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mardi 2 octobre 2012

____Les « Grands Anciens », un panthéon flou de divinités que connut le monde : « Ce qui est, à mon sens, pure miséricorde en ce monde, c'est l'incapacité de l'esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu'il renferme. »

Les Nègres, en matière de religion, n’ont aucune leçon à recevoir de personne. Aujourd’hui où l’Afrique est en train de se perdre en adoptant beaucoup de sectes et de religions qui lui sont étrangères (car elles représentent des paroles et des écrits initialement nègres qui ont été transformés par le prisme sémite et le prisme européen), il est bon de se souvenir de certaines choses.

- Les plus anciens écrits religieux de l’Histoire de l’Humanité, sont les Textes des Pyramides qui remonte à 3000 ans avant notre ère (environ 2500 ans avant la Thora). Donc ce sont des écrits de nègres de l’Antiquité égyptienne ; Kémèt (Égypte antique) étant une civilisation négro-africaine (ce fait historique a été démontré de nombreuses fois, notamment sur notre site) - De plus, comme les premiers Homo sapiens sapiens furent des nègres, par voie de conséquences : - les premiers êtres humains à avoir eu l’idée de Dieu, étaient des nègres - les premiers êtres humains à se mettre à genoux pour prier, furent des nègres.

Textes des Pyramides

En ce qui concerne le judaïsme et l’islam, nous l’avons déjà dit, mais laissons notre frère Doumbi Fakoly, spécialiste des religions, le dire : « En effet, le monde entier, y compris les peuples auxquels appartiennent les rédacteurs de ses livres sacrés, particulièrement les Hébreux, sait que toutes les pages écrites sur l’Égypte et Pharaon sont mensongères, insultantes, racistes et qu’elles portent le sceau de l’ingratitude du peuple juif accueilli avec humanité par nos ancêtres, chaque fois qu’il a eu besoin d’un refuge réconfortant. » 1. Mais aussi : « Pendant que dans le reste du monde, la presque totalité des peuples indo-européens et sémites, habitait dans des huttes et des tentes, incinérait ses morts ou les inhumait enveloppés dans des peaux de bête, faisait des sacrifices humains et enterrait vivantes ses fillettes encombrantes pour le nomadisme, le peuple négro-africain bâtissait des pyramides et des temples majestueux, créait des bijoux en or et en pierres précieuses, invoquait Dieu et enterrait ses défunts avec des prières, faisait des sacrifices d’animaux, des offrandes de fruit et des fumigations » 2.

http://www.africamaat.com/Les-ecrits-religieux-les-plus

En fait, le nègre est devenu amnésique. C’est pour cela que l’on entend même parfois certains qui disent que « l’Égypte, c’est le diable ! » car ils se basent sur ce grand mensonge historique qu’est l’esclavage des Hébreux en Égypte. Le niveau de stupidité de certains est tel qu’ils ne voient même pas qu’ils sont en train de saborder leur propre navire ! Leur niveau de stupidité est semblable à ceux qui collectionnent « les Prix Bounty » et à ceux qui sont les complices de la Françafrique, les complices du pillage de l’Afrique, les complices des falsificateurs de notre histoire. Ces nègres qui sont soumis aux ennemis de l’Afrique parce qu’ils espèrent un peu plus d’Euros et de reconnaissances du papa blanc, font penser un peu à ces petits « toutous » (chiens) à qui nous donnons un petit os, parce qu’ils ont bien léché nos pieds et qu’ils n’arrêtent pas de secouer la queue pour nous montrer comment ils nous aiment.

Ce n’est pas le mensonge qui mène le monde, c’est l’ignorance. Il est grand temps de mettre fin à cette obsession biblique. Les nègres d’Égypte ont accédé à la civilisation plusieurs millénaires avant les Hébreux. Il n’y a pas de meilleur thérapie pour ces nègres ignorants que de leur montrer que ce que nous disons est accepté et même affirmé par certains juifs : - En effet, dans le Dictionnaire encyclopédique du Judaïsme (page 163), il est écrit : « L’émergence nationale d’Israël est bien postérieure à l’apogée des civilisations égyptiennes et mésopotamiennes. »

- Il a été démontré scientifiquement (grâce à l’archéologie) dans La Bible dévoilée , livre de Israël Finkelstein et de Neil Asher Silberman (deux juifs), que « le noyau historique central du Pentateuque et de l’histoire deutéronomiste fut composé, dans ses grandes lignes, au cours du VIIe siècle av. J.-C.(...) La saga historique, que nous conte la Bible (...) ne doit rien à une quelconque révélation miraculeuse ; elle est le brillant produit de l’imagination humaine (...) la saga de l’Exode d’Israël hors d’Égypte n’est pas une vérité historique (...) Comme pour le récit de l’Exode, le Canaan que nous révèle l’archéologie diffère radicalement de celui que nous dépeint la Bible au moment présumé de la conquête (...) la situation générale de Canaan, sur le plan militaire et politique, tend à prouver qu’une invasion éclair de l’ensemble du territoire de la part de ce groupe eût été fort peu réaliste, voire extrêmement improbable (...) Les fouilles entreprises à Jérusalem n’ont apporté aucune preuve de la grandeur de la cité à l’époque de David et de Salomon. »

- Messod et Roger Sabbah (encore deux juifs) disent dans leur livre, Les Secrets de l’Exode : « Bien qu’une grande partie du récit biblique se passe en Ancienne Égypte, Abraham, Joseph, Moïse sont introuvables dans l’état actuel des recherches archéologiques.(...) Il n’existe aucune preuve archéologique de leur existence (existence du peuple Hébreux) tels qu’ils sont décrits dans la Genèse et dans l’Exode.(...) est-il possible qu’une population ayant vécu 430 ans dans le pays d’Égypte, dont 210 d’esclavage sous plusieurs pharaons, ait pu fuir cette contrée en déjouant toute l’armée égyptienne ? Est-il possible de s’installer en terre de Canaan sans aucune réaction de l’autorité pharaonique, sachant que tout au long de son histoire, l’Égypte administrait cette province.(...) Pourquoi 200 ans de recherches dans les sables, dans les tombes et dans les temples n’ont-elles rien prouvé ? »

Bref, il n’y a pas eu de patriarches, ni d’esclavage en Égypte, ni d’Exode, ni conquête de Canaan comme il est enseigné dans la Bible.

- Rajoutons ici ce que Pierre Nillon, chercheur afro-caraïbéen en religions, écrit : « Aux termes de nos recherches, nous constatons que les nombreuses fouilles archéologiques n’ont jamais pu trouver la moindre trace d’un document biblique contemporain de son auteur supposé. Nos recherches basées sur la paléographie montrent clairement que le véritable Moïse ne disposait que de l’écriture égyptienne pour rédiger sa Bible. Quant aux soi-disant prophètes bibliques, ils ne disposaient que de l’écriture cananéenne connue aussi sous le nom d’écriture phénicienne pour rédiger leurs écrits. Or, nous ne possédons que des documents rédigés en écriture araméenne, laquelle n’est pas antérieur au 5e (cinquième) siècle av. J.C. Nous constatons également que le caractère négro-africain du véritable Moïse a été complètement effacé par les juifs, lors de la rédaction de ces documents bibliques que nous pouvons considérer comme de véritables impostures. De ce fait, aucun archéologue n’a jamais pu trouver la moindre trace de l’existence terrestre du Moïse dont parlent les récits sémitiques, alors pour l’Histoire, le Moïse hébreu demeure un personnage de légende » 3

Avant de citer quelques extraits des plus anciens textes religieux, actualité oblige, je voudrai dire juste un mot à l’occasion de la « mort » du Pape. Je ferai remarquer qu’il est venu en Afrique, à Gorée, demander pardon à l’Afrique (pour la traite et l’esclavage). Si il est vrai qu’un « pardon » n’est valable que si celui qui a été victime « pardonne » ; il faut remarquer que beaucoup de prélats nègres n’ont guère fait mieux : ils se sont précipités pour demander pardon mais cette fois-ci parce que des rois nègres auraient vendu des esclaves ! Que peut-on reprocher à ce Pape blanc qui demande pardon et qui se met à genoux pour embrasser cette terre, lorsque des Prélats nègres d’Afrique crachent sur l’Afrique !? Malgré le silence du Pape pour le Rwanda, pouvons-nous décemment exiger plus d’un Pape blanc, lorsque des dictateurs africains sont solidaires du pillage de l’Afrique ? Il faut commencer par balayer devant sa porte avant de voir la saleté chez les autres ! Il faut débarrasser l’Afrique de tous ces démons par tous les moyens nécessaires. LES TEXTES DES PYRAMIDES

Les premiers textes religieux de l’Histoire de l’Humanité apparaissent en Afrique sur les murs de la pyramide du Pharaon Ounis (Cinquième dynastie), à Saqqara. Ils constituent un recueil de formules mais aussi de rituels funéraires et religieux. Certains remontent directement de l’Époque Archaïque. Nous retrouvons les Textes des Pyramides dans les pyramides des reines et des rois de la VIe (sixième) dynastie, et ils sont même utilisés, plus tard, par des représentants de la noblesse. Il s’agit essentiellement d’un corpus de textes, versets, formules magiques, incantations ou expressions visant à assurer le bien-être du pharaon dans l’autre vie, au ciel, avec les dieux. Vers la fin de l’Ancien Empire, les Textes des Pyramides donneront naissance aux Textes des Sarcophages. Quelques Extraits des Textes des Pyramides

Le Non-créé initial (§§ 1040 et 1230) 4 Quand je naquis dans le Noun avant que le ciel ne vint à l’existence, avant que la terre ne vint à l’existence, avant que ce qui devait être établi ferme ne vint à l’existence, avant que le tourment ne vint à l’existence, avant que la crainte qu’inspira l’œil d’Horus ne vint à l’existence

L’Avant cosmique (§ 1466) 5 Parole à dire : « La mère du (roi) était enceinte avec lui celui qui est dans le ciel inférieur (Douat) ; le (Roi) est né de son père Atoum, alors que le ciel n’existait pas encore, alors que la terre n’existait pas encore, alors que les hommes n’existaient pas encore, alors que les dieux n’étaient pas encore enfantés, alors que la mort (même) n’existait pas encore.

Éléments fondamentaux : Eau, Feu et Air (§ 2063 a-b) 6 Elle vient l’eau vivante qui est au ciel ; elle vient l’eau vivante qui est sur terre. Le ciel brûlait pour toi ; la terre tremblait pour toi, devant la naissance d’un dieu.

De la Nature du Ciel (§ 782) 7Ô Grande qui es devenue Ciel parce que tu fus puissante, parce que tu as parcouru et rempli tout lieu de ta beauté ! La terre entière sous toi, tu l’as prise. Tu as enveloppé pour toi la terre et toutes choses dans tes bras. Et tu y as placé, pour toi, le Roi comme l’Étoile Impérissable.

Le Destin stellaire de l’Homme après la Mort (Pyramide de Pépi I, paroi nord du passage A-F ; Antichambre- chambre funéraire) 8

Les portes du ciel sont ouvertes pour toi ; les portes du firmament s’écartent pou toi, celles qui repoussent les rebelles, Menit t’acclame, le peuple solaire te salue, les étoiles impérissables se dressent pour toi. Ton vent est encens ; ton vent du Nord est fumée, tu es grand, à This, tu es cette étoile unique qui sort du côté oriental du ciel (mais) qui ne se rendra pas à Horus de la Douat. Ô toi qui culmines grandement parmi les étoiles impérissables, tu ne t’éteindra pas, à jamais.

JPEG - 49.9 ko Le Professeur Obenga (à droite) avec l’auteur Etilé

Quelques informations données par les Textes des Pyramides

Osiris, le Dieu populaire de l’Égypte, est de couleur noire et il est surnommé « Le Grand nègre ».

(« Études sur une civilisation Négro-africaine, l’Égypte antique ; ETILE René-Louis, Éditions MENAIBUC, 2003, pages 43 et 96)

Le plus ancien sanctuaire d’Osiris se trouve en Haute-Égypte (Sud)

(« Études sur une civilisation Négro-africaine, l’Égypte antique ; ETILE René-Louis, Éditions MENAIBUC, 2003, pages 43 et 96)

Le titre « Grande noire » est utilisée pour des déesses.

(« Études sur une civilisation Négro-africaine, l’Égypte antique ; ETILE René-Louis, Éditions MENAIBUC, 2003, pages 44 , 98 et 99)

Seth, le dieu roux à peau claire, assassin du dieu Osiris, le grand nègre.

(« Études sur une civilisation Négro-africaine, l’Égypte antique ; ETILE René-Louis, Éditions MENAIBUC, 2003, pages 44 et 100)

Première phase H. P. Lovecraft.

Un thème récurrent de l'œuvre de Lovecraft est l'insignifiance de l'homme face aux horreurs cosmiques qui existent dans l'univers. Il fait des références fréquentes aux « Grands Anciens », un panthéon flou de divinités très anciennes et puissantes venues de l'espace, qui gouvernaient jadis la Terre et se trouvent aujourd'hui dans un état de sommeil proche de la mort3. Ainsi, dans L'Appel de Cthulhu, les personnages humains perdent la raison lorsqu'ils ont un aperçu de ce qui existe au-delà de ce qu'ils percevaient comme étant la réalité. La nouvelle commence par cette phrase : « Ce qui est, à mon sens, pure miséricorde en ce monde, c'est l'incapacité de l'esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu'il renferme. »

L'écrivain Dirk W. Mosig décrit Lovecraft comme un « matérialiste mécaniste », dont la philosophie serait celle de « l'indifférence cosmique ». Lovecraft pense que l'univers est mécanique et dépourvu de but ou de sentiments, et que les facultés limitées des hommes ne leur permettront jamais de comprendre totalement. La dissonance cognitive qui en résulte entraîne la folie. Du point de vue de Lovecraft, aucune croyance religieuse n'est acceptable sans soutien scientifique ; et les forces cosmiques de ses récits font preuve d'autant d'empathie à l'égard des hommes que les hommes en ont à l'égard des insectes4,5.

Plusieurs auteurs ont tenté de rationaliser ces créations. Selon Phillip A. Schreffler, une étude poussée des textes de Lovecraft permet de distinguer une structure acceptable pour l'ensemble du « panthéon », de l'inaccessible Azathoth qui occupe le centre de l'univers aux castes d'esclaves que sont les shoggoths et les Mi-go6. En revanche, pour David E. Schultz, Lovecraft n'a jamais voulu créer un Mythe canonique : son panthéon imaginaire ne devait servir que comme élément d'arrière-plan7. Lovecraft lui-même décrit son mythe avec humour comme des « yog sothoteries », et doit parfois rappeler ses lecteurs qu'il s'agit d'une œuvre de pure fiction8,9.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mythe_de_Cthulhu

Les dieux







Amemet

Dévoreuse D' âmes, composé d'un arrière train d'hippopotame, la crinière d'un lion et la tête d'un crocodile. Elle dévorait les âmes des personnes jugées coupable par le tribunal d'Osiris.

Amon

Dieu du vent et du soleil, c'est à partir du nouvel empire, qu'il fut " choisit " par les pharaons, comme dieu protecteur (et roi des dieux. Il fut associé à Ré; dont il prit le nom, et se fit vénérer sous le nom d'Amon Ré. Epoux de Mout et père de Khonsou; à eux trois, ils constituent la triade thébaine, d'où Amon était vénéré en temps que divinité locale sous l'Ancien et le moyen empire.




Anoukis

Epouse ou fille de khnoum, elle est souveraine des dieux est maîtresse du ciel. Anta : fille de Ré ou Phat. C'est une dvinitée d'origine étrangère ; la Palestine. Maîtresse du ciel, de la guerre et de l'amour. On la confond par fois avec Astaré (elle aussi d'originaire de Palestine).

Anubis

Fils d' Osiris et de Nephtys, il est représenté avec un corps d'homme et une tête de chien (ou de chacal) . Il a apparaît sur les représentations du tribunal d'Osiris comme celui qui guide les âmes devant osiris. Il est aussi maître des embaumeurs et des funérailles.

Aton

Dieu solaire de la théologie amarnienne d'akhénaton est représenté sous la forme d'un disque solaire aux lond rayons terminés par des mains humaines. Akhénaton était la représentation terrestre d'Aton, et non le dieu lui-même.







Atoum

Dieu primordial et protecteur des rois. Créateur du monde ancien dieu du soleil. Il annonça à Osiris qu'à la fin du monde, il détruira tous ce qu'il a crée, et il se transformera en serpent ou en anguille.




Bastet




Bès

Bouffon des dieux, c'est un nain laid et monstrueux, mais pourtant, au-delà de ses aspects effrayant, il est le protecteur de la famille et est adoré pour dissiper les mauvais espris.

Geb

Epoux de Nout (le ciel) et père d'Osiris, de Seth, d'Isis et de Nephtys. Il est la terre ; la légende sur la création du monde raconte que Shou(l'air) et Tefnout, tous deux enfants de Ré eurent deux enfants (Geb et Nout) ; à leurs tour ils s' unirent. Ceci ne plaignit pas à Ré, il ordonna à son fils Shou de les séparer . C'est pourquoi sur la terre nous avons la terre (Geb), le ciel (Nout) et l'air entre les deux (Shou).

Hathor

Epouse d'Horus, mère d'Ihi et fille de Ré . Déesse de l'amour de la joie, de la musique et du chant ; elle est aussi connue sous le nom de la dorée, Ou l'apparence d'une vache.




Horus

Fils d'Isis et d'Osiris. Divinité principale Egyptienne, symbolisant le ciel dans son entier, plus tard le soleil. Il venge son père en tuant son oncle Seth et en prenant le pouvoir sur les hommes; d'après la légende, il fut le premier pharaon. Isis : mère d'Horus et épouse et sœur d'Osiris. Symbolisant la femme parfaite, Isis est la protectrice des femmes, du foyer et de la Reine. Magicienne par excellence, elle s'empara du pouvoir de Râ. Au nouvel Empire, elle est identifiée à Hathor. (pour les différencier, Isis porte une couronne sous ses cornes alors que Hator porte un bandeau.)







Isis

Soeur-épouse d'Osiris et mère d'Horus, son nom égyptiens ("Aset") signifit "trône" ou "siège". Déesse magicienne, elle s'empara du pouvoir de Râ. Au Nouvel Empire elle fut identifiée à Hathor, ainsi qu'à d'autres déesses et aux astres. a l'époque ptolémaïque, Isis Pharia devient protectrice des marins, une statue monumentale a été retrouvée dans la mer, près de l'ancien phare d'Alexendrie. Elle fut sans aucun doute, la déesse la plus populaire de toute l'Epoque Romaine. Dans l'Egypte chrétienne, les temples sont fermés, mais son culte perdure à philae et se suivit dans tout l'Empire romain et j'usqu'en Europe du Nord.




Khépri

Divinité principale ; symbolisant la résurrection, il est identifié à Râ, dont il ne représentera qu'une forme.

Khnoum

Dieu à tête de bélier, il façonne l'homme sur son tour de potier.

Khonsous

Fils d'Amon et de Nout, il est identifié à la lune.

Mâat

Fille de Ré, épouse de thot et mère de Néfertoum. Elle symbolise la justice (pesée de l'âme au tribunal d'Osiris), et la science. Mafdet Représentée sous forme d'un carnassier, cette déesse fut d'abord associée à la punition des criminels avant de devenir une divinité guérisseuse sous le nom de "Dame-de-la-Demeure-de-vie".

Mandouli

Dieu nubien.

Mehes

Dieu à tête de lion et portant la couronne d'Osiris.

Mehit

Déesse représentée sous la forme d'une femme à tête de lion. Adorée à This (nome d'Abydos) comme parèdre du dieu Onouris, l'un et l'autre n'étant sans doute que des formes locales de Shou et Tefnout.

Meresger (Mertseger, Meretseger)

Déesse protectrice de la nécropole thébaine, dépeinte sous la forme d'un serpent ou d'une femme coiffée d'un serpent ; vénérée en particulier, sous la forme du pic qui domine la nécropole. (Pour ceux qui ont lus la pierre de lumière de Christian Jacq, cette déesse apparaît sous le nom de déesse de la cime, celle qui aime le silence)

Mérit

Deux déesses portaient ce nom, la Mérit du Nord et la Mérit du Sud. On s'accorde à voir en elle des déesses musiciennes. Elles sont représentées sous la forme de femmes aux bras tendus en avant.

Min

Dieu de l'époque pré dynastique, symbolisant la virilité et personnifiant la puissance génératrice de la nature. Il est parfois nommé le "taureau de sa mère" (la déesse du ciel). A la Basse- Époque, cette mère épouse était identifiée à Isis.

Miysis

Fils de Bastet. Dieu guerrier à tête de lion.




Mout

Epouse d'Amon et mère Khonsou, avec qui elle forme la triade Thébaine. Considérée comme la mère des dieux et avec son époux, les parents des pharaons (à partir de la XVIIIème dynastie). Elle possède son sactuaire sacré à Karnak, où elle est associée au traits de la déesse vautour ou lionne.

Moutou

Époux de rattaouy et père d'Iounyt. C'est un des dieux, très ancien d'origine Thébaine, de la guerre ; parfois lié au taureau Buchis d'Armant.

Néfertoum

Fils de Ptah et de Selkmet, avec qui, il forme la triade de memphis.

Neith

Déesse de la guerre et de la chasse, vénéré à Sais (dans le delta). A Esna, elle était la déesse créatrice, pendant la Basse époque.




Nekhbet

Déesse vautour adoré à El-kab. Elle est l'une des déesse protectrice de pharaon. Patronne de la Haute Égypte. Durant le nouvel Empire et la basse époque, elle était considéré comme protectrice des accouchements.




Nephthys

Soeur d'Osiris et d'Isis, ainsi qu'épouse de Seth et mère d'Anubis. Dans la légende d'Osiris, elle aide Isis à redonner vie à son maris, en reconstituant le corps du dieu deffunt.




Nout

Fille de ré, épouse de geb, et mère d'Osiris, de Seth, d'isis, et de Nephthys.Déesse du ciel, la légende nous raconte que son union avec geb (le ciel) ne plus pas à ré, et il demanda à shou (l'air) son père de les séparer.




osiris




Ptah

Epoux de Selkmet et père de Néfertoum. Il est assimilé à Osiris, à Sokar, ou encore à Ré. Considéré comme l'inventeur des arts, et le dieu créateur.




Ré (ou Ra)




Satet (ou Satis):

vénéré à Eléphantine, épouse de Khnoum. On la représente portant une couronne blanche, sybole de la Haute Égypte. Elle est considéré comme la patronne des femme et, est parfois assimilé à Hathor.

Sébiouméker

Dieu nubien inspiré de la théologie égyptienne.

Sekhmet

Fille de Ré, et double de Bastet. Épouse de Path et mère de Néfertoum. Elle symbolise la Terreur, le danger, ainsi que la guerre. Elle peut être assimilé à Amon pour devenir une des formes de Mout. Considérée comme une puissante magicienne, c'est prêtres son souvent médecins ou guérisseurs.




Selkis (ou selket)

Déesse scorpion. Souvent représenté sous la forme d'une femme, la tête surmontée d'un scorpion.

Sérapis

Divinité gréco-romaine

Séshat

Maîtresse de l'écriture et du calcul, on l'aperçois fréquemment sur les mur de temple notant les années de règnes des pharaons. Épouse de Thot.




Seth

Fils de Nout et Geb, époux de Nephthys. Connu pour son côté terrifiant et mauvais, mais le dieu à aussi des pouvoir bénéfiques car au côté de ré, c'est lui qui sécurise le passage de la barque solaire. Son animal est le chacal, l'antilope ou l'oryx.




Shou

Fils de Ré, père de Nout et Geb. Il est l'air, sa femme est Tefnout (l'humidité). tous deux son parfois assimilé au soleil et à la lune.

Sobek

Dieux très ancien à tête de crocodile. Il est adoré à Shédit, dans le Fayoum, et à Khom ombo.




sokar

Figuré soit par un homme à tête de faucon, soit faucon. Il était initialement ledieu funairaire de la nécropole memphite. Etroitement rattaché à Osiris et ptah, il fut vénéré sous la forme de Ptah-Sokar-Osiris jusqu'à la Basse Epoque. Il est aussi le maître du royaume des morts.

Tefnout

http://nefou.pagesperso-orange.fr/les%20dieux.htm

Epouse de Shou, et mère de Geb et Nout. Représentée sous les traits de femme à tête de lionne, elle est vénérée à Héliopolis.

Thot

Dieu lune, de l'écriture est du savoir, il est représenté par un homme à tête d'ibis ou par un babouin. Son principal sanctuaire se trouve à Hermopolis. Il est l'inventeur de l'écriture, du language, le gardien de l'ordre divin, de tous les rituels et du savoir secret; ainsi que le patron des scibes.

Thouëris

Figurée sous la forme d'une femelle hippopotame gravide, debout avec sa poitrinetombante etdes pattes de lion. Elle est considairée comme la protectrice des femmes enceintes. Elle était étroitement reliée à Isis et Hathor.




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Dieux et démons du Proche-Orient ancien 147 définitions trouvées dans la base "Mésopotamie"... Choisir un autre thème du dictionnaire Rechercher un terme particulier : Mot Définition Images Amm Dieu lunaire des populations du Nord et du Sud de l'Arabie.

