Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  News pays     Contact   Qui sommes-nous ?     

Créer votre blog | Administrer votre blog |Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mercredi 28 novembre 2012

___Francophonie : 1. Statut du français aux Nations Unies. Le français fait partie des six langues officielles des Nations Unies, avec l’anglais, l’espagnol, le chinois, le russe (aux termes de la résolution 2 (I) du 1er février 1946 de l’AGNU) et l’arabe

Francophonie

1. Statut du français aux Nations Unies

2. Francophonie à l’ONU

3. Organisation internationale de la Francophonie

4. Déclarations de la France

5. Textes de référence

6. Liens utiles

Jump to English version

" Pour la France, la promotion du français constitue un objectif important, car la langue n’est pas seulement un moyen de communication, c’est aussi le véhicule de valeurs, un pont entre les sociétés, un trait d’union entre les individus. Une langue, c’est aussi une culture, un outil de saisie du monde, un mode d’expression et de pensée. Le combat pour la langue française est une bataille pour la diversité et le pluralisme, un enjeu de rayonnement, mais aussi un enjeu économique"

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, Conférence inaugurale de l’Ecole des Affaires internationales de Sciences Po Paris (6 septembre 2012)

1. Statut du français aux Nations Unies Retour à la table des matières

Le français fait partie des six langues officielles des Nations Unies, avec l’anglais, l’espagnol, le chinois, le russe (aux termes de la résolution 2 (I) du 1er février 1946 de l’AGNU) et l’arabe (celle-ci ayant été introduite comme sixième langue officielle en 1973, par la résolution 3191). Le français est utilisé lors des différentes réunions des organes de l’ONU, en particulier à l’Assemblée générale comme le stipule l’article 51 de son règlement intérieur, ainsi qu’au Conseil de sécurité. Il sert également à la diffusion de documents officiels. Les textes dans les six langues font également foi. Ceci a pu poser des difficultés, l’exemple le plus célèbre étant la résolution 242 du Conseil de sécurité (1967), à propos des Territoires palestiniens occupés par Israël, où les versions française et anglaise ont connu des divergences d’interprétation.

Le français est également, avec l’anglais, une des deux langues de travail du Secrétariat des Nations Unies.

JPEG - 40.3 ko

Carte du monde de la francophonie. 50 Etats membres de l’Organisation internationale de la francophonie (en jaune) et 19 Etats observateurs (en vert). Image : OIF

En septembre 2011, lors du débat général de la 66ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, sur les 72 Etats membres, associés et observateurs à l’Organisation internationale de la Francophonie, 22 se sont exprimés, par la voix de leurs représentants, entièrement en français (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, France, Gabon, Guinée, Haïti, Luxembourg, Mali, Monaco, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sénégal, Suisse, Tchad et Togo) et cinq partiellement (Belgique, Cambodge, Grèce, Maurice et Roumanie). 21 représentants se sont exprimés exclusivement en anglais, tandis que 21 autres représentants ont choisi de prononcer leurs discours en langues tierces. Le secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a fait une allocution d’ouverture dans les deux langues de travail du Secrétariat, comme il est d’usage. Le Président du Conseil européen, M. Herman Van Rompuy a également combiné français et anglais. 34 Etats membres des Nations Unies ont par ailleurs distribué une version française du texte de leur intervention.

M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, et M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies, lors de la réception francophone - New York - 27 septembre 2012 - Crédits photo : Franceonu/ Martin Loper

2. Francophonie à l’ONU Retour à la table des matières

A. Coopération OIF - ONU.

- Les relations entre l’OIF et les Nations Unies sont régies par une série de résolutions biennales, la dernière en date étant la résolution A/RES/65/263 sur "la coopération entre l’ONU et l’OIF" (adoptée en plénière le 14 janvier 2011).

La contribution de l’OIF aux objectifs des Nations Unies est multiple et concerne de nombreux champs d’action. La prévention des conflits et l’appui à la démocratie constituent les premiers axes de cette coopération. Dans cette résolution, l’Assemblée générale s’est notamment félicitée de " l’impulsion nouvelle donnée " à la participation d’Etats membres de l’OIF aux opérations de maintien de la paix ainsi que de la participation de l’OIF aux travaux de la Commission de consolidation de la paix consacrés au Burundi, à la Guinée-Bissau et à la RCA. L’ONU et l’OIF coordonnent également leurs actions dans le domaine de la diversité culturelle et linguistique et du dialogue des cultures et des civilisations.

Enfin, les deux organisations coopèrent pour faire face aux crises financière et alimentaire et mobilisent tous les atouts et toute la volonté des membres pour la ratification des instruments internationaux relatifs à l’environnement. La résolution rappelle les engagements pris par les Etats membres de l’OIF lors du Sommet de Montreux (voir ci-dessous).

L’OIF et l’ONU ont également renforcé leur coopération dans un domaine dans lequel la Francophonie a depuis longtemps fait ses preuves, celui de l’observation et de l’assistance électorale, avec plusieurs opérations conjointes dans des pays francophones, comme aux Comores à l’occasion des élections législatives de décembre 2009, en Guinée à l’occasion de l’élection présidentielle de 2010, ou encore en République centrafricaine dans le cadre des préparatifs des scrutins présidentiel et législatifs prévus en 2011.

En témoignage de cette coopération, une concertation ministérielle informelle de la Francophonie s’est tenue en marge du segment de haut niveau de l’Assemblée générale le 20 septembre 2011, sur le thème des "transitions politiques dans l’espace francophones", et en présence du Secrétaire général de l’ONU et des hauts représentants d’organisations internationales et régionales partenaires de l’OIF (Union africaine, Ligue arabe, UNESCO et Haut-commissariat aux droits de l’homme). La réunion a permis d’identifier les domaines d’action pouvant soutenir le processus de transition que connaissent actuellement plusieurs pays francophones d’Afrique et du monde arabe.

Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, lors de la réception francophone - New York - 27 septembre 2012- Crédits photo : Franceonu/ Martin Loper

B. Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations Unies

L’OIF, avec une dizaine d’autres organisations régionales, bénéficie du statut d’observateur auprès des Nations Unies et possède un bureau permanent à New York.

Lors du sommet de Hanoi en 1997, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient mis en place l’Organisation internationale de la Francophonie, dont l’Agence de coopération culturelle et technique était devenue le principal opérateur. En 1998, l’Assemblée générale a, par sa décision 53/453 pris acte de cette transformation et transféré à l’OIF le statut d’observateur qu’elle avait reconnue en novembre 1978 à l’ACCT.

La Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations Unies assure une animation et un suivi de la présence francophone à l’ONU en organisant régulièrement des réunions des ambassadeurs des pays francophones ainsi que des jeunes experts francophones, de manière à les mobiliser sur l’importance de la diversité linguistique et sur l’intérêt qu’il y a, dans ce contexte, à assurer la présence de la langue française sur la scène internationale.

- Contacter la Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations Unies à New York : 801, 2nd Avenue, suite 605, New York (NY) 10017, Etats-Unis. Téléphone : (1 212) 867 6771 Télécopie : (1 212) 867 3840 Courriel : reper.new-york@francophonie.org Représentant permanent : M. Moussa-Makan Camara

Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, lors de la réception francophone, rencontre M. Peter Launsky-Tieffenthal, coordinateur des Nations unies pour le multilinguisme - New York - 27 septembre 2012- Crédits photo : Franceonu/Thomas de Lacoste

C. Groupe des ambassadeurs francophones

Le groupe des Ambassadeurs francophones de New York est un cadre souple de réflexion et d’échanges de l’ensemble des représentants permanents des pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie. C’est un lieu privilégié de concertation pour les ambassadeurs et experts francophones en vue de dégager des positions communes sur certaines questions ou de donner des orientations dans la conduite des négociations sur des points d’intérêt commun, en tenant compte des buts, principes et recommandations de l’OIF.

Dans le but de rendre plus efficace son action, le groupe a mis en place un bureau présidé par le représentant permanent de la France et comprenant, entre autres, le représentant du pays ayant accueilli le Sommet de l’OIF (le Canada en 2008), ainsi que les représentants des différentes régions.

Le groupe a aussi créé des réseaux de veille, dont les coordonnateurs sont également membres du Bureau. Ces réseaux de veille sur des thématiques spécifiques comme le maintien de la paix, la démocratie et l’Etat de droit, le multilinguisme et le renforcement du fait francophone, sont des cellules de réflexion dont le rôle est de faire des recommandations au groupe qui peut en retour leur demander d’entreprendre des actions dans leurs domaines de compétence respectifs.

Parallèlement, ces concertations francophones permettent de mettre en œuvre une solidarité francophone dans le cadre des négociations internationales en jeu. Cela peut être par exemple l’élection d’un francophone à un poste-clé d’une institution spécialisée ou d’un fonds et programme, ou encore, l’adoption d’un texte porté par un pays francophone. Par exemple, en novembre 2009, l’OIF s’est félicitée de l’élection du Liban au Conseil de sécurité.

La Francophonie a su également utiliser ces concertations pour contribuer à l’adoption, à l’Unesco, de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles en 2005.

Enfin, les concertations francophones représentent des opportunités de mieux défendre la langue française au sein des Nations Unies. Ainsi, le 20 juin 2006, le groupe des ambassadeurs francophones de New York a adopté la Charte " Promouvoir la langue française à l’ONU " . Cette charte vise à promouvoir, auprès de l’ensemble des fonctionnaires de l’ONU et des Missions qui y sont accréditées, le multilinguisme et en particulier l’usage du français au sein des Nations Unies.

3. Organisation internationale de la Francophonie Retour à la table des matières

A. Historique

La Francophonie institutionnelle consiste à mettre à profit le français au service de la solidarité, du développement et du rapprochement des peuples par le dialogue permanent des civilisations.

C’est là tout l’objet de la signature à Niamey, le 20 mars 1970, par les représentants de 21 Etats et gouvernements, de la Convention portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT). Nouvelle organisation intergouvernementale fondée autour du partage d’une langue commune, le français, chargée de promouvoir et de diffuser les cultures de ses membres et d’intensifier la coopération culturelle et technique entre eux. Le projet francophone a sans cesse évolué depuis la création de l’ACCT, devenue en 1998 l’Agence intergouvernementale de la Francophone et, en 2005, l’Organisation internationale de la Francophonie.

Sa dimension politique s’affirme peu à peu avec l’apparition des Conférences régulières des chefs d’Etat et de gouvernement à partir de 1986. Les Conférences, également appelées Sommets de la Francophonie , se sont réunies à Versailles (1986), Québec (1987), Dakar (1989), Paris (1991), Port-Louis (1993), Cotonou (1995), Hanoï (1997), Moncton (1999), Beyrouth (2002), Ouagadougou (2004), Bucarest (2006), Québec (2008), Montreux (2010). Le prochain sommet aura lieu en 2012 à Kinshasa.

B. Présentation

- L’Organisation internationale de la Francophonie compte 54 Etats et gouvernements membres de plein droits, 3 Etats associés et 20 observateurs. La dimension politique a été formellement intégrée dans la structure institutionnelle de la Francophonie au Sommet de Hanoï en 1997 et a pris le visage d’un secrétaire général élu. La fonction de Secrétaire général a été assumée d’abord par M.Boutros BOUTROS-GHALI, puis par le président Abdou DIOUF à partir de 2002, dont le mandat a été renouvelé à Montreux jusqu’en 2014. La fusion au sein d’une seule institution des actions politiques (relevant du Secrétariat général) et de coopération (incombant à l’AIF) est décidée au Sommet de Ouagadougou en 2004 et se concrétise par la révision de la Charte de la Francophonie lors de la Conférence ministérielle de Tananarive, le 24 novembre 2005.

L’OIF s’associe dans l’action à ses quatre opérateurs (Agence universitaire de la Francophonie, Association internationale des Maires francophones, Université Senghor d’Alexandrie et TV5 Monde), deux conférences ministérielles permanentes (Education, sous le nom de CONFEMEN, et Jeunesse et Sports, sous le nom de CONFEJES) et l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, dotée d’un statut consultatif.

Le 20 mars de chaque année est organisée la Journée internationale de la Francophonie sur tous les continents. La date du 20 mars a été retenue en commémoration de la signature, en 1970 à Niamey, du traité portant création de l’ACCT, aujourd’hui Organisation Internationale de la Francophonie.

C. Objectifs et missions de l’OIF

- Les objectifs de la Francophonie sont consignés dans sa Charte adoptée en 1997 au Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à Hanoi (Vietnam) et révisée par la Conférence ministérielle en 2005 à Antananarivo (Madagascar) :

• Instauration et développement de la démocratie.

• Prévention, gestion et règlement des conflits, et soutien à l’Etat de droit et aux droits de l’Homme.

• Intensification du dialogue des cultures et des civilisations .

• Renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor de leurs économies .

• Promotion de l’éducation et de la formation.

- Les missions de la Francophonie sont définies dans un Cadre stratégique de dix ans adopté par le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement en 2004 à Ouagadougou (Burkina Faso) pour la période 2005 - 2014. L ’OIF contribue à la prévention des conflits au sein de l’espace francophone, favorise la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie et agit pour la promotion et la mise en œuvre des droits de l’Homme. L’action diplomatique du Secrétaire général s’appuie désormais sur les programmes de coopération politique de l’OIF, fondés sur la Déclaration de Bamako (2000) et complétés par la Déclaration de Saint-Boniface. Elle prévoit notamment la possibilité de suspendre les programmes de coopération en cas de manquement au respect des droits fondamentaux et aux règles de la démocratie.

En matière de coopération, l’OIF entend promouvoir la diversité culturelle et l’utilisation de la langue française au sein des pays membres et sur la scène internationale. Elle est au service de l’éducation et intervient à toutes les étapes de la formation. Elle est aussi au service de l’économie et du développement durable. Dans le cadre des missions, elle ménage une place particulière pour les femmes, les jeunes et la société civile.

L’OIF entend peser sur les grands débats mondiaux en cours, à la fois par la concertation entre pays francophones soucieux de défendre leurs intérêts communs dans les grandes enceintes internationales et par le soutien aux politiques nationales, notamment des pays du Sud.

- Le sommet de Montreux (Suisse) s’est tenu les 23 et 24 octobre 2010. A l’appel du président de la République, le Sommet a pris position en faveur de la réforme de la gouvernance mondiale et a insisté sur quatre priorités, notamment à l’endroit du G20 que la France préside en 2011 :

— la réforme du système monétaire et financier international, face à l’instabilité des taux de change,

— des initiatives contre la volatilité des cours des matières agricoles et énergétiques,

— la réforme urgente des Nations Unies, notamment du Conseil de sécurité de l’ONU,

— les financements innovants du développement, indispensables à la réalisation des objectifs du millénaire.

L’état de droit et la démocratie ont été également au coeur des débats, à l’occasion des dix ans de mise en oeuvre de la déclaration de Bamako. Des engagements novateurs concernant les femmes dans les conflits armés et les libertés sur Internet ont renforcé ce corpus. Face aux défis de la sécurité et de la stabilité, le Sommet a confirmé le renforcement de la participation francophone au maintien de la paix et la mobilisation de la Francophonie pour l’accompagnement électoral dans les pays membres en sortie de crise.

Retrouvez l’ensemble des documents adoptés à Montreux sur le site internet Francophonie

(Octobre 2011)

4. Déclarations de la France à New York Retour à la table des matières

- 22 septembre 2011 - Réception francophone - Intervention de M. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et européennes

- 20 septembre 2011 - Concertation ministérielle de la Francophonie - Intervention de M. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et européennes

- 24 septembre 2010 - Réception francophone - Intervention de M. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes

- 9 septembre 2009 - Assemblée générale : Résolution sur le multilinguisme - Déclaration de la délégation de la France au nom du Groupe francophone

5. Textes de référence Retour à la table des matières

- 13 juillet 2011 - Résolution A/RES/65/311 sur le multilinguisme

- Mai 2011 - Guide pratique de mise en œuvre du Vademecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales

- 14 janvier 2011 - résolution A/RES/65/263 sur la coopération entre l’ONU et l’OIF

- 23 octobre 2010 - XIIIe Sommet de la Francophonie - Discours de M. Nicolas Sarkozy

- 20 mars 2010 - Allocution du Président de la République à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie

- 20 mars 2010 - Allocution de l’ambassadeur M. Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie

- 30 septembre 2009 - Résolution A/RES/63/306 sur le multilinguisme

- 22 décembre 2008 - Résolution A/RES/63/236 sur la Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation internationale de la Francophonie

- 8 juin 2007 - Résolution A/RES/61/266 sur le multilinguisme

- 20 juin 2006 - Organisation Internationale de la Francophonie : Charte "promouvoir la langue française"

6. Liens utiles Retour à la table des matières

- Visitez le site de l’Organisation internationale de la Francophonie

- Consultez le dossier Francophonie sur le site du Ministère des Affaires étrangères et européennes

- Le programme d’action du Secrétaire général sur le multilinguisme

  • Seconde partie

Les enjeux de la Francophonie

Malgré les lignes de fracture qui la traversent – différences entre pays du Nord et du Sud, mais aussi divergences entre pays du Nord (France et Canada, notamment), et méconnais­sance réciproque des sociétés du Sud – la Francophonie propose une analyse pertinente de la situation internationale. Sur les phénomènes liés à la mondialisation et à la globalisa­tion, elle formule un diagnostic lucide et pose les bonnes questions : quels sont les moyens propres à assurer la plurali­té culturelle dans un monde en proie à l’uniformisation cultu­relle ? Comment mettre fin à la pauvreté et assurer un déve­loppement durable ? Que faire pour promouvoir la paix, la démocratie et le respect des Droits de l’homme ?

Restent à examiner les réponses qu’elle leur apporte : les objectifs qu’el e se fixe sont-ils pertinents ? La démarche qu’elle adopte pour les atteindre est-elle cohérente ? Ces interrogations sont cruciales : en effet, il ne faut pas s’en tenir aux intentions. D’une part, la francophonie aime à se présen­ter comme une communauté tout à fait originale qui oriente son action en fonction de valeurs culturelles, idéologiques et politiques (démocratie, Droits de l’homme et État de droit). Or, ces valeurs ne sont, à l’évidence, pas spécifiques à la Fran­cophonie puisqu’elles animent la plupart des organisations internationales. Dès lors, quelle est la différence, la particulari­té, la marque francophone ? D’autre part, la Francophonie affirme être un acteur désintéressé sachant dégager par la concertation et sa médiation des compromis justes. Mais, si la médiation nécessite intelligence et bonne foi, elle ne peut aboutir que lorsque le médiateur a les moyens de faire préva­loir sa volonté. Il ne suffit pas d’avoir une vision juste ; encore faut-il en convaincre les protagonistes. Quels sont les moyens dont dispose la Francophonie pour ce faire ?

