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dimanche 3 janvier 9999

___La substance est sujet... La liberté c’est le mouvement du soi, vers le soi, dans le soi.. Dieu est conservateur, le diable est libéral,

Dieu est conservateur

Le diable est libéra

http://leportique.revues.org/index573.html

Trust Dieu est conservateur, le diable est libéral Lyrics:

Les hommes ont pour principe de ne pas en avoir Car si on les soupçonne, si on les questionne Les réponses évasives fusent, intempestives Le verdict est conforme, rigueur et uniforme Dieu est conservateur Dans la pensée commune avec une préférence Pour la haute, pour l'aisance Chacun trouve en son sein, un sens, une débine On naît pur de tout, on meurt seul et sans goût La peur, la joie, la foi Les hommes, les femmes, les fois Où on a dû se taire afin de justifier Dieu est conservateur x3 Find more Lyrics on http://mp3lyrics.org/5FsD

Les hommes ont pour principe de ne pas en avoir Car si on les soupçonne, si on les questionne Les réponses évasives fusent, intempestives Le verdict est conforme, rigueur et uniforme Le diable est libéral Le diable est libéral, cela paraît normal Avec une préférence aux dictatures morales Dès que la croyance est identifiée La popularité est soumise aux enjeux La particularité a son obsession C'est qu'elle n'en a pas et tout le monde est heureux Heureux de pouvoir dire, heureux de répéter

Le diable est libéral x4

Dieu est conservateur Le diable est libéral

Lyrics: Dieu est conservateur, le diable est libéral, Trust end

C’est le propre de la phrase spéculative de se renverser : le fini et l’infini passent l’un dans l’autre. Mais Dieu et le diable ne permutent pas, sauf comme puissances mythiques, c’est-à-dire esthétiques. Si la lumière sort des ténèbres, c’est la lumière qui nous fait connaître la ténèbre, c’est la liberté qui nous fait connaître la servitude. C’est Dieu qui nous fait connaître le diable.

Plan Le microscope ou le télescope

Reprenons

Nous dirons donc que le diable est le roi, couronné ou non, du stade esthétique

  • La substance est sujet
  • La liberté c’est le mouvement du soi, vers le soi, dans le soi
  • La crise des années 1830-1850
  • La formule la plus générale de l’esthétique c’est l’indifférence

Cette formule familière, même si on ne sait à qui l’attribuer, est peut-être quelque peu désuète, elle est en tout cas d’un usage courant en allemand : « Der Teufel steckt im Detail. » (Le diable est dans les détails.) La formule est équivoque : entend-on par elle que la marque du diable c’est la passion des détails, ou, au contraire, que c’est de ne pas se soucier des détails qui signerait l’influence du diable ? Du reste la formule s’énonce aussi : « Le Bon Dieu est dans les détails ». Cette grande incertitude ne doit pas nous surprendre ; d’abord la polarité va de soi dans un cas aussi radical, tout énoncé sur le diable vise le Bon Dieu, ensuite, l’équivoque du détail peut encore être creusée. Il ne suffit pas de se demander si la marque du diable se reconnaîtrait à une disposition maniaque, mesquine, obsessionnelle, au choix de Lilliput ou bien si ce n’est pas plutôt une disposition grand seigneur, de survol, qui montrerait l’alliance spirituelle avec le diable. On n’est pas quitte avec une opposition de type : oui aux détails, non au détail.

En effet on peut très bien concevoir que Dieu ou le diable ne s’intéressent pas de la même manière au détail, qu’ils ne les situent pas depuis le même endroit, c’est d’ailleurs ce que sous-entend l’existence de l’autre formulation déjà évoquée : « Le Bon Dieu est dans les détails. » Nous comprenons, à tout le moins, que ce qu’on appelle le détail est un enjeu, un enjeu apparemment considérable puisqu’il mobilise, affronte, fait se combattre Dieu et le diable.

Ce détail n’est donc pas un détail, ne peut l’être en aucune façon car si Dieu pensait que le détail n’était qu’un détail, sachant que le diable en fait son affaire, le détail cesserait d’être un détail puisqu’à la place c’est le diable qui s’est installé. Et même si pour Dieu, en rigueur, le Diable pourrait n’être qu’un détail, pour Dieu en revanche, l’homme n’est pas un détail, puisqu’il l’a créé, et ce qui le soucie c’est le combat qui se livre dans l’âme de l’homme au titre du détail.

Cette formule, nous l’utilisons pour rappeler que chaque détail compte, que les plus petites choses importent, qu’on ne doit rien négliger. On y recourt à chaque fois qu’il faut faire valoir les exigences du réel, les nécessités de l’attention, les suites funestes au contraire de la négligence. Dans un premier sens, c’est une formule morale, pédagogique : soyez vigilants !, relisez-vous !, énumérez !, passez tout en revue !, ne vous croyez pas quitte à bon compte ! On rejoint alors le trésor des expressions populaires qui n’ont de cesse, par exemple, de corriger le mauvais ouvrier, l’homme absent à sa tâche, parce que trop confiant en ses possibilités, en ses capacités.

L’expression rappelle que l’échec est très rapidement au bout de toute entreprise, parce que le réel résiste, me maîtrise, comme je butte contre le caillou sur le chemin, ce qui est le scandale (scandalon = pierre d’achoppement). Alain, on le sait, a longuement développé des thèmes de ce genre, empruntant notamment à la notion d’attention telle qu’on la lit chez Malebranche.

Mais si on prend au sérieux ce duel au sommet, ce combat sur l’échiquier mettant Dieu aux prises avec le diable, on s’achemine vers une compréhension de la formule qui n’est plus simplement à vocation morale, pédagogique.

Nous le disions tout à l’heure, le diable et le bon Dieu se livrent bataille pour la conquête, la possession de l’âme de l’homme, en toute première approximation, bien sûr, car la formule vaut pour le diable, elle ne vaut pas pour Dieu. On doit bannir avec lui les termes de conquête, de prise de pouvoir, d’arraisonnement, de mise au service de. C’est le langage du diable, pas celui de Dieu.