Bêl Mot signifiant "seigneur", devenu le nom d'une divinité. - En Mésopotamie : Bêl désigne le Seigneur (dieu tutélaire) de la cité, mais fait également partie intégrante du panthéon Assyrien et Babylonien. - En Syrie : Son nom se lit souvent dans les inscriptions aussi bien en grec qu'en palmyrénien. Dieu babylonien adopté par les palmyréniens, il est essentiellement un dieu solaire. Un temple lui était consacré à Palmyre. El Divinité suprême des panthéons sémitiques.Il correspond à l'akkadien "ilu"dont le sens premier est "dieu", et qui est écrit avec le sumérogramme " dingir" (l'étoile) mais ilu peut désigner un démon protecteur, un esprit (et surtout l'esprit d'un enfant mort) ou simplement la chance . Son étymologie reste inconnue, mais sa racine " 'l " est liée au mot désignant la force, la puissance (hébr. = dieu et force). Peut-être était-il à l'origine le dieu-taureau, parèdre de la grande déesse néolithique, ce qui justifierait son épithète de taureau dans les textes ugaritiques ("Baal et la Mer", "Palais de Baal" , etc.). Considéré l'extension du terme 'el / ilu ", où il désigne la divinité dans toutes les langues sémitiques (sauf en éthiopien), il serait étrange qu'il soit inconnu du panthéon d'Ébla. Il semble, en effet, qu'on puisse voir dans le dieu A-lu / la des textes d'Ébla, lié à la déesse dDana~tu ,une forme ancienne d'El ; il correspond au dieu Ilum (écrit AN ou i-lu-um) des textes de Mari, dans lesquels il est donné comme fondateur de la ville, ce qui en fait sa divinité tutélaire . Dans ces mêmes textes d'Ébla, le dieu sumérien Enlil est traduit par I-h-lu . C'est par les textes bibliques que l'on connaissait le mieux cette divinité avec ses épithètes (à moins qu'il ne s'agisse de divinités diverses dont les noms sont devenus des surnoms ou des épithètes de l'El hébraîque) : El 'Elyôn, El Roi, El shaddai, El 'Olam, El Béthel . Ce sont cependant les textes d'Ugarit qui vont intégrer El dans un ensemble de mythes qui lui confèrent une certaine consistance, et en particulier les épopées de Kéret, de Danel, et surtout la Naissance des dieux gracieux, où il est le géniteur des deux dieux shahar et shalim. Au bord de la mer, le dieu voit deux femmes " qui font monter l'eau ". Deux femmes qui se révèlent finalement être les filles d'El et qui l'appellent " papa ". En les voyant, sa verge se dresse, mais il apparaît qu'au moment de l'union elle s'abaisse : "Ô époux, époux, s'écrient-elles alors, ta verge est basse, la tension de ton membre languit ! " cri de désespoir qu'elles répètent mais en appelant le dieu non plus "époux" mais "papa". Cette soudaine faiblesse sexuelle, le fait que le dieu, bien qu'ayant engendré tous les dieux, sauf Baal, fils de Dagan, tombe en un rang secondaire, même s'il occupe le premier d'une manière fictive, ont soulevé la question de la théologie sémitique, dans laquelle El est toujours rejeté au profit de dieux plus jeunes, sans qu'il soit dit, pour autant, être mis à mort ou exilé par un jeune dieu triomphant comme le fit Zeus dans la théogonie grecque. Ainsi, dans le panthéon hébreu, El est-il en fait supplanté par Yahweh , et il en était de même dans l'Arabie préislamique : Allah n'était qu'une divinité secondaire, effacée au profit de sa parèdre al-Lât.C'est son inconsistance qui a conduit Mahomet à le choisir comme son dieu et qui lui a conféré une universalité grâce au succès de son combat.Il n'en demeure pas moins qu'El dispose d'un pouvoir qui n'est pas négligeable: il est la source du pouvoir royal, avec le titre de m/h (roi), et le roi régnant est appelé "fils d'El". Il est aussi le " père de l'humanité ", ce qui en fit un dieu proche des hommes. Images à ce sujet Enki Dieu Sumérien dont le nom signifie "seigneur de la terre" . En tant que tel, il réside sur Du-ku, colline primordiale. C'est pourtant aussi un dieu des eaux souterraines lié à l'Apsû : une de ses épithètes est " cerf de l'Apsû". Il a été identifié à Éa, avec qui il a été confondu lors du syncrétisme suméro-akkadien.- Dans le panthéon mésopotamien, il naît de l'union d'Anu et de la déesse Nammu, et il est le frère jumeau d'Ishkur. De son union avec Damgalnuna naissent Marduk, Asarluhi, Enbilulu, Adapa, la déesse Nanshé. Il fut très tôt identifié à Nudimmud, nom par lequel on le désigna également. Il est aussi invoqué sous le nom de Nintiku. Son identification à Éa fait que de nombreux hymnes sont adressés à ce dernier. Il est cependant associé à Nisaba dans une composition hymnique à l'occasion de la fête des moissons mais il n'est invoqué que dans le dernier vers : "Ô père Enki, il est doux de te louer" . Son principal temple était l'é.abzu à Éridu. Un temple du même nom lui était consacré à Pasirra. L'é-abzu était desservi par un clergé composé de dignitaires dont nous connaissons quelques appellations sans très bien connaître les fonctions qu'elles recouvrent : enkum, ninkum, abgal et abrig; l'une des tâches de ces deux derniers était de porter à la bouche de la statue du dieu des offrandes destinées à la lui ouvrir : miel, crème de lait, résine de cèdre. Il existe en revanche plusieurs textes mythiques où Enki joue un rôle essentiel. Enki et Ninhursag. Mythe sumérien connu par des tablettes des époques d'Ur III et paléobabylonienne. Il en subsiste 284 vers, soit presque la totalité. Le mythe se situe à Dilmun, un lieu où tout semble endormi où ne coule pas d'eau. Enki s'y établit avec la déesse Ninsikila, «la dame pure «, une déesse dilmunite. Cette dernière s'étant plainte du manque d'eau "l'habile Enki, devant Nintu la mère du pays emplit toutes les rigoles de son Sperme" et de son sperme inonda les cannaies". Le dieu ne se contente pas de distribuer ainsi sa faconde virile, il la déverse dans le giron de Ninhursag d'où naquit Ninsar,"Dame des plantes vivrières". La jeune Ninsar étant ensuite allée se promener le long de la lagune, Enki la vit et dit à son page Isimud : "Ne baiserai-je pas cette jeune et jolie fille, ne baiserai-je pas cette charmante Ninsar?". A quoi le page, bon courtisan, lui répond de la baiser . Enki monte alors dans sa barque et il va déverser son sperme dans le giron de la jeune fille qui donne le jour à Ninkura, dame des plantes à fibres. Ainsi, de proche en proche, le dieu féconde chaque fois la déesse sortie du sein de celle qu'il a fécondée, créant tous les éléments indispensable au développement de la civilisation. Il goûte ensuite les plantes pour fixer leur destin. Mais Ninhursag est furieuse contre Enki à cause de son comportement et le voue à la mort. Intervient alors le Renard qui lustre son poil, farde ses yeux au khôl avant d'aller trouver la déesse. Il y a une lacune dans le texte qui ne permet pas de savoir comment, finalement, Ninhursag prend Enki sur son giron et le guérit de divers maux en créant chaque fois une divinité. "qu' est ce qui te fait mal mon frère - Mon crâne me fait mal. Eh bien je crée pour toi le dieu Aba-u .Qu' est ce qui te fait mal mon frere? Mes cheveux me font mal... Eh bien! je crèe pour toi la déesse Ninsikila..." Enki fixe ensuite le destin (et les fonctions) de ces nouveaux dieux. Enki ordonnateur du monde. Texte poétique sumérien conservé dans plusieurs manuscrits fragmentaires (de Nippur) formant un tout incomplet de plus do 450 lignes. C'est un poème complexe de caractère incantatoire constitué de quatre parties. Il débute par un cantique à Enki " Seigneur Sublime "en tout l'univers Souverain par nature O vénérable Enki! né du Taureau, engendre par l'Aurochs cheri d' Enlil le Grand Mont bien aime du saint An(u)" . Le recit loue ensuite le dieu pour son action bénéfique et créatrice qui a donné l'opulence aux hommes. Puis Enki fait son autoglorification, ce qui permet de connaître ses filiations, ses épithètes, ses fonctions. Il prend ensuite place dans une barque pour aller sur la lagune visiter son domaine. Il est alors question du pays de Magan et de Dilmun , avec leurs boutres chargés à ras bord. Sont décrits tout le cérémonial d'embarquement et l'arrivée de la barque divine à Sumer, dont Enki va fixer le destin. Il aborde à Ur, "la cité sainte " dont il fixe le destin, puis à Nippur (en passant, il fixe le destin de l'Elam). Il crée l'Euphrate et le Tigre en éjaculant et l'eau qu'il produisit ainsi est chatoyante, suave et capiteuse" . Suit une longue litanie de toutes ses créations depuis l' agriculture jusqu 'à I'architecture, le régime administratif des terres sans oublier naturellement I'écriture. Le tout forme selon le jugement averti de Jean Bottéro une ample composition de style soutenu animée d'un souffle lyrique littérairement achevée . Enki et Ninmah : Mythe sumérien connu par des manuscrits fragmentaires : tablettes d'Ur III et copie bilingue d'époque néo-assyrienne. Alors que les deux textes précédents peuvent être regardés comme des cosmogonies, celui-ci est plutôt une anthropogonie. Il s'agit de la création de l'homme, même si le poème commence par la création primordiale : « Ces jours-là, lorsque En-haut et En-bas eurent été séparés - Ces nuits-là, lorsque En-haut et En-bas eurent été désassemblés]... « Suivent la création des Anunna(ki)... Mais le façonneur de tous les grands dieux, Enki, en son profond Engur (autre nom de l'Apsû) houleux, où nul dieu ne plonge le regard, demeurait vautré au lit : il n'arrêtait pas de dormir «...Les dieux s'en étant plaints, Nammu, "la mère primordiale", vient tancer le dieu, l'engage à agir et lui cite les divinités qui seront ses auxiliaires (Ninniali en premier; puis Ninimma, shuzianna, Ninmada, Niobara, Ninmug, Musargaba et Ninguna). Enki et Ninmah s'enivrent alors de bière, se mettent le coeur en gaieté et Ninmah défie Enki de corriger la nature des hommes qu'elle tente de créer. Mais elle échoue dans ses créations, sept fois, et c'est finalement Enki qui crée leurs destins . Voyage dEnki à Nippur. Dans ce petit poème de caractère liturgique, Enki va faire un voyage à Nippur pour rendre une visite à Enlil. Ces visites rituelles d'un dieu à un autre dieu, qui se faisaient dans la réalité avec la statue du dieu, lequel ou laquelle allait d'un sanctuaire à un autre dans une ville voisine, étaient accompagnées d'une sorte de livret liturgique. Il est d'abord question du palais construit pour le dieu dans l'Apsû, dont le page Isimud fait une description debout face au palais : Ô demeure construite en argent et en lazulite l Toi dont les fondations sont plantées en l'Apsû, duquel le prince te chérît... Ces stances se terminent par une évocation d'Éridu, la cité du dieu: «Lorsque Enki eut fini de construire Éridu, masse artistement couronnée, qui semble flotter sur les eaux, au rivage, il s'adossa à la roselière, (se reposant) en son verger amène, plein de fruits, où nichaient les oiseaux, tandis que folâtraient les carpes, parmi les tendres plantes aquatiques et que les cyprins frétillaient entre les jeunes pousses de gizi ! ". Enki (en fait sa statue) s'embarque et parvient à Nippur dans le gigunnû, sainte chapelle de Nippur. Là, Enki offre un banquet à Enlil, son père, dans le sanctuaire de Nippur au menu, bière, vin, bière d'épeautre, bouillie de malt ( ?), sirop de dattes... Les gobelets pleins à verser, les dieux (en réalité leurs prêtres) trinquent au ciel et à la terre aspirant posément aux hanaps débordants (creux comme) des chaloupes. En fait, il s'agit de vases dans lesquels on plonge les chalumeaux courbes pour aspirer le liquide). À la fin du banquet, Enlil donne aux Anunna la raison de cette liesse et de cette visite : Enki s'est fait construire un palais à Éridu, «le saint lieu où nul ne peut entrer e. En réalité, il s'agit, sans doute, de l'inauguration de l'é.abzu d'Éridu. Inanna et Enki. Ce texte sumérien n'est connu que par un seul manuscrit, complété par quelques fragments. C'est, assure Jean Bottéro, "une pièce interminable et littérairement médiocre" , mais elle a l'avantage de nous donner une longue liste de tous les pouvoirs, les "me" que reçut Inanna et qu'elle déposa à Uruk. Le cadre de l'histoire est une visite que la déesse décide de rendre à l'Apsû d'Enki à Éridu. Comme pour la visite que fit Enki à Enlil, la réception de la sainte Inanna (qui fît route toute seule e vers Érîdu) commence par un banquet. Enki fait alors la liste, à son page Isimud, de tous les cadeaux qu'il va faire à sa fille Inanna, qui ne sont autres que les "me" : le Pastorat et la Royauté, les Offices d'Egîzi, de Nindîngîr, d'Itîb, de Lumali et de Gudu, la Véridicité, la Descente aux Enfers, l'Habit polychrome, la Chevelure rejetée sur la nuque... Et, avant de dire le don Enki introduit la citation par: " Par mon prestige , par mon Apsû , à la sainte Inanna ma fille, je vais offrir, sans que nul m'en empêche" , etc. Et c'est Enki qui conclut (derniers vers) à l'adresse de la déesse : Qu'à la porte de ton saint Gipar le grand prêtre passe ses journées en liesse Et que les citoyens de ta ville, les enfants d'Uruk, y vivent agréablement. Quant à toi, ta ville demeure dûment alliée à Erîdu : aussi la restaura-t-on en sa situation première !". Images à ce sujet Éa Divinité akkadienne, identifiée à Enki. Son nom a été expliqué par le sumérien é.a, e maison de l'eau s, bien qu'il s'agisse d'une divinité sémitique. Cyrus Gordon fonde son étymologie sur la racine ouest-sémitique hyy-hwy, "vivre" , la forme ouest-sémitique de son nom serait Hay(y)a E-um, «le Vivant», par référence à son intervention lors du Déluge, grâce à laquelle il a sauvé l'humanité par l'intermédiaire d'Utanapishtim. Bien que son syncrétisme avec Enki ne permette de reconstituer ses caractères originaux que d'une manière hypothétique, il conservait des aspects qui lui étaient propres, sans qu'on puisse savoir s'ils sont primordiaux. Seigneur du savoir et de la sagesse (bêl uzni), il était regardé comme le dieu de la Magie (mas-mas ila~ni), invoqué par les exorcistes, les devins et les sorciers. "Ea, roi de l'Apsû, qui trouve le bon conseil, je suis le conjurateur, ton serviteur. Va à ma droite, viens à l'aide à ma gauche, joins ton incantation pure à mon incantation, joins ta bouche pure à ma bouche, rends efficace ma parole pure, assure le succès à ce que dit ma bouche . Il est le créateur plein de sagesse, l'ornement de l'E-abzu (son temple à Eridu, construit par Ea d'Ur), le plus expert des Igigu, celui qui apporte l'eau en abondance, grâce à qui la campagne devient fertile : s Dans les champs tu produis la vie pour les gens; Anu et Enlil avec joie jubilent à ton sujet, les Annunaku te bénissent dans leurs lieux saints... aux grands dieux tu donnes conseil» . Il compte toujours parmi les grands dieux (dans Adapa, l'Epopée de Gilgamesh, Nergal et Ereshkigal, (l'Ênuma élish). Dans les rituels et les incantations magiques, il est souvent associé à Shamash et Marduk, dont il est regardé comme le père par les Babyloniens. Dans une prière inscrite à l'entrée de son temple à Dur-sharrukin, il est invoqué sous le nom de Nintiku, épithète qui signifie "prince",«chef». Outre l'é.abzû à Éridu, son temple principal, et l'é.ès.mah dans cette même antique cité sumérienne, il avait des chapelles dans plusieurs sanctuaires Êsagil à Babylone et en plusieurs lieux de cette ville, à Ur, dans le bit rês d'Uruk. La ziggurat d'Eridu, lui était consacrée. Des listes lui attribuent des temples anonymes à Larsa, Uruk, Nêmed-Laguda, Kisurra. Gad Divinité des sources chez les Sémites de l'Ouest. D'origine vraisemblablement araméenne, Gad est surtout connu dans la région de Palmyre. Son nom signifie alors "fortune","bonheur". Par ailleurs, grâce à une inscription palmyrénienne, on connaît un «Gad Taymay« qui pourrait avoir été le génie protecteur de la tribu des Bené Taymay . Il fut finalement supplanté à Palmyre par son équivalent féminin, la déesse de la Fortune, connue en Syrie par les inscriptions grecques sous le nom de Tyché. À Harran plus particulièrement, il prit l'aspect de dieu du Sort (Rabb al-Bakht). On jeûnait lors de ses fêtes, à la fin de Septembre, et à la fin de Novembre. Il apparaît, dans le monde araméen, comme le génie protecteur des villages et des familles. Chez les Arabes sous la forme Djad, il est aussi le génie protecteur des puits et des points d'eau. Ce génie s'identifierait avec l'ancêtre qui aurait aménagé le puits. Ninhursag Déesse Sumérienne, «dame du hursag ( = "le désert pierreux"). Elle est parfois interprétée comme l'aspect féminin d'Enki. Ancienne déesse-mère, ses attributs restent des plus vagues. Elle est aussi donnée comme la mère de Ninurta et, en conséquence, comme l'épouse d'Enlil. Elle avait des temples à Kish et à Lagash. Images à ce sujet Sîn Dieu babylonien de la Lune. Son nom serait d'origine sumérienne, contraction de en-zu = "seigneur de sagesse", ce qui aurait donné Su'en, akkadisé en Sîn, ou, au contraire, le dieu-lune akkadien aurait eu son nom "sumérisé" en Su'en (ou Suen). Identifié au Sumérien Nanna(r), il en a tous les attributs. Dans un texte médical d'époque médioassyrienne, il apparaît comme un dieu qui préside à la naissance; ce texte nous a conservé un court fragment d'un mythe où il assiste une vache lors de la mise bas d'un veau. Identifié à Nanna, il est chez lui dans le temple d'Ur, mais, contrairement à Nanna, il apparaît sous son nom sémitique comme le maître de nombreux sanctuaires dont le plus important était celui de Harran. Bien que son culte semble n'avoir eu qu'une importance secondaire dans l'ensemble des cultes mésopotamiens, il avait des temples à Urum, à Borsippa (dans l'Ézida), à Uruk, à Assur, à Babylone, à Bît-Suenna (près de Nippur), à Akkad, à Kalah et à Larsa, outre quelques temples connus par des textes mais non localisés. Plusieurs prières lui ont été consacrées, où il apparaît comme le dieu suprême : " Sîn, luminaire des cieux, seigneur le plus puissant des grands dieux, roi des contrées, père des dieux, maître des destins, le tout premier aux cieux et sur la terre, lumière des Igigu et de toutes les multitudes ... Tu procures un jugement de droiture et de justice, tu raffermis le faible. A celui qui n'a pas de fils, tu procures un fils; l'inféconde sans toi ne conçoit pas, ne devient pas enceinte. Celui qui te cherche sans cesse ne manque pas (de faire) le bien... ". En tant que divinité de l'astre de la nuit, il occupait une place capitale dans les spéculations astrologiques et astronomiques. Images à ce sujet Agushaya Déesse guerrière d'origine Arabe, assimilée , en Mésopotamie, à Ishtar. Ahriman Dieu du "Mal" dans le panthéon Mazdéen (Religion de l'Iran ancien).Il est l'adversaire d'Ahuramazda, dieu solaire du" Bien" . Ahuramazda Divinité suprême et Dieu du "Bien"des Perses de l'Epoque Achéménide, son nom signifie "Seigneur de Sagesse". On a cru voir la première mention de son nom dans une inscription Assyrienne de -750. Allani Déesse des Enfers dans le panthéon Hurrite. Son nom signifie "Reine" ou "Dame". Allat Déesse du panthéon Palmyrénien. D'origine Arabe, Allat semble être le féminin d'Allah. Elle fut assimilée à Athéna , à Palmyre , au 1er siècle de notre ère. An Forme sumérienne du Dieu Anu. Anahita Ancienne Déesse Perse. Son nom signifie "la Pure". Divinité des Eaux, elle s'apparente à une Déesse-mère. Introduite dans le culte officiel de la Dynastie Achéménide par Artaxerxès II, vers -390, elle sera connue sous le nom d'Anaïtis. Anat Déesse sémitique de la région d'Ugarit. A la fois vierge et guerrière, assimilée à Inanna et Ishtar, Anat est une divinité d'origine Amorrite, introduite dans le culte de la ville de Marisous Zimri-Lim (-1782 -1759). Images à ce sujet Annunîtum Déesse Akkadienne d'attributs guerriers. A Babylone , elle est la déesse protectrice de la naissance des enfants. Elle semble avoir été vénérée jusqu'en Élam. Anshar et Kishar Divinités primordiales sumériennes dont est né le Dieu suprême, Anu. Leurs noms signifient "Totalité d'en-haut" et "Totalité d'en-bas". Anu Dieu sumérien du Ciel, issu de l'union d'Anshar (ciel) et de Kishar (terre). Le premier temple dédié à Anu fut probablement construit à Uruk. Anu fut par la suite adoré dans tout le Proche-Orient ancien. Images à ce sujet Anunnaki Groupe de divinités sumériennes, apparentées à des génies singuliers au service des Dieux. Anzû Divinité sumérienne représentée sous l'aspect d'un aigle à tête de lion. Dieu de l'Orage et des éléments atmosphériques, il était adoré à Lagash, et a laissé un mythe sumérien : "Anzû et les tablettes du Destin". Arinna Déesse du panthéon Hatti, elle était la déesse solaire dont les Hittites firent l'épouse du Dieu du Temps, Teshub. Assimilée à Hépat, Elle est le pendant féminin du Dieu solaire Sumérien, Utu. Aruru Déesse-mère sumérienne, créatrice de la "multiplicité humaine". Dans l'Epopée de Gilgamesh, elle est invoqué par la population d'Uruk pour créer un double de Gilgamesh, qui lui ferait cesser ses débauches érotiques dans toute la ville. Elle créera ainsi Enkidu, le compagnon de Gilgamesh. Aruru est aussi appelée "Dame du silence" et présidait aux accouchements. Asag Démon sumérien("Asakku"en akkadien). créature hideuse des montagnes, il aurait représenté, pour les Sumériens, les pillards (Gutis ?) du Zagros qui déferlaient régulièrement dans la plaine sumérienne. Mais Asag est aussi l'un des sept démons de la maladie , celui qui s'attaque à la tête et provoque la mort. Asarluhi Dieu sumérien de la Pluie, devenu maître des incantations. Originaire des environs d'Eridu, Il fut introduit très tôt dans le panthéon de Lagash. On le trouve évoqué dans des formules magiques comme Dieu des exorcismes, au même titre que Marduk. Asherah Déesse-mère Cananéenne connue par les textes "bibliques". Elle correspond à la déesse Amorrite Ashratum des textes paléo-babyloniens, où elle est la parèdre du Dieu Amurru, et à la déesse du panthéon ugaritique, Athirat. A Babylone, elle est la " maîtresse de l'abondance et de la fertilité. Elle sera associé au Dieu Yahweh , par les Hébreux, du Sinaï à la Palestine. Ashnan Déesse sumérienne du Grain, des céréales. Ashnan Voir "Lahar et Ashnan". Ashtoreth Voir Astarté Assur Divinité tutélaire et éponyme de la cité d'Assur. A l'origine, divinité des montagnes assez inconsistante, dont le nom apparaît, pour la première fois, dans les tablettes de Kültepe (ancienne Kanesh). Vers -1300, Assur est identifié à Enlil,puis, sous Sargon II ( -721 -705 ), au Dieu Anshar, enfin, sous Sénnachérib, il éclipse Marduk. C'est le "Dieu des Dieux", mais aussi celui de la "Nation" Assyrienne. Images à ce sujet Astaroth Voir Astarté Astarté Déesse-mère Ouest-sémitique dont le nom signifie "étoile du matin". Elle apparaît dans les tablettes d'Ebla, vers -2450 sous le nom d' Ash-tar (Ishtar), ou elle est citée comme l'équivalent éblaïte de la déesse sumérienne Inanna. A Ugarit, sa correspondante sera nommée Asherah. Maîtresse des animaux, Astarté deviendra, dès -1480, la déesse protectrice des Pharaons de la XVIIIème Dynastie d'Egypte. Images à ce sujet Ayya Déesse sumérienne et akkadienne. Son surnom, d'origine sumérienne, est " lumière céleste". A Sippar, on la vénérait comme épouse de Shamash (Dieu solaire). Divinité astrale à l'origine, elle est devenue déesse de la fertilité. Azizu Voir Aziz. Azîz Divinité arabe, connue plus particulièrement en Syrie et à Palmyre. Azizu et Monimos semblent n'être que le dédoublement d'une seule divinité, masculine chez tous les peuples sémites, qui symbolise Vénus , l'étoile du soir et du matin. Dieu guerrier, il sera assimilé à Arès par les grecs. Son nom dérive de la racine arabe - 'zz -, qui signifie "fort, puissant". Baal Dieu cananéen de l'Orage et de la fertilité. Son nom signifie "Seigneur". Il apparaît comme un dieu des Eaux et de la Pluie fécondante dans les cultes agraires, et s'oppose à Môt, la sécheresse et la Mort. Il est le modèle des dieux morts et ressuscités, symbole du triomphe de la vie, mais aussi du renouveau annuel de la Nature. On fêtait sa renaissance à chaque printemps, dans toutes les régions sémitiques de l'Ouest du Proche-Orient Ancien. Images à ce sujet Baal shamîn Divinité syrienne dont le nom signifie " Maître des Cieux". A Byblos, vers -950, il est associé à la "Dame de Byblos". On le rencontre en Syrie vers le Vème siècle, mais c'est au Ier et IIème siècle de notre ère qu'il sera le plus répandu, à Palmyre, notamment. Baba Déesse sumérienne propre au panthéon de Lagash. Déesse-mère archaïque et maîtresse des animaux, on lui donnait le titre de "Dame de l'abondance". A l'époque paléo-babylonienne, elle sera identifiée à Inanna et à Ninsina, déesse de la Santé. Des temples lui étaient consacrés à Uruk, Lagash et Kish. Bau Voir Baba. Bawa Voir Baba Beêlshamên Voir Baal shamin. Dagan Divinité Ouest-sémitique (son nom signifierait "grain"). Ce dieu apparaît dans les tablettes d'Ebla dès -2500. Il est également présent à Mari. La Bible le donne comme la principale divinité des Philistins (peuple d'origine égéenne ou crétoise, installés sur les côtes et l'arrière-pays de l'ancienne Palestine vers -1400). Images à ce sujet Damgalnuna Voir Damkina. Damkina Déesse sumérienne (sans doute une ancienne déesse-mère). Les théologiens babyloniens en ont fait l'épouse d'Enki, et l'ont unie à Ea pour lui faire enfanter Marduk. Damu Dieu sumérien essentiellement adoré à Isin, Larsa et Ur. A l'époque d'Ur III, il est le Dieu de la Santé qui a le pouvoir d'éloigner les démons. Mais il est avant tout un dieu qui "meurt", ce qui en fait aussi une divinité infernale, proche de Dumuzi. Son culte officiel disparaît à la fin de l'époque paléobabylonienne. Djad Voir Gad. Dumuzi Dieu sumérien lié étroitement au cycle d'Inanna/Ishtar. Il est parfois désigné sous la forme de Tammuz (babylonien, hébreu et araméen). Son nom, dumu-zi, signifie "le fils légitime". C'est un dieu de la Végétation et, en tant que tel, un dieu qui meurt, autour duquel s'est greffé tout un ensemble de mythes et pour qui a été élaborée toute une liturgie, ce qui en a fait l'un des personnages divins les plus complexes et les plus vivants de la religion suméro-babylonienne. La LRS mentionne deux Dumuzi. Le premier Dumuzi, un berger (Dumu-zi sipa), règne 36 000 ans sur Bad-Tibira. C'est le «Daônos poimên» de Bérose, roi antédiluvien. L'autre succède à Lugalbanda (lui aussi un berger) sur le trône d'Uruk. Il serait originaire de la cité de Ku'ara et aurait régné 100 ans. Gilgamesh est donné comme son successeur . Il est possible qu un souverain d'Uruk ait porté le nom de Dumuzi. Quant au lugal antédiluvien de Bad-Tibira, il semble qu'il s'agisse du dieu. Le mythe lui attribue pour mère Duttur et pour père le roi de Bad-Tibira. Le soleil Utu est parfois donné comme son frère, mais le personnage le plus important dans son mythe après Inanna est sa soeur GeshtInanna. Le mythe de Dumuzi se développe à travers un certain nombre de textes liturgiques. 1. Dumuzi et Enkimdu. Utu incite sa soeur Inanna à prendre pour époux le berger Dumuzi. Inanna s'en irrite, elle déclare qu'elle n'épousera pas le berger dont les vêtements sont rudes, celui qu'aime son cœur est Enkimdu le fermier. Elle se porte au-devant des deux garçons : chacun lui fait sa cour, vante ses mérites et lui dit ce qu'il pourra lui offrir. Dans le dialogue qui s'engage entre Inanna et Dumuzi et au gré duquel chacun aligne ses ancêtres, Dumuzi apparaît comme "le fils d'Enki et de Sirtur (= Duttur). Finalement, Inanna porte son choix sur Dumuzi. 2. Ce prologue au mariage, l' "hiérogamie"est complété par quatre textes poétiques présentés sous la forme de dialogues, réunis et traduits par Jacobsen sous les titres "The Sister's miessage" (- balbale), "The wiles of Women", "The Brédal shoots" et "Let Him Come!" 3. Suit le texte du mariage ou, plutôt, des préparatifs . C'est un texte où alternent les paroles des amies, d'Inanna, de Ningal, de Dumuzi et d'un narrateur. Dumuzi attend à la porte de la demeure de l'épousée tandis qu'elle se baigne, s'oint d'huile parfumée, revêt une robe, sans oublier les amulettes. Entre Dumuzi, qui s'adresse à Inanna (chaque fois intervient le narrateur qui annonce ce que va faire chacun des interlocuteurs). Dans ce texte, la première chose dont parle le fiancé est la chapelle de son dieu qu'il a apportée pour elle. D'autres poèmes d'un caractère plus brûlant et quelque peu érotique existent qui doivent trouver là leur place : Inanna ouvre la porte pour lui, dans la maison, elle brille devant lui pareille à la lumière de la lune. Dumuzi la regarde joyeusement, il presse son nez contre elle, il l'embrasse. n Inanna parle alors amoureusement à son époux, lui demandant de "labourer sa vulve", à quoi il répond " Grande dame, le roi labourera ta vulve, moi, Dumuzi, je labourerai ta vulve". 4. Ici, Jacobsen inclut un court poème qu'il intitule " Unfaithfulness ", selon lequel Dumuzi aurait trompé son épouse avec une esclave de la demeure, dont elle exige la mise à mort. Dumuzi est visiblement absent car Inanna décide ensuite d'aller le retrouver vers le désert. 5. Le Rêve de Dumuzi. Au cours d'une nuit, Dumuzi fait un rêve qui le trouble. Il demande à sa sœur GeshtInanna de le lui interpréter, et elle y voit la triste destinée de son frère. Ce dernier cherche à fuir jusqu'aux confins du désert la mort qui le guette. Mais les démons de l'enfer, les Callû, le traquent, finissent par le saisir et le mettent à mort. 6. Lamentations de la déesse. Inanna pleure Dumuzi. "Il s'en est allé mon époux, mon doux mari. Il s'en est allé mon amour, mon doux amour. Mon bien-aimé a été enlevé de la ville...". Il n'est ensuite plus question de Dumuzi, et, lorsque Inanna/Ishtar va descendre dans l'empire des morts, dominé par Éreshkigal, la raison n'en sera pas, comme on pourrait le supposer, pour rechercher son époux défunt. Curieusement, Inanna n'ayant reçu l'autorisation d'Ereshkigal de remonter au monde de la lumière qu'à condition qu'elle trouve quelqu'un qui restera à sa place en enfer la moitié de l'année, c'est précisément Dumuzi, confortablement installé sur une estrade près du pommier du "pays de Kul'aba", sur qui elle porte "un regard meurtrier " et qu'elle désigne comme celui qui descendra en enfer à sa place (Descente d'Inanna en enfer). L'aspect du mariage sacré royal s'est particulièrement développé à l'époque des rois d'Ur III, qui cherchaient à s'identifier à Dumuzi en tant qu'époux d'Inanna. L'ensemble du mythe de Dumuzi s'est formé à l'époque sumérienne et tous ces grands textes sont en sumérien. À partir du II è mill., le mythe cessera de s'étoffer, il ne sera plus que prétexte à la composition de lamentations et d'Ershemman. Il restera cependant le modèle divin des hiérogamies ainsi que de toute poésie amoureuse. Dans les textes Akkadiens, Ishtar se substituera à Inanna, sans que soit pour autant modifiée la substance du mythe. Dusarès (arabe : Dhûs-Sara). Divinité des Arabes du Nord et des Nabatéens. Le nom de ce dieu de la Végétation serait en fait, selon Dussaud (1955, 30), le surnom que les Nabatéens auraient donné à A'ara, dieu local de la région de Pétra. Dusarès serait le maître de shara, nom de l'une des montagnes voisines de Pétra. Dans sa forme grecque, il a été identifié à Dionysos. Les Dawsites, tribu arabe préislamique, lui rendaient aussi un culte dans un bois sacré. Il aurait aussi été la divinité des Azd et des Banû -Harit. On retrouve son nom dans des tablettes babyloniennes sous la forme du-sàr-ra (RLA, Il, 255), où il apparaît comme un taureau protecteur de la végétation. Une statue anépigraphe d'un dieu barbu, vêtu d'une ample tunique plissée, portant la corne d'abondance (attribut, en Syrie, de la grande déesse Astarté), trouvée à Chariyé-shoubeih, représenterait cette divinité . Enkidu Personnage mythique créé par la déesse Aruru pour s'opposer aux violences de Gilgamesh, dans l'Epopée de Gilgamesh. Son nom signifie " Seigneur de la bonne place ". Il apparaît dans deux petites épopées sumériennes, Gilgamesh et Huwawa et Gilgamesh, Enkidu et l'Autre Monde . Dans ces textes, Enkidu est le " serviteur " (sum. Ir) de Gilgamesh alors que dans la grande épopée il est jeté sur la terre, homme sauvage qui vit parmi les bêtes de la steppe et qui court avec elles, avant d'être e dompté «par une courtisane. Il se mesure à Gilgamesh et, finalement, devient son inséparable ami. Il partage avec lui les dangers de son expédition dans les montagnes de l'Occident, où il va combattre Humbaba (sum. Huwawa) jusqu'au moment où il sera emporté dans le monde des morts. Ce qui provoque dans le même temps en Gilgamesh le désespoir d'avoir perdu son ami et la crainte de la mort, de sorte qu'il part en quête de l'immortalité. Ainsi est-il vraisemblable qu'Enkidu ait été primitivement un dieu qui meurt devenu un simple humain soumis aux lois de la nature, comme ce fut le cas pour Dumuzi. Ce dernier connut l'amour d'Inanna, Enkidu l'amitié (amour ?)de Gilgamesh, et tous deux furent pareillement pleurés. Enlil Dieu sumérien, parmi les plus anciens et les plus complexes. Son nom sumérien signifie "seigneur de l'air" (akk. Ellil), mais ses attributs sont bien plus larges que ceux d'un simple maître des vents et de l'air. Son nom apparaît dès l'époque de Djemdet Nasr et il occupe déjà une place capitale dans la liste des dieux de Fara. Si dans l'Enûma Elish, poème babylonien à la gloire de Marduk, c'est ce dernier qui est le véritable dieu créateur, et qu'Anu, Enlil (qui n'apparaît que dans la quatrième tablette au vers 146) et Ea n'occupent finalement qu'une place secondaire, dans le poème d'Atrahasise le roi, père des dieux, est Anu, et Enlîl, "le guerrier"(ou "le preux"), qui avait pris la terre en partage, était le souverain des dieux, et c'est contre lui que ces derniers se révoltèrent. Dans la cité qui en a fait sa divinité principale et dont il était peut-être originaire, Nippur, c'est lui le dieu créateur qui façonne l'homme de ses propres mains. Mais c'est aussi lui qui, dans le mythe d'Atrahasîs, se trouve incommodé par les clameurs des hommes et exige leur destruction en demandant de couper aux hommes toute subsistance, qu'Adad retienne les pluies et que Nisaba (déesse des Moissons) "ferme partout sa poitrine". Comme Enki, il réside sur le Duku, avec son épouse Ninlil (ou Sud), une déesse des Céréales. Il est lié à l'orage qui se précipite des montagnes, comme en témoignent son surnom sumérien de Kur-gal ("Grande Montagne") et le nom de son temple à Nîppur, l'é.kur, "Maison de la montagne". Sa puissance est soulignée dans un hymne où il est dit: " Ô toi le puissant, qui tient la pluie dans le ciel et les eaux sur la terre... père Enlîl, tu es celui qui fait que croît la vigne, ta chaleur porte à sa maturité le poisson dans les profondeurs, tu laisses se rassasier de nourriture les oiseaux dans le ciel, les poissons dans la mer ". Ainsi est-il devenu, en quelque sorte, le plus puissant des dieux, le père des dieux (ab-ba dingir-re-me), celui qui distribue les destins (na-me nam-tar-ri), fonction qu'il partage avec Enki. « Seigneur des seigneurs, roi des rois, père qui as engendré les grands dieux, maître des destins et des hommes, qui gouverne les cieux et la terre... Seigneur de tous les pays qui fixe les destins de tous les dieux, les vivants sont engendrés par ton ordre, tu nommes roi et gouverneur... « est-il déclaré dans un hymne où il apparaît comme un maître de la justice qui rend le faible égal au fort, celui qui abolit le mal. Dans la généalogie des dieux, il est le fils d'Anu et le frère d'Aruru. il lui est donné pour progéniture Inanna, Adad, Nergal, Ninurta, Nanna-Suen (Sîn), Ningirsu, Utu, Nuaku, Pabilsag, Ishkur, Namtar, Urash. Une tradition on fait le fils d'Enki et de Ninki. Au dieu était consacré un nombre considérable de chapelles et de sanctuaires aussi bien en Babylonie qu'en Assyrie. Outre l'é.kur à Nippur, sans doute l'un des plus anciens puisqu'il fut déjà restauré par Naram~sîn, il avait encore cinq autres é.kur dans cette même cité et un autre à Assur. Un nombre considérable de temples et de chapelles lui étaient dédiés à Nippur (par ex. e.du6.nùmun.bùr, "maison du tertre des joncs «), ainsi qu'une ziggurat. Enlil et Ninlil. Il s'agit d'un petit poème sumérien de 154 lignes dont les manuscrits sont une copie néo-assyrienne et des fragments d'époque paléo-babylonienne. Le poème s'ouvre par une description de Nippur où se situe l'action. La jeune fille Ninlil (dame-air) est mise en garde par sa mère, Nunbarshegunu (autre nom de Nisaba) : "En la limpide voie d'eau, ne prends pas de bain, jeune femme... ne te promène pas le long du canal princier, ô Ninlil, Le seigneur au regard luisant, au regard luisant, jetterait les yeux sur toi ! Le Grand-Mont, le vénérable Enlil, au regard luisant, jetterait les yeux sur toi !... il te pénètrerait, te baiserait, t'engrosserait allégrement d'une voluptueuse semence..." Naturellement, la jeune fille n'écoute pas les recommandations, elle va se promener au bord du canal, Enlil la voit, et lui dit tout crûment qu'il voudrait «la pénétrer, la baiser «, mais elle refuse en lui répliquant que son vagin est trop étroit, etc. On peut voir qu'elle n'était pas particulièrement naîve. Enlil ne la force pas. Il s'adresse à son page Nuaku, qui lui procure une barque pour aller la surprendre dans la cannaie, où, ce qui n'est pas dit mais sous-entendu, la jeune fille est allée se baigner, nue. Car Enlil la surprend, se couche sur elle et lui fait ce qu'il avait envie de lui faire sans qu'elle s'en défende. Or «les grands dieux, cinquante au total, plus les dieux - sept au total - qui arrêtent les destinées «font appréhender Enlil en plein Kîrir (é.ki.