Africaines, restez noires !

Au Sénégal, et dans la langue Wolof, c’est le « khessal » ou dépigmentation de la peau. En clair, si l’on ose, on blanchit sa peau noire.

Ce phénomène qui prend parfois des allures de mode sévit dans de nombreux pays Africains et croît de manière exponentielle. Halte ! car les dégâts cutanés engendrés par la dépigmentation sont définitifs et graves (vergetures, infections, potentialité de développer un cancer de la peau).

Au fin fond de la brousse et à un degré moindre par rapport à la femme citadine de Dakar ou de St Louis, on achète ces crèmes, dont la composition n’est même pas mentionnée et en vente libre sur les nombreux marchés locaux.

Au village, c’est parfois une véritable épidémie. La femme, souvent jeune, gagnée par « le virus de la peau blanche » contamine rapidement les autres et devient vite la référence. Cette frénésie est synonyme de prosélytisme.

On blanchit sa peau mais l’estomac reste vide ! En effet, toutes ces crèmes ont un coût élevé et on dilapide encore plus le maigre budget de la famille dans un pays comme le Sénégal où 30 % de la population vit en dessous du seuil minimum de pauvreté (2 dollars/jour/personne).

Femmes Africaines, soyez fières de votre négritude. Restez ce que vous êtes, car quoique vous fassiez à votre peau, votre âme restera celle de votre continent : l’Afrique noire.

L'esprit et le corps.

Au Sénégal, comme dans tous les autres pays musulmans, le Ramadan qui est le 9e mois du calendrier islamique et le 4e des 5 piliers de la religion musulmane, est un mois particulier.

Au plan spirituel, c'est un temps consacré à une réflexion intérieure, à la dévotion envers Dieu et à la maîtrise de soi.

A cette dimension spirituelle, s'ajoute pour chaque musulman, du lever au coucher du soleil, l'obligation de s'abstenir intégralement de boire, de manger, de fumer et d'avoir des relations sexuelles.

Le jeun est donc une contrainte imposée au corps par l'esprit. Cette privation notamment d'eau et de nourriture n'est pas dangereuse à condition que la personne soit en bonne santé. Malheureusement, tous les musulmans ne sont pas égaux devant le jeun. Au Sénégal, pays du tiers monde, l'état de santé de la population prend ça et là des allures de catastrophe car 30 % des Sénégalais vivent en dessous du seuil minimum de pauvreté (2 dollars /jour) et 1/3 des Sénégalais ne disposent pas de 2400 Kcal/jour (norme de la FAO). La malnutrition est constante et induit des désordres biologiques importants. Tous les organismes sont fragilisés. De plus les températures oscillent en ce mois d'octobre qui marque la fin de la saison des pluies entre 35° C et 45° C. Pour nombre d'entre eux, il faut réellement se poser cette question : Le Ramadan s'impose-t-il?

Oui, au Ramadan mais pas à n'importe quel prix car bon nombre de Sénégalais vont le payer cash et sans le savoir. Seul Allah pourra compter les siens mais la détresse sera bien là et restera dans les cœurs comme dans les âmes.

Le Choléra : la maladie des pauvres



C’est la maladie des pauvres. En cette année 2005, le Sénégal doit faire face à une épidémie qui prend parfois des allures de tragédie.

Les chiffres font apparaître 25 000 cas dont près de 400 décès. Ces chiffres officiels sont sans doute en deçà de la réalité car il n’existe aucune structure épidémiologique de veille sanitaire.

Cette épidémie a pris naissance au mois de mars dans la ville de Touba, haut lieu de la confrérie des Mourides où chaque année des milliers de pèlerins se rassemblent pour leur Magal. C’est tout le Sénégal qui se déplace dans cette ville. L’eau potable de cette ville était contaminée par le vibrion cholérique. Les pèlerins pendant la durée de leur séjour ont été contaminés. Dès leur retour dans leurs villages le choléra s’est répandu comme une traînée de poudre. Les inondations importantes notamment à Dakar à cause d’une pluviométrie importante au cours de l’hivernage ont relancé l’épidémie.

La recherche mondiale ne s’intéresse nullement à cette pathologie car en aucun cas le tiroir caisse ne pourra fonctionner !!

Pourtant une équipe Française dirigée par Jean-Michel Fournier de l’Institut Pasteur de Paris travaille avec abnégation sur la mise en point d’un vaccin. Malheureusement, il n’est pas pour demain.

Mais le travail de cette équipe Française vient d’être récompensé par la mise au point d’une bandelette réactive qui permet désormais un diagnostic rapide du choléra en 15 minutes. Ce procédé qui devrait être commercialisé en 2006 permet un progrès considérable dans la précocité du diagnostic au plus profond de la brousse.

En attendant le vaccin, il est du devoir de chacun d’intensifier le travail de prévention. Ce travail de prévention est axé sur la lutte contre le péril fécal, la formation des personnels de santé et à l’éducation des populations à l’hygiène individuelle et collective.

SANTE SANS PASSEPORT lors de chaque mission travaille dans ce sens avec acharnement.

L'union de la souffrance et de l'ignorance.

Elle demeure au Niger mais aurait pu habiter le Sénégal, le Mali ou le Cameroun. Elle a 11 ans, le regard triste, les yeux remplis de chagrin et un cœur qui saigne. Elle n’a pas encore atteint l’âge de la puberté, sa silhouette est celle d’une enfant et pourtant elle est mariée depuis 15 jours. Son mari a 19 ans et lui déjà imposé 10 rapports sexuels.