Certes, il y a le vocabulaire des milices célestes, il y a les deux étendards de saint Ignace de Loyola, il y a les mystères médiévaux ou baroques, il y a eu Job, mais ce sont des figures que le monde a imposées, en rigueur Dieu ne peut agir contre la liberté de l’homme, car cette liberté vient de lui.

La dimension religieuse ou théologique de la formule nous fait comprendre qu’à chaque instant le diable guette, que toute situation, tout instant abrite un conflit, une division, une opposition entre lui et Dieu.

Il n’y a pas de coup neutre, tout coup joué par l’homme intéresse son salut, retentit sur l’histoire future de son âme. Il n’y a pas de coup neutre, et il n’y a que des coups, c’est-à-dire qu’en permanence je suis à la bifurcation, à la croisée des chemins, même quand je n’ai pas conscience de jouer un coup, c’est ça le détail. Le diable hérite, et pour nous la menace s’amplifie, du caractère mystérieux, secret de Dieu.

Je ne sais ni le jour ni l’heure, le diable a la même capacité de me surprendre que Dieu. Que cherche à gagner le diable dans cette forêt des détails ? Fidèle à sa qualification de séducteur, il cherche à me faire oublier qui je suis, à me ravir à moi et à ce que je fais, à confisquer, ronger mon œuvre, égarer, offusquer ma personne.

Il cherche à me détourner de ce qui est, il vise à suspendre, brouiller, interrompre l’intelligence que je possède de ma destination. Il vise à la renverser, la pervertir, au sens étymologique du terme. Il y a une inlassable activité de désœuvrement, de dispersion, de dissipation de tout ce que je suis. Une sorte de pénélopisme ténébreux : faire et défaire.

Il y a deux manières d’envisager ce principe de ratage, cette machine d’échec, on peut la considérer du point de vue du savoir, on peut la considérer du point de vue du vouloir. Le savoir c’est la manière grecque, celle des Anciens, on fait le mal par manque de savoir. C’est ce qu’on retrouve dans le thème de la faute professionnelle, du non-respect de la norme, du défaut d’information : à l’époque, avant telle ou telle date, on ne savait pas que… Cet ancrage dans le savoir procure une certaine assurance, un certain réconfort : il faudra davantage de formation, des protocoles plus complets, du matériel plus adapté, etc. Le diable, dans ce cas, choisit avant tout ses victimes chez les mauvais élèves, les dirigeants incapables, les sujets qui n’ont pas écouté le bulletin météo… Le remède est simple, plus de savoir.

Le vouloir, quant à lui, c’est la manière des modernes, du monde moderne qui, de fait, du lieu de la connaissance, a découvert la liberté. La conscience moderne ne se demande plus si elle sait, si elle est vertueuse, elle interroge sa liberté.

Du coup c’est la liberté qui a affaire au diable et non plus mon expérience. Elle aura beau savoir tant et plus, elle ne pourra pas renoncer à être libre, à ne pas se servir de sa liberté. Dans l’affaire qui nous occupe, dans cette affaire de séduction, ici le diable l’aveugle, il volatilise la liberté, il la paralyse. Le diable, chacun le sait, est celui qui divise, il divise les esprits d’eux-mêmes, les savoirs les uns des autres, sépare la conscience d’elle-même. Ce n’est encore rien. Dès lors que l’homme est libre, le diable divise son cœur, si bien qu’il veut et ne veut pas sa liberté.

Il recule devant sa liberté, se ferme, se contracte, n’est plus capable de vouloir que le déchaînement aveugle (non libre) de ce qu’il est, sans l’être, bien sûr, car non libre. Voilà le stade qui nous intéressera, celui où les tentations, les séductions affrontées par l’homme s’exerceront sur sa liberté, jusqu’à le paralyser, jusqu’à le séparer de sa liberté, une liberté qu’il a acquise, grâce à Dieu, par Dieu, comme créature, et à laquelle il renonce, retournant en lui-même, en l’obscurité impénétrable, fermée à la lumière, fermée à l’essor de la liberté. L’homme est à la fois insignifiant et coupable, coupable d’être insignifiant, d’être un fantôme. Kierkegaard nomme ce stade machinal et infernal le stade esthétique : celui où je ne suis pas décidé à être libre.

Nous dirons donc que le diable est le roi, couronné ou non, du stade esthétique17C’est là qu’il se tient, où moi-même, à mes propres yeux, je suis un détail car tout l’est, tout est insignifiant, car rien n’est libre. Quelques précisions sont nécessaires à propos de cette désignation : esthétique, à propos du sens qu’il convient d’accorder à ce « stade ».

Cette question est celle, en fait, de la liquidation de l’héritage de Hegel, elle a du rapport avec le duel à mort que celui-ci a livré à Schelling. L’affrontement entre Hegel et Schelling date du vivant des deux philosophes : Hegel triomphe, Schelling survivant pourtant à la mort de Hegel, lui succédant à Berlin, ne l’emportera pas.

À la mort de Hegel, et de Schelling, c’est Hegel qui s’impose et impose sa manière de définir la philosophie et son histoire. Chacun le sait, nous tous sommes tous, aujourd’hui, pour l’essentiel hégéliens, cela veut dire que Hegel a fait accréditer un certain nombre de décisions ou de thèses qui définissent un « correctement philosophique » et qui forment consensus. Dans sa Philosophie du droit on trouve la célèbre formulation égalant le réel au rationnel et le rationnel au réel. Cela veut dire que rien dans le réel, en droit, n’a de quoi résister à la raison, à la pensée, au concept, à la conscience. Rien ne demeure insu, opaque, inconscient.

