Hébr 11.13-14 : « C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises, mais ils les ont vues et saluées de loin, en confessant qu’ils étaient étrangers et résidents temporaires sur la terre.

Une petite fille parlait avec sa mère, après une leçon de l’école du dimanche : « Maman, ma monitrice m’a dit que ce monde est un endroit où Dieu nous permet de vivre juste un certain temps, pour nous permettre de préparer notre place dans un monde meilleur. Mais, maman, je ne vois personne qui se prépare pour le ciel. Je te vois en train de préparer notre voyage à la campagne.

Tante Elise se prépare à nous recevoir. Mais je ne vois personne qui prépare son voyage au ciel ! Pourquoi personne ne s’y prépare ? »

1 Ce matin, considérons ensemble cette perspective de notre préparation pour le ciel. La Bible affirme clairement que ce que nous faisons sur cette terre sert à nous préparer pour le ciel. C’est justement une manière de bien comprendre la perspective de notre texte ce matin, Hébr 11.13-14 : « C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises, mais ils les ont vues et saluées de loin, en confessant qu’ils étaient étrangers et résidents temporaires sur la terre. Car nous n’avons pas ici de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir ». Il s’agit réellement de nous préparer au ciel, pendant que nous sommes sur cette terre.




Un des résultats d’une telle perspective, c’est d’affirmer qu’un chrétien qui n’aspire pas au ciel, dont le ciel n’occupe pas une grande partie de ses pensées, au pire, n’est pas encore un véritable chrétien, ou qu’il est, au mieux, un chrétien complètement endormi et aveugle ! Et, si une telle personne peut être réellement chrétienne, elle se conduit néanmoins en ennemi de Dieu. C’est ce que Paul affirme, puissamment, en Phil 3.17-21 : « Soyez mes imitateurs, frères ; portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous. Il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix du Christ ; je vous en ai souvent parlé et j’en parle maintenant encore en pleurant ; leur fin, c’est la perdition ; leur dieu, c’est leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne pensent qu’aux choses de la terre. Pour nous, notre cité est dans les cieux ; de là nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps humilié, en le rendant semblable à son corps glorieux par le pouvoir efficace qu’il a de s’assujettir toutes choses ».




Ainsi, ce que nous faisons maintenant révèle qui nous sommes réellement. Le ciel, et notre attente du ciel, devraient donc avoir un effet concret sur notre manière de vivre sur cette terre. Nos buts, nos aspirations, nos attentes, manifestent-ils que nous sommes réellement des étrangers et voyageurs sur cette terre – où nos actions montrent-elles plutôt que nous ne pensons qu’à notre vie sur cette terre ? Paul a écrit, en Col 1.1-4 : « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire ».




Une véritable perspective du ciel, pour le chrétien, devrait le pousser à bien agir dans cette vie. Mais la motivation est selon cette perspective de notre destination ultime, éternelle, au ciel. Pour quelles raisons le ciel n’est-il peut-être pas aussi présent dans notre perspective qu’il l’était pour Paul ? Une première raison, ce sont les mensonges du diable, car il nous ôte ainsi non seulement une grande part de notre joie, mais aussi notre motivation, tout en réussissant à nous attacher à cette terre. Pour souligner sa tactique, quelles images avez-vous du ciel ? Pensez-vous devenir des anges, assis sur des nuages, en jouant de la harpe pour toute l’éternité ? Ce n’est pas une image biblique du ciel ! Et c’est très « immatériel ». Puis, à moins d’être joueur de harpe, c’est une image d’un ennui éternel – d’où d’ailleurs les différentes plaisanteries des non croyants qui disent préférer aller en enfer, « où ils pourront au moins s’amuser »…. Satan a réussi à convaincre ainsi beaucoup de chrétiens que le monde à venir est beaucoup moins « réel » que ce monde-ci. Alors que c’est tout à fait le contraire. Comme Paul l’a affirmé aux Colossiens, (Col 2.17) les choses de cette terre ne sont que « l’ombre des choses à venir, mais la réalité est celle du Christ ».




Si nous ne pensons pas du tout, ou très peu au ciel, c’est peut-être parce que nous sommes trop attachés à ce monde. Comme Jésus lui-même le souligne dans la parabole du semeur, les choses de ce monde sont l’une des raisons invoquées pour le manque de fruit, là où la Parole a été semée (Marc 4.18-19) : « D’autres ont reçu la semence parmi les épines : ce sont ceux qui entendent la parole, mais en qui les soucis du monde, la séduction des richesses et l’invasion des autres convoitises, étouffent la parole et la rendent infructueuse ». Quelqu’un a traduit cette vérité de la manière suivante : « Nous sommes tellement gavés du bonheur éphémère de ce monde, que nous avons perdu notre appétit pour Dieu » !