Un exemple parmi tant d’autres du mariage forcé où le père de la fillette fait le choix de son mari….Nous sommes dans un autre temps ou plutôt le temps de l’Afrique où le mariage forcé même, si il est en recul, demeure réel.

Au Niger, un des pays les plus pauvres du monde, le mariage forcé est interdit par la loi. En effet, l’article 44 du code civil interdit le mariage avant l’âge de 18 ans pour le garçon et 15 ans pour la fille. Mais l’application de la coutume prend le pas sur la loi car le mariage est l’affaire de la famille ou de la communauté, le consentement des concernés n’ayant aucune importance. Quant au droit musulman (le pays est islamisé à 95 %), il rend nécessaire le consentement des futurs époux. Toutefois, le père peut, dans l’intérêt des enfants et en particulier de la jeune fille, proposer un conjoint de son choix.

Les chiffres donnent le tournis. L’UNICEF dans son rapport de décembre 2005 précise qu’au Niger 77 % des femmes âgées de 20 à 24 ans se sont mariées avant l’âge de 18 ans. Cependant cette proportion atteint 86 % en milieu rural contre 46 % en zone urbaine. De même, Amnesty International, dans un rapport publié le 5 janvier 2005 estimait à 70 p. 100 le pourcentage des filles âgées entre 15 et 19 ans déjà mariées au Niger, et à 82 % celui des femmes mariées avant l’âge de 18 ans

L’obscurantisme, le poids des traditions, la religion fédèrent une société qui ne pourra évoluer que grâce au développement. Mais ce développement passe par une émancipation des idées. Le chemin sera très long car 2 Nigériens sur 3 sont analphabètes, et seulement 23 % de la population est scolarisée. La liberté de chacun dans un pays pauvre ne peut s’acquérir que par le savoir. Liberté je crie ton nom !

Pour conclure, cette fillette du Niger de 11 ans a trouvé un dénouement heureux à ce drame vécu par tant autres fillettes de son âge. Son calvaire ne dura que quelques semaines. Elle a été aidée et le divorce prononcé. Son mari et la famille de celui ci sont partis du village. Elle vit désormais chez sa tante. Son sourire illumine son visage et désormais elle est libre de son destin.

Le Président de SANTÉ SANS PASSEPORT (7.02.2009)

LES COUPS DE L’ECOLE

Comment, un instituteur Sénégalais peut-il sanctionner un élève arrivant de manière itérative en retard en classe ? La réponse à cette interrogation : frapper l’enfant avec une croix en fer (outil de mécanicien) en lui portant des coups dans le bas du dos, devant l’ensemble de la classe et ce pendant plusieurs mois.

Par crainte et par la culture du « non dit », l’enfant de 10 ans est resté muet comme une carpe malgré la douleur. La souffrance l’a contraint à rester couché et son état physique est devenu cachectique. Le frisson vous gagne.

Mais au-delà de ce fait dramatique, la pédagogie des coups à l’école Sénégalaise, est malheureusement de pratique courante. Pourtant, la justice de ce pays envoie ses enseignants en prison lorsque des faits graves sont avérés. Il y a peu, une institutrice s’est retrouvée derrière les barreaux pour avoir crevé l’œil d’un de ses élèves avec une règle.

Ne nous érigeons pas en juge. Au contraire aidons les enseignants à trouver le chemin qui conduit à l’épanouissement de l’enfant afin qu’il devienne le centre de la pédagogie à l’école.

Mais, l’évolution sera longue tant il est difficile de faire évoluer les mentalités quand cette pratique existe depuis des lustres.

Il faut dénoncer pour mieux comprendre.

Le paludisme, un drame humain et économique en Afrique.

Le paludisme tue et tuera encore plus dans les années à venir. Rien que sur le continent Africain, on compte près de 3 millions de morts par an (supérieur à ceux du SIDA). Les grandes victimes sont les enfants âgés de 4 mois à 4 ans et les femmes enceintes qui paient le plus lourd tribut.

Au plan économique le paludisme est responsable d'une perte de croissance en Afrique de 1,3 % par an soit 12 milliards de dollars. Le paludisme est à la fois une cause et une conséquence d'une société Africaine paupérisée.

Depuis 50 ans, la référence dans le traitement est la Chloroquine utilisée larga manu et qui montre désormais ses limites. Au SENEGAL, depuis maintenant 10 ans sont apparues des résistances à la Chloroquine (50 % de résistances parasitologiques). L'OMS, dans un rapport récent, établit qu'au delà de 25 % de résistances, il faut changer de stratégie thérapeutique.

L'avenir demeure le vaccin pour terrasser l'un des derniers grands fléaux de la planète. Malheureusement, la recherche, les grandes firmes pharmaceutiques ne consacrent pas les efforts qu'il faudrait pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire. Par mercantilisme, elles préfèrent développer d'autres molécules pour d'autres pathologies où les royalties viendront encore grossir leurs confortables bénéfices.

Un vaccin pour quoi faire, puisque nombre de ces pays sont insolvables! Les Africains peuvent continuer de "crever" dans l'indifférence. Pourtant, chacun se donne bonne conscience...

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