Chapitre 1

Le devenir des références communes

L’avenir de la construction francophone dépend du ciment que constituent les valeurs communes à tous ses membres : ce qui implique que ces dernières soient clairement définies et permettent d’identifier la spécificité de l’organisation ; son avenir dépend aussi du caractère judicieux de la stratégie mise en œuvre, c’est-à-dire d’une adéquation entre les objec­tifs définis et les moyens mis en œuvre pour les atteindre.

A. L’originalité des références communes

L’expression « références communes » figure dans le para­graphe 1.3 du Cadre stratégique décennal de la Francopho­nie48 qui définit la Francophonie dans le système international comme une organisation présente sur tous les continents, et fondée sur une convergence d’intérêts et le partage de « réfé­rences communes ». Ces dernières justifient la prétention de la Francophonie d’exercer une influence dans les affaires internationales d’une manière originale et spécifique. Il faut s’arrêter sur ces affirmations.

L’analyse du contenu des déclarations de la Francophonie a fait apparaître (voir la première partie) que la Francophonie participe au consensus international sur les principes univer­sels de démocratie, Droits de l’homme et État de droit ; on a souvent le sentiment que ses déclarations se bornent à dupli­quer les textes onusiens. D’aucuns considèrent donc légitime de s’interroger sur la « plus value » apportée par cette organi­sation lorsqu’elle quitte son domaine originel - culturel et édu­cationnel – pour aborder les champs politique et économique.

Une analyse plus fine de la déclaration de Bamako et des textes qui ont suivi49 fait, cependant, apparaître une certaine originalité, non sur les concepts, mais dans la démarche adoptée pour les mettre en œuvre : tout d’abord, l’organisation lie démocratie, respect des Droits de l’homme, paix et déve­loppement durable. Elle considère l’œuvre d’enracinement toujours plus profond de la démocratie comme le meilleur antidote à l’éclatement des conflits. Cette approche a été consacrée par la déclaration de Saint-Boniface, selon laquelle les États et le gouvernements francophones « persuadés que l’instauration du dialogue des cultures et des civilisations, comme l’affermissement de la solidarité entre les Nations, sont de nature à réduire les tensions, à prévenir les conflits et à renforcer la lutte contre le terrorisme », se disent convaincus « que la prévention des crises et des conflits repose aussi sur la sécurité de l’individu, la satisfaction de ses besoins vitaux, notamment celui de vivre en paix, le respect de tous ses droits, y compris le droit au développement, toutes exigences conditionnées par l’existence d’un État de droit démocra­tique ». Ainsi, la construction d’un État soucieux des Droits de l’homme et des règles du pluralisme et de la démocratie reste la meilleure assurance contre l’éclatement des conflits in­ternes.

Ensuite, l’organisation adopte une démarche pédagogique en précisant de manière détaillée les exigences : la déclaration de Bamako ne se contente pas de proclamer des principes généraux en matière de démocratie et de Droits de l’homme ; elle détaille les engagements pris et précise pour chacun d’eux les pratiques à suivre et les actions à mener. Ces pra­tiques et actions font l’objet d’un mécanisme de suivi spéci­fique assuré par l’observatoire des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés, au sein de la Délégation à la paix, à la démocratie et aux Droits de l’homme, placée sous l’autorité du secrétaire général : cet observatoire évalue de façon per­manente la situation dans les pays de la Francophonie, as­siste les gouvernements pour renforcer leurs capacités, alerte éventuellement le secrétaire général en cas de violations des dispositions en vigueur, et le conseille sur les initiatives né­cessaires. L’observatoire s’appuie sur le réseau des institu­tions de la Francophonie (représentations permanentes de l’OIF, Assemblée parlementaire de la Francophonie, cours constitutionnelles, bureau de la Conférence des ministres de la Justice…), ainsi que des organisations non gouvernemen­tales et des associations francophones.

Parallèlement, l’OIF entretient une coopération étroite avec les organisations intergouvernementales, tant universelles que régionales, pour mettre en place des actions conjointes, ou adopter des positions communes. C’est notamment vrai, lors des coups d’État, ou en cas d’utilisation non démocratique des constitutions, ou encore si des violations répétées des Droits de l’homme sont observées. Dans tous les cas, la démarche francophone se veut préventive et privilégie la médiation pour le règlement des conflits, sans cependant s’interdire de con­damner et de sanctionner50. Mais la sanction reste l’ultime recours : les mécanismes francophones présentent la particu­larité de reposer, avant tout, sur l’accompagnement et l’assistance aux États dans le rétablissement des principes démocratiques ; il s’agit de conseiller et d’aider plutôt que de stigmatiser les écarts. Encadré n° 6. Contribution des réseaux institutionnels et des OING au 2e rapport sur « L’état des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone » (2006)

« Dans la perspective de l’élaboration du 2e rapport de l’Observatoire, la Délégation à la paix, à la démocratie et aux Droits de l’homme (DDHDP) a saisi ses différents partenaires de ses attentes en termes de collecte et de mise à disposition des données relatives, d’une part, au titre de l’engagement sur la consolidation de l’État de droit, au fonctionnement des institutions, ainsi qu’à l’identification des dysfonctionnements rencontrés comme des pratiques positives développées par les acteurs institutionnels et, d’autre part, dans le cadre du 4e engagement sur la culture démocra­tique et les Droits de l’homme, à la situation des défenseurs des Droits de l’homme, de la liberté de la presse, de la mise en œuvre des droits éco­nomiques, sociaux et culturels.

En portant un éclairage spécifique sur les conditions de l’indépendance effective des structures, les réseaux ont également mis à la disposition de la DDHDP une information circonstanciée sur les problématiques significa­tives de l’état des institutions dans l’espace francophone (multiplicité et perfectionnement des structures ; développement des modes d’accès aux institutions ; autorité et publicité des décisions et rapports ; capacités d’action des institutions et accès des membres et agents aux dispositifs de formation ; effectivité de l’autonomie, notamment budgétaire, des institu­tions ; approfondissement de la culture démocratique, etc.)

Abdou Diouf

Abdou Diouf, ancien président de la République du Sénégal, a été élu Secrétaire général de la Francophonie au Sommet de Beyrouth en 2002. Entré en fonction en 2003, Il a été réélu une première fois en 2006, par les chefs d’État et de gouvernement réunis lors du Sommet de Bucarest, puis une seconde fois, en 2010, au Sommet de Montreux.

Abdou Diouf<br>Secrétaire général de la FrancophonieAbdou Diouf est né le 7 septembre 1935 à Louga. Il fait ses études primaires et secondaires à Saint-Louis. Il débute des études de droit à la Faculté de Dakar, les poursuit à Paris et devient breveté de l’Ecole nationale de la France d’Outre-Mer (Enfom) en 1960. A 25 ans, il commence une carrière de haut fonctionnaire en assumant successivement les postes de Directeur de la Coopération technique internationale, de Secrétaire général du ministère de la Défense et de Gouverneur de la région du Sine-Saloum.

Directeur de Cabinet du Président Léopold Sédar Senghor en 1963, il est nommé en 1964 Secrétaire général de la Présidence de la République du Sénégal. Il devient ensuite ministre du Plan et de l’Industrie de 1968 à 1970. Il est désigné Premier ministre en 1970.

Abdou Diouf devient Président de la République du Sénégal le 1er janvier 1981, à la suite de la démission du Président Senghor. Il est reconduit dans ses fonctions lors des élections de 1983, 1988 et 1993. Il cède sa place à Abdoulaye Wade à la tête de l’Etat sénégalais lors des élections présidentielles de mars 2000. Ses différents mandats furent placés sous le signe de la politique d’ouverture au multipartisme, la libéralisation progressive de l’économie et la décentralisation.

Abdou Diouf a contribué à faire entendre la voix du Sénégal dans le monde et a lutté pour une plus grande unité africaine, notamment en assumant les fonctions de Président en exercice de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, juillet 1985 - juillet 1986 puis en 1992) et Président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO, juillet 1991 - juillet 1992).

Voir aussi...

  • La Francophonie Le Conseil de coopération
  • Organigramme L’Administrateur de l’OIF
  • Charte de la Francophonie

lire la suite

____Francophonie : («Qu'est-ce que la Francophonie?») "Le 20 mars est consacré Journée internationale de la Francophonie." KINSHASA 14e SOMMET FRANCOPHONE QUE FAIT-ON ? Charte de la Francophonie

La francophonie (avec un f minuscule) renvoie à la langue française en elle-même et désigne le fait de parler français. La Francophonie (avec un F majuscule) est un ensemble plus difficile à circonscrire1. Il désigne souvent l'ensemble des personnes qui parlent le français comme langue maternelle, langue d'usage, langue administrative, langue d'enseignement ou langue choisie1 2. Dans un contexte politique, le mot Francophonie peut aussi renvoyer à une communauté constituée de pays francophones mais aussi quelquefois à l'ensemble des pays ou régions membres de l'Organisation internationale de la Francophonie3.

La francophonie, en tant que fait de parler français, est une composante de la politique étrangère de la France et d'autres pays membres de l'espace francophone.

Description

Dans la question de la francophonie, il faut distinguer les pays où le français est langue officielle (unique ou non), ceux où le français est la langue maternelle d'une grande partie de la population, ceux où il est langue de culture, ceux où il est utilisé par certaines classes sociales de la population, etc. Or, ces catégories ne se recoupent pas. Dans certains pays par exemple, bien qu'étant langue officielle, le français n'est pas la langue maternelle de la population, ni celle couramment utilisée par celle-ci.

Le critère linguistique ne correspond pas toujours au critère de la nationalité, et tous les écrivains de langue française ne sont donc pas de nationalité française.

On estime aujourd’hui le nombre de locuteurs réels du français à environ 250 millions, dans l'ensemble des pays membres de l'Organisation internationale de la Francophonie. Pour certains, le français est la langue maternelle de la grande majorité de la population (France avec ses départements et territoires d'outre-mer, Québec, partie acadienne du Nouveau-Brunswick, zone francophone de l'Ontario au Canada, Région wallonne et la majorité des Bruxellois en Belgique, Suisse romande, minorité de Jersey, Val d'Aoste, principauté de Monaco). Pour d'autres, le français est la langue administrative, ou une deuxième ou troisième langue, comme en Afrique subsaharienne, dont la République démocratique du Congo, premier pays francophone du monde4, au Grand-Duché de LuxembourgNote 1, au Maghreb et plus particulièrement en Algérie, qui se trouve être le pays où l'on parle le plus français après la France5 et cela malgré sa non-adhésion à l’Organisation internationale de la Francophonie. L’Afrique a été un espace important pour la colonisation, et les traces linguistiques sont encore présentes. Enfin, dans d'autres pays membres de la Communauté francophone, comme en Roumanie, où un quart de la population a une certaine maîtrise du français, le français n'a pas de statut officiel mais il existe d'importantes minorités francophones et grand nombre d'élèves l'apprennent en tant que première langue étrangère à l'école6. Il existe d'autres pays, comme le Liban, où la langue française a un statut encore important quoique non officiel et dans certains cas, cette francophonie est due à la géographie; c'est, entre autres, le cas de la Suisse, du Luxembourg, de Monaco.

En 2010, le ministère français des Affaires étrangères évalue à 85 millions7 le nombre de jeunes et d'adultes, dans les pays du monde non membres de la Francophonie, qui apprennent le français au cours de leurs études et formations, en particulier dans les établissements de l'Alliance française et les écoles et lycées français répartis sur les cinq continents.

En outre, on confond parfois la Francophonie (ensemble constitué par les populations francophones) en tant que concept avec l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), organisation beaucoup plus politique et économique que culturelle, qui regroupe un certain nombre de pays qui ne sont pas pour autant ceux où le français est fréquemment utilisé ou reconnu officiellement. C'est d'ailleurs parfois cette Organisation internationale de la Francophonie qui se voit reprocher, à tort ou à raison, des pratiques « néo-coloniales ».

La présence de la langue française au Canada est la trace de la colonisation sous l'Ancien Régime (Nouvelle-France). Le Québec se revendique de la francophonie, sans du tout rompre le lien de cousinage d'une culture québécoise voisine de la culture française mais spécifique à La Belle Province. Ce phénomène n'est pas sans avoir influencé une réflexion du même type au sein du Mouvement wallon avec le Manifeste pour la culture wallonne, parallèle à ce que l'on découvre aussi dans la Suisse romande et dont Charles-Ferdinand Ramuz avait déjà esquissé le sens profond. Cette diversité de la francophonie est d'ailleurs peut-être son plus éclatant atout puisque, par la diversité des formes de vie des locuteurs du français, la francophonie est le seul ensemble linguistique du monde qui puisse se comparer en universalité ou diversité au monde anglophone. Senghor a parlé aussi de négritude dans le contexte de la francophonie. Il y a des citoyens américains qui parlent français en Louisiane.

La Francophonie est donc une communauté de peuples très divers vivant sur les cinq continents et plus ou moins liés par la langue française sans pour autant être unis.

Historique

À l'origine, le terme de francophonie a été utilisé de façon purement descriptive par des géographes dès 1880, le mot ayant été « inventé » par Onésime Reclus (1837-1916) : « Nous mettons aussi de côté quatre grand pays, le Sénégal, le Gabon, la Cochinchine, le Cambodge dont l’avenir au point de vue « francophone » est encore très douteux sauf peut-être pour le Sénégal8 ». Le terme « francophonie » a été par la suite supplanté par l’expression « francité » qui désigne les qualités de tout ce qui est reconnu comme français.

C'est après la Seconde Guerre mondiale, à partir d'un numéro spécial de la revue Esprit (1962), qu'une « conscience francophone » s'est développée. Après que le mot « francophone » soit rentré dans le Petit Larousse], « francophonie » y rentre cette année-là, et caractérise la « collectivité constituée par les peuples parlant le français »9.

Le terme a été particulièrement popularisé par Léopold Sédar Senghor. C'est dès lors dans ce sens qu'il convient de comprendre la francophonie : il s'agit plus de la conscience d'avoir en commun une langue et une culture francophones que de décisions officielles ou de données objectives. C'est une communauté d'intérêt. On y retrouve l’idée que le français serait le point commun d’une multitude de peuples différents, les fédérant dans un idéal culturel et linguistique. Nations présentes à la Conférence de Niamey en 1970.

Les locuteurs du français se sont sentis menacés par l'omniprésence de l'anglais et l'influence de la culture anglo-américaine après la Seconde Guerre mondiale. Ce n'est qu'à ce moment que la conscience de la communauté francophone s'est réveillée avec la volonté de s'unir pour défendre :



certaines spécificités de la langue française, qui la font plus précise que la langue anglaiseNote 2. La coutume de ne pas juxtaposer (en général) deux substantifs sans indiquer la nature exacte de leur rapport constitue également un « plus » reconnu de précision du français par rapport à l'anglais.



une éventuelle « exception culturelle francophone ». Celle-ci tend à prendre aujourd'hui la forme de la diversité culturelle (voir déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle et déclaration de Montréal de 2007).

Historiquement, la première grande organisation non gouvernementale d'institutions de langue française fut l'Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF), créée en 1961, et dont l'un des initiateurs fut le journaliste canadien Jean-Marc Léger10. L'AUPELF a été depuis renommée en Agence universitaire de la Francophonie.

La Francophonie est à l'origine une idée promue par quelques Pères fondateurs, parmi lesquels on retrouve Léopold Sédar Senghor (président du Sénégal), Hamani Diori (président du Niger), Norodom Sihanouk (chef de l'État du Cambodge), sans oublier Jean-Marc Léger (devenu haut fonctionnaire canadien). Cette idée s'est largement exprimée lors de la première conférence de Niamey (1969), à laquelle a participé André Malraux, ministre de la Culture de la France envoyé par le général de Gaulle. Selon les mots de Senghor, « la création d'une communauté de langue française ... exprime le besoin de notre époque, où l'homme, menacé par le progrès scientifique dont il est l'auteur, veut construire un nouvel humanisme qui soit, en même temps, à sa propre mesure et à celle du cosmos »11.

C'est l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) qui a préconisé la création d'une institution intergouvernementale francophone, souhait réalisé par la création, à l'occasion de la deuxième Conférence de Niamey en 1970, de l'Agence de coopération culturelle et technique, devenue aujourd’hui Organisation internationale de la francophonie dont l'APF est devenue une institution intégrée.

En politologie et dans la mondialisation, la francophonie n'est qu'un des regroupements autour de quelques caractéristiques. L'ALENA, l'APEC sont des regroupements régionaux économiques comme l’Union européenne. La francophonie l'est autour d'une langue première, seconde ou troisième. C'est une tentative de regroupement parmi d'autres, comme l'OPEP pour le pétrole.

La défense de leur identité est une tendance de toutes les cultures. La francophonie constitue donc aussi un cas particulier de l'aspiration de beaucoup d'habitants de la planète à une diversité culturelle. Certains défenseurs de l'idée francophone comme Stelio Farandjis ont aussi vu dans la francophonie le creuset d'un dialogue des cultures allant jusqu'à créer une terminologie spécifique (arabofrancophonie).

Le 20 mars est consacré Journée internationale de la Francophonie. Chaque année un thème central est choisi par les instances internationales. Le thème de la célébration en 2012 est « Le français est une chance »12,13.

Nombre de francophones

..etc

KINSHASA 14e SOMMET FRANCOPHONE QUE FAIT-ON ?

Qu'est-ce que la Francophonie?

Le terme de francophonie apparut pour la première fois en 1880. C’est le géographe français Onésime Reclus (1837-1916) qui l’a employé pour désigner les espaces géographiques où la langue française était parlée. Il s’agit de l'ouvrage France, Algérie et colonies. On entend aujourd’hui par francophonie (avec une minuscule initiale) l’ensemble des PEUPLES ou des groupes de locuteurs qui utilisent partiellement ou entièrement la langue française dans leur vie quotidienne ou leurs communications. Le terme Francophonie (avec une capitale initiale) désigne plutôt l’ensemble des GOUVERNEMENTS, pays ou instances officielles qui ont en commun l’usage du français dans leurs travaux ou leurs échanges. Donc, on parle de deux réalités différentes selon qu’on écrit francophonie (peuples ou locuteurs) ou Francophonie (gouvernements ou pays). Dans ce dernier cas, la Francophonie est associée à l'Organisation internationale de la Francophonie.

