Quelle place pour l'Afrique dans le monde du XXIe siècle ? ENTRE TRADITION ET MODERNITE,QUELLE GOUVERNANCE POUR L’AFRIQUE ?
Par http://www.777-mafia.com/us/home, jeudi 14 janvier 2010 à 15:16 :: __ L'Oracle imbibé(e) de sang: « territoire sans maître ». un demons ne se reconnait pas de maitre "Démon en armure" :: #3014 :: rss
Entre tradition et modernité : quel projet de gouvernance pour l’Afrique ? À cette question, l’un des participants au colloque de Bamako a répondu dès les premiers débats par une boutade qui n’en était peutêtre pas : « La gouvernance ? Non merci ! » Même si, comme on a pu le percevoir au cours des sessions, on peut mettre plusieurs contenus dans les termes de « tradition » et de « modernité », le mot « gouvernance » est assurément, dans le titre du colloque, celui qui est compris de la manière la plus diverse, la plus ambiguë, la plus instable, tant dans l’esprit des fonctionnaires nationaux ou internationaux que dans celui des chercheurs ou des responsables de la société civile. Celui, dès lors, qui demandait le plus à être défini dès le départ du colloque, et qui ne l’a peut-être pas assez été. Concept mouvant suivant les continents et l’histoire, souvent instrumentalisé, la gouvernance génère parfois plus de méfiance que d’intérêt. Nombreux sont ainsi ceux qui rejettent aujourd’hui ce qu’ils tiennent pour un « mot valise », trop chargé historiquement, pour avoir été directement associé par la Banque mondiale, au cours de la dernière décennie, au langage de la coopération internationale (la « bonne gouvernance », condition de l’aide) Mais pour l’IRG comme pour l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique ou le CEPIA, organisateurs du colloque, la gouvernance concerne un champ très large, celui des modes d’organisation et de régulation du « vivre ensemble » des sociétés, du niveau local au niveau mondial, ainsi que la production de règles du jeu communes. Les questions qu’elle aborde, dès lors, sont très diverses : modes de gestion et de régulation collectives, légitimité et responsabilité des acteurs et des institutions, participation au pouvoir, articulation des échelles des gouvernance… Entendu ainsi, et à la faveur d’une évolution du concept à l’intérieur même des institutions qui le préconisent, nous pensons que la gouvernance peut être aujourd’hui outil essentiel d’appropriation et de réinvestissement par les pays bénéficiaires de cette aide internationale soumise jusqu’ici aux critères trop mécaniques de la « bonne gouvernance ». L’Afrique se doit aujourd’hui d’ouvrir un espace de réinvention de sa gouvernance au travers d’un patient aller-retour entre d’une part ce qui s’invente localement – souvent considéré comme le plus porteur de légitimité – et d’autre part les principes dégagés de l’expérience internationales en matière de gouvernance. En effet, si la gouvernance occupe aujourd’hui tous les esprits, c’est notamment parce que le concept a fortement évolué au sein des politiques internationales de coopération, en particulier face à l’échec relatif d’une approche purement économique de l’aide. Lorsque le mot « gouvernance », vieux mot de la langue française tombé longtemps en désuétude mais passé dans la langue anglaise, réapparaît voici une dizaine d’années, à l’initiative de la Banque mondiale, il touche essentiellement à la gestion des politiques économiques et administratives. L’évolution interne de la Banque, mais aussi et surtout l’appropriation du concept par les autres agences de coopération a entraîné ensuite un glissement sémantique de la notion vers une conception bien plus large. Celle-ci s’étend ainsi progressivement à l’idée de refonder les formes de régulations et des espaces politiques des pays bénéficiaires. La place de ces pays dans l’élaboration des politiques de réformes est toutefois encore trop peu affirmée, alors même que se joue à travers cette notion de gouvernance, une réflexion profonde sur leurs propres modes de compréhension du politique, de l’espace public, des formes de l’autorité etc.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Ajouter un commentaire
Les commentaires pour ce billet sont fermés.