ùr, » place nivelée «, est le nom d'une chapelle de Ninlil dans l'Ékur de Nippur, où il se promène, et le chassent de la ville en le traitant de violeur de filles. Enlîl part mais Ninlil le suit. Enlil parait la fuir, jusqu'aux portes de l'enfer, où il dit au portier: » Ninlil, ta souveraine va survenir : Si elle te questionne à mon sujet, tu ne lui diras point qui je suis. » Suit tout un jeu où Ninlil interroge le portier, qui fait l'innocent; Enlil continue de la fuir de plus en plus loin dans le monde d'en-bas jusqu'au fleuve de l'enfer, où il tient le même discours au nocher. Et à ceux qui lui parlent d'Enlil comme le roi du monde, Ninlil répond que s'il est leur souvetain elle est leur souveraine, car elle porte dans son sein la glorieuse semence de leur maître. Enfin, Enlil retrouve Ninlil dans sa chambre à coucher, où, «la pénétrant et la baisant, il déversa dans son sein la semence d'Enbilulu, le régisseur des canaux » . Le Mariage de Sud (ou Enlil et Sud). Poème de 175 vers connu par des fragments de tablettes paléobabyloniennes de Nippur et des versions néoassyriennes . Il rapporte comment la jeune Sud épousa Enlil et s'identifia à Ninlil. On assiste à la naissance de Sud, fille de Hala et de Nunbartegunu/Nisaba (mère aussi de Ninlil), qui, " allaitée du meilleur des mamelles de sa mère, devint une jeune fille charmante". Tout le monde admirait sa beauté quand elle paraissait à la porte de l'Ézagin (é.za.gin = temple de Nisaba à Éreali). Or Enlil avait parcouru tout le Sumer et était allé jusqu'au bout du monde à la recherche d'une épouse (car,précise le narrateur, dans le Kirir n'avait pas été prononcé le nom de Ninlil «, ce qui situe l'action avant le mariage d'Enlil et Ninlil). En arrivant à Éret, Enlil jette les yeux autour de lui et » rencontre la femme de son coeur «. Aussitôt il l'aborde et lui fait sa cour «Je te recouvrerais volontiers du manteau seigneurial et après avoir fait la rue (on dirait maintenant «le trottoir «, car il la prend pour une prostituée) tri deviendrais ma femme ?. Ta beauté m'a séduit tout à fait, même si tu n'es pas une personne de qualité. La jeune fille, vexée, lui réplique vertement :" Puisque je me tiens, en tout bien tout honneur, à notre propre porte, pourquoi ternir ainsi ma réputation? Que me veux-tu? Pourquoi m'avoir abordée ? Jeune homme notre entretien est terminé, disparais. «On ne peut qu'être surpris de la modernité des comportements et du dialogue. Encore une fois Enlil repoussé s'adresse à son page Nuaku et l' envoie avec des présents à la demeure des parents de Sud. Le messager se hâte de se rendre à Éresh où il Pénètre dans l'Ézagin, « résidence de Nanibgal » (autre nom de Nisaba), trouve celle-ci assise Sur son trône et se prosterne devant elle puis demande la main de sa fille dans les règles, au nom de son maître. La déesse l'agrée et demande qu'Enlil lui envoie sa propre soeur Aruru : «Je lui céderai ma place, elle sera comme ma bru.» Elle envoie ensuite Nuaku auprès de Sud pour lui remettre les cadeaux qu'il disposa devant elle en monceau. Et Sud accepta discrètement les cadeaux. Le page rentre à Nippur auprès d'Enlil, lui fait part des résultats positifs de sa mission et lui demande de déléguer là-bas sa propre soeur, qui aura la haute main sur toute la maison «. Enlil envoie alors de nouveau cadeaux dont la liste occupe un nombre considérable de vers. En fait, il s'agit d'animaux, à peu près un ou plusieurs exemplaires de tous ceux qui étaient alors connus : aurochs, cerfs, éléphants, daims, gazelles, singes, vaches, bétail sauvage aux amples cornes, chats sauvages, panthères, etc. ; ensuite, tous les produits de la ferme et des vergers : laitages, toutes sortes de miels», dattes, figues, lourdes grenades... ; enfin, gemmes et métaux précieux. Remise des cadeaux, recommandations de la mère à sa fille pour séduire totalement son époux: "Chérie Laisse-toi prendre et n'oublie pas jeux et ris (amoureux), prolonge-les longtemps et faites tous deux l'amour sur la colline, procréez des enfants... « Suit la noce, brièvement enlevée, et «Aruru, prenant Sud par la main, l'introduisit dans le brillant Ekur, lui aspergEa le visage de parfums, et, dans la chambre à coucher, sur la couche fleurie, embaumée comme une forêt de cèdres, Enlil fit l'amour à sa femme et y prit grand plaisir . On a là tout le déroulement d'une hiérogamie. Enlil donne ensuite les destins à la jeune épouse, il on fait la patronne de l'Agriculture et de l'Écriture puis, déclare le récitant (?) : « Ô femme dont on est fier, plus éminente que les montagnes, maîtresse de réaliser tout ce que tu voudras , Désormais, Sud, le roi étant Enlil, Ninlil sera la reine : une divinité sans gloire a maintenant un nom illustre ! «. Images à ce sujet Erra Dieu akkadien, héros d'une épopée qui porte son nom. On trouve son nom parfois écrit Éra, Irra ou Ira, lectures incorrectes selon Gagni . Son nom pourrait être rattaché au mot akk. errêru, «Celui qui maudit e, et à artiru, maudire «, «insulter e. Il se manifeste comme un guerrier dont l'arme n'est pas un objet matériel mais la famine . Il présente aussi des caractères de dieu du Temps, responsable de la fertilité des champs. Une liste babylonienne de dieux le donne comme fils d~Anue et il aurait pour épouse soit Mamitum, soit Éreshkigal. Il apparaît dans l'Èpopée de Gjlgamesh comme le dieu de la Peste, et, lors du déclenchement du Déluge, c'est lui qui " arrache les vannes ". Dans le mythe de Nergal et Éretkigal, il apparaît comme l'époux de la déesse infernale et comme un doublet de Nergal, à qui il est par ailleurs assimilé. Il réside dans le meslam, temple des divinités infernales à Kutha, en compagnie de Nergal. Dans le prologue à son code de lois, Hammurabi l'évoque comme son compagnon, et se dit celui qui a fait s'épanouir la ville de Kutha et qui dispense toute chose au meslam (nom srim. é.mes.lam = Maison du guerrier de l'autre monde. Il a été reconstruit par ghulgi, ce qui révèle son ancienneté). Mais ce dieu qui demeure mineur est surtout connu par une grande épopée en babylonien classique. Épopée d'Erra : "sar gimir dadmê" = "Roi de tous les lieux habités", selon son incipit, ce poème est aussi appelé "Erra et Ishum", lequel est le conseiller du dieu . À l'origine, c'était un poème en cinq tablettes (formant 5 chants) trouvées par fragments plus ou moins importants à Babylone, Ur, Tell Hadad, Assur, Ninive et Sultantépé, et qui comprenait entre 700 et 750 vers. Seules ont été reconstituées à peu près complètement les tablettes 1,4 et 5; et quelques fragments de la 2, outre le dernier vers de la 3. Le texte a été rédigé en Babylonie au milieu du VIillè s. par un scribe qui se nomme à la fin : "Le compositeur de cette oeuvre, c'est Kabti-ilâni-Marduk, le fils de Dâbibri. Ishum la lui a révélée une nuit, et, comme il l'a récitée au matin, il n'en a rien omis, ni ajouté une ligne ! Lorsque Erra l'eut écoutée, elle le délecta, et le récit d'Ishrim son capitaine, lui fut agréable " . Bien qu'on lui attribue le titre d'épopée , ce poème ne connaît pas d'action. Il consiste en longs discours entre Erra, Ishum (une divinité sémitique identifiée au Sumérien Hendrirsanga, fils d'Enlil), Marduk et les Sibitti, les sept démons sans individualité propre. Le poème s'ouvre par une brève glorification de Marduk, puis il est aussitôt question d'Itum, "fameux égorgeur" dont les mains sont faites pour brandir ses armes. Les Sibitti exhortent Erra, qui paresse dans son lit, à aller massacrer les Têtes noirese, ce qui donne l'occasion de longues considérations de la part du poète. Erra se décide enfin à partir en guerre et il demande à Ishrim d'enrôler les Sibitti. Mais Ishum semble s'insurger : " Seigneur Erra, pourquoi tramer du mal contre les dieux? Saccager les pays, anéantir leurs populations, voilà l'irrévocable mal que tu rumines " . Longue réplique d'Erra, qui se dirige ensuite vers Babylone (appelée ici shuanna). Il entre dans l'Ésagil et devant Marduk il " ouvre la bouche et s'adresse au roi des dieux ". Il lui demande pourquoi son image splendide comme les étoiles est maintenant privée de son éclat. À quoi Marduk répond par un discours où il dit comment il a provoqué le Déluge, après quoi son image fut ternie par ce même Déluge. Suit un grand dialogue quelque peu emphatique entre les deux dieux. Ni ce dernier ni la suite ne peuvent être résumés tant les fils conducteurs sont multiples et sans cesse coupés. Enfin, à la suite du discours d'Erra, Marduk quitte son temple, l'univers est alors bouleversé, l'équilibre du monde est menacé, tant est importante Babylone, au centre même du monde. De nouveaux discours rappellent les campagnes et les exploits d'Erra. Babylone abandonnée par son dieu est finalement pillée, ce qui serait une référence aux Sutéens, un peuple barbare descendu des montagnes pour envahir la Babylonie, lesquels sont d'ailleurs nommés. Toujours en paroles, Erra poursuit ses rodomontades : «Je veux frapper les puissants et terroriser les faibles, égorger le capitaine et faire tourner casaque à l'armée, de chaque arbre je trancherai les racines afin que ses rameaux ne poussent plus, de chaque mur je saperai la base afin que le faîte chancelle, de chaque sanctuaire je détruirai la chapelle haute (il s'agit du gigunû , le petit temple construit au sommet de la ziggurat)... ". Enfin, Erra se calme, revient occuper son siège et s'adresse aux dieux, Igigi et Anunnaki, qui se tenaient respectueusement devant lui, d'un ton plus apaisé. Ishum le flatte en terminant son discours par un: "Au jour de ta fureur; qui donc te tiendrait tête", ce qui ravit Erra : "L'ayant ouï, sa face s'éclaira, ses traits se dilatèrent de joie comme le jour qui brille, et, retourné en son E.meslam, il y reprit sa place. Enfin, tout revient dans l'ordre et le souhait se réalise (suppose-t-on) que «le Tigre et l'Euphrate ramènent (à Babylone) leurs eaux en abondance ". Images à ce sujet Eshtan Dieu-soleil hattite, il est écrit Ishtan en hittite et rendu par le sumérogramme dUTU. Il est représenté dans les reliefs de yazilikaya en compagnie du dieu-lune, coiffé d'un bonnet pourvu d'ailes . Le roi (Tudhaliya IV) porte le même bonnet, mais dépourvu d'ailes. Eshtan apparaît comme le protecteur du roi et son modèle dans le ciel, ce qui justifie le roi, qui s'appelle lui-même et se fait appeler:"mon soleil", dUTUCi. ÉreshkigaI Déesse suméro-babylonienne, maîtresse des Enfers. Son nom sumérien signifie, littéralement, «maîtresse de la place grande a, euphémisme pour désigner le monde souterrain des morts. Les Babyloniens l'ont très tôt assimilée à leur déesse infernale Allatum, dont l'origine semble être hurrite. Elle est la soeur aînée dYlnanna, selon ce qu'assure Inanna elle-même lors de sa descente dans le monde d'En bas . C'est dans ce même mythe de la Descente d'Jnanna en enfer que le p?rtrait d'Éreshkigal est le mieux tracé. A son portier, qui vient l'avertir de la prétention de sa soeur à venir dans son palais de Canzir, Eretkigal dit de se montrer avenant afin de ne pas effaroucher Inanna tandis que celle-ci franchira chacune des portes (sept en tout) conduisant à sa demeure, puis, lorsqu'elle sera enfin entrée dans le palais, de la saisir et de la conduire devant elle. Ainsi est-il fait. Alors, Éretkigal porte sur Inanna un regard meurtrier, lui parle avec colère, jette contre elle un cri de damnation, enfin la change en cadavre et la fait pendre à un clou. Et, vis-à-vis des dieux qui interviennent pour qu'elle la libère, elle se montre tout d'abord inflexible; puis, contrainte de céder, elle ne le fait qu'à la condition qu'Inanna lui donne un substitut pendant six mois de l'année, en l'occurrence Dumuzi«. Avec Anu, elle a une fille, Nungal, et, avec Eniil, le dieu Namtar, qui est son messager et son vizir. Certaines listes lui attribuent pour premier époux Cugal-ana (nom traduit par «Taureau Sauvage ou Géant d'Anu s ou encore «Inspecteur du canal d'Anu « : l'akk. gugallu a les deux sens, lequel a été identifié à Nergal, qui partage avec elle le règne des Enfers à partir de l'époque paléobabylonienne. De ce Gugalana, elle eut le dieu Ninazu, antique divinité d'Eshnunna, dieu de la Santé. Son culte était peu développé. Elle ne possédait qu'un temple de quelque importance à Kusha, l'ès.urugal (maison, grande cité), rebâti par Nabuchodonosor Il, et peut-être un petit temple à Assur et un autre à Umma. Fals (Al-) Divinité arabe, plus particulièrement de la tribu des Tay'. Protecteur des fugitifs, à qui il accordait un droit d'asile, ce dieu était, à l'origine, une saillie rouge, semblable à une tête humaine, dans le flanc d'une montagne noire. Un sanctuaire lui fut consacré àl'intérieur d'une enceinte sacrée pourvue d'un puits. Ses desservants appartenaient au clan des Banû Bawlan. GeshtInanna Déesse Sumérienne. Son nom signifie dame de la grappe (de raisin) ». Dans les textes du cycle de Dumuzi, elle apparaît comme la sœur du dieu et la fidèle compagne d'Inanna. C'est sans doute une ancienne déesse de la Végétation. Elle est parfois assimilée à la Babylonienne Bêlet-sêri. Gula Déesse Babylonienne. Déesse de la Santé, patronne des médecins. Elle est donnée comme épouse de Ninurta ou de pabilsag, et mère de Damu et de Ninazu. Identifiée à Ninisina. Images à ce sujet Hadad Divinité sémitique de l'Orage, de la Pluie, de l'éclair. L'écriture de son nom varie selon les langues : Hadad chez les Araméens et les Amorrites. Haddu chez les Cananéens . Il est attesté en Mésopotamie dès l'époque présargonique (écrit avec le logogramme dIM), mais il prendra de l'importance surtout à Mari, à partir de la période d'Akkad. Il est adoré chez les Mésopotamiens comme divinité apportant la pluie fécondante : "Adad bruyant, resplendissant, dieu puissant ... Qui porte l'éclair; maître du déluge, qui gouverne les cieux, les montagnes et les mers ... à ton cri se réjouissent les régions montagneuses, Les champs sont dans la joie, la campagne jubile". Mais il est aussi craint en tant que dieu des Tempêtes destructrices : " Tu as fait peser ta terreur redoutable sur le pays et sur les gens [Tu m' as fait frémir, tu m'as fait du mal ". Chez les Assyriens où son culte s'est particulièrement développé, il revêt en outre un aspect guerrier: «les gens sont exubérants, ils chantent tes actes guerriers ". Dès le règne de Teglat-phalazar Ier, il a un double sanctuaire à Assur qu'il partage avec Anu. Il apparaît aussi comme divinité oraculaire avec Shamash Adad ap-kal DINGIR.MES bêl têrêti, "Adad sage parmi les dieux, seigneur des oracles". En Syrie, on le rencontre dans les textes d'Eblaet, au IIe mill., il devient la divinité tutélaire d'Halab (Alep). Son animal symbolique était le taureau et il est parfois représenté sous l'aspect d'un homme coiffé d'un casque surmonté de cornes et brandissant le foudre, figuré quelquefois sous la forme d'une lance. A l'époque hellénique, l'Hadad syrien a été identifié à Zeus, en particulier dans le temple d'Atargatis à Hiérapolis. Halmashuit Déesse Anatolienne. Elle est la personnification du trône. Dans les rituels, elle préside aux purifications du palais. Hébat voir Hépat. Hépat Déesse anatolienne, une antique déesse-mère ou une déesse du Ciel.Son nom apparaît déjà sans le panthéon d'Ebla(sous la forme Hapat, Hapatu), où elle est donnée comme une divinité d'origine hurrite. Elle domine le panthéon hurrite à l'époque du Mitanni, où elle est la divinité protectrice d'AIep. Dans les textes Hittites, elle est mentionnée sous les sumérogrammes NIN-SAL-LUCAL-samê "la dame, reine du ciel". Elle est associée au dieu hurrite du Temps, Téshup, avec qui elle eut un fils, Sarruma, qui fut inclus dans le panthéon hittite à l'époque de Suppiluliuma. Elle a été par la suite identifiée à la déesse-soleil Arinna. Hubal L'un des principaux dieux de l'Arabie. D'abord pierre sacrée, il appartenait au groupement tribal des Kinâna et des Qurayshites, dont il garantissait l'union. C'est par ces derniers qu'il est entré dans le panthéon mekkois. Il semble avoir été dès l'origine une divinité oraculaire. Il est figuré sous la forme d'un homme amputé du bras gauche, et son aspect de dieu archer lui vient sans doute du fait que les sorts étaient tirés sous sa tutelle avec des flèches. Il eut alors son sanctuaire dans le hâram (enceinte de la ka'aba) de La Mecque, de sorte que les pèlerins venaient consulter son oracle, où se pratiquait la cléromancie. Humban (Khumban). Divinité élamite. C'est le grand dieu de l'Élam et l'un des plus anciens. Son nom apparaît pour la première fois dans le traité conclu vers -2240 entre Naram-Sîn et le roi élamite d'Awan (dont le nom est sans doute Khita). Il y apparaît comme le premier des dieux avec la déesse Pinikir. Il semblerait que son nom soit dérivé de la racine élamite bûpa, s commander», de sorte qu il serait le maître des cieux. Sa parèdre avait le titre de "Grande Épouse". Elle a été identifiée à Kiririsha donnée aussi pour la parèdre de Napirisha. De leur union est issu le dieu Khutran, qui, cependant, n'eut qu une place modeste dans le panthéon élamite. Il semblerait que le nom d'Humban fût tabou au IIIe mill. Cependant, comme Napirisha est aussi regardé comme un grand dieu à partir du XIIIe s. et que, en outre, il ait alors Kiririsha pour épouse, il semblerait qu'il ait succédé à Humban dans cette prérogative, bien que le culte de ce dernier ne soit pas abandonné et qu Humban ait conservé le titre, qu'on trouve encore dans une inscription de la fin du VIlle s., de "Roi des dieux". Il a formé une triade à Suse avec Kiririsha et Inshushinak. Il avait un temple à Tchoga Zambil et sans doute à Suse. Igigi Nom générique, d'origine sumérienne, donné aux dieux des régions supérieures et, en conséquence, aux grands dieux.Le sens du mot digi4gu" . Ce dernier mot a le sens d' "être en colère", une colère plus particulièrement propre aux divinités. Les Igigi sont aussi appelés dnun-gal-e-ne = les grands seigneurs. Bien que leur nom soit sumérien, ils n'apparaissent qu'à l'époque babyIonienne et ne sont mentionnés que dans les textes de caractère littéraire. Dans le mythe d'Atrahasis, les grands Anunnaki voulaient faire supporter le travail pour l'entretien des dieux aux sept Igigi Anu était leur père à tous, mais on avait tiré au sort la répartition des tâches entre les dieux, les hommes n'existant pas encore. Après la révolte des Igigi (Atrahasis 58 sq.) et la création des hommes pour les remplacer dans leur travail, ils deviennent des dieux du ciel. Il semblerait que cette promotion» ne, date que de l'époque kassite. Dans l'Fuâma élish5, les sept Igigi sont devenus trois cents dans le ciel. Parmi ces divinités célestes, Inanna/Ishtar5 est souvent proclamée dans les hymnes la plus grande des Igigi. Illuyanka Serpent mythique de la mythologie hittite5. Ce nom signifie serpent» en hittite. Il revêt une dimension cosmique dans les deux versions d'un mythe d'origine hatti5 où il est l'adversaire du dieu de l'Orage. Ces deux versions sont dues à un même scribe appelé Kella. Ces textes étaient récités ou chantés, lors de la fête Furulli fête qui se célébrait au printemps en l'honneur du dieu de l'Orage. Dans ses annales5, Mursili II~ rappelle, à propos de ses actes pour la vingtième année Quand le printemps vint... comme j'avais célébré la fête de l'année (Furulli), la grande fête, pour Téshup.htm">Téshup5 de Hatti, pour Téshup de Zippalanda, je n'avais pas célébré la fête de l'année, la grande fête dans le temple Hesti pour la déesse Liliwanish. e De sorte qu'il rentra àHattusa5 pour célébrer cette fête dans le temple de la déesse. On voit par ce texte qu'il y avait deux fêtes du printemps, dont l'une devait être celle qui concernait la nouvelle année. De cette fête, nous ne connaissons pas le rituel, mais c'est la seule dont il subsiste une partie du mythe que rappelait le rite. Ceci est le texte du Furulli pour le dieu de l'Orage du Ciel, selon Kella le prêtre-CUDU du dieu de l'Orage de Nerik (l'un des grands centres religieux des Hittites). Alors ils parlent ainsi : "Laisse le pays prospère et puissant, et laisse le pays bien protégé" - et quand il est puissant et prospère, ils célèbrent la fête Furulli. Quand le dieu de l'Orage et le serpent (Illuyanka) se battirent à Kiskilussa, le serpent infligEa une défaite au dieu de l'Orage. Alors le dieu de l'Orage appela tous les dieux: "Venez tous ensemble à moi." Ainsi, Inara prépara un festin. Elle prépara toute chose sur une grande échelle : cruches des magasins pleines de vin, cruches des magasins de bière-marntiwau et de boisson-walhi. Dans les plats, elle prépara en abondance. e On ne sait trop pourquoi, la déesse va ensuite trouver un mortel appelé Hupasiya dans la cité de Ziggaratta, lui déclare qu'elle e prépare telle et telle chose e et lui propose de se joindre à elle. Offre à laquelle notre homme répond qu'il veut auparavant dormir avec elle pour combler ses désirs. La demande est agréée, puis la déesse se vêt et va appeler le serpent dans son trou pour l'inviter à son banquet. Le serpent et sa progéniture viennent, boivent, s'enivrent, mais quand le serpent veut regagner son trou, Hupasiya le saisit, le ficelle, et le dieu de l'Orage vient avec les autres dieux et tue le serpent. En récompense, Inara construit une maison sur une hauteur dans la ville de Tarukka (au nord d'Hattusa) et y installe Hupasiya. Les quelques vers qui suivent n'apportent pas grand-chose, la fin du texte, une quarantaine de lignes, faisant défaut. Dans l'autre texte, dès le début on sait que le serpent a vaincu le dieu et lui a arraché le coeur et les yeux. Le dieu de l'Orage a ensuite un fils avec» la fille d'un pauvre homme». Ce fils une fois devenu adulte prend pour épouse la fille du serpent et, suivant les recommandations de son père, il lui demande en don de mariage les yeux et le coeur (de son père). Une fois rentré en possession de ses yeux et de son coeur; le dieu va attaquer le serpent dans la mer. Mais le fils du dieu, qui est aussi devenu le fils du serpent par son mariage, prend la défense de son beau-père, de sorte que le dieu de l'Orage les tue tous les deux. A la fin, consacrée à des considérations de caractère cultuel où est confirmé que l'auteur de ce court texte est de Kella, un colophon nous apprend que la tablette est complète et a été rédigée par le scribe Fihaziti sous la direction du chef scribe Walwaziti. Le texte original remonte à l'ancien royaume (entre 1750 et 1500) et la copie, au nouveau royaume (entre 1500 et 1200). Malgré leur brièveté, ces contes évoquent le mythique combat de l'hiver et du printemps, de la sécheresse et de l'orage fécondant. L'union d'Inara et du mortel serait l'écho d'une hiérogamie. On a aussi voulu y voir une allusion aux combats des Hittites contre les pillards Gasgas. Inanna Déesse sumérienne identifiée à l'Ishtar sémite. C'est la principale déesse du panthéon mésopotamien. Il est possible qu'elle n'ait été, à l'origine, que la déesse de l'Amour c' est-à-dire de ce courant universel qui conduit les êtres à s'unir pour la reproduction, mais qui fait aussi germer les plantes dans la terre. Son aspect guerrier et destructeur serait propre àIl,î>tar, qui, en se syncrétisant avec Inanna, lui aurait conféré cet attribut redoutable. Il convient néanmoins de remarquer que ces deux manifestations ne sont pas incompatibles, la mort étant la fin de la naissance, la destruction, ne serait-ce que par le temps, celle de la création. Son nom, qui semble dérivé de Ninanna (sum.), signifierait "dame du ciel", et inclurait le nom divin d'An, dont elle devient la hiérodule (voir Exaltation d'lnanna) ; elle est alors la "hiérodule des cieux" (nu-u5-gig-an-na) et la "vache du ciel exaltée" (ô-sùn-zi-an-na). C'est à l'évidence une très ancienne divinité car son nom apparaît dès la période d'Uruk au lVè mill. sous l'aspect d'un faisceau de roseaux dont l'extrémité supérieure forme une boucle. C'est son symbole qu'on retrouve au DA dans des représentations de sceaux et sur des fragments de terre cuite, de part et d'autre des toits oblongs de constructions en roseau ces toits sont parfois surmontés par un mât pourvu de chaque côté de trois boucles : c'est le signe (cunéiforme) mhz par lequel elle est désignée. Elle est très souvent mentionnée dans les inscriptions du DA. Dès -2450, Lugal-tar-si, roi de Kish, la déclare "reine des déesses" . Il semble que sa cité d'origine soit Uruk, où elle a son temple principal, l'é.an.na ("Maison du ciel"), qu'elle partage avec An, mais elle est largement vénérée dans tout le Sumer. Éanatum (dont le nom signifie "digne de l'E-anna") se déclare l'aimé de la déesse par qui il a reçu la domination de Lagash et de Kish. Elle prend plus encore d'importance à l'époque d'Akkad , ou la fille de Sargon Ier, Enhéduana, donne le ton en lui consacrant des hymnes et des prières. Bien qu'il s'agisse de copies plus tardives, le fait que ces textes soient attribués à ce personnage historique marque l'expansion de son culte à cette époque, qui pourrait bien être celle où ses attributs sont doublés de ceux d'Ishtar à laquelle elle est identifiée. À l'époque d'Akkad, où elle apparaît sous le nom d'Anunîtum, elle est la divinité d'Aktup (ville non localisée) sous le nom d'Aktupîtum, et elle règne aussi sur la ville de Zabalam, voisine d'Umma. Dans un balbale, la déesse rappelle toute l'étendue de sa domination : " Mon père m'a donné le ciel, il m'a donné la terre, je suis la reine du ciel ... À Uruk, l'Éanna est à moi à Zabalam le (temple) Gigunna est à moi à Nippur le Duranki est à moi, à Ur l'Édilmuna est à moi à Girsu l'Eshdamkug est à moi, à Adab l'Ésharra est à moi, à Kish le Khursagkalamma est à moi, à Kisiga l'Amashkuga est à moi, à Aksak l'Anzagar est à moi, à Umma l'Ibgal est à moi, à Akkad l'Ulmash est à moi. Parmi les dieux, en existe-t-il un, un seul, qui puisse se comparer à moi ? " . Les diverses théogonies lui attribuent une nombreuse parentèle. Quoique déclarée la hiérodule d'An, elle est aussi donnée comme sa fille, mais elle est encore dite la fille d'Enlil, d'Enki, de Nanna, et la soeur d'Utu et d'Ereshkigal. En revanche, elle n'a pas de parèdre. Si Dumuzi occupe une place capitale dans son mythe en tant qu'amant, il n'apparaît pas comme un époux auprès de qui elle n'aurait plus qu'un rôle secondaire. C'est une déesse dominante qui règne même sur les dieux, qui n'a ni mari ni progéniture. Lorsque, dans le mythe d'Anzû, les dieux appellent shara l'enfant d'Ishtar, il faut comprendre par ce terme le "chéri", et nullement le fils né de son sein . Elle est la divinité antique à qui est consacré le plus grand nombre de sanctuaires sous son nom et sous celui d'Ishtar. C'est aussi la divinité qui intervient dans le plus grand nombre de mythes, soit à titre secondaire, soit dans le rôle principal. (voir Agushaya), hiérogamie (grande liturgie d'Inanna). POÈMES ET MYTHES CONCERNANT Inanna Cycle d'Inanna et Dumuzi : voir Dumuzi. Inanna et Enki : voir Enki. Descente d'Inanna dans l'autre monde : voir Enfers. La descente d'Inanna serait un rituel d'une visite de la déesse à Kutha. Inanna et Ébih. Incipit sum.: in-nin-mehua-a = Inin (banna) aux pouvoirs (me) redoutables. Poème de caractère épique de 184 vers rapportant comment la déesse guerrière combat et détruit la montagne rebelle appelée Ebih, qui ne veut pas reconnaître as domination. On y voit un étrange contraste entre l'aspect de la déesse, »jeune femme », et l'impétueuse guerrière qui, rendue furieuse contre l'Ébih, se transforma en foudre de guerre, "déverrouilla l'arsenal, dont elle repoussa la porte étincelante. Elle en tira l'altière Bataille et mit au sol l'énorme Ouragan ! Madame apprêta (?) ses augustes flèches et empoigna le carquois i Elle déchaîna contre l'Èbih un déluge et y lâcha l'irrésistible Vent Mauvais Madame se jeta alors à l'assaut du pays". Inanna et Shukalletuda. Poème qui subsiste presque entièrement, en quelque 300 vers, avec des lacunes. La déesse, ayant quitté le ciel pour descendre sur la terre, s'endort dans un jardin où le jardinier (?), Shukalletuda, en profite pour lui détacher son pagne - et il "la baisa et la pénétra puis il s'en retourna à l'extrémité du jardin". Au réveil, Inanna, s'étant aperçue du viol, chercha en vain son agresseur et, de colère, elle envoya trois pestes à travers le pays des Sumériens. Inanna et Bilulu : Le colophon de cette composition de 187 vers nous apprend qu'il s'agit d'un chant. Il est proche des lamentations et entre dans le cycle d'Inanna et Dumuzi. Le récit, en vers, est entrecoupé de lamentations et de passages lyriques. Le premier vers (dont la moitié forme l'incipit: edin-na ddumumu), "Dans le désert, mon Dumuzi, j'élèverai ma complainte ", donne le ton. La déesse va ainsi dans la steppe où est mort son amant; elle arrive en présence du défunt "à la tête meurtrie", chez sa soeur Geshtinanna/Bélili. Là, elle entonne un chant funèbre (thrène). On ne sait d'ailleurs qui, dans cette pièce, est responsable de la mort de Dumuzi. En tout cas, la déesse décide de porter Sa vengeance contre Bilulu, une vieille femme qui tient une taverne dans la région. Cela à cause de son fils Girgire, qui volait les bêtes du troupeau de Dumuzi. Ainsi, Bilulu devient e l'Outre-à-eau-fraîche indispensable su désert» et son fils Cirgire »le démon et l'esprit du désert». On se trouve à l'évidence en présence d'un conte étiologique. Images à ce sujet Inara Déesse Anatolienne, sans doute d'origine hatti. Associée au sumérogramme dLAMMA. Connue des textes de Kanesh. Dans le mythe d>Illuyanka, elle est l'alliée du dieu du Temps. Inara voir Hatti, Illuyanka. Inshushinak Divinité tutélaire de Suse. Son nom écrit en sumérien dNIN.SUSIN.AK signifie "seigneur de Suse" . Il apparaît dans les inscriptions à la fin du IIIe mill. Au début du millénaire suivant, il est parfois déclaré le Roi des dieux dans la triade de dieux élamites qu'il forme avec Kiririsha et Humban. Les rois d'Élam se déclaraient "serviteurs bien-aimés d'Inshushinak". Bien que dieu de la royauté, il était l'objet de la ferveur populaire, considéré comme le Père des faibles. Images à ce sujet Ishhara Divinité d'origine incertaine, sans doute une ancienne déesse mère. Son nom apparaît dès le milieu du IIIe mill. dans les textes d'Ébla. C'était une déesse de l'Amour, comme l'indique l'une de ses épithètes, bêlet rtime = dame de l'Amour. Elle est donnée comme la mère des sept dieux (Sibittu). Dans le mythe d'Atrahasîsa, elle est appelée à bénir les couples lors de leurs noces. D'abord associée au serpent basmu, elle l'est au scorpion à l'époque kassite, sans doute pour des raisons astronomiques, car elle apparaît alors comme la constellation du Scorpion. Intégrée dans les panthéons d'Anatolie , elle reçut un culte dans le Kizzuwatna (partie sud-est de l'Asie Mineure). Chez les Hittites, elle est la déesse des Serments, chargée de punir les parjures, et, chez les Hourrites, elle est associée aux divinités de l'enfer . Ishkur Dieu sumérien du Temps (au sens météorologique du terme). Son nom s'écrit avec le logogramme IM, qu'on retrouve dans la graphie de dieux syro-Hittites et désignant sans doute Adad, àqui il fut identifié dès l'époque akkadienne.Dans le panthéon mésopotamien, il est le frère jumeau d'Enki et le fils d'Anu ou, parfois, d'Enlil. Son épouse serait la déesse Shala (d'origine Hourrite ?), laquelle est aussi dite parèdre de Dagan. Il apparaît dès le DA (dans la liste de dieux de Fara) et le grand centre de son culte était Karkara, au sud de Babylone, où plusieurs temples lui étaient consacrés, généralement sous le nom d'Adad, le principal paraissant être l'é.karkara . Son aspect de dieu de l'Orage apparaît dans un ershemma où il est montré "chevauchant une tempête". Lorsqu'Enki distribue les destins, il fait d'Ishkur l'inspecteur de l'Univers . Dans une litanie où revient chaque fois qu'il est nommé avec ses attributs le refrain "grand boeuf rayonnant, ton nom est au ciel", il est dit fils d'An, seigneur de Karkar; jumeau d'Enki, maître de l'abondance, seigneur qui chevauche la tempête, lion du ciel... Ishtar Déesse sémitique de la guerre et de l'amour. Identifiée à la Sumérienne Inanna. Cette assimilation semble dater de l'époque des rois d'Akkad, lesquels ont promu l'Ishtar akkadienne, à qui ont été conférés les attributs d'Inanna. Son nom est souvent écrit par le sumérogramme d'Inanna. Plusieurs mythes relatifs à Inanna seront doublés en akkadien du même mythe, avec quelques variantes, et attribués à Ishtar : amours avec Dumuzi, qui prend le nom de Tammuz, descente en enfer, séduction manquée de Gilgamesh... Elle prend un caractère plus singulier dans ses aspects Assyriens, où elle se manifeste comme l'Ishtar d'Arbèlesa et l'Ishtar de Ninive. C'est sous ces deux derniers aspects, essentiellement guerriers, que son culte sera adopté par les Hittites et les Hourrites chez lesquels elle est appelee Ishtar Shaushga. Les archives d'Hattusha nous ont conserve plusieurs rituels plus ou moins complets pour diverses Ishtar anatoliennes ; 1 de Samuha, 1 de Tami ningaI de Ninive. Dans les lexiques d'Ugarit elle est identifiee a tiri . Son temple principal à Ninive était l'é.mas.mas construit (ou reconstruit ?) par Manishtushu. Les fouilles de Mari ont rendu un rituel paléo-babylonien qui lui est consacré, dont on ne sait s'il s'agit d'une traduction d'un texte sumérien consacré à Inanna ou s'il est l'oeuvre des prêtres de Mari. Le début manque, mais il semblerait que le rite représente la suite d'une hiérogamie où le roi se couche sur le lit d'Ishtar . Puis "le matin, plus tôt que d'habitude, on déposera l'offrande à Ishtar. On purifiera à plusieurs reprises le temple d'Ishtar.." Les représentants des divers corps de métier; brasseur; cordonnier, charpentier; barbier viennent déposer leurs offrandes. On apporte ensuite les emblèmes des dieux et des déesses au temple, puis le roi revêt la lutumtum et s'assied sur un siège de batelier derrière les prêtres-kalu (la lutumtum est un manteau porté à la campagne ). Il s'agit d'un rituel des kalu qui se poursuit encore longuement avec alternance de chants, de courses, de lustrations, de libations et d'interventions de personnages inattendus comme un "mangeur" et des "broyeurs" chargés d'agir selon leur fonction, en conséquence qui " mangeront " et qui " broieront ". Ses symboles sont le lion qu'elle chevauche comme Inanna et l'étoile. Ishtar de Ninive est aussi associée a la planète Venus et donc identifiee a Dilbad . Images à ce sujet Kamosh Dieu national des Moabites connu par l'inscription de Mésha. C'est un ancien dieu sémitique déjà documenté dans les inscriptions de Karkémish et d'Ébla sous la forme dKA-MI-IS. Il aurait donné son nom à la ville même de Karkémish = "le marché de Kamish" . Il apparaît aussi dans les listes de dieux d'Ugarit sous la forme "kmt". Les Grecs l'ont identifié à leur Arès en se fondant sur l'un des aspects qui est celui de dieu guerrier. Kirisha Déesse Elamite. Son nom signifie » grande déesse ». Elle serait, à l'origine, une divinité iranienne de Liyan. Kothar Dieu artisan d'Ugarit dont le nom signifie "habile". Kothar est la transcription généralement admise de l'ugaritique "KTHR" . Oeuvrant ensemble, ce sont Kothar et Khasis qui ont construit le palais de Baal, façonné l'arc d'Aqhat et fabriqué les meubles d'Athirat (- Ashérah) . Kubaba Déesse Anatolienne. Elle apparaît dans les inscriptions de Karkémish en hittite et en luwite. Elle semble être la forme ancienne de la déesse Kybebe (Kybèle) des époques grecque et romaine. Kubaba Voir : déesses. Kumarbi Dieu Hourrite connu par divers textes Hittites où il est donné comme le fils d'Alalu et le père du dieu du Temps, Téshub. Le centre de son culte était à Urkish, dont il est dit "le père". Il est aussi dit "père des dieux", bien qu'il ne soit, en aucune manière, un dieu créateur ou ordonnateur du monde. Il semble qu'il était, à l'origine, un dieu du grain. Cependant, tout un cycle mythique s'est constitué autour de lui, lui conférant une personnalité et le mettant en compétition avec Téshup.htm">Téshup pour la domination du monde des dieux. Mais, contrairement à ce dernier, dieu du Temps et de l'Orage, et de nature céleste, Kumarbilst est une divinité de caractère chtonien, comme son père Alalu, qui, poursuivi par Anu, va se réfugier dans la Terre noire, c'est-à-dire l'autre monde. Kumarbi Dieu Hourrite connu par divers textes Hittites où il est donné comme le fils d'Alalu et le père du dieu du Temps, Téshup. Le centre de son culte était à Urkish, dont il est dit "le père". Il est aussi dit "père des dieux", bien qu'il ne soit, en aucune manière, un dieu créateur ou ordonnateur du monde. Il semble qu'il était, à l'origine, un dieu du grain. Cependant, tout un cycle mythique s'est constitué autour de lui, lui conférant une personnalité et le mettant en compétition avec Téshup pour la domination du monde des dieux. Mais, contrairement à ce dernier, dieu du Temps et de l'Orage, et de nature céleste, Kumarbi est une divinité de caractère chtonien, comme son père Alalu, qui, poursuivi par Anu, va se réfugier dans la Terre noire, c'est-à-dire l'autre monde. Labartu Ancienne lecture de Lamashtu. Lahar Sous sa forme masculine, c'est un des êtres divins de la Thégonie de Dunnu. Sous sa forme féminine, c'est le nom de la déesse du Petit Bétail, "brebis-mère" comme l'appelle Jean Bottéro. Cette dernière est un personnage de la querelle entre berger et laboureur sous l'aspect de cette déesse et d'Ashnan, la déesse du Grain. Lahar et Ashnan Mythe sumérien de la Création, originaire de Nippur. Lahar (Brebis-mère) et Ashnan (Céréale) sont créées par Anu parce que les hommes et les Anunna(ki) vivaient nus et broutaient l'herbe, ne connaissant pas les céréales et le petit bétail des bergers et chevriers, qui donne son lait, son fromage, sa toison et, enfin, sa viande. Tel est le prologue de ce poème, suivi par la querelle des deux déesses, qui s'y livrent après avoir bu trop de vin. Querelle qu'on retrouve dans d'autres textes, entre paysan et pasteur, en particulier dans le cycle d'Inanna-Ishtar, entre Enkimdu et Dumuzi. Kramer en compte quatre en précisant qu'il s'agissait là d'exercices d'école, on pourrait dire de rhétorique. Dans notre texte, Enlil et Enki, juges de la querelle, donnent finalement la victoire à Ashnan. Lahmu Dieu protecteur mésopotamien associé à Enki-Ea et ensuite à Marduk. Il est généralement représenté avec une longue chevelure et nu terrassant un lion. Dans l'Énuma-élish, il apparaît avec son parèdre Lahamu en tant que divinité primordiale. Lamashtu Démon femelle du monde mésopotamien dont le nom était jadis lu Labartu. Elle est souvent représentée sur des plaques de bronze et de pierre qui servaient sans doute de protection magique contre ses interventions. L'un de ces reliefs de la collection de Clercq représente la démone dans le monde infernal, guettant un personnage malade, couché sur un lit, entouré de deux apkallu et de génies à tête de lion. Elle y est figurée selon les descriptions classiques avec un mufle léonin, des dents d'âne, un corps velu : "Sa tête est une tête de lion, son aspect est l'aspect d'un âne, de sa bouche sort un vent ... elle descend des sommets des montagnes, elle rugit comme un lion, elle hurle comme un chien démoniaque" . À cela, il faut ajouter qu'elle a la poitrine nue, des pieds "semblables à ceux d'Anzû" , des ongles pareils à des griffes. Dans chaque main, elle tient un serpent. Elle est dite fille d'Anu et, malgré son aspect négatif, elle était comptée parmi les divinités. Elle se glissait dans les maisons comme un serpent, visant plus particulièrement les enfants dont elle causait la mort, jusque dans le ventre de leur mère. Elle pouvait, dans cette fonction de ravisseuse d'enfants, être associée sinon identifiée, à Lilitu, ainsi qu'il apparaît dans une incantation d'Ugarit en akkadien : "Lamashtu, fille d'Anu, élue des dieux, Lilith, cet enfant est en bonne voie " . On cherchait à l'apaiser par des amulettes figurant Pazuzu et par des incantations destinées à se la rendre favorable : " Au lieu, fille d'Anu, de te montrer hostile et de maltraiter les hommes, au lieu d'avoir les mains dans la chair et le sang, au lieu d'entrer dans la maison, de sortir de la maison, reçois du marchand son manteau et ses provisions de route, reçois du fondeur les anneaux, ornements de tes mains et de tes pieds... Je te conjure par Anu ton père, par Antu ta mère, je te conjure par Ea le créateur de ton nom . Images à ce sujet Lamassu Forme akkadienne du sumérien Lama. Il s'agit d'une divinité féminine protectrice chargée d'intercéder auprès de Shamash lorsqu'il juge les humains. Elle est représentée coiffée d'une tiare à cornes les avant-bras levés en prière. Lât (al-) L'une des déesses de l'Arabie antique qui, avec Manât et al-'Uzza, constituait la triade arabe. Principale divinité de la tribu des Taqîf, elle était sans doute originaire du Hedjaz et devint l'une des divinités les plus en faveur auprès des Quraychites de La Mecque. Son culte s'est répandu vers le Nord jusqu'à Pétra et toute la Syrie, et en Arabie à Tâ'if, où elle avait un sanctuaire. Ce dernier était bâti en pierre blanche dans un enclos sacré où il était interdit d'abattre les arbres et de tuer les animaux qui s'y trouvaient. Les corrélations entre al-Lât et Allâh, dont elle représente à l'évidence le doublet féminin, restent cependant contestées. Les Quraychites la presentaient avec les deux autres deesses de la triade comme les "filles d'Allah" par ailleurs al'Lat et Manat surnommées "les deux Uzza" (al Uzzatayn) ont ete considerees comme les filles d'al Uzza. Déesse de la fertilité elle se rattache aux grandes déesses du Proche Orient. (Voir aussi : Allat). Lilîtu et Lilû Groupe de démons féminins (Lilitu et Ardat-lili) et masculin (Lilû) Etres maléfiques sortis du desert ils s'attaquent aux nouveau nés. Lilitû, qui semble avoir été le modèle de Lilith, démone des textes bibliques et Ardat-Lili (nom qui signifie "fille Lilu") femelles stériles, s'attaquent aussi aux jeunes gens. Il semble que ce soient ces démons qui sont figurés sur une plaque sous la forme d'une louve ou d'un loup prêt à dévorer une jeune fille. Lilû Voir "Lilîtu et Lilû". Mamitu Déesse Akkadienne. Personnification du serment (sens de son nom), elle poursuit de sa vengeance les parjures. Elle est, avec les Anunnaki, la créatrice des destinées. Manât L'une des déesses de l'Arabie antique, qui, avec al-Lât et al-'Uzza, constituait la triade arabe. Principale divinité des tribus des Aws et des Hazrag, elle serait la plus ancienne du panthéon de l'Arabie. À l'origine, ce n 'était qu'un rocher, si l'on en croît Yâqût. Ses premiers adorateurs appartenaient aux tribus des Hudayl et des Khuzâ'a, qui nomadisaient au sud de Yatrib (Médine) et au nord de La Mecque. Son culte s'est ensuite répandu parmi de nombreuses tribus Arabes et jusqu'à Palmyre, où elle semble paraître sous l'aspect de la déesse du Destin, avant de devenir dominante chez les Quraychites de La Mecque. Marduk Divinité principale de Babylone. Son origine est inconnue, mais son symbole, le marru, une tête de houe ou de bêche trianGulaire , laisserait supposer que c 'était une divinité agraire. Le logogramme par lequel est écrit son nom, (d)amar- UD, signifie "jeune taureau du soleil". Bien qu'il soit lié à Babylone dès l'apparition historique de la ville, il est mentionné dans des listes divines plus anciennes (par ex., à Abu-Salabikh). L'étymologie de son nom résiste à toute explication par le sumérien ou le sémitique; il semble appartenir au fond primitif de la population pré-sumérienne de la basse Mésopotamie. La fortune de Babylone à partir du règne d'Hammurabi va faire de Marduk l'une des principales divinités de la Mésopotamie, au point qu'on a pu parler à son propos d'hénothéisme chez les Babyloniens (à la différence du monothéisme, l'hénothéisme reconnaît l'existence d'autres divinités, sans pour autant les adorer). Cette suprématie sera établie à l'époque kassite avec l'Enûma élish, conçue à sa gloire. Marduk s'est inséré dans le panthéon mésopotamien, absorbant la personnalité de divinités voisines comme Asarluhi, dieu d'Éridu et fils d'Enki, qui lui a communiqué ses pouvoirs de dieu de la Magie et des Devins et sa filiation il est dit fils d'Enki et d'Éa. Le dieu de la ville voisine de Borsippa, Nabû, devient son fils, et il est uni à Sarpanitu, dont le nom signifie "Celle de Sarpan (ou Zarpa)", une localité sans doute voisine de Babylone. A Tishpak, dieu local d'Eshnunna, il emprunte son animal symbolique, le dragon-serpent (mushussu), qui sera aussi celui de son fils Nabû. Dès la fin de l'époque kassite, son culte se répand jusqu'en Assyrie, et il devient la divinité dominante du panthéon mésopotamien. Il apparaît alors avec ses divers attributs acquis au cours des temps de dieu de la Sagesse, de la Santé, de la Magie, et aussi de la Fertilité et de l'Irrigation, lesquelles devaient,être ses plus anciennes fonctions. Dans l'Epopée d'Erra, sa puissance magique pour maintenir l'équilibre du monde est mise en valeur; car, lorsqu'il quitte Babylone, l'anarchie s'installe et le désordre cosmique règne. Considérable est le nombre d'hymnes et de prières qui lui sont consacrés, les plus significatifs étant ceux qui revêtent un caractère synthétique et où il absorbe tous les autres dieux, lesquels deviennent ses attributs "Sin est ta nature divine, Anu ton caractère princier; Dagan ton caractère seigneurial, Enlil ton caractère royal, Adad ta puissance, Ea le sage ton intelligence, Celui qui tient le stylet, Nabû, ton talent. Ta primauté est Ninurta, ta force Nergal. Le conseil de ton coeur est Nusku, ton ministre éminent, ta qualité de juge est le brillant Shamash ". Son temple principal était l'Esagil, à Babylone, mais, si des temples secondaires ou des chapelles lui étaient consacrés en grand nombre à Babylone ou dans ses faubourgs, tel l'é.sîskur, "Maison du sacrifice", qui était son temple de l'Akitu hors de la ville, il n'avait que peu de sanctuaires par ailleurs : à peine peut-on citer une chapelle à Assur dans le temple d'Assur, un temple à Sippar-Aruru, l'é.zi.da, "Maison de la vérité", à Borsippa (où il est identifié à Nabû), et un sanctuaire à Nippur (connu par une seule inscription) Il etait le grand dieu de la fete de l'Akitu couronnée par sa hiérogamie. Images à ce sujet Martu voir Amorrites et Mariage de Martu. Images à ce sujet Melqart Dieu phénicien. Son nom signifie "seigneur de la ville". Il n'apparaît qu'au 1er mill., comme divinité tutélaire de Tyr. Les Tyriens ont diffusé son culte à travers la Méditerranée, au gré de l'établissement de leurs comptoirs sur les rivages sud de cette mer. Les Grecs l'ont identifié à Héraklès. Mithra Divinité iranienne des anciens Perses. Sans doute génie fécondateur des eaux et de la terre chez les anciens Aryas, il a revêtu, chez les Perses, l'aspect du dieu de la Lumière et de la Vérité (raison pour laquelle il est le garant des contrats). Son nom signifierait "l' ami", le "compagnon" (en sanskrit, mitrâ a le sens d'ami). Comme Anahita, il n'apparaît, dans les inscriptions achéménides, qu'à l'époque d'Artaxerxès Il. On trouve son nom en élamite sous la forme mi-is-sà et en akkadien sous celle de mi-it-ri. Il n'est que rarement mentionné, sur quelques inscriptions d'Artaxerxès Il et une d'Artaxerxès III, où il est invoqué par le souverain, parfois associé à Ahuramazda et à Anahita, afin d'obtenir sa protection ("Mithra baga pâtuv": que le dieu Mithra me protège...). Il est assimilé au soleil, raison sans doute pour laquelle on ne le trouve jamais figuré sous un aspect anthropomorphe. Le cheval lui est consacré et c'est à lui que cet animal est sacrifié dans certaines cérémonies. Nabû Dieu babylonien de l'écriture et de la sagesse. C'était, à l'origine, un dieu d'origine ouest­sémitique dont le nom apparaît dans les tablettes d'Ebla. L'étymologie de son nom est discutée ; on l'a fait dériver de "nb' ", "annoncer" : il serait "celui qui annonce", mais Dhorme lui préfère "celui qui brille" (ne /abu), en se fondant sur le fait qu'il est identifié à la planète Mercure . Il a été introduit en Babylonie au début du IIè mill. avec la migration des Amorrites. Peut-être était-il déjà en connexion avec Marduk; toujours est-il que, devenu la divinité tutélaire de Borsippa, il fut regardé comme le fils de Marduk et de Sarpanit. L'Ézida (= "Maison stable"), nom de son temple à Borsippa, devint l'appellation de ses temples dans d'autres cités comme Kalhû. Car il fut adopté par les Assyriens comme dieu national. Salmanazar Ier ( - 1273 - 1244) fut le premier roi d'Assyrie à introduire son culte à Assur, puis on lui consacra des temples à Ninive, Kalhû et Khorsabad.htm">Khorsabad (Dur-sharrukin). On lui donna pour épouse la déesse Tashmétum et, plus tardivement, Nisaba, sans doute à cause de sa fonction de dieu des Scribes et de l'Écriture. Il jouait un rôle important lors des fêtes de l'Akitu,où il quittait son sanctuaire de Borsippa pour aller visiter son père, Marduk, à Babylone. Il était aussi l'un des maîtres des tablettes des destinées : "Fameux, insigne, fils d'Asari qui as nommé tout ce qui a un nom, qui écoutes la prière, aux traits brillants, le conseiller de ses pères, Dragon irrésistible, fils héritier de Nudimmud, ornement des Igigu, doué de savoir-faire, détenteur de tout entendement, les entassements d'un édifice et de son soubassement sont stables en ta main. Tu fixes un destin favorable, Nabû miséricordieux» . Le dragon était son animal symbolique.