Rappelons que le terme de «francophonie» provient bien évidemment du mot «français», une langue romane appartenant à la famille indo-européenne. On peut consulter un tableau montrant une typologie historique des langues romanes. 1 Les États où le français est langue officielle

Grâce à son statut de langue officielle (ou co-officielle) dans quelque 57 États répartis dans 29 pays, le français reste la deuxième langue du monde au plan de l’importance politique. Même si, à l'exemple de l'anglais, il n'est pas la langue maternelle de tous les citoyens dans la plupart des pays concernés, le français occupe des positions stratégiques privilégiées comme langue administrative, langue d'enseignement, langue de l'armée, langue de la justice, langue des médias, langue du commerce ou des affaires, etc.

Si le français a d'abord été la première langue de la France, c'est parce qu'il a été celle du roi, c'est-à-dire celle du prince le plus puissant, celui qui possédait la plus grande armée et qui prélevait les plus forts impôts. Par la suite, si le français a été la première langue de l'Europe, et ce, du Moyen Âge jusqu'au XVIIIe siècle, c'est parce que la France était le pays le plus peuplé du continent, et que, par voie de conséquence, son monarque était le plus riche et le plus puissant. Ainsi, la cause première de l'expansion du français en Europe et en Amérique est d'ordre démographique, puis d'ordre économique et militaire. Cette observation pourrait, bien sûr, s'appliquer à l'histoire de l'anglais, mais aussi à celle de l'espagnol, du portugais, de l'arabe, du russe, etc.

L'implantation du français en Afrique et dans l’océan Indien (Réunion, Seychelles, Comores, etc.) est plus récente. À l'exception du Sénégal où des postes français ont été établis dès le XVIIIe siècle, l'expansion de cette langue a commencé au XIXe siècle avec de nouvelles conquêtes militaires, l'effort d'évangélisation et le développement de l'organisation scolaire. Il en est de même pour l'Océanie (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Vanuatu, etc.).

Le français est l'unique langue officielle dans 30 régions (dont 14 pays et 16 régions), mais dans 26 autres il partage ce statut avec une ou d'autres langues, surtout l'anglais, l'arabe et l'allemand.

  • 2 Le français comme langue maternelle

En principe, la notion de français langue maternelle ne s'applique qu'à ceux qui le parlent en France (82 %), au Canada (23,2 %), en Belgique (41 %), en Suisse (18,4 %) et dans la principauté de Monaco (58 %). Avec ces seuls pays, on ne compterait que 75 millions de francophones.

Cependant, bien qu'ils soient partout minoritaires, il faut dénombrer également les locuteurs du français langue maternelle dans les différents autres pays francophones répartis surtout en Afrique et en Océanie, mais présents aussi aux Antilles et aux États-Unis. Si l'on compte les véritables francophones d'Afrique (22 États), des Antilles et des États-Unis (1,7 million), d'Océanie, on compterait environ 110 millions de locuteurs francophones. 3 Le français comme langue seconde

Le français est une langue d'enseignement de grande importance dans le monde. En fait, son enseignement aux non-francophones constitue une donnée fondamentale dans le concept de francophonie. Là où le français a acquis le statut de langue officielle, de langue co-officielle ou de langue administrative, il est enseigné comme langue seconde; là où le français ne dispose d'aucun statut officiel, comme au États-Unis, en Colombie, au Royaume-Uni ou au Laos, il est enseigné comme langue étrangère. Précisons que, dans les pays où le français est l'unique langue officielle, il est enseigné à tous les élèves dès le primaire. En tant que langue seconde, il est principalement enseigné au primaire, parfois au secondaire.

Une constatation s'impose lorsqu'on se demande où le français est le plus enseigné comme langue seconde ou langue étrangère: c'est avant tout dans les pays francophones d'Afrique noire, puis dans les pays arabophones d'Afrique ainsi que dans les pays anglophones, lusophones (portugais) et hispanophones.

Sur le plan de la francophonie mondiale, on compte présentement plus de 145 millions de personnes scolarisées en français dans le monde, tous les secteurs d'enseignements réunis (langue maternelle, langue seconde, langue étrangère). En fait, jamais dans l'histoire du français autant de personnes n'ont appris et parlé cette langue. Selon le Conseil économique et social de Paris, le nombre des "francophones" aurait atteint même les 500 millions en l'an 2000. Mais il ne s'agit là que d'estimations, car il n'existe pas encore d'instruments de mesure scientifique en ce domaine. On peut croire que ce nombre de 500 millions touche tout ceux qui, d'une façon ou d'une autre, peuvent être en contact avec le monde francophone.

Le très net déclin du français langue seconde ou étrangère, qui avait commencé dans les années soixante, semble avoir été stoppé. Certains pays d'Europe (Finlande, Irlande, Norvège, Suède, Autriche, Bulgarie, etc.), du Proche-Orient (Égypte, Turquie, Israël, Émirats arabes unis, etc.) et d'Amérique (Brésil, Colombie, Pérou, États-Unis, Canada) connaissent présentement une très nette augmentation des élèves du français langue seconde ou étrangère.

Mais c'est en Afrique francophone et dans les pays du Maghreb que la proportion des effectifs scolaires a le plus augmenté. La population des élèves scolarisés en français est passée de 8 % (1960) à 33 % (1981). Les prospectives pour l'an 2000 montraient une augmentation de 267 % de scolarisés en français, tandis que l'augmentation de la population était de 73 %. Dans les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie), pourtant soumis à une politique d'arabisation poussée, la proportion des enfants scolarisés en français a déjà dépassé les 40 %. Bref, comme le français est enseigné dans la quasi-totalité des États du monde, sa situation lui procure une dimension et une portée vraiment internationales... après l'anglais. Au total, on estime que 60 millions de non-francophones ont appris le français. Si l'on élargit le cercle des pays ou à des régions qui ne sont pas membres de l’Organisation internationale de la Francophonie, comme l’Algérie (plusieurs millions), Israël (environ 600 000), l’Italie avec le Val d’Aoste (plusieurs dizaines de milliers), et au continent américain hors Francophonie, le nombre de francophones, toute catégories réunies (langue maternelle, langue seconde, langue étrangère), dépasse probablement les 200 millions, y compris les «francophones partiels» (voir le tableau de l'OIF). 4 Le statut juridique du français

Le français, rappelons-le, demeure la deuxième langue du monde au plan géopolitique avec 57 États dans 29 pays de langue officielle française (contre 59 États et 50 pays pour l'anglais). Il constitue néanmoins, dans une cinquantaine de pays (54 États membres de la Francophonie), une langue administrative, une langue d'enseignement, une langue de la justice, une langue des médias, une langue du commerce ou des affaires et une langue de l'armée. Le statut juridique du français ne se limite pas aux pays où le français est langue officielle ou co-officielle, mais aussi à un certain nombre d'États non souverains, que ce soit notamment dans des cantons suisses ou des provinces canadiennes. Il existe un certain nombre d'États ou territoires qui ne sont pas officiellement de langue française, mais où cette langue bénéficie de prérogatives. Voir aussi le tableau des États officiellement francophones, unilingues ou bilingues.

4.1 Le français, unique langue officielle

En Europe, le français est l'unique langue officielle en France, dans la principauté de Monaco et au grand-duché du Luxembourg (du moins au plan théorique). En Afrique, il est la seule langue officielle au Bénin, au Burkina Faso, en République centrafricaine, au Congo-Brazzaville, au Congo-Kinshasa, en Côte d'Ivoire, au Gabon, en Guinée, au Mali, au Niger, à La Réunion (FR), au Sénégal et au Togo. En Amérique, il conserve ce statut dans les départements français d'outre-mer (DOM): Martinique et Guadeloupe, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Guyane française. En Océanie, c'est dans les territoires français d'outre-mer (TOM) qu'il jouit de ce même statut: Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, les îles Wallis-et-Futuna.

De plus, le statut juridique du français s'étend aussi à plusieurs États non souverains. Il est l'unique langue officielle dans la Communauté française de Belgique, dans la province de Québec, dans les cantons suisses de Genève, de Neuchâtel, du Jura et de Vaud.

4.2 Le français comme langue co-officielle

Par ailleurs, le français est une langue co-officielle en Belgique (français-néerlandais- allemand), en Suisse (français-allemand-italien et romanche), au Canada (français-anglais), à Haïti (français-créole), au Burundi (français-kirundi), au Cameroun (français-anglais), aux Comores (français-arabe), à Djibouti (arabe-français), en Guinée équatoriale (espagnol-français), à Madagascar (malgache-français), en Mauritanie (arabe et français dans les faits), au Rwanda (kinyarwanda-français-anglais), aux Seychelles (anglais-français-créole), au Tchad (arabe-français).

C'est une langue co-officielle dans les cantons suisses de Fribourg (français-allemand), du Valais (français-allemand), de Berne (français-allemand), dans la province du Nouveau-Brunswick (français-anglais) et les Territoires du Nord-Ouest au Canada (français-anglais), dans le Val-d'Aoste (français-italien) en Italie. Mentionnons enfin le territoire autonome de Pondichéry (français-tamoul) en Inde.

On peut consulter le tableau récapitulatif des États ou territoires francophones à ce sujet; le tableau présente la liste des 57 États répartis dans 29 pays, où le français est officiel ou co-officiel, qu’il s’agisse d’États souverains ou non souverains. Bien sûr, ce tableau se révèle différent lorsqu’on dresse la liste des 54 États membres de la Francophonie, dont un certain nombre — 33 pays, dont 17 membres, 13 observateurs et 3 associés — n'a pas le français comme langue officielle, mais comme simple langue étrangère.

4.3 Un statut diversifié

Conformément à son statut de langue officielle, le français est utilisé, en totalité ou en partie, au Parlement, dans la rédaction des lois, dans les services gouvernementaux ou administratifs, dans les domaines de la justice, de l'éducation, dans la police et les forces armées, dans les médias, le commerce, le monde du travail, l'affichage, etc. Si on tient compte du fait que l'application du statut juridique varie d'un pays à l'autre ou d'une région à l'autre, il s'avère difficile de décrire celle-ci de façon concrète dans le cas du français. Comment savoir, par exemple, si l'affichage est aussi français en Côte d'Ivoire qu'en France, si les écoles francophones sont moins françaises au Val-d'Aoste qu'en Ontario, si les services municipaux en français sont mieux dispensés en Tunisie qu'en Alberta, etc.

Le statut de langue internationale du français est réel avec 57 États de langue officielle française dans 29 pays (consulter le tableau Les États où le français est langue officielle ou co-officielle), mais apparaît fragile dans une certaine mesure. Au point de vue des effectifs de ses locuteurs, cette langue progresse très vite, proportionnellement plus que l'anglais; cela est dû à la formidable poussée démographique des pays africains, incluant le Maghreb. On constate des progrès presque fulgurants de l'enseignement en français dans des populations jadis peu scolarisées.

C'est cependant un atout qui peut se retourner contre le français, car il n'est nulle part langue maternelle, hormis en France, en Belgique francophone, en Suisse romande, au Québec et dans quelques régions du Canada anglais (notamment au Manitoba, en Ontario et au Nouveau-Brunswick). En Amérique, le français se cantonne dans deux États, l'un, petit et pauvre, Haïti; l'autre, le Québec, riche mais sous-peuplé et atteint de décroissance démographique. En fait, la France demeure l'unique pôle solide de la francophonie. C'est une faiblesse dans la mesure où tout repose sur la puissance et la richesse de ce seul pays. La perte de prestige de la France entraînerait nécessairement le déclin du français comme langue internationale. Selon les estimations de 2005 de l'Organisation internationale de la Francophonie, il y aurait 139 millions de francophones (langue maternelle et langue seconde), auxquels il faut ajouter 39 millions de «francophones partiels», ceux dont le français est une langue étrangère. On estime qu'entre 250 millions à 300 millions de personnes seraient en contact avec la langue française, mais, selon les projections, ce nombre devait atteindre les 500 millions dès l'an 2010. 5 Les débuts de la Francophonie

Dès le début des années soixante, des personnalités issues des anciennes colonies françaises comme Hamani Diori (Niger), Habib Bourguiba (Tunisie), Norodom Sihanouk (Cambodge) et Léopold Sédar Senghor (Sénégal) proposèrent de regrouper les pays nouvellement indépendants, désireux de poursuivre avec la France des relations fondées sur des affinités culturelles et linguistiques. La réponse de la France se fit ambiguë. Néanmoins, en 1960, plusieurs pays francophones créèrent la Conférence des ministres de l'Éducation nationale des pays ayant en commun l'usage du français (CONFEMEN), puis, en 1961, l'Association des universités entièrement ou partiellement de langue française (AUPELF).

En 1969, se tint la première conférence des États francophones (sous le patronage d'André Malraux, ministre français des Affaires culturelles) à Niamey. En 1970, l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) fut créée à l'initiative de l'Organisation commune africaine et malgache (OCAM), fondée en 1966. La charte créant l'agence fut signée par 21 pays, le 20 mars 1970. La coopération s’est d’abord limitée au domaine technique. Il faut dire que, jusque là, la France avait refusé de créer une organisation internationale de type «Commonwealth français», probablement en raison du traumatisme engendré par la décolonisation. Les Français ne voulaient surtout pas avoir l'air de «coloniaux», même si c'étaient surtout les Africains et les Québécois qui réclamaient une telle organisation.

Léopold Sédar Senghor du Sénégal, une fois de plus, réclama un «sommet francophone». En 1973, le premier sommet franco-africain se tint à Paris, ce qui excluait le Canada et le Québec. Il faut dire qu’une controverse avait éclaté entre Paris et Ottawa qui ne voulait même pas reconnaître le Québec comme «gouvernement participant». Il faudra attendre la départ de la scène politique canadienne du premier ministre Pierre Elliot Trudeau pour faire débloquer le dossier. En 1984, fut créé le Haut Conseil de la francophonie (aboli lors du Sommet de Bucarest de 1006) et la chaîne internationale câblée TV5 fut lancée. Le président français François Mitterrand fut finalement à l'origine du premier sommet des chefs d'État. En 1986, la Conférence des chefs d'État et de gouvernement des pays ayant en commun l'usage du français, plus simplement désignée par l'expression de «Sommet francophone», se réunit pour la première fois à Versailles et à Paris. Le gouvernement canadien avait fini par accepter non seulement que le Québec participe au somment en tant que «gouvernement participant», mais également le Nouveau-Brunswick (la seule province officiellement bilingue du Canada). Ce fut le début des Sommets francophones.

Durant des années, certains observateurs ont reproché à ces Sommets de se limiter à s'entendre sur la date du prochain sommet et sur un communiqué officiel grincheux portant sur l'usage de l'anglais dans le monde. À partir de 1997, on eut l'idée de donner à l'organisme le nom de Organisation internationale de la Francophonie et de nommer à sa tête une personnalité prestigieuse: Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général de l'ONU. Il s'agissait sans doute pour la Francophonie, d'une part, de renforcer sa dimension, d'autre pat, sa visibilité politique. Dès lors, d'autres observateurs ont reproché à l'organisme de prôner la «diversité linguistique» après avoir vitupéré contre l'anglais. En fait, ce n'est pas aussi simple que cela, comme l'illustrent les descriptions de tous les Sommets francophones.

En février 2007, le secrétaire général de la Francophonie a procédé à la mise en place de la «Cellule de réflexion stratégique de la Francophonie», un organisme qui assure maintenant l'une des fonctions autrefois dévolue à l’ancien Haut Conseil de la Francophonie. Cette «cellule» a pour mission de réfléchir sur les cinq thèmes suivants :



- les migrations internationales;



- l’identité francophone à l’heure de la mondialisation;



- le dialogue des civilisations;



- l’Europe élargie et la Francophonie;



- les industries culturelles et l’éducation.

À l'heure actuelle, la Francophonie est présente sur les cinq continents et représente plus du quart des États membres de l’Organisation des Nations unies, soit 710 millions de personnes. 6 Les Sommets francophones

Les Sommets francophones ont été inaugurés en 1986 et furent suivis de plusieurs autres par la suite. Ces Sommets regroupent quatre types de pays adhérents : les membres dits «de plein droit», les «régions», les «États associés» et les «États observateurs». De plus, l'organisation prévoit le statut d'«invité spécial» pour les collectivités territoriales issues d'États n'y appartenant pas, mais qui participent à ses Sommets et à quelques-uns de ses programmes. C'est le cas de la région italienne du Val-d'Aoste et de la Louisiane aux États-Unis, comme ce pourrait être le cas, par exemple, de la Catalogne.

- Ier Sommet de Paris/Versailles: 17-19 février 1986

C'est en 1986 que le président de la République française, M. François Mitterrand, a invité à Paris, pour la première fois, 41 chefs d'État et de gouvernement des pays ayant en commun l'usage du français. Par la suite, ont eu lieu des conférences bisannuelles, qu'on appelle conférences au sommet puisque les pays participants y sont représentés au plus haut niveau. Quarante et un pays et gouvernements étaient représentés à ce sommet qui s'est déroulé au château de Versailles. Pour leur premier rendez-vous, les participants se sont attachés à définir des objectifs axés sur la solidarité.

- IIe Sommet de Québec: 2-4 septembre 1987

Quarante et un chefs d'État et de gouvernement ayant en commun l'usage du français avaient répondu positivement à l'invitation conjointe du Canada, du Québec et du Nouveau-Brunswick. Ce deuxième sommet a permis aux représentants des peuples qui composent la grande famille francophone de se mieux connaître et de mettre en commun leurs expériences dans nombre de domaines d'activité politiques, économiques et culturels. C'est à cette occasion que fut arrêtée la liste des secteurs prioritaires de la Francophonie.

- IIIe Sommet de Dakar: 24-26 mai 1989

Les 41 chefs d'État et de gouvernement réunis dans la capitale du Sénégal, à l'invitation du président Abdou Diouf, ont consacré l'essentiel de leurs travaux à la question de l'éducation et de la formation dans les pays francophones.

- IVe Sommet de Chaillot: 19-21 novembre 1991

Sommet de «la maturité et de l'élargissement», selon son hôte le président Mitterrand, le Sommet de Chaillot a regroupé près de 50 pays et gouvernements, qui se sont dotés de nouvelles institutions et ont confirmé dans son rôle d'opérateur principal et de secrétariat de toutes les instances de la Francophonie: l'Agence de la coopération culturelle et technique (ACCT).