Une autre idée très importante pour une juste perspective, c’est notre compréhension des épreuves, des difficultés et des souffrances. Dieu peut justement nous les envoyer pour nous aider à nous sevrer de notre attachement à cette terre, et aux choses de la terre. Paul dit très clairement en 2 Cor 4.17-18 que c’est une œuvre accomplie par nous souffrances sur cette terre : « Car un moment de légère affliction produit pour nous au–delà de toute mesure un poids éternel de gloire. Aussi nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont momentanées, et les invisibles sont éternelles ».




D’autres passages qui parlent de notre sanctification utilisent l’image d’une purification par le feu. Citons quelques passages qui en parlent : Il est écrit en Hébr 12.10 que « Dieu nous corrige pour notre véritable intérêt, afin de nous faire participer à sa sainteté ». Un peu plus loin dans ce même passage, Dieu lui-même est appelé « un feu dévorant » (Hébr 12.29). Nous lisons en Malachie 3.2-3 : « … il est comme le feu du fondeur, … Il siégera, tel celui qui fond et purifie l’argent ; il purifiera les fils de Lévi, il les épurera comme on épure l’or et l’argent, et ils seront pour l’Eternel ceux qui amènent l’offrande avec justice ». C’est l’image du creuset, le feu qui brûle et qui fait monter à la surface toutes les impuretés, pour pouvoir les éliminer. Alors, il ne faut peut-être pas être trop pressé de demander à Dieu de nous ôter toute difficulté ou souffrance, car nous l’empêchons ainsi d’accomplir son œuvre dans notre vie !




Notre temps sur cette terre est réellement un temps que Dieu nous donne pour nous préparer au ciel. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi Dieu n’enlève pas directement au ciel ceux qui croient en lui ? Une première réponse à cette question concerne plutôt cette terre – si Dieu enlevait tout de suite ses enfants, il n’y aura personne pour témoigner aux autres de son amour et de sa grâce en Jésus-Christ. Alors, il nous laisse sur terre pour accomplir cette mission. Mais ce n’est pas la seule raison de rester sur la terre. Dans les actualités récentes, on a beaucoup parlé des victoires des athlètes et des nageurs français. Et ils racontent tous combien le temps d’entraînement était important, que gagner, remporter une médaille était assez important pour eux qu’ils ont sacrifié beaucoup d’autres choses tout à fait légitimes. L’apôtre Paul s’approprie cette même image pour parler de sa propre perspective de la vie sur cette terre, en 1 Cor 9.24-27 : « Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul reçoit le prix ? Courez de manière à l’obtenir. Tout lutteur s’impose toute espèce d’abstinences ; eux, pour recevoir une couronne corruptible, nous, pour une couronne incorruptible. Moi donc, je cours, mais non pas à l’aventure ; je donne des coups de poing, mais non pour battre l’air. Au contraire, je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur, après avoir prêché aux autres, d’être moi-même disqualifié ».




Notre idée du ciel est révélatrice de notre motivation. Un exemple : l’acteur-comédien américain, Pat Boone, qui est chrétien, (il joua d’ailleurs dans La croix et le poignard) racontait l’idée qu’il avait du ciel lorsqu’il était enfant : Pendant un culte, qui semblait ne jamais se terminer, il s’est mis à penser au fait que le ciel serait certainement comme l’Église – et il a commencé à imaginer les souffrances qu’il endurerait pendant une prédication qui durerait non pas 30 ou 40 minutes, mais mille ans ou plus ! Cela lui semblait trop à pouvoir supporter, et ne lui donnait aucun envie d’aller au ciel ! Y a-t-il, parmi nous ce matin, des personnes qui ont le même genre de pensée que Pat Boone ? Il y a pourtant un élément de vérité dans la conception qu’il avait du ciel, étant enfant. Nous passerons en effet l’éternité à louer Dieu, à célébrer ce qu’il a fait pour nous, à chanter ses louanges et à le servir. Je suis également convaincu que nous allons passer beaucoup de temps à étudier, à creuser sa Parole d’une manière encore plus profonde que sur cette terre. Et si de telles activités ne nous réjouissent pas, déjà, sur cette terre, il est vrai que l’idée d’une éternité passé à faire ce que nous n’aimons pas trop maintenant nous fait peur ou nous rebute carrément !