Il convient, certes, que la pensée, la raison, la conscience se réforment, qu’elles se mettent en mouvement, en reconnaissant dans ce qui leur fait face, dans leur autre, une vérité non encore révélée d’elles-mêmes. C’est ce qu’on appelle la dialectique, chaque réel poussé au bout de lui-même se renverse, ou passe dans sa différence, la conscience réformée est celle qui est capable de suivre ce mouvement. Donc jamais la raison ne tombe dans le vide ou sur un os, jamais le réel ne demeure gourd, paralysé, fermé sur lui dans l’incapacité de trouver son mouvement, son rythme, c’est-à-dire son sens.

Hegel accomplit donc le grand rationalisme : la conscience commence avec Descartes à être sûre d’elle-même, elle découvre maintenant qu’elle est sûre de tout. J’ai mentionné le nom de Descartes : Hegel nous lègue en effet une histoire de la philosophie sur laquelle, dans l’ensemble, nous vivons encore. « Enfin Descartes vint » : il fait passer le concept platonicien encore extérieur dans la conscience, dans la pensée. Le concept, ce n’est plus Dieu, c’est moi.

À sa suite, la philosophie allemande déroulera les conséquences de cette thèse, reculant dans un premier temps devant l’audace, assujettissant avec Kant la conscience au temps de l’expérience, s’en affranchissant finalement avec Hegel, qui découvre que le temps de l’expérience n’est que l’expérience du temps, le temps pour la conscience de devenir elle-même, sans reste. Le spéculatif sera la trouvaille décisive de Hegel, le sujet et le prédicat peuvent échanger leur place, car le sujet, poussé à fond, découvre au bout de son voyage le prédicat, de même que le prédicat, pensé sérieusement, se découvre en chemin vers le sujet.

  • La substance est sujet

Voilà, la formule de Hegel, c’est, grosso modo, ce qu’enseignent, chaque jour que le Dieu ou le diable font, les professeurs de philosophie dont je suis. Schelling récusera, réfutera toute cette philosophie sous le nom de négative. Elle ne possède en effet, dit-il, aucune positivité. Il veut dire, sous ce nom, que si le réel est bien pensé c’est qu’il n’est pas un vrai réel, tout a été fait pour éliminer la vraie surprise du réel, sa vraie positivité, sa vraie violence, car faire de la contradiction la loi du réel, c’est bien jouer le jeu de la conscience.

24En effet, la contradiction, malgré ses prétentions, ne se soustrait pas au principe d’identité, loi majeure de la conscience : le multiple est multiple de l’un, le tout est une fonction de l’un. C’est une ontologie radicale, rien ne se soustrait à l’étant catégoriel, c’est une philosophie de l’immanence, rien n’excède le tout ni ne se retire de lui. En revanche, par exemple chez Plotin, dans toute la tradition néoplatonicienne retrouvée par les médiévaux et Schelling, l’un s’excepte de l’être.

25Du coup le problème se pose de la position de cet être qui n’est pas le simple néant réfléchissant sur lui-même, et se découvrant autre chose, c’est-à-dire être, dans ce mouvement comme chez Hegel, c’est un être tiré d’un néant. Pourquoi ? Par quelle force ? Et Schelling répond par la liberté. Schelling reproche à Hegel d’avoir adultéré la liberté, de ne pas l’avoir saisie, de l’avoir compromise avec la nécessité. De fait, la liberté chez Hegel (voir à ce sujet le Hegel de Jean-Luc Nancy), c’est bien d’être enfin auprès de soi, c’est rentrer en soi, chez soi, même si le soi se déchire constamment pour précisément se maintenir soi.

La liberté c’est le mouvement du soi, vers le soi, dans le soi

Si la liberté s’arrache, c’est le soi qui s’arrache à ce qu’il n’est pas encore, mais qui est en attente. Schelling fera valoir que la liberté commence quelque chose, est rupture, création. Elle n’est pas le nécessaire déguisé, elle n’est pas présence à soi-même. Elle est tellement inattendue que Schelling dira que son pouvoir d’initiative, ce n’est pas le rationnel en train de devenir réel, ou le réel rationnel, il dira que c’est le mal. Dure parole qui, on le comprend, sera peu écoutée, et qui, de fait, met à mal le grand rationalisme. La raison, du coup, bascule dans un vide qui ne lui ménage pas une place en creux. Il y a un reste, une bordure, un écart. Schelling reprochera à Hegel d’avoir, par des procédés frauduleux, nié cet écart, d’avoir soumis la différence à l’identité, bien davantage d’avoir pensé le réel dans les catégories de la logique (de l’identité) et non comme liberté, qui excèdent le combat, heureux ou funeste, de l’identité ou de la différence. Le paradoxe est qu’au moment où Hegel domine, il va s’effondrer, assurant ainsi une sorte de revanche, de retour posthume de Schelling. Les successeurs ne le comprendront plus, exactement ils vont voir chez lui plusieurs inconséquences.

Une des thèses les plus fortes, on le sait, les plus redoutables de Hegel, c’est bien sûr celle de la mort de Dieu.

Elle signifie deux choses :

1) en conformité avec l’orthodoxie religieuse, le Dieu chrétien étant incarné, il ne subsiste plus rien à révéler, tout est passé de Dieu dans le révélé. Donc le Dieu transcendant devenant le Dieu révélé, ce qui est décisif c’est le mouvement de la révélation, le sens. Mais

2) le mouvement de la révélation n’est pas différent du mouvement logique en général, de la conscience qui, lorsqu’elle est capable de mettre en mouvement tout le contenu en cessant de rester bloqué dans son individualité, se dénonce esprit. La mort de Dieu, c’est la vie, le triomphe de l’esprit, qui n’est pas du tout l’Esprit Saint, mais la conscience elle-même.

À la mort de Hegel c’est l’Esprit qui, à son tour, va être mis à mort. Ses successeurs vont s’y employer : partout il sera traqué, débusqué, dans l’art, dans la religion, la politique, etc. Cela, dit-il, fait bien mesurer les conséquences de ce mot. Si l’Esprit est mort, c’est l’ensemble de la philosophie de Hegel qui tombe en ruines. En effet, l’Esprit n’est rien d’autre que ce mouvement de la conscience vers elle-même qui donne vie au contenu. Voir une chose morte dans l’esprit c’est annuler le spéculatif, c’est donner raison à Schelling qui dénonçait le spéculatif comme faux mouvement, comme imposture. Reste à savoir ce qu’on va faire du réel et de la liberté. Reste à savoir vivre en orphelin de l’esprit, à savoir ce qu’on va faire de ce deuil.