- Ve Sommet de Grand-Baie à l'île Maurice: 16-18 octobre 1993

Lors de cette cinquième rencontre qui s'est déroulée à l'île Maurice, les participants décident de remplacer l'appellation de Sommet par celle de Conférence des chefs d'État et de gouvernement ayant le français en partage. Cette nouvelle appellation officielle n’a pas empêché toutes les autres «conférences» de s’appeler «sommet». Les participants ont reconnu que l'économie était l'un des éléments indissociables de la culture des peuples et ont défini les paramètres d'une coopération économique entre les pays membres de la Francophonie. À l’île Maurice, deux pays non francophones se sont joints à la Francophonie: la Roumanie (langue officielle: roumain) et la Bulgarie (langue officielle: bulgare).

- VIe Sommet de Cotonou (Bénin): 2-4 décembre 1995

La Sixième Conférence de chefs d'État et de gouvernement des pays ayant le français en partage a notamment été l'occasion pour ses participants de donner un virage plus politique et plus visible à la Francophonie en adoptant une série de résolutions de nature politique et en créant le poste de secrétaire général de la Francophonie. De plus, l'Agence de coopération culturelle et technique est devenue l'Agence de la Francophonie sous la responsabilité de l’administrateur général de l'Agence de la Francophonie. Les membres ont également révisé Charte de l'Agence qui devient la Charte de la Francophonie. Il faut noter également l'admission à titre de nouveaux membres (non francophones) au sein de la Francophonie: Saint-Thomas-et-Prince (langue officielle: portugais) ainsi que la Moldavie (langue officielle: moldave).

- VIIe Sommet de Hanoi (Vietnam): 14-17 novembre 1997

À l'occasion de leur septième rencontre au Vietnam, les représentants des 49 États et gouvernements membres de la Francophonie, qui avaient prévu de se pencher sur le thème de la coopération économique, ont finalement choisi comme sujet d’étude la prévention des conflits dans les pays membres; ils se sont engagés également à coopérer avec la communauté internationale pour garantir le respect des droits de la personne. Lors de ce Sommet, le premier secrétaire général de l'histoire de l'organisation a été élu en la personne de M. Boutros Boutros-Ghali. Il a notamment pour mission de faire en sorte que l'Agence deviennent une force politique plus active, susceptible de jouer un rôle plus significatif sur la scène internationale. À titre d’observateurs, étaient représentés l’Albanie, la Pologne et la Macédoine. Comme invité spécial: le Val-d’Aoste (Italie).

- VIIIe Sommet de Moncton (Canada): 3-5 septembre 1999

C’est le Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue du Canada, qui accueillit le VIIIe Sommet de la Francophonie. Les 52 États et gouvernements, membres et observateurs de l'espace francophone, ont salué le travail de M. Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de la Francophonie, qui a certainement contribué à asseoir la crédibilité de la Francophonie politique. Les participants ont admis que l'approfondissement de la démocratie nécessitait une action de fond qui se traduira par l'organisation en 2000 d'un symposium de bilan et de propositions concrètes sur les pratiques démocratiques en Francophonie. De plus, le principe de la diversité culturelle est désormais acquis, alors qu’une conférence des ministres de la Culture de la Francophonie est prévue pour l'année suivante. L'admission de l'Albanie et de la Macédoine comme membres associés a été perçue comme un résultat positif dans la constitution d'un bloc francophone dans les pays de l'Europe de l’Est.

IXe Sommet de Beyrouth (Liban): 18-20 octobre 2002

Le Sommet de Beyrouth qui devait se tenir en octobre 2001 a été reporté aux 18-20 octobre 2002 en raison de la situation internationale dans la région, suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis (World Trade Center de New York et Pentagone).

C'est le premier Sommet francophone tenu dans un pays arabe. La Francophonie a pris un certain virage politique à Beyrouth en condamnant tout recours au terrorisme et appelé à la conclusion d'une convention générale pour contrer ce fléau. Le Sommet a rappelé que le dialogue des cultures constitue une condition indispensable à la paix et permet de lutter contre l'exclusion, l'intolérance et le terrorisme. C'est dans cet esprit qu'elle a également abordé les questions liées au Proche-Orient, notamment celles touchant Israël, la Palestine et l'Irak, ainsi que celles concernant l'Afrique, plus particulièrement la Côte d'Ivoire.

Les chefs d'État et de gouvernement ont pris un engagement sans équivoque en faveur de la mise en application de la Déclaration de Bamako sur la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de la personne adoptée par la Francophonie en novembre 2000. Les chefs d'État et de gouvernement ont voulu également que la Déclaration de Beyrouth fasse état de leur résolution de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires afin d'éviter que le recours aux technologies de l'information et de la communication ne crée de nouvelles inégalités. Ils ont conséquemment convenus de la tenue d'une conférence ministérielle de la Francophonie sur les technologies de l'information et de la communication dans le courant de l'année 2003 et en vue d'assurer une participation active de la Francophonie au Sommet mondial sur la Société de l'information qui se tiendra à Genève (2003) puis à Tunis (2005).

Enfin, mentionnons que la République slovaque a été admise à la Francophonie à titre d'«observateur» lors du Sommet de Beyrouth. L'Algérie y a participé à titre d'invité spécial du gouvernement libanais. Enfin, le Sommet a décidé de resserrer les critères d'adhésion à la Francophonie, favorisant l'approfondissement plutôt que l'élargissement de l'Organisation tout en permettant l'octroi d'un statut d'«observateur» permanent aux pays francophiles intéressés.

Xe Sommet de Ouagadougou (Burkina): 26-27 novembre 2004

À l’occasion du Sommet de Ouagadougou, la Déclaration de Ouagadougou et un Cadre stratégique décennal (2005-2014) ont été adoptés. Ce sommet avait pour thème «La Francophonie, un espace solidaire pour un développement durable». Huit résolutions ont également été votées sur la Côte d'Ivoire, le Proche-Orient, le Fonds mondial de solidarité, le Sommet mondial sur la société de l'information, le fonds de solidarité numérique, le coton, l’aide aux pays les moins avancés dans le domaine de la diversité culturelle et la liberté de la presse. Le Sommet a admis en qualité de «membres associés», la principauté d'Andorre et la Grèce et, au titre de «observateurs», les cinq pays suivants: l'Arménie, l'Autriche, la Croatie, la Géorgie et la Hongrie. L'OIF rassemble désormais 49 États et gouvernements membres, quatre associés et dix observateurs.

XIe Sommet de Bucarest (Roumanie): septembre 2006

Ce Sommet se tenait sous le thème L'éducation et les nouvelles technologies de l'information. Les technologies de l’information sont devenues des outils indispensables dans le monde d'aujourd'hui. Mais l’accès à ces outils et leur usage sont inégalement répandus dans le monde, ce qui crée de grandes disparités. Il apparaît donc nécessaire d’œuvrer à combler ce fossé dans un esprit de solidarité. Le XIe Sommet se proposait de capitaliser et de mettre en œuvre les résultats d’un large processus de réflexion issu de l’ensemble des États et gouvernements membres de la Francophonie. Plusieurs autres sujets étaient également à l'ordre du jour, à savoir la situation des conflits dans le monde francophone, l'élection du secrétaire général de l'OIF. La fin des travaux a été couronnée par quatre grands actes : la reconduction d'Abdou Diouf à la tête du secrétariat général de l'OIF, l'organisation du prochain Sommet de la Francophonie en 2008 au Québec (Canada) et la ratification de la Convention sur la diversité culturelle à l'Unesco. À l'occasion du XIe Sommet, les chefs d'État et de gouvernement ont publié la Déclaration de Bucarest.

XIIe Sommet de Québec: octobre 2008

Le XIIe Sommet s'est déroulé à Québec (Canada), du 17 au 19 octobre, et coïncidait avec le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec par Samuel de Champlain (1608). Les quatre enjeux inscrits à l’ordre du jour ont abordés dans le cadre de séances thématiques et de tables rondes : démocratie et État de droit; gouvernance et solidarité économique; environnement; langue française. À cette occasion, les chefs d'État et de gouvernement se sont entendus sur la Déclaration de Québec.

XIIIe Sommet de Montreux (canton de Vaud, Suisse) : octobre 2010

Le Sommet de 2010 devait se dérouler à Madagascar, mais les représentants de l'OIF ont décidé de tenir ce sommet à Montreux en Suisse (canton de Vaud), car la situation politique à Madagascar — coup d’état ayant destitué le président Marc Ravalomanana — semblait trop incertaine, pour y tenir une assemblée réunissant des dizaines de chefs d'État. Le XIIIe Sommet de Montreux s'est tenu du 22 au 24 octobre. À cette occasion, cinq nouveaux États ont demandé le statut d'observateurs : les Émirats arabes unis, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, l’Estonie et la République dominicaine. L'OIF compte désormais 75 États et gouvernements, dont 56 membres et 19 observateurs. Les chefs d'État et de gouvernement se sont entendus sur la Déclaration de Montreux.

XIVe Sommet de Kinshasa : octobre 2012

Le Sommet de 2012 s'est tenu du 12 au 14 octobre à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). Les chefs d’État et de gouvernement de l'OIF se réunissaient autour du thème : «Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale». Le Sommet a également adopté une Politique intégrée de promotion de la langue française, ainsi qu'une nouvelle Stratégie numérique de la Francophonie. En marge du Sommet, l'OIF a signé un pacte linguistique avec l'Arménie, ainsi qu'une Convention avec le Vietnam, accords destinés à renforcer l’usage de la langue française dans ces deux pays. De plus, on peut lire deux documents issus du Sommet de Kinshasa:



- Déclaration de Kinshasa;



- Politique intégrée de promotion de la langue française.

XVe Sommet de Dakar : octobre 2014

Le prochain Sommet se déroulera au Sénégal, à Dakar. 7 Les États membres de la Francophonie

Les membres de la Francophonie sont ceux qui font partie des Sommets francophones. Le statut de membre de ce «club francophone» tient généralement du fait que le français est une langue officielle ou co-officielle dans un pays ou une région.

En réalité, les membres de la Francophonie ne sont pas tous officiellement francophones. Depuis le Sommet tenu à l’île Maurice en 1993, des pays non francophones se sont joints à la Francophonie: la Guinée équatoriale (1989), la Roumanie (langue officielle: roumain), la Bulgarie (langue officielle: bulgare), puis, en 1995, Saint-Thomas-et-Prince (langue officielle: portugais), la Guinée-Bissau (langue officielle: portugais), ainsi que la Moldavie (langue officielle: moldave), etc. Aujourd’hui, la Pologne, l’Albanie et la Macédoine sont devenus membres de la Francophonie, mais l'Algérie ne participe toujours pas à cet ensemble.

Lors du XIIe Sommet francophone de Québec d'octobre 2008, les États suivants étaient alors représentés: États membres (54)

Albanie, Andorre, Belgique, Belgique/Communauté française, Bénin, Bulgarie, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, Canada, Canada/Nouveau-Brunswick, Canada/Québec, Cap-Vert, Communauté française de Belgique, Comores, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Côte-d'Ivoire, Djibouti, Dominique, Égypte, France, Gabon, Grèce, Guinée, Guinée équatoriale, Guinée-Bissau, Haïti, Laos, Liban, Luxembourg, Macédoine, Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Moldavie, Monaco, Niger, République centrafricaine, Roumanie, Rwanda, Sainte-Lucie, São Tomé et Príncipe (Saint-Thomas-et-Prince), Sénégal, Seychelles, Suisse, Tchad, Togo, Tunisie, Vanuatu et Vietnam États associés (3)

Arménie, Chypre et Ghana

États observateurs (14)

Autriche, Croatie, Géorgie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Mozambique, Pologne, République tchèque, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Thaïlande et Ukraine

Au Sommet de Bucarest (2006), quatre pays avaient été admis comme membres «de plein droit»: la Grèce, l'Albanie, la Macédoine et la principauté d'Andorre. On avait alors admis deux nouveaux membres associés: Chypre et le Ghana. Au Sommet de Québec (2008), l'Arménie (État observateur) a été admise au statut de «membre associé»; la Lettonie et la Thaïlande ont été admises au statut d’«État observateur». L'admission de nouveaux pays à la Francophonie dépend finalement du vote unanime de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement ayant le français en partage.



Le statut d'invité spécial s'adresse aux collectivités territoriales des États non membres de la Francophonie qui en font la demande dans la mesure où elles manifestent leur volonté d'engagement dans la Francophonie en attestant leur volonté d’utiliser la langue française dans leur pays ou territoire.



Quant au statut d'observateur (p. ex., la Louisiane), il s'acquiert lorsque l'État ou le gouvernement qui le sollicite fait preuve d'un réel intérêt pour la Francophonie et ses valeurs, et manifeste la volonté de favoriser le développement de l'usage du français dans son pays.



De plus, selon l’article 10 de la Charte de la Francophonie, tout gouvernement peut, sur demande, être admis par la Conférence générale en qualité de membre associé, dans la mesure où il a obtenu une recommandation unanime de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF).



Tout État qui souhaiterait s'associer à certaines activités de l'Agence peut conclure avec celle-ci un accord fixant les modalités de sa participation auxdites activités.

De façon générale, les États et gouvernements membres de la Francophonie doivent satisfaire à des conditions minimales, comme l’officialisation de la langue française dans leur pays OU le statut du français comme langue dans l'enseignement (en tant que langue première ou en tant que langue seconde) OU l’utilisation du français dans les communications internationales, lorsque la langue nationale de l'État membre n'est pas reconnue comme langue de travail.

En réalité, le fait que le français ne soit pas la langue officielle du pays requérant ne constitue pas un obstacle à son adhésion. Toutefois, la place qu'occupe la langue française dans le pays candidat est un critère déterminant d'admissibilité. En 2012, la Guinée-Bissau, Madagascar et le Mali étaient suspendus des instances de la Francophonie.

On peut consulter la liste des États membres de la Francophonie, ainsi que leur statut respectif, en cliquant ICI, s.v.p.

7.1 Les États non francophones

Depuis quelques années, la Francophonie a accepté en son sein des pays non francophones, car plusieurs États ont déposé de nouvelles demandes d'adhésion, ce qui correspondait à la volonté des dirigeants de la Francophonie d'élargir la communauté francophone. Progressivement, les chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie ont en effet accepté dans leurs rangs des pays, alors que leur langue officielle n’est même pas le français. Voici le tableau de l'OIF :

On pourrait s'interroger sur la pertinence de ces nouvelles adhésions dont l'État n'utilise pas le français comme langue officielle ou co-officielle. Si le Cambodge (3000 francophones), le Vietnam (5100), la Bulgarie (200) ou l'Albanie (100) sont considérés comme des «pays francophones», il faudrait peut-être admettre la Grande-Bretagne (15 000) et surtout les États-Unis (3,4 millions), qui comptent un bien plus grand nombre de francophones et de francophiles; il y aurait aussi la province canadienne de l'Ontario (avec 488 000 francophones). Si l'Égypte (63 000 francophones dans le pays) en est un membre à part entière, pourquoi Israël (40 000 francophones) n'en fait pas partie, alors que ce pays compte près du quart de sa population comme francophone et que 55 0000 élèves étudient le français comme langue étrangère, sans oublier que 1,6 million d'Israéliens connaissent le français comme langue seconde? On pourrait parler aussi de l'Algérie qui compte un grand nombre de francophones (langue première et langue seconde: 21 millions), mais qui a toujours boudé les Sommets francophones. Mais l'entrée d'Israël dans la Francophonie n'est pas pour demain, car celle-ci est devenue une tribune pour certains États arabes qui s'opposeraient à l'admission d'Israël, préférant plutôt le Ghana (anglais), le Soudan (arabe) ou la Thaïlande (thaï), des États qui n'ont aucun lien historique avec la francophonie, sans compter la Serbie, la Slovénie ou la Slovaquie, voire le Qatar et l'Uruguay.

- Les anciennes colonies ou anciens protectorats français

Plusieurs anciennes colonies ou anciens protectorats français ont maintenu de forts liens culturels, parfois des liens économiques, voire politiques, avec la France. C’est le cas de pays comme le Liban, l'île Maurice, le Maroc, la Tunisie, le Cambodge, le Laos et le Vietnam. Autrement dit, ce sont des raisons historiques qui expliquent l’intégration de ces pays dans la Francophonie. Quant à l’Égypte et à la Pologne, ce sont notamment les aléas de l'histoire napoléonienne qui ont permis des liens particuliers avec la France. Dans tous ces États, le gouvernement s’est engagé à maintenir et à promouvoir l’enseignement du français dans ses écoles publiques et à utiliser le français dans les communications internationales, lorsque la langue nationale n’est pas reconnue comme langue de travail.

- La proximité géographique des pays francophones

De plus, en raison de la proximité géographique de plusieurs pays francophones, la Dominique (anglais) et Sainte-Lucie (anglais) aux Antilles, ou des pays d’Afrique comme la Guinée-Bissau (portugais), la Guinée équatoriale (espagnol), le Cap-Vert (portugais) et Saint-Thomas-et-Prince (portugais) entretiennent des liens culturels et économiques très importants avec leurs voisins francophones. Ces pays sont tous enclavés par des États dont la langue officielle est le français. C’est pour cette raison que, dans les écoles secondaires, ces gouvernements ont développé l'enseignement du français comme langue seconde.

- Les pays du bloc de l'Est

L'adhésion de l'Albanie, de la Bulgarie, de la Macédoine, de la Moldavie et de la Roumanie semble faire plus problème... dans la mesure où l'on ne perçoit que les enjeux... linguistiques.

Ces États sont situés dans l’ancienne Europe de l’Est et étaient sous la «protection» de l’ex-URSS. Pour eux, faire partie du «club international» de la Francophonie, c’est une façon de s’affranchir de leurs anciens alliés et une occasion d’en trouver d’autres, plus accommodants.