Nammu Déesse Sumérienne. Elle aurait donné naissance au Ciel (Anu) et à la Terre (Ki). C'est une déesse-mère sans fonction précise. Son nom est écrit avec un signe identique à celui d'Engur, un autre nom de l~Apsû, ce qui laisse supposer qu'elle pourrait avoir été la personnification de ces eaux souterraines. Namtar Démon du Destin, ministre d'Éreshkigal, il est souvent nommé avec Asag.

Nana Déesse Sumérienne. Mal définie, elle serait une divinité tutélaire de Larsa, et à Uruk elle formait une triade avec Anu et Inanna. Elle avait aussi des sanctuaires à Drehem et Umma. Son nom entre dans la composition de plusieurs anthroponymes.

Nanaya Déesse Sumérienne. Elle apparaît à l'époque d'Ut III. Proche d'Inanna, elle est aussi fille d'Anu et sœur d'Utu. À Uruk, elle était adorée avec banna et sa fille Kanisura.

Nanna-Suen Nom du dieu-lune sumérien. Son nom est écrit avec le sumérogramme dSES-KI, terme qui souligne son étroite relation avec Ur (sum. SES-AB­KI). Il s'agit d'une ancienne divinité lunaire qui apparaît sur la liste des dieux de Fara. Il est appelé soit Nanna(r), soit Suen, transcription en sumérien du nom du dieu sémitique Sîn, une divinité lunaire identifiée à Nanna. Les deux noms sont aussi parfois réunis. La théologie sumérienne en a fait le fils d'Enlil issu de ses premières amours avec Ninlil. De son union avec Ningal (voir : déesses) seraient nés Inanna et Utu, le soleil, ce qui s'explique dans la mesure où pour les Sumériens le jour naît de la nuit, retour temporaire à la Ténèbre primitive d'où l'univers est issu. Dieu lunaire, Nanna-Suen est associé à l'agriculture et à la fertilité. Toute sa "mythologie" tourne autour de son aspect lunaire. Son nom est parfois écrit d30, allusion aux trente jours du mois lunaire, ses surnoms asimbabbar (le Lumineux), amar-ban-da­ den-lil-a (jeune veau d'Enlil), mà-gur8 (le Bateau) sont des allusions à la lune, à son brillant, à ses quartiers, à sa navigation dans le ciel. Pendant la période de la nouvelle lune, il est censé descendre dans le monde infernal pour décider du destin des morts. Le temple principal de Nanna-Suen, appelé é.kis.nu.gàl, était à Ur où il possédait un nombre imposant de sanctuaires secondaires et de centres administratifs qui lui étaient réservés (cour du Jugement, Trésor) dans le temenos de son temple s'élevait la ziggurat qui lui était consacrée, l'é.temen-nî-gùr-(ru) = Maison, Terrasse de fondation revêtue de terreur. Son seul sanctuaire connu hors d'Ur (sous son nom de Nanna) était l'(é).kar.zi.da (Maison du quai de la Vérité), à Gaesh. La liturgie du dieu nous a procuré un modèle des "voyages" accompagnés de processions que faisaient quelques dieux d'un sanctuaire à un autre, en général pour rendre hommage à une divinité qui lui était supérieure; la majorité de ces voyages se faisant vers Eridu ou Nippur, dans les sanctuaires des deux grands dieux Enlil et Enki. En cette occurrence, il s'agît du voyage que Nanna-Suen fit par le fleuve au sanctuaire de son père, Enlil, à Nippur. Il s'agit d'un poème de 352 vers qui aurait été composé, selon Jean Bottéro, à l'époque d'Ur III, et qui a peut-être été un "chant choral alterné". "A la cité de sa mère, le champion Nanna-Suen décida de se rendre. A la cité de sa mère Suen­Asimbabbar décida de se rendre. A la cité de sa mère et de son père, Nanna-Suen cida de se rendre... ." On commence donc par construire l'embarcation où va prendre place le dieu, ce qui nous permet de suivre un cours sur les éléments constituant un bateau et les matériaux utilisés. On s'embarqua et le voyage se fit par étapes dans d'importants lieux de culte, dont le dieu "qui ne quittait jamais son temple" sortit de celui-ci pour souhaiter le bienvenue au bateau et lui demander de lui remettre sa cargaison, ce que fit ledit bateau qui déclara se rendre à Nippur. Les étapes sont: Ennegi avec la déesse Nîrigirida, Larsa avec shérida, Uruk avec Inanna, shurrupak avec Ninunu (la déesse Sud d'Enlil et Sud), Tummal avec Ninlil, enfin Nippur. Là, le portier du temple d'Enlil, Kalkal, ouvrit la porte du temple au visiteur qui offrit des cadeaux à son père :"Enlil, charmé de ces présents, offrit à son fils Suen un banquet. Satisfait de Suen, il disait suavement:"Servez à ce jeune homme des gâteaux : il les aime ! Servez à mon Nanna des gâteaux : il les adore !" Enfin, avant de repartir, Nanna demanda à son père de lui accorder un certain nombre de choses et, surtout: "Accorde-moi longue vie dans le palais royal avant que je m'en retourne à Ur" Demande qui pourrait paraître étrange pour un dieu immortel si l'on ne savait que, en réalité, c'est le roi d'Ur lui-même qui s'identifiait à son dieu protec­teur. On ne connaît que peu d'hymnes et de prières consacrés à Nanna, mais, en revanche, il nous est parvenu, dans un état fragmentaire, un balbale dont Castellino a donné une traduction italienne (il existe une traduction française fragmentaire par R. Jestiri 1938) sous le titre d' "Idylle pastorale: chant balbal à Nanna-Suen. La première partie est la fin d'une ballade à Inanna puis la suite nous emmène dans une campagne où s'ébattent des moutons et des vaches dont l'éclat est "semblable à l'éclat de la lune qui se lève" (référence au caractère lunaire du dieu). Nannar voir : Nanna-Suen.

Nanshé Déesse Déesse Sumérienne. Fille d'Enlil. Elle est associée aux canaux et aux rivières. Dans "Enki ordonnateur du monde", où elle est dite » la grande dame au pied de qui se tient la chouette (?) , Enki lui confère la responsabilité des produits de la mer.

Nergal Dieu babylonien des Enfers. Son nom pourrait être fondé sur l'expression sumérienne né-eri-gal = seigneur de l'autre monde. Il n'apparaît qu'à l'époque d'Akkad, ce qui laisse supposer qu'il n'est pas d'origine sumérienne. Divinité céleste, il était identifié à Shamash. Fils d'Énlil, il avait été chargé par son père de s'occuper des vivants, mais il était devenu un feu destructeur qui l'a assimilé à Erra. Le mythe dit de "Nergal et Éreshkigal" explique comment il est devenu le maître du monde inférieur : en tant que tel, il a absorbé la personnalité de Meslamta'Ea , dieu sumérien connu déjà par la liste de Fara, attaché au mes.lam de Kutha (son nom signifie : "L'Un issu de Meslam"). C'est sans doute cette assimilation qui a fait de Kutha le centre principal du culte de Nergal. De son union avec Éreshkigal serait issu Ninazu (seigneur guérisseur), divinité sumérienne d'Eshnunna et d'Énégi. Par ailleurs, Nergal apparaît dans certains hymnes comme un dieu guerrier, dieu de la Peste mais aussi dieu de la Végétation. Son culte n'était pas circonscrit à Kutha; il était largement répandu dans toute la Mésopotamie, et aussi à Suse, en Élam. Un petit poème épique dont on a retrouvé un fragment sut une tablette brisée rapporte comment le dieu, avant sans doute qu'il régnât sur l'enfer, vainquit un dragon-serpent monstrueux né de l'océan .

Ningal Déesse Sumérienne, " grande dame" Épouse du dieu-lune Nanna(r). Le centre de son culte était à Ur, où les rois de la IIIe dynastie lui construisirent un temple (é-karzida). Elle est parfois donnée comme la mère d'Inanna.

Ningirsu Dieu sumérien. C'était le dieu tutélaire du royaume de Lagash et plus particulièrement de Girsu, son nom signifiant "seigneur de Girsu". La notoriété de Lagash permit à son culte de s'étendre sur Sumer. La théologie en a fait le fils d'Enlil (ou d'Anu), l'époux de Baba et le frère de Nisaba et de la déesse Nanshé. C'est lui qui apparut à Gudéa dans un rêve, sous l'aspect d'un homme pourvu d'ailes, pour lui ordonner de reconstruire son temple l'é.ninnu "Maison des cinquante" (ces cinquante seraient soit les "me" soit les "Anzû blancs"), son sanctuaire principal à Girsu. Il possédait d'autres temples à Lagash ou à Girsu: é.gidru (Maison du sceptre), construit par Ur-Nanshé, ensi de Lagash; é.hush (Maison redoutable). Il avait aussi des temples à Sirara et Dugru (localités inconnues), à Umma, Uruk, Isin. Il a été identifié à Ninurta, qui lui est substitué dans les mythes Akkadiens comme celui d'Anzû. Quoique ayant un aspect de dieu guerrier, il était aussi dieu de la Végétation et de l'Irrigation.

Ningishzida Dieu sumérien du monde souterrain. Son nom, dnin-gish-zid-da, signifie: "seigneur du bon (ou du "vrai") arbre. Son aspect de dieu infernal est noté sur la liste de divinités intitulée An (=Anum) et dans le poème sur la mort de Gilgamesh, où le héros voit le dieu dans l'autre monde en compagnie de Dumuzi. Il est parfois identifié à Damu, dieu qui meurt. Gudéa.htm">Gudéa le choisit comme dieu personnel et introduisit son culte à Lagash. Il était encore vénéré à Ur, Uruk, shurrupak, Larsa, Nippur. Dieu de l'Arbre, il était sans doute un ancien dieu de la Végétation (d'où son caractère de divinité chthonienne) à qui fut donné pour épouse la déesse geshtInanna, soeur de Dumuzi. Il était censé être le fils de Ninazu, dieu guérisseur, fils lui-même d'Éreshkigal et de Nergal. Dans un balbale qui lui est consacré, il est dit "tempête puissante, irrésistible, qui déferle comme un tourbillon". Son symbole était une vipère cornue et deux autres serpents enlacés (représentés sur un vase d'argent de Gudéa. En astrologie, il était mis en relation avec la constellation de l'Hydre .

Ninisina Déesse Sumérienne, "Dame d'Isin"dont elle était la divinité tutélaire. Fille d'Anu, elle était regardée comme l'épouse de Pabilsag. Damu et Gunura sont donnés soit comme ses enfants, soit comme ses parèdres. Elle a été identifiée avec la Babylonienne Gula. Son temple à Isin était appelé le Grand Temple (é.gal.mah).

Ninlim Déesse Sumérienne, "dame de l'air", elle était la parèdre d'Enlil. Elle fut identifiée à la déesse Sud ainsi qu'à la déesse Ashnan. Ses enfants étaient Ninurta et Nanna.

Ninmah Déesse Sumérienne dont le nom signifie "grande dame". Antique déesse-mère, elle apparaît dans le poème intitulé Enki et Ninmah. Elle avait un temple à Adab, l'é.mah.

Ninsitubur Déesse Sumérienne. Elle est parfois regardée comme une divinité masculine. Son nom signifie " dame (ou seigneur) de l'Est". Dans certains textes mythologiques, elle apparaît sous l'aspect masculin du sukkal (ministre) d'Anu ou d'Inanna.

Ninsun Déesse sumérienne de Kullab, où elle avait son principal sanctuaire. Elle portait l'épithète de "dame des vaches sauvages". Elle est parfois dite la mère d'Inanna, et Gilgamesh est aussi donné comme son fils. Divinité pastorale, elle apparaît dans le cycle de Dumuzi. Gudéa, Ur-Nammu et shulgi se sont déclarés ses fils, peut-être parce que, au cours d'une hiérogamie avec leur père, leur mère s'est identifiée à cette déesse par ailleurs secondaire.

Nintu(r) Déesse Sumérienne, "dame qui donne la naissance". Déesse-mère connue dès le DA (liste de Fara), elle fut assimilée à Ninhursag à l'époque d'Ur III. Elle est appelée e Mère du pays «(am-kalam-ma) dans le mythe d'Enki et Ninhursag.