Perdre l’Esprit, c’est tout simplement, pour la conscience, cesser de se penser universelle, s’enfoncer dans la finitude dont Hegel avait voulu la sauver. Je ne suis plus universel voudra dire que je ne suis plus citoyen, que je ne suis plus historique. Mon acte se referme sur lui, il n’y a pas de sens qui le suive. Bref il n’y a plus d’État rationnel, il n’y a plus d’histoire du monde. Le temps, dépourvu d’idéalité, retombe dans la succession, dans l’insignifiant.

La crise des années 1830-1850

En Allemagne, ce sont des philosophes qui l’expriment : Feuerbach, Marx, Stirner. En France, nous avons Baudelaire et Flaubert. Nous oscillons entre Bouvard et Pécuchet ou Salammbô, l’idiot de la famille ou le dandy. C’est ce que Kierkegaard appelle le stade esthétique, ce qu’on pourrait appeler une certaine modernité, pourquoi pas, un certain nihilisme. Pourquoi esthétique ? Cette désignation, il faut bien le voir, est déjà un enjeu. C’est d’un certain point de vue qu’on qualifiera d’esthétique cette phase de la conscience, un point de vue qui se dénomme lui-même éthique. Nous ne pouvons ici dérouler les attendus de ces désignations. Disons qu’ils recouvrent un certain nombre de traits classiques. L’esthétique dans sa définition kantienne sera le monde du jeu, de la libre harmonie supposée ou préfigurée, surtout du désintéressement, elle sera celle du spectateur. Le spectateur n’agit pas.

Celui qui agit entre dans l’éthique. C’est bien le deuil de l’action signifiante, du temps plein ou militant qui est porté par le terme d’esthétique. Vivre en esthéticien, c’est vivre sous le regard de l’éthicien comme quelqu’un qui a perdu les clés de l’agir. Alors toutes les figures sont possibles :

– la surface, l’apparence, le masque, la toilette, la mode. De Balzac à Huysmans ou Villiers de l’Isle-Adam, en passant par Barbey d’Aurevilly, Baudelaire.

– la mélancolie, l’ennui, le spleen, non plus le tournoiement, l’ivresse, le chatoiement séduisant, mais le renfermement sombre, le suicide.

Mais toutes les figures ont ceci de commun qu’elles n’ont pas de consistance, ce sont des figures de vaincus, de maudits, la liberté leur a échappé, car ils y ont renoncé. Ils ont été trompés par Hegel : avec une fausse conception due à Hegel, ils se voulaient Napoléon, ils se réveillent idiots de la famille. Ils s’étourdissent ou se suicident, de toute manière ils se volatilisent, se spectralisent. Leur fait défaut une vraie conception de la liberté, une liberté qui n’est pas derrière moi comme vis a tergo (Dieu est avec les gros bataillons) mais devant moi (on a toujours tort devant Dieu).

Kierkegaard, on le sait, oppose dans de nombreux textes l’esthéticien et l’éthicien. Il le fait dès son premier livre, celui qui le rend célèbre, qu’on traduit par Ou bien ou bien ou par l’Alternative. Le titre lui-même est assez clair : il s’agit de choisir, de décider, de trancher. Le vel (le ou conjonctif du latin) doit être un aut (le ou disjonctif du latin). Non pas : je serai infirmière ou professeur, on verra, mais plutôt : tu seras infirmière ou professeur ou bien tu gagneras de l’argent, c’est tout vu. Ce premier livre, fort volumineux, est composé de morceaux séparés, agencés fort soigneusement certes, mais qui peuvent être lus ou édités à part. On y trouve, chacun le sait, le célèbre Journal du séducteur, le non moins célèbre texte sur Mozart, Don Juan et la musique. Mais on peut y lire aussi une présentation indirecte de l’esthéticien dans les conseils, les remarques, les jugements que formule sous forme épistolaire l’éthicien, un magistrat (bien sûr) à l’adresse de son ami esthéticien.

La formule la plus générale de l’esthétique c’est l’indifférence39Tout se vaut, rien ne vaut. Si rien ne fait différence, la seule différence sera moi, dès lors différence indifférente elle aussi. Le refus de la différence, c’est le refus de l’avenir. « L’esthétique est en l’homme ce par quoi il est immédiatement ce qu’il est. » C’est donc le refus de la liberté, car la liberté est au bout du choix, elle n’est pas de l’ordre de l’immédiateté. Voilà pourquoi je me cache à moi-même, comme Caïn. Le refus de la différence, le non-choix qu’est l’immédiat se monnaient de diverses manières, mais qui sont prises dans un mot ambigu et contradictoire : « La vie est une mascarade », mais je suis un sphinx, une énigme, plus exactement, je me rends impénétrable, j’observe l’incognito. Autrement dit, le néant n’est pas seulement rencontré, c’est un néant que je veux.

Le monde est une sarabande, certes je séduis mille e tre, mais j’anéantis toutes les différences comme indifférentes, je dois même les mettre à mal (séduite et abandonnée) pour leur faire sentir l’indifférence de leur différence, mais moi-même je préserve ma différence destructrice. Je me préserve, je me conserve. Je ne me mets pas en jeu, je reste hors jeu, pour demeurer l’ordonnateur du spectacle. Se mettre hors-jeu, se réserver suppose une force, elle sera dite force du mal parce que c’est la force de la nature, de l’immédiat, de l’obscur sans esprit qui, au fond, se sait déjà fautif devant la liberté, c’est-à-dire la transparence. Il n’y a pas d’immédiateté vraie, il n’y a pas d’innocence, en raison du péché originel. La génialité sensuelle n’est pas davantage immédiate que la réflexion du séducteur.