Ces pays espèrent ainsi que leur entrée dans la Francophonie les aidera à préparer leur intégration à l'Europe. En attendant, ils misent sur les échanges économiques et culturels avec la France et les autres pays francophones influents. Pour la Francophonie, c’est une façon d’élargir l’influence francophone en tissant des liens politiques qui ne tarderont pas à se matérialiser, au plan de l’enseignement du français, dans les universités et lycées (ou collèges) de ces pays. En d'autres termes, on pourrait dire que participer à la Francophonie pourrait être une façon de se placer les pieds sur la scène internationale; d'autres diraient une façon de se faire voir. Pendant que des pays s’associent à la Francophonie, ils rendent l’influence américaine moins forte dans le monde. On aura intérêt à cliquer ici pour lire la documentation relative à la participation des pays de l’Est à la Francophonie. La république d'Arménie a fait une demande pour devenir membre de la Francophonie.

L'admission du Qatar comme État associé dan la Francophonie est plus nébuleux. Les représentants du Qatar ont fait valoir que l'enseignement du français a été rétabli dans les établissements publics qataris depuis la rentrée 2012, sans oublier le lancement en 2010 d'une radio francophone depuis Doha. Le Qatar, monarchie pétrolière et gazière du Golfe, a aussi investi massivement en France dans le secteur sportif, l'achat de droits de diffusion de télé, le marché de l'art et la mode. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, avait récemment souhaité la bienvenue aux investisseurs qataris.

7.2 Les justifications

Beaucoup de francophones trouvent très curieux qu’on ait accepté des pays tels que la Bulgarie ou la Macédoine dans la Francophonie. Ils craignent que la Francophonie perde de la crédibilité en diluant ainsi ce forum international. Vu sous cet angle, ce sont uniquement des considérations linguistiques qui entrent en jeu. Or, il existe d’autres raisons, celles-là d’ordre historique, éducatif, scientifique, économique, politique et idéologique, qui comptent parfois davantage que les simples questions linguistiques.

Il est vrai que pour la France, qui en est le principal bailleur de fonds avec le Canada, l'Organisation internationale la Francophonie est probablement une façon de se laisser croire qu'elle est encore à la tête d'un empire tout en faisant de bonnes affaires avec des pays pauvres.

Ainsi, pour la France, la Francophonie ne constitue pas avant tout un enjeu linguistique comme elle l'est chez certains de ses partenaires, surtout chez les Canadiens. La France considère que plus il y aura de gens dans le monde à partager sa langue, ses idées, un peu de sa culture et des autres cultures francophones, plus elle en retirera des avantages culturels, mais surtout des avantages économiques et politiques. Pour la France, le véritable enjeu consiste à promouvoir sur le plan international le multilinguisme, afin d'éviter l’uniformisation et l’hégémonie de l’anglais dans le monde.

Pour ce faire, il faut des alliances avec ceux qui parlent espagnol, italien, allemand, polonais, albanais, etc., et instituer des coopérations internationales afin que le français soit enseigné à l'étranger parmi les langues étrangères. Lorsque l’apprentissage d’une seule langue internationale est imposé dans un pays, c’est toujours l’anglais qui gagne à ce jeu, tandis que le nombre d'enfants apprenant le français régresse nécessairement. Un pays qui choisit le français comme première ou deuxième langue étrangère indique sa volonté d'en faire l'une des bases de sa culture. D’ailleurs, lorsqu’un État impose plus d’une langue étrangère, l’apprentissage du français augmente toujours. Bref, les représentants de la Francophonie considèrent que l'action en faveur de la francophonie ne consiste pas seulement à défendre le français, mais aussi à défendre et promouvoir le multilinguisme.

Afin de donner une bonne idée des accords de coopération entre ces pays et la Francophonie, on aura grand intérêt à lire le Décret no 99-62 du 25 janvier 1999 portant publication de l'accord de coopération culturelle, éducative, scientifique et technique entre le gouvernement de la République française et le gouvernement macédonien. Ce document illustre les possibilités remarquables que favorise l’intégration de certains pays non francophones au sein de la Francophonie.

Évidemment, l'adhésion des pays non francophones tient à des raisons éminemment politiques. Contrairement aux pays membres du Commonwealth, qui ont une langue et des institutions communes, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) reste un organisme strictement politique. Il n'en demeure pas moins qu'il est possible que les Sommets de la Francophonie rendent un jour un mauvais service à la langue française. Cette assemblée bourrée de dictateurs et d'autocrates et qui, en plus, regroupe une majorité de pays dont la population n'a pas le français comme langue maternelle, risque un jour de desservir l'image de la Francophonie. Il faut même prévoir le jour où les États non francophones vont demander d'utiliser comme langue de travail soit l'anglais soit leur langue nationale en lieu et place du français. Les tractations en ce sens ont déjà commencé lors du Sommet de Bucarest (2006). Il y a fort à parier que les «langues partenaires» vont vouloir leur place et, le jour où par exemple l'anglais s'introduira dans l'OIF, le français reculera ensuite. C'est toujours ainsi que cela se passe dans toutes les organisations internationales. 8 Les organisations internationales

Outre les «Sommets francophones», les États francophones ont créé de nombreuses organisations dont les suivantes:



- l'AUPELF (dont le siège est à Montréal): agence francophone pour l'enseignement supérieur et la recherche qui œuvre au développement de la «francophonie scientifique» (c'est-à-dire de l'usage du français dans le domaine scientifique) au moyen d'une «université sans murs», l'Université des réseaux d'expression française (UREF) ;



- le Consortium des télévisions francophones, TV5, avec ses composantes européenne, nord-américaine et africaine;



- la Conférence des ministres de l'Éducation des pays ayant en commun l'usage du français (CONFEMEN);



- la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports des pays d'expression française (CONFEJES);



- la Conférence des ministres de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (CONFEMER);



- l'Assemblée internationale des parlementaires de langue française (AIPLF);



- l'Union internationale des journalistes et de la presse de langue française (UIJPLF), première organisation se réclamant de la francophonie (en 1996, elle regroupe 2000 journalistes de 80 pays);



- le Haut Comité (français) pour la défense et l'expansion de la langue française;



- la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF);



- l'Association internationale des maires et responsables des capitales et métropoles partiellement ou entièrement francophones (AIMF);



- ACCT : Agence de la Francophonie, unique organisation intergouvernementale de la Francophonie et point de rencontre entre l'Afrique, l'Amérique, l'Asie, l'Europe, le Maghreb, le Makhrek et l'Océanie, l'ACCT, devenue en 1996, Agence de la Francophonie, est née d'un idéal: celui de créer, à partir de ses composantes multiculturelles et complémentaires, une communauté qui fasse entendre sa voix dans le dialogue mondial.




La Francophonie d’aujourd’hui apparaît comme une organisation internationale multilingue et disparate. La Francophonie est une communauté multilingue parce que tous les États francophones sont, à l'exception de la France, en situation de bilinguisme ou de multilinguisme. Partout, la langue française est en situation de concurrence avec d'autres langues, que ce soit des langues africaines ou nationales, l'arabe, l'anglais, etc.

La Francophonie est disparate (comme le Commonwealth) parce qu'elle ne réunit plus seulement des pays, mais aussi des États non souverains ainsi que des États non francophones, qui veulent coopérer aux plans éducatif, culturel, technique et scientifique. L’accent est mis sur le français comme langue véhiculaire, même dans les pays où le français ne joue qu’un rôle secondaire – Liban, Laos, Bulgarie, Moldavie, Cap-Vert, Roumanie, Égypte, Saint-Thomas-et-Prince, Djibouti, Vietnam, Guinée équatoriale. Cependant, il ne faut pas oublier le facteur «prestige» qui encourage certains États ou pays à participer aux sommets francophones. Dans certains cas, comme on l’a vu, des considérations économiques sont liées à ces rencontres internationales où les États riches – France/Canada – se livrent à une surenchère au bénéfice ou aux dépens des États pauvres.

Néanmoins, les connotations négatives inévitables sont facilement dissipées par des pratiques pluralistes de dialogue des cultures, ce qui ne peut qu’apporter un enrichissement à tous. C’est là l’un des défis auquel est confrontée la coopération francophone et de son issue dépend l’état de la Francophonie elle-même.

Dernière mise à jour: 21 nov. 2012

On peut consulter le texte de la Charte de la Francophonie.



Menu Francophonie




***************Charte de la Francophonie****************



adoptée par la Conférence ministérielle de la Francophonie



Antananarivo, le 23 novembre 2005

Préambule

La Francophonie doit tenir compte des mutations historiques et des grandes évolutions politiques, économiques, technologiques et culturelles qui marquent le XXIe siècle pour affirmer sa présence et son utilité dans un monde respectueux de la diversité culturelle et linguistique, dans lequel la langue française et les valeurs universelles se développent et contribuent à une action multilatérale originale et à la formation d’une communauté internationale solidaire.



La langue française constitue aujourd’hui un précieux héritage commun qui fonde le socle de la Francophonie, ensemble pluriel et divers. Elle est aussi un moyen d’accès à la modernité, un outil de communication, de réflexion et de création qui favorise l’échange d’expériences.



Cette histoire, grâce à laquelle le monde qui partage la langue française existe et se développe, est portée par la vision des chefs d’État et de gouvernement et par les nombreux militants de la cause francophone et les multiples organisations privées et publiques qui, depuis longtemps, oeuvrent pour le rayonnement de la langue française, le dialogue des cultures et la culture du dialogue.



Elle a aussi été portée par l’Agence de coopération culturelle et technique, seule organisation intergouvernementale de la Francophonie issue de la Convention de Niamey en 1970, devenue l’Agence de la Francophonie après la révision de sa charte à Hanoi, en 1997.



Afin de donner à la Francophonie sa pleine dimension politique, les chefs d’État et de gouvernement, comme ils en avaient décidé à Cotonou en 1995, ont élu un Secrétaire général, clé de voûte du système institutionnel francophone, de même que la Conférence ministérielle, en 1998 à Bucarest, a pris acte de la décision du Conseil permanent d’adopter l’appellation « Organisation internationale de la Francophonie ».



À Ouagadougou, en 2004, réunis en Xe Sommet, les chefs d’État et de gouvernement ont approuvé les nouvelles missions stratégiques de la Francophonie et ont pris la décision de parachever la réforme institutionnelle afin de mieux fonder la personnalité juridique de l’Organisation internationale de la Francophonie et de préciser le cadre d’exercice des attributions du Secrétaire général.



Tel est l’objet de la présente Charte, qui donne à l’ACCT devenue Agence de la Francophonie, l’appellation d’Organisation internationale de la Francophonie.

Titre I : Des objectifs

Article 1 : Objectifs



La Francophonie, consciente des liens que crée entre ses membres le partage de la langue française et des valeurs universelles, et souhaitant les utiliser au service de la paix, de la coopération, de la solidarité et du développement durable, a pour objectifs d’aider : à l’instauration et au développement de la démocratie, à la prévention, à la gestion et au règlement des conflits, et au soutien à l’État de droit et aux droits de l’Homme ; à l’intensification du dialogue des cultures et des civilisations ; au rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle ; au renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor de leurs économies ; à la promotion de l’éducation et de la formation. Le Sommet peut assigner d’autres objectifs à la Francophonie.



La Francophonie respecte la souveraineté des États, leurs langues et leurs cultures. Elle observe la plus stricte neutralité dans les questions de politique intérieure.



Les institutions de la présente Charte concourent, pour ce qui les concerne, à la réalisation de ces objectifs et au respect de ces principes.

Titre II : De l’organisation institutionnelle

Article 2 : Institutions et opérateurs

Les institutions de la Francophonie sont :

1. Les instances de la Francophonie :

- La Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, ci-après appelée le « Sommet » ; - La Conférence ministérielle de la Francophonie, ci-après appelée « Conférence ministérielle » ; - Le Conseil permanent de la Francophonie, ci-après appelé « Conseil permanent ».

2. Le Secrétaire général de la Francophonie.

3. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).



4. L’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), qui est l’Assemblée consultative de la Francophonie.



5. Les opérateurs directs et reconnus du Sommet, qui concourent, dans les domaines de leurs compétences, aux objectifs de la Francophonie tels que définis dans la présente Charte :



- l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) ;



- TV5, la télévision internationale francophone ;



- l’Université Senghor d’Alexandrie ;



- l’Association internationale des maires et responsables des capitales et des métropoles partiellement ou entièrement francophones (AIMF).

6. Les Conférences ministérielles permanentes : la Conférence des ministres de l’Éducation des pays ayant le français en partage (Confémen) et la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports des pays ayant le français en partage (Conféjes).



Article 3 : Sommet



Le Sommet, instance suprême de la Francophonie, se compose des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage. Il se réunit tous les deux ans.



Il est présidé par le chef d’État ou de gouvernement du pays hôte du Sommet jusqu’au Sommet suivant.



Il statue sur l’admission de nouveaux membres de plein droit, de membres associés et de membres observateurs à l’OIF.



Il définit les orientations de la Francophonie de manière à assurer son rayonnement dans le monde.



Il adopte toute résolution qu’il juge nécessaire au bon fonctionnement de la Francophonie et à la réalisation de ses objectifs.



Il élit le Secrétaire général, conformément aux dispositions de l’article 6 de la présente Charte.



Article 4 : Conférence ministérielle



La Conférence ministérielle se compose de tous les membres du Sommet. Chaque membre est représenté par le ministre des Affaires étrangères ou le ministre chargé de la Francophonie, ou son délégué. Le Secrétaire général de la Francophonie siège de droit à la Conférence ministérielle, sans prendre part au vote.



La Conférence ministérielle est présidée par le ministre des Affaires étrangères ou le ministre chargé de la Francophonie du pays hôte du Sommet, un an avant et un an après celui-ci.



La Conférence ministérielle se prononce sur les grands axes de l’action multilatérale francophone.



La Conférence ministérielle prépare le Sommet. Elle veille à l’exécution des décisions arrêtées par le Sommet et prend toutes initiatives à cet effet. Elle adopte le budget et les rapports financiers de l’OIF ainsi que la répartition du Fonds multilatéral unique.



La Conférence ministérielle nomme le Commissaire aux comptes de l’OIF et du FMU. Sur saisine d’un État membre ou d’un gouvernement participant, la Conférence ministérielle demande au Secrétaire général de fournir toute information concernant l’utilisation du Fonds.

La Conférence ministérielle définit les conditions dans lesquelles les commissaires aux comptes des opérateurs sont appelés à coopérer avec le Commissaire aux comptes de l’OIF et du FMU.



La Conférence ministérielle recommande au Sommet l’admission de nouveaux membres et de nouveaux membres associés ou observateurs, ainsi que la nature de leurs droits et obligations.



La Conférence ministérielle fixe les barèmes des contributions statutaires à l’OIF. La Conférence ministérielle peut décider de déplacer le siège de l’OIF. La Conférence ministérielle nomme les liquidateurs.



La Conférence ministérielle crée tout organe subsidiaire nécessaire au bon fonctionnement de l’OIF.



Les modalités de fonctionnement de la Conférence ministérielle sont précisées dans son Règlement intérieur.



Article 5 : Conseil permanent de la Francophonie



Le Conseil permanent est l’instance chargée de la préparation et du suivi du Sommet, sous l’autorité de la Conférence ministérielle.



Le Conseil permanent est composé des représentants personnels dûment accrédités par les chefs d’États ou de gouvernements membres du Sommet.



Le Conseil permanent est présidé par le Secrétaire général de la Francophonie. Il se prononce sur ses propositions et le soutient dans l’exercice de ses fonctions.



Le Conseil permanent de la Francophonie a pour missions :

  • - de veiller à l’exécution des décisions prises par la Conférence ministérielle ;
  • - d’examiner les propositions de répartition du FMU ainsi que l’exécution des décisions d’affectation ;
  • - d’examiner les rapports financiers et les prévisions budgétaires de l’OIF ;
  • - d’examiner et d’adopter l’ordre du jour provisoire des réunions de la Conférence ministérielle ;
  • - de faire rapport à la Conférence ministérielle sur l’instruction des demandes d’adhésion ou de modification de statut ;
  • - d’exercer son rôle d’animateur, de coordonnateur et d’arbitre. Il dispose à cet effet des commissions suivantes : la commission politique, la commission économique, la commission de coopération et de programmation, et la commission administrative et financière. Ces commissions sont présidées par un représentant d’un État ou d’un gouvernement membre, qu’il désigne sur proposition de la commission concernée ;
  • - d’adopter le statut du personnel et le règlement financier ;
  • - d’examiner et d’approuver les projets de programmation ;
  • - de procéder aux évaluations des programmes des opérateurs ; de nommer le Contrôleur financier ;
  • - de remplir toute autre mission que lui confie la Conférence ministérielle.

En tant que de besoin, le Secrétaire général réunit le Conseil permanent.



Les modalités de fonctionnement du Conseil permanent sont fixées par son Règlement intérieur.



Article 6 : Secrétaire général



Le Secrétaire général de la Francophonie préside le Conseil de coopération. Il est représenté dans les instances des opérateurs. Il dirige l’Organisation internationale de la Francophonie.



Le Secrétaire général est élu pour quatre ans par les chefs d’État et de gouvernement. Son mandat peut être renouvelé. Il est placé sous l’autorité des instances.



Le statut du Secrétaire général a un caractère international. Le Secrétaire général ne demande ni ne reçoit d’instructions ou d’émoluments d’aucun gouvernement ni d’aucune autorité extérieure.



Il est responsable du Secrétariat de toutes les instances de la Francophonie, aux sessions desquelles il assiste.



Il préside le Conseil permanent, dont il prépare l’ordre du jour. Il ne prend pas part au vote. Il veille à la mise en œuvre des mesures adoptées, dont il rend compte.



Le Secrétaire général est le représentant légal de l’OIF. À ce titre, il engage l’Organisation et signe les accords internationaux. Il peut déléguer ses pouvoirs.



Le Secrétaire général rend compte au Sommet de l’exécution de son mandat.



Le Secrétaire général nomme le personnel et ordonne les dépenses. Il est responsable de l’administration et du budget de l’OIF dont il peut déléguer la gestion.



Le Secrétaire général est chargé de l’organisation et du suivi des conférences ministérielles sectorielles décidées par le Sommet.



Article 7 : Fonctions politiques



Le Secrétaire général conduit l’action politique de la Francophonie, dont il est le porte-parole et le représentant officiel au niveau international.



Il exerce ses prérogatives dans le respect de celles du président en exercice du Sommet et du président de la Conférence ministérielle.



Le Secrétaire général se tient informé en permanence de l’état des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone.

En cas d’urgence, le Secrétaire général saisit le Conseil permanent et, compte tenu de la gravité des événements, le président de la Conférence ministérielle, des situations de crise ou de conflit dans lesquelles des membres peuvent être ou sont impliqués. Il propose les mesures spécifiques pour leur prévention, leur gestion et leur règlement, éventuellement en collaboration avec d’autres organisations internationales.



