforme à nos valeurs fondamentales. Inversement, la confiance que nous avons en quelque chose ou en quelqu'un entraîne la formulation de règles de vie que cette confiance justifie. Être confiant, c'est se donner pour règle de ne pas douter et s'engager à agir en conséquence.

Exemples : J'observe que, régulièrement, sans exception, le soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest. Pour pouvoir généraliser cette observation, il faut 1) que je fasse confiance à mes sens, 2) que je sois persuadé que demain ne sera pas différent d'aujourd'hui. Je n'ai pas de certitude, mais je le crois fermement. La règle "le soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest" dépend de cette confiance. Inversement, si je crois que le soleil se lèvera demain comme il s'est levé hier et aujourd'hui, je peux me donner comme règle de me lever moi-même avant (ou après !) le lever du soleil. La communication n'est possible que parce que nous présupposons que les autres respectent les mêmes règles syntaxiques et sémantiques que nous. Quand mon voisin dit "il pleut", je présuppose qu'il veut dire qu'il pleut. Il n'est pas inimaginable qu'il veuille dire autre chose (il peut avoir un code secret que j'ignore), mais d'une façon générale, l'organisation de notre coexistence exige que normalement je suppose que ce n'est pas le cas. Enfin, d'une façon générale, vivre en société, c'est à la fois suivre les règles de cette société et croire que les autres en font autant.

Transition : Mais justement parce que les lois conventionnelles sont des règles transgressables on peut être hors la loi ; et puisque la foi est un acte d'adhésion volontaire, on peut être mécréant.

  • 2. On peut vivre sans foi ni loi : il est possible de vivre sans respecter les croyances et les règles de la culture dominante.

A- On peut ne pas appartenir à la même culture : Exemple: l'étranger.

B- On peut vouloir transformer la culture à laquelle on appartient : Exemple : le contestataire, tel Diogène le cynique

C- On peut enfreindre la loi sans y être étranger et sans la contester : Exemple : le hors la loi.

NB : En chaque cas, il faudra montrer la nature de la transgression et dans quelle mesure il s'agit moins d'être privé de loi ou de foi que de s'opposer (de trois façons essentiellement différentes) à un ensemble particulier de lois et de foi.

A- Non : la loi punit ceux qui ne la respectent pas. Une société doit pouvoir croire, en principe que le droit chemin est le chemin du droit : il faut respecter et faire respecter la loi.

Le judiciaire

B- Oui : Si la loi est injuste, celui qui la rejette a non seulement le droit, mais le devoir de le faire.

Ne pas confondre légalité et légitimité. Ce qui est illégal n'est illégitime que si la loi elle-même est juste.

légal/légitime

C- Non : Car résister à l'injustice contre le droit n'est pas vivre sans foi ni loi puisque c'est justement au nom de valeurs supérieures auxquelles on croit que se fait cette contestation, quand elle est légitime.

Le respect, la Déclaration Universelle des Droits de l'homme sont des normes (donc des lois). Mais on ne peut pas à proprement parler prouver que ces normes sont bonnes. Elle font donc l'obje d'une intime conviction (acte de foi).

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