Je suis fautif car je suis libre, et je ne peux redevenir animal ou plante, je suis libre et je n’ai pas un devenir animal ou plante. Rien ne pourra m’ôter cette liberté, me la faire oublier. Non pas comme chez Sartre, car je buterais sur elle comme sur la contingence, mais parce que, une fois que je suis créé, la violence, l’oubli, le fond, c’est le mal et je le suis.

Autrement dit, je joue le jeu d’une fausse immédiateté, d’une fausse nature, en séduisant je reviens à un stade qui veut occulter la liberté en se réfugiant dans l’immédiateté, la nature. Mais j’y reviens non par la nature mais par la réflexion. Or la réflexion après la liberté c’est le mal. Fictionner une immédiateté, ce n’est pas seulement fictionner un vide (la superficialité du séducteur, le jeu des apparences, l’occasion qui fait le larron, l’instant propice, la valse des identités, etc.), c’est bétonner la forteresse, c’est vouloir le vide. Vouloir le vide c’est renoncer à la liberté, donc l’occulter (se dissimuler, se fermer), reculer devant elle comme devant Dieu, pour me préserver, quitte à vouloir détruire le monde. Alors je me préserve comme fiction, comme spectre, puisque renonçant à la liberté, j’ai renoncé au réel, la lumière, comme mélancolique désespéré, et je me préserve en vampirisant le réel. Le stade esthétique c’est le bal des vampires, c’est-à-dire la transparence au prix de l’inexistence, l’inexistence, l’ubiquité, soit la fausse liberté au prix de la renonciation à la liberté : la machine infernale de la servitude du mal que rien ne vient rédimer (d’où le thème de l’infernale ronde criminelle, le réel cannibalisé, etc.)

« Ma tristesse est mon château-fort. Il se dresse comme un nid d’aigle au sommet d’une montagne et s’élève haut dans les nuages. Personne ne peut l’assaillir. De là, je vole jusqu’en bas dans la réalité. Je ramène mon butin dans mon château. Mon butin ce sont des images. Je les fais entrer dans une tapisserie et j’en revêts les murs de ma chambre. Ainsi je vis comme un homme décédé. Tout ce que j’ai vécu, je le plonge dans les eaux baptismales de l’oubli et je le consacre à l’éternité du souvenir. Tout ce qui est fini et accidentel est ôté et oublié. Alors je suis assis, là, livré à mes pensées, comme un vieil homme aux cheveux gris et j’explique image après image, d’une voix basse, presque comme un murmure. » (« Diapsalmata » in Ou bien… Ou bien, cité d’après Jean Wahl)

De ce Dracula, de ce diable, on pourrait dire qu’il annule le détail (ce qui est fini est ôté), comme aussi bien qu’il le consacre (il n’y a que du fini). C’est le propre de la phrase spéculative de se renverser : le fini et l’infini passent l’un dans l’autre. Mais Dieu et le diable ne permutent pas, sauf comme puissances mythiques, c’est-à-dire esthétiques. Et nous rejoignons Kierkegaard et Schelling. Si la lumière sort des ténèbres, c’est la lumière qui nous fait connaître la ténèbre, c’est la liberté qui nous fait connaître la servitude. C’est Dieu qui nous fait connaître le diable.

Conférence prononcée à la Nuit culturelle de Nancy en mars 2001.

Question bONUS..!? Peut-on dire que puisque Dieu est omnipotent, Dieu est le Diable également ?

Collabo!

  • Oups, pardon, je vous ai pris pour une députée PS.
  • On dit national socialiste

S'il est omnipotent il peut créer les conditions qui limitent sa propre omnipotence, de quoi se mordre la queue (de serpent) :)

Et le diable n'est ni omnipotent ni omniscient encore moins omniprésent.


  • Dieu le Tout-Puissant, Gloire à Lui, ne peut être comparé à l'une de Ses créatures.
  • "Pas de divinité à part Lui ! Gloire à Lui ! Il est au-dessus de ce qu'ils (Lui) associent".
  • http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20100915035534AAJOAlr
  • http://www.mp3lyrics.org/t/trust/dieu-est-conservateur/

lire la suite

†----Proverbes de Salomon: ..Et un fils insensé le chagrin de sa mère.. C’est sur le chemin de la pauvreté que marchent les paresseux; l’oisiveté comme cause de pauvreté est soulignée. " Que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus "

† l'homme intègre

''Jusqu’à présent, nous nous sommes trouvés au portail ou préface du livre des Proverbes. C’est maintenant qu’ils débutent vraiment. Ce sont des phrases brèves, mais sentencieuses, sérieuses dont la majeure partie sont distiques, c’est-à dire deux phrases faites en un seul vers, s’éclairant mutuellement mais on trouve rarement entre les vers suffisamment de cohérence pour les répartir en sections. Ainsi, nous les considérerons de façon séparée. Une grande partie des proverbes de ce chapitre traitent de la bonne maîtrise de la langue''.

Verset 1

La consolation des parents dépend en grande partie de la bonne conduite de leurs enfants. Les enfants doivent se comporter sagement et vivre selon la bonne éducation qui leur a été donnée, pour ainsi réjouir le cœur de leurs parents. Ils peuvent aussi se réjouir de ce qu’ainsi, ils font quelque chose afin de récompenser leurs parents des soins prodigués et de la fatigue engendrée.

Versets 2-3

Ces deux versets poursuivent un même objectif. Les richesses mal acquises ne seront d’aucun profit ; en tous les cas, pas le jour de la colère (voir chapitre 11:4).

Ainsi donc, quelque soit la valeur du gain matériel acquis de cette façon, elle ne pourra jamais être comparée à la perte colossale qui l’attend (Matthieu 16:26).

En revanche, la justice libère de la mort. Le mot hébreu tsedakah, justice, a reçu la signification spéciale de "bienfaisance" (voir Daniel 4:24).