Ninurta Dieu sumérien. Son nom est écrit par le sumérogramme dMAS (par ex. dans les inscriptions d'Assur­nasirpal II à Kalhû) ou NIN.URTA (de sorte qu'il était lu Urta). Son nom signifie «seigneur terre (cultivable) », ce qui marque son archaîque fonction de dieu de l'Agriculture, qu'il unit à celle de dieu guerrier. Sans doute originaire de Nippur, il a été associé à Enlil en tant que son fils et il avait son culte dans le grand temple de son père, l'Ékur. Il y disposait néanmoins d'un sanctuaire personnel, l'é.su.me.sa4, mentionné dès le DA. On lui donnait pour parèdre la déesse Gula ou encore Baba (Bau). Cette dernière était l'épouse de Ningirsu, dieu de Lagash àqui il a été très tôt identifié. Son aspect de divinité agraire est marqué en particulier dans les "Géorgiques" sumériennes appelées "Almanach du fermier" (autrement nommées "Instructions de Ninurta", instructions dispensées aux paysans pour les travaux annuels concernant la culture de l'avoine. Ninurta y est appelé "le fermier d'Enlil" et une prière sous forme de balbale déclare "Tu remplis le canal lors de la crue du printemps, dans les champs, tu fais croître les diverses sortes de grains, tu remplis les étangs de carpes et de tanches, ... dans la steppe tu fais pousser les tamaris, dans les vergers et les jardins tu fais couler le miel et le vin, dans le palais du roi tu fais durablement prospérer la vie!". A cet aspect de dieu bienfaiteur s'unit celui de guerrier, de "héros" (ur-sag) des dieux. Cet aspect apparaît avec une grande vigueur dans plusieurs poèmes dont il est le héros : "Ninurta et les pierres" (voir lugal.e), le mythe d'Anzû, et le poème intitulé d'après son incipit, An-gim dim-ma. Cet aspect guerrier a séduit les Assyriens, qui l'ont intégré dans leur panthéon. Dans sa cité de Kalhû, Assurnasirpal II lui fit bâtir un temple. Les Babyloniens lui avaient aussi consacré un temple que rebâtit Nabopolassar, l'é.hur.sag~.ti(l).la = Maison qui extermine les montagnes, référence à ses exploits dans l'épopée de "Ninurta et les pierres". Un hymne non daté, mais remontant au plus tôt à l'époque babylonienne, marque une tendance vers un syncrétisme monothéisant dans lequel le dieu guerrier est exalté au détriment de l'assemblée des dieux, chacun des dieux du panthéon devenant un organe ou une partie du corps de Ninurta : "son visage est le soleil, ses yeux sont Enlil et Ninlil, les pupilles de ses yeux les déesses Gula et Bêlet-ili, leurs iris Sîn et Shamash, la forme de sa bouche est Ishtar céleste, ses lèvres et sa parole sont Anu et Antu, sa langue est Pabilsag". "Le Retour de Ninurta à Nippur" : Selon son incipit, le poème était appelé "An-gim dim-ma" (= "Créé comme An"). Ce poème sumérien de 209 vers a été traduit en akkadien et a servi pendant des siècles comme modèle d'école. Il commence par quelques vers le glorifiant, puis il rappelle ses exploits narrés dans Lugal.e. Après ses victoires, il monte sur son char (décrit en détail) et rentre à Nippur. Nusku, le page d'Enlil, vient à sa rencontre pour le conduire à l'Ekur, le temple d'Enlil, où il dépose son butin : bovins, dépouilles des villes mises à sac. Le dieu se livre ensuite à sa propre exaltation (pendant 40 doubles vers), puis il se fait confirmer sa prépondérance par son père, Enlil. Ainsi Ninurta partage-t-il le temple avec son père, conclusion justifiée par l'ensemble du poème :« C'est ainsi que le Preux au mérite éclatant, Ninurta fils d'Enlil, a installé sa grandeur dans le sanctuaire d'Enlil " . "Ninurta et la tortue" ou "la Tentation et la Punition de Ninurta victorieux" (Bottéro). Il s'agit d'un fragment de texte trouvé dans les fouilles d'Ur. Dans l'orgueil de sa victoire, Ninurta avait manifesté son ambition de prendre la place d'Enki à la tête des dieux. Ce dernier, pour le punir et lui manifester sa puissance, modèle une tortue à laquelle il donne vie. L'animal saisit Ninurta par la cheville lorsqu'il vient à la porte du sanctuaire d'Enki et, creusant une fosse, il y rejette de la terre pour l'ensevelir. Enki fait alors ressortir aux yeux de Ninurta ses prétentions et sa faiblesse, et déclare qu'il a voulu l'humilier pour lui montrer qui était vraiment le maître.

Nisaba Son nom est aussi lu Nidaba. Déesse sumérienne de l'Écriture, du Calcul et de la sagesse. Cependant, elle était à l'origine une divinité du grain, comme en témoignent les anciens pictogrammes de son nom, faits d'un épi stylisé. Elle remonte pour le moins au DA et sans doute plus haut encore. A Lagash, dont elle est peut-être originaire, elle était donnée comme fille d'Enlil, et soeur de Ningirsu, mais elle est aussi dite fille d'Anu et d'Urash. Elle a été la patronne des seigneurs d'Umma, au DA, puis de la cité d'Eresh à l'époque paléo-babylonienne. Considéré ses fonctions, il était naturel qu'on lui ait donné pour époux le dieu des scribes, Nabû. Selon Thureau-Dangin, elle aurait été d'abord une déesse-roseau. Le calame avec lequel on traçait dans l'argile molle les cunéiformes étant taillé dans un roseau, elle serait ainsi devenue déesse de l'écriture. Un hymne à sa gloire nous est parvenu, récité sans doute lors des fêtes de la moisson, où elle est évoquée ainsi : "Nisaba, dame aimable, dame généreuse, dame née sur les montagnes, Nisaba, dans la bergerie est l'abondance, dans l'étable est le lait ". On a aussi un "tenson" fragmentaire d'une querelle entre la déesse et le grain dont elle est la maîtresse, où elle est mise en relation avec le monde souterrain, ce qui n'a rien de surprenant pour une divinité agraire.

Nudimmud C'est un autre nom d'Enki et de son doublet akkadien Éa. Cependant, il pourrait bien s'agir d'une archaïque divinité sumérienne des artisans (son nom signifie "façonneur d'images" ou "dieu des formes", confondue par la suite avec Enki. Son nom est utilisé indifféremment à la place d'Enki et d'Éa dans de nombreux textes à commencer par l'Enùma élish. Dans la cosmogonie des prêtres-kalù, c'est lui qui crée l'Apsû, dont il fait sa demeure, tandis qu'Anu crée le ciel. Sur une tablette sumérienne du Déluge provenant de Nippur, il est écrit que furent fondées les cinq cités, places pures, dont la première était Eridu, qui fut attribuée à Nudimmud; les quatre autres nommées ensuite sont Bad-tibira, Larak, Sippar et shuruppak . Numushda Vieille divinité sumérienne. On ne connaît pas avec certitude ses attributs : peut-être était-il un ancien dieu de l'Orage. On dispose de témoignages d'un culte possible de ce dieu à Kish et à Marad, mais il était avant tout le dieu tutélaire de Kazallu (cité non localisée précisément mais située dans le nord de la Babylonie), où il possédait un temple, l'(é).kun4.sa.tu. Une généalogie tardive en fait le fils de Nanna. Son culte, attesté dès le DA, semble disparaître après la fin du babylonien ancien, au milieu du IIème millénaire. On a retrouvé un petit poème mythique qu'on a intitulé les "Noces de Martu" (voir Amurru), dans lequel le dieu des Amorrites, appelé Martu en sumérien, a demandé à Numushda la main de sa fille, ce qui lui a été accordé. On y voit le symbole de l'union des nomades pillards Amorrites avec les sédentaires d'une grande cité, symbolisés par le dieu et sa fille. Dans une discussion entre la fiancée, Adnigkidu, et une de ses jeunes compagnes, cette dernière s 'étonne qu'elle accepte d'épouser un de ces nomades, comme ce Martu,"qui ne connaissent pas le grain... qui ne connaissent ni maison, ni ville, les rustres de la montagne... Le Martu qui déterre les truffes au pied des montagnes, qui ne se baisse pas (pour travailler la terre), qui mange la viande crue, qui n'a pas de maison pendant toute son existence, qui n'est pas enseveli après la mort... Martus ravageurs aux instincts de bête sauvage... "Dans ce texte, l'aspect sauvage est marqué, notamment, par le fait que le nomade mange des truffes sauvages. Charles-E Jean rappelle l'enquête de Cantineau, selon qui les nomades de la steppe syrienne, encore au milieu du XXè siècle, recueillaient sous terre les truffes dans le désert, au printemps, pour aller les revendre aux commerçants de Palmyre. Ce qui n'empêche pas la jeune princesse, sans doute amoureuse de ce beau barbare, de répondre : «Malgré tout j'épouserai Martu !".

Nungal Déesse Sumérienne. Son nom signifie "grand prince". Elle appartient au panthéon de Nippur, où elle est la fille d'Anu et d'Éreshkigal. On lui donnait pour époux le dieu Birum, un fils d'Enlil. Elle apparaît comme une divinité de l'enfer. Nuska Voir Nusku.

Nusku Dieu sumerien. Sans doute était-il à l'origine un dieu du Feu ou de la Lumière, dont le symbole est la lampe. Il est aussi donné comme le père de Gibil, dieu du Feu. Dans la plupart des mythes, il apparaît simplement comme le fils et le messager d'Enlil. Son aspect de dieu du Feu le fait invoquer par les sorciers lors de leurs rites magiques. À l'époque néobabylonienne, il est l'un des dieux adorés à Harran, aux côtés de Sîn.

Oannès Dans ses "Babyloniaca", Bérose écrit: «La première année (du règne d'Aloros ?) sortit de la mer un animal appelé Oannès, selon ce que rapporte Apollodore. Tout son corps était celui d'un poisson, mais sous sa tête de poisson surgissait une tête humaine, et des pieds semblables à ceux d'humains étaient sortis de sa queue de poisson. Il avait aussi une voix d'homme. On en a préservé jusqu'à aujourd'hui une représentation. Il dit que cette bête passa de nombreux jours parmi les hommes, mais qu'il ne prenait pas de nourriture. Il enseigna aux hommes l'écriture, les sciences et toutes les sortes d'arts. Il leur apprit comment fonder des villes, construire des temples, introduire les lois et mesurer la terre, et encore à semer et cueillir les fruits, et d'une manière générale tout ce qui faisait la vie civilisée, il le donna aux humains. Depuis ce temps, rien de nouveau n'a été découvert. Lorsque le soleil se couchait, l'animal aussi (faisait de même), Oannès retournait dans la mer, et passait la nuit dans ses profondeurs, car il était lui-même amphibie. Par la suite d'autres bêtes semblables à lui sont apparues... Il dit qu'il fut un temps où tout était ténèbres et eaux, et que dans celles-ci des êtres monstrueux aux formes étranges vinrent à la vie. Car des hommes naquirent avec deux ailes et certains avec quatre ailes et deux visages ils avaient un corps et deux têtes, ils étaient en même temps homme et femme, et ils avaient deux organes sexuels, masculin et féminin. Bérose continue de donner des descriptions de monstres, à jambes et cornes de chèvre, ou à sabots et jambes de cheval, et à corps humain, qui rappellent les aegipans et les centaures des mythes grecs. Cet Oannès, héros civilisateur, n'est autre que le Sumérien U4.an.na, le sage connu par son surnom d'Adapa. Il fait partie de ces créatures supérieures appelées par les Sumériens ab.gal, les "apkallu" des Akkadiens. Si, pour ce qui concerne la description que fait Bérose des temps primitifs, où les eaux et les ténèbres étaient confondues on retrouve l'influence des mythes de la Création suméro-Akkadiens, les hommes-poissons sont inspirés des sept sages, les apkallu, dont on a retrouvé de nombreuses représentations d'époque néoassyrienne. Pareillement, les sept sages sont aussi représentés sous l'aspect de personnages pourvus de quatre ailes. Oannès a, par ailleurs, aussi pu être identifié à Enki et à Ea , dont les prêtres, à une époque relativement tardive, sont représentés affublés d'un costume de poisson, les rendant semblables aux représentations d'apkallu.

Pabilsag Dieu sumérien connu dès le DA. Son culte est plus particulièrement attesté à Nippur et à Isin où il est l'époux de Ninisina, déesse tutélaire de cette cité. Dans certains textes, il est dit fils d'Enlil. À l'époque paléobabylonienne, il est parfois assimilé à Ninurta. Pabilsag est aussi le nom de la constellation du Sagittaire .

Pazuzu C'est l'un des rares démons portant un nom propre. Il n'est connu que par des textes et des représentations des époques néoassyrienne et néobabylonienne. Il est figuré comme un être à corps humain avec des pattes de lion ou d'oiseau, un sexe de serpent, quatre ailes, et un visage grimaçant d'aspect canin avec des yeux globuleux. Malgré cet aspect rébarbatif et le fait qu'il est regardé comme appartenant au monde infernal, il est censé défendre les femmes enceintes contre les attaques de la Lamashtu, à qui il est associé; raison pour laquelle de nombreuses amulettes le représentant ont été trouvées dans les demeures. Il protège aussi contre le vent d'ouest, qui pouvait être pestilentiel : "Je suis Pazuzu, fils d'Hanbu, roi des

fantômes démoniaques. J'escalade la puissante montagne qui tremble. Les vents contre lesquels je me porte viennent de l'ouest : une par une, je brise leurs ailes". Pinkir Déesse Èlamite, déesse-mère connue dès le III è mill.

Qingu Dieu connu plus particulièrement par l'Énùma élish, où il est créé par Tiâmat, qui en fait le chef de ses partisans et lui remet la Tablette-aux-Destins, qui lui confère le pouvoir suprême (- Anzû, destin). Vaincu et capturé par Marduk, il est mis à mort et l'humanité est façonnée avec son sang.

Réshep Dieu ouest-sémitique. Il est mal déterminé dans les textes du POA. Son nom apparaît souvent dans l'onomastique et dans les anthroponymes. Son origine semble être amorrite (ra-sa­ap).

La racine de son nom, R-sh-P, signifie "brûler". En hébreu, "reshep" est un terme désignant la pestilence, la peste et la flamme (araméen rishpâ, akk. ra-sa-ap). Il apparaît dès le milieu du IIIè mill. dans les textes d'Ebla(dra-sa-ap, en tant que divinité de la bourgade de Gunu dans des listes de comptabilité et dans les listes de dieux ); une porte de la ville portait son nom. Il est mentionné pour la dernière fois dans une inscription de Palmyre datée de l'an 6 av. J.-C. . Ses fonctions ont certainement subi des modifications entre ces dates extrêmes. Les listes akkadiennes et ugaritiques le mettent en connexion avec Nergal, ce qui en fait un dieu des Enfers. En cela, Theodor Caster oppose dans le panthéon d'Ugarit Réshep, dieu des Enfers, à Baal et Yarikh (la Lune), divinités du ciel . Cependant, un fragment de texte ugaritique laisse à penser qu'il a été le portier d'Utu, le dieu-soleil . Il semble avoir été l'un des grands dieux d'Ugarit souvent cité dans les rituels. Il n'intervient que dans un rôle secondaire au sein d'un texte mythologique: "Kéret" , où il apparaît comme le dieu "ailé" de la Peste, cause de la mort du cinquième fils de Kéret. Cet aspect de dieu de la Peste se retrouve dans les textes bibliques au millénaire suivant. Il n'est ensuite que cité : "prince Rashap", "Rarhap dans Bibit" . Il semble acquis que les nombreuses statuettes en bronze (provenant de Syrie-Canaan) d'un dieu aux reins ceints d'un pagne étroit, coiffé de la couronne oblongue égyptienne, le bras droit levé brandissant une lance, représente le dieu Réshep . On le retrouve ensuite mentionné en Anatolie dans les inscriptions de Karatépé sous la forme "resp sprm" (traduit par "Réshep des oiseaux", ou "caprin", ou "cerf") et de Zincirli. Mais c'est surtout en Egypte, où il est introduit au Nouvel Empire (v. -1500), qu'il va être le mieux représenté. Il apparaît dans les figurations des XIXè et XXè dynasties (fin XIVè-XIè s.) comme un dieu guerrier associé à Anat, Astarté, Qadesh (la Sainte), représenté avec la haute couronne blanche du Sud ou le pschent, debout, brandissant un javelot . Il est aussi figuré debout, de profil, tenant dans une main une lance, dans l'autre l'ankh (la croix ansée), portant la barbe et la perruque asiatique ceinte d'un étroit ruban ou coiffé du pschent, face à Min ithyphallique, les deux divinités encadrant la déesse Qadesh dressée nue sur un lion . Les Phéniciens ont introduit son culte à Chypre, où il a été identifié à Apollon, lequel apparaît aussi comme dieu de la Peste (déjà dans l'Illiade).

Ruda Ancienne déesse arabe. Son nom semble apparaître sous la forme de Ruldaiu dans une inscription assyrienne d'Assarhaddon, ce qui fait d'elle la plus ancienne divinité arabe mentionnée dans un texte. Elle a été la déesse tutélaire de plusieurs tribus de l'Arabie centrale et des Thamudéens. On retrouve ensuite son culte à Palmyre où elle est identifiée à l'étoile du soir, c'est-à-dire Vénus. Elle est alors parfois représentée sous l'aspect d'une femme nue, comme la Grande Déesse. Dans les nombreuses invocations des inscriptions thamudéennes, elle apparaît comme protectrice de la royauté et dispense la sagesse, la joie, l'amour ; elle est la maîtresse de la vengeance, de la compassion, de la guérison, déesse protectrice et secourable.

Sarpânîtu (m) Babylonienne. Son nom signifie "celle de Zarpa" (un village de la Babylonie). Sous le nom d'Erua, elle était la déesse des naissances. Au 1er mill., elle est associée à Marduk, dont elle devient l'épouse. Shamash Nom akkadien du dieu-soleil, identifié à l'Utu des Sumériens. Il était avant tout le dieu de justice invoqué par les devins et "maître des oracles" (avec Ishtar). C'est sous son égide qu'Hammu­rabi plaça son "Code". Images à ce sujet

shapash Divinité solaire d'Ugarit. Son nom est écrit avec le sumérogramme UTU, le Soleil sumérien, traduit en akkadien par shamshul/Shamash et en cunéiforme sha-ap-shu (dans la liste polyglotte des divinités). Son voyage à travers le ciel en a fait le messager d'El et lui a valu l'épithète de nrt ilm = lampe des dieux (Aqhat/Danel VI, 46). C'est une divinité féminine qui, même si elle joue un rôle secondaire, apparaît souvent dans les textes mythologiques d'Ugarit. Son caractère solaire en fait aussi celle à qui s'adresse Anat pour retrouver le corps de Baal mort. Elle est aussi regardée comme le messager des dieux. Un petit texte incantatoire contre une morsure de serpent est caractéristique sur ce point. Dans ce texte intitulé par son éditeur Charles Virolleaud " shapash, la déesse soleil, et les serpents " (Ugaritica V 564), on voit un personnage féminin (déesse? ou simple jument?), appelé "phlt"=Cavale, mordu par un serpent qui se tourne vers la déesse-soleil "shapash ma mère, porte mon appel à El, à la source des fleuves, au milieu du cours des deux océans. Voici ma conjuration un serpent m'a mordue, un serpent venant de muer a craché son venin... Tout au long du texte, l'appel à shapash revient ainsi, sa fille lui demandant de porter son appel à chaque dieu d'Ugarit: Baal sur le (mont) Sapon, Anat, yarikh, Rashap (Résheph), Kamosh, Kothar-Khasis (le dieu forgeron) à Kaphtor (Crète), etc. shara Dieu sumérien de la cité d'Umma. Il y avait son temple, l'é.mah (Maison exaltée), souvent mentionné dans la littérature religieuse. Il apparaît dans quelques mythes celui d'Anzû où il est appelé à combattre l'oiseau qui a volé la Tablette-aux-Destins, et où il est montré comme un dieu guerrier "chéri d'Inanna/Ishtar" (plutôt que comme son fils) ; la descente d'lnanna dans l'autre monde (voir enfer), où il lui rend hommage lorsqu'elle remonte à la lumière. Il est possible qu'il soit considéré réellement comme le fils d'Inanna dans l'épopée de Lugalbanda et dans une inscription de la dynastie d'Ur III.

shaushga Déesse Anatolienne d'origine hurrite. Son nom apparaît dans les inscriptions Hittites sous la forme de l'akkadogramme dISTAR LiL (Ishtar du champ). Elle est identifiée à Ishtar de Ninive dans le panthéon hurrite. Hattusil III en fit sa divinité tutélaire. Elle apparaît deux fois dans les reliefs de Yazilikaya, parmi les dieux et parmi le groupe de déesses. Elle est accompagnée de deux servantes, Ninatta, déesse de la Musique, et Kulitta. shulpa-e Ancien dieu sumérien dont le nom, shul-pa-e, signifie "brillant jeune". Il était l'époux de Ninhursag, dont il eut trois enfants, Ashgi, Lil et Lisin. Il semble être devenu une divinité infernale à qui l'on faisait des offrandes et, finalement, un simple démon. Il apparaît dans les textes astrologiques et astronomiques (mulshUL.PA.E3) comme la planète Jupiter qui préside au mois de Nisannu (shL.PB 383).

Sibittu (ou Sebittu) : Groupes de sept démons, l'un étant composé de bons démons et l'autre de mauvais démons. Leur nom sumérien était imina-bi (ou iminbi). Ils ne doivent pas être confondus avec les Sept Sages (apkallû), dont Bérose nous a conservé la tradition, le premier d'entre eux étant Oannès et le dernier Odakon. (voir démons).

Siduri On considère que la cabaretière qui apparaît dans l'Épopée de Gilgamesh est une déesse dont le nom signifierait " Elle est ma protection ".

Suwâ Divinité de l'Arabie ancienne. Représentée par un bétyle, cette divinité semble d'abord avoir été la protectrice de la tribu des Hudhaylites, qui nomadisaient entre Yatthrib (Médine) et La Mecque. Elle est aussi connue par une inscription sabéenne. Chez les Hamdân, autre tribu du Hedjaz, son nom aurait été attribué à une divinité représentée sous l'aspect d'une femme.

Tammûz Forme babylonienne, hébraïque et araméenne de Dumuzi. ( voir Dumuzi )

Tashmétum Déesse assyro-babylonienne, épouse de Nabû. Elle jouissait d'un culte particulier à Borsippa, mais elle était aussi la déesse qui présidait aux fêtes de l'Akitu avec son époux, en Assyrie. Des prières dites "à main levée" lui étaient dédiées : «Thashmetù est grande parmi les dieux et elle est reine. Comme tu es très grande, ma dame, je me suis tourné vers ta divinité, j'ai saisi le bord de ton vêtement, je cherche ta seigneurie regarde-moi fidèlement et parle en ma faveur».

Télépinu Dieu anatolien, fils du dieu du Temps. Les centres de son culte sont en Anatolie centrale, au coeur du monde hatti et ensuite hittite. C'était un ancien dieu de la Végétation et de l'Agriculture, plus particulièrement des Céréales. Son père l'avait chargé des travaux agricoles, irrigation, ensemencement, labourage. Un mythe hittite le concernant nous est parvenu, auquel on a donné le titre du "Dieu qui disparaît". A la suite d'une colère, Télépinu "s'en alla et emporta avec lui le grain". Le grand dieu-soleil, qui offrait une fête à laquelle il avait invité mille dieux, s'inquiéta, car ses convives se gavèrent sans pouvoir se rassasier, burent sans parvenir à étancher leur soif. On comprit que c'était à cause de la disparition de Télépinu. Dans le monde d'en bas, les animaux domestiques étaient abattus, la brebis négligeait son agneau, les arbres se desséchaient, les rivières se tarissaient. Les dieux envoyèrent l'abeille à la recherche de Télépinu; elle le trouva endormi et le piqua pour l'éveiller, ce qui provoqua la colère du dieu, qui fit arrêter les sources, et qui entreprit de détruire l'humanité et le bétail. Seule l'intervention de la déesse Kamushépa parvint à le calmer grâce à sa magie et à la pratique des rites. Il semble que Télépinu ait été en même temps un dieu de l'Orage, ce qui explique son mythe, d'autres mythes du même type (disparition du dieu) concernant les dieux de l'Orage, et marquant la relation que les anciens agriculteurs avaient faite entre la fécondité de la terre et les pluies d'orage.

Téshup Dieu Hittite de l'Orage et du temps (au sens météorologique). Il est représenté dans le sanctuaire rupestre de Yazilikaya (Anatolie ), vêtu d'un court pagne, la tête coiffée du haut bonnet des dieux, le bras gauche tendu en avant, tenant un flambeau, face à Hépat. Il est en général uni à une déesse-mère ou, chez les Hittites, à la déesse-soleil d'Arinna, identifiée à Hépat. Il revêt un aspect de divinité suprême à la colère redoutable : "Nous avons invoqué Téshup, maître du ciel et de la terre, roi des dieux, afin de lui confesser l'offense et le péché..., Nous avons invoqué Hépat, reine des Cieux, afin de dissiper la colère de Téshup". (Prière de Muwatali III à Téshup de Kummanni.)

Tiâmat Dans l'Énuma élish, Tiamat (nom dont la racine est la même que le terme désignant la mer en akk., Tiamtun) représente les eaux salées primordiales, mêlées aux eaux douces, l'Apsû, alors que le ciel et la terre n'étaient pas nommés, c'est-à-dire qu'ils n'existaient qu'en puissance.

Uqaytsir (AI-) Dieu arabe, adoré plus particulièrement par les tribus de 'Amila, Djudhâm, Ghatafân, Lakhm, Qudâ'a. Sans doute originaire du sud de la Syrie, il se rencontre parmi les tribus du nord de l'Arabie, où il est représenté par des bétyles. Le culte qui lui était rendu consistait, comme pour tous les bétyles, en libations de sang et en processions accompagnées de chants. Il était aussi couvert d'un vêtement rituel sur lequel on prêtait les serments. On lui faisait, par ailleurs, des offrandes de farine mêlée à des cheveux coupés, rite dont on a cherché l'explication dans une ancienne coutume consistant à raser les cheveux des pèlerins qui venaient apporter leur offrande.

Utu Dieu-soleil des Sumériens. Il apparaît souvent dans les inscriptions sumériennes anciennes. Lugalzagési se déclare "appelé d'Utu" et "stratège d'Utu", titres par lesquels il conférait une assise divine à son pouvoir sur les villes du Sumer. Dans la mythologie, il est déclaré fils de Nanna, la théologie sumérienne faisant naître le jour de la nuit et la lumière des ténèbres primitives, et de la déesse Ningal; il est aussi le frère d'Inanna. Son temple principal était l'é­babbar à Larsa, où il est confondu avec Shamash. On lui avait aussi consacré une chapelle dans l'Ésagil. Ses qualités sont exaltées dans le poème théologique d' "Enki ordonnateur du monde": Utu le vaillant, le taureau bien campé qui fait avec orgueil montre de sa puissance, le père de la "Grande Cité" (l'enfer), à l'orient, le grand héraut d'An le saint, le juge, celui qui rend les sentences à la place des dieux, celui qui, adorné d'une barbe de lazulite, monte de l'horizon au ciel, Utu, le fils de Ningal (qu')il préposa à (l'univers entier)". Images à ce sujet

Uzza (AI) L'une des principales déesses de l'Arabie, qui dominait la triade formée avec Al-Lât et Manât. Son sanctuaire primitif s'élevait dans la vallée de Hurâd, au nord de La Mecque, dans l'ombre de trois acacias. Il était enfermé dans une enceinte sacrée (haram) où se trouvait aussi un gabgab, terme désignant selon les uns l'aire où étaient égorgés les animaux destinés à la divinité, selon d'autres une pierre qu'on dressait devant l' "idole". En définitive, la viande du sacrifice était partagée entre les participants. On y venait en pèlerinage de toute l'Arabie, en particulier à cause de son oracle. On suppose que le culte ardent que lui vouèrent les Qurayshites de La Mecque trouvait sa raison dans la proximité de son sanctuaire. Elle a été identifiée à Vénus, et c'est à elle que font allusion les auteurs classiques lorsqu'ils parlent de l'importance du culte de cette déesse-mère chez les Arabes.

Wadd Dieu de l'Arabie, adoré surtout à Dûmat al-Djandal (Al-Djawf). Il était représenté sous l'aspect d'un homme de grande taille vêtu d'un ample habit et portant un second vêtement sur l'épaule, armé d'une lance et d'un carquois plein de flèches. Il semble pouvoir être assimilé à Hadad, dieu de l'Orage, bien que nombre d'orientalistes voient en lui une divinité lunaire. Il est mentionné dans les inscriptions thamudéennes sous les formes Wadad, Adad, Hadad, Ud, Dad. Un temple lui était aussi consacré jusque dans le sud de l'Arabie, dans le royaume de Qataban.

Yagûth Principale divinité du groupe tribal arabe des Madhidj. Protecteur des artisans et divinité apportant la pluie (selon le sens de son nom), il était plus particulièrement adoré dans le sud de l'Arabie, au Yémen.

Yam Dieu ugaritique des Eaux, il était appelé "zbl jm" : "seigneur mer" et aussi "tpt nhr": "prince rivière". Il recevait un culte et des offrandes, ce qui ne l'empêcha pas d'être donné comme un dieu ennemi de Baal dans les mythes concernant ce dernier et ses combats.

Yarik et Nikal Divinités lunaires, héros du mythe d'Ugarit intitulé par les modernes : "Noces de la Lune", dont il ne subsiste que des fragments. Ziusudra Rechercher un mot :

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___Les Sarrasins : Au Moyen âge, on désignait sous le nom de Sarrasins les peuples musulmans des bords de la Méditerranée, composés principalement d'Arabes et de Berbères. (Les invasions au Moyen âge )

Au Moyen âge, on désignait sous le nom de Sarrasins les peuples musulmans des bords de la Méditerranée, composés principalement d'Arabes et de Berbères, et à l'orgine pendant près de trois siècles d'incursions, qui, avec celles des Vikings et des Magyars, constituent ce qu'on appelle ordinairement invasions du Moyen âge.

Lorsque les Arabes eurent conquis l'Espagne sur les Wisigoths (711), ils passèrent les Pyrénées et envahirent la Septimanie ( Languedoc), qui appartenait aux vaincus. Moussa s'empara de Narbonne, de Carcassonne; mais il n'osa pas pénétrer plus avant dans la Grande terre. En 718, les Arabes envahirent le Languedoc, prirent Nîmes, et emmenèrent en Espagne un nombre immense de captifs. Le Midi de la France eût été conquis en entier par les musulmans, sans la résistance qui leur fut opposée. Les Francs possédaient seulement le nord et l'est des Gaules; l'Aquitaine était libre; la Septimanie et la Provence, jadis aux rois goths, étaient abandonnées à elles-mêmes. Mais les Arabes étaient divisés et usaient leurs forces dans leurs luttes intestines. De leur côté, les chrétiens des Asturies et de la Cantabrie commençaient une lutte terrible contre les musulmans (La Reconquista), et, occupant toute leur activité, sauvaient ainsi le midi de la Gaule d'une conquête trop facile. Mais en 721, Alsamah, habile politique, après avoir rétabli l'ordre en Espagne, vint assiéger Narbonne, la prit et en tua les habitants; puis des hordes d'Arabes vinrent, suivies de leurs femmes et de leurs enfants, s'établir dans le Languedoc, avec l'intention d'occuper le pays.

Narbonne devint dès lors la place d'armes des musulmans en France. Son port assurait leurs communications avec la mer, et sa forte position pouvait les rendre maîtres du pays. Alsamah se porta sur Toulouse; mais Eudes, duc d'Aquitaine, sauva sa capitale par une victoire où Alsamah fut tué. En vain les habitants du Languedoc essayèrent de reprendre Narbonne; une guerre à mort s'engagea, et elle durait encore, sans avoir amené de résultat, lorsque Ambissa, successeur d'AIsamah, franchit les Pyrénées en 724. Carcassonne, Nîmes, tombèrent en son pouvoir, et



« le vent de l'islam, dit un auteur arabe, commença dès lors à souffler de tous les côtés contre les chrétiens. »

Toute la Septimanie, l'Albigeois, le Rouergue, le Gévaudan, le Velay, l'Auvergne méridionale, furent dévastés, incendiés, dépeuplés; puis de là les Sarrasins fondirent sur Lyon, qu'ils pillèrent en 732. Mâcon, Châlons, Beaune, Autun, la Franche-Comté, le Dauphiné, furent ravagés à leur tour, sans que Eudes, accablé, ou Charles Martel, en guerre avec la Germanie, opposassent la moindre résistance. Il fallait l'arrivée d'Abdérame (Abd-er-Rahman) au gouvernement de l'Espagne, et son projet de conquérir la Gaule tout entière, pour que la situation change. - Bataille de Poitiers. La Bataille de Poitiers (25 octobre 732). Tavleau de Charles Steuben (1837).