Pour souligner l’importance de nos choix, de nos réponses, de notre manière de vivre, sur cette terre, en préparation pour le ciel, permettez-moi de citer quelques paragraphes de J.C. Ryle, un pasteur/auteur anglais du 19ème siècle : « La plupart des gens espèrent aller au ciel après leur mort ; mais il faut reconnaître que peu prennent de la peine de considérer s’ils seraient heureux au ciel s’ils y arrivaient. Le ciel est un lieu saint ; ses habitants sont tous saints ; ses occupations sont saintes. Pour être heureux au ciel, il est évident que nous devons nous entraîner et nous préparer pour le ciel pendant que nous sommes sur cette terre. … Nous devons être des saints avant de mourir, si nous voulons être des saints au ciel. … Nous avons donc besoin de l’œuvre du Saint-Esprit, aussi bien que l’œuvre accompli du sang de Christ ; notre cœur a besoin d’être renouvelé, autant que nous avons besoin du pardon par le sang de Christ ; nous avons autant besoin de sanctification que de justification. On peut entendre dire, par un mourant « Je veux simplement être pardonné de mes péchés, pour trouver le repos ». Mais ceux qui disent cela oublient que le ciel est inutile, si nous n’avons pas un cœur qui puisse l’apprécier ! Que peut faire au ciel un homme non sanctifié, s’il arrivait quand même à s’y retrouver ? Considérons une telle question en face, pour y répondre honnêtement. Personne ne peut être heureux dans un lieu où il n’est pas dans son élément, et où tout ce qui l’entoure n’est pas en harmonie avec ses goûts, ses habitudes et son caractère. Lorsqu’un aigle serait heureux, alors qu’il est dans une cage, lorsqu’un mouton sera heureux dans la mer, lorsqu’un poisson sera heureux sur la terre sèche, alors, et là seulement, j’admettrais qu’un homme non sanctifié sera heureux au ciel ! »2




C’est dans une telle perspective que je vous invite à considérer Hébr 11.1-16. La validité de notre foi ne s’appuie pas sur notre sincérité, ni sur notre « ferveur ». Une foi véritable est une réponse concrète de notre part. C’est ce que souligne le v.6 : « Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire ; celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent ». C’est lorsque nous nous mettons à rechercher ce que Dieu nous a promis que nous commençons à vivre par la foi. Et nous avons toute une série d’exemples concrets pour nous montrer comment. Considérons seulement ce qui est dit des Patriarches : Noé, Abraham, Isaac et Jacob à cet égard, en Hébr 11.13-16 : « C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises, mais ils les ont vues et saluées de loin, en confessant qu’ils étaient étrangers et résidents temporaires sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent clairement qu’ils cherchent une patrie. Et s’ils avaient eu la nostalgie de celle qu’ils avaient quittée, ils auraient eu l’occasion d’y retourner. Mais en réalité ils aspirent à une patrie meilleure, c’est-à-dire céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu ; car il leur a préparé une cité ».




Chacune des personnes citées à accepté d’agir concrètement, dans cette vie, sur les promesses de Dieu, au lieu de s’appuyer sur ce qu’ils pouvaient posséder sur cette terre. Ils ont tous préféré s’accrocher aux promesses de Dieu que de « tenir » en main ce qu’il y avait dans l’immédiat. Au point de reconnaître, tous, qu’ils étaient des étrangers sur cette terre, des pèlerins, et que leur véritable « chez soi » était au ciel avec Dieu ! Peut-on espérer un meilleur témoignage que d’entendre dire, nous aussi, que « Dieu n’a pas honte d’être appelé (notre) Dieu » ?




Pour conclure, comment nous comparons-nous à ces héros de la foi ? Peut-on dire de nous, nous aussi, que nous sommes des étrangers et des résidents temporaires sur cette terre, que nous avançons vers le ciel ? Ou les gens font-ils le constat, selon notre manière de vivre, que nous sommes exactement comme eux, et que nous nous sommes solidement établis comme habitants de cette terre ? Notre culture actuelle du « maintenant et immédiatement » rend difficile le fait de saisir la véritable perspective que le présent n’est rien, comparé à l’importance de l’éternité à venir. Avons-nous besoin de modifier notre perspective de la vie, pour l’aligner aux promesses bibliques, intégrant plus directement le ciel et la perspective de l’éternité dans notre manière de vivre au quotidien ? Surtout, est-ce que nous avons commencé à « préparer », nous aussi, notre « lieu d’habitation » au ciel ?




Ainsi, je termine par une anecdote, apparemment vraie, dont l’application se transpose directement à notre préparation pour le ciel. Un jeune couple suffisamment riche pour pouvoir le faire, a choisi de faire un tour du monde pour leur lune de miel. Pendant ce voyage, des ouvriers construisaient leur future maison. Partout, dans tous les pays où ils passaient, donc, leur véritable joie, c’était moins ce qu’ils voyaient des pays, mais ce qu’ils trouvaient, achetaient et expédiaient pour meubler leur future maison. De la même manière, nous ne sommes pas encore « chez nous ». Mais que faisons-nous pour préparer notre arrivée, en envoyant de quoi meubler notre appartement chez notre Père, par le bien que nous faisons autour de nous ? Comme l’a dit le Seigneur lui-même, là où est notre trésor, là aussi sera notre cœur – et la source de notre joie !




1Prairie Overcomer, cité dans Tan, P. L. (1996, c1979). Encyclopedia of 7700 illustrations : A treasury of illustrations, anecdotes, facts and quotations for pastors, teachers and Christian workers. Garland TX: Bible Communications.

2 J.C. Ryle, Holiness, (Cambridge : James Clarke & Co, 1956), p.23-24.

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