Article 8 : Fonctions en matière de coopération



Le Secrétaire général propose aux instances, conformément aux orientations du Sommet, les axes prioritaires de l’action francophone multilatérale. Il le fait en concertation avec les opérateurs.



Il propose la répartition du FMU et il ordonne les décisions budgétaires et financières qui y sont relatives.



Le Secrétaire général est responsable de l’animation de la coopération multilatérale francophone financée par le FMU.



Dans l’accomplissement de ces fonctions, il nomme, après consultation du CPF, un Administrateur chargé d’exécuter, d’animer et de gérer la coopération intergouvernementale multilatérale, ainsi que d’assurer, sous son autorité, la gestion des affaires administratives et financières. L’Administrateur propose au Secrétaire général les programmes de coopération de l’OIF qui sont définis dans le cadre des décisions du Sommet. Il est chargé de leur mise en œuvre. Il participe aux travaux des instances. Il contribue à la préparation de la Conférence des organisations internationales non gouvernementales, ainsi qu’à l’organisation et au suivi des conférences ministérielles sectorielles décidées par le Sommet et confiées à l’OIF. L’Administrateur est nommé pour quatre ans et sa mission peut être renouvelée. Il exerce ses fonctions par délégation du Secrétaire général.



Le Secrétaire général évalue l’action de coopération intergouvernementale francophone, telle que décidée. Il veille à l’harmonisation des programmes et des actions de l’ensemble des opérateurs directs reconnus.



À cette fin, il préside un Conseil de coopération, qui réunit l’Administrateur de l’OIF, les responsables des opérateurs ainsi que de l’APF. Il exerce ces fonctions avec impartialité, objectivité et équité. Le Conseil de coopération assure, de manière permanente, la cohérence, la complémentarité et la synergie des programmes de coopération des opérateurs.



Article 9 : Organisation internationale de la Francophonie



L’Agence de coopération culturelle et technique créée par la Convention de Niamey du 20 mars 1970 et devenue l’Agence de la Francophonie, prend l’appellation « Organisation internationale de la Francophonie ».



L’Organisation internationale de la Francophonie est une personne morale de droit international public et possède la personnalité juridique.

L’OIF peut contracter, acquérir, aliéner tous biens mobiliers et immobiliers, ester en justice ainsi que recevoir des dons, legs et subventions des gouvernements, des institutions publiques ou privées, ou des particuliers.



Elle est le siège juridique et administratif des attributions du Secrétaire général.



L’OIF remplit toutes tâches d’étude, d’information, de coordination et d’action. Elle est habilitée à faire tout acte nécessaire à la poursuite de ses objectifs.



L’OIF collabore avec les diverses organisations internationales et régionales sur la base des principes et des formes de coopération multilatérale reconnus.



L’ensemble du personnel de l’OIF est régi par son propre statut et règlement du personnel, dans le respect du règlement financier. Le statut du personnel a un caractère international.



Le siège de l’Organisation internationale de la Francophonie est fixé à Paris.



Article 10 : États et gouvernements membres, membres associés et observateurs



Les États parties à la Convention de Niamey sont membres de l’OIF. En outre, la présente Charte ne porte pas préjudice aux situations existantes en ce qui concerne la participation d’États et de gouvernements tant aux instances de l’Organisation internationale de la Francophonie qu’aux instances de l’Agence de la Francophonie.



Tout État qui n’est pas devenu partie à la Convention dans les conditions prévues aux articles 4 et 5 de celle-ci, devient membre de l’OIF s’il a été admis à participer au Sommet.



Dans le plein respect de la souveraineté et de la compétence internationale des États membres, tout gouvernement peut être admis comme gouvernement participant aux institutions, aux activités et aux programmes de l’OIF, sous réserve de l’approbation de l’État membre dont relève le territoire sur lequel le gouvernement participant concerné exerce son autorité, et selon les modalités convenues entre ce gouvernement et celui de l’État membre.



La nature et l’étendue des droits et obligations des membres, des membres associés et des observateurs sont déterminées par le texte portant statut et modalités d’adhésion.



Tout membre peut se retirer de l’OIF en avisant le gouvernement du pays qui exerce la présidence du Sommet ou le gouvernement du pays où est fixé le siège de l’OIF, au moins six mois avant la plus proche réunion du Sommet. Le retrait prend effet à l’expiration du délai de six mois suivant cette notification.



Toutefois, le membre concerné demeure tenu d’acquitter le montant total des contributions dont il est redevable.



Article 11 : Représentations permanentes de l’OIF



Sur proposition du Secrétaire général, la Conférence ministérielle peut établir des représentations dans les diverses régions géographiques de l’espace francophone et auprès d’institutions internationales, et décider de manière équilibrée du lieu, de la composition, ainsi que des fonctions et du mode de financement de ces représentations.

Titre III : Des dispositions diverses

Article 12 : De la Conférence des organisations internationales non gouvernementales et des organisations de la société civile



Tous les deux ans, le Secrétaire général de la Francophonie convoque une conférence des organisations internationales non gouvernementales, conformément aux directives adoptées par la Conférence ministérielle.



Article 13 : Langue



La langue officielle et de travail des institutions et opérateurs de la Francophonie est le français.



Article 14 : Interprétation de la Charte



Toute décision relative à l’interprétation de la présente Charte est prise par la Conférence ministérielle de la Francophonie.



Article 15 : Révision de la Charte



La Conférence ministérielle a compétence pour amender la présente Charte.



Le gouvernement de l’État sur le territoire duquel est fixé le siège de l’OIF notifie à tous les membres ainsi qu’au Secrétaire général toute révision apportée à la présente Charte.



Article 16 : Dissolution L’OIF est dissoute :

- soit si toutes les parties à la Convention, éventuellement sauf une, ont dénoncé celle-ci ; - soit si la Conférence ministérielle de la Francophonie en décide la dissolution.

En cas de dissolution, l’OIF n’a d’existence qu’aux fins de sa liquidation et ses affaires sont liquidées par des liquidateurs, nommés conformément à l’article 4, qui procéderont à la réalisation de l’actif de l’OIF et à l’extinction de son passif. Le solde actif ou passif sera réparti au prorata des contributions respectives.



Article 17 : Entrée en vigueur



La présente Charte prend effet à partir de son adoption par la Conférence ministérielle de la Francophonie.






Page précédente

Menu Francophonie

Accueil: aménagement linguistique dans le monde

lire la suite

___Goma : crier haro sur la monusco, trop facile... Goma fait la morte face aux rebelles -- La force onusienne en question? Censés empêcher que la ville tombe aux mains des rebelles, […]

Goma : crier haro sur la monusco, trop facile

BRAECKMAN,COLETTE

Mardi 27 novembre 2012

Face au désastre militaire, politique et humain que représentent la chute de Goma et la reprise de la guerre au Kivu, l’unanimité est facile : chacun s’emploie à crier haro sur la Monusco, la Mission des Nations unies chargée de stabiliser le Congo. Censés empêcher que la ville tombe aux mains des rebelles, les Casques bleus auraient dramatiquement échoué. De tous côtés, y compris auprès de notre ministre des Affaires étrangères, on exige désormais que leur mandat soit, une fois de plus, durci et renforcé. La réalité est cependant plus complexe que le simple constat d’échec : alors qu’elle est une indispensable partenaire de la force onusienne, l’armée congolaise a démontré à quel point elle était minée de l’intérieur. Au fil des accords de paix successifs garantissant l’impunité et l’intégration de groupes armés, elle a été infiltrée par des personnages douteux, liés à des réseaux mafieux internes ou à des forces étrangères. Il a fallu qu’un rapport d’experts le mette nommément en cause et l’accuse d’avoir vendu des armes pour que le chef de l’armée de terre, le général Amisi, soit enfin suspendu par le président Kabila qui l’avait longtemps protégé et promu. Flanquée d’un tel allié, que pouvait faire la force onusienne ? Par ailleurs, aucun pays occidental n’entend fournir de troupes à la Monusco, ce qui oblige les Nations unies à recruter en Inde, au

Népal, au Pakistan, des hommes qui n’ont aucune affinité avec l’Afrique centrale et surtout aucune envie, quel que soit le mandat de leur mission, de mettre leur vie en danger. Dans le cas de la Belgique, les conclusions de la commission Rwanda recommandent de ne plus envoyer de troupes dans nos anciennes colonies. Pourquoi faut-il que la lâcheté qu’a représentée le retrait des 500 Casques bleus belges qui se trouvaient à Kigali en 1994 justifie, aujourd’hui encore, une autre lâcheté, l’abandon des civils congolais ?

Car si des militaires belges pouvaient être déployés au Kivu, dans le cadre ou non des Nations unies, ils pourraient certainement y tenir un rôle dissuasif, dotés qu’ils seraient d’un capital de confiance et d’une capacité de renseignement bien supérieurs aux atouts dont ils disposaient hier en Afghanistan. Et même si la Belgique refuse de déployer des hommes au sol, pourquoi ne fournirait-elle pas à l’ONU l’appui de ses drones, des engins qui pourraient photographier la frontière entre le Rwanda et le Congo, avec bien plus d’efficacité qu’une hypothétique « force neutre » ?

  • Goma fait la morte face aux rebelles

BRAECKMAN,COLETTE

Page 17

Mardi 27 novembre 2012 RDC Véhicules, enfants, liquidités : tout a été « planqué » dans la crainte des pillages

Alors qu’expirait l’ultimatum émis dimanche à Kampala par la Conférence internationale des pays des Grands Lacs (CIRGL) enjoignant aux rebelles du M23 de quitter dans les 48 heures la capitale du Nord-Kivu, Goma a connu une journée de calme inhabituel. Les commerçants ont gardé leurs boutiques fermées et tous les propriétaires de véhicules se sont abstenus de circuler. « Nous craignons qu’avant de quitter la ville sous la pression internationale, les rebelles ne tentent de s’emparer d’un maximum de biens », nous a assuré, par téléphone, un notable de Goma, précisant que les jours précédents, « des dizaines de véhicules publics avaient été emportés : une quarantaine de camions que l’Union européenne avait donnés à l’Office des routes, des voitures offertes par la Chine à la mairie de Goma, une trentaine de jeeps destinées aux députés provinciaux. Ces véhicules auraient été emmenés vers le Nord, en direction de Kibumba puis de Rushuru, le fief des rebelles ».

Quant aux banques de la place, elles sont restées fermées elles aussi, craignant d’être dévalisées, et cela malgré les objurgations du M23 qui avait sommé les opérateurs économiques de reprendre leurs activités. Certains établissements avaient été attaqués par les militaires, mais ces derniers sont repartis bredouilles, les liquidités étant, pour l’essentiel, logées à la Banque centrale dans des coffres dont les codes n’étaient en possession que d’une dizaine de personnes, qui ont toutes pris la fuite. Par contre, de nombreux témoins nous ont relaté des actes de pillage : « Dans des camions et des jeeps, on a chargé jusqu’aux WC et aux lavabos et les entrepôts de l’OFIDA (Office des douanes) ont été vidés par les rebelles ». En outre, vingt-deux magistrats ont préféré fuir Goma pour Bukavu, d’où ils ont été acheminés sur Kinshasa. Quant au gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, il s’est réfugié dans la capitale tandis que l’administration provinciale s’est repliée sur Beni.

Les écoles de Goma sont elles aussi restées fermées, dans la crainte que les garçons soient recrutés de force comme enfants-soldats.

Cette crainte est renforcée par de nombreuses disparitions inexpliquées et certaines informations relèvent que des jeunes garçons auraient été enlevés et amenés dans le camp militaire de Rumangabo pour y recevoir une formation militaire. Quant aux défenseurs des droits de l’homme et aux militants de la société civile, ils vivent dans la terreur, redoutant de faire l’objet d’exécutions ciblées.

La situation économique de Goma a été aggravée par l’arrêt du trafic sur le lac Kivu, tous les bateaux faisant la navette entre Goma et Bukavu ayant été mis à l’abri dans la capitale du Sud-Kivu. Si dans les villes, les prix des denrées alimentaires ont explosé, les habitants de l’île d’Idjui, quant à eux, redoutent la famine, les approvisionnements, qui se faisaient exclusivement par bateau, ayant été stoppés lors de la chute de Goma.

A l’extérieur de la ville, la situation est plus dramatique encore : par dizaines de milliers, des civils fuient dans tous les sens, vers Minova, vers Sake, vers Goma, changeant de direction au fil des combats ou des informations contradictoires et les déplacés sont totalement privés d’eau potable. De tels mouvements de population font redouter une épidémie de choléra, endémique dans la région. Dans la ville de Goma, c’est l’ICCN (Institut congolais chargé de la gestion des parcs naturels) qui a installé quatre pompes à eau fonctionnant sur générateurs, afin de parer au plus pressé.

Sur le plan militaire, troupes rebelles et gouvernementales se font face à Kirotshe, une localité, avec Minova, représente un « verrou » sur la route de Bukavu.

La situation militaire et politique provoque d’ailleurs des dissensions au sein des forces rebelles : les militaires de l’« armée révolution du Congo », nouveau nom que se sont donné les combattants du M23, seraient en opposition avec la branche politique du mouvement, dirigée par le pasteur Jean-Marie Buniga Rugenero, membre des Eglises de réveil. Selon certaines sources, les soldats rebelles, grisés par la victoire remportée à Goma, seraient prêts à s’emparer de Bukavu au Sud et de Béni au Nord alors qu’à Kampala, la branche politique du mouvement, moyennant une négociation avec le président Kabila et le retour aux accords conclus en 2009, a été sommée par le CIRGL de se retirer jusqu’à 20 km au nord de la ville.

lire la suite

___La fin de Mugabe au Zimbabwe.. Le pouvoir prêt à changer de mains. Promis à la défaite, celui-ci voudrait éviter l’humiliation que constituerait l’organisation d’un deuxième tour.

La fin de Mugabe au Zimbabwe

BRAECKMAN,COLETTE

Mercredi 2 avril 2008

Le président zimbabwéen Robert Mugabe n’attendra sans doute pas les résultats officiels des élections générales pour décider de son avenir : ses partisans et ceux de l’opposant Morgan Tsvangirai, qui semble bien avoir remporté le scrutin, négocieraient une sortie « honorable » pour le vieux chef d’État. Promis à la défaite, celui-ci voudrait éviter l’humiliation que constituerait l’organisation d’un deuxième tour.

Morgan Tsvangirai a refusé, mardi, de proclamer sa victoire malgré des résultats partiels qui lui restent très favorables. Il a aussi nié l’existence de négociations. Mais la pression internationale est telle que la fin de règne de Robert Mugabe semble inéluctable.

P.9 nos informations Le pouvoir prêt à changer de mains Zimbabwe Robert Mugabe négocierait son abandon du pouvoir avec Tsvaringai

Coup de forcE, deuxième tour ou accord négocié : l’issue définitive des élections n’est pas encore connue

Quelle que soit l’issue des pourparlers et des pressions diplomatiques, une page d’histoire se tourne au Zimbabwe : Robert Gabriel Mugabe, héros de la lutte de libération, dirigeant exemplaire durant les premières années de son règne avant de se transformer en dictateur atrabilaire, a perdu le pouvoir quasi absolu qu’il exerçait depuis 1980. Même si la Commission électorale tarde à annoncer le résultat définitif des élections, l’évidence s’est déjà imposée : l’opposition, menée par Morvan Tsvangirai, le leader du Mouvement pour un changement démocratique, l’emporte avec une marge qu’aucune fraude ne pourrait plus rogner. Raison, sans doute, pour laquelle Robert Mugabe aurait, mardi après-midi, entamé des négociations au sujet des modalités de son abandon du pouvoir.

Contrairement aux prévisions, l’entrée en lice d’un troisième homme, Simba Makoni, ancien ministre des Finances, issu du sérail, n’a pas éparpillé les votes de l’opposition, mais divisé le camp présidentiel lui-même, ce qui explique les 60 % qu’aurait remportés Tsvangirai. Cet ancien syndicaliste, maintes fois maltraité, injurié, battu par les nervis du régime, a démontré qu’il était l’homme qui symbolisait les espoirs de renouveau et de mieux-être d’une population épuisée.

Le raz de marée n’a pas seulement ébranlé Mugabe, il a emporté plusieurs de ses proches : Patrick Chinamasa, le ministre de la Justice, vaincu dans l’un des bastions du parti présidentiel, la ZANU-PF, ainsi que d’autres piliers du pouvoir, la vice-présidente Joyce Mujuru, le ministre de la Sécurité et du Territoire Didymus Mutasa, le très puissant ministre de la Défense Sydney Sekeramayi. De telles défaites érodent les appuis dont le président pourrait encore se prévaloir, au sein de l’armée et des forces de sécurité, les derniers piliers du pouvoir. Il n’est pas certain qu’une épreuve de force, qui balaierait le verdict des urnes, bénéficierait de l’appui unanime de ceux qui avaient naguère accompagné Mugabe dans son combat.

Le sort à réserver au président octogénaire est cependant un enjeu qui dépasse le cadre du seul Zimbabwe. L’Union européenne, par la voix de la présidence slovène, s’est exprimée clairement, appelant Mugabe à quitter le pouvoir. Auparavant, les Occidentaux s’étaient contentés d’appeler à la publication rapide des résultats des élections législatives et présidentielles. À la veille du scrutin, les Européens peu désireux d’attiser la rhétorique nationaliste avaient fait preuve d’une grande retenue, se contentant de plaider en faveur d’élections vraiment démocratiques. On peut espérer que si Mugabe finit par quitter le pouvoir, les mesures d’embargo qui avaient privé de visa les dirigeants et durement pénalisé la population finiront par être levées.

Du côté africain, l’issue de cette épreuve de force est suivie avec crainte et attention. En effet, les voisins du Zimbabwe redoutent un scénario à la kenyane, qui se solderait par des affrontements violents entre partisans. Si Mugabe lui-même ne craint pas le recours à la violence (il l’a montré en réprimant implacablement une révolte en pays Matabele, au début des années 80), la victoire de l’opposition paraît trop évidente pour pouvoir aisément être confisquée et la volonté de sanctionner le pouvoir sortant semble avoir été partagée par tous les groupes ethniques du pays qui ont été, il faut le dire, également touchés par la misère et la récession…

Quoique vaincu, le vieux lion n’a cependant perdu ni toutes ses griffes ni toute sa crinière : en Afrique australe, l’opinion n’apprécierait pas que le doyen des chefs d’État africains soit chassé dans l’humiliation. C’est ce qui explique la prudence du président sud-africain Mbeki et le silence attentiste des autres capitales.

lire la suite

___Union africaine Pourquoi ses pairs hésitent à bousculer Mugabe.. Le « vieux dinosaure » le baobab tombera tout seul

  • Le baobab tombera tout seul

BRAECKMAN,COLETTE; AFP

Jeudi 3 juillet 2008

Union africaine Pourquoi ses pairs hésitent à bousculer Mugabe

Trop de chefs d’Etat africains ont eu des relations personnelles avec Mugabe pour oser le sanctionner.