Abdérame avait rassemblé une armée (732); il prit sa route à travers l'Aragon et la Navarre, entra en France par les vallées de Bigorre et de Béarn, brûlant Oloron, Aire, Bazas, Bordeaux, Libourne, Poitiers. Il s'avançait sur Tours, attiré par les richesses de l'abbaye de Saint-Martin, lorsqu'il apprit l'arrivée de Charles Martel, accouru pour s'opposer



« à cette tempête qui renversait tout, à ce glaive pour qui rien n'était sacré. »

C'est entre Tours et Poitiers que se livra la bataille que l'historiographie officielle monta en épingle. Les Francs remportèrent la victoire et firent de cette victoire, qui n'avait rien de décisif - la poursuite des incursions sarrasines dans le Midi de la france pendant encore des siècle suffit à le prouver amplement -, un outil de propagande pour la monarchie franque. Quoi qu'il en soit, Abdérame avait été tué, et les Arabes s'étaient sauvés vers le Sud. Charles, satisfait de les avoir empêchés de traverser la Loire, rentra dans ses États, et joignit à son nom cette terrible épithète de Marteau, parce que



« comme li martiaus débrise et froisse le fer et l'acier, et tous les autres métaux, aussi froissoit-il et brisoit-il par la bataille tous ses ennemis et toutes autres nations. »

Mais en fuyant, les Sarrasins dévastèrent la Marche, le Limousin, et revinrent à Narbonne. Abdel-Malek, successeur d'Abdérame, résolut de reprendre l'offensive :



« Tel qui fut vaincu hier, disait-il aux Arabes consternés, triomphe aujourd'hui. »

Il attaqua les chrétiens du nord de l'Espagne, puis il rétablit la domination des Arabes dans la Septimanie et la Provence; secondé par quelques comtes goths avides de pouvoir, il prit Arles, Avignon; et, s'il n'eût éprouvé une défaite dans la Cantabrie, les Sarrasins seraient redevenus aussi redoutables qu'avant leur désastre de 732. Cependant ils prirent Valence, Vienne, Lyon, et attaquèrent la Bourgogne et le Piémont. Enfin, en 735, Charles Martel, allié avec Luitprand, roi des Lombards, envoya une armée contre eux. Childebrand son frère, qui la commandait, battit les Arabes, les chassa devant lui, et prit Avignon. Luitprand et Charles Martel s'avancèrent chacun à la tête, d'une armée. Charles marcha contre Narbonne, battit les Arabes sur les bords de la Berre; mais ne pouvant prendre Narbonne, il résolut de détruire les fortifications de toutes les villes de la Septimanie, afin de ne laisser aux Sarrasins d'autre place que Narbonne. Ce fut alors qu'on brûla les arènes de Nîmes.

En 739, Charles Martel revint encore en Languedoc, fit occuper Marseille, et les Sarrasins de Narbonne n'osèrent plus s'avancer au delà du Rhône. De plus, les guerres civiles qui eurent lieu à cette époque entre les Arabes d'Espagne et d'Afrique, donnèrent aux chrétiens d'Espagne et de la Septimanie de nouvelles forces; et lorsque, en 752, Pepin le Bref vint attaquer Narbonne, une armée assez faible la bloqua et la força de se rendre, en 759.

Ainsi la France était provisoirement délivrée de la présence des Sarrasins. Ce ne fut qu'en 792 que le calife de Cordoue, Hescham, résolut de reprendre la Septimanie, et leva une armée pour pénétrer en France. En 793, Charlemagne étant occupé à faire la guerre aux Avars, les Sarrasins passèrent les Pyrénées et se dirigèrent sur Narbonne, impatients de reconquérir un boulevard où ils s'étaient maintenus si longtemps. Guillaume, comte de Toulouse, marcha à leur rencontre; mais les Francs furent vaincus à Villedaigne, entre Narbonne et Carcassonne. Cependant les Arabes ne purent s'emparer de Narbonne. Cette invasion détermina Charlemagne à les attaquer; et, dans ces guerres dont nous ne parlerons pas ici , les provinces entre l'Èbre et les Pyrénées tombèrent au pouvoir des Francs. Charlemagne assura ainsi ses limites au midi. Toutefois les pirates arabes d'Afrique, qui depuis longtemps infestaient la Méditerranée, commencèrent à ravager les côtes de l'empire de Charlemagne. Déjà, entre 728 et 739, ils avaient pillé le monastère de Lérins; mais, à partir de cette époque, leurs invasions en France devinrent plus redoutables. La Corse, la Sardaigne, les îles Baléares, furent dévastées, en 806, 808, 809, 813. Charlemagne fit établir des forts au lieux de débarquement, et des flottes pour repousser les ennemis. Tant qu'il vécut, ces moyens et la terreur de son nom suffirent pour préserver les côtes de ses États.

Après sa mort les Sarrasins recommencèrent leurs courses. En 820, la Sardaigne fut ravagée; vers 838, Marseille fut livrée au pillage. La mort de Louis le Débonnaire, et les guerres qui eurent lieu entre ses enfants, laissèrent aux Sarrasins le champ libre; aussi les em bouchures du Rhône, puis Marseille en 848, furent-elles dévastées; une armée partit d'Espagne s'avança en France, et ne se retira que comblée de présents par Charles le Chauve. En 869, les pirates sarrasins firent une nouvelle invasion dans la Camargue. En 889, ils s'établirent sur les côtes de Provence, à Fraxi.et, dans le golfe de Saint-Tropez, et de ce point, leurs ravages s'étendirent dans toute la vallée du Rhône, et jusqu'aux frontières de l'Allemagne.

En 906, les Sarrasins sortirent de ce repaire, et ravagèrent le Dauphiné et la vallée de Suse. En 908, des pirates africains saccagèrent les environs d'Aigues-Mortes. En 920, les Arabes d'Espagne passèrent les Pyrénées, et poussèrent jusqu'aux portes de Toulouse. Pendant ce temps, les environs de Fraxinet se trouvaient entièrement dévastés; Marseille, Aix, Sisteron, Gap, Embrun, furent successivement pillées; la Savoie, le Piémont et la Suisse n'étaient pas, malgré les Alpes, à l'abri des attaques des Sarrasins.

En 940, Fréjus et Toulon furent prises : toute la contrée fut dépeuplée. Le mal devint tel, que Hugues, comte de Provence, fit alliance avec l'empereur grec pour prendre Fraxinet. En 942, Hugues et les Grecs s'emparèrent, en effet, de ce port si important; mais Hugues, apprenant que l'Italie, qu'il convoitait, allait passer à son rival Bérenger, fit alliance avec les Arabes et leur rendit Fraxinet pour pouvoir disposer de ses forces contre son adversaire. Depuis lors, la puissance des Sarrasins alla toujours croissant. Il n'entre pas dans notre sujet de parler ici de leurs invasions en Italie; contentons-nous de dire qu'ils vinrent cent jusque sous les murs de Grenoble, dont ils se rendirent maîtres. Une victoire de Conrad, en 952, fit chanceler leur puissance. En 960, on leur enleva le mont Saint-Bernard, et les communications entre l'Italie, l'Allemagne et la France, furent rétablies. En 965, ils furent chassés du diocèse de Grenoble, puis, postérieurement à 972, de Sisteron et de Gap. De toutes parts, les seigneurs féodaux, secondés par le peuple et excités par le clergé, se soulevaient contre les envahisseurs.

Enfin, vint le moment de la délivrance Guillaume, comte de Provence, appela à lui tous les guerriers de la Provence, du bas Dauphiné et du comté de Nice, et résolut de prendre Fraxinet. D'abord les Sarrasins furent vaincus à Tourtour, près de Draguignan; puis, malgré leur résistance, obligés de fuir de Fraxinet. C'est vers 975 que la France fut enfin délivrée de ces terribles incursions. Ceux qui ne furent pas tués, devinrent serfs et se fondirent peu à peu dans la population. Il fallut bien que les Arabes se résignassent à regarder la France comme étant à l'abri de leurs atteintes. Ils s'en consolèrent en disant que



« les Français, étant exclus d'avance du paradis, Dieu avait voulu les dédommager en ce monde par le don de pays riches et fertiles, où le figuier, le châtaignier et le pistachier étalent leurs fruits savoureux. »

Il y eut bien encore depuis cette époque des attaques partielles : en 1019 ,contre Narbonne, en 1047, contre Lérins, etc.; mais ces attaques tiennent moins à l'histoire des invasions sarrasines proprement dites qu'à celle de la piraterie des Barbaresques, qui allait durer jusqu'au début du XIXe siècle. (elle furent, pour la France, l'un des motifs de la prise d'Alger en 1830). Les Sarrasins dans l'imaginaire populaire en France Le souvenir des Sarrasins a été longtemps, et est encore présent dans les traditions populaires; il a même absorbé le souvenir des Vikings et des Magyars (Les invasions au Moyen âge), dans toutes les oeuvres de la littérature du Moyen âge. Les invasions normandes et hongroises se perdent généralement dans les traditions relatives aux Sarrasins, et la raison en est facile à trouver. Les Sarrasins conquéraient autant pour répandre leur foi (Islam) que pour piller; il s'agissait d'abord pour eux de soumettre le monde à la loi de Mahomet; pendant trois cents ans, la France fut attaquée par eux; pendant trois siècles, il y eut une suite de guerres acharnées, de ravages et de meurtres; puis, quand la France eut chassé les Sarrasins de son sol, les croisades commencèrent, et pendant deux siècles encore, l'attention se porta sur ces expéditions si populaires. Lorsque la lutte fut terminée avec les Sarrasins, elle se renouvela avec les Turcs, et ces nouveaux ennemis semblèrent devoir les rendre éternelles. Aussi, dans l'esprit des peuples, tout ennemi, tout barbare, tout pillard, fut-il du Nord ou de la Hongrie, était Sarrasin; et toute calamité était nécessairement attribuée aux Sarrasins; les romans de chevalerie (Le Cycle carolingien) sont pleins de ces exagérations, de ces mensonges, et ils ont été si longtemps les seuls livres lus par les grands, et la source unique des récits faits au peuple par les jongleurs, que les erreurs dont ils étaient remplis devaient nécessairement pénétrer dans l'esprit des masses. Charles-Martel, Pepin le Bref, Charlemagne, Roland et tous les héros des chansons de geste, avaient, d'après ces livres, fait la guerre aux Sarrasins; tous les peuples qu'ils avaient battus étaient sarrasins; les Frisons, les Saxons, les Bavarois, les Avars, etc., devinrent des Arabes dans les traditions populaires.



« Il fut admis en principe que tous les exploits des paladins et des braves de l'âge héroïque de notre histoire avaient eu lieu contre les Sarrasins. Il ne s'agit plus que de multiplier les occasions où ces braves pourraient se signaler. Presque chaque ville du midi de la France fut censée avoir eu son émir et son prince sarrasin, ne fût-ce que pour ménager aux preux de la chrétienté le mérite de les déposséder. On fit même intervenir les Sarrasins dans les combats et les tournois des chrétiens, en un mot, dans tous les lieux de la terre où il y avait quelque laurier à cueillir. Il y a plus afin de relever la gloire des chevaliers chrétiens, qui naturellement finissaient par l'emporter, on rehaussa le caractère de quelques-uns des chevaliers sarrasins; on en fit des modèles de noblesse et de générosité; enfin, on ne reconnut de supérieur à leur courage, que le courage surhumain de Renaud et de Roland (Reynaud, Invasions des Sarrasins). »

De façon plus générale, au Moyen âge, sarrasin, sarrasinois s'employait pour païen, romain; une tuile sarrasine était une tuile romaine; un monument sarrasinois était un tombeau antique. Castelsarrasin (Castel-Sarrazin) tirerait son nom de fortifications romaines et non arabes. (ED).

http://www.cosmovisions.com/ChronoSarrasins.htm

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____DEUXIÈME PARTIE II.-Le Royaume de Tahert (VIII-IXè siècles). I.-L'introduction de l'Islam en Algérie... Splendeur de l'Afrique du Nord chrétienne avant l'invasion musulmane TAMAZGHA avant l'islam

DEUXIÈME PARTIE

L'ALGÉRIE ET L' ISLAM

I.-L'introduction de l'Islam en Algérie

---La première grande invasion arabe se produit en Algérie à la fin du vite siècle et l'islamisation commence dès le début du siècle suivant. Le flot musulman déferle sur toute l'Afrique du Nord, souvent à la suite d'appels qui en viennent. L'Algérie musulmane n'a pas d'existence propre. Elle se trouve influencée et dominée par des États qui se fondent soit à l'Ouest, soit à l'Est, soit en Espagne Ommeyades de Cordoue, Fatimides de Kairouan, Almoravides, Almohades.

---La nomenclature géographique enregistre elle-même ce fait. Elle ne comporte que deux noms : l'Ifrigya et le Maghreb. Dans le premier, qui désigne la Tunisie et la partie orientale de l'Algérie, on retrouve l'ancien nom de la province romaine d'Afrique. Le second désigne les pays d'occident, que l'on divise en Maghreb central (départements actuels d'Alger et d'Oran) et Maghreb extrême (Maroc).

---Il se constitue cependant, à différentes époques, des royaumes algériens, en ce sens que leur territoire est situé dans les limites de l'Algérie actuelle; mais ils sont très loin d'englober toute celle-ci. Leur existence est souvent menacée par les puissants voisins de l'Est et de l'Ouest.

---Les invasions, puis les guerres, avec les mouvements de population et l'insécurité qu'elles entraînent, aboutissent à un état d'instabilité qui provoque un affaiblissement indéniable du pays et une diminution de ses ressources. Aussi, au XVè siècle, quand la « Reconquista » espagnole met en péril les destinées africaines, les villes et les petits États algériens se trouvent incapables de lutter seuls contre les chrétiens. C'est ainsi qu'Alger appelle les frères Barberousse. La domination turque, bien vite exécrée, amène entre l'élément berbère et l'élément arabe une fusion plus complète que par le passé.

---Comme les Romains, les Arabes semblent avoir éprouvé quelque hésitation à pénétrer en Afrique du Nord. Omar, le second Khalife, le grand conquérant et organisateur musulman, vainqueur des Byzantins et des Persans, s'opposa jusqu'à sa mort (644) à ce que la Tripolitaine fût dépassée vers l'Ouest.

---Sous son successeur Othman, qui avait levé l'interdiction, le gouverneur de l'Égypte lança les premières reconnaissances contre l'Ifriqya. Elles se heurtèrent seulement aux Byzantins, les Berbères ne prenant pas part à la lutte, et aboutirent à la victoire des Arabes, près de Sufetula (647) : dans la bataille, le Patrice Grégoire fut tué; mais les Arabes ne s'installèrent pas dans le pays.

---Ils y revinrent dix-sept ans plus tard, appelés par le successeur du Patrice Grégoire en lutte avec un compétiteur. Ils n'atteignirent pas encore les régions algériennes d'aujourd'hui, pas plus qu'au cours de la troisième expédition dans laquelle Oqba ben Nafi se heurta pour la première fois à la résistance des Berbères : du moins le futur conquérant laissa-t-il une trace matérielle de son passage e n fondant Kairouan.

---Abou'l Mohajir, qui succéda à ce moment à Oqba dans la direction des opérations militaires en Afrique du Nord, â trouva encore devant lui les Berbères appelés aux armes par l'un d'entre eux, Kossayla, qui se convertit à l'islamisme et apostasia plusieurs fois, et fut battu près de Tlemcen.

---Peu après (681) se produisit à travers le Maghreb la grande chevauchée héroïque d'Ogba, rappelé au commandement par un nouveau Khalife. Les poètes et les chroniqueurs ont embelli cette glorieuse et légendaire expédition : elle mena Oqba, après plusieurs victoires sur les Berbères, à Ceuta, d'abord, que lui livra le gouverneur byzantin, puis jusqu'à l'Atlantique dans le Sous.

---Pour rentrer à Kairouan, le conquérant divisa son armée en deux fractions. Kossayla,, dont Oqba avait fait son prisonnier, réussit à recouvrer sa liberté. Il réunit les Berbères, les Byzantins, gagna les montagnards de l'Aurès . Tous se jetèrent sur Oqba, qui fut battu et tué à Tehouda (près de Biskra). Kossayla entra à Kairouan, d'où il fut chassé par une nouvelle armée arabe (688). La bataille de Tehouda avait montré que Berbères et Byzantins unis pouvaient être redoutables. Il importait d'en finir au plus vite avec l'un de ces deux adversaires, Les Arabes s'attaquèrent d'abord aux Byzantins. En 697, Hassan ben en Noman, à la tête d'une armée importante, s'empare de Carthage; les Byzantins de Constantinople sentent le danger et reprennent la ville. Succès sans lendemain : l'année suivante Carthage tombait de nouveau aux mains des Arabes. C'était la fin de la domination byzantine en Afrique du Nord.

---Contre les Berbères, la lutte fut plus longue et plus difficile. Ses épisodes sont mal connus, et on se trouve surtout en présence de légendes. La plus célèbre est celle de la Kahina, prophétesse qui commandait aux tribus de l'Aurès; elle est présentée comme juive; ce qui est certain, c'est qu'elle n'était pas chrétienne; elle adorait peut-être les anciens dieux que saint Augustin s'était efforcé de faire disparaître. Elle battit Hassan ; et, de tous les nobles musulmans qu'elle captura, elle ne garda que le seul Khalid ben Yazid. La légende veut qu'elle ait eu deux fils, l'un berbère, l'autre grec : elle entendit faire de Khalid leur frère : on voit la valeur du symbole.

---La Kahina ne se serait pas fait d'illusion sur la portée probable de son succès sur Hassan. Désespérant de le renouveler dans la bataille, elle résolut d'empêcher l'invasion en faisant le désert devant les Arabes; elle ordonna des destructions systématiques dans les plaines environnant les villes. Il est vraisemblable que la légende a ici enjolivé de simples razzias exécutées par les montagnards de l'Aurès momentanément débarrassés de la menace arabe.

---En tout cas, le procédé attribué à la Kahina n'eut aucun succès. Les dévastations ne firent que lui aliéner la population des villes: elles ne réussirent pas à arrêter la marche d'Hassan ben en Noman qui revint dans le pays et mit en complète déroute les Berbères soulevés par la Kahina.

---Un certain nombre de conversions à l'Islam s'étaient déjà produites, comme le montre l'exemple de Kossayla, quand les Arabes, au début du VIIIè siècle, entreprirent l'islamisation systématique des Berbères. Le prosélytisme arabe se manifestait en liant étroitement la religion et la guerre : il s'agissait, par la violence et la conquête, de propager la foi.

---Les grandes expéditions militaires, comme celle qui mena d'un bout à l'autre de l'Afrique du Nord Mousa ben Noçayr, comportaient la capture de nombreux prisonniers Les populations avaient le choix entre la conversion et l'exil ou la mort. La conversion s'accompagnait en principe de l'acquisition des droits communs à tous les musulmans, notamment la dispense de la capitation (jiziya) et de l'impôt foncier (kharadj). Ce procédé fut employé systématiquement à partir de 718. Cependant, et l'exemple de Kossayla le montre encore, en dépit des avantages acquis aux nouveaux convertis, les conversions n'étaient pas toujours durables. Suivant un texte célèbre, les Berbères apostasièrent douze fois en 70 ans. C'est alors qu'intervint à leur profit l'application d' un autre principe de la guerre sainte : les territoires nouveaux, soumis par les armes, restaient la possession des conquérants. C'est ainsi que, mêlant la foi à l'intérêt, les Berbères furent lancés à la conquête de l'Espagne.

---Ceux qui restèrent en Afrique du Nord, et en Algérie, furent contraints d'accepter la domination arabe, qui, outre la religion, comportait l'adoption de la langue du vainqueur. Ce nouveau changement linguistique fut admis sans plus de difficulté et dans les mêmes conditions que les changements antérieurs : les sédentaires et les gens des villes s'y plièrent aisément; les montagnards des massifs difficiles à réduire continuèrent à parler leur langue. Néanmoins l'islamisation de l'Algérie connut des débuts rapides.

II.-Le Royaume de Tahert (VIII-IXè siècles)

---Le royaume de Tahert est le premier État indépendant qui se soit formé sur le territoire de l'Algérie musulmane. Sa constitution a trouvé en partie son origine dans un mouvement berbère dirigé contre l'occupant arabe. Mais elle ne représente rien qui puisse se comparer à une réaction contre l'Islam triomphant. Au contraire, son fondateur appartenait à une secte qui se piquait de rétablir l'islamisme dans toute sa pureté originelle.

---Au début du VIIIè siècle, à l'époque où l'Islam s'affermissait en Afrique du Nord, les causes de malentendus entre Arabes et Berbères étaient nombreuses. Ceux-ci auraient accepté la domination de ceux-là si les nouveaux maîtres n'avaient ouvertement marqué leur dédain pour les populations conquises, dédain que ne compensaient pas des bienfaits matériels dus à l'administration du territoire. La politique des gouverneurs qui régnaient sur les pays au nom des Khalifes ne paraît pas avoir été non plus très habile. La faute ne leur incombe peut-être pas personnellement, mais elle eut des conséquences graves. Pour mener la guerre sainte, l'Islam avait besoin d'argent. Ce besoin devint bientôt si pressant que, adoptant un expédient déjà utilisé ailleurs dans l'empire musulman, mais contraire aux règles normales de l'Islam, le représentant du Khalife décida que les nouveaux convertis auraient, même après leur conversion, à payer la capitation et l'impôt foncier.

---Le mécontentement grandit vite et aboutit à l'assassinat du gouverneur Yazid, suivi de révoltes sur plusieurs points et pendant une période assez longue.

---Les Arabes, en effet, étaient divisés entre eux. Le grand effort de Mahomet, on le sait, avait eu d'abord pour but de faire l'unité entre les différentes tribus. Maintenue dans la guerre sainte, pour elle et par elle, cette unité tendit rapidement à s'affaiblir, Les Arabes installés en Afrique du Nord n'avaient pas entièrement perdu le souvenir des haines qui avaient longtemps armé leurs tribus les unes contre les autres. L'installation des Khalifes à Bagdad, en éloignant le pouvoir central de l'Afrique du Nord, laissait le champ libre à ces dissensions intestines auxquelles les Berbères se trouvèrent mêlés.

---Un mouvement populaire, pour être redoutable, doit avoir pour substrat une grande idée. Les exactions des gouverneurs n'auraient pas suffi sans l'influence du Karidjisme. Rappelons brièvement les origines de cette secte.

---Ali, quatrième successeur du Prophète, dont il avait épousé la fille aînée Fatima, avait été élu par les gens de Médine (656), ce qui lui valut l'inimitié des gens de la Mecque. Ceux-ci cherchèrent des appuis; le principal adversaire d'Ali fut le gouverneur de Syrie, Moawya, de la famille des Ommeya, soutenu par la « Mère des fidèles », Aicha, la femme favorite de Mahomet. La lutte entre Ali et Moawya enraya les conquêtes de l'Islam Dans le camp même d'Ali, l'unité ne dura pas; en face des gens de son parti (Chia), légitimistes ne voulant reconnaître le droit au Khalifa qu'à lui et à ses descendants parce qu'ils étaient du sang du Prophète, se dressèrent des musulmans qui entendaient rester fidèles aux principes fondamentaux de l'Islam démocratique et égalitaire, en particulier au principe de l'élection du Khalife, choisi seulement en vertu de ses qualités religieuses. Ceux-ci s'appelèrent les Kharidjites, « Ceux qui sortent sur le chemin de Dieu ».

---Ali périt assassiné en 661, mais sa mort n'amena pas la fin du Kharidjisme. Loin de là. Les Kharidjites, bientôt divisés eux-mêmes en deux sectes, les Cofrites et les Abadhites, se livrèrent à une propagande intense dans toutes les parties de l'Empire musulman. Ils envoyèrent des émissaires qui prêchèrent non seulement la révolte contre le Khalife, mais l'observation rigoureuse de la doctrine. Leur attitude dans l'Islam a été comparée à celles des puritains dans le protestantisme.

---Des émissaires Kharidjites vinrent en Afrique du Nord. Il y vint aussi de véritables colonies d'émigrés Kharidjites qui s'y établirent et continuèrent la propagande. Les Berbères ont toujours eu un sentiment développé de l'égalité, et le dédain des Arabes, ainsi que les mesures vexatoires des gouverneurs, les préparait à accueillir une doctrine qui, tout en flattant leurs sentiments intimes, tendait à rétablir les bases véritables de la religion. Leur mouvement fut un mouvement Kharidjite, au moins autant qu'une réaction nationale.

---Aussi, quand une tribu du sud tunisien, les Ourfedjouma, se jeta sur Kairouan, elle eut l'appui des Çofrites. La ville prise, ceux-ci se rendirent intolérables par leurs actes. Pour en venir à bout, on fit appel à des Abadhites de Tripolitaine qui envoyèrent, pour rétablir l'ordre et gouverner le pays, le persan Ibn Rostem, un Kharidjite vivant parmi eux.

---Mais les luttes provoquées par le Kharidjisme continuaient encore: les musulmans malékites d'Égypte constituèrent une armée destinée à extirper l'hérésie de l'Ifrigya. Cette armée marcha d'abord sur Kairouan, d'où elle chassa Ibn Rostem (761). Le nouveau gouverneur, Ibn et Achath, poursuivit sa tâche et réussit assez vite à faire disparaître, au moins en apparence, les Kharidjites de l'Ifrigya. Un de ses successeurs voulut rétablir l'orthodoxie dans le Maghreb: mais, dans le Zab, il se trouva encerclé par les Kharidjites, dont il ne put empêcher une partie de venir assiéger Kairouan et même de l'occuper un certain temps.

---Parmi les Kharidjites ligués contre lui se trouvait Ibn Rostem, qui, après sa fuite de Kairouan en 761, avait fondé, près de Tiaret, la ville de Tahert, et organisé dans la région un État indépendant.

---Cet État, dont le fondateur avait entendu restaurer la doctrine primitive, était gouverné par un Imam, un « directeur de la prière ». Son pouvoir est fondé uniquement sur ce titre, qui lui confère une autorité absolue, mais à condition que ses décisions soient toujours conformes au Coran et aux traditions. De ce fait, il est soumis à l'autorité morale, mais effective, de la caste religieuse locale, qui s'est peu à peu constituée, et à celle des autres communautés abadhites existant dans le monde musulman. En cas de dissentiment entre l'Imam et cette caste, dissentiment dont les conséquences peuvent être fort graves, puisqu'il s'agit toujours, étant donné la forme du gouvernement, d'une question intéressant la religion, on fait trancher la difficulté par une communauté de l'extérieur, par les Abadhites d'Orient.

---À la vérité, le principe plébiscitaire n'était pas entièrement respecté : les Imams de Tahert, élus conformément aux principes, appartenaient toujours à la même famille. Mais c'est, semble-t-il, la seule entorse donnée à la pure doctrine. La rigidité des mœurs dans l'État de Tahert fait l'étonnement d'une ambassade des Abadhites de Bassorah, qui se voit refuser des cadeaux précieux; peut-être ne faut-il voir dans cette anecdote qu'une légende elle serait une nouvelle preuve du fréquent désir des « hérétiques » de marquer la différence entre leur vie simple et le luxe déployé par les " orthodoxes " (en l'espèce les Aghlabides de Kairouan).

---Cette simplicité de vie n'empêcha pas les gens de Tahert de s'adonner à l'étude des sciences religieuses ou profanes. Parmi celles-ci l'astronomie paraît avoir été particulièrement en honneur.

---Elle n'empêcha pas non plus une vie commerciale et agricole assez développée. A côté des théologiens, des " laïcs " donnent à l'État une prospérité matérielle indéniable. De par sa situation, Tahert est en relation avec les sédentaires du Nord comme avec les nomades du désert, et elle intervient fructueusement dans le trafic qui s'établit entre eux par son intermédiaire. Des Abadhhites orientaux viennent s'y établir et y introduisent un certain luxe.

---L' État de Tahert n'a pas laissé de traces matérielles de son existence. Il paraît cependant avoir vécu plus paisiblement que l'autre royaume de l'Algérie kharidjite, fondé à Tlemcen par Abou Qorra, et assez mal connu. Ni l'un ni l'autre, d'ailleurs, ne saurait être comparé aux puissants royaumes des Idrissides de Fez et des Aghlabides de Kairouan, qui donnèrent à l'Islam en Afrique du Nord un éclat incomparable au IXè siècle.

III.-L' État Hammadite (Xè-XIIè siècles)

---Les hérésies jointes aux ambitions personnelles continuaient à ébranler l'Islam en le morcelant. Tahert, née dit Kharidjisme, périt par le Chiisme.

---La Chia légitimiste du quatrième Khalife, Ali, appelait au pouvoir ses descendants, les Fatimides. Les Chiites vivaient dans l'espoir d'un Mahdi et se livraient en sa faveur à une ardente propagande. Un de leurs émissaires, Abou Abdallah, crut discerner les instruments de Dieu dans les Kotamas, montagnards de la Petite Kabylie. De fait, ceux-ci réussirent à prendre Kairouan, Tahert (909) et à ramener à Kairouan un Mahdi Fatimide, alors prisonnier chez un prince kharidjite du Tafilalet.

---Ce fut l'origine de nouvelles luttes. Les Algériens furent englobés dans la rivalité entre les Ommeyades de Cordoue et les Fatimides de Kairouan, et se divisèrent pour suivre le parti de ceux-ci ou de ceux-là. Aux Kotamas Chiites se joignirent les Senhadja, sédentaires de l'actuel département d'Alger, s'étendant jusqu'au Hodna, qui se rallièrent aux Fatimides; leur principal ennemi était le bloc des Zenata, nomades ayant leurs terrains de parcours plus à l'ouest et au sud, fidèles aux Ommeyades. Les Senhadja, et au premier rang les Beni Ziri, l'emportèrent.

---Les Beni Ziri s'occupèrent alors de faire régner la sécurité sur leur territoire. Ils y arrivèrent en bâtissant des forteresses, dont la principale, Achir, dans les Monts du Tittery, devint leur capitale.

---Ils restèrent fidèles aux Fatimides et allèrent les soutenir en Ifriqya. Les nouveaux maîtres de Kairouan n'avaient pas tardé, pour subvenir aux besoins de la guerre, à lever des impôts non coraniques. D'où leur impopularité, qui trouvait un autre aliment dans le ressentiment des Kharidjites et des Malékites. Une révolte se produisit chez les Berbères, menée par Abou Yazid, l'homme à la chèvre, qui, ayant étudié à Tahert, rêvait de chasser les Fatimides et d'établir un régime théocratique. Il en résulta une crise grave qui dura de 943 à 947. Abou Yazid marcha sur Kairouan, puis sur Mahdiya, port construit sur la côte tunisienne où se réfugièrent les Fatimides. Les Beni Ziri délivrèrent la ville, poursuivirent Abou Yazid, et le prirent dans les hauteurs dominant le Hodna. Le projet des Fatimides était de répandre le Chiisme en Orient, et d'abord en Égypte. Après un premier échec, ils reprirent leur dessein. Pour assurer leur liberté de mouvement, ils confièrent l'Ifriqya à Bologguin, fils de Ziri. Tout en tenant leur place, celui-ci devait continuer la lutte contre les Zenata. Tâche écrasante, que son fils désespéra de mener à bien : à son tour, usant du même procédé que les Fatimides, il abandonna une partie de son territoire, le Maghreb central, à son oncle Hammad, avec mission de contenir les Zenata, lui-même s'installant à Kairouan.

---Hammad ne tarda pas à vouloir se rendre indépendant. Il fonda dans les hauteurs du Hodna la Qala des Beni Ziri, qui, à l'origine simple forteresse, se développa et devint une véritable capitale. En 1017, après une guerre, le sultan de Kairouan dut reconnaître l'indépendance de l'État Hammadite.

---La Qala, peuplée d'abord grâce à des déportations en masse, connut une grande prospérité. Cette prospérité, certaine et brillante, mais éphémère, lui vint en partie de ce qui devait causer sa ruine et celle de l'Algérie : l'invasion des Arabes hilaliens. Les Senhadja de Kairouan, dont les convictions chiites étaient devenues assez tièdes, n'avaient pas tardé à rompre avec le Fatimide d'Égypte. Occupé de ses projets orientaux, celui-ci lança contre eux les nomades hilaliens, alors cantonnés dans la Haute-Egypte. Le sultan de Kairouan les accueillit d'abord favorablement; mais ils ne tardèrent pas à être les maîtres. Les Beni Ziri durent abandonner Kairouan, pour se retirer, comme avant eux les Fatimides, à Mahdiya.

---La ruine de Kairouan profita d'abord à la Qala Hammadite. Un flot d'émigrés vint augmenter sa population. Il en arriva même d'Égypte et de Syrie, du Hedjaz, et de l'Irak L' Émir En Nacir put ainsi faire de la Qala une capitale, avec dés monuments très importants (Palais du Fanal, Palais de la Mer), aussi remarquables par leurs proportions architecturales, que par leur décoration.