Cela ne veut pas dire que les aumônes peuvent procurer à l’homme le salut, mais qu’elles sont comme un bouclier qui défend contre l’ange exterminateur et qui font que le châtiment de Dieu ne soit pas aussi fort ni ne vienne aussi tôt.

Dieu rejette (litt. vomit) l’ambition ou l’avidité (litt. Le désir) des méchants (v. 3). Souvent, la justice de Dieu disperse ce que l’injustice de l’homme a réuni.

Verset 4

C’est sur le chemin de la pauvreté que marchent les paresseux. Ordinairement, les paresseux en viennent à la fraude, au vol, etc., pour se faire de l’argent, mais lorsqu’ils sont découverts, ils se trouvent dans l’infamie et dans la misère.. Le 4ème commandement du Décalogue (Exode 20:9-11) donne la même importance voire même plus au travail des 6 jours qu’au repos du sabbat.

Dans les Proverbes, l’oisiveté comme cause de pauvreté est soulignée. " Que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus " était déjà un aphorisme (sentence) rabbinique que l’apôtre a recueillie (2 Thessaloniciens. 3:10).

Verset 5

Ce proverbe garde le lien avec le précédent e nous rappelle le chapitre 6:6-11. Ceux qui profitent des opportunités pour pourvoir à ce qui leur est nécessaire récoltent en été, qui est le temps de la moisson.

Voilà un "fils sensé" (litt.). En revanche, celui qui dot durant l‘été, alors que c’est là qu’il devrait recueillir pour l’hiver, est fils de la honte (litt.), car c’est un fils insensé, dont le caractère insensé sera découvert particulièrement quand viendra l’hiver.

Verset 6

Une grande variété de bénédictions descendront d’en-haut (voir Jacques 1:17) et se posera visiblement sur la tête du juste. Elles lui serviront de diadème pour lui donner de la dignité et de heaume pour le protéger.

La 2ème partie, répétée au v. 11b, peut être traduite de deux façons complémentaires : " La bouche des méchants abrite la violence " », dans le sens de tramer la ruine de son prochain ou " La violence couvre la bouche des méchants ", dans le sens que la violence engendre la violence et retombe sur ceux qui commencent à la pratiquer.

Verset 7

Tant le juste que le méchant doivent mourir quand leur temps est accompli. Dans le sépulcre, on ne peut distinguer de façon visible la différence entre les corps des uns et des autres mais au niveau de l’âme des uns et des autres, il y a une grande différence.

Les justes laissent derrière eux des souvenirs de bénédiction car ceux qui honorent Dieu seront honorés par Dieu (v. Psaume 112:3, 6, 9), et le devoir des vivants est d’honorer la mémoire des justes. Les méchants, en revanche, seront oubliés ou ont se souviendra d’eux avec haine et mépris.

Verset 8

Celui qui obéit aura pour privilège d’être sous le gouvernement des autres et on lui signalera son devoir.

C’est en cela que réside sa sagesse, car il sera estimé et promu, respecté et aimé. En revanche, celui qui est insensé des lèvres (litt. Comme au v. 10) court à la ruine, car de tant parler sans sens, il ne travaille pas, n’obéit ni n’écoute le bon conseil et du coup n’apprend jamais, mais il change constamment de travail et finit toujours dans la ruine.

Verset 9

L’intégrité est une garantie de sécurité. En revanche, celui qui pervertit ses voies sera découvert, car tôt ou tard, les autres se rendront compte que ses voies étaient tortueuses, car un jour le malheur fondra sur lui.

L’homme intègre jouit de la bénédiction de Dieu et peut marcher dans la vie avec une audace tranquille, bien armé contre les tentations de Satan, les tribulations du monde et les réprimandes des hommes. La malhonnêteté d’une personne tournera à sa propre infamie. Il sera découvert.

Verset 10

Cligner des yeux est un des gestes qui découvrent le méchant (6:13) dans ses plans malicieux contre quelqu’un, provoquant ainsi la contrariété, non seulement chez la personne victime, mais aussi chez le méchant quand de toute manière, on finit par découvrir ce qu’il tramait et sur ses complices avec qui il était ligué au moyen de tels gestes.

Sans doute tarde t-il plus à tomber que l’insensé des lèvres, mais sa chute sera pire car tous haïssent plus le chien qui mord sans aboyer que celui qui aboie sans mordre.

Verset 11

Combien bienfaisant et profitable est l’homme bon car il communique sa bonté ! Sa bouche, la porte de sortie de la pensée, est une source de vie ; elle est une source dont émanent des paroles d’édification, de consolation, de conseil, de rafraîchissement.

Pour la 2ème partie, voir ce qui est dit pour le v. 6b.

Verset 12

Le grand semeur de maux est la haine, laquelle même sans être provoquée, cherche des occasions de faire le mal, de semer des querelles entre amis et même entre frères, provoquant des divisions, des disputes et des guerres.

La haine est fille de l’égoïsme et de la jalousie et mère de tous les autres maux. Elle aime faire le mal et s’irrite face au bien, à la paix et à la vertu.

En revanche, l’amour est le grand semeur de biens. Il procure la paix et excuse les fautes des autres. Il tend à prendre son meilleur parti des choses et ainsi couvre (afin qu’on ne les voie pas) toutes les fautes (voir 1 Corinthiens 13:4).

C’est ainsi qu’il faut comprendre ce proverbe, qui revient au chapitre au 17:9, Jacques 5:20 ; 1 Pierre 4:8. L’amour, au lieu de proclamer et de présenter la gravité de l’offense l’excuse autant qu’elle peut être excusée. Et quand on ne peut nier le fait, il tend à penser qu’il n’y a pas eu mauvaise intention, mais négligence.

Verset 13

Un grand honneur est réservé à l’homme bon pour sa sagesse, mais encore davantage de servir d’instrument pour rendre sages les autres.

Gerondi dit : " Des lèvres d’une personne qui a le discernement suffisant pour établir des distinctions correctes entre ce qui est bien et ce qui est mal, entre la vérité et l’erreur, on peut entendre des paroles de sagesse concernant même des questions sur lesquelles il n’a jamais appris".

En revanche, ceux qui sont dépourvus de cette qualité ont besoin d’être emmenés par la force dans la direction qu’ils doivent prendre, comme fait le cavalier pour conduire ou activer (ou freiner) sa monture.

Verset 14

Observez :

1. C’est le propre des sages d’emmagasiner des connaissances utiles, se les réservant pour ne pas les oublier et pour les employer au moment opportun. La sagesse se trouve sur ses lèvres, précisément là (v. 13), car elle est stockée dans son cœur.

2. Il est du fait des insensés de parler beaucoup car ils éventent ainsi la folie de leur cœur ; cette folie n’est pas simplement de l’ignorance, mais ils portent la méchanceté et nuisent ainsi à d’autres et à eux-mêmes.

Verset 15

Les riches se considèrent comme contents d’eux-mêmes à cause des biens matériels qu’ils possèdent mais c’est une erreur.

Selon eux, les richesses sont leur ville forte, mais elles ne peuvent les protéger du pire des maux. Les pauvres, pour leur part, se considèrent malheureux pour manquer de la majorité des choses que possèdent les riches mais ils se trompent aussi car une personne peut être heureuse en se contentant de peu et en possédant une bonne conscience.

C’est ainsi qu’on vit par la foi, ce qui n’est pas la même chose que vivre pour le plaisir.

Verset 16

L’œuvre (ou plutôt ce qui est gagné par un travail honnête) du juste est pour la vie, ce mot étant compris primordialement dans le sens du chapitre 27:27 :‘subsistance’ pour soi et les siens, voire pour donner aux autres qui sont dans le besoin (Ephésiens 4:28).

En revanche, le fruit (soit du travail ou ce qui est acquis d’une autre manière) de l’impie est pour le péché, car il lui sert de combustible pour son orgueil et sa luxure, lui faisant plus de mal que de bien.

Verset 17

C’est par un bon chemin que marchent ceux qui non seulement reçoivent instruction mais qui en plus la retiennent pour la maîtriser, tout comme pour pouvoir instruire les autres.

C’est sur une mauvaise voie que vont ceux qui repoussent l’instruction, ils ne veulent pas qu’on leur rappelle leurs obligations car c’est ainsi qu’on découvre le mal qu’ils font.

Le voyageur qui se trompe de chemin et ne consent pas à ce qu’on lui indique la bonne direction ne peuvent que perdre le chemin de la vie et s’égarer.

Verset 18

Ce verset présente à première vue une certaine anomalie car on ne trouve pas le contraste habituel entre ce qui est bon ou mauvais mais il est probable que Salomon veuille ici opposer deux extrêmes également vicieuses :

l’hypocrisie sous laquelle la folie et la méchanceté sont recouvertes au moyen de la dissimulation et de la flatterie -‘lèvres mensongères’ - et la propagation ouverte de calomnies, également malicieuse et davantage nuisible.

Cohen dit : "Seul une personne sans jugeote se livre à de telles pratiques, car l’homme normal sait que tôt ou tard, on connaîtra la vérité.

Verset 19

D’ordinaire, ceux qui parlent trop disent des choses qu’ils ne devraient pas dire car au sein de nombreuses paroles on ne peut manquer de dire des paroles vaines.

Il y a des gens qui aiment s’entendre eux-mêmes et ne se préoccupent pas du tort qu’elles causent à ceux qui les écoutent. C’est donc un signe de prudence que de mettre un frein à sa langue. C’est pour cela que Dieu y amis une double porte : une faite d’os, les dents et l’autre de chair, les lèvres.

Versets 20-21

La valeur d’un homme n’est pas dans sa richesse ni dans sa position sociale, mais dans sa vertu. Les hommes bons sont bons pour quelque chose. Tandis qu’ils ont une langue pour parler, ils peuvent l’utiliser pour des choses de valeur. De l’argent de choix, c’est-à dire raffiné et sans scories, telles est la langue du juste, car il est sincère, sans la scorie de la tromperie ou de la mauvaise intention.

Ceux qui l’écoutent seront riches en sagesse, ils seront nourris par une saine alimentation de l’âme, car ils recevront une doctrine substantielle, tirée de la Parole de Dieu, qui est le pain de vie.

En revanche, les méchants ne sont bons à rien : Le cœur des méchants est peu de chose, c’est-à dire il n’a pas de valeur : ses principes, ses notions, ses pensées et ses objectifs de vie et tout ce dont il est rempli et qu’il aime sont des choses mondaines et charnelles et donc sans aucune valeur.

Ainsi donc, il ne nourrit pas les autres mais en plus il meurt faute d’alimentation spirituelle.

Verset 22

La majorité des hommes ont le cœur dirigé vers les richesses matérielles, mais généralement, ils se trompent tant que la nature des choses qu’ils désirent que sur la façon dont ils espèrent l’obtenir.

La richesse désirable doit être attendue non par le biais de la convoitise et de l’amour du monde (Psaume 127:2), mais par la bénédiction de Yahweh.

C’est sa bénédiction qui enrichit et aucune tristesse n’y est ajoutée, car étant accompagnée de la bénédiction de Dieu, elle libère l’homme des angoisses et des préoccupations qu’apporte une fortune mal acquise.

Verset 23

Pour l’insensé, le péché est un amusement. Il se moque même des avertissements et des exhortations qu’on lui lance (voir chapitre 14:9).

Par contre, le sage trouve son plaisir dans la sagesse elle-même. Cela ne lui coûte rien d’être bon car il aime la bonté.

Versets 24-25

1. Aux méchants, il leur arrivera pire que ce qu’ils craignent. Aux bons, mieux que ce qu’ils désirent. Bien que les méchants vivent confiants dans leur méchanceté et qu’ils se targuent même d’être méchants, ils ne cessent de subir de sérieuses craintes.

A l’opposé, les justes peuvent réduire rapidement au silence les craintes dont ils peuvent parfois souffrir car ils savent que Dieu les aime et leur donne plus que ce qui leur convient. Il leur donne selon leur foi, pas avec leur peur (voir Psaume 37:4).

2. La prospérité des méchants finira rapidement et subitement, tandis que le bonheur des justes n’aura pas de fin.

Verset 26

Les paresseux ne sont pas aptes à ce qu’on les charge d’une quelconque affaire d’importance. Un serviteur paresseux provoque à son maître une irritation semblable à celle que produit le vinaigre sur les dents et la fumée aux yeux. Plus d’un maître a dû pleurer pour avoir placé son affaire aux mains d’un fainéant.

Versets 27-28

La religion sincère prolonge la vie de l’homme et couronne ses espérances et si ses jours ne sont pas nombreux, au moins seront-ils bons, car l’espérance des justes n’est que joie, puisqu’il n’aura pas à en rougir (v. Romains 5:5), car elle a son sûr accomplissement.

Dans les mêmes conditions, la vie du méchant est plus courte que celle du juste, car les vices la diminuent.

Versets 29-30

La force et la stabilité sont liées à l’intégrité : La voie de Yahweh et une forteresse pour l’homme intègre, c’est-à dire tout ce que Dieu fait pour lui le fortifie et correspond à son intégrité, même dans les moments d’adversité.

La bonne conscience, purifiée du péché, lui confère une sainte audace.

La joie de Yahweh, qui ne se trouve que sur la voie de Yahweh, sera notre force (Néhémie 8 : 10) et par conséquent, le juste ne chancellera pas, il ne sera pas secoué ni retiré de sa place.

En revanche, la ruine et la destruction sont les conséquences certaines de l’impiété. L’épreuve et la louange de la bonté d’un homme réside dans le fait qu’il parle bien et avec sagesse puisque sa bouche produit la sagesse de la même manière qu’un bon arbre produit son fruit au profit de celui qui le mange.

Les lèvres du juste connaissent ce qui est gracieux (litt. acceptable), ce qui est agréable à Dieu, bon pour eux-mêmes et bienfaisants pour le prochain.

Par contre, la langue du méchant sera coupée. J. J. Serrano dit : "elle sera coupée comme on coupe l’eau, pour que n’affluent pas venant d’elle les tromperies qui en émanent naturellement".

Proverbes 10 : contraste entre le juste et le méchant " Proverbes de Salomon. Un fils sage fait la joie d’un père, Et un fils insensé le chagrin de sa mère.

2 ¶ Les trésors mal acquis ne profitent pas, Mais la justice délivre de la mort.

3 L’Éternel ne laisse pas le juste souffrir de la faim, Mais il repousse l’avidité des méchants.

4 ¶ Celui qui agit d’une main nonchalante s’appauvrit, Mais la main des hommes actifs enrichit.

5 ¶ Celui qui amasse pendant l’été est un fils prudent, Celui qui dort pendant la moisson est un fils qui fait honte.

6 ¶ Il y a des bénédictions sur la tête du juste, Mais la violence couvre la bouche des méchants.

7 ¶ Le souvenir du juste est en bénédiction, Mais le nom des méchants tombe en pourriture.

8 ¶ Celui qui est sage de cœur accepte les commandements, Mais celui qui est insensé des lèvres court à sa perte.

9 ¶ Celui qui marche dans l’intégrité marchera en sécurité, Mais celui qui prend des voies tortueuses sera découvert.

10 ¶ Celui qui cligne des yeux est une cause de peine, Et celui qui est insensé des lèvres court à sa perte.

11 ¶ La bouche du juste est une source de vie, Mais la violence couvre la bouche des méchants.

12 ¶ La haine excite des querelles, Mais l’amour couvre toutes les fautes.

13 ¶ Sur les lèvres de l’homme intelligent se trouve la sagesse, Mais le bâton est pour le dos de celui qui est dépourvu de sens,

14 ¶ Les sages tiennent la connaissance en réserve, Mais la bouche de l’insensé est une ruine prochaine.

15 ¶ La fortune du riche est une ville forte ; La ruine des indigents, c’est leur pauvreté.

16 ¶ Le gain du juste est pour la vie, Le revenu du méchant est pour le péché.

17 ¶ Celui qui garde l’instruction prend le chemin de la vie, Mais celui qui oublie la réprimande s’égare.

18 ¶ Celui qui dissimule la haine a des lèvres fausses, Et celui qui répand la calomnie est un insensé.

19 ¶ Avec beaucoup de paroles, on ne manque pas de pécher, Mais celui qui retient ses lèvres est un homme de bon sens.

20 ¶ La langue du juste est un argent de choix ; Le cœur des méchants a peu de valeur.

21 Les lèvres du juste conduisent beaucoup d’hommes, Et les insensés meurent par manque de sens.

22 ¶ C’est la bénédiction de l’Éternel qui enrichit, Et il n’y ajoute aucun chagrin.

23 ¶ La pratique de l’infamie est comme un jeu pour l’insensé, De même (celle de) la sagesse, pour l’homme intelligent.

24 ¶ Ce que redoute le méchant, c’est ce qui lui arrive ; Et ce que désirent les justes, (Dieu) le donne.

25 Quand passe le tourbillon, il n’y a plus de méchant ! Mais le juste a des fondements éternels.

26 ¶ Ce que le vinaigre est aux dents et la fumée aux yeux, Tel est le paresseux pour ceux qui l’envoient.

27 ¶ La crainte de l’Éternel prolonge les jours, Mais les années des méchants sont abrégées.

28 L’attente des justes n’est que joie, Mais l’espérance des méchants périra.

29 ¶ La voie de l’Éternel est un rempart pour l’intégrité, Mais elle est une ruine pour ceux qui commettent l’injustice.

30 Le juste ne chancellera jamais, Mais les méchants ne demeureront pas dans le pays.

31 ¶ La bouche du juste produit la sagesse, Mais la langue perverse sera coupée. "

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