ANALYSE

Les chefs d’Etat africains réunis à Charm El-Cheikh, sont sans illusions sur la manière dont Robert Mugabe a confisqué les élections présidentielles. Cependant, pressés de toutes parts pour prendre des sanctions, voire envoyer au Zimbabwe une force d’intervention, ils continuent à faire le gros dos, attendant que passe l’orage. Si le vieux dictateur a été accueilli froidement, il n’a toutefois guère été bousculé par ses pairs.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette relative impuissance. Le premier, c’est que Mugabe, 84 ans, est l’un des doyens de l’Union africaine et que, du nord au sud du continent, on hésite à secouer les baobabs. Peut-être par respect envers les anciens, mais plus sûrement encore parce que Mugabe est loin d’être le seul « dinosaure » : le président égyptien Hosni Moubarak est au pouvoir depuis 27 ans, il emprisonne lui aussi ses opposants et s’arrange pour se faire réélire. Omar Bongo, 83 ans, président du Gabon depuis 41 ans n’a vu « aucune objection » à l’élection de Mugabe, d’autant moins qu’il contrôle de près son beau-père, le Congolais Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville de 1979 à 1992 et revenu au pouvoir par la force en 1997.

Même si le Ghana est aujourd’hui cité en exemple pour ses performances économiques, le pays de Kwame Nkrumah, le père du panafricanisme, n’oublie pas que c’est à Accra que Mugabe reçut formation politique et intellectuelle et rencontra Sally, sa première épouse. Cependant le président ghanéen Kuofor et son collègue du Nigeria Umaru Musa Yar’Adua, tous deux élus démocratiquement, ont été les premiers à oser critiquer Mugabe.

C’est parmi les pays d’Afrique australe que l’embarras est le plus palpable. En effet, Mugabe a connu tous les leaders des mouvements de libération et est encore considéré comme un héros par leurs successeurs. Sans surprise, seul Mandela a osé, à l’occasion de son 90e anniversaire, critiquer ouvertement son « cadet ». Le président Thabo Mbeki, lui, est confronté à la quadrature du cercle : il n’ignore rien des dérives totalitaires du Zimbabwe, les ghettos noirs sud-africains sont envahis par des millions de migrants fuyant la crise et cependant il hésite à employer la manière forte. Pour deux raisons : d’une part, Mugabe qui a redistribué les terres des fermiers blancs est considéré comme un héros par de nombreux petits agriculteurs noirs d’Afrique australe. Et surtout, Mbeki est paralysé par le poids du passé. En effet, le président sud-africain, qui a grandi en exil à Londres, est le fils de Govan Mbeki, l’un des fondateurs, avec Nelson Mandela, du Congrès national africain.

Ces hommes qui ont partagé les combats de Mugabe contre les « pouvoirs blancs » n’ont pas oublié comment le Zimbabwe, au lendemain de l’indépendance en 1980, a tenu son rôle au sein des pays dits de la ligne de front, soutenant les « combattants de la liberté ».

Même réflexe du côté du président angolais Eduardo dos Santos : ancien secrétaire général du MPLA (Mouvement populaire pour l’indépendance de l’Angola), il est arrivé au pouvoir après la mort du premier président Agostinho Neto (un contemporain de Mugabe). Lui aussi, aux côtés du Zimbabwe, a dû faire face aux attaques sud-africaines qui voulaient détruire les bases de l’ANC. L’indépendance de la Namibie, qui ouvrit la voie à la fin de l’apartheid, fut rendue possible par la victoire remportée en 1988 à Cuito Canavale, dans le sud de l’Angola, par les Angolais assistés par les Cubains.

Dix ans plus tard, en 1998, lorsqu’éclata la deuxième guerre du Congo, l’Angola, le Zimbabwe et la Namibie firent cause commune pour soutenir Kinshasa et Laurent-Désiré Kabila. Ce dernier, opposant de la première heure à Mobutu, avait côtoyé les leaders des mouvements de libération africains lorsqu’il se trouvait en exil en Tanzanie.

Sans surprise, l’Angola bloque donc toutes les résolutions de l’Union africaine qui pourraient déstabiliser Mugabe, le président namibien Hifikepunye Pohamba fait de même tandis qu’à Kinshasa, on n’oublie pas qu’au lendemain de l’assassinat de Laurent Désiré Kabila, c’est Mugabe qui mit en selle son fils Joseph…

Même le président ougandais Yoweri Museveni est gêné par le cas de Mugabe : ces hommes se sont rencontrés en Tanzanie et au Mozambique à la fin des années 70. Avec la bénédiction du président Julius Nyerere de Tanzanie, le Frelimo (Front de libération du Mozambique) assurait alors la formation militaire et politique des combattants de la NRA (nouvelle alliance révolutionnaire), le mouvement de Museveni qui en 1986 allait prendre le pouvoir en Ouganda avec l’aide de combattants tutsis rwandais, qui allaient plus tard former le FPR (Front patriotique rwandais). Lorsqu’il prit le pouvoir dans un pays ravagé par la guerre civile, Museveni qui nomma un certain Paul Kagame à la tête des services de sécurité, avait pu compter sur l’aide du Zimbabwe…

En fait, les seuls véritables opposants africains sont les chefs d’Etat plus jeunes, arrivés au pouvoir par les urnes comme le Zambien Levy Mwanawasa (victime d’un malaise cardiaque et qui a été mis sur la sellette pour avoir accepté 71 millions de dollars afin de précipiter la sortie de Mugabe…) ou le Kényan Raila Odinga devenu Premier ministre après que la fin des élections ait été marquée par des émeutes à caractère ethnique.

Respect à l’égard des anciens, relations nouées du temps des guerres de libération, solidarité entre « dinosaures » expliquent les réticences de l’Union africaine. S’y ajoute aussi une « tendance lourde » : les Africains, désormais courtisés par de nouvelles puissances, supportent de plus en plus mal les injonctions venues des anciennes métropoles et auraient plutôt tendance à en prendre le contre-pied… Morgan Tsvangirai rejette un gouvernement d’union

Le chef de l’opposition au Zimbabwe Morgan Tsvangirai a rejeté mercredi l’idée d’un gouvernement d’union nationale, recommandée par l’Union africaine à l’issue de son sommet en Egypte, mais s’est dit prêt au dialogue sur la mise en place d’une période de transition menant à un nouveau scrutin.

La formation d’un tel gouvernement « ne refléterait pas la volonté du peuple zimbabwéen », a estimé M. Tsvangirai après une réunion de son parti, le Mouvement pour le changement démocratique. Pour s’engager dans des discussions, l’ancien syndicaliste de 56 ans demande comme prérequis la reconnaissance des résultats du premier tour, à l’issue duquel il avait frôlé la majorité absolue, et le rejet de ceux du second tour qu’il a boycotté en raison d’un déchaînement de violences contre ses partisans.

Au contraire, le régime a accueilli favorablement la résolution de l’UA, jugeant qu’elle rejoignait les déclarations du président Mugabe qui, lors de son investiture, a dit espérer « des négociations rapides ». (afp)

lire la suite

____Afrika RDC - Mali dans l'oeil noir du corbeau. Afrique : une hécatombe silencieuse !- Plutôt mourir debout que vivre à genoux .. Il vaut mieux mourir debout que de vivre à genoux !! Résister, vivre et mourir, debout !

CONVENTION IDENTITAIRE AFRICAINE

Plutôt mourir debout que vivre à genoux

Par Ptigibus, samedi 30 décembre 2006 à 23:43 ::

1919 © Augustín Victor Casasola

Né le 8 août 1879, dans une famille de fermiers, Zapata devint le leader de la révolution mexicaine en 1910. Il mène son combat au nom du peuple pour le droit à la terre et à la liberté, et reste après la révolution dans l'opposition, combattant les gros propriétaires terriens et le régime.

Zapata, dans une lettre ouverte en 1919 adressée au «Citoyen Carranza», accuse son ancien compagnon révolutionnaire devenu Président du Mexique, d’avoir « profité de la lutte pour son propre compte et celui de ses amis qui l’ont aidé. Puis d’avoir partagé le butin, les richesses, pour réaliser des affaires, des banquets, des fêtes somptueuses, des bacchanales et des orgies. Puis il poursuit dans son accusation : «Vous n’avez jamais pensé que la Révolution puisse bénéficier au Peuple, aux légions d’opprimés que vous avez encouragés par vos discours».

En réponse à cette accusation, Carranza organise un plan pour assassiner Zapata.

Le 10 avril 1919, Zapata est convoqué pour un entretien politique dans une hacienda située sur un territoire dominé par un général à la solde de Carranza..

Selon le récit d’un des témoins (un des soldats), en arrivant su le seuil, «à bout portant et sans lui donner le temps de sortir ses pistolets, les soldats qui portaient des armes ont tiré deux salves, et notre inoubliable général Zapata est tombé pour ne jamais se relever».

Avec Zapata, à l’âge de 39 ans, s’est éteint le plus farouche défenseur des droits des indiens mexicains et de la Réforme Agraire.

Depuis et partout dans le monde, des hommes se sont révoltés en faisant leur le cri du cœur de Zapata: "Plutôt mourir debout que vivre à genoux".

De 1900 à la fin des années trente, le photographe Augustín Victor Casasola fixe sur pellicule des moments cruciaux de l’histoire du Mexique et un témoignage unique sur la vie quotidienne. L’arrogance du régime de Porfirio Díaz, les conditions de travail de l’ouvrier mexicain, l’engagement révolutionnaire : le photo reporter Casasola travaille pour l’histoire.

BRAECKMAN,COLETTE

Samedi 20 janvier 2001

La «première guerre mondiale africaine» COLETTE BRAECKMAN

La République démocratique du Congo est le théâtre de la «première guerre mondiale africaine», du premier conflit mettant aux prises sur le continent noir les armées de six pays différents. Compte tenu de la disparition du président Kabila, quelles sont les motivations, les objectifs des uns et des autres?

1 Rwanda. Kigali, pour justifier la présence de son armée au Congo, a toujours avancé des arguments de sécurité, la nécessité de traquer les «génocidaires hutus» et autres «forces négatives». En réalité, d'autres impératifs guident son action: le désir d'exploiter les ressources de l'est du Congo, un rêve d'expansion territoriale et en tout cas l'ambition de mettre en place à Kinshasa une équipe amie, sinon soumise. C'est dans ce but que les Rwandais soutiennent le Rassemblement congolais pour la démocratie qu'ils voudraient, par les armes ou la négociation, amener au pouvoir à Kinshasa. Par ailleurs, ayant combattu pour Kabila, les Rwandais estiment avoir été trahis par leur ancien allié; ils lui en voulaient pour avoir déclenché une traque des Tutsis en août 1998, qui avait fait de nombreuses victimes à Kinshasa, à Lubumbashi et ailleurs. Aux yeux du président Kagame, aucun accord ne pouvait être considéré comme crédible aussi longtemps que Kabila était au pouvoir et Kigali n'avait pas apprécié la rencontre entre Kabila et l'ex-roi Kigeri. Joseph Kabila, en revanche, est bien connu à Kigali.

2 Ouganda. Comme Kagame, le président Museveni estime avoir été trahi par son allié Kabila, qu'il avait contribué à mettre au pouvoir. Kabila en effet s'est opposé à l'exploitation systématique des ressources du Nord-Est par l'armée ougandaise, il n'a pas voulu se soumettre aux conseils de gouvernance politique que lui prodiguait un Museveni se comportant volontiers comme le parrain de la région. Allié au Rwanda tant pour placer Kabila au pouvoir que pour tenter de le démettre, l'Ouganda s'est cependant démarqué de Kigali pour deux raisons essentielles: la première est la compétition pour l'exploitation des richesses de l'Est (illustrée par les trois guerres de Kisangani), la seconde est politique. En effet, alors que les Rwandais rêvent de gouverner par Congolais interposés, les Ougandais, dont les impératifs de sécurité sont moindres, souhaitent la mise en place d'un pouvoir congolais autonome et responsable, et, dans ce but, ils épaulent Jean-Pierre Bemba et forment son armée.

L'Angola est amené,

fût-ce contre son gré,

à être le parrain

de l'après-Kabila

3 Burundi. L'armée burundaise reconnaît qu'elle est présente en RDC, mais elle limite son action aux rives du lac Tanganyika, à la frontière du Sud-Kivu, pour des raisons sécuritaires: elle poursuit au-delà des frontières les rebelles hutus intégrés dans le dispositif militaire de Kabila. Ce dernier, qui était le «parrain» des Forces pour la défense de la démocratie, avait réussi à rapprocher du président Buyoya le plus radical des mouvements hutus, qui aurait pu se rallier à l'accord de cessez-le-feu. Une annonce était prévue au sommet francophone de Yaoundé, ce que Bujumbura dément aujourd'hui par prudence. En effet, un tel accord était très mal vu par les radicaux tutsis de la région et il a pu précipiter la fin de Kabila.

4 Zimbabwe. Le plus en vue des alliés de Kabila, qui entretient au Congo une force de 12.000 hommes, le Zimbabwe n'est cependant pas l'élément le plus déterminant. Affaibli par la contestation interne, par la crise économique due à la mauvaise gestion mais aussi au fait que les bailleurs internationaux pénalisent son pays à cause de l'engagement au Congo, le président Mugabe cherche à se retirer et a même demandé au président français Chirac de l'aider à trouver une issue. Cependant, venu en RDC pour préserver le régime Kabila mais plus encore l'intégrité territoriale du Congo et la souveraineté de Kinshasa, le Zimbabwe ne peut lâcher ainsi un pays dans lequel il a beaucoup investi; il s'est engagé à poursuivre son assistance.

5 Namibie. Engagée en RDC dans le cadre des accords de la SADC (Conférence pour le développement des pays d'Afrique australe), la Namibie entretient 2.500hommes au Congo. Son objectif est plus de marquer sa solidarité avec l'Angola et le Zimbabwe que de soutenir le régime Kabila lui-même; le fait que Kinshasa ait récusé, sinon humilié, le facilitateur Masire embarrasse la Namibie, qui tient en haute estime l'ancien président du Botswana. Les troupes namibiennes resteront en RDC jusqu'au moment du déploiement de la force de l'ONU.

6 Angola. Riche et doté d'une armée aguerrie, l'Angola s'est porté au secours de Kinshasa pour des raisons simples: appliquer les accords de solidarité prévus entre les pays de la SADC et, surtout, empêcher l'Unita de trouver en RDC une base arrière. A Kinshasa, les Angolais, qui ont annoncé que leurs troupes resteraient au Congo, souhaitent une équipe cohérente et fiable, et ils étaient de plus en plus excédés par l'imprévisibilité de Kabila. Ils lui avaient conseillé de mener une négociation politique sérieuse, dans le cadre des accords de Lusaka, et avaient désapprouvé la convocation unilatérale d'une rencontre avec l'opposition, prévue à Libreville, en dehors du cadre de Lusaka. Vigilants pour ce qui concerne leur sécurité et leurs frontières, les Angolais ne seraient pas prêts à tolérer une poussée des rebelles du RCD et des Rwandais sur Lubumbashi ou Mbuji Mayi, car ils estiment que cela pourrait remettre en selle l'opposition armée angolaise, dirigée par Jonas Savimbi. Ils soupçonnent en effet Kigali d'avoir servi de plaque tournante pour des livraisons d'armes et d'avoir collaboré militairement avec l'Unita.

Les protagonistes les plus durs sont Kigali et Luanda. Et, inversement, seul un accord entre ces deux capitales pourrait sceller une paix durable. L'Angola, qui assure actuellement la sécurité de Kinshasa et appuie les Katangais du régime, est amené, fût-ce contre son gré, à être le véritable parrain de l'après-Kabila.*

  • La paix tente de remonter les chutes Victoria

Lundi 7 septembre 1998

La paix tente de remonter les chutes Victoria

Le sommet des pays concernés par la crise en République démocratique du Congo (RDC), prévu à partir de ce lundi à Victoria Falls (ouest), faisait hier matin l'objet de préparatifs affairés dans l'hôtel qui doit l'abriter à deux pas des célèbres chutes du Zambèze.

Ce sommet doit réunir les alliés militaires de la République démocratique du Congo, le Zimbabwe, l'Angola et la Namibie, les deux pays accusés d'agression par Kinshasa, le Rwanda et l'Ouganda et enfin les rebelles congolais. L'envoyé spécial de l'Union européenne dans la région des Grands Lacs, Aldo Ajello, et l'ambassadeur belge Stéphane De Loecker, émissaire belge pour la région, assisteront également à la conférence.

En annonçant la tenue de cette réunion, la semaine dernière en marge du sommet des non-alignés à Durban (Afrique du Sud), le président du Zimbabwe Robert Mugabe s'était gardé de préciser si la rébellion serait représentée à Victoria Falls mais cette dernière a annoncé samedi soir à Goma (est de la RDC) le départ d'une délégation pour Victoria Falls. La présence du président congolais Laurent-Désiré Kabila reste encore incertaine mais il sera représenté au moins par son ministre des Affaires étrangères Jean-Charles Okoto Lolakombe.

Pour sa part, l'UDPS (l'Union pour la démocratie et le progrès social, opposition congolaise) déplore que les représentants de l'opposition démocratique interne, qui lutte par la non-violence depuis toute une année contre la dictature de M. Kabila, ne sont pas invités à ces négociations. L'UDPS en tire plusieurs conclusions. Notamment que la rencontre de Victoria Falls, telle que conçue et organisée, sera une négociation pour le partage du pouvoir entre les seuls belligérants armés, excluant le peuple et ses vrais représentants.