---Mais l'invasion hilalienne continuait : sans cesse de nouvelles tribus arrivaient, et les nomades poussaient de l'avant, détruisant tout sur leur passage : à leur tour, les Hammadites durent céder la place, ou tout au moins chercher un refuge sur la côte. En 1090, El Mançour se réfugia à Bougie. Il n'était pas, à vrai dire, complètement chassé de la Qala, et, pendant un certain temps, les Hammadites eurent deux capitales.

Ils firent de Bougie une ville florissante. Sous la pression des circonstances, ces terriens se tournent vers la mer. Ils encouragent d'abord le commerce, particulièrement avec l'Orient. Des chantiers de construction bâtissent des galères rapides et des bâtiments de transport. Le commerce de Bougie s'étend avec l'Europe : ses souverains établissent des relations diplomatiques même avec le Pape. Mais, dans la Méditerranée, ils se rencontrent avec les Normands; et leurs rapports avec eux ne tardent pas à devenir hostiles. Le vieil atavisme guerrier finit par reprendre le dessus : ils se livrent à la piraterie. Du moins, d' après les chroniques, la Bougie hammadite rappelait-elle les splendeurs de la Qala. Il n'en reste plus trace aujourd'hui.

---La grandeur des deux villes hammadites, puis leur décadence, eurent pour cause directe, on le voit, l'invasion des Arabes hilaliens. Cette invasion représente le plus important apport de sang arabe dans l'Afrique du Nord. On a calculé qu'il est venu environ un million de ces nomades. La façon dont ils s'établirent dans le pays a eu plus d'influence que leur nombre.

---Bien qu'agitée et déchirée encore par des guerres, l'Afrique du Nord, aux IXè, Xè et XIè siècles, avait connu une civilisation sinon originale (les influences orientales sont très nettes), du moins assez développée et florissante : un dernier reflet de la prospérité romaine illustrait le pays. Avec les Hilaliens, le tableau change et s'assombrit. Parlant des Hilaliens, Ibn Khaldoun a écrit : « Tout pays conquis par les Arabes est ruiné. » La future Tunisie, envahie la première, fut effectivement ruinée, et l'Algérie orientale eut le même sort.

---Avant l'arrivée des Hilaliens, les souverains de l'Afrique du Nord semblent avoir éprouvé des difficultés toujours croissantes à recruter les guerriers nécessaires pour faire reconnaître leur autorité dans les pays qui leur étaient en principe soumis, et pour se défendre contre leurs voisins. Les nomades fournissaient des contingents tout disposés à se battre. Dans bien des cas, ils intervinrent donc à la demande des Berbères. Mais les Fatimides, en les lançant sur l'Ifrigya, leur avaient concédé, suivant l'usage, la propriété des territoires qu'ils viendraient à conquérir. Par la suite, en se mettant au service de tel ou tel chef ou prince, les Hilaliens acquirent des avantages comparables à ceux des " tribus maghzen " des époques récentes : mariages entre les familles de leurs chefs et celles des roitelets secourus, surtout concessions de terres ou de revenus spéciaux, sous des formes variables, mais voisines des usages féodaux. Ces avantages ne purent leur être acquis qu'au détriment des populations anciennes. L'insécurité, l'instabilité revinrent plus que jamais à l'ordre du jour : l'agriculture disparut, ainsi que le commerce normal.

---L'invasion hilalienne ouvrit une période de désordres et de combats. Car, en même temps que la ruine de Kairouan, puis de la Qala, elle produisit un reflux des nomades Zenata, qui commença la dévastation. L'Ifrigya ne s'en releva pas. Le Maghreb central ne connut plus d'État indépendant pendant de longues années. Le flambeau de la civilisation passa, avec la puissance politique, aux dynasties occidentales des Almoravides et des Almohades. IV.-Le Royaume de Tlemcen (XIVè-XVè siècles)

---Les dynasties almoravide, et almohade, qui ont brillé surtout en Espagne et au Maroc, et: laissé des traces imposantes sur la terre algérienne, doivent, elles aussi, leur naissance à une idée religieuse.

---Les futurs Almoravides, Senhadja nomades du désert, commencèrent par lutter contre les païens du Sahara. Ayant découvert, au cours d'un pèlerinage à la Mecque, qu'ils ne connaissaient pas suffisamment la doctrine de l' Islam, certains de leurs chefs demandèrent un réformateur, qui . fut Ibn Yasin. Celui-ci instaura un système comprenant, d'une part, la soumission à l'élément religieux, d'autre part, la vie dans des casernes (ribat, d'où le nom de morabitoun et, par corruption, almoravides) et un dévouement absolu au triomphe de l'Islam.

---Ils se développèrent d'abord au Maroc, combattant les enata Maghraoua alors maîtres de Fez. Dans la seconde moitié du XIè siècle, Ibn Tachfin, d'ailleurs très soumis à l'élément religieux, se rendit maître de Tlemcen, puis d'Oran, de Ténès, de l'Ouarensenis et finalement d'Alger (1082). Appelé en Espagne deux ans plus tard par le sultan de Séville, il réduisit les Espagnols à l'impuissance au bout de quatre expéditions, mais il resta dans le pays et prit la place des princes qui l'avaient appelé.

---La brillante civilisation des Almoravides resta fidèle à ses origines sur un point au moins, le sentiment religieux très développé. Ibn Tachfin lui-même fit construire des mosquées notamment à Nedroma et à Alger. Son successeur créa la grande mosquée de Tlemcen, que le temps a respectée presque entièrement, et amorça le développement de la ville.

---Les Almoravides étaient malékites, ce qui provoqua la réaction des Almohades. Leur premier chef, le Berbère Ibn Toumert, jeta les bases de son système à Tinmel, dans les chaînes occidentales de l'Atlas marocain (entre Marrakech et Taroudant). II entendait organiser le monde musulman d'après les principes largement interprétés du Coran et de la tradition. Une des caractéristiques est l'emploi du berbère comme langue religieuse.

---L'empreinte religieuse primitive persista chez les Almohades ; mais elle fut par la suite une cause de difficultés intérieures : les cheikhs dépositaires de la pensée d'Ibn Toumert s'opposèrent au chef militaire et politique. Ces difficultés n'empêchèrent cependant pas le premier successeur d'Ibn Toumert, Abd el Moumin, de fonder l'empire des Almohades.

---En peu d'années, tout en combattant au Maroc et en Espagne, Abd el Moumin se rendit maître du Maghreb central. Appelé d'abord par un clan Zenata (les Ouamamou) en lutte contre le gouverneur almoravide, il battit celui-ci près de Tlemcen et occupa Oran (1145). Sept ans plus tard il s'empara de Bougie, les Hammadites n'ayant pu tenir la campagne et leur armée ayant pris la fuite à la simple vue de son avant-garde. Au retour, il fut attaqué par les Hilaliens qui, malgré leur supériorité numérique, se dispersèrent au matin du quatrième jour de bataille. En 1158 une nouvelle campagne donnait l'Ifriqya à Abd el Moumin.

---L'Algérie reçut une véritable organisation administrative. Divisée en deux provinces ayant pour villes principales l'une Bougie et l'autre Tlemcen, elle fut soumise au système financier des Almohades. Pour subvenir aux besoins de la guerre, ceux-ci ne purent se contenter des impôts coraniques et du butin : ils perçurent l'impôt foncier (kharadj) et organisèrent à cet effet un système d'arpentage. Le maintien de l'autorité était confié à des tribus, qui, suivant l'usage implanté dans le pays, eurent les charges et les avantages des tribus maghzen. Ce furent les Zenata Beni Abd el Ouad à Tlemcen, une tribu arabe à Bougie.

---On connaît la fortune des Almohades en Espagne et au Maroc. L'Algérie fut quelque peu laissée de côté : l'empire était trop vaste. Dès 1184, les deux frères Ali et Yahya Beni Ghaniya, apparentés aux anciens émirs almoravides, entamèrent la lutte dans la région de Bougie. Après avoir pillé la Berbérie, ils se jetèrent sur Tunis, et, quand ils en furent chassés, continuèrent à ravager notamment la vallée du Chélif, la région d'Alger, le Sahel, et les environs de Bougie.

---La disparition des frères Beni Ghaniya ne ramena pas le calme en Algérie : les faiblesses de l'empire almohade subsistaient. Elles aboutirent à la division de l'Afrique du Nord. Suivant l'expédient ordinaire, les Almohades commencèrent par confier l'Ifrigya, avec pleins pouvoirs, aux Beni Hafç, descendants d'un des compagnons d'Ibn Toumert, qui se proclamèrent indépendants dans Tunis. Leur Etat engloba sur le territoire algérien Bougie et Constantine. Au Maroc se constitua le royaume des Beni Merin (Zenata nomades du désert). Entre les deux, les Beni Abd el Ouad de Tlemcen cherchèrent eux aussi à assurer leur indépendance.

---Le royaume de Tlemcen mena une existence agitée entre ses deux voisins qui, l'un et l'autre, revendiquaient son territoire en souvenir de la puissance almohade. De plus, l'émir de Tlemcen et le souverain mérinide du Maroc sont tous deux des Zenata : ils ont hérité de vieilles querelles datant de l'époque où les ancêtres vivaient au désert.

---Yaghmorasan Ben Zaïan, le premier émir de Tlemcen, est vassal des Mérinides. Il est attaqué par les Beni Hafç, qui envoient une armée sous Tlemcen. En même temps il est menacé par le Marocain. Toute son existence et celle de ses successeurs va se passer à contenir le voisin de l'ouest et à chercher l'extension du territoire vers l'est, vers le Chélif et Bougie. Programme tellement difficile qu'il pousse les descendants de Yaghmorasan aux expédients politiques les plus surprenants : l'un d'eux va jusqu'à conclure une alliance avec le roi musulman de Grenade et avec le roi chrétien de Castille, acceptant le rôle ingrat d'écarter les Mérinides de l'Espagne par des diversions sur leur frontière orientale.

---À ce jeu, les descendants de Yaghmorasan ne connaissent guère l'indépendance. Ils sont parfois vassaux du Mérinide ou du Hafçide, parfois même chassés de leur domaine; leur ville est fréquemment assiégée; leur palais est une forteresse : le Méchouar. A ces sièges souvent prolongés, Tlemcen gagne d'être agrandie. Les Marocains installent leur camp aux environs, et ce camp devient une ville, Tlemcen-la-Neuve, Mançourah. Les deux souverains rivalisent de luxe chacun pour sa ville.

---Il se présente parfois des chances favorables. La grande chevauchée d'Abd el Moumin, fondateur de la dynastie almohade, a laissé des souvenirs chez les Mérinides du Maroc : en 1347, l'un d'eux, Aboul Hassan, se lance sur les traces glorieuses du successeur d' Ibn Toumert et rêve de soumettre toute l'Afrique du Nord. Il atteint effectivement l'Ifrigya, mais il est battu près de Kairouan (1348). Le prétendant Beni Abd el Ouad rentre à Tlemcen. Aussitôt il reprend la politique traditionnelle d'hostilités à l'ouest et à l'est, et ne réussit pas mieux que ses prédécesseurs.

---Ce n'est qu'un exemple. La vie du royaume de Tlemcen n'est politiquement qu'une succession de coups d'État, de fortunes subites et de revers soudains. Les prétendants de tout ordre se disputent la ville, pour le plus grand profit des Hilaliens, qui restent toujours les hommes de main et se trouvent être les instruments ordinaires et les principaux bénéficiaires des restaurations successives.

---Malgré toutes ces traverses, Tlemcen trouva le moyen de devenir une cité commerciale et industrielle florissante, en même temps qu'un centre d'études très vivant. Le développement de son commerce est dû à sa situation comme point de transit avec le pays des noirs, d'où elle recevait de l'ivoire, de l'or, des esclaves, qu'elle échangeait avec des objets fabriqués, surtout des armes, et contre des chevaux. Son industrie était limitée aux tissus, mais ces tissus étaient réputés. Les bourgeois de la ville étaient riches et le trésor du souverain participait à cette richesse. Les fêtes égayaient le Méchouar. Les monuments ornaient la ville. Il en reste des traces, moins nombreuses que celles qu'ont laissées les Mérinides à Mançourah, mais suffisantes pour donner une idée de l'art tlemcenien, fortement influencé, d'ailleurs, par l'art andalou. Les médersas de Tlemcen abritaient de nombreux étudiants, dont les études théologiques étaient teintées de mysticisme : le plus fameux de ces ascètes, Sidi Mou Medyen, a sa sépulture tout près de la ville, à El Eubbad.

V.-La Domination Turque

---L'éclat d'une ville comme Tlemcen ne saurait pallier l'état de faiblesse dans lequel des luttes perpétuelles avaient mis l'Algérie. Cet état devint manifeste quand les Espagnols, ayant chassé les musulmans de leur pays, entreprirent de les poursuivre sur la terre africaine.

---Dans les premières années du XVè siècle, les Espagnols occupent Mers et Kébir (1505), Oran (1509). Bougie (1510) et obligent les villes de la côte à envoyer en Espagne des émissaires qui se soumettent au tribut. C'est le cas de Ténès, de Mostaganem, de Cherchell, de Dellys. Alger, ville alors autonome, se laisse même imposer l'humiliation d'une garnison sur l'îlot (alors séparé de la terre ferme) sur lequel s'élève le Penon et où s'installe une garnison espagnole.

---Si précaire que fût la vie de cette garnison, suspendue aux relations par mer avec la métropole; les Algérois étaient incapables de la chasser. La puissance turque, qui s'était élevée sur les ruines de la dynastie abasside, s'étendait alors sur la péninsule balkanique, l'Asie occidentale, l'Égypte. Cependant les Algérois ne s'adressèrent pas à elle pour obtenir des secours. Ils demandèrent ceux des frères Barberousse.

---Ces quatre frères, dont deux seulement, Arroudj et Khayr ed Din, appartiennent à l'histoire, étaient des aventuriers. Fils d'un potier de Metelin (Mytilène), ils devaient leur richesse et leur renommée à la piraterie, qu'ils avaient exercée d'abord, avec des alternatives de succès et de revers, en Méditerranée orientale, puis, avec un plein succès, en Méditerranée occidentale.

---L'aîné, Arroudj, fut appelé d'abord par un prince de la dynastie hafcide, pour reconquérir Bougie. Il échoua une première fois en 1512 et une seconde fois peu après. Mais l'époque était favorable aux aventuriers. Arroudj fit triompher un prétendant en Kabylie, et, avec les 5.000 hommes que lui fournit son obligé, et qui vinrent renforcer ses compagnons, il entra dans Cherchell, puis dans Alger.

---Là se posait toujours la question du Penon. Arroudj, n'ayant pu la résoudre immédiatement, fut menacé par une grave révolte, qu'il mata énergiquement. Les Espagnols envoyèrent une nouvelle expédition qui échoua complètement. Mais l'événement avait montré les hésitations du sultan de Ténès, et du Beni Abd el Ouad de Tlemcen après avoir soumis dans sa marche Médéa et Miliana, Arroudj les battit l'un et l'autre, et s'installa à leur place. II fut assiégé sans succès par les Espagnols dans Tlemcen et mourut. Mais son domaine était singulièrement étendu.

---Khayr ed Din Barberousse, son frère, qu'il avait laissé dans Alger, consolida définitivement sa puissance par un acte politique adroit et par la prise du Penon. Il se reconnut le vassal de la Porte, qui lui envoya 2.000 janissaires et permit à 4.000 volontaires turcs de le rejoindre. Quant au Penon, après l'avoir enlevé, il réunit l'îlot à la terre ferme par une digue, donnant ainsi à Alger un port étroit mais sûr. Il quitta Alger pour aller mourir à Constantinople (1546). Il avait désigné comme son successeur I-lassan Agha, avec le titre de beylerbey (émir des émirs).

---Toute la puissance d'Alger à sa belle époque reposait sur la milice des janissaires, toute sa richesse sur les corsaires. Ces conditions suffisent à expliquer que le gouvernement n'ait jamais pu être fort. La guerre sainte, qui était son principe le plus ferme, ne fut qu'un prétexte à des exactions : à l'extérieur par la course; à l'intérieur par une administration purement fiscale. Le jour où la décadence de la course et de la milice des janissaires fit disparaître le prétexte même, l'Alger turque ne put plus se maintenir et son pouvoir ne fut plus considéré que comme de l'oppression.

---Le moyen de gouvernement de Barberousse et des beylerbey ses successeurs était la milice (odjaq) des janissaires. C'était une troupe turbulente et bien recrutée à l'origine; tous les grades étaient acquis à l'ancienneté, y compris celui du chef suprême (Agha), qui ne restait en fonction que deux mois. La plupart des janissaires vivaient dans les casernes; ils ne se livraient à aucun exercice militaire, leur emploi du temps étant réglé par années (un an en garnison, un an en colonnes pour aider à la collecte de l'impôt, un an de repos). Ils étaient administrés par un divan, et leurs chefs réussirent à s'introduire dans le grand divan, conseil administratif du beylerbey, avec voix consultative d'abord, puis en prenant une part grandissante au gouvernement.

---Barberousse lui-même avait eu à se défendre contre leurs rempiétements. Ses successeurs, dont le pouvoir était accru par le fait même de leur éloignement de Constantinople et par l'autorité qu'ils avaient à titre de beylerbeys d'Afrique sur les pachas de Tunisie et de Tripoli, furent dans le même cas. L'un d'eux imagina de former une garde indigène qui fût mieux dans sa main. Ce fait donna lieu au dernier acte effectif de souveraineté de Constantinople, qui, en 1587, remplaça le beylerbey par un pacha nommé pour trois ans, et n'ayant plus autorité sur ses collègues de Tunis et de Tripoli.

---À cette époque, la course était florissante, et, encouragée par les pachas, qui y trouvaient un bénéfice personnel en même temps que celui du trésor et de la ville, elle prenait une extension toujours croissante. Dès le milieu du XVè siècle, ce fait avait inquiété l'Espagne. Mais la grande expédition de Charles-Quint en 1541, contrariée par la mer, se termina en désastre, et une nouvelle tentative en 1567 n'eut pas un meilleur sort. Le renom d'invincibilité d'Alger commença à s'établir, encore favorisé par la politique française, conciliante et pacifique à l'égard des musulmans. Cette politique ne fut pas sans résultats locaux un consul installé par Henri III obtenait des « concessions » (droit d'établissement dans certains ports) et des privilèges (pêche du corail).

---Mais les Algériens ne restèrent pas fidèles aux conventions. Les Provençaux, exposés à leurs coups, se défendaient, et leur politique particulière ne correspondait pas à la politique royale. L'instabilité des musulmans et les fluctuations des puissances européennes permirent à la course de devenir vers 1620 un véritable fléau. L'Europe n'arrivait pas à une action concertée : en 1622, les Anglais bombardaient Alger; mais, vers la même époque, un Français, Sanson Napollon, fut sur le point d'obtenir par des négociations l'établissement de relations acceptables entre son pays et Alger. Rien n'y fit, et, vers 1650, on comptait dans Alger environ 30.000 captifs chrétiens enlevés par les Corsaires. Un nouveau bombardement anglais en 1655 restait sans effet.

---Alger s'enrichissait. Cette richesse même devait faire sa ruine. La corporation des patrons corsaires, sur qui reposait cette prospérité, était en rivalité avec les janissaires; rivalité armée qui dégénérait en émeutes fréquentes. En 1659, la milice l'emporta, et le pacha, réduit à un rôle purement honorifique, fut remplacé en fait, à la tête du gouvernement par l'Agha, chef des janissaires. Caricature de gouvernement : les pouvoirs de l'Agha ne duraient théoriquement que deux mois; dans la pratique, c'était encore pire : tous furent successivement assassinés. La faction des patrons corsaires l'emporta en 1671 et confia le gouvernement à un dey (oncle) nommé à vie : les quatre premiers furent des marins.

---Mais le beau temps était passé. Ces révolutions affaiblissaient Alger. De plus, sans qu'une action concertée des puissances européennes se produisît, Français et Anglais bombardaient la ville, ceux-ci en 1672, ceux-là en 1683 sous Duquesne, puis en 1688, sous d'Estrées. Chacune de ces opérations en elle-même n'obtenait pas le résultat décisif; dans l'ensemble, et combinées avec des croisières fréquentes, elles arrivèrent à diminuer notablement l'importance de la course. Dès le XVIIIè siècle, le nombre des captifs dans Alger tombait à 2.000.

---En même temps, le recrutement des Corsaires, comme celui des Janissaires, se faisait plus difficile. Les éléments nouveaux étaient médiocres. Dans cette décadence générale la milice conserva son importance avec sa turbulence; la moitié des Deys furent assassinés, les janissaires, comme les prétoriens de la fin de l'Empire romain, cherchant à percevoir le plus souvent possible le don de joyeux avènement.

---À ce régime incroyable, Alger ne pouvait retrouver sa splendeur. Une tentative de débarquement espagnol échouait encore dans la seconde moitié du XVIIIè siècle; les petites puissances comme Naples, la Suède, le Danemark, la Hollande, se soumettaient bien à l'humiliation d'acheter la sécurité de leurs vaisseaux; mais les grandes assuraient par la force celle des leurs.

---Au début du XIXè siècle, il ne restait plus dans Alger que 1.200 captifs, dont, en 1816, la plus grande partie dut être libérée à la suite d'une démarche énergique de lord Exmouth exigeant, au nom des puissances, l'abolition de l'esclavage. Le gouvernement du Dey subsista, tel qu'il avait été organisé en principe en 1671, jusqu'en 1830. Les pouvoirs du Dey désigné par la milice sont absolus, et, en fait, il est indépendant de Constantinople, qui lui envoie tous les deux ou trois ans un caftan d'honneur. Il est assisté de son « divan » comprenant les cinq « puissances » ou ministres.

---L'organisation des provinces de la régence paraît rationnelle en principe. Le territoire est réparti entre la province d'Alger, dépendant directement du Dey, et les trois beyliks de l'Ouest (Oran, après la reprise sui les Espagnols en 1792), du Tittery (Médéa), et de l'Est (Constantine). Chaque beylik est subdivisé en outan à la tête desquels se trouve un Caïd turc et qui comprennent des douars, dirigés par les Cheikhs et groupés en tribus. Désignés par le Dey, les beys sont à peu prés indépendants; pour se faire obéir, ils disposent, suivant l'antique usage en Afrique du Nord, de tribus privilégiées qui, en échange des services qu'elles rendent, sont exemptes des impôts non coraniques, auxquelles restent soumises les autres. Des colonnes de janissaires, en cas de besoin, participent à la perception des contributions.

---Dans la pratique cette organisation ne donne pas grand chose. L'autorité du Dey est bafouée jusque dans la Mitidja. Il n'est même pas en sécurité dans Alger, et, au début du XIXè siècle, il doit abandonner son palais situé dans la principale rue, pour se réfugier à la Casbah. En Kabylie, seule une politique adroite fondée sur une parfaite connaissance des rivalités locales permet aux Turcs de se maintenir. En dépit des procédés brutaux qui sont employés (les janissaires et les tribus Maghzen « mangent » les tribus récalcitrantes), l'argent rentre mal; comme la course ne donne plus, le trésor s'appauvrit et ne vit que grâce aux emprunts consentis par des négociants-banquiers comme les Bacri et les Busnach : de là des compromissions d'où naîtra, en somme, l'expédition française de 1830.

---L'administration turque ne répara pas les dégâts causés en Algérie par l'invasion hilalienne et les luttes incessantes qui suivirent ; la prospérité, puis la décadence d'Alger ne touchèrent en rien Berbères et Arabes. Seulement, la commune oppression atténua les divergences entre les deux races et provoqua une fusion, en certains cas, assez intime. Mais, en dépit d'un gouvernement réputé unique (et en fait divisé), il ne se constitua pas une âme algérienne. Ce qui subsista, ce fut l'islamisme. Toute prospérité, toute civilisation vivante, a disparu. Il ne reste que des aspirations religieuses mal définies, incapables de produire une évolution vers le progrès, mais douées d'une considérable force de résistance. Les anciens cadres locaux ont disparu, au profit de la classe religieuse des Marabouts.

http://alger-roi.fr/Alger/cahiers_centenaire/penetration/textes/deuxieme_avec_islam.htm

( MrAlgerienCatholique )

@MrASFET

non toi renseigne toi bien donc ne dit pas des bêtise

en plus la civilisation des romains etait une copie des autres civilisation surtout grecque

Église romaine c'est plus moderne que ces ruine,un autres en plus,les églises sont construit dans les anciens forums romain donc les vrais romain n'était pas catholique

jeloventi il y a 2 ans

Mon cher frère égaré,

Quelle tristesse que tu n'aies pas eu la possibilité de faire des études secondaires minimales, mais tu n'es pas à blâmer, l'islam a pour "doux modèle" un illettré, plus intéressé à avoir des relations sexuelles avec une petite fille de 9 ans ou avec l'épouse de son fils adoptif qu'à apprendre à lire !

-L'empereur romain était divinisé, blasphème presque comparable à ceux que fait le coran en limitant la Toute Puissance d’Allah !

Mais comme a écrit l'amazigh Tertullien "le sang des martyrs (condamnés à mort par les païens en raison de leur Foi) est SEMENCE de chrétiens"

Mais malgré les persécutions païennes (puis musulmanes) le christianisme s'est propagé.

Tout le contraire de l'islam qui s'est répandu en multipliant les massacres d'innocents !

MrAlgerienCatholique

Mon cher frère,

Ne pas avoir de science ne doit pas faire de toi quelqu'un de jaloux ou d'agressif !

Ne t'inquiète pas, l'ignorance et l'égarement ne sont pas une fatalité.

Nous allons faire des douas pour toi, mais ce serait bien aussi que tu lises des livres, le calife Omar n'a pas réussi à tous les bruler quand il a ordonné la destruction de la plus riche bibliothèque scientifique de l'Antiquité, à Alexandrie, en disant que le coran sufffirait aux musulmans ! Triste résultat !

MrAlgerienCatholique

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____La laïcité et à la démocratie est l'égalité des droits dans la richesse des différences; et non l'égalité des différences dans la diversité des droits.. acte 1 : L'invasion arabe en Afrique du Nord

La laïcité et à la démocratie est l'égalité des droits dans la richesse des différences; et non l'égalité des différences dans la diversité des droits. la démocratie repose sur le respect de la liberté de tous, qui implique que chacun se soumette aux modes d’une vie commune afin d’éviter de porter atteinte à la liberté que chacun exerce dans sa sphère privée. C’est ce qu’on appelle la laïcité. Or, il n’est guère possible d’envisager une démocratie sans laïcité..

  • La laïcité et à la démocratie est l'égalité des droits dans la richesse des différences; et non l'égalité des différences dans la diversité des droits. la démocratie repose sur le respect de la liberté de tous, qui implique que chacun se soumette aux modes d’une vie commune afin d’éviter de porter atteinte à la liberté que chacun exerce dans sa sphère privée.

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La conquête arabe, on le sait, ne fut pas une tentative de colonisation, c’est-à-dire une entreprise de peuplement. Elle se présente comme une suite d’opérations exclusivement militaires, dans lesquelles le goût du lucre se mêlait facilement à l’esprit missionnaire. Contrairement à une image très répandue dans les manuels scolaires, cette conquête ne fut pas le résultat d’une chevauchée héroïque, balayant toute opposition d’un simple revers de sabre.

Le Prophète meurt en 632 ; dix ans plus tard les armées du Calife occupaient l’Égypte et la Cyrénaïque (l’Antâbulus, corruption de Pentapolis). En 643, elles pénètrent en Tripolitaine, ayant Amrû ben al-Aç à leur tête. Sous les ordres d’Ibn Sâ’d, gouverneur d’Égypte, un raid est dirigé sur les confins de l’Ifriqîya (déforma­tion arabe du nom de l’ancienne Africa), alors en proie à des convulsions entre Byzantins et Berbères révoltés et entre Byzantins eux-mêmes. Cette opération révéla à la fois la richesse du pays et ses faiblesses. Elle alluma d’ardentes convoitises. L’historien En-Noweiri décrit avec quelle facilité fut levée une petite armée, composée de contingents fournis par la plupart des tribus arabes, qui partit de Médine en octobre 647. Cette troupe ne devait pas dépasser 5 000 hommes, mais en Égypte, Ibn Sâ’d, qui en prit le commandement, lui adjoignit un corps levé sur place qui porta à 20 000 le nombre de combattants musulmans. Le choc décisif contre les « Roms » (Byzantins) commandés par le patrice Grégoire eut lieu près de Suffetula (Sbeitla), en Tunisie. Grégoire fut tué. Mais, ayant pillé le plat pays et obtenu un tribut consi­dérable des cités de Byzacène, les Arabes se retirèrent satisfaits en 648. L’opération n’avait pas eu d’autre but. Elle aurait duré quatorze mois.

La conquête véritable ne fut entreprise que sous le calife Moawia, qui confia le commandement d’une nouvelle armée à Moawia ibn Hodeidj en 666. Trois ans plus tard semble-t-il 8, Oqba ben Nafê fonde la place de Kairouan, première ville musul­mane au Maghreb. D’après les récits, transmis avec de nombreuses variantes par les auteurs arabes, Oqba multiplia, au cours de son second gouvernement, les raids vers l’Ouest, s’empara de villes importantes, comme Lambèse qui avait été le siège de la IIIe Légion et la capitale de la Numidie romaine. Il se dirigea ensuite vers Tahert, près de la moderne Tiaret, puis atteignit Tanger, où un certain Yuliân (Julianus) lui décrivit les Berbères du Sous (Sud marocain) sous un jour fort peu sympathique : « C’est, disait-il, un peuple sans religion, ils mangent des cadavres, boivent le sang de leurs bestiaux, vivent comme des animaux car ils ne croient pas en Dieu et ne le connaissent même pas ». Oqba en fit un massacre prodigieux et s’empara de leurs femmes qui étaient d’une beauté sans égale. Puis Oqba pénétra à cheval dans l’Atlantique, prenant Dieu à témoin « qu’il n’y avait plus d’ennemis de la religion à combattre ni d’infidèles à tuer »9.

Ce récit, en grande partie légendaire, doublé par d’autres qui font aller Oqba jusqu’au fin fond du Fezzan avant de combattre dans l’extrême Occident, fait bon marché de la résistance rencontrée par ces expéditions. Celle d’Oqba finit même par un désastre qui compromit pendant cinq ans la domination arabe en Ifriqîya. Le chef berbère Koceila, un Aouréba donc un Brânis, déjà converti à l’Islam, donna le signal de la révolte. La troupe d’Oqba fut écrasée sur le chemin du retour, au Sud de l’Aurès 10, et lui-même fut tué à Tehuda, près de la ville qui porte son nom et renferme son tombeau, Sidi Oqba. Koceila marcha sur Kairouan et s’empara de la cité. Ce qui restait de l’armée musulmane se retira jusqu’en Cyrénaïque. Campagnes et expédi­tions se succèdent presque annuellement. Koceila meurt en 686, Carthage n’est prise par les Musulmans qu’en 693 et Tunis fondée en 698. Pendant quelques années, la résistance fut conduite par une femme, une Djeraoua, une des tribus zénètes maîtresses de l’Aurès. Cette femme, qui se nommait Dihya, est plus connue sous le sobriquet que lui donnèrent les Arabes : la Kahina (la « devineresse »). Sa mort, vers 700 11, peut être considérée comme la fin de la résistance armée des Berbères contre les Arabes. De fait, lorsqu’en 711 Tarîq traverse le détroit auquel il a laissé son nom (Djebel el Tarîq : Gibraltar) pour conquérir l’Espagne, son armée est essen­tiellement composée de contingents berbères, de Maures.

En bref, les conquérants arabes, peu nombreux mais vaillants, ne trouvèrent pas en face d’eux un État prêt à résister à une invasion, mais des opposants succes­sifs : le patrice byzantin, puis les chefs berbères 12, principautés après royaumes, tribus après confédérations. Quant à la population romano-africaine, les Afariq, enfermée dans les murs de ses villes, bien que fort nombreuse, elle n’a ni la possibi­lité ni la volonté de résister longtemps à ces nouveaux maîtres envoyés par Dieu. La capitation imposée par les Arabes, le Kharadj, n’était guère plus lourde que les exigences du fisc byzantin, et, au début du moins, sa perception apparaissait plus comme une contribution exceptionnelle aux malheurs de la guerre que comme une imposition permanente. Quant aux pillages et aux prises de butin des cavaliers d’Allah, ils n’étaient ni plus ni moins insupportables que ceux pratiqués par les Maures depuis deux siècles. L’Afrique fut donc conquise, mais comment fut-elle is­lamisée puis arabisée ?

par Amazigh

http://kabylelaic.blogspot.fr/2012/02/linvasion-arabe-en-afrique-du-nord.html

par E F GAUTIER professeur à l'université d'Alger .

Casimir Perier (1777/1832) proposa en 1831 à Louis Philippe, deux ordonnances qui concernent les "Possessions Françaises dans le nord de l' Afrique" et pour la première fois dans l'histoire apparaît le mot "Algérie", mais il faudra attendre 1839 pour que "l'ancien régime d'Alger" devienne officiellement : l'Algérie.

Lors du déferlement des premières hordes arabes en Afrique du Nord, le territoire compris entre La Calle et Cherchell comptait 400 évêques. Cinq siècle plus tard, il n'en restait que quatre, bientôt obligés de fuir ou de mourir martyrs, aujourd'hui combien en reste -il ?.

LA PREMIERE CONQUETE.

Lors de la promulgation de l'islamisme, les armées arabes en l'an 647, pénétrèrent dans le Maghreb et prirent toutes les villes de ce pays. Afin d'éliminer toutes traces écrites lybiques langue parlée par les Berbères, ils détruisirent les stèles, les monuments trouvés dans ces cimetières ainsi que les écrits, coupant de leurs racines ce peuple. Au fil des ans les arabes éprouvèrent le besoin de conquérir l'ensemble du pays. Ils trouvèrent une résistance acharnée en Numidie particulièrement les tribus des Aures les Zenatas,(anciens Gétule sous la domination Romaine). Il faut signaler le lien indéniable au moins à l'origine entre les Zenatas et le judaïsme. La tribu illustre des Aurebas, qui étaient Beranes, a joué un rôle bref mais brillant au tout premier début de la conquête arabe sous son chef chrétien Koceila qui avait pour lieutenant un autre chrétien Sekerdid el roumi. (Sekerdid le romain). Il semble bien que les tribus groupées derrière Koceila gardaient un contact assez étroit avec le christianisme et la latinité. Koceila chassa les musulmans de la Numidie en l'an 69 de l'hégire 686/687 et fut tué à Kairouan. La mort de Koceila eut pour conséquence de faire passer la primauté à une autre tribu des Aurès celle des Djeraroua. Son chef est une femme Dihia la Kahena elle porte un nom juif Kahena la prêtresse ou la prophétesse, racine conservée dans le nom si répandu de Cohen. En 688/689 sur la Meskiana au nord de l'Aurès elle écrasa les Arabes, les expulsa de la Numidie et du territoire de Gabès et les contraignit d'aller chercher refuge à Tripoli.

D'autres tribus juives étaient les Nefouca berbères de l'Afrikia. Mais voici qui est encore plus net au Gourara dans l'extrême nord du Touat, dans ce pays même, où le nom la langue et la race des Zenatas se sont conservés intact jusqu'à nous, un petit état juif indépendant s'est conservé jusqu'à la fin du XV siècle et se fit massacrer en 1492 à cause de la recrudescence du sentiment religieux musulman après le triomphe définitif du christianisme en Espagne

Le casque qui couvre la tête du cavalier est typiquement berbère avec sa frange ( voir les fresques du Tassili et surtout la gravure d'un cavalier numide visible au Musée des Antiquités Nationales d'Alger). Cette stèle est datée du IIIème/IIème siècle avant J.C., bien avant que les Romains ne viennent en Afrique du Nord. Ce cavalier, sommairement dessiné montre clairement un casque à franges, un protège visage, un tronc à courroies

Les héros de l'indépendance berbères sont donc le chrétien Koceila et la juive Dihya-at-el Kahena qui signifie en arabe "sorcière ou devineresse" mais pour les Berbères son nom est Dihya prétresse en Hebreu, ils ont été pendant des années les maîtres du Maghreb. 30/10/05 Lorsque parut la traduction française d'Ibn-Khaldoun, elle apporta sur l'histoire du Maghreb bien des révélations. Mais la plus sensationnelle de toutes fut assurément celle-ci. On avait cru jusque-là qu'il y avait eu au Maghreb une invasion arabe, celle du VIIe siècle. Ibn-Khaldoun nous a révélé que, outre cette première invasion, il y en avait eu une autre très postérieure, au milieu du VII siècle. Avec sa lucidité habituelle, Ibn-Khaldoun fait ressortir les caractères distinctifs de ces deux invasions.

" Lors de la promulgation de l'islamisme, dit-il, les armées arabes pénétrèrent dans le Maghreb, et prirent toutes les villes de ce pays. Mais ils ne s'y établirent pas comme habitants de tentes et comme tribus nomades : le besoin d'assurer leur domination dans ce pays les ayant obligés à se tenir dans les villes. " Ainsi les Arabes n'avaient pas habité les plaines du Maghreb. Ce ne fut qu'au milieu du Ve siècle de l'hégire (XIe siècle de notre ère) qu'ils vinrent y faire leur demeure et se disperser par tribus, pour aller camper dans toutes les parties de cette vaste région (1). "

Ces Arabes du XI° siècle furent des Bédouins appartenant à deux tribus, celle des Hilal, qui arriva la première, et plus tard celle des Soléim. Entendons bien ce que cela veut dire.

La première invasion arabe, l'invasion proprement dite, a été besogne gouvernementale, du type habituel : celui qui nous est familier. Un gouvernement régulier, le gouvernement des kalifes, a envoyé des armées régulières, conduites par des généraux, des fonctionnaires militaires, et suivies par les cadres d'une administration. Songeons à ce que cela signifie. Non seulement, comme Ibn-Khaldoun le souligne, cette conquête a été la simple installation de garnisons et de bureaux dans les villes ; mais encore ces Arabes de l'invasion étaient tous pratiquement des célibataires ; les familles qu'ils n'ont pas manqué de fonder furent de sang mixte. Le résultat fut celui qu'on a vu, la conquête non seulement matérielle mais morale de tout ce qui avait un cerveau, le triomphe total de l'Islam. Mais la race berbère restait intacte, non seulement au point de vue du sang, mais même au point de vue de sa langue, dans la mesure où on peut donner ce nom à une multitude confuse de dialectes apparentés. L'arabe était devenu la seule langue régulière du Maghreb, au sens habituel du mot langue, un organisme complet, avec vocabulaire uniforme, grammaire, écriture, littérature. Mais en dehors de la bourgeoisie, jusqu'aux portes même des villes, les patois berbères étaient universellement en usage, la seule langue populaire. Le peuple berbère prit alors conscience de soi comme il ne l'avait jamais fait encore. Pour la première fois, et d'ailleurs pour la dernière, les Berbères se donnent à eux-mêmes un nom d'ensemble, ce nom même de Berbères, qui apparaît avec l'invasion arabe, et qui ne survit pas au Moyen-âge. Conditions admirables pour cet effort de concentration nationale qui fait l'intérêt du haut Moyen-âge maugrebin, et qui culmine dans le phénomène fatimide.

L'émigration du XIe siècle, survenue cinq siècles après la conquête, n'en a pas du tout continué l'œuvre, elle en a arrêté net le développement. La conquête avait apporté des germes de vie intéressants. L'immigration bédouine n'a apporté que des germes de mort, des toxines d'une nocivité extraordinaire. Ces Arabes du XI siècle n'avaient plus de commun que le nom avec leurs ancêtres lointains du VIIe. Ils ne parlaient même plus le même arabe, ce qui est après tout bien naturel, mais ce qui frappa d'étonnement les Maugrebins, Ces Bédouins du XIe siècle, Ibn-Khaldoun les appelle Arabes Mosladjem ; ce mot, dit le traducteur, signifie " parlant un arabe corrompu, un dialecte barbare ". La meilleure traduction serait peut-être Arabes patoisants. Dans un autre passage, Ibn-Khaldoun précise sa pensée avec sa netteté habituelle. Il s'agit des poésies bédouines, nous dirions leur folklore. Les règles de la syntaxe désinentielle, dit-il, y sont tout à fait négligées. Les gens instruits, habitants des villes, n'aiment pas entendre réciter de tels poèmes, parce que les désinences grammaticales n'y sont pas toujours exactes ; un tel défaut, selon leur idée, est radicalement subversif de la précision et de la clarté. " Évidemment au XI siècle, et même encore au XIVe siècle, les villes du Maghreb parlaient encore ce que nous appelons l'arabe littéral, celui de la conquête, celui du Coran. II y avait été conservé à peu près intact par l'école, la langue écrite, la littérature. II ne s'était pas développé spontanément d'arabe vulgaire, populaire ; parce que la populace parlait berbère. L'arabe vulgaire a été importé au XI° siècle par les Bédouins qui sont la première apparition au Maghreb d'une populace arabe. C'était un peuple intégral, bien entendu ; il ne s'agît plus de célibataires. Les femmes et les enfants sont là. Toute la tribu se déplace en bloc, non seulement au pâturage, mais à la guerre, et cela jusqu'au XIVe siècle, sous les yeux d'Ibn-Khaldoun. En 1351, un sultan de Tlemcen part en expédition au Chéliff. Il " opère sa jonction avec les Zoghba, etc. (tribus arabes) qui venaient au-devant de lui avec leurs cavaliers, leurs fantassins, leurs femmes et leurs chameaux ". Cette fois, c'est le peuplement, la colonisation arabe; elle s'est fait attendre quatre siècles, mais la voilà. Seulement ce n'est pas la colonisation rurale, à la romaine, voire à la carthaginoise, à la française; auxiliaire de l'action gouvernementale ; propagatrice d'une civilisation. Les Hilal et les Soléim sont des nomades purs, les plus beaux représentants du nomadisme qui aient jamais été. Ennemis nés de tout gouvernement quel qu'il soit et de toute civilisation. De purs agents de pillage et de destruction. Lorsque Ibn-Khaldoun écrit sa fameuse page sur les Arabes, c'est des Hilal et des Soléim qu'il s'agit. A partir du XIe siècle, sans discontinuer jusqu'au XIVe et au delà, l'immigration des Bédouins a été l'immense catastrophe, la fin d'un monde. Un incendie comparable à celui du kharedjisme, mais bien plus terrible, sans rémission et sans issue. Sur les Hilal et les Soléim, M. Georges Marçais a écrit un excellent livre auquel on renvoie (1).

On se bornera à rappeler de quelle façon l'immigration bédouine semble avoir été déclenchée par un geste imprudent de la dynastie Sanhadja. Les Hilal et les Soléim dans leur pays d'origine (Arabie septentrionale, frontières de la Syrie) semblent avoir été plus insupportables encore que les autres tribus nomades. " Ils se permettaient même d'attaquer les pèlerins de La Mecque aux jours où on remplissait les grands devoirs de la religion. " Ce qui est encore plus grave, c'est qu'ils prirent une part active à l'insurrection des Cannâtes. Le kalife fatimide prit vis-à-vis d'eux, à titre de châtiment et de précaution, la mesure habituelle en Orient, et qui nous paraît toujours si étrange ; il les transporta en masse dans le Saïd (Haute-Egypte), sur la rive droite du Nil . Il ne restait plus qu'à les faire passer sur la rive gauche pour les lâcher sur le Maghreb. D'autant qu'elles demeuraient là aussi indésirables qu'ailleurs. "Leur présence sur ce territoire du Saïd y répandait la dévastation et nuisait non seulement à la province mais à l'empire. " Sur ces entrefaites, le sultan sanhadja de Kairouan, El-Moëzz commit l'imprudence de répudier la suzeraineté du calife fatimide et d'adresser son hommage à l'abbasside de Bagdad. Ceci se passait en 1045. Six ans plus tard, en 1051, les premières tribus hilaliennes entraient en Ifrikia. On n'a pas l'intention de raconter par le menu ce qu'elles y firent. Dans cette histoire du Maghreb, si confuse, il n'y a rien de plus inextricable. Peut-être cependant peut-on souligner quelques grands faits qui éclairent certains côtés du problème. L'effondrement des Sanhadja. - L'effondrement de la puissance sanhadja fut une conséquence de l'invasion bédouine ; et ce fut une conséquence immédiate, au moins en Ifrikia. Dès 1056 ou 1057, les Bédouins entrent à Kairouan et la saccagent. Kairouan avait connu bien souvent des mésaventures pareilles, et leur avait toujours survécu. Cette fois, c'est fini: " les habitants se dispersèrent au loin, et ainsi fut consommée cette grande catastrophe (1). " Kairouan ne cesse pas à tout jamais d'être habité sans doute, mais il cesse d'être capitale ; Tunis lui succède. A ce détail on mesure l'ébranlement profond et immédiat de la puissance sanhadja. Mais la dynastie va donc disparaître. Pas du tout. Les deux dynasties sanhadja, celle d'Ifrikia et celle de Bougie, prolongent leur existence pendant un siècle encore, jusque vers 1160; et ce ne sont pas les Bédouins, ce sont les Almohades qui y mettent fin. Celle de Bougie, il est vrai, reste longtemps redoutable. Mais en Ifrikia tout le plat pays est parcouru par les bandes arabes. Le sultan ne conserve un peu de pouvoir que dans les villes ; et encore la principale, Tunis, lui échappe à peu près. Il ne survit que par des miracles de diplomatie, en opposant les arabes les uns aux autres

301005 Collectif des Guelmois GUELMA FRANCE


**acte 2

L'invasion musulmane de l'Espagne wisigothique

Auteur : Belisaire Aucun commentaire

Depuis la fin du VIIe siècle, la monarchie de Tolède traverse une grave crise tant au niveau politique que social marquée une instabilité dynastique. Les rivalités entre le roi et les aristocrates affaiblissent considérablement la capacité de résistance du royaume tandis qu'une part de la population - juifs et esclaves - a tout intérêt à un changement de pouvoir. En 711, lorsqu'une importante armée de Berbères musulmans traverse le détroit de Gibraltar, le royaume wisigothique est donc particulièrement vulnérable. Tariq ibn Ziyad, à la tête des forces musulmanes, conquiert la péninsule en seulement trois ans avant que des expéditions soient menées en Gaule. La brillante monarchie wisigothique s'effondre après deux siècles d'existence.

Avant la conquête

L'expansion arabe en Afrique du Nord

A partir de la mort de Muhammad en 632, les tribus arabes islamisées de la péninsule se lancent d'une phase d'expansion pluridirectionnelle : en direction de l'Empire perse sassanide, de l'Empire byzantin et de l'Afrique du Nord. Après la chute des Byzantins d'Afrique, les troupes musulmanes doivent se heurter à la résistance berbère emmenée par une femme, Kahéna. Les Arabes rasent Carthage et fondent Tunis à proximité, cité destinée d'abord à être un arsenal. Un millier d'artisans chrétiens y sont acheminés d'Egypte pour construire une flotte destinée à lutter contre la puissance maritime byzantine en Méditerranée occidentale. En 705, le gouverneur de Kairouan, Mûsâ ibn Nusayr, est envoyé dans la nouvelle province d'Ifrîqiya (transposition arabe de l'Africa byzantine) pour l'organiser. C'est sous son gouvernement qu'est réalisée la conquête du royaume wisigothique d'Espagne.

La crise de la monarchie de Tolède

La crise de la monarchie wisigothique est multiforme : sociale, économique mais avant tout politique. Le roi goth était à l'origine le premier des aristocrates (primus inter pares), élu par ses pairs. La nature du pouvoir royal change dès la conversion de Récarède au catholicisme en 587, qui marque une rupture dans l'histoire du royaume. En 687, le roi Egica énonce qu'aucun homme ne pourra être sujet d'un aristocrate (uniquement sujet du roi). Ce même roi associe en 693 son fils au trône contre les règles habituelles de transmission du pouvoir. Ce fils – Witiza - accède au pouvoir et ne se fait pas acclamer par l'aristocratie. Lorsqu'en 710 Witiza meurt, une crise éclate : le duc de Bétique, Rodéric, se fait acclamer par les aristocrates et prend le titre de roi. Mais le fils de Witiza, Agila, est le roi légitime.

La crise politique se double d'une crise sociale. Les esclaves sont très nombreux dans l'Espagne wisigothique et leur condition se détériore fortement à la fin du VIIe siècle avec les difficultés économiques et lorsqu'Ervige autorise à nouveau leur maître à leur infliger la mort ou des mutilations. Cette dégradation de la condition d'esclave explique les nombreuses fuites qui contraignent les souverains wisigoths à prendre de sévères mesures pour les rattraper : obligation pour la population de dénoncer les esclaves en fuite sous peine de se voir infliger 200 à 300 coups de fouet. D'autre part, les persécutions s'accentuent contre les juifs. La législation anti-juive ne cesse de se renforcer, les juifs étant perçus comme le seul obstacle à l'unité du royaume. Ils se voient progressivement interdits d'avoir une épouse chrétienne, de posséder des esclaves ou des domestiques non-juifs, d'exercer des charges publiques et de fréquenter les convertis. Le prosélytisme juif est puni de mort. En 681, Ervige, au XIIe concile de Tolède, décide de rendre le baptême obligatoire pour tous les juifs dans un délai d'un an (sous peine d'un exil perpétuel, de voir ses biens confisqués et d'avoir le crâne rasé). En 694, Egica, lors du XVIIe concile de Tolède, réduit tous les juifs à la condition d'esclave et décrète la confiscation de leurs biens. Cette politique anti-juive n'est néanmoins pas appliquée rigoureusement partout, et il reste des juifs en 711 qui ont tout intérêt à un changement de pouvoir.

L'invasion et ses conséquences

La conquête de l'Hispania

La bataille du Guadalatete (par Jaume).

Ce sont presque exclusivement des Berbères qui sont envoyés en Espagne, dirigés par un affranchi lui aussi berbère, Tariq ibn Ziyad. Un personnage de religion chrétienne, nommé Julien (que les sources arabes appellent Yulyân), gouverneur wisigoth ou byzantin de Tanger et de Ceuta, aurait incité les musulmans à traverser le détroit. Selon les sources arabes, il se serait lié d'amitié avec Tariq et aurait voulu se venger du roi wisigoth qui aurait mis enceinte sa fille, alors à la Cour de Tolède. Déjà, en 710, un raid de pillage victorieux est mené par Tarif, chef berbère, avec l'aide de Julien. Le printemps de l'année 711 voit le débarquement des Berbères, au nombre de 12 000 (certaines sources donnent d'autres chiffres), avec le concours du gouverneur Julien qui met à disposition ses navires. Rodéric, qui combat alors les Basques dans le Nord de la péninsule, accourt à la rencontre des troupes musulmanes et subit une défaite écrasante sur les rives du Guadalete, à proximité d'Algésiras, le 19 juillet 711. Cette victoire de Tariq, où le roi goth aurait d'ailleurs trouvé la mort, marque l'effondrement de la monarchie de Tolède. Par la suite, Tariq remporte une seconde victoire sur d'autres forces wisigothiques près d'Ecija, et aurait vu venir à lui une foule de mécontents. Les juifs du Sud de la péninsule lui auraient apporté leur soutien, en gardant notamment militairement certaines villes conquises pour permettre aux armées musulmanes d'aller batailler dans le Nord. Mûsâ arrive en Espagne avec une armée arabe en 712. Toutes les villes sont prises sans grande difficulté sauf Séville et Merrida, les seuls deux grandes villes ayant opposé une résistance sérieuse. Saragosse tombe en 714. Cette même année, Mûsâ et Tariq sont appelés à Damas par le calife al-Walîd, accusés de s'être accaparés une grande part du butin. Les deux personnages subissent de durs traitements, le premier meurt en 716, le second en 720 à Damas.

Les réactions des autochtones

En 714 il n'y a donc plus de pouvoir wisigoth en Espagne. Une petite partie de la population fuit dans les Asturies ou en Gaule, mais il s'agit essentiellement d'aristocrates. Les autochtones ne perçoivent pas l'ampleur du changement qui va suivre et demeurent sur place : les Chrétiens et Juifs bénéficient du statut de dhimmi (protégé), pouvant continuer à pratiquer leur culte et conservant leur liberté physique en échange du paiement d'un impôt spécifique, la djizya. Les édifices religieux, églises comme synagogues, sont conservés mais aucun nouveau lieu de culte ne peut être construit, sauf circonstances exceptionnelles et extra muros.

La résistance s'organise dans les montagnes du Nord, les Asturies. En 718, une armée musulmane tente de déloger les rebelles menés par Pélage. Le chef et son armée se sont réfugiés dans les gorges de Convadonga, où, dans une grotte, la Vierge Marie leur serait apparue, signe de la protection divine. Les forces de Pélage rejettent les envahisseurs : cette première victoire des Chrétiens marque symboliquement le début de la Reconquista. Trois ans plus tard, cette fois en Gaule, les forces musulmanes seront mises en déroute devant Toulouse : le gouverneur d'al-Andalous, al-Samh al-Khawlani, est tué pendant la bataille.

http://www.philisto.fr/article-35-l-invasion-musulmane-de-l-espagne-wisigothique.html

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____"Ce monde est la prison du Croyant et le Paradis du mécréant", la tombe est sa prison et l'autre monde est son Enfer. 'Notre vie en ce bas monde'... L'idéal des hommes fous de puissances est de s'offrir une poupée en plastiques

Ce monde est la prison du croyant et le paradis du mécréant

8 décembre 2005

Ce monde est la prison du croyant et le paradis du mécréant

www.madressa-online.com

D'après un hadith de Abou hourayra (DAS), le Messager de Dieu (SAW) a dit : "Ce monde est la prison du Croyant et le Paradis du mécréant" ( rapporté Par Moslem)

commentaire : Ce monde est la prison du Croyant, la tombe est son lieu de repos et l'autre monde est son Paradis Ce monde est le Paradis du mécréant, la tombe est sa prison et l'autre monde est son Enfer.

Le croyant est en effet convaincu que ce bas monde est ephémère et que son bien de même que son mal ne sont rien devant les delices du Paradis et les tourments de l'Enfer.

Il y a d'autre part un grand desir de retrouver dans l'autre mondeceux qu'il aime par dessus tout : Dieu, les Messagers, les Martyrs et les Saints.

Le Mécréant, par contre ne pense qu'a jouir des biens de ce monde qu'ils recherchent par tous les moyens.

Il s'y vautre sans reserve ni pudeur et repond avec prodigalité a tous les appels de la chair et des instincts bestiaux. Dans sa tombe il aura deja des tourmentscar l'ame est immortelle mais les tourments veritable sont ceux de l'Enfer. (Source Riyad Salihine)

http://www.yabiladi.com/forum/monde-prison-croyant-paradis-mecreant-4-871097.html



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www.sciences-occultes.org

Les savants de l’Islam en mis en évidence cette grande comparaison ! La durée du Jugement dernier est de 50 000 années et notre vie en ce bas monde représenterait une durée moyenne de 60 à 80 ans, c’est l’équivalent de vingt quatre (24) heures par rapport au Jour du Jugement Vous vous rendez compte ?? Vingt-quatre heures pour que nous puissions nous préparer et rendre nos comptes au Créateur ! C’est vraiment terrifiant pour le moins qu’on puisse dire, il y a de quoi avoir toutes les sueurs du monde.Troquer son éternité pour si peu de temps, il faut vraiment être hors de soi pour croire en cette vie et la considérer.

Abdullah Ibn Omar que Dieu les agrée tous a dit : Le Messager de Dieu (sala Allah alayhi wa salam) m’a tenu par les épaules et m’a déclaré : “Sois en ce bas monde comme un étranger ou un passant.” De son côté, le fils d’Omar lui-même, répétait : “Quand tu es au soir, n’attends pas le matin, et quand tu es au matin, n’attends pas le soir. Prends de ta santé pour ta maladie, et de ta vie pour ta mort.”(hadith rapporté par el-Boukhari).

D’ailleurs, le Messager d’Allah (sala Allah alayhi wa salam) a bien indiqué aux croyants le chemin à suivre pour que l’on prenne distance avec les espoirs vains que l’on caresse pendant longtemps, tout en les faisant réfléchir sur la vérité de ce monde. Ainsi, il a recommandé de se souvenir des personnes déjà mortes, de visiter avec piété les tombes, de laver éventuellement les morts, de rendre les honneurs suprêmes aux dépouilles des morts, de rendre visite aux malades, de rendre fréquemment visite aux personnes qui suivent la Voie de la vérité. Tous ces actes n’ont pour effet que d’essayer de réveiller celui qui a le cœur inattentif, de l’attendrir et de le faire réfléchir sur le véritable sens de cette vie.Compte tenu de l’importance du temps en ce bas-monde, Dieu exalté soit-Il en a même fait un serment dans le saint Coran:« Par le temps L’homme est certes en perdition, à l’exception de ceux qui croient, accomplissent de bonnes œuvres et qui s’enjoignent mutuellement la vérité» (Al –‘asr, Le temps).

Le temps est à mon avis le bienfait le plus précieux dans cette vie.L’homme sage doit de se rendre compte de la véritable valeur de cette grande miséricorde, et profiter au maximum de ce temps pendant qu’il est encore temps ! Comme disent nos savants, l’homme est une durée de temps, et chaque jour qui passe est une partie de lui-même qui s’en va.

Chaque jour qui s’en va, nous éloigne de la vie et nous rapproche d’avantage de la mort. Comme nous l’apprend si bien cette grande et combien significative règle morale « l’Homme est une durée de temps, et chaque jour qui passe est une partie de lui-même qui s’en va ». L’année 2011 vient de s’écouler pour laisser la place à l’année 2012 et ainsi de suite. Si un seul et unique jour qui s’en va vaudrait une partie de nous-mêmes, alors que dirions-nous de 365 jours qui viennent de s’écouler, de s’évaporer et disparaitre pareil à un rêve, en nous disant tout simplement au revoir et à un de ces jours (…).

-Le paradis : c’est la demeure de la paix, de la félicité et de la joie.

Le paradis et l’enfer sont des « cadres » dont nous faisons l’expérience à l’intérieur de nous

Zohar, chapitre « VaYera » -etle Seigneur apparut): point 258) Le Din qu’exécuta le Saint béni soit-Il dans le déluge et le Din de Sodome, tous deux étaient des Dinim de l’enfer, car les méchants qui sont en enfer sont jugés par l’eau et par le feu.

259) Sodome a été jugée par le jugement de l’enfer, comme il est écrit : « Et le Seigneur fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe du souffre et du feu du Seigneur du ciel ». L’une est jugée par l’eau et l’autre est jugée par le feu, et toutes deux sont jugées en enfer. Les méchants qui sont en enfer sont jugés dans ces deux discernements, car il y a l’enfer de la neige qui est l’eau et il y a l’enfer du feu.

Nous devons comprendre que nous faisons tous les discernements en nous, tandis que la réalité elle-même ne change pas. Je suis dans le monde de l’Infini, même maintenant, et rien ne changera jamais dans la réalité existante. La seule chose qui change est ma propre perception, la sensation, la sensibilité, la compréhension et l’évaluation. Ces changements sont ce que je ressens.

Il est écrit: «Chaque personne juge à partir du degré de sa propre faiblesse. » En d’autres termes, je peins une image en moi, selon mon évaluation du Monde de l’Infini. C’est pourquoi le ciel et l’enfer, le bien et le mal, et le jugement par le feu et l’eau sont les différents niveaux de mon attitude à une image statique et immuable. Il est écrit: «Moi HaVaYaH Je n’ai pas changé ».

Nous dépeignons notre propre réalité en nous-mêmes avec notre attitude face à un état constant. Tout dépend de nos qualités, la perception et l’évaluation du Monde de l’Infini, du Créateur, de la Lumière, du don absolu. Le paradis, l’enfer, et différentes sortes de jugement sont tous les États qui je révèle en moi. Rien ne change à l’extérieur. Tout est déterminé par le changement qui a lieu dans ma conscience ou ma vision. En d’autres termes, tout dépend de moi et de mes valeurs profondes, de mes qualités et des fondements.

Il s’ensuit que tout dépend de l’éducation et d’une société qui va m’aider à changer mes fondements. Voilà comment je peux développer une attitude plus juste de la réalité immuable. Plus vite je serai en mesure de changer mes qualités intérieures, plus vite je vais aller d’un « cadre » à l’autre

"Que faisons-nous sur terre ? A l'exception de quelques simples d'esprit, personne ne semble réaliser que vivre c'est sentir le parfum des fleurs, écouter la mer, regarder les arbres frissonner dans le vent, escalader les montagnes, manger du pâté en croûte, boire du vin de Malvoisie et caresser une jolie femme. Et pourtant, cela ne coûte pas cher à côté de ces milliards engloutis pour les dépenses du Royaume, la Puissance et la Gloire. (...)

L'idéal des hommes fous de puissances est de s'offrir une poupée en plastique. Elle ne parle pas, bien calme quoiqu'il advienne, elle se met dans toutes les positions et se laisse tripoter sans se plaindre. On traite les femmes de nanas, de jolies morceaux de gonzesses, de poulettes ou de vieilles biques. Arrivée à ce point toute l'entreprise de la technologie consiste à transformer la nature entière en de tels jouets dociles, manoeuvrables et prévisibles. (...)

Voltaire disait sagement qu'il faut cultiver son jardin. Nous payons des fermiers pour ne pas travailler, ni même récolter. Nous n'aimons pas les légumes, les plantes, tout ce monde vivant : il nous paraît au-dessus de notre dignité d'en jouir, hypnoptisés que nous sommes par l'érection des boites rectilignes. Une longue pratique de la méditation empruntée au yoga et au bouddhisme zen m'a permis de comprendre qu'il n'y avait rien de dégradant à se servir de ses mains. Ecrivain, intellectuel et travailleur sédentaire, je crois ne pas avoir la force de bêcher mon champ, mais le poète Elsa Gidlow, ma belle et frêle voisine septuagénaire, cultive un jardin qui fournit en légumes toutes notre communauté. Pommiers, rangées de laitues, carrés d'herbe, buissons de haricots ou plantations de pommes de terre, peuvent vous apporter un plaisir, érotique et mystique, d'une intensité insoupçonnable et admirable. (...)

Je ne nie pas la compétence de la technique si elle maîtrise le feu, fabrique des métaux, de l'électricité et des ordinateurs. Je pose la question simplement : que voulons-nous ? Et je n'arrête pas de la poser partout où je vais. Je suggère qu'à l'examen d'entrée de l'université on demande à chaque étudiant un exposé détaillé sur l'idée qu'il se fait du paradis. Quitte à le juger sur son imagination, sa logique et son rapport à la réalité. Dans un groupe de discussion j'ai lancé le projet suivant : si nous parlions de ce que pourraient-être, ici et maintenant, les plus agréables relations entre nous ? Mais ce qui divise les gens, cela seul les retient. Si nous ne savons pas ce que nous voulons, c'est que nous n'avons pas conscience de nos possibilités et de nos désirs. Lâchés dès notre enfance derrière des buts aussi abstraits et mal perçus que le bonheur, l'amour, la bonté, le don aux autres, la gaieté, la bonne réputation, la fortune, la puissance, la paix ou même Dieu, nous possédons tous plus de mots que d'expériences réelles.

Je vais vous dire ce que je veux, et ce qui me satisfait. Je veux passer ma vie à méditer dans le silence, marcher lentement, éprouver le sens fondamental de l'existence dans l'émerveillement, surprendre tous les sons, sentir les nuages et les étoiles me caresser les yeux. Je veux bannir l'angoisse, la tourner en dérision, saisir la vie et la mort comme deux faces indissociables d'une même médaille. Je veux une compagne qui tour à tour m'obéisse et me contredise, m'admire et me surpasse, se fonde en moi et lutte contre moi. Je veux écrire et parler pour des gens qui écoutent, les charmer et me jouer de leurs questions, mais écouter aussi celui qui vient m'apprendre ce que j'ignore, avec une curiosité sans ennui. Je veux regarder dans l'eau les reflets de la lumière et les ondes du vent, pays des mouettes, des pélicans, des goélands, des flamands et des canards sauvages. Je veux m'asseoir sur un rocher lointain ou sur une plage déserte, entendre les vagues et regarder le ciel de l'Ouest que vient laver l'aurore. Je veux décocher des flèches si haut dans le ciel qu'elles deviennent oiseaux. Je veux contempler les montagnes, errer dans leurs vallons et leurs forêts, percevoir au crépuscule d'invisibles cascades.

Je veux m'asseoir devant ma machine à écrire et faire passer ce que je sens au travers des mots - défi, car tout ce qui s'agite en moi ne peut précisément se réduire en mots. Je veux aller dans ma grande cuisine chatoyante de couleurs essayer une nouvelle soupe ou un nouveau ragoût, cuire le poisson à la vapeur, jouer avec ces brosses chinoises si fines et ces bâtons d'encens que l'on frotte dans l'eau et qui dansent sur le papier. Je veux apaiser la douleur et éteindre la maladie rien qu'en apposant mes mains sur un corps. Je veux allumer un brasier, brûler des feuilles de cèdres et du bois de santal tard dans la nuit, au son d'une musique classique ou au rythme d'un rock que je danse.

Je veux voir les éclats de lumière sur le verre et le cristal; allongé sur le sol, je veux regarder les branches des arbres découper le bleu vif du ciel. (...) Je veux entendre à quatre heures du matin la cloche de Nanzenji, temple de Kyoto qui bourdonne comme un gong. Je veux aller au Sikkim et au Népal voir l'Himalaya sans songer à le gravir. Je veux jouir de la compagnie de certains amis, manger du fromage de Stilton, des melons, un gros pain noir, du jambon, et boire une Gardner's Old Strong, cette rarissime bière anglaise. Aussi terre à terre que cela puisse paraître, c'est là tout le paradis que je me souhaite. (...)

Alan Watts

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