Samedi, M. Mugabe a prévenu que la rencontre de Victoria Falls devrait permettre de définir les modalités de retrait des troupes étrangères de RDC, évoquant implicitement les troupes ougandaises et rwandaises. Mais si l'Ouganda a reconnu la présence de ses troupes dans l'est du Congo pour raisons de sécurité , le Rwanda a toujours nié son implication dans le conflit.(AFP.)

BRAECKMAN,COLETTE; AFP

Samedi 22 août 1998

Congo: Mandela parie sur la diplomatie Neslon Mandela réunit un sommet pour éviter l'embrasement.

Alors que les forces rebelles se rapprochent de Kinshasa, que des actes de pillage ont été signalés à Matadi, attribués à d'anciens soldats mobutistes intégrés dans la rebellion, et que l'on se trouve à la veille d'une guerre continentale, tous les espoirs se portent sur les efforts diplomatiques du président Mandela.

Ce dernier, qui a refusé d'appuyer la décision du Zimbabwe d'envoyer des troupes au secours de Laurent-Désiré Kabila, organise à Pretoria un sommet de la dernière chance, rassemblant les présidents ougandais Museveni, rwandais Bizimungu, et congolais Kabila. Mandela tentera ainsi d'éviter l'embrasement de toute l'Afrique centrale et l'ouverture de brèches immenses dans la solidarité africaine.

La Belgique a fait savoir qu'elle était en contact étroit avec Pretoria et que le ministère des Affaires étrangères se trouvait sur la même longueur d'ondes que les Sud-Africains. M. Derycke ayant déclaré au cours d'une conférence de presse que l'éclatement de la rebellion n'avait pas été une surprise, on peut cependant se demander pourquoi des contacts étroits, et préventifs, n'ont pas eu lieu avant l'éclatement de la crise...

Cette accélération des initiatives diplomatiques est évidemment due à l'intervention militaire du Zimbabwe. Alors que quelque 500 soldats zimbabwéens ont déjà débarqué à Kinshasa, d'autres renforts sont attendus et la Namibie a confirmé qu'elle avait apporté un soutien logistique à Kinshasa. Des officiers supérieurs des Forces armées congolaises ont tenu des téunions avec leurs homologues du Zimbabwe dans l'enceinte du camp Kokolo. Alors que les rebelles coupaient une fois de plus le courant dans la ville, quelque 600 personnes manifestaient devant l'ambassade de France.

Par ailleurs, la Tanzanie a fait savoir qu'elle soutiendra probablement l'option militaire au Congo et participera au sommet de Pretoria. De toutes manières, des soldats tanzaniens entraînent déjà la police et l'armée du Congo. En outre, des unités spéciales de l'armée angolaise ont été acheminées vers l'enclave de Cabinda: une partie de ces troupes devraient traverser le territoire du Congo Brazzaville pour descendre et tenter d'arrêter l'avance des rebelles à Kimwenza et Kasangulu.

Ce déploiement de forces au secours du président Kabila inquiète le Rwanda qui nie toujours toute implication: un communiqué émanant de la présidence a fait savoir que le Rwanda se réservait le droit d'intervenir en République démocratique du Congo si sa sécurité était menacée et a rappelé la présence au Congo de soldats rwandais et de miliciens Interhahamwe. Le gouvernement rwandais appelle à un cessez le feu immédiat, à une conférence réunissant toutes les parties et à l'établissement d'institutions de transition. On est loin des prises de position des rebelles, qui au début réclamaient le départ pur et simple de Kabila!

L'Ouganda a également lancé un appel au cessez le feu tandis que le président Myuseveni recevait Bizima Karaha, l'un des chefs de la rebellion.

L'arrivée de renforts militaires africains, le fait que les troupes rebelles se rapprochent de la capitale, si elles n'y sont pas déjà infiltrées, inquiète vivement les observateurs qui redoutent une sanglante «bataille pour Kinshasa». Le Haut-Commissariat aux réfugiés a renforcé sa présence à Brazzaville dans l'attente d'un afflux de réfugiés, tandis que les Occidentaux se préparent sur le plan militaire: un détachement militaire belge a été envoyé à Brazzaville pour préparer l'éventuelle arrivée d'un groupe plus important; les Francais, déjà présents à Brazza ont mis leurs troupes en alerte au Gabon; 190 Marines britanniques sont en stand-by sur l'île de l'Ascension; et surtout un corps expéditionnaire américain, fort de 3.200 Marines, est prêt à intervenir, bien que la plupart des expatriés aient déjà été évacués.

C.B. (avec AFP.)

REUTER; AFP

Jeudi 20 février 1997

Zaïre : Mandela convie

les belligérants

Des discussions entre le gouvernement zaïrois et les dirigeants de la rébellion pourraient « probablement» commencer dès aujourd'hui en Afrique du Sud, ont indiqué des responsables diplomatiques à Pretoria. Un responsable sud-africain a précisé que ces entretiens auraient lieu entre le chef rebelle Laurent-Desiré Kabila et des représentants de Kinshasa qu'il n'a pas voulu identifier. Dans la nuit, un avion en provenance du Rwanda et à bord duquel pourrait se trouver M. Kabila a d'ailleurs atterri sur une base militaire proche du Cap.

Le président sud-africain Nelson Mandela avait annoncé mercredi la rencontre pour le lendemain, précisant que M. Kabila se trouvait à Kigali. Il sortait d'un sommet avec quatre chefs d'Etats africains, dont l'Ougandais Yoweri Museveni. Depuis, toutefois, le ministère des Affaires étrangères s'était refusé à fournir la moindre indication sur cette réunion.

Je ne peux encore rien confirmer, a déclaré ce matin le porte-parole Pieter Swanepoel; nous sommes toujours au stade des préparatifs.

Cet événement fait partie de l'engagement total des parties intéressées à la recherche d'une solution pacifique aux conflits de la région des Grands Lacs dans le contexte du sommet de Nairobi II, a encore souligné le ministère sud-africain. Lors de ce sommet, début décembre à Nairobi, M. Mandela ainsi que ses homologues du Zimbabwe Robert Mugabe, du Kenya Daniel arap Moi et du Cameroun Paul Biya, avaient été mandatés à cet effet.

Si cette rencontre avait lieu, elle serait aussi la première entre les deux parties depuis qu'a éclaté le conflit civil en octobre. A Kinshasa, le Premier ministre zaïrois Kengo Wa Dondo a toutefois déclaré ne pas être informé de l'initiative de M. Mandela.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU a fait sien, mardi soir, un plan de paix en cinq points demandant la cessation immédiate des hostilités dans l'est du Zaïre et le retrait de toutes les forces extérieures, mercenaires compris.

Ce plan de paix a été qualifié d'avancée timide par le vice-Premier ministre zaïrois, Gérard Kamanda Wa Kamanda. Kigali, de son côté, a qualifié la résolution d'«absurde» en disant qu'elle ne prenait pas en compte le point de vue des rebelles. (Rtr, AFP.)

REUTER; AFP

Vendredi 4 septembre 1998

Les non-alignés confortent Kabila L'heure des négociations se rapproche au Congo

Tous les acteurs du conflit en République démocratique du Congo vont se rencontrer dans trois jours pour discuter de propositions de paix, a annoncé hier le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, allié du président Laurent-Désiré Kabila et jusqu'alors partisan d'une solution militaire.

A ce stade, je pense qu'il n'est plus besoin de combattre, a estimé M. Mugabe qui venait de s'entretenir avec le président rwandais Pasteur Bizimungu, dans le cadre d'une série d'entretiens entre chefs d'Etat des pays engagés dans la guerre en RDC, tenus en marge du sommet des non-alignés réuni à Durban, en Afrique du Sud.

Le Zimbabwe a engagé des troupes, comme l'Angola et la Namibie, aux côtés des Forces armées congolaises (FAC) pour combattre la rébellion congolaise et ses alliés ougandais et rwandais.

Quelques heures plus tôt, toujours à Durban, le secrétaire général de l'ONU, le Ghanéen Kofi Annan, et le président sud-africain, Nelson Mandela, avaient repris à leur compte la thèse de M. Kabila sur une agression du Rwanda et de l'Ouganda contre la RDC, ouvrant ainsi la voie à de véritables négociations.

Selon M. Annan, la liste dressée par M. Kabila des pays qui combattent en RDC implique qu'ils n'y ont pas été invités, donc s'y trouvent illégalement et ne devraient pas s'y trouver .

M. Kabila devant faire face à une agression étrangère, il était légitime et raisonnable qu'il fasse à son tour appel à des troupes étrangères, a jugé M. Mandela, qui se trouvait aux côtés de M. Annan et du secrétaire général de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), Salim Ahmed Salim.

Face aux prises de position de MM. Annan et Mandela, le président ougandais, Yoweri Museveni, a été amené à se déclarer prêt à reconsidérer la présence de son armée dans l'est de la République congolaise.

Ces déclarations constituent un succès indéniable pour M. Kabila. Il a obtenu à la fois une dénonciation par l'ONU, par l'OUA et par M. Mandela de l'intervention de Kigali et de Kampala dans son pays et l'approbation de l'engagement à ses côtés des armées angolaise, zimbabwéenne et namibienne.

RENDEZ-VOUS LUNDI

Mais les alliés du président congolais, qui disait il y a quelques jours encore vouloir écraser la rébellion, semblent également avoir décidé qu'il devait désormais composer pour trouver une issue politique au conflit.

Tous les participants à cette guerre devraient prendre part à cette réunion prévue dans trois jours pour parvenir à un accord , a déclaré M. Mugabe.

L'ONU ne participera pas à cette réunion des belligérants congolais, qui se tiendra lundi à Victoria Falls au Zimbabwe, a de son côté indiqué Kofi Annan qui a laissé entendre que l'ONU pourrait s'impliquer davantage dans la résolution du conflit en fonction des décisions qui seront prises lundi.

Mais les rebelles congolais ont rejeté le choix du Zimbabwe comme lieu des négociations. Les discussions, réclament-ils, doivent se tenir en territoire neutre sous la présidence d'un médiateur neutre. (Rtr, AFP.)

  • Une guerre très impopulaire au Zimbabwe

HIRSCH,VALERIE

Lundi 5 février 2001

VALÉRIE HIRSCH JOHANNESBURG, HARARE

Dans le centre d'Harare, la capitale du Zimbabwe, des chantiers à l'abandon témoignent de la crise écono -mique que traverse le pays : les devises manquent pour importer le matériel de finition. Mais, dans un quartier huppé de la ville, un homme d'affaires proche de la Zanu-PF, le parti au pouvoir, se construit une énorme villa.

C'est tout le paradoxe de l'intervention armée du Zimbabwe en République démocratique du Congo (RDC) : les finances sont exsangues, la guerre a entraîné l'interruption de l'aide extérieure et encore accru l'impopularité du régime du président Robert Mugabe, mais elle profite à quelques individus appartenant à l'élite politique et militaire du pays.

La population espère que la mort du président Laurent-Désiré Kabila va permettre aux 12.000 soldats zimbabwéens de pouvoir enfin rentrer chez eux. Mais il n'est pas sûr qu'Harare souhaite quitter le Congo, en raison des profits que rapporte cette guerre, des profits moins importants que prévus et qui ne vont pas dans les caisses de l'Etat , note Richard Cornwall, chercheur à l'Institut d'étude sur la sécurité, à Pretoria.

En réalité, personne ne peut préciser l'ampleur de ces intérêts économiques : tout ce qui concerne le Congo est tabou à Harare. Même le nombre de soldats tués - enterrés en catimini par l'armée - est un secret bien gardé ! C'est donc sous couvert d'anonymat qu'un commerçant d'Harare, fournisseur du Congo, a accepté de livrer son analyse et ses chiffres.

Selon lui, l'intervention du Zimbabwe pour soutenir Kabila, à partir d'août 1998, s'expliquerait surtout par la volonté de damer le pion à l'Afrique du sud, son grand rival dans la région: Robert Mugabe voulait retrouver son prestige régional, éclipsé par la popularité de Nelson Mandela, et redonner au Zimbabwe sa place de premier fournisseur du Congo en Afrique australe. En plus, les Sud-africains faisaient pression sur Kabila pour qu'il n'entre pas dans la Comesa (marché commun des Etats d'Afrique australe et de l'est), dont fait partie le Zimbabwe, mais pas l'Afrique du sud.

Selon ce commerçant, les Sud-Africains ont aujourd'hui perdu la plupart de leurs intérêts au Congo : Chaque jour, entre 30 et 35 camions parcourent les 1.000 km de route entre Harare et Lubumbashi. En retour, une bonne partie du cobalt et du cuivre du Katanga transite désormais par le Zimbabwe. Par ailleurs, deux cargos militaires décollent tous les jours d'Harare pour approvisionner les armées zimbabwéennes et congolaises.

De juteux contrats

calculés en millions

de dollars

Dès 1997, juste avant l'arrivée de Kabila à Kinshasa, le holding public «Zimbabwe Defense Industries» avait conclu un contrat de 53 millions de dollars de fourniture à l'armée congolaise, selon une étude de la Fondation Helen Suzman, à Johannesburg.

Par la suite, des hommes d'affaires et des généraux zimbabwéens - proches d'Emmerson Mnangagwe, l'éminence grise de Robert Mugabe - ont pris le relais. Ainsi, John Bredenkamp, un Rhodie (blanc du Zimbabwe), serait devenu le plus gros fournisseur d'armes, notamment chinoises, au Congo.

Le général Vitalis Zvinavashe, lui, possède sa propre société de transport, active en RDC. Il dirige aussi la société Osleg, contrôlée par l'armée zimbabwéenne, qui s'est associée avec Kabila pour prendre le contrôle de concessions diamantifères. A Mbuji Maj, des militaires zimbabwéens touchent aussi leur part dans le commerce de diamant.

Mais tous les Zimbabwéens n'ont pas fait de bonnes affaires: Billy Rautenbach, un autre Rhodie placé à la tête de la Gecamines, est tombé en disgrâce - selon certaines rumeurs, il aurait détourné du cobalt pour son compte personnel - et a perdu toutes ses concessions minières au Katanga.

Mis à part ces contrats plus ou moins juteux, le gouvernement congolais se serait aussi engagé à rembourser les frais de l'armée zimbabwéenne au Congo : on parle d'une facture de 5 millions de dollars par mois, invérifiable, puisque rien n'apparaît dans les comptes officiels. Quoi qu'il en soit, il semble certain que le Zimbabwe a vu trop grand dans ses ambitions économiques : acculé lui-même par les difficultés financières, il n'a pas la capacité d'investir pour relancer l'activité minière au Congo. La semaine dernière, la ligne aérienne zimbabwéenne ouverte entre Harare, Lubumbashi et Kinshasa a dû être supprimée, faute de passagers...

lire la suite

____Armée malienne… A vaincre sans péril, tu triompheras sans gloire.. Tu as un honneur à sauver, une dignité à préserver et seule la guerre te rendra ta grandeur. » on ne peut être sans crainte quand on inspire la crainte » a dit Karl Marx.

Armée malienne… A vaincre sans péril, tu triompheras sans gloire

Négocier la paix après un repli dit tactique serait sans conteste ta deuxième mort, Armée Malienne. Qui, après de putatives négociations en vue de la libération des territoires occupés, te craindra ? Pas ton peuple encore moins tes ennemis d’en face, qui, les vois-tu, rient déjà sous cape.

Tu as un honneur à sauver, une dignité à préserver et seule la guerre te rendra ta grandeur. Qu’importe qu’une armée étrangère ou un groupe d’armées te vienne en aide ou s’en abstienne. Ceci est ta guerre ! Fais-là !

Ceci est ta guerre ! Fais-là !

Et, le sais-tu ?

En négociant en position de faiblesse, tu négocies ton âme avec le diable. Eh oui, Armée Malienne ! Tu seras certainement contrainte, sous la pression des libérateurs, de réengager dans tes rangs non pas tes pires ennemis d’hier, mais des assassins, des violeurs et des voleurs… Toi qui, déjà songe à extirper de tes rangs, la mauvaise graine ; toi qui a entrepris de te redresser… Rien que la guerre pour t’éviter une seconde humiliation, que dis-je ? Une seconde mort.

Vois-tu Armée Malienne, ton peuple si indulgent a perdu foi en toi. Tu le sais : c’est le pire verdict d’un peuple contre son armée. N’observes-tu pas ces regards perçants et réprobateurs dans sur toi ?

Le sais-tu ?

Il n’a nullement besoin de ta crainte, mais plutôt de la confiance et du respect que tu dois imposer. Pour toi et pour lui. Reconquis donc sa confiance et son estime…

Par pitié, fais cette guerre !

B.S. Diarra

Source : Mali Info

Maliactu du 23 novembre 2012

  • Viols, exécutions sommaires, détentions arbitraires et enrôlement d'enfants-soldats : Amnesty International détaille et dénonce les violences perpétrées par "toutes les parties au conflit" au Mali.

Dans un rapport intitulé "Mali : retour sur cinq mois de crise", Amnesty International décrit le chaos qui s'est installé dans tout le nord du pays, tombé aux mains de rebelles touaregs et d'islamistes. Et documente violences et arrestations arbitraires pratiquées par les militaires putschistes dans le sud.



Bref, l'ONG, qui a enquêté pendant trois semaines en avril à Bamako, la capitale, et dans quatre camps de réfugiés au Niger voisin, renvoie les protagonistes dos-à-dos en estimant qu'ils "ont commis et continuent de commettre des violations" des droits de de l'Homme.

Soldats prisonniers égorgés



Amnesty se base par exemple sur les témoignages de militaires loyalistes brièvement faits prisonniers par le groupe islamiste Ansar Dine lors de la prise d'Aguelhok, dans le Nord du pays, en janvier. Un soldat raconte ainsi "95 militaires ont été arrêtés" sans opposer de résistance. "Les islamistes ont dit qu'ils allaient les égorger pour montrer ce qu'ils font aux 'Kfa'+ (ndlr : infidèles, en arabe). On m'a dit que ceux qui ont résisté ont été fusillés et que d'autres ont été égorgés". Un témoignage confirmé par un habitant d'Aguelhok : "certains militaires ont péri les armes à la main, d'autres ont été pris et égorgés au portail du camp".



La crise que traverse le Mali, "la plus grave crise depuis son indépendance en 1960" confirme Amnesty, a déjà poussé plus de 300.000 personnes à quitter le nord du pays. Un exode qui intervient dans un contexte de pénurie alimentaire qui affecte plus de 10 millions de personnes dans la région du Sahel(lire notre article :"Crise alimentaire au Sahel : les ONG sonnent l'alarme")